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ce, trajectoire, mouve
François MONATH
Architecte véhicule
Chargé de cours à l’École de la Performance
L’auteur : Architecte véhicules et responsable de développement chez Citroën, Panhard et Peugeot-Sport, François Monath a
forgé son expertise à travers de nombreux essais et mises au point en France et à l’international. Passionné par la performance
des véhicules sportifs et routiers, il a acquis des compétences sur l’ensemble des éléments intervenant dans la liaison au sol et
la dynamique véhicule. A travers ce dossier technique, il vous fait partager quelques-unes de ses connaissances.
Rermerciements : L’auteur remercie particulièrement Michel TETU, son professeur à l’Estaca pour lui avoir fait découvrir et
aimer la « Dynamique du véhicule » au point d’en faire le motif dominant de sa carrière et toujours d’actualité 50 ans après.
> SOMMAIRE
1. Introduction ...............................................................................................................................................................................7
1.1 L’utilisation de la roue .............................................................................................................................................................................7
1.2 Une évolution majeure..............................................................................................................................................................................7
1.3 La nécessité d’un support .........................................................................................................................................................................7
1.4 Les principales évolutions au fil du temps ........................................................................................................................................... 8
1.5 L’objectif de ce dossier technique .......................................................................................................................................................... 9
Avertissement : Les figures incluses dans ce texte ont pour but d’apporter un appui pédagogique aux démonstrations. Les valeurs d’échelle indiquées sont
purement illustratives et ne doivent pas être considérées comme des valeurs réelles.
1 INTRODUCTION
La mobilité est la capacité de se mouvoir, de se déplacer. Elle est la base de l’activité humaine, un impératif pour l’homme depuis la nuit
des temps pour vivre, échanger, commercer, construire, etc.
Cette mobilité concerne les hommes mais aussi toutes les marchandises liées à l’activité économique. Les uns et les autres constituent
une charge à déplacer.
Fig. 1.2 Mise en rotation d’une roue porteuse, non motrice. Fig. 1.3 Mise en rotation d’une roue porteuse et motrice.
L’entrée du mouvement est la force de propulsion Fp, via le châssis L’entrée du mouvement est un couple moteur Cm, la résultante est
la résultante est une rotation ω. un effort de propulsion Fp appliquée en O.
La mise en rotation d’une roue nécessite de provoquer le potentiel d’adhérence qui sera : A = P x µ, µ étant le coefficient
déséquilibre de O centre de la roue par rapport à I point de contact d’adhérence du sol, support de la roue. Le point I est un Centre
avec le sol. (Cf. fig. : 1.2 et 1.3). Ce déséquilibre n’est possible que Instantanné de Rotation (CiR) et le périmètre de la roue est une
si la roue applique une charge au sol et que ce dernier dispose d’un succession de points I.
Fig. 1.5 Principe de l’essieu à roues indépendantes. Fig. 1.6 Incidence du passage d’un obstacle sur le mouvement d’un
essieu rigide. Rs = Point de contact de la roue avec le sol,
Дϒ = angle pris par le plan de roue lors du passage d’un obstacle
par la roue opposée.
C’est la Lancia Lambda qui en 1922 utilise le premier essieu avant empreinte cette réflexion : Eberan von Eberhorst en Allemagne,
à roues indépendantes en reprenant un principe établi par Walter W.F. Milliken et Olley aux Etats-Unis, Brouillet, M.A Julien, de
Christie en 1903 pour une étude de traction avant. Sèze, C. Deutsch en France.
Mais ce n’est qu’en 1927 qu’apparaît la suspension avant à roues Outre le fait de prendre moins de place sur la plateforme, le
indépendantes par parallélogramme déformable. plus gros avantage d’un essieu à roues indépendantes est qu’il
En 1933, Mercedes équipe un de ses modèles avec une suspension permet de choisir la hauteur du centre de roulis, le roulis étant un
indépendante à l’avant et à l’arrière. mouvement de rotation transversal du châssis en virage. Ensuite
L’introduction du système d’essieu à roues indépendantes fut il permet d’alléger la masse semi-suspendue, cette masse qui se
le point de départ d’une nouvelle réflexion sur le comportement situe entre l’élasticité du pneumatique et le ressort de suspension.
géométrique des éléments de la liaison du châssis avec le sol. Cette masse est constituée par les différents éléments de notre
Sur ce sujet, nous citerons quelques noms ayant marqué de leur système de guidage.
Fig. 1.7 Quels éléments de guidage faut-il installer entre le châssis Fig. 1.8 Un élément à résoudre : le passage d’obstacle, qui se
et la roue ? traduit par la nécessité d’un déplacement vertical de la roue.
Pour la suite de l’étude de ce dossier, nous serons amenés à utiliser des définitions relatives à la mécanique et à la technologie du véhicule.
L’objet de ce chapitre est d’en rappeler les principales, afin notamment de préciser le vocabulaire utilisé.
Un plan se définit comme une surface illimitée pouvant contenir dans son plan concourent au centre instantané de rotation. »
toute droite joignant deux de ses points. Ce théorème est explicité par les figures 2.2 et 2.3.
Une feuille de papier posée sur une table constitue un plan. Si
nous traçons sur cette feuille de papier une figure F délimitée
par un segment AB, (Cf. fig. 2.2). Cette figure, contenue dans la
surface de la feuille est elle-même un plan que nous appellerons
P0. Effectuons maintenant sur une feuille de papier calque une
copie de la figure F. En faisant glisser cette feuille de papier calque
sur la feuille d’origine, la figure F va se déplacer pour venir en F’. La
feuille de papier calque est un plan mobile P1 se déplaçant sur une
plan fixe, la feuille de papier P0. Lors de ce mouvement, la totalité
de la figure F reste contenue dans le plan P1.
Le déplacement de la figure F en F’ définit ce qui est appelé : un
mouvement plan sur plan.
h) Théorème : « Lorsque plusieurs figures se déplacent en chaque plan glissant l’un sur l’autre, les trois CiR seront sur une
liaison les unes avec les autres, les centres instantanés de même droite. Cela s’explique par le fait que chaque mouvement
chacun des mouvements sont alignés ». dispose d’un vecteur vitesse commun.
C’est le cas lorsque trois figures sont dans trois plans différents,
a) b) c) d)
Fig. 2.6 La stabilité tabulaire
Ces quatre pieds délimitent une surface ABCD de sustentation Mais notre voiture interpose une suspension entre la roue et le
au sol. Pour renverser cette table, il faudra lui appliquer un effort châssis. La suspension est un système élastique introduisant un
F dont la ligne d’action sera au-dessus de G. Si cet effort est mouvement vertical. Cela revient à doter notre table de « pieds
suffisamment important, elle va subir une rotation autour d’une élastiques ». (Cf. fig. 2.6c). Avant de la renverser sous l’action
ligne reliant deux pieds restant en contact du sol. Les deux autres de l’effort F, il faudra d’abord écraser les ressorts de suspension
pieds vont décoller du sol. Si l’effort diminue, la table revient à sa (Trajet de G à G1 sur la fig. 2.6d). Cela induit une première rotation
position stable d’origine. C’est le cas lorsque le centre de gravité autour de O, centre instantané de rotation. Ensuite, suspension
est en position G1. Par contre lorsque G arrive en G2, à la verticale comprimée, le « pied » devient rigide et la table pivotera autour
de la ligne d’appui au sol, l’équilibre devient instable. Passée la du point A.
position G2 vers G3, elle se renverse. (Cf. fig. 2.6b). On peut citer
le kart comme exemple de ce type de stabilité.
Pendant longtemps, le tout à l’avant comme le tout à l’arrière propulsion est concentré sur l’essieu avant. En outre cette voiture
étaient considérés comme une hérésie. introduit des suspensions à roues indépendantes : à l’avant avec
Le lancement en série en 1934 de la traction avant Citroën a des barres de torsion pour ressort et à l’arrière un train à bras tirés
bouleversé ce concept (Cf. fig. 2.8). L’ensemble du système de
Les constructeurs « traditionnels » fidèles au système Panhard, adoptèrent toutefois le train avant à roues indépendantes , tout en
gardant l’essieu arrière rigide pour la propulsion.
La firme tchèque Tracta fit quelques années plus tard le choix du tout à l’arrière.
Ces différents concepts d’architecture véhicule ont une incidence sur son devis de poids et la répartition des masses sur chacun des
essieux. Le système de guidage des roues devra nécessairement en tenir compte.
a) Le carrossage
Il s’agit d’un angle formé par la verticale et le plan médian de la - négatif si le sommet de la roue est incliné vers le centre du
roue, dans le plan zGy (Cf. fig. 2.16 et 2.17). Le plan médian de la roue véhicule,
est perpendiculaire à la fusée, axe de rotation. En conséquence, la - positif dans le cas contraire, le sommet sera incliné vers
fusée aura un angle d’inclinaison par rapport à l’horizontal de la l’extérieur,
même valeur que le carrossage. Selon l’inclinaison du plan médian - nul si la roue est parfaitement verticale.
de la roue par rapport à la verticale, le carrossage sera :
Le carrossage aura deux conséquences : 2. Il introduit un effort : la poussée de carrossage (Cf. fig. 2.19).
1. Il modifie l’empreinte ou forme de la zone de contact du L’inclinaison de la roue crée une dissymétrie de répartition des
pneumatique au sol (Cf. fig. 2.18). Cela modifie l’application efforts dans la zone de contact du pneumatique sur le sol et
des différentes élasticités des constituants du pneumatique. dans les flancs. En l’absence de dérive cette dissymétrie va
Les rayons de roulement intérieur et extérieur sont différents. générer une poussée transversale orientée vers l’intérieur du
Le flanc situé du côté de l’inclinaison fléchit plus, avec pour véhicule dans le cas d’un carrossage négatif.
conséquence : fatigue et échauffement supplémentaire. De valeur Fyc = P x tg α, elle va se retrancher de l’effort de
Cela influe également sur les caractéristiques d’adhérence, dérive lors d’un virage.
particulièrement par temps de pluie.
b) La chasse
Il s’agit d’un angle qui caractérise une roue avant directrice d’un véhicule. Il se définit comme l’angle formé par la verticale et l’axe de
pivot, dans le plan longitudinal xGz. (Cf. fig.2.21a), b), c)).
Fig. 2.21 c)
Fig. 2.21 a) Point Aen avant de B dans le sens du mouvement.
Point A et B confondus
Fig. 2.21 b)
La chasse de la bicyclette Fig. 2.22. Cas particulier,
le point A intersection de l’axe de pivot avec le sol est dans le plan
de la roue. R1 est l’effort de rappel qui ramène la roue dans la
direction du mouvement.
