Les Bouchons de Ciment: IFP Training
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Ces applications sont très variées et les propriétés recherchées dans ces applications sont,
elles aussi, très diverses. La composition, la mise en place et les propriétés finales du ciment
devront donc être adaptées au problème à résoudre.
Pendant le forage, il n'y a plus de retour de boue, et les colmatants ne restaurent pas la
circulation. Une seule solution : le bouchon de ciment.
Le laitier pourra lui aussi être perdu, mais prendra dans la formation et la consolidera. A la
même côte, plusieurs bouchons de ciment peuvent être nécessaires avant que la circulation ne
soit rétablie. Quand c'est le cas, le bouchon peut être reforé et le forage repris.
1.3 Abandon
Tout puits doit être bouché et abandonné un jour ou l'autre. On doit toujours effectuer un
ou plusieurs bouchons de ciment.
Les puits secs sont bouchés après le forage et les tests. Les zones déplétées peuvent être
bouchées après 15 ans environ de production. Des puits sont abandonnés temporairement
1.4 Déviation
Si, pendant le forage, des outils ou des tiges sont perdus dans le puits, et si les opérations
de repêchage ne réussissent pas, la seule solution est de poser un bouchon de ciment au-
dessus du poisson pour partir en déviation et continuer le forage.
Celui-ci peut être aussi nécessaire dans les forages déviés intentionnels.
Dans la plupart des puits verticaux forés à terre, un train de test est descendu pour savoir si
la zone est productive avant de descendre et de cimenter une colonne de production. Les
outils sont normalement au fond du trou afin de pouvoir appliquer du poids pour gonfler le
packer qui isolera la zone d'intérêt du reste du puits. Cependant, si la zone à tester est trop
loin du fond ou si la formation est fragile et ne peut supporter le poids des outils, il peut être
nécessaire de poser un bouchon de ciment sous cette zone afin de créer un point d'appui.
Notez qu'il existe des outils pour faire des tests sélectifs en trou ouvert et que
généralement la zone est près du fond. Aussi c'est une des applications les moins fréquentes
des bouchons de ciment.
2 Méthodologie générale
La mise en place d'un bouchon de ciment dans un sondage s'opère exactement comme
celle d'un bouchon colmatant ou de tout autre fluide destiné à être positionné à un niveau
donné dans le puits.
Le principe consiste à placer les tiges nues (ou mieux, des tubings) à la cote souhaitée pour
la base du bouchon.
Afin d'éviter la pollution de la boue par le ciment et réciproquement, du ciment par la
boue, il est conseillé de faire précéder et suivre le laitier d'un tampon et de ne jamais laisser
en contact la boue et le laitier.
Ceci implique une procédure particulière (voir figure ci-après) où les volumes de
déplacement sont délicats à calculer.
Il est à noter que le bouchon est préparé et injecté puis chassé de telle sorte que le niveau
du ciment dans l'annulaire tiges-puits soit le même que celui qu'il occupe à l'intérieur des
tiges. Dans la pratique, on garde le ciment une dizaine de mètres plus haut à l'intérieur des
tiges.
Ensuite les tiges sont extraites du bouchon lentement afin de prévenir un mélange boue
ciment (la vitesse de remontée conseillée est de l'ordre de 20 cm par seconde).
Une étude détaillée, portant sur de nombreux exemples de bouchons, a permis d'en tirer un
certain nombre de conclusions dont certaines vont à l'encontre de bien des idées reçues.
3.1 Caractéristiques
Un bouchon de ciment, en vue d'une déviation doit avoir certaines propriétés spécifiques :
une résistance mécanique la plus importante possible, et obtenue dans un temps le plus
court possible,
le top ciment doit être situé au niveau d'une zone moins dure, de façon que le trépan ait
une chance de quitter le puits initial,
un temps de pompabilité adéquat pour la mise en place du laitier, tout en ayant une
résistance initiale à la compression élevée.
Les conclusions de cette étude ont permis de déterminer les causes les plus courantes
d'échecs, et par conséquent d'énoncer un certain nombre de règles à respecter pour réussir ce
genre d'opération.
Lors de la mise en place du laitier, la boue peut contaminer un certain volume de laitier, et
le top ciment ne sera éventuellement pas là où on l'espérait, ou au moins n'aura pas la
consistance requise pour débuter la déviation.
Les volumes de laitier nécessaires pour les bouchons étant généralement assez faibles,
toute contamination par la boue peut réduire le volume utile du bouchon dans des proportions
importantes.
soit un temps de prise trop long, d'où une attente ciment trop importante
soit un reforage prématuré, avant que le ciment n'ait atteint une consistance suffisante.
En effet si le diamètre du puits, au niveau du bouchon, est sensiblement plus important que
le diamètre nominal, le top ciment, avec un volume mal déterminé peut se situer très au-
dessous de la cote désirée.
Il est donc recommandé de contrôler le diamètre du puits avant la mise en place du laitier.
Les règles à observer pour la réussite d'un bouchon de ciment sont les suivantes :
Le laitier utilisé pour un bouchon de ciment devra être dense, mais cette densité élevée
devra être obtenue uniquement en réduisant la teneur en eau.
