L'eau Dans Le Sol Son Exploitation Sa Gestion
L'eau Dans Le Sol Son Exploitation Sa Gestion
L'eau Dans Le Sol Son Exploitation Sa Gestion
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Figure 8.-Configuration nappe libre, nappe captive , Les eaux artésiennes circulent au sein de la nappe captive. 1).-
Puits de grand diamètre dans la nappe libre; 2).-Forage artésianisme jaillissant arrêté au toit de la couche imperméable;
3).-Forage coupant les deux nappes. Le niveau correspond à la charge la plus élevée de la nappe captive. Source:
Jacques.beauchamp u-picardie.fr
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Groupe de recherche et d’échanges technologiques (GRET), Le point sur le captage des sources, Paris-France, 1987
Les eaux souterraines sont emprisonnées dans la formation hydrogéologique perméable entre
deux formations imperméables fixes: le substratum à la base et le toit au sommet. La profondeur
est supérieure à 30 mètres. Les eaux de cette nappe sont communément appelées eaux
artésiennes.
c) Nappe semi- captive ou à drainance
C’est une couche de faible perméabilité qui peut tout de même transmettre verticalement de
faibles flux d’eau d’un aquifère à un autre. Le toit ou le substratum (ou les deux) de l'aquifère
sont souvent constitués par une formation hydrogéologique semi-perméable (aquitard). Dans
certaines conditions hydrodynamiques favorables, il y a des différences de charge qui favorisent
des échanges d’ions (ou de pression) avec l’aquifère superposé ou sous-jacent, appelé
drainance. La formation est alors incorporée à un aquifère multicouche.
Bien entendu, une même nappe peut être, le long de son parcours souterrain, successivement
libre et captive (ascendante ou jaillissante), selon la disposition géométrique des formations
géologiques, la position topographique, l’alimentation du système aquifère et la perméabilité du
terrain.
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Groupe de recherche et d’échanges technologiques (GRET), Le point sur le captage des sources, Paris-France, 1987
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Figure 9.-L’eau et les terrains, Source: Eléments de géologie, stratigraphie, tectonique et hydrogéologie
qui coexistent dans une même roche et qui conditionnent la facilité de circulation et d’exploitation
du réservoir souterrain.
Figure 10.-Coefficient
d’emmagasinement d’une nappe
• Contexte géologique
D’une façon générale les formations sédimentaires sont interstratifiées de formations
éruptives correspondant à des épisodes volcaniques fissuraux sous –marins.
• Caractéristiques hydrogéologiques
Les milieux poreux sont des aquifères composés d’agrégats de particules distinctes comme le
sable et le gravier,
a) Les aquifères fissurés sont des roches dans lesquelles l’eau souterraine circule à travers
des fissures, des joints ou des fractures dans une roche par ailleurs solide. En Haïti, le basalte
qui est le substratum des formations calcaires en constitue un exemple.
b) Les calcaires sont souvent des aquifères fissurés, mais ici les fissures et les fractures
peuvent être agrandies par dissolution, formant de grands chenaux ou même des cavernes.
Les formations calcaires ayant localement subi une évolution karstique poussée donnent
naissance à des résurgences qui peuvent être très importantes (débits pouvant localement
dépasser 1 m3/s). Les autres formations qu’elles soient volcaniques ou sédimentaires donnent
lieu localement à des sources liées à la fracturation, mais en général de débit plus faible (quelques
l/s à 100 l/s); Des aquifères généralisés dans les plaines alluviales de piémont calcaire
et dans les bassins d’effondrement sont les ressources mobilisables tributaires des apports des
bassins versants. Les débits ponctuels exploitables par forage peuvent atteindre 100 l/s. La
carte d’hydrogéologie ci-dessus montre les différents aquifères d’Haïti.
3.- Particularités des ouvrages hydrauliques
Les nappes souterraines sont, en général, alimentées par les eaux d’infiltration en provenance
de la surface, et se vident par les exutoires essentiellement les sources. L’eau qui s’infiltre dans
le sol tend à s’enfoncer de plus
en plus en fonction de la nature
du terrain et de la pesanteur.
Son parcours continue jusqu’à
ce qu’elle rencontre en
profondeur une couche
imperméable (argile, grès,
granite, calcaire non fissuré et
non fracturé) où elle est
emprisonnée et constitue une nappe d’eau.
Il est fondamental de déterminer les dispositions à prendre, et les caractéristiques à donner aux
ouvrages construits surtout en Haïti, en fonction des contraintes dues aux différents types de
nappe: profondeur, fluctuation de niveau, perméabilité, etc., de sorte que ces ouvrages répondent
bien à leur objet: «fournir, en toute période, un débit convenant aux besoins».
3.1 Captage d’une nappe ou d’une source
Les buts principaux d’un captage de source sont de préserver l’eau de la source de la pollution
à sa sortie de terre et de la rendre facilement accessible aux consommateurs.
