Mag S1 Conduite Du Changement Stratégique
Mag S1 Conduite Du Changement Stratégique
Mag S1 Conduite Du Changement Stratégique
EM NORMANDIE MAG
2021 - 2022
Conduite du changement
stratégique
Nina Agboton
em-normandie.com
Réalisation
ingenium-elearning.com
B
onjour, je suis Nina AGBOTON, votre professeure pour ce
module de conduite du changement stratégique.
Je suis conseillère en création d’entreprise au CIDFF (Centre d'Information
sur Les Droits des Femmes et des Familles) Gironde. J’accompagne des
entrepreneurs en accompagnement individuel, depuis l’idée jusqu’au développement.
J’interviens auprès des chefs d’entreprise sur des sujets comme : définir sa vision
sur 5 ans, s’adapter face à un environnement qui change, une concurrence
soudaine, sur des problématiques de prix spécifique, ou pour se diversifier sur de
nouveaux métiers... Ces interventions couvrent notamment les volets du
management, du droit ou encore des ressources humaines,
que nous évoquerons dans ce module.
Nina AGBOTON
B
onjour, et bienvenue dans ce cours de dont les manifestations peuvent être de quatre
conduite du changement stratégique. Ce types : un changement de leadership, une
cours se décompose en sept séquences. modification de la perception que l’organisation
a de son environnement, une modification de
Dans la première séquence, nous verrons la nature et de la qualité des ressources dont
ce qu’est la stratégie et les niveaux elle dispose et une modification des objectifs à
d’intervention de la mise en œuvre originelle long terme. Il convient de choisir les leviers de
de la stratégie au sein des entreprises. changement qu’il est possible d’actionner, sachant
La deuxième séquence portera sur le diagnostic que la plupart des opérations de changement
stratégique, en quoi il consiste, et comment adapter réussies reposent sur plusieurs leviers.
votre stratégie face à votre environnement.
Le module s’organise donc autour de Le déploiement des stratégies, objet
deux axes : Le diagnostic sectoriel de notre sixième séquence,
et le diagnostic interne. consiste ainsi en une cascade
d’actions, selon un processus
Dans la séquence 3, nous précis. Une fois la stratégie
aborderons la conception définie, il est primordial de la
de la stratégie. Le dirigeant partager au plus bas niveau
doit concevoir une stratégie et auprès de l’ensemble
en rapport avec son des acteurs de l’entreprise.
environnement c’est-à-dire le Il y a 3 points essentiels qui
marché sur lequel l’entreprise se permettent de comprendre
positionne, la concurrence, le public le déploiement stratégique.
auquel elle s’adresse, l’économie de 1. L’évaluation des stratégies en
sa zone d’activité, le profil de ses équipes termes de faisabilité et de pertinence
professionnelles, la formation et la motivation 2. l’adéquation entre stratégie et
de ses employés afin d’atteindre ses objectifs. structures organisationnelles
3. le pilotage du changement stratégique.
Nous verrons dans la séquence 4, les types de
changement stratégique. Une fois que la stratégie Enfin, dans la septième séquence, nous
est définie, il faudra faire en sorte qu’elle se traduise aborderons les points suivants :
en actions. Gérer le changement, c’est avant tout 1. Présentation du contrôle de gestion stratégique,
s’assurer que ceux censés l’appliquer y adhèrent caractéristiques stratégiques et opérationnelles
et le mettent effectivement en œuvre. Ce thème 2. Le Balanced Scorecard, un instrument du
sera consacré à la manière dont les managers contrôle de gestion stratégique version médiane
peuvent conduire les membres d’une organisation 3. Les Tableaux de Bord stratégiques
à déployer un changement stratégique. du Capital Intellectuel
Une fois que le type de changement est identifié 4. Les dynamiques organisationnelles sous-jacentes
et adopté, il peut encore évoluer. La cinquième à la mise en place de tableaux de bord stratégiques
séquence porte sur les leviers du changement.
Un changement stratégique est un changement Et maintenant, commençons !