Remarque : Il est reconnu que l'addition de sable augmente la résistance du ciment à long
terme, et à haute température, en évitant la dégradation du ciment.
Mais dans le cas d'un bouchon de ciment, il est nécessaire que le ciment ait une
résistance maximale, le plus rapidement possible, et dans ce cas, le sable a un
effet négatif.
Les essais de laboratoire démontrent que le sable, que l'on souhaite souvent
ajouter au laitier, n'augmente pas mais au contraire diminue la résistance
initiale du ciment !
Pour augmenter les chances de quitter rapidement le puits original et de commencer dans
de bonnes conditions la déviation, il est nécessaire que le top ciment se situe au droit d'une
zone peu dure.
La cote du top ciment sera donc déterminée en fonction de la lithologie, et des logs de
forage, qui permettent de vérifier la vitesse d'avancement.
Le volume de ciment sera calculé à partir d'un caliper et de telle sorte que la hauteur
minimale de ciment soit environ 100 m, ou plutôt une hauteur recommandée de 150 m.
La mise en place du laitier se faisant par les tiges, le volume de chasse est en général peu
important, et le temps de la chasse est réduit.
L'attente ciment déterminée au laboratoire, sera telle que le ciment offrira une résistance à
la compression :
- Minimum : 5000 psi
- Recommandée : 7000 psi
L'évaluation de la dureté du ciment par pose du poids sur l'outil de reforage est
parfaitement insuffisante dans le cas de bouchons de déviations.
Nous ne reviendrons pas sur les points déjà mentionnés ci-dessus et qui sont :
composition du laitier,
positionnement du top ciment,
volume du ciment,
temps attente ciment.
Néanmoins, une fois tous ces éléments parfaitement connus, un certain nombre de
précautions doivent être prises, pour que tous les soins mis à la préparation de l'opération
aboutissent à son succès.
Dans le cas de boue à l'huile, on utilisera un tampon spécial pour éviter dans tous les cas la
contamination du ciment par la boue.
Les volumes tampons en tête et en queue du laitier seront calculés de telle sorte que le
bouchon soit en équilibre lors de la remontée des tiges.
Pour une bonne homogénéité du bouchon, et compte tenu du volume en général limité du
bouchon, un pré-mixage du ciment est souvent recommandé.
3.5 Conclusions
Bien que parfois considérée comme mineure, la pose d'un bouchon de ciment pour
déviation est une opération qui réclame une préparation soigneuse et une exécution parfaite.
Les grandes lignes ci-dessous doivent permettre la réalisation de ce type d'opération avec
toute chance de succès.
Utiliser un laitier à eau réduite.
N'utiliser qu'un minimum d'additifs.
Utiliser les logs de forage ou de lithologie pour choisir le top ciment.
Utiliser un caliper pour déterminer le volume de ciment afin d'avoir un bouchon d'au
moins 100 m.
Utiliser un tampon entre boue et ciment de façon à éviter la contamination de celui-ci.
Déterminer précisément la température à la cote du ciment et ajuster la concentration en
retardeur en fonction de celle-ci.
Attendre que le bouchon ait une résistance d'au moins 5000 psi, ou de préférence 7000
psi.
Leur intérêt, pour le traitement des pertes, est lié aux gels élevés qu'ils développent très
rapidement au repos. La thixotropie peut être obtenue :
soit en mélangeant à sec des additifs au ciment de base,
soit en les ajoutant à l'eau de gâchage.
La thixotropie optimale est obtenue pour une densité de 1.70. A une densité de 1.90, le
pompage devient impossible et pour des densités inférieures à 1.70, les gels ne sont plus
suffisamment élevés.
Si besoin est, les laitiers peuvent être retardés.
Les additifs liquides possèdent une meilleure stabilité dans le temps que les additifs
solides. Ces derniers, en outre, présentent l'inconvénient d'immobiliser un silo pour le ciment
thixotrope.
Dans tous les cas, le pompage d'un laitier thixotrope devra se faire avec un matériel en
parfait état de fonctionnement et sans arrêt prolongé en cours d'opération.
faible mais de viscosité élevée. Les pertes de charge qui s'en suivent freinent la pénétration
dans les fissures.
Comparés aux gels ciments, ils ont des temps de prise plus courts, une densité plus élevée,
mais une viscosité nettement moins importante, ce qui ne permet pas de les utiliser dans le
premier stade du colmatage
Il convient de noter que les gels ciments et les laitiers thixotropes ne sont en général mis
en place dans la perte qu'après injection d'un bouchon de boue plus ou moins chargée en
colmatants classiques (coquilles, fibres de bois, mica, coques de noix...). Ceux-ci sont
destinés à créer une assise au ciment et à diminuer le débit de perte : le colmatage ne peut, en
effet, être réalisé par le ciment si le débit de perte excède 20 m3/h.
Les cotes de pose et les débits de mise en place dépendent des débits de pertes mesurés. Le
tableau 3.1 donne les ordres de grandeur des valeurs à recommander.