Le but est de stabiliser une roue qui peut être braquée dans le (Cf. point A - fig. 2.21b) se trouve en avant du point de contact de
plan horizontal, autour de son axe de pivot. Si l’axe de pivot coupe la roue avec le sol (Cf. point B - fig. 2.21b), la roue sera soumise à
le sol au point de contact de la roue avec le sol, la roue ne pourra un effort de rappel qui va l’obliger à se mettre dans la direction du
pas avoir une position stable (Cf. fig. 2.21a). Par contre si l’axe de mouvement du véhicule. La roue est ainsi « tirée ».
pivot est déplacé de manière à ce que son intersection avec le sol
c) La « chasse pneumatique »
L’effet de la dérive modifie l’empreinte du pneumatique au sol
(Cf. fig. 2.23). La zone de contact au sol peut être décomposée
en surfaces élémentaires. Lors de la sollicitation transversale Fy
appliquée au centre de roue, les réactions engendrées au niveau
du sol, provoquent des déformations appliquées à chacune de ces
surfaces élémentaires. L’analyse montre que ces déformations
vont en augmentant dans le sens du déroulement de la roue, de
l’avant vers l’arrière de la zone de contact au sol.
Considérons un levier OA (Cf. fig. 2.33), que l’on fait tourner autour
de O, point fixe. Lors de cette rotation plane de centre O, le point
A va décrire une trajectoire qui est un cercle. Considérons le point
A1, obtenu après une rotation d’un angle α, OA = OA1 = R. Le point
A1 se sera élevé de ∆z par rapport à l’axe Oy. En projetant le point
A1 sur cet axe Oy, nous obtenons le point H1. Nous avons alors :
OH1 = OA cosα < OA.
Nos systèmes de guidage utilisant majoritairement une suite de
mouvements de rotation, cette particularité aura une incidence
sur la position du plan de roue. Cela se traduira par des :
- variations de carrossage,
- modifications de la voie (distance séparant les plans médians
des roues d’un essieu),
- « braquages induits », provoqués par l’interférence entre les
mouvements de plusieurs leviers connectés.
Nota : Pour toutes les constructions de ce chapitre, nous considérerons que la roue garde un rayon constant.
Fig. 3.1 Implantation sur véhicule d’un système de direction par pignon-crémaillère.
> 3.1-2 Le premier système de direction : la cheville ouvrière (Cf. fig. 3.3)
Conséquence de l’épure de
Jeantaud : θe et θi évoluant
au fur et à mesure du braquage
des roues, le parallélisme de
l’essieu va changer.
Levier de direction
sur pivot
Biellette de direction
Trajectoire
du véhicule
Lors d’un braquage, les leviers de direction vont effectuer une et faire une rotation d’un angle θe, correspondant à un virage à droite.
rotation autour de l’axe de pivot et leur intersection e suivra une Dans l’autre sens (vers la droite), course ci = ce, le levier passe de 0 à i et
trajectoire (T), tangente à l’essieu arrière, DC, en E2 (Cf. fig. 3.6). effectue une rotation θi. La crémaillère est un barreau unique et rigide,
si d’un côté, elle sort de ce, l’autre côté va rentrer de la même valeur
c) Incidence du calage du levier de direction (Cf. fig. 3.7) ci. θe correspond au braquage du plan de la roue extérieure au virage
Considérons un côté gauche de véhicule, avec sa sortie de crémaillère et et θi au braquage du plan de la roue intérieure. La distance parcourue
sa biellette de direction actionnant le levier de direction correspondant. par l’extrémité de la biellette est identique dans la rotation à droite et
la rotation à gauche, b = b’ + b’’. Mais l’application du principe explicité
Nous appellerons calage du levier de direction, l’angle α qu’il fait avec au chapitre 2.12 (Particularité du mouvement de rotation) aboutit à
la parallèle à l’axe de symétrie longitudinal du véhicule passant par l’axe deux angles différents. Cette différence est illustrée par la figure 3.8 sur
de pivot. Cet angle est défini par l’épure de Jeantaud et le choix fait par laquelle ont été relevés θe et θi en fonction de la course de crémaillère.
le concepteur de la respecter ou non. Les courses ce et ci de la crémaillère sont directement liées à l’angle
La position 0 de la crémaillère correspond au point neutre de la ligne de braquage β imprimé par le conducteur au volant. Cela signifie que la
droite. Lorsque la crémaillère va sortir de son boîtier (vers la gauche sur différence entre θe et θi varie proportionnellement en fonction de β, et
la figure) d’une course ce, le levier de direction va se déplacer de 0 à e quand β augmente, la différence augmente.
e) Incidence de la longueur des leviers de direction sur pivot (Cf fig. 3.10 a) et b))
L’arc de cercle que décrit la rotule en bout de levier de direction de crémaillère, les angles pris par les plans de roue sont plus
a pour valeur : l x θ. Cet arc correspond à un déplacement donné faibles. θi dans le cas b) est nettement inférieur au θi du cas
d de la crémaillère. Donc pour une même course de crémaillère, a).
toute modification de la valeur de l va changer la valeur de θ. Conséquences, il y en a deux :
En gardant la même distance entre l’axe des roues et l’axe de - Pour le même angle au volant, le braquage des roues sera
crémaillère, augmentons la longueur des leviers de direction, sans plus faible. Nous avons augmenté la démultiplication de la
changer leur angle de calage. Le point E2 sur l’épure de Jeantaud direction.
n’est pas modifié. - Du fait de l’augmentation du bras de levier, l’effort à fournir
Nous constatons que : par le conducteur sera réduit.
- en position nominale, l’orientation de la biellette de direction Cette modification montre également qu’une évolution de la
a changé, distance a, axe de crémaillère-axe de roue, n’est pas neutre dans
- comme nous sommes toujours avec une biellette en rotation la position des biellettes de direction, donc de l’angle θ. Cette
autour d’un point fixe (Application du principe énoncé distance représente un paramètre complémentaire de réglage de
§2.12), lors d’un braquage du volant, pour la même course la démultiplication de direction.
Fig.3.10 Géométrie du système de direction à crémaillère. Incidence de la longueur des leviers de direction.
Fig.3.10 (suite) Géométrie du système de direction à crémaillère. Incidence de la longueur des leviers de direction.
Fig.3.11 La « bicyclette ».
g) Conséquence sur l’application des efforts dans le plan horizontal. (Cf. fig. 3.12)
Fig.3.13 Incidence de la dérive des pneumatiques Av et Ar sur la position du CiR et du rayon effectif de braquage.
31 ANFA / Édition 2015
3 LES MOUVEMENTS DU VÉHICULE
Sur la figure 3.13, l’angle de dérive Ar, δ2 est inférieur à l’angle -3°) Si la dérive du train Ar est supérieure à celle du train Av,
de dérive Av, δ1. La question se pose de connaître la situation dans δ2 > δ1. Le véhicule aura un comportement survireur, le
d’autres configurations. Ceci est explicité sur les fig. 3.14 et 3.15 rayon effectif sera inférieur au rayon théorique.
Cela se résume aux règles suivantes : Dans les deux derniers cas, cet effet de dérive sur chaque essieu
- 1°) Si la dérive du train Av est identique à celle du train Ar, modifie le braquage affiché par le conducteur et agit directement
δ1 = δ2. Le véhicule aura un comportement neutre, le sur l’angle ψ de lacet (Cf. fig. 3.11).
rayon effectif du virage sera identique au rayon théorique. La figure 3.15 illustre ce phénomène sur le comportement du
Sur la figure 3.13, il a été défini la trajectoire de I0 lorsque véhicule.
δ1 = δ2, pour différentes valeurs de δ. L’angle de dérive intervenant dans le rayon effectif du virage
- 2°) Si la dérive du train Av est supérieure à celle du train Ar, que va prendre le véhicule, notre système de direction devra en
δ1 > δ2. Le véhicule aura un comportement sous-vireur, le tenir compte pour adapter le comportement du véhicule à cette
rayon effectif sera supérieur au rayon théorique. caractéristique.
Aussi, en fonction de la destination du véhicule, de ses Si le point J est en J1, en avant de l’essieu arrière, nous aurons
pneumatiques, il pourra être nécessaire de faire évoluer le principe une épure dite « sur-Jeantaud ». Par application du mouvement
de l’épure de Jeantaud. Cette adaptation consistera selon le de rotation d’un point sur un cercle (Cf. § 2.12), la roue intérieure
comportement désiré à augmenter ou au contraire à diminuer braquera plus vite que la roue extérieure. L’écart entre θe et θi
l’écart existant entre θe et θi. augmente au fur et à mesure que J1 s’éloigne de E2 en direction
La limite est fixée par la limite d’adhérence de la roue intérieure de E1.
au virage. Plus précisément, il sera recherché le meilleur potentiel Si le point J est en J2, en arrière de l’essieu arrière, l’épure sera
transversal de chaque roue en la positionnant sur sa courbe de dite « sous-Jeantaud ». L’écart entre θi et θe va décroître au fur
dérive juste en dessous de la limite d’adhérence. et à mesure de l’éloignement de J2. C’est un choix qui pourra être
Cette adaptation s’obtient en faisant évoluer trois paramètres : fait lorsque les transferts de charge transversaux seront faibles,
1. le parallélisme initial des roues de l’essieu avant (Cf. fig. 3.21) : comme c’est le cas sur sol à faible adhérence : pluie, boue, neige,
pour un virage de rayon donné, l’ouverture initiale va induire glace.
la nécessité d’augmenter l’angle de braquage de la roue En prenant E valeur de l’empattement pour référence et l la
extérieure, pour suivre la trajectoire souhaitée. distance de J à l’essieu avant, cette évolution d’épure peut être
2. la position des leviers de direction sur le pivot, de manière à
ce que leur intersection soit toujours sur l’axe de symétrie du exprimé par le rapport l .
E
véhicule mais en un point J différent d’E2 (Cf. fig. 3.17),
Ce rapport l1 sera <1 en sur-Jeantaud ou l² >1 en sous-
E E
Jeantaud.
Fig. 3.20 Position des leviers de direction pour une épure Anti-Jeantaud.
b) Le parallélisme initial
Cet angle dépend des réglages initiaux du véhicule, mais nous qui amènera l’axe de marche de l’essieu Av à se positionner
verrons dans le chapitre suivant qu’il va évoluer en fonction des parallèlement à l’axe de marche du véhicule.
variations de la position des plans de roue. C’est selon cet axe que D’où le principe : « Le train arrière guide le véhicule, le train
se dirige le véhicule, volant libre. avant le dirige. »
L’axe de marche doit tenir compte d’un éventuel décalage Plus le décalage entre ces deux parallèles sera grand et plus
longitudinal de la position des roues Ar. le véhicule roulera en « crabe ». Le véhicule parfait est celui qui
L’essieu Av dispose lui aussi d’une bissectrice, fonction du dispose de deux axes confondus avec l’axe de symétrie du véhicule.
parallélisme initial, qui représente l’axe de marche de l’essieu Av. Les machines de réglages d’essieux sont basées sur ce principe :
Mais grâce à l’angle de chasse des roues directrices, en roulage le train Av est toujours réglé en référence au train Ar.
volant libre, les roues Av prendront une position moyenne
b) Le système précédent demandant beaucoup d’espace (Cf. figs. 3.2, 3.24 et § 3.1-1 Description).
pour son implantation et son fonctionnement, les systèmes En fait l’engrenage précédent est redressé pour devenir rectiligne.
actuels utilisent le principe d’une crémaillère agissant directement Son mouvement est commandé par le pignon et la crémaillère agit
en bout, via une rotule, sur les biellettes de direction directement sur les biellettes de direction.