76 Les leviers du
06 changement
80 Le changement
stratégique
84 L’évolution des
ressources humaines dans
la gestion du changement
88 Les leviers du
changement
100 Le déploiement
stratégique
Situation
situa
stratÉgique
stratégique
initiale
Généralité
sur la stratégie
Définitions
de la stratégie
Quelques définitions Cette définition permet d’identifier
deux niveaux de stratégie :
de la stratégie
• La stratégie de groupe ou corporate strategy
O
n trouve dans la littérature managériale consistant dans le choix du ou des domaines
un très grand nombre de définitions d’activité de l’entreprise. L’entreprise s’engage alors
différentes de la stratégie d’entreprise. dans un secteur plutôt qu’un autre ;
Elle consiste en deux choses : Il s’agit donc d’un processus consistant à fixer
des objectifs à long terme ; choisir le plan
• Premièrement, à préciser les activités d’action adéquat permettant d’atteindre les
spécifiques de l'entreprise, c'est-à-dire les objectifs fixés ; allouer les ressources nécessaires
couples marchés, produits ou les triplés produits, afin de concrétiser le plan d’action.
marchés, technologies sur lesquelles l'entreprise
concentrera ses efforts.
En nous référant à Porter (1982),
• Deuxièmement, à définir le portefeuille la stratégie désigne
concurrentiels durablement
risques et de perspectives de développement,
défendables. »
à préciser le mode de développement qui
sera utilisé, c'est-à-dire, l'expansion en volume,
l'extension géographique, l'intégration verticale,
la diversification des produits ou au contraire
la focalisation sur une activité. Les choix L’auteur met l’accent sur la notion de l’avantage
stratégiques doivent être guidés par la recherche concurrentiel. Pour lui, une stratégie doit
de synergies entre les activités de l'entreprise. permettre à l’entreprise de construire, garder
et développer un avantage concurrentiel lui
concédant de faire face à la concurrence.
La formation
d'une stratégie
Atouts Handicaps
Forces Faiblesses
S W
Interne
Strenghts Weaknesses
Opportunités Menaces
O T
Marché
Opportunities Threats
Les niveaux
d'intervention
de la stratégie
initiale
L
es décisions stratégiques constituent des diffère selon le niveau hiérarchique. En effet, on
décisions qui engageront la firme sur retrouve trois niveaux de la décision : stratégie
le long terme, ainsi, elles sont souvent d’entreprise ou corporate strategy, stratégie
irréversibles et impliquent des changements par domaine d’activité ou business strategy et
structurels importants. La décision stratégique stratégie fonctionnelle.
La stratégie globale
(Corporate strategy)
Définition et c’est-à-dire en choisissant,
d’une part, les domaines
businesses units, au lieu de
laisser les investisseurs investir
objectif de d’activités (industries, marchés, eux-mêmes dans les industries
zones géographiques) correspondantes. Le défi de
la stratégie et, d’autre part, le mode la corporate strategy est donc
globale de développement dans de prouver son utilité à la fois
ces domaines (croissance par rapport aux différentes
L
a corporate strategy, ou organique, fusions-acquisitions, businesses units (exemple :
stratégie de croissance, alliances). En faisant ces choix de qu’apporte à Canal+ le fait
concerne la composition et corporate strategy, les dirigeants d’appartenir à un groupe ?) et
le management du portefeuille de l’entreprise deviennent par rapport aux actionnaires
d’activités de l’entreprise, alors des intermédiaires entre les (pourquoi ne pas investir
que le but de la business strategy actionnaires qui investissent dans directement dans Canal+
est de maximiser la performance l’entreprise et les patrons des plutôt que dans le groupe qui
de l’entreprise dans une industrie businesses units qui mettent en est présent dans bien d’autres
donnée. œuvre la business strategy dans activités que la télévision?). La
chaque domaine d’activité. réponse est dans les synergies :
L’objectif de la corporate l’ensemble du portefeuille
strategy est de créer de En effet, ils collectent les d’activités doit avoir une valeur
la valeur en modifiant les ressources des investisseurs pour supérieure à la somme des
frontières de l’entreprise, les allouer entre les différentes
Oui
Activité Stratégie Stratégie
unique ? intra-industrielle de spécialisation
unique
Non
Stratégie Stratégie
interindustrielle Horizontale de diversification
Verticale
Stratégie Stratégie
d’intégration d’internationalisation
Oui
Activités
développées à
l’intrenational
Source : Alain Desreumaux, Xavier Lecocq, Wanessa Warnier, Stratégie Paris Dalloz 1993
La stratégie par
secteurs d'activités
(Business strategy)
Définition prestations immatérielles
comme le transport, le
strategies qu’elles ont de
domaines d’activité différents.
et objectif conseil ou la publicité.