- Après vérification du niveau statique de la perte et du libre passage du fluide en
circulation, on descendra les tiges nues équipées d'un tubing, au niveau convenable.
- Le remplissage du puits devra être assuré et contrôlé en permanence. Il faudra
maintenir une rotation lente des tiges pendant la mise en place.
- Le volume théorique de chasse sera déterminé en admettant que le bouchon se trouve
à l'équilibre dans un puits n'absorbant pas. L'expérience acquise localement pour le
traitement des pertes est évidemment très précieuse.
- En cas d'incompatibilité entre la boue et le laitier, l'utilisation de fluides
intermédiaires en tête et en queue du bouchon est impérative.
Tableau : Recommandations sur les cotes de pose et les débits de mise en place
(pour les découverts de diamètre 8 1/2")
Débit de perte
Cote de pose Débit de mise en place (l/m)
(m3/h)
4.2 P.D.O.C. (Plaster Diesel Oil Cement), D.O.C. (Diesel Oil Cement) -
Mise en place
L'utilisation du ciment sous cette forme, pour le traitement des pertes est moins répandue
que la précédente, car elle est plus délicate.
Elle consiste, en effet, à mettre en place dans la perte, du plâtre et du ciment (ou du
ciment seul) en suspension dans l'huile et pouvant faire prise rapidement au contact de l'eau
de formation, de celle de la boue ou de l'eau injectée au cours de l'opération.
La mise en uvre de ce type de bouchon est toujours délicate car il est interdit de pomper
du gasoil dans les bacs de l'unité de cimentation. Il faut donc prévoir l'utilisation de ciment (et
de plâtre) en sacs et la préparation du bouchon doit avoir lieu dans un bac d'où il sera repris
par les pompes de forage. De plus toutes les installations du système de fabrication doivent
être parfaitement exemptes d'eau.
Dans tous les cas (boue à l'huile ou à l'eau), pour éviter la formation d'hydrates au cours du
pompage, il convient d'isoler le bouchon par 2 tampons d'huile, l'un en tête, l'autre en queue.
Dans le cas de boue à l'huile, si la formation ne renferme pas assez d'eau (le ciment pour
prendre doit réagir avec le quart de sa masse en eau), il faudra en injecter un volume suffisant
(éventuellement sous forme de boue).
La mise en place de ces bouchons se fait de la même manière que pour les bouchons
gâchés en eau. De plus si la pénétration est jugée insuffisante, on pourra forcer la suspension
de ciment dans la perte selon la technique de "l'esquiche hésitation" (squeeze hesitation). Le
ciment trouvera ainsi un temps suffisant au contact de l'eau pour amorcer son hydratation.
Toutefois, là encore, on ne dépassera pas la pression correspondant à une densité équivalente
supérieure de 0.1 (10 points) à la densité de la boue.
Remarque : Le traitement des pertes est une opération délicate. L'utilisation du ciment ne
doit par constituer une source de difficultés supplémentaires. Malgré
l'utilisation de fluides intermédiaires (spacers) pour se prémunir des
contaminations et malgré les tests effectués en laboratoire, un problème est
toujours possible. Pour diminuer les risques de difficultés, le matériel tubulaire
qui doit baigner dans les mélanges contenant du ciment sera reforable (fibre de
verre ou aluminium).
Il arrive couramment que toute une série de bouchons soit nécessaire avant
d'obtenir un résultat. On s'efforcera, dans la mesure du possible, de respecter
l'attente pour séchage entre chaque opération. Cette attente peut être réduite
par l'emploi d'un accélérateur (chlorure de calcium). Mais son utilisation exige
une très grande prudence : en effet, la prise des échantillons prélevés en
surface ne sera que rarement représentative de celle du matériau mis en place
dans le puits, par suite de son inévitable contamination lors de son entrée
dans la perte par la bentonite ou les polymères des bouchons colmatants
formant l'assise.
Dans les cas où la perte ne se situe pas au bas du découvert, on peut être amené
à mettre en place un bouchon visqueux qui occupera le volume situé entre le
fond du puits et le niveau de la zone à pertes et empêchera le bouchon de
ciment de basculer plus bas (surtout en puits déviés).
4.3.1 Exemple 1
Pour avoir de bonnes chances de réussir un colmatage par bouchon de ciment, il faut
réunir le maximum de renseignements sur la perte.
a) Au moment de la perte
Le but à atteindre est de faire pénétrer le ciment dans la perte et d'en laisser au minimum
20 m dans le puits.
Les opérations sont conduites comme précédemment mais s'il n'y a pas de retour même en
ayant rempli à l'eau claire il sera impossible de conduire un squeeze donc : remontée à jour, à
vitesse lente jusqu'à être sorti du bouchon.
Nota : Dans tous les cas de remontée de tiges, remplacer le volume de métal sorti par le
même volume de boue
4.3.2 Exemple 2
Principe : On ne veut laisser dans le puits que le volume de ciment couvrant la zone à
pertes avec 10 m de hauteur de sécurité.