Fig. 3.25 Incidence sur le « braquage induit » de la hauteur de crémaillère sur le châssis.
> 3.1-7 Les données géométriques caractéristiques du système de guidage d’une roue directrice
Ce chapitre complète le contenu du chapitre 2.10 sur le pneumatique.
Fig. 3.38. Vue selon les trois axes de l’inclinaison de pivot et de la chasse.
Sur la figure 3.38, une vue selon les trois axes permet de définir de pivot sur ce plan.
deux plans : - un plan contenant l’axe de pivot Br-br et le centre de roue O.
- un plan vertical passant par l’axe de roue (fusée). Il permet de L’intersection de ce plan avec le sol permet de définir la chasse : x0.
positionner l’inclinaison de pivot : i, intersection de la verticale Le point C’ est l’intersection de l’axe avec le sol. Sa position tient
OE passant par le centre de roue O et la projection EO’ de l’axe compte de la chasse et de l’inclinaison de pivot.
La figure 3.39 permet de préciser le mécanisme de cette variation de roue (après un rabattement dans le plan de la feuille).
de hauteur par la projection sur les trois plans du trièdre de Après braquage, le point O passe en O’. Le rappel de O’ dans le
référence. plan longitudinal sur la vue 2) détermine la variation de hauteur
La vue 1) représente les différents éléments dans le plan ∆h induite par le braquage β. La vue 3) permet le positionnement
transversal zOy. L’axe de pivot coupe le plan médian de roue en de l’axe de pivot dans le plan horizontal, troisième dimension de
A’, sommet du cône. Traçons la projection de l’angle de braquage la figure.
β sur un plan perpendiculaire à l’axe de pivot passant par O centre
Fig. 3.39 Incidence de l’inclinaison de pivot et du déport au sol sur le déplacement de l’axe de roue.
Cette construction géométrique est détaillée sur la figure 3.40. perpendiculaire à l’axe de pivot, d est le centre de la rotation.
La vue a) montre la roue dans le plan transversal. Elle a un La vue c) est la projection sur le sol, plan horizontal. L’angle de
carrossage positif de valeur α. L’axe de pivot BC est incliné d’un braquage géométrique est devenu β’. A noter que la projection de
angle i par rapport à la verticale. Le contact de la roue au sol est la fusée OC sur le sol lui donne une position O’βC’, dont l’angle
le point A. Lors d’un braquage d’un angle β, O, centre de roue se avec la position d’origine est ϕ < β’.
déplace en Oβ et A en Aβ. Le braquage est une rotation dans un La vue d) est le rappel de la position de l’axe de pivot sur le plan
plan perpendiculaire à l’axe de pivot passant par O, matérialisé par perpendiculaire à la fusée après braquage.
la droite UU’. La variation de hauteur due à l’effet de cône est ∆h.
La vue b) est la projection sur le plan contenant UU’ et
Fig. 3.40 Relevé géométrique sur quatre plans des différents points caractéristiques
d’une roue directrice lors d’un braquage.
Quelques cas particuliers : (Cf. fig. 3.42) ayant pour centre l’intersection de l’axe de pivot avec le sol et
En 1), l’axe de pivot est perpendiculaire au sol, le plan de roue a pour rayon le déport au sol. Comme précédemment, la variation
un angle de carrossage α. La trajectoire des projections au sol du de hauteur est nulle.
centre de roue O et du point de contact A de la roue avec le sol En 3), le plan de roue à carrossage nul est confondu avec le pivot.
sont des cercles ayant pour centre l’intersection de l’axe de pivot Dans cette configuration, il ne se produit aucun moment sur
avec le sol. Dans cette configuration, il n’y a pas de variations de le pivot de fusée. Tout passage d’obstacle ou tout éclatement
hauteur. de pneumatique ne produit aucune réaction ni modification de
En 2), l’axe de pivot est perpendiculaire au sol, le carrossage est trajectoire. Ce qui donne à ce montage un surcroît de sécurité.
à zéro. Le plan de roue est perpendiculaire au sol. Les points d et (Cf. figs. 3.43c et 3.44)
c sont confondus. Les projections du centre de roue et du point
de contact au sol sont confondus et leur trajectoire est un cercle
c) Incidence du déport au sol et de l’inclinaison de pivot sur l’architecture d’un train avant
d) Incidence du déport au sol lors d’un effort longitudinal : cas du freinage (Cf. fig. 3.45)
En cas de déport positif, l’effort de freinage Ff combiné au déport tendance à pousser le véhicule vers l’extérieur du virage. En déport
d, introduit un moment : Ff x d. Ce moment donne de l’ouverture négatif ce sera l’inverse, la roue extérieure aura tendance à pousser
à la roue. En cas de déport négatif, l’inverse se produit. L’incidence le véhicule vers l’intérieur.
est sensible en virage, avec déport positif, la roue extérieure aura
Cela ne change pas le comportement du véhicule, tant que trajectoire du véhicule. Nous n’entrerons pas dans la discussion
les actions sont parfaitement symétriques. Par contre, lors précisant quelle solution est préférable. Nous noterons qu’après
d’un freinage déséquilibré entre droite et gauche, cela aura une avoir eu un effet de mode, le déport négatif n’est plus utilisé.
incidence sur le sens de braquage du volant, et l’évolution de
2°) Si les roues Ar sont braquées dans le même sens que les roues en évitant le phénomène de survirage, voire un déséquilibre de
Av, le CiR s’éloigne du véhicule et le rayon de braquage global l’arrière. La stabilité est améliorée.
est augmenté. Là encore, nous sommes dans une situation qui Mais comme pour le braquage en sens inverse, un tel équipement
ressemble à la figure 3.14d), du véhicule « sousvireur ». Cela peut demande une accoutumance du conducteur. Lors de fortes
présenter un avantage en cas de brusque changement de voie de sollicitations, il aura aussi des difficultés pour « sentir » l’instant
circulation ou lors d’une manœuvre d’évitement, nécessairement du passage de la limite d’adhérence.
brutale vu l’urgence. La voiture change de voie plus rapidement
- Considérons le bras supérieur b joignant deux articulations Sur chaque point de cette trajectoire il existe un vecteur vitesse
bc et br. b est contenu dans le plan de la figure et se déplace Vbr, perpendiculaire à b.
dans ce plan. bc est l’articulation de b sur le châssis, il est le CiR Par le même raisonnement appliqué à l’autre articulation br, de
de b par rapport au châssis. Le point br suit une trajectoire qui b sur le pivot, br est le CiR de b par rapport au pivot. (Cf. vue de
est un arc de cercle de centre bc et de rayon b. (Cf. fig. 3.42, droite sur la fig. 3.42).
vue de gauche).
Fig. 3.42 Définition des CiR d’un bras positionné entre châssis et pivot.
-Le même raisonnement s’applique au bras inférieur B. Bc est le CiR d’un axe longitudinal positionné au sol et passant par RS. RS est
de B par rapport au châssis et Br, le CiR de B par rapport au pivot par conséquent le CiR de l’ensemble pivot-roue par rapport au sol.
solidaire de la roue. Comme pour RC, il existe un RSd et un RSg.
Dans la déformation de notre quadrilatère, nous pouvons déjà Nous avons défini un premier CiR : RC, roue/châssis, et un deuxième :
obtenir un premier résultat : le CiR de la roue par rapport au châssis, RS, roue/sol. Le CS, CiR châssis/sol, que l’on définit comme le centre de
que nous appellerons, CiR Roue/Châssis : RC, sera l’intersection roulis recherché se trouve sur la droite joignant ces deux CiR. Comme le
des droites joignant chaque CiR soit à l’intersection des droites véhicule est symétrique, le CS statique se trouve sur l’axe de symétrie
bc-br et Bc-Br. Il existe un point RC pour chaque côté du véhicule, soit du véhicule.
: RCg et RCd. Le centre de roulis se définit comme le centre de rotation de la masse
-Sur l’ensemble pivot-roue, br et Br sont déjà des CiR. La roue est suspendue dans le plan transversal zGy, lorsqu’un effort latéral est
posée sur le sol en un point RS. Le seul mouvement de rotation appliqué en son centre de gravité. Il représente également le point où
possible de la roue dans le plan transversal est une rotation autour s’appliquent les efforts qui ne provoquent aucune rotation.
4°) A noter, qu’il est possible d’obtenir la même hauteur de CS par rapport au sol avec deux architectures d’épure très différentes (Cf. fig. 3.45).
Dans un cas, RC est hors du véhicule et en dessous du sol et, un même moment de roulis Mθ, les variations du plan de roue par
dans l’autre cas, côté intérieur véhicule et au-dessus du sol. Pour rapport au châssis seront bien différentes.
d) Déplacement dans le plan des différents CiR lors d’un mouvement de roulis
Le roulis affecte le châssis et la roue. Lors de ce mouvement
de rotation, les différents CiR vont se déplacer. Examinons le
déplacement de chacun de ces points :
1°) Déplacement de l’ensemble pivot-roue par rapport au sol.
(Cf. fig. 3.46) br et Br vont se déplacer sur un arc de cercle centré
en RS et de rayon, respectivement : RS-Br et RS-br, pour venir : Br0
en Br1 et br0 en br1. Dans le plan transversal yGz, nous constatons
que :
- l’axe de pivot br0-Br0 s’est incliné d’un angle ∆Ɣ. Comme pivot
et roue sont solidaires, le plan de roue va également s’incliner
de ∆Ɣ.
- selon l’axe des y, le point Br passe de Br0 en Br1. La projection au
sol montre un déplacement transversal de ∆y. Ce déplacement
se répercute au niveau du point de contact de la roue sur le sol :
RS vient en RS’. Cela se traduit par une variation de voie ∆v. ∆v
cumule le déplacement ∆y du point Br et la rotation de br.
Cette rotation des points, donc les variations ∆v et ∆Ɣ, va
dépendre de la position de Br et br par rapport à RS, donc de
l’architecture du pivot, et des distances h et l.
Tout changement de dimension de la roue, notamment de son
écuanteur peut influer sur ∆y et ∆Ɣ et sur l’évolution du centre de
roulis de l’essieu considéré.
