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L’un des principaux défis auxquels l’agriculture et les systèmes alimentaires sont confrontés
est de parvenir à satisfaire durablement les besoins alimentaires – qui croissent et évoluent –
d’une population en expansion, tout en attachant une attention particulière aux droits et aux
besoins des groupes les plus vulnérables (HLPE., 2017). Un système alimentaire est constitué
de l’ensemble des éléments et des activités liés à la production, à la transformation, à la
distribution, à la préparation et à la consommation des denrées alimentaires, ainsi que du
résultat de ces activités, sur les plans socioéconomique et environnemental» (HLPE., 2014).
Le second Objectif du Millénaire pour le développement durable est d’éliminer la faim,
l’insécurité alimentaire et toutes les formes de malnutrition et promouvoir l’agriculture
durable d’ici 2030. Dans un contexte de changement climatique et d’intensification de
l’exploitation des ressources naturelles, les données actuelles indiquent que le monde et en
particulier la côte d’ivoire ne progresse ni vers l’accès de tous les habitants de la planète à une
alimentation sûre, nutritive et suffisante tout au long de l’année, ni vers l’élimination de toutes
les formes de malnutrition (FAO, FIDA, UNICEF, PAM et OMS., 2020). Par ailleurs, les
mesures prises pour enrayer la pandémie du COVID 19 ont causé les ralentissements et les
fléchissements économiques d’une gravité sans précédent, mettant en péril les moyens
d’existence, en particulier des plus vulnérables et des personnes qui vivent dans des contextes
fragiles. La côte d’ivoire est face à un défi de taille pour surmonter la montée de l'insécurité
alimentaire et nutritionnelle sous toutes ses formes supposées. L’objectif de ce travail est de :
L'analyse des bilans alimentaires sur les dix dernières années montre que la Côte
d'Ivoire n'est pas confrontée à un problème de disponibilités alimentaires. Le pays est
autosuffisant en igname, manioc et banane plantain. Le déficit structurel en céréales est
compensé par les importations de riz et de blé.
En Côte d’Ivoire, la sécurité alimentaire repose sur une large gamme de produits vivriers
locaux, qui forment la base des plats traditionnels (attiéké, foutou, toh, etc.) : tubercules
(manioc, igname, patates douces), bananes plantains et céréales (maïs, mil, riz…) notamment.
Pour tous ces produits, le pays dispose de stocks de sécurité qui permettent de limiter les
ruptures d’approvisionnement en cas d’aléas. À l’heure actuelle, les données
gouvernementales indiquent, pour les tubercules et les bananes, une disponibilité de 3 à 6
mois.
Pour ce qui est du mil, du maïs et du riz local, la situation est plus délicate. Les stocks
n’offrent qu’un seul mois de disponibilité et les réserves de riz importé ne couvriront que
quatre mois de consommation.
Enfin, si les productions maraîchères du début de l’année peuvent répondre aux besoins de
la population jusqu’à la fin du deuxième trimestre, les plantations du mois de mars ont
néanmoins pris du retard en raison du contexte (i).
Pour ce qui est des produits animaux, les Ivoiriens ne bénéficient que d’un mois – pour les
produits de la pêche – à trois mois de stock pour les animaux d’élevage. Les besoins carnés
sont néanmoins complétés par la viande de brousse (biches, agoutis…), toujours consommée
en dehors d’Abidjan malgré l’interdiction liée au virus. Ces produits sont également
largement importés, mais jusqu’à quand ?
Le Covid-19 est une maladie respiratoire pouvant être mortelle chez les patients fragilisés par
l'âge ou une autre maladie chronique. Elle se transmet par contact rapproché avec des
personnes infectées. La maladie pourrait aussi être transmise par des patients
asymptomatiques mais les données scientifiques manquent pour en attester avec certitude.
Elle fait référence à « Coronavirus Disease 2019 », la maladie provoquée par un virus de la
famille des Coronaviridae, le SARS-CoV-2. Cette maladie infectieuse est une zoonose, dont
l'origine est encore débattue, qui a émergé en décembre 2019 dans la ville de Wuhan, dans la
province du Hubei en Chine. Elle s'est rapidement propagée, d'abord dans toute la Chine, puis
à l'étranger provoquant une épidémie mondiale.
Avec la pandémie de la COVID-19, la situation des pays africains et principalement des pays
de l’Afrique subsaharienne tel que la côte d’ivoire a soulevé de nombreuses inquiétudes tant
au niveau économique que social et plus particulièrement son impact sur les populations en
général et les plus vulnérables en particulier. Pour jauger l’impact de la COVID-19 sur les
ménages, une enquête de référence auprès des ménages dans le district d’Abidjan relative à la
sécurité alimentaire a été initiée par le PAM. Elle visait spécifiquement à déterminer les
caractéristiques socio-économiques et démographiques des groupes vulnérables les plus
affectés ; évaluer leur niveau d’accès aux services sociaux de base : vivres, eau, soins de
santé, assainissement et hygiène, éducation, et protection, définir le niveau de vulnérabilité
alimentaire des ménages. Les résultats de cette étude de référence montrent que les ménages
sont majoritairement dirigés par des hommes (75,8 pour cent). L’âge moyen des chefs de
ménage est de 45,08 ans avec une étendue d’âges comprise entre 20 et 87 ans. Aussi, est-il
ressorti que les ménages enquêtés enregistrent un total de 28,5 pour cent de groupes cibles,
généralement les plus vulnérables aux chocs, soit 4,8 pour cent de femmes enceintes et
allaitantes, 14,3 pour cent d’enfants de moins de 5 ans et 8,2 pour cent de personnes âgées de
60 ans et plus. L’enquête a également montré que l’eau de robinet constitue pour 82,9 pour
cent des ménages la principale source d’approvisionnement en eau. De même, il ressort que
seulement 0,5 pour cent des ménages ont une consommation alimentaire pauvre et 5,4 pour
cent consommation alimentaire limite contre 94,1 pour cent ayant une consommation
alimentaire acceptable. Cependant la majorité des ménages recourt à des stratégies néfastes
d’adaptation aux impacts de la COVID-19. Au cours des 30 jours précédant l’enquête, 60
pour cent des ménages ont eu recours à des stratégies dites de stress dont par exemple
l’utilisation de leur épargne. Environ 20,7 pour cent des ménages ont eu recours à des
stratégies de crise et 7,8 pour cent des ménages ont adopté des stratégies d’urgence. Les
ménages sont également confrontés à des difficultés d’accès physique et surtout économique
aux marchés. Les difficultés d’accès physique ont été évoquées par 25,10 pour cent des
ménages interrogés tandis que plus de 60 pour cent ont signifié des difficultés d’accès
économique liés à la hausse des prix sur les marchés. De même, près de 64 pour cent des
ménages affirment qu’ils n’ont pas reçu de produits hygiéniques pour se protéger contre le
Coronavirus. Au niveau des études, une proportion relativement élevée des ménages (1/3) a
des enfants scolarisés qui n’ont pas accès aux programmes éducatifs. En effet, 87,2 pour cent
des ménages interrogés ont des enfants scolarisés dont 55,3 pour cent continuent de faire
bénéficier à leurs enfants de 6 à 18 ans des programmes éducatifs contre 32 pour cent des
ménages dont les enfants ne bénéficient pas de tels programmes. Il est préoccupant de noter
qu’une proportion importante des ménages (1/3) ayant enregistré une personne malade au sein
de leur ménage au cours des 30 derniers jours n’ont pas eu recourt aux services de santé. En
somme, cette enquête servira de base pour une meilleure surveillance et planification des
actions d’assistance dans le contexte de la COVID-19.