Une source est de l’eau qui revient à la surface, qui sort de terre, soit par suintement (plusieurs
émergences), soit par un filet important. Dans l’un ou l’autre cas les eaux forment des ruisseaux
ou des rivières5. Elle est généralement caractérisée par son affleurement: localisé ou diffus, et
par le lieu topographique de ses émergences: haut, milieu, bas de pente. C’est surtout la
morphologie et /ou le contexte géologique qui va permettre d’identifier les émergences6.
Selon le mode de déplacement des filets liquides, les sources ou les nappes peuvent être de
différents types: artésiennes, de déversement, de débordement, d’émergence et les résurgences:
- les sources de débordement où une partie des filets liquides se meut, en amont de la
source, au-dessous du niveau de celle-ci. Ces sources sont le plus souvent situées sur des
hauteurs. Elles peuvent se situer en amont ou en aval de la partie captive de l’aquifère. On les
capte par puits. La remontée du niveau de l’eau dans l’ouvrage permet l’installation d’une
conduite à une altitude supérieure à celle de la zone marécageuse.
- les sources de déversement où les filets liquides se déplacent au–dessus du niveau de la
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Fritz PIERRE-LOUIS, Géologie d’Haïti, Editions Caraïbes, Port-au-Prince, Haïti, 1980
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Groupe de recherche et d’échanges technologiques (GRET) et Association française des volontaires du progrès
(AFVP), le point sur le captage des sources, Paris-France, juin 1987.
mer. On les trouve à mi-pente dans des régions à relief plutôt marqué. C’est une forme
concentrique des courbes isopièzes. Leur emplacement est souvent signalé par une rupture de
pente. Ces sources sont rarement isolées et s’échelonnent le long de la ligne d’affleurement du
substratum, à la faveur des points bas de celui-ci. On parle d’une ligne de sources. C’est la
variation de perméabilité et la variation de teneur en argile et de degré d’altération qui provoquent
l’apparition de la source. On les capte en prenant les précautions qui s’imposent suivant la nature
de l’aquifère (terrain meuble ou fracturé) et en choisissant une techniques adaptée à leur
situation;
- nappes ou sources artésiennes: sources jaillissant «sous pression» d’une nappe
emprisonnée dans le sol. Elles jaillissent dans les pentes, parfois au bas des pentes, sans qu’il
y ait nécessairement dans le relief et la géologie une anomalie qui en signale l’emplacement.
Ce sont des sources d’aquifères captifs, dont l’altitude du niveau piézométrique est supérieure à
celui du sol7. L’eau circule sous pression depuis l’aquifère jusqu’à la surface du sol, à travers les
fissures du toit de la nappe. Ce toit peut être constitué de roches meubles et de roches
consolidées. .
En captant les sources artésiennes, deux grandes mesures sont à prendre:
• ne jamais relever le niveau de l’eau pour ne pas déplacer le lieu naturellement
d’écoulement vers un endroit où la charge sera moins grande;
• ne jamais entreprendre un travail qui puisse avoir pour conséquence de colmater les
fissures ou d’en ouvrir d’autres;
- dans les formations calcaires très poreuses et fissurées, dans les régions où l’altération
karstique a profondément entaillé des calcaires massifs, le réseau hydrographique superficiel et
le réseau souterrain sont en relations permanentes par un jeu de pertes et de résurgences.
Du point de vue hydrogéologique, les sources sont nombreuses en Haïti et relativement bien
reparties. Elles constituent la seule ressource disponible dans un grand nombre de cas. Elles
contribuent en 2005, à plus de 60% à l’alimentation en eau potable de la population haïtienne.
Elles sont captées soit par les services publics, soit par la communauté, soit par des particuliers.
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Groupe de recherche et d’échanges technologiques (GRET) et Association française des volontaires du progrès
(AFVP), le point sur le captage des sources, Paris-France, juin 1987.
L’exploitation de l’eau des sources présente trois grands avantages:
- la possibilité de réaliser un captage avec un minimum de moyens,
- la régularité du débit des sources,
- la possibilité de capter de l’eau directement potable8.
Les critères à prendre en considération dans le choix d’une source à capter ou d’un forage
à construire sont function de:
- l’hydrogéologie,
- la population à desservir,
- la structure de l’habitat (concentré ou dispersé),
- choix faits dans la stratégie de l’alimentation en eau potable (facilités de gestion et
d’entretien, diminution de la dépendance énergétique),
- du coût.
Il est fondamental de faire la différence entre un puits et un forage pour éviter toute une série de
problèmes dans l’élaboration d’un document de projet. Il arrive parfois que le directeur d’une
firme d’exécution propose un coût pour la construction d’un forage tout en sachant qu’il va
construire un puits ou fait une proposition pour un puits alors qu’il entreprenne des démarches
auprès d’une compagnie pour construire un forage.
8 Groupe de recherche et d’échanges technologiques (GRET) et Association française des volontaires du progrès
(AFVP), le point sur le captage des sources, Paris-France, juin 1987.