2°) Mouvement des bras de liaison b et B lors de la rotation du Dans ces mouvements, que ce soit en pompage ou en roulis,
châssis. (Cf. fig. 3.47) les bras vont changer d’orientation et les positions des CiR vont
Le mouvement de rotation a pour centre CS le centre de roulis et évoluer. Les centres RC vont se déplacer et par conséquence
pour rayon, respectivement CS-bc et CS-Bc. En position 0, le point le CS. Le choix de l’épure de suspension requiert un compromis
br va décrire un arc de cercle de rayon b et centré sur la position 0 permettant, via l’implantation des bras sur le châssis et le pivot, de
du point bc. Lorsque bc se déplace de 0 à 1, la trajectoire de br va gérer le déplacement des centres RC pour qu’ils aillent dans le sens
devenir 1’. De même dans le mouvement de sens opposé lorsque souhaité. La position du CS en sera une conséquence.
bc passe de 0 à 2, la trajectoire de br devient 2’. Le déplacement Comme ces centres RC se déplacent, ils vont s’inscrire sur une
transversal de bc se répercute sur la trajectoire de br, qui se trajectoire qui dispose en chaque point d’une tangente. L’étude
déplace sur une surface plane délimitée par 2’, la partie haute de de l’orientation de cette tangente en statique nous donnera une
0’ et la partie basse de 1’. indication sur son mouvement (Cf. chapitre 3.2-3h).
Il en est de même pour le bras B.
2°) Incidence du mouvement du bras inférieur sur la variation de voie. bras inférieur sur le châssis, la rotation du châssis produit un
(Cf. fig. 3.49) déplacement latéral dont la variation se traduit directement sur la
En fonction de la position de CS par rapport à l’attache Bc du rotule Br, liaison du bras sur le pivot. D’où la variation de voie : ∆v.
Dans cette condition, bc et Bc restent fixes et ce sont les points n’ayant pas la même longueur, ne vont pas rester parallèles. Un
br et Br qui vont décrire des arcs de cercle respectivement de rayon RC va apparaître rapidement et suivre une courbe de trajectoire
b et B. Les bras b et B ont un calage initial donnant un point RC0 très différente du cas précédent. Cette courbe est sous le sol avec
situé à l’intérieur du véhicule. Lorsque la roue se déplace, la forme un RC1, correspondant à la compression, situé côté intérieur du
du quadrilatère se modifie et les bras b et B changent d’orientation, véhicule et un RC2, correspondant à la détente, côté extérieur. Ce
ce qui provoque un déplacement du point RC. D’où son qualificatif qui n’est pas neutre sur la position de CS.
de Centre instantané de Rotation. Nous constatons que l’amplitude des variations de carrossage et
En compression, RC va se déplacer en RC1 et en détente en RC2. de voie est nettement moindre.
RC suit une trajectoire dépendant du calage initial des bras b et B Ce chapitre démontre que le RC d’une roue n’est pas fixe et suit
et de leur longueur. L’ensemble de cette trajectoire est contenu une trajectoire définie par la géométrie du quadrilatère utilisé pour
côté intérieur du véhicule et au-dessus du sol. le guidage transversal. Cela a pour conséquence que :
Nous constatons également une importante variation de l’angle - pour réduire les variations de position du plan de roue, RC doit
de carrossage, ce qui induit une variation de voie. être positionné le plus éloigné possible de la roue considérée
La figure 3.51 illustre un cas particulier. La forme initiale du pour augmenter le rayon et près du sol,
quadrilatère est différente : b et B sont parallèles mais restent - le CS va aussi se déplacer et son déplacement est directement
de longueurs différentes. Les bras étant parallèles, le RC0 est lié au mouvement des RC.
rejeté à l’infini, et le CS se trouve proche du sol, à l’intersection
d’une parallèle aux bras passant par RS et de l’axe de symétrie
du véhicule. Par contre lorsque la roue va se déplacer, b et B
Fig Fig. 3.51 Incidence du mouvement de RC. Cas particulier de bras parallèles.
Lors de la mise en roulis, par inclinaison du châssis et avec la roue Dans le cas présent, la hauteur G1-CS1 est supérieure à la hauteur
restant au sol, la déformation des quadrilatères matérialise des initiale G0-CS0, avec pour conséquence une augmentation du
points RC pour chaque côté, avec pour résultat un déplacement moment de roulis Mθ. Autre conséquence, les variations de
de CS qui n’est plus sur l’axe de symétrie du véhicule (Cf.fig. 3.52). carrossage, négative à gauche, positive à droite.
Les figures 3.53 et 3.54 montrent une synthèse de la variation de se trouve à l’extérieur du véhicule. Te est la trajectoire du plan de
carrossage et de la voie en fonction de : roue. La prise de carrossage est alors en sens inverse de la situation
- la position intérieure ou extérieure du point RC précédente.
- de la distance de RC au plan de roue, Il y a lieu de tenir compte du fait que RCe et RCi sont des centres
- de sa hauteur par rapport au sol. instantanés de rotation, donc qu’au fur et à mesure que la roue va
Le point RCi, correspondant à une architecture à bras convergents, débattre, ils vont changer de position et que Te et Ti n’auront pas
se trouve à l’intérieur du véhicule. Ti est la forme de trajectoire que en réalité une forme parfaite d’arc de cercle.
va prendre le plan de roue. Ce dernier va prendre du carrossage Cette figure montre également que l’amplitude des variations
positif en détente et du négatif en compression. Ce résultat est à dépend de la distance de RC au plan de roue. Ri > Re, les variations
rapprocher de notre besoin lié à l’épure de Jeantaud et à la dérive seront moindres, le rayon de la trajectoire du plan de roue étant
du pneumatique. (Cf. chapitre 2.10 et 3.1-3) plus grand.
Le point RCe, correspondant à une architecture à bras divergents,
Fig. 3.53 Incidence du calage des bras sur la prise de carrossage de la roue.
La figure 3.54 montre l’incidence de la hauteur de RC sur les En roulage, les roues étant en rotation, toute variation rapide de
variations de voie et de carrossage. carrossage peut entraîner un effet gyroscopique perturbateur. Plus
Il en résulte que : le diamètre de la roue sera important, plus elle sera sensible à cet
- Eloigner RC du plan de la roue réduit les variations de effet.
carrossage. Ces variations devront être compatibles avec les - Plus RC s’éloigne du sol et plus il se rapproche de l’axe de
caractéristiques du pneumatique pour que les déplacements symétrie du véhicule, plus importantes seront les variations de
induits de la zone de contact du pneumatique avec le sol soient voie.
aussi faibles que possible.
Sur la figure 3.57, les bras b et B sont convergents vers l’extérieur le levier du mouvement de roulis. Cette fois, le mouvement de la
du véhicule. RC se situe côté extérieur du véhicule et sa trajectoire roue a été retranscrit et nous constatons une importante variation
de RC0 à RC1 reste au-dessus du sol mais totalement à l’extérieur de carrossage. Cette figure montre que la convergence des bras
du véhicule. CS0 est nettement en dessous du sol, ce qui augmente vers l’extérieure impose un centre de roulis en dessous du sol.
h) Particularité géométrique propre à la trajectoire de RC, la « droite de Bobillier » (Cf. fig 3.58 et 3.59)
En reprenant notre quadrilatère, le point RC, CiR de la roue par droite de Bobillier Cette construction est l’application du
rapport au châssis, est l’intersection des prolongements des bras b théorème de Bobillier permettant d’apporter quelques précisions
et B. Si nous prolongeons les droites Br-br et Bc-bc, nous obtenons sur les propriétés du lieu d’un CiR lors d’un mouvement plan sur
une intersection A qui est aussi un CiR. La droite A-RC est appelée : plan.
Cette droite est utile dans la mesure où sa symétrique par variation de RC et par conséquence de l’évolution de la position de
rapport à la bissectrice de l’angle formé par les bras b et B est la CS. Plus RC sera éloigné, plus la trajectoire de son déplacement
tangente à la trajectoire de RC. Ainsi, la position et l’inclinaison de pourra être assimilée à la tangente sans introduire une grosse
cette tangente donneront immédiatement une information sur la erreur.
Les figures 3.58 et 3.59, l’une avec un RC côté intérieur au Cas particulier des bras parallèles : droite de Bobillier et tangente
véhicule et l’autre un RC côté extérieur, illustrent la position de seront parallèles et symétriques par rapport à l’axe de symétrie
cette tangente et sont à rapprocher des figures précédentes : séparant les deux bras (Cf. fig. 3.60).
3.56 et 3.57.
Une bonne approximation de la « trajectoire » de RS peut être obtenue en traçant la tangente à cette trajectoire en RS. Cette tangente
n’est autre que la perpendiculaire à la droite RS-RC (Cf. Fig.3.62).
Le choix de positionner RC hors du véhicule change l’orientation à la position de RC et par conséquence à la valeur de l’angle Ɣ,
de cette tangente (Cf. fig 3.62 et 3.63). inclinaison de la droite RS-RC.
Nous constatons que la variation de voie est directement liée
2°) Le tracé de la tangente à la trajectoire de CS.(Cf. fig. 3.64) trajectoire. L’inclinaison de cette tangente par rapport au sol nous
Nous avons constaté plus haut que lors de la mise en roulis, le CS donne une information rapide sur le déplacement de CS et la
se déplaçait en suivant une trajectoire. Le principe de la construction variation induite de sa hauteur par rapport au sol.
de la droite de Bobillier nous permet de définir la tangente à cette
RCd, RCg, RSg, RSd sont des CiR. Joignons RCd à RCg et RSg à L’angle que fait cette droite avec CS1-RSd, reporté sur RSg-CS1
RSd, ces deux droites se coupent en I au niveau du sol. La droite nous donne la tangente recherchée.
I-CS1 est la droite de Bobillier de cette nouvelle construction.
Fig.3.65 Incidence de la longueur et du calage initial du bras supérieur sur la position de RC.
La figure 3.67 complète la précédente 3.66. Seule la longueur du ainsi que le RC0 de départ. Nous constatons que les RC1 sont
bras supérieur b a été raccourcie. L’angle de roulis est identique distincts. Il en est de même des variations du plan de roue.
m) Cas particulier de bras parallèles mais de longueur différente (Cf. fig. 3. 71)
Le système Mac Pherson est communément répandu aujourd’hui sur les essieux directeurs des véhicules de tourisme. Par conséquent,
nous nous arrêterons un peu plus longuement sur les différents aspects de sa géométrie.
Comme pour le système à quadrilatère déformable, le RC en RC1. Il s’éloigne du sol et se rapproche du plan de roue avec
représente le mouvement de la roue par rapport au châssis : pour conséquence une augmentation des variations. Par contre, la
- Plus RC s’éloigne du plan de roue, plus réduites seront les distance CS-G va se réduire ce qui diminue le moment de roulis
variations de voie et de carrossage. Mθ. Pour les variations de voie et de position de plan de roue, nous
- Plus RC s’éloigne du sol, plus ces variations augmentent. retrouvons les mêmes propriétés liées à la position de RC que
La figure 3.78 représente le cas particulier où bras et celles du quadrilatère déformable, concernant son éloignement
perpendiculaire à la coulisse sont parallèles. Le CS0 se trouve au par rapport au plan de roue et sa hauteur par rapport au sol.
sol. Lors du mouvement de roulis, la géométrie ramène RC de RC0
Fig.3.82 Cas particulier d’architecture Mac Pherson : l’axe de coulisse et l’axe de pivot sont confondus.
