La Sorcière
La Sorcière
La Sorcière
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NOUVELLE ÉDITION
PARIS
LIBRAIRIE INTERNATIONALE
15 , BOULEVARD MONTMARTRE > 15
Au coin de la rue Vivienne
A. LACROIX , VERBOECKHOVEN ET Cie, ÉDITEURS
A BRUXELLES, A LEIPZIG ET A LIVOURNE
1867
Tous droits de traduction et de reproduction réservés
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NOUVELLE ÉDITION
PARIS
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15 , BOULEVARD MONTMARTRE 15
Au coin de la rue Vivienne
A. LACROIX , VERBOECKHOVEN ET Cie , ÉDITEURS
A BRUXELLES, A LEIPZIG ET A LIVOURNE
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1867
Tous droits de traduction et de reproduction réservés
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NOUVELLE ÉDITION
PARIS
LIBRAIRIE INTERNATIONALE
15 , BOULEVARD MONTMARTRE , 15
Au coin de la rue Vivienne
A. LACROIX , VERBOECKHOVEN ET Cie, ÉDITEURS
A BRUXELLES, A LEIPZIG ET A LIVOURNE
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Tous droits de traduction et de reproduction réservés
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AVIS
DE LA SECONDE ÉDITION
1
VI LA SORCIÈRE .
J. MICHELET.
3.
34 LA SORCIERE.
Écoutez et obéissez :
Défense d'inventer, de créer. Plus de légendes ,
plus de nouveaux saints . On en a assez . Défense
d'innover dans le culte par de nouveaux chants ;
Les textes de toute époque ont été recueillis dans les deux
36
52 LA SORCIÈRE.
5
54 LA SORCIÈRE.
5
44 LA SORCIÈRE .
Les textes de toute époque ont été recueillis dans les deux
52 LA SORCIÈRE.
5
RE
LA SORCIÉ
5
58 LA SORCIÈRE .
TENTATIONS
5
58 LA SORCIÈRE .
-
au coucher , quand la lumière était éteinte . - Elle
le sait fort indiscret, trop curieux . Elle est gênée
de se sentir suivie partout, s'en plaint et y a plai-
sir. Parfois elle le renvoie , le menace , enfin se
croit seule et se rassure tout à fait . Mais au mo-
ment elle se sent caressée d'un souffle léger ou
comme d'une aile d'oiseau . Il était sous une
feuille ... Il rit ... Sa gentille voix, sans moquerie,
dit le plaisir qu'il a eu à surprendre sa pudique
maîtresse . La voilà bien en colère. Mais le
drôle ; « Non, chérie, mignonne, vous n'en êtes
pas fâchée. »
Elle a honte , n'ose plus rien dire . Mais elle entre-
voit alors qu'elle l'aime trop . Elle en a scrupule , et
l'aime encore davantage . La nuit , elle a cru le
sentir au lit qui s'était glissé. Elle a eu peur, a
prié Dieu , s'est serrée à son mari . Que fera-t-elle?
elle n'a pas la force de le dire à l'Église . Elle le dit
au mari, qui d'abord en rit et doute . Elle avoue
alors un peu plus, que ce follet est espiègle ,
parfois trop audacieux... «66 Qu'importe, il est si
petit ! » Ainsi , lui-même la rassure.
Devons-nous être rassurés , nous autres qui
voyons mieux? Elle est bien innocente encore .
Elle aurait horreur d'imiter la grande dame de
là-haut, qui a, par devant le mari , sa cour d'amants ,
et son page. Avouons-le pourtant, le lutin a déjà
fait bien du chemin . Impossible d'avoir un page
moins compromettant que celui qui se cache dans
une rose . Et, avec cela, il tient de l'amant . Plus
envahissant que nul autre, si petit, il glisse par-
tout .
60 LA SORCIÉRE.
TENTATIONS
1 Rien de plus gai que nos vieux contes ; seulement ils sont peu
variés. Ils n'ont que trois plaisanteries : le désespoir du cocu, les
cris du battu, la grimace du pendu . On s'amuse du premier, on rit
(à pleurer) du second . Au troisième, la gaieté est au comble ; on se
tient les côtes . Notez que les trois n'en font qu'un. C'est toujours
l'inférieur, le faible qu'on outrage en toute sécurité , celui qui ne
peut se défendre.
TENTATIONS . 69
6.