Comme précédemment, (Cf. § 3.2-3 i), la tangente à la trajectoire Plus proche elle sera de la verticale, moins il y aura de variations.
de RS (Cf. fig. 3.83) est perpendiculaire en RS à la droite RS-RC. Cette indication se retrouve dans l’angle Ɣ, inclinaison de la droite
RS ne quitte pas le sol et n’a donc pas de trajectoire au sens propre RS-RC par rapport au sol. Plus cet angle sera petit, plus faibles
du terme. Mais cette tangente, par son inclinaison par rapport seront les variations.
à la verticale, sera une bonne indication de la variation de voie.
Lors de la mise en roulis, il apparaît un RCd et un RCg, ce qui géométrique par réduction du moment de roulis Mθ. Par contre
matérialisera un CS1. (Cf. fig.3.85). les variations de l’angle de carrossage seront importantes mais peu
Ce CS1 est éloigné du plan de roue, ce qui limitera les variations différentes d’une roue par rapport à l’autre.
de voie, et au-dessus du sol, ce qui créera un effet antiroulis
3°) Un cas légèrement différent du précédent : la coulisse est toujours perpendiculaire au sol et le bras horizontal. Mais axe de coulisse
et axe de pivot sont distincts. (Cf. fig. 3.86)
Comme précédemment, RC est à l’infini et le CS est au sol.
Fig.3.86 Configuration identique à la figure 3.84 sauf la présence d’un axe de pivot distinct de l’axe de coulisse.
Lors de la mise en roulis, le bras inférieur B étant plus long, l’épure en sera modifiée (Cf. fig. 3.87). Il apparait un RCd et un RCg, situés
du même côté du véhicule, dont la hauteur par rapport au sol est importante, et un CS2, lui aussi bien au-dessus du sol. L’effet antiroulis
géométrique est important, tout comme les variations de l’angle de carrossage.
Lorsqu’une voiture aborde un virage, le conducteur va ralentir Sur la figure 3.89 avec un système Mac Pherson, RC s’éloigne du plan
en actionnant les freins. Cette action va provoquer un transfert de de roue et se rapproche du sol. Ce qui limite les variations. Par contre CS
charge de l’arrière sur l’avant (Cf. § 3.3). L’avant va se trouver avec une se rapproche du sol ce qui augmente le moment de roulis Mθ.
surcharge de poids qui va créer un mouvement de pompage vers le bas. Les variations du plan de roue ne sont pas neutres sur la stabilité du
Conséquence : le CS va se déplacer et c’est autour de cette nouvelle véhicule au freinage, avec une priorité à la variation de carrossage, par
position de CS que le mouvement de roulis va être généré lorsque le effet de la poussée de carrossage.
conducteur va tourner le volant et introduire un effort latéral. Dans les deux systèmes de guidage examinés, lors du braquage et de
Sur la figure 3.88, avec un système de guidage à quadrilatère l’application de l’effort latéral, si le véhicule est toujours en situation
déformable, lors du freinage, RC se rapproche du plan de roue et du de freinage, le bras de levier du moment de roulis à cet instant sera
sol. Cela induit une variation de carrossage et de voie ainsi qu’un différent de la position statique, hors freinage. Cela n’est pas neutre sur
abaissement de CS. Il en résulte une augmentation du moment de le comportement du véhicule en entrée de virage et sur la répartition du
roulis Mθ par augmentation de la distance CS-G. moment de roulis entre l’avant et l’arrière.
b) Résultats de mesure
Le mouvement de pompage est facile à réaliser en statique sur - variation de l’angle de carrossage (Cf.fig. 3.92)
un véhicule : L’écart en position statique de la roue droite par rapport à la roue
- d’une part en comprimant la suspension par application de gauche est dû à la tolérance de montage. Les deux roues varient de la
charges sur l’essieu, même manière, ce qui montre une parfaite symétrie. En compression, la
- d’autre part en la détendant par soulèvement du châssis. roue prend du carrossage négatif et inversement en détente. Cela signifie
Cela permet de faire des relevés qui sont une bonne indication de que la roue extérieure au virage, chargée par le transfert de charge et
l’épure de suspension et des variations des plans de roue. le déplacement du centre de gravité, va prendre du carrossage négatif
Les figures suivantes, résultats de mesures sur différents types de et inversement pour la roue intérieure déchargée. Cette configuration
véhicules, montrent des exemples de variation lors d’un mouvement permet d’exploiter au mieux le pneumatique.
de pompage :
1°) sur un système de guidage à quadrilatère déformable :
- variation de la hauteur du CS par rapport au sol. (Cf. fig. 3.90)
Sur le véhicule mesuré, cette variation est quasi linéaire. L’angle r
est une indication du décalage qu’aura le CS par rapport à l’axe de
symétrie du véhicule lors du mouvement de roulis (Cf. fig. 3.52). Plus
r sera grand, plus important sera ce décalage.
- évolution de l’angle de chasse (Cf.fig. 3.95) 3°) une autre mesure aisée à réaliser est la variation de l’angle
Cette courbe montre que la rotule inférieure de pivot avance en de carrossage en fonction de la course de crémaillère.
phase de compression. Ce qui est souvent le cas avec une épure (Cf. fig. 3.97)
dite : « anti-plongée » (Cf. § 3.3). L’angle de chasse augmente et Cette course de crémaillère est directement liée au braquage
par conséquence le rappel en ligne droite. Cela se ressentira au de la roue. Une valeur positive de la course de crémaillère signifie
niveau du volant de direction. Pour rester sur la même trajectoire, que la crémaillère sort de son carter. Dans la configuration de la
le conducteur devra augmenter son effort. figure, l’axe du carter de direction est placé en arrière de l’axe de
l’essieu. Pour la roue avant gauche, une sortie de crémaillère fait
tourner la roue sur la droite, en vue de dessus et inversement pour
la roue avant droite. Cela correspond à un virage à droite et la roue
avant gauche devient la roue chargée par le transfert de charge. Le
carrossage négatif initial varie peu. Par contre pour l’autre roue, la
variation est importante pour atteindre 3° en détente maximale,
valeur quasi symétrique de la valeur nominale. Ces variations, prise
de carrossage négative sur roue extérieure et prise de carrossage
positive roue intérieure seront favorables à l’exploitation du
pneumatique.
Ces variations seront à combiner avec celles produites par la
mise en roulis.
La position de cet axe d’inertie dans le plan longitudinal est le Pherson à bras horizontal et suspension Ar à bras de roue tiré.
résultat de l’implantation des différents organes mécaniques, tout Le comportement du véhicule sera fonction de la position relative
au moins les plus pesants. Une voiture de tourisme avec un groupe de cet axe de roulis avec l’axe principal d’inertie. Ce qui se définit par
motopropulseur (GMP) centré sur le train avant (Av) et avec toute une la valeur h. Sur notre figure, l’axe d’inertie est quasiment parallèle à
plateforme arrière (Ar) disponible pour la charge, n’aura pas le même l’axe de roulis. Cela signifie qu’au début du mouvement de rotation
axe d’inertie que la même voiture disposant d’une implantation du du châssis, les moments de roulis seront identiques à l’Av et à l’Ar.
GMP en porte à faux arrière. Cette position sera également fonction Vu l’architecture du train Ar à bras tiré, le CS garde une position fixe
des conditions de charge : conducteur seul ou véhicule au poids total au sol, donc h garde une valeur constante. Par contre selon l’épure
en charge. choisie pour le train Av, ces moments vont se différencier, suite au
Le châssis sera considéré comme infiniment rigide, d’où un axe changement de position de l’axe de roulis.
principal d’inertie gardant une position invariable. Il n’en est pas Cette différenciation va introduire des variations des plans de roue
de même de l’axe de roulis qui va changer de position suivant le avec pour résultat un mouvement induit de lacet qui va dépendre du
mouvement du châssis et du déplacement des centres de roulis. sens de ces variations. Si la différence augmente en faveur du train
L’axe de roulis est généralement incliné. Dans le cas de suspensions Av, le véhicule aura une tendance sous-vireuse. Inversement, si la
Av et Ar indépendantes, le concepteur peut choisir la position du différence est en faveur du train Ar, le véhicule aura une tendance
centre de roulis de chacun des essieux et son évolution dans l’espace. sur-vireuse. Avec pour conséquence que roulis et lacet sont alors «
Par contre dans le cas d’un essieu rigide ou d’un essieu à bras de roue couplés » par les changements d’orientation des axes de marche.
tiré, le choix est imposé. -2°) L’axe de roulis est « horizontal » (Cf.fig. 3.101 b).
Pour simplifier et obtenir une première approche, l’effort transversal Les deux centres de roulis sont à la même hauteur. Cette configuration
appliqué en G peut être réparti sur chacun des essieux selon les présente un intérêt lorsque l’axe d’inertie est lui aussi horizontal. C’est
paramètres de centrage. Dans le plan transversal passant par les axes ce cas lorsqu’il y a une répartition de charge équilibrée : 50/50 entre
de roue, nous pouvons positionner le centre de roulis et le centre de l’Av et l’Ar. Comme précédemment, le comportement du véhicule
masse correspondant. Connaissant l’effort transversal appliqué à sera directement lié aux variations d’épure, donc du changement de
chaque essieu, il est possible de définir le moment de roulis de chacun position des CS de chaque essieu.
et son évolution au fur et à mesure du mouvement de rotation du Un cas particulier : l’axe de roulis est « au sol » et ne varie pas. C’est
châssis. Cela détermine le pourcentage de roulis que supporte chaque le cas avec une suspension Av à double triangle, parallèles et d’égale
essieu ou répartition Av-Ar. Toute différence sollicitera le châssis en longueur et une suspension Ar à bras de roue tirée. Le comportement
torsion. du véhicule va alors dépendre directement de la répartition des
S’il n’est pas toujours aisé de modifier les paramètres du transfert de masses, mais surtout sera constant pendant toute la phase de mise
charge en virage, nous pouvons essayer d’intervenir sur la répartition en roulis.
Av-Ar, en modifiant la position et le calage de l’axe de roulis. -3°) L’axe de roulis est à « piquer » (Cf. fig.3.101 c).
Il existe trois possibilités : Le centre Ar est plus haut que le centre Av. Cette configuration est
-1°) l’axe de roulis est « cabreur » (Cf.fig.3.101 a). fréquente sur un véhicule à propulsion à essieu Ar rigide. Le CS Ar
Le centre de roulis Av est plus haut que le centre de roulis Ar. évolue très peu et le comportement du véhicule sera tributaire de
C’est systématiquement le cas avec une suspension Av du type Mac l’épure du train Av.
Sur la figure 3.102 il a été représenté un exemple du mouvement de l’axe de roulis, et une augmentation de la distance CS-G. Le
de l’axe de roulis lors d’un virage. L’essieu Ar est à bras de roue mouvement de roulis induit un décalage entre l’axe « physique »
tirée, donc à hauteur de CS constante. Le système de guidage du châssis et l’axe définit par les contacts au sol.
Av dispose d’une épure provoquant le déplacement du CS donc
La figure 3.105 montre la situation avec une mise en roulis stabilisée. Le CS s’est déplacé en CS1, Ɣ1 < Ɣ0. Les valeurs ∆Pd et ∆Pg se sont
équilibrées, l’assiette se stabilise.
Le point dr, articulation de la biellette de direction côté roue, est le report de l’angle que fait la droite de Bobillier avec la direction
défini par l’épure de Jeantaud. Sa position en hauteur est au choix de br-bc, sur la droite dr-dc, nous obtenons une nouvelle droite
du concepteur. Il nous reste à trouver la position de dc, articulation de Bobillier qui va croiser la droite Br-dr en A’. dc se trouve à
de la biellette côté châssis, pour limiter les braquages induits. Une l’intersection de la droite Bc-A’ avec la direction de dr-dc.
condition sera que la direction de la droite dr-dc passe par RC. Par
b) Pour l’arbre de transmission, sa position dans la voiture est de transmission, droite Tr-Tc est connue, imposée par la roue et
imposée par l’arbre de sortie de boite de vitesse ou de pont et la sortie de boite. En reportant l’angle délimité par les droites :
par l’axe de rotation de la roue. Il ne sera donc possible de jouer Br-Bc et la droite de Bobillier B sur la droite Tr-Tc, nous définissons
que sur la longueur, pour éviter un blocage des mouvements de une nouvelle droite de Bobillier B’. En menant de Tr une parallèle
suspension. Sinon, il sera impératif de monter sur la transmission à la perpendiculaire à la coulisse, l’intersection avec la droite B’ va
un système permettant une variation de longueur, système inclus définir un point A’. L’intersection de la droite bc-A’ avec la direction
dans le joint de transmission ou sur l’axe sous forme d’une coulisse Tr-Tc définit la position de la sortie de boite Tc pour qu’il n’y ait pas
cannelée. de variations de longueur lors des débattements de suspension. A
Nous reprendrons la construction utilisée pour un système Mac noter que la droite Tr-Tc passe par RC.
Pherson (Cf. fig. 3.108). Tr est l’articulation de la transmission Dans la réalité, ce point Tc est un compromis imposé par
dans la roue. Sa position ne peut varier. La direction de l’arbre l’architecture du véhicule.
Fig.3.108 Détermination de la troisième barre. Exemple de l’arbre de transmission avec un système Mac Pherson.
Fig.3.109 Implantation des retenues de roulis « élastiques » sur un système Mac Pherson. (Cf. § 3.2-4)
b) Un effort longitudinal de même nature, mais opposé lors des phases de freinage. (Cf. fig.3.113)
Notre véhicule est équipé de freins sur les quatre roues, d’où
un effort FfAv sur l’essieu Av et FfAr sur l’essieu Ar. La réaction
d’inertie sera Rf appliquée en G.
Le transfert de charge provoque une surcharge de l’essieu Av et
une réduction de charge sur l’Ar, selon le même principe que lors
d’une accélération.
Sous l’effet de la surcharge, l’Av du véhicule va s’abaisser et
l’arrière se lever, nous appellerons ce mouvement : la « plongée »
c) Un effort vertical
Lorsque le véhicule passe un obstacle défini par sa hauteur la suspension. Cette compression va se transmettre au châssis qui,
au-dessus du sol, il subit une action extérieure (Cf. fig. 3.114). Il par réaction, va se lever. L’Av du véhicule se soulève, il se cabre,
passe cet obstacle d’abord avec l’essieu Av et lorsque la roue va et génère une rotation autour d’un point appelé « centre de
l’aborder, il se produira une compression de l’élément élastique de percussion » de l’essieu Av.
Il en sera de même pour l’essieu Ar, lorsqu’il franchira l’obstacle Ensuite, une fois passé l’obstacle, selon les éléments de guidage
après un temps t, dépendant de l’empattement E et de la vitesse V et les caractéristiques élastiques de la suspension, le mouvement
du véhicule. Il a alors un mouvement de rotation autour du centre résultant du véhicule sera une combinaison d’un mouvement
de percussion correspondant à l’essieu Ar. L’Ar du véhicule se lève vertical de pompage et d’un mouvement de rotation, le galop
et en se levant provoque la plongée de l’Av. autour d’un axe de rotation résultant.
Le galop est cette succession de mouvements de cabrage et de
plongée. Cette appellation est directement inspirée du mouvement
d’un cheval.
a) Le système à quadrilatère déformable présentant deux bras superposés (Cf. fig. 3.115)
Fig. 3.115 Architecture générale d’un système à quadrilatère déformable appliqué à un essieu directeur.
Les quatre côtés sont formés par : le châssis, le bras supérieur, le ces articulations, projetées sur le plan transversal yGz, que nous
pivot et le bras inférieur. Pour la compréhension du mouvement de appelions bc pour le bras supérieur et Bc pour le bras inférieur dans
galop, nous examinerons plus particulièrement l’ancrage des bras le chapitre 3.2.
sur le châssis. Chaque bras dispose d’une implantation de distance l sur le
Sur la figure 3.116 représentant l’exemple d’un bras d’essieu châssis. Dans le plan longitudinal, l’axe reliant les points 1 et 2
directeur, l’ancrage sur le châssis se fait par les points 1 et 2 qui peut être horizontal ou prendre un angle d’inclinaison par rapport
peuvent être des articulations cylindriques ou des rotules. Ce sont au sol.
a) Dans le plan longitudinal, l’implantation des bras nous donne le schéma de la figure 3.122.
Lors du mouvement de rotation, le châssis se lève ou s’abaisse. solidaire du pivot et de la roue gardera une hauteur constante par
BAv, solidaire du châssis, va suivre ce mouvement, alors que Br, rapport au sol.
Dans ce déplacement, l’important est d’examiner la variation le CiRcs a reculé, a2 > a1, ce qui changera les débattements de
de hauteur H par rapport à l’horizontale passant par G. Cette suspension. Ces débattements seront augmentés à l’Av et réduits
horizontale est la ligne d’application de Ra. Cette hauteur H, à l’Ar.
modifie le moment Mϕ. Dans la mesure des libertés que laisse Conséquence : Pour gérer le mouvement de galop, le choix de la
l’implantation des organes mécaniques dans le châssis, il sera raideur des éléments élastiques et le coefficient d’amortissement
recherché une épure permettant une réduction de la hauteur H. devront tenir compte de la position de CiRcs et de son évolution.
Sur notre figure, cette hauteur a faiblement augmenté. Par contre,
c) Incidence du mouvement de galop sur les angles de pivot (Cf. fig. 3.124)
Durant la rotation, l’axe d’implantation d’un bras reste orienté l’axe de pivot et des angles associés : angle de chasse, carrossage,
en direction du CiR, mais change de hauteur. Considérons un inclinaison de pivot.
bras inférieur, la rotule sur le pivot garde une hauteur constante La figure montre que plus l’inclinaison de l’implantation du bras
car solidaire de la roue. Résultat : cette rotule peut se déplacer sur le châssis est importante, plus grande sera la variation.
longitudinalement et induire une modification de position de
Comme pour le mouvement de roulis, tant que G sera au-dessus du CiRcs, nous aurons un mouvement tabulaire.
c) Théorème de Broulhiet
La configuration précédente b) permet d’examiner les efforts
passant par les CiR. Prenons le cas d’un freinage (Cf. fig. 3.127). Le Ce qui est une autre présentation du théorème de Broulhiet.
moment du transfert de charge : Mt = Rf x h génère au niveau des Les cotes l1, h’, x1 se définissent facilement sur voiture. Ce qui
CiRAv et Ar, des efforts verticaux F1 et F2 de sens inverses, créant permet d’en déduire h, hauteur du centre de gravité.
un moment antagoniste qui équilibre exactement Mt.
Cette condition d’équilibre se traduit par l’égalité des moments :
F1 x X1 + F2 x X2 = Rf x h. Cette égalité est présentée comme
étant le théorème de Broulhiet.
Ce théorème a une autre particularité : celle de définir une
relation géométrique entre les différents points. Pour simplifier,
utilisons un système à bras de roue poussée (Cf. fig. 3.128). Soit :
A’ projection au sol de A, articulation du bras sur le châssis, et G’
celle de G, centre de gravité du véhicule. Les triangles de sommets
RS-A’-A et RS-G-G’ sont homothétiques. Nous pouvons en
déduire les relations suivantes :
AA’ = h - HAV
l1 - x1 = h - h’
l1 h
h’ = l1 - x1
h l1
x1 = h - h’
Fig. 3.128 Théorème de Broulhiet pour un bras de roue poussée.
l1 h
e) Les axes d’implantation des bras sont parallèles (Cf. fig. 3.130 et 3.131)
Les CiR Av et Ar sont rejetés à l’infini. Le CIRCs se trouve du mouvement de rotation, les bras, solidaires du châssis vont
à l’intersection des parallèles à la direction des implantations rester parallèles, même s’ils changent d’alttitude. Le CIRcs garde
menées depuis les RS. La position du CIRcs sera totalement une position constante.
dépendante de l’inclinaison des bras sur le châssis. Par contre lors
f) Architecture à bras superposés parallèles à l’Av et à bras de roue tirée à l’Ar (Cf. fig. 3.132)
Le bras Ar est articulé sur le châssis. Cette articulation est le CiR de Av menée depuis RSAv.
la roue par rapport au châssis. Le CIRcs se trouvera à l’intersection L’inclinaison de la droite RSAr-CiRAr dépend :
de la droite joignant le CIRAr au point de contact de la roue avec le - du diamètre du pneumatique,
sol RSAr et de la droite parallèle aux axes d’implantation des bras - de la longueur et du calage du bras par rapport à l’horizontale.
Fig. 3.132 Architecture à bras superposés parallèles à l’Av et bras de roue tirée à l’Ar.
g) Architecture avec système Mac Pherson à l’Av et bras de roue tirée à l’Ar.
Cette architecture est devenue classique sur une grande majorité de véhicules.
- Avec implantation du bras inférieur horizontal (Cf. fig. 3.133) Le CiRcs est proche du sol et très reculé. Cela donne un bras de
Pour des questions de garde au sol, ce bras inférieur est horizontal levier important au moment MΦ et des amplitudes de mouvement
ou très proche de l’horizontale. prononcées de l’Av du véhicule. Cela sollicite fortement les
Selon le même principe que pour le roulis, le CiRAv se trouve sur éléments élastiques de la suspension Av. En fonction de leur raideur
la perpendiculaire à l’axe de coulisse. Cette configuration donne et du taux d’amortissement, les mouvements du véhicule pourront
un CiRAv très en arrière, hors des limites de l’empattement. être importants. Par contre l’Av et l’Ar auront un mouvement dirigé
L’inclinaison de l’axe de coulisse sera liée à l’angle de chasse choisi. dans le même sens, à cabrer ou à plonger.
Fig. 3.133 Architecture à système Mac Pherson Av et bras de roue tirée Ar.