70 LA SORCIÈRE .
POSSESSION
6
Jusqu'à quel point un Esprit peut-il en même
temps se faire corps ? Ses assauts , ses tentatives
ont - elles une réalité? Pécherait - elle charnelle-
ment , en subissant l'invasion de celui qui rôde
autour d'elle ? Serait-ce un adultère réel ? ... "
» Dé
tour subtil par lequel il allanguit quelquefois ,
énerve sa résistance . « Si je ne suis rien qu'un
souffle, une fumée , un air léger (comme beaucoup
de docteurs le disent) , que craignez - vous , âme
timide, et qu'importe à votre mari ? »
C'est le supplice des âmes , pendant tout le
moyen âge , que nombre de questions que nous
trouverions vaines , de pure scolastique, agitent
effrayent, tourmentent, se traduisent en visions,
parfois en débats diaboliques , en dialogues cruels
qui se font à l'intérieur . Le démon , quelque furieux
qu'il soit dans les démoniaques , reste un esprit
toutefois tant que dure l'Empire romain , et encore
au temps de saint Martin , au cinquième siècle. A
l'invasion des Barbares , il se barbarise et prend
corps . Il l'est si bien , qu'à coups de pierres il
s'amuse à casser la cloche du couvent de saint
78 LA SORCIÈRE.
7.
SORCIÈRE
82
LA
82
.
cher ni dormir . Que faire ? Elle a bien regret
d'avoir renvoyé l'Esprit . S'il revenait !... Le matin,
lorsque son mari se lève , elle tombe épuisée sur le
lit. A peine elle y est qu'elle sent un poids lourd
sur sa poitrine; elle halète, croit étouffer. Ce poids
descend, pèse au ventre, et en même temps à ses
bras elle sent comme deux mains d'acier . « Tu
m'as désiré... Me voici . Eh bien , indocile , enfin ,
enfin, je l'ai donc, ton âme ? — Mais , messire , est-
elle à moi ? Mon pauvre mari ! Vous l'aimiez ... Vous
-
l'avez dit... Vous promettiez... — Ton mari ! as-tu
oublié? ... es-tu sûre de lui avoir toujours gardé ta
volonté? ... Ton âme ! je te la demande par bonté ,
mais je l'ai déjà...
66- Non, messire , dit-elle encore par un retour
de fierté, quoiqu'en nécessité si grande . Non , mes-
sire , cette âme est à moi , à mon mari , au sacre-
ment...
-Ah ! petite, petite sotte ! incorrigible ! Ce jour
même , sous l'aiguillon , tu luttes encore ! ... Je l'ai
vue, je la sais , ton âme , à chaque heure , et bien
mieux que toi . Jour par jour, j'ai vu tes premières
résistances , tes douleurs et tes désespoirs . J'ai vu
tes découragements quand tu as dit à demi-voix :
« Nul n'est tenu à l'impossible . » Puis j'ai vu tes
résignations . Tu as été battue un peu , et tu as crié
pas bien fort... Moi, si j'ai demandé ton âme , c'est
que déjà tu l'as perdue ...
« Maintenant ton mari périt... Que faut-il faire ?
J'ai pitié de vous ... Je t'ai ... mais je veux davan-
tage , et il me faut que tu cèdes , et d'aveu , et de
volonté. Autrement il vérira . "2
POSSESSION . 83
est mon or , m'a fait arracher les dents ' ... Voyez
---
ma bouche sanglante ... — Je sais , je sais . Mais je
viens chercher justement chez toi de quoi détruire
ton évêque. Quand on soufflète le pape , l'évèque
ne tiendra guère . Qui dit cela ? C'est Tolède ² . »
Il avait la tête basse . Elle dit , et elle souffla ...
Elle avait une âme entière , et le diable par dessus .
Une chaleur extraordinaire remplit la chambre .
Lui-même sentit une fontaine de feu . « Madame,
dit-il , madame , en la regardant en dessous , pau-
vre, ruiné comme je suis , j'avais quelques sous en
réserve pour nourrir mes pauvres enfants . - Tu
ne t'en repentiras pas, juif... Je vais te faire le
grand serment dont on meurt... Ce que tu vas me
donner, tu le recevras dans huit jours , et de bonne
heure, et le matin ... Je t'en jure et ton grand ser-
ment, et le mien plus grand : « Tolède . »
1 C'était une méthode fort usitée pour forcer les Juifs de contri-
buer. Le roi Jean sans Terre y eut souvent recours.
Tolède paraît avoir été la ville sainte des sorciers, innombra-
bles en Espagne. Leurs relations avec les Maures , tellement civi-
lisés, avec les Juifs , fort savants et maîtres alors de l'Espagne
(comme agents du fisc royal) , avaient donné aux sorciers une plus
haute culture, et ils formaient à Tolède une sorte d'université . Au
seizième siècle, on l'avait christianisée, transformée , réduite à la
magie blanche. Voir la Déposition du sorcier Achard, sieur de Beau
mont, médecin en Poitou . Lancre, Incrédulité, p . 781 .