- Avec bras inférieur à «cabrer» (Cf. fig. 3.134) Il est très en arrière et en dessous du sol, donc dans une position
Sur cette configuration, le bras est incliné d’un angle α vers l’Ar. Sur défavorable pour le moment MΦ.
la figure, il a été tracé une configuration particulière : l’inclinaison Cette architecture pourra être choisie pour des véhicules
du bras est perpendiculaire à l’axe de coulisse. Le CiRAv est rejeté évoluant sur des terrains très accidentés, pour limiter les efforts
à l’infini. Le CIRcs est sur la parallèle à l’axe d’implantation du longitudinaux dans les articulations lors des passages d’obstacles.
bras, passant par RSAv à l’intersection avec la droite CIRAr-RSAr.
- Avec bras inférieur à «piquer» (Cf. fig. 3.135) Lors de passage d’obstacles, la composante Fx dans les articulations
Le bras est incliné d’un angle α vers l’Av. Cette configuration permet du châssis sera élevée et peut introduire des chocs sous forme de
de relever le CiRcs. Sur la figure, il se retrouve au-dessus de G, le percussions longitudinales, nuisibles au confort. Cette position
mouvement de rotation n’est plus tabulaire mais pendulaire. Mais «à piquer» du bras inférieur sera recherchée chaque fois qu’il sera
cette disposition, sans être impossible, est rare. La forte inclinaison nécéssaire de réduire le mouvement de galop.
du bras Av induit d’importantes variations de l’inclinaison du pivot.
- Avec bras de suspension horizontal et axe de coulisse Lors du mouvement, il reste fixe. Conséquence :
perpendiculaire au sol. (Cf. fig. 3.136) vu sa position, le mouvement de galop est articulé sur le train Ar.
Le CiRAv est rejeté à l’infini. Le CiRcs est au sol, confondu avec Les amplitudes du mouvement sur l’Av pourront être importantes.
RSAr.
> 3.3-7 La transmission d’un effort moteur ou freineur par une roue sur un sol plan
La route est le support sur lequel évolue le véhicule. Toute Celle-ci est le résultat de l’application d’efforts moteur ou
évolution passe par l’application d’efforts dans la zone de contact freineur.
entre le véhicule, qui est le mobile, et le sol, qui est le support fixe. La roue porte un poids P et selon la qualité et le type de sol
Ce contact entre le mobile et le support est la zone d’appui du sur lequel elle évolue, ce poids P permet de développer un effort
pneumatique sur le sol. Le pneumatique est fixé à une roue, libre longitudinal à son contact avec le sol. Cet effort aura pour valeur
de rotation autour d’un axe ou moyeu. maximale : A = P x µ, où A est le potentiel d’adhérence et µ le
Dans le plan longitudinal, l’évolution du véhicule se traduit par coefficient d’adhérence du sol. Pour obtenir une variation de
des mouvements verticaux et une variation de vitesse. vitesse, Fa et Ff ne devront pas dépasser la valeur limite A, pour
éviter tout risque de patinage ou de blocage de roue.
Fig. 3. 139 Demi-essieu Av avec frein dans la roue. Vue générale. Fig. 3.140 Demi-essieu Av avec frein suspendu.
Le frein dans la roue étant la grande majorité des implantations Le couple de freinage est transmis au pivot qui va recevoir un
actuelles, nous n’analyserons que cette situation. effort Fb sur la rotule supérieure de pivot et un effort FB sur la
- Avec un système à bras superposés et frein dans la roue, rotule inférieure (Cf. fig. 3.141). Ces efforts vont ensuite passer,
l’effort Ff provient d’un équipement de freinage solidaire par les articulations de bras, sur le châssis. Selon la géométrie
du pivot, comme par exemple un étrier de frein agissant sur d’implantation de ces bras, les efforts F’1 et F’2 vont donner une
un disque entraîné par la roue (Cf. fig3.139). Le frottement résultante F au centre de percussion CiRAv. Dans le cas de notre
des plaquettes sur le disque crée un effort retardateur F’f et figure, cette résultante, orientée vers le haut va lever le véhicule.
un couple de freinage transmis à la roue. Cet équipement, Par souci de simplification, il n’a été tenu compte que de l’action
s’intercalant entre l’élasticité verticale du pneumatique et du couple de freinage sur le pivot.
l’organe élastique de suspension, sera semi-suspendu.
Fig. 3.141 Transmission des efforts au châssis avec un système de frein dans la roue.
- Le même principe de montage peut être utilisé sur un système - Dans le cas d’un bras de roue poussée (Cf. fig. 3.143), nous
à bras de roue tirée (Cf. fig. 3.142). La figure représente le cas du obtenons la même configuration. Sur cette figure, il a été
montage sur un essieu Ar, en situation de freinage. La droite T est représenté le cas du montage sur un essieu Av. En situation
la tangente instantanée à la trajectoire de RS. L’effort de freinage de freinage, Ff se décompose en ∆z sur la verticale et F sur la
Ff peut se décomposer en un effort vertical ∆z et un effort sur la droite RSAv-CiRAv.
droite CiRAr-RSAr joignant les deux CiR (Cf. §3.3-7-d).
Fig.3.142 Système de guidage à bras de roue tirée, avec frein dans Fig. 3.143 Système de guidage à bras de roue poussée, avec frein dans la roue.
c) Récapitulatif des efforts au sol et leur action sur le système de guidage (Cf. fig. 3.145)
> 3.3-8 Bras tiré équivalent à deux bras superposés (Cf. fig. 3.146)
> 3.3-9 Déplacement de G lors du mouvement de galop (Cf. fig. 3.147 et 3.148)
Comme il y a déplacement du châssis lors du mouvement de rotation d’angle φ, la variation de hauteur ∆Z1 sera faible. Par
galop, suivant l’ampleur de ce mouvement, il sera nécessaire de contre ∆X1 est plus marqué ce qui ne sera pas neutre sur le
tenir compte du déplacement de G. Sur les figures qui suivent, il a centrage longitudinal des masses.
été représenté trois configurations distinctes.
a) Le CiR est à la verticale et proche de G (position 1). Pour une
Fig. 3.147 Déplacement de G lors d’un mouvement de galop. Incidence de la position du CiR.
b) Sur la même figure, le CiR est reculé et plus proche du sol c) Sur la figure 3.147, il a été représenté, sur la verticale de G,
(position 2). Le bras de levier est plus important et la variation deux hauteurs différentes de CiR. Pour le même angle φ,
de hauteur ∆Z2, pour le même angle φ sera nettement plus l’incidence cette fois est marquante sur ∆X.
importante. Par contre ∆X2 est très peu différent de ∆X1.
En toute logique, pour obtenir le plus faible déplacement de G - En roulis : il en sera de même, la proximité de G et du centre
lors du mouvement de galop, le CiRcs devra être sur la verticale de de roulis induira une réduction du moment de roulis. Ce sera
G et proche de l’horizontale passant par G, ligne d’action de Rf et un anti roulis géométrique.
Ra. (cas a) sur fig. 3.147) Le déplacement de G peut ne pas être neutre dans l’atténuation
Le déplacement de G est à examiner : ou l’amplification des mouvements de roulis et de galop. Ce point
- Lors du mouvement de galop : le rapprochement vertical de est à vérifier dans le cas de véhicule à grand débattement de
G et du CiRcs va induire une diminution du moment de galop. suspension.
Ce sera un anti galop géométrique.
> 3.3-10 Les systèmes anti galop : anti cabrage et anti plongée
Il existe deux grands principes pour réduire le mouvement de galop :
a) L’approche géométrique. Cela consiste, par l’implantation des Ar, en position horizontale et enfermés dans un pot de suspension.
bras sur le châssis, à choisir la bonne inclinaison pour rapprocher le Ce pot de suspension peut débattre longitudinalement entre deux
CiRcs de l’horizontale passant par G. supports de suspension solidaires du châssis. Entre le pot et le
Pour réduire le mouvement de plongée au freinage, il est fréquent support, à chaque extrémité, un anneau conique en caoutchouc,
d’incliner le bras inférieur de l’essieu Av dans le sens à « piquer » sert de butée.
(Cf.fig. 3.135). Ce qui n’est pas sans effet sur la transmission Avec une telle architecture, lorsque la roue Av aborde un obstacle,
de l’effort Fx sur le châssis en introduisant des percussions le bras pivote autour de sa fixation sur le châssis, et le basculeur
longitudinales lors du roulage sur de petits raccordements de agit sur le tirant qui comprime le ressort correspondant à l’essieu
chaussées. Av. Ce ressort prend appui sur le pot qui va, par réaction, se
b) La suspension conjuguée. Cela consiste à relier les deux déplacer vers l’Av et comprimer le ressort Ar. En se comprimant,
essieux mécaniquement de façon à obtenir sur chacun de ces deux le ressort Ar va agir sur son tirant, puis le basculeur et le bras pour
essieux un mouvement vertical de même sens. lever le châssis.
Un bon exemple est celui de la suspension de la Citroën 2CV Les deux essieux Av et Ar sont mécaniquement connectés.
Cf. fig. 3.149). Une fois que les deux essieux ont franchi l’obstacle et que le
L’essieu Av est relié au châssis par un système à bras de roue poussée, véhicule est animé d’un mouvement de galop (Cf. fig.3.114),
l’essieu Ar par un système à bras de roue tirée. Les articulations de à chacun de ces mouvements, à cabrer et à piquer, le pot va se
ces bras sur le châssis sont des CiR dont les positions dépendent de déplacer longitudinalement, d’Av en Ar. Lors de ce mouvement, il
la garde au sol du véhicule. Il a été représenté deux CiRcs, l’un avec va venir s’appuyer sur les anneaux de caoutchouc qui vont freiner
freins Av dans la roue : CiRcs1 et le second avec freins suspendus et amortir ce mouvement, d’où l’appellation : butée anti-galop.
(accolés à la sortie de boîte de vitesse) : CiRcs2. Cette dernière Cette figure justifie, sur ce véhicule, l’emploi de freins suspendus,
solution permet de faire descendre de manière significative le accolés à la boite. Avec un frein dans la roue, le CiR serait en
CiRcs. Cela explique pourquoi sur ce véhicule les freins de l’essieu CiRcs1, très en hauteur. Le choix du frein suspendu change
Av sont en sortie de boîte de vitesses. l’axe d’application du galop en le décalant sur une parallèle à la
Les suspensions Av et Ar sont dans le principe identiques. Le bras direction : centre de roue-articulation du bras sur le châssis. Ce
commande un basculeur qui agit sur un tirant de suspension en choix, particularité du frein suspendu, permet de baisser le CiR en
position horizontale. Le système élastique de suspension est CiRcs2, plus proche de la ligne horizontale passant par G.
constitué de deux ressorts hélicoïdaux, un pour chaque roue Av et
Cette architecture liée à des roues de grand diamètre et d’une fréquence de suspension proche de 1Hz donne à ce véhicule de grandes
qualités de confort, de tenue de route et des capacités importantes d’absorption d’obstacles.