POSSESSION. 83
LE PACTE
LE PRINCE DE LA NATURE
9.
106 LA SORCIÈRE.
10
IX
SATAN MÉDECIN
10.
118 LA SORCIÈRE .
11
126 LA SORCIÈRE.
CHARMES , PHILTRES
11.
130 LA SORCIÈRE.
12
138 LA SORCIÈRE .
12.
142 LA SORCIÈRE .
13
150 LA SORCIÈRE .
13.
XII
Mais, elle, elle qui fit Satan, qui fit tout, le bien
et le mal, qui favorisa tant de choses , d'amour , de
dévouements , de crimes ! ... que devient-elle ? La
voilà seule sur la lande déserte !
Elle n'est pas , comme on dit, l'horreur de tous .
Beaucoup la béniront . Plus d'un l'a trouvée belle ,
plus d'un vendrait sa part du paradis pour oser
approcher... Mais, autour, il est un abîme, on l'ad-
mire trop, et on en a tant peur ! de cette toute-
puissante Médée , de ses beaux yeux profonds , des
voluptueuses couleuvres de cheveux noirs dont
elle est inondée .
Seule à jamais . A jamais , sans amour ! Qui lui
reste? Rien que l'Esprit qui se déroba tout à
l'heure .
« Eh bien , mon bon Satan , partons ... Car j'ai
bien hâte d'être là bas . L'enfer vaut mieux . Adieu
le monde ! "
Celle qui la première fit , joua le terrible drame ,
dut survivre très peu . Satan obéissant, avait, tout
14.
!
I
E.
172 LA SORCIÈRE .
Cette terrible fantaisie n'était pas rare chez ces grandes dames ,
nobles captives des châteaux . Elles avaient faim et soif de liberté,
de libertés cruelles. Boguet raconte que , dans les montagnes de
l'Auvergne, un chasseur tira , certaine nuit , sur une louve , la
manqua , mais lui coupa la patte . Elle s'enfuit en boitant . Le
chasseur se rendit dans un château voisin pour demander l'hospi-
talité au gentilhomme qui l'habitait . Celui- ci , en l'apercevant,
s'enquit s'il avait fait bonne chasse . Pour répondre à cette ques-
tion, il voulut tirer de sa gibecière la patte qu'il venait de couper
à la louve ; mais quelle ne fut point sa surprise , en trouvant, au
lieu d'une patte , une main , et à l'un des doigts un anneau que le
gentilhomme reconnut pour être celui de sa femme ! Il se rendit
immédiatement auprès d'elle , et la trouva blessée et cachant son
avant-bras. Ce bras n'avait plus de main ; on y rajusta ce que
15
174 LA SORCIÉRE.
15.
11
16
186 LA SORCIÈRE.
16.
190 LA SORCIÈRE .
17
198 LA SORCIÈRE .
17.
IV
18
210 LA SORCIÈRE .
18.
214 LA SORCIÈRE.
19
VI
GAUFFRIDI. 1610
10 .
226 LA SORCIÈRE .
20
234 LA SORCIÉRE.
20.
238 LA SORCIÈRE .
21
!
VII
21.
250 LA SORCIÈRE .
22
258 LA SORCIÈRE .
22.
262 LA SORCIÈRE.
1
MADELEINE BAVENT. 1633-1647. 207
25.
274 LA SORCIERE.
21
IX
25 .
298 LA SORCIÈRE .
26.
310 LA SORCIÈRE .
2.7
318 LA SORCIÈRE.
27.
522 LA SORCIÈRE .
28.
334 LA SORCIÈRE.
29
342 LA SORCIÈRE .
29.
346 LA SORCIÈRE.
50
354 LA SORCIÈRE .
30 .
358 LA SORCIÈRE .
31
370 LA SORCIÈRE .
demain ! » Il fut frappé, mourut. Tout le village (non pas les pau-
vres seuls, mais les plus honnêtes gens) , la foule saisit la vieille,
la mit sur un tas de sarments. Elle y fut brûlée vive. Le Parle-
ment fit semblant d'informer, mais ne punit pas. Aujourd'hui
encore les gens de ce village sont appelés brûle - femme (brulo-
fenno).
LE PROCÉS DE LA CADIÉRE . 1730-1731 . 373
32
ÉPILOGUE
32.
382 LA SORCIÈRE .
35.
394 LA SORCIÈRE .
--
NOTE 3. Les deux premiers chapitres, résumés de
mes Cours sur le Moyen âge, expliquent par l'état géné-
ral de la Société pourquoi l'humanité désespéra, — et
les chapitres III , IV , V , expliquent par l'état moral de
l'âme, pourquoi la femme spécialement désespéra et fut
amenée à se donner au Diable, et à devenir la Sorcière .
C'est seulement en 553 que l'Église a pris l'atroce ré-
solution de damner les esprits ou démons ( mots syno-
nymes en grec), sans retour, sans repentir possible . Elle
suivit en cela la violence africaine de saint Augustin ,
contre l'avis plus doux des Grecs , d'Origène et de l'anti-
-
quité (Haag, Hist . des dogmes, I, 80-83 ) . Dès lors on
étudie, on fixe le tempérament, la physiologie des Es-
prits. Ils ont et ils n'ont pas de corps, s'évanouissent en
fumée, mais aiment la chaleur, craignent les coups , etc.
Tout est parfaitement connu , convenu , en 1050 (Michel
Psellus, Énergie des esprits ou démons) . Ce byzantin en
donne exactement la même idée que celle des légendes
occidentales . (V. les textes nombreux dans la Mythologie
de Grimm , les Fées de Maury , etc. , etc . ) - Ce n'est qu'au
quatorzième siècle qu'on dit nettement que tous ces
esprits sont des diables . - Le Trilby de Nodier, et la
396 LA SORCIÈRE .
-
NOTE 5. Rapports de Satan avec la Jacquerie . — Le
beau symbole des oiseaux envolés , délivrés par Satan,
suffirait pour faire deviner que nos paysans de France
y voyaient un esprit sauveur, libérateur . Mais tout cela
fut étouffé de bonne heure dans des flots de sang. Sur
le Rhin, la chose est plus claire. Là , les princes étant
évêques , haïs à double titre, virent dans Satan un ad-
versaire personnel . Malgré leur répugnance pour subir
le joug de l'inquisition romaine, ils l'acceptèrent dans
l'imminent danger de la grande éruption de sorcellerie
qui éclata à la fin du xve siècle . Au xvie, le mouvement
change de formes , et devient la Guerre des paysans . —
Une belle tradition contée par Walter Scott, nous montre
qu'en Écosse la magie fut l'auxiliaire des résistances
nationales . Une armée enchantée attend dans de vastes
cavernes que sonne l'heure du combat. Un de ces gens
de basses terres qui font commerce de chevaux , à
vendu un cheval noir à un vieillard des montagnes.
<< Je te payerai , dit-il , mais à minuit sur le Lucken
Have » (un pic de la chaîne d'Eildon) . Il le paye, en effet,
en monnaies fort anciennes ; puis lui dit : « Viens voir
ma demeure. » Grand est l'étonnement du marchand
quand il aperçoit dans une profondeur infinie des files
de chevaux immobiles, près de chacun un guerrier im-
mobile également. Le vieillard lui dit à voix basse :
<< Tous ils s'éveilleront à la bataille de Sheriffmoor. »
>
Dans la caverne étaient suspendus une épée et un cor.
<< Avec ce cor, dit le vieillard , tu peux rompre tout l'en-
NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS. 401
34
402 LA SORCIÈRE .
Mais, si peu libre qu'elle soit, l'effet n'en est pas moins
terrible pour la perversion des sens et de l'esprit . C'est
l'enfer ici-bas . Elle reste effarée , demi folle de remords
et de passion . Le fils , si l'on a réussi , voit dans son père
un ennemi . Un souffle parricide plane sur cette maison .
On est épouvanté de ce que pouvait être une telle
société , où la famille , tellement impure et déchirée ,
marchait morne et muette , avec un lourd masque
de plomb, sous la verge d'une autorité imbécile qui
se croyait maîtresse . Quel troupeau ! Quelles brebis !
Quels pasteurs idiots ! ... Ils avaient sous les yeux un
monstre de malheur, de douleur, de péché . Spectacle
inouï avant et après . Mais ils regardaient dans leurs
livres, apprenaient, répétaient des mots . Des mots ! des
mots ! c'est toute leur histoire . Ils furent au total une
langue. Verbe et verbalité, c'est tout . Un nom leur res-
tera : Parole.
34.
406 LA SORCIÈRE .
FIN
35
SOURCES PRINCIPALES
LIVRE PREMIER
1263
Le follet. 57
CHAP. IV . TENTATIONS 61
Le serf invoque l'Esprit des trésors cachés 62
Les razzias féodales . 65
La femme fait du follet un démon 69
CHAP. V. POSSESSION . 72
L'avénement de l'or en 1300 . 74
Elle s'entend avec le démon de l'or 76
Immondes terreurs du moyen âge . 78
La dame serve du village. 80
Haine de la dame du château 86
LIVRE DEUXIÈME
NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS
FIN DE LA TABLE
メ
7
3 2044 020 403 481
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-OCT - 3 1988
993
2781
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FEB 1 8 1999
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