Fig. 4.1 Guidage longitudinal d’un essieu rigide par ressort à lames.
En général, l’accrochage de l’essieu se fait au centre du ressort par au-dessous ou par au-dessus (Cf.fig. 4.2). L’accrochage au-dessus
permet d’abaisser le centre de gravité mais diminue la garde au sol.
Fig. 4.2 Positions du ressort à lame sur un essieu rigide et du centre de roulis.
Cet accrochage intervient également sur la position du centre de l’intersection de l’axe de symétrie.
roulis (Cf. fig. 4.2 et 4.3). Le ressort étant l’élément déformable, ce L’essieu rigide est une partie semi-suspendue.
centre est défini sur la droite joignant la mi-hauteur des ressorts, à
b) La parallélogramme de Watt
Ce système s’applique également pour le guidage transversal C et B de ce palonnier part une biellette transversale AB et CD
d’un essieu arrière rigide (Cf. fig. 4.8). reliées au châssis en A et D. Ces biellettes sont parallèles et la distance
Un palonnier vertical BC est fixé au pont en E. A chaque extrémité verticale entre A et D est identique à la longueur du palonnier BC.
Fig. 4.8 Le parallélogramme de Watt appliqué au guidage latéral d’un essieu Ar rigide.
Par contre si le point E est positionné au centre de roulis O, ce de roulis sur un essieu rigide dépend de la position des éléments
déplacement relatif n’existe plus (Cf.fig. 4.10). Comme le centre élastiques, leur positionnement ne sera pas neutre.
Ce système de guidage est parfois présenté comme le utiliser le principe du parallélogramme de Watt appliqué au
« stabilisateur de Farman ». Cet avionneur construisit des guidage transversal d’un pont rigide.
véhicules dans les années 20. Farman aurait été le premier à
> 4.1-4 Une architecture particulière d’essieu avant rigide (Cf. fig 4.11)
Sur cette architecture, les deux roues avant sont liées rigidement. d’un triangle isocèle avec l’essieu pour base.
Les pivots tourillonnent directement sur l’essieu. La barre Le guidage transversal est assuré par deux parallélogrammes
d’accouplement, commandant le braquage de la roue gauche à formés, de chaque côté, par un bras transversal en partie
partir de la roue droite, participe à la liaison entre les deux roues supérieure et l’élément élastique, un ressort à lames transversal,
avant. en partie inférieure. Pour tenir compte des variations de longueur
Le guidage longitudinal est assuré par deux biellettes de poussée, sous débattement vertical, ces parallélogrammes sont reliés à
ancrées très loin sur le châssis. Ces deux biellettes forment les côtés l’essieu, chacun par une jumelle.
- Les figures 4.22 et 4.23 représentent le train avant et le train juste en dessous du sol. Cette architecture positionne le CS très
arrière de la Porsche 917. légèrement en dessous du sol. L’inclinaison de la tangente à la
Sur le train avant, les bras sont d’inégale longueur. Le bras supérieur trajectoire de RC, presque horizontale, montre que lors du roulis, la
est plus court que le bras inférieur et légèrement à piquer vers hauteur du CS va peu varier. Le schéma ne montre pas de biellette
l’intérieur du véhicule. De même le bras inférieur est légèrement de direction, ce qui laisse supposer qu’elle est dans le plan d’un des
à piquer. Les directions br-bc et Br-Bc, sans être parallèles, ont bras. Le déport au sol est notable.
des directions très proches. Cela donne un RC rejeté assez loin et
L’axe de roulis sera à « piquer » mais avec un angle faible. Les se déplacer chacun dans un sens opposé à l’autre. Si l’un monte,
tangentes aux points RC, Av et Ar ont deux inclinaisons opposées. l’autre descend avec pour résultat un axe de roulis quasi horizontal
Donc lors d’un débattement vertical, le CSAv et le CSAr vont et proche du sol.
- Le système multi-bras (Cf. fig. 4.26) selon une géométrie bien précise. La biellette de direction constitue
Le pivot est relié au châssis par quatre bras indépendants, deux une cinquième barre permettant le braquage de la roue. Dans le
en partie supérieure et deux en partie inférieure. La fixation sur cas d’un essieu non directeur, cette cinquième barre est reliée à
le châssis comme sur le pivot se fait par des rotules. Chaque bras un point fixe du châssis et peut intervenir dans le changement de
dispose d’une fixation sur le pivot. En choisissant la longueur des position du plan de roue, lors des débattements verticaux.
bras et leur position, il est possible de faire varier le plan de roue
- Demi-essieu arrière à bras de roue tirée superposés La particularité est l’inclinaison α et α’ dans le plan transversal
(Cf. fig. 4.28) des axes d’implantation sur le châssis. Cela introduit une prise de
Cet exemple montre un système utilisant deux bras. Ces bras carrossage négatif du plan de roue.
forment un quadrilatère déformable dans le plan longitudinal.
- En restant dans le domaine de l’histoire, la figure 4.30 est du châssis. Le ressort à lames en position basse est à la fois
un exemple plus récent. Le guidage vertical se fait par une élément élastique et élément de guidage transversal.
tige coulissante dans une rotule placée sur une extension
Fig. 4.34 Exemple de montage d’un pivot avec rotule supérieure et rotule inférieure.
Dossier Technique - Géométrie des essieux 126
4
EXAMEN DES SYSTÈMES DE GUIDAGE
LES PLUS COURAMMENT UTILISÉES
- La figure 4.35 est un exemple de montage d’un pivot sur les deux articulations, une butée d’appui pour tenir le poids.
articulation cylindrique. Un tel montage nécessite quatre Un tel montage engendre dans le temps des frottements et
articulations : une à chaque articulation de bras sur le pivot et demande des opérations de maintenance régulières.
deux sur le pivot. Sur le pivot, il est nécessaire d’intercaler entre
> Fig. 4.37 Essieu arrière à bras de roue tirée. Vue de dessus.
c) Essieu arrière à bras de roue tirée et traverse déformable (Cf. fig. 4.35)
d)Essieu arrière à bras de roue tirée et traverse articulée sur le châssis (Cf. fig. 4.36)
Fig. 4.36 Essieu à bras de roue tirée et traverse articulée sur le châssis.
Ce système a été décrit au paragraphe 3.2-4. Dans ce paragraphe, nous examinerons sa technologie et ses variantes.
> 4.3-1 le système Mac Pherson (Cf. fig. 4.38, 4.39, 4.40 et 4.41)
La particularité tient dans la triangulation du bras inférieur. Le bras L’axe de l’élément élastique peut avoir une inclinaison différente
est un simple levier transversal, lié au châssis par une articulation de l’axe de la coulisse pour tenir compte du moment de flexion
cylindrique et au pivot par une rotule. La triangulation est obtenue qu’introduisent les efforts transversaux.
en faisant intervenir la barre antiroulis. Le nécessaire bras de levier Sur l’ exemple des figures 4.39 et 4.40, la crémaillère de direction
pour la torsion de cette barre sert de côté pour fermer le triangle. est en position basse et la biellette est dans le plan horizontal
Cette barre est fixée dans le bras via un silentbloc, et sur le châssis contenant le bras. Les braquages induits seront faibles.
par deux paliers, eux aussi élastiques. L’utilisation d’éléments en élastomère, pour la liaison bras-
L’autre liaison du pivot au châssis se fait par la jambe de force barre anti roulis et pour les supports de barre anti roulis, réduit la
qui combine l’amortisseur et l’élément élastique. Vu la faible précision du guidage en introduisant des mouvements parasites
angulation que prend la jambe de force lors des débattements du plan de roue.
verticaux, la rotule supérieure est réduite à un silentbloc.
> 4.3-2 Le système Pseudo Mac Pherson (Cf. fig. 4.42, 4.43 et 4.44)
Le système Mac Pherson présente l’inconvénient de manquer Le levier de barre antiroulis est remplacé par un levier formant
de rigidité, donc de manquer de précision. Pour des véhicules avec le bras initial un véritable bras triangulé. L’accrochage de la
puissants ou à tendance sportive, dérivés du même châssis, il a été barre antiroulis se fait directement sur la jambe de force.
nécessaire d’améliorer cette rigidité, en renforçant le bras inférieur.
La figure 4.43 est une vue dans le plan transversal d’un système
Pseudo Mac Pherson, sans barre antiroulis. L’axe d’implantation du
bras sur le châssis et à cabrer. Cela laisse supposer un débattement
de la rotule inférieure dans un plan qui ne sera pas perpendiculaire
au sol. L’angle de chasse va varier lors des débattements verticaux.
> 5.1-3 Autre type d’articulation élastique : Silent-bloc et cale élastique (Cf. fig. 5.3)
Les technologies des systèmes de guidage, notamment utilisées Cette articulation n’est pas composée d’un bloc compact de
pour les essieux arrière, nécessitent des articulations qui, toujours caoutchouc et présente des « vides » ou alvéoles, positionnés
basées sur le même principe de filtrage, vont travailler de manières selon l’axe des y. Cela signifie que la déformation sera différente
différentes. selon l’orientation de l’effort horizontal appliqué. Un effort selon
L’exemple de la figure 5.3 représente une fixation d’essieu arrière l’axe des y provoqueront une déformation plus importantes que le
à bras de roue tirée. L’axe de fixation sur le châssis est vertical. même effort appliqué dans l’axe des x.
Un tube extérieur métallique est emmanché dans un support de Cette articulation est soumise verticalement au poids sur l’essieu.
traverse. L’élastomère est contenu entre la pièce de fixation sur Les autres efforts transmis par le support de traverse sont
caisse et ce tube extérieur. Son volume, sa forme, son matériau horizontaux.
sont autant de caractéristiques de l’articulation. Une telle articulation qui n’est pas soumise à un mouvement de
La forme de la pièce métallique transmettant les efforts de l’axe rotation est généralement appelé : « silent-bloc » ou encore «
de fixation est conique, avec une pointe de cône orientée vers le cale élastique ».
bas. Donc tout mouvement vertical de cette fixation va introduire
une variation de volume dans le cylindre contenant l’élastomère.
Cette variation de volume est un élément de la raideur verticale
résultante.
Fig.5.3 Exemple d’articulation élastique utilisée pour la fixation d’un essieu arrière sur châssis.
Fig. 5.4 Application d’une articulation élastique pour la fixation d’un essieu arrière à bras de roue tirée.
> 5.3-1 Variation du parallélisme sous effort transversal (Cf. fig. 5.5)
> 5.3-2 Déplacement latéral de la roue par rapport au châssis sous effort transversal (Cf. fig. 5.6)
> 5.3-3 Evolution du parallélisme du train Av sous efforts longitudinaux. (Cf. fig. 5.7)
> 5.3-4 Evolution du carrossage sous effort transversal. (Cf. fig. 5.8)
> 5.3-5 Déplacement longitudinal du centre de roue de l’essieu avant sous efforts moteur et freineur.
(Cf. fig. 5.9)
BASTOW Donald - Car and Suspension Handling Pentech MONATH François - Les notes personnelles de l’auteur
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