L
Dans les grands groupes, la
e principal objectif de Dans les entreprises mono- mise en œuvre de la business
la business strategy activité, la business strategy strategy est déléguée aux
ou de la stratégie par recouvre l’essentiel des dirigeants des différents
secteur d’activités est questions stratégiques que businesses units.
d’assurer à l’entreprise des se pose la direction générale,
performances durablement et à moins que celle-ci n’ait des En général, ceux-ci jouent
significativement supérieures projets d’expansion hors du également un rôle moteur
à celles de ses concurrents business actuel (par exemple dans la formulation de cette
dans un secteur donné. Cette à l’international ou dans de stratégie, même si la direction
idée englobe aussi bien les nouveaux domaines d’activités, générale du groupe se réserve
secteurs dits industriels, c’est- ce qui relève de la corporate le droit d’approuver ou de
à-dire fabriquant des produits strategy). En revanche, les rejeter leurs propositions.
manufacturés, que les activités entreprises diversifiées doivent
de services, qui offrent des définir autant de business
Critères de segmentation
Qui ?
groupes de clients
Comment ? Quoi ?
technologies applications
© www.manager-go.com
A1 X X
T1
A2 X
T2 A3 X
... ...
© www.manager-go.com
La stratégie
fonctionnelle
ou mise en œuvre
E
lle consiste à assurer la mise en œuvre des
stratégies globales et des stratégies par
domaine d’activités et ce spécifiquement
pour chaque fonction de l’entreprise (marketing,
production, distribution, R&D, etc.)
EM Normandie
EM Normandie
Business
Business
School
School 23
Qssu iz s s a n c e s .. .
ons v o s c o n n a i
Rafraîchi
1. Selon Porter, la 4. Pour Chandler (1989) 6. Dans la matrice SWOT,
stratégie désigne la stratégie est la le S signifie :
l’art de construire des détermination des buts A) Capacité
avantages concurrentiels et objectifs à cout, moyen
B) Avantage
durablement défendables et long terme d’une
entreprise et le choix des C) Moyen
A) Vrai
actions et l’allocation des D) Force
B) Faux
ressources nécessaires
pour les atteindre.
A) Vrai
7. Pour segmenter un
2. L’objectif signifie : B) Faux ensemble d'activités, il
A) Quantification ou n’est pas nécessaire de
intention plus précise tenir compte de quel
B) Finalité de l’organisation critère ?
5. La stratégie d’intégration
C) Déclaration générale verticale consiste à prendre A) Qui ?
d’intention le contrôle, soit des fournis- B) Quoi ?
seurs, soit des clients et est C) Quand ?
une forme particulière de D) Comment ?
diversification.
3. Les objectifs tactiques
A) Vrai
sont fixés au niveau du
service : B) Faux
8. Le choix d’une stratégie
A) Financier sur une durée générique dépend des
moyenne ressources et compétences
B) Fonctionnel sur une de l’entreprise.
durée courte A) Vrai
C) Fonctionnel sur une B) Faux
durée moyenne
Réponse 7 : C. Réponse 8 : A.
Réponse 1 : A. Réponse 2 : A. Réponse 3 : C. Réponse 4 : B. Réponse 5 : A. Réponse 6 : D.
Le diagnostic
stratégique
Le diagnostic
sectoriel
L’entreprise prend racine dans une réalité économie, sociale, politique, etc. Les responsables
ont conscience que leurs décisions sont le résultat de la recherche d’opportunités et de l’évitement
de menace. Il est cependant réducteur d’imaginer que les dirigeants se contentent d’adapter
leur stratégie à l’environnement dans lequel l’entreprise se situe. L’approche ressource milite pour
s’interroger également sur les forces et les faiblesses de l’entreprise, afin de définir une stratégie
qui est ensuite déployée dans un contexte particulier. Les travaux de Porter et McGahan et
de Rumelt permettent de conclure que, si l’industrie explique une partie importante de
la performance d’une entreprise, l’environnement n’est pas suffisant pour comprendre
le développement de l’entreprise, les ressources de cette dernière étant souvent
déterminantes en particulier dans les secteurs innovants.
EM Normandie
EM Normandie
Business
Business
School
School 27
Le diagnostic sectoriel
L'analyse
macro-environnementale
L
'analyse PESTEL, parfois appelée analyse économique, S pour social, T pour technologique, E
PEST, est utilisée comme un outil par les pour environnemental et L pour légal.
entreprises pour suivre l'environnement dans
lequel elles opèrent ou envisagent de lancer Il propose une vue d’ensemble de
un nouveau projet / produit / service, etc. PESTEL l'environnement sous différents aspects, chacun
est un moyen mnémonique qui, dans sa forme pouvant éclairer sur les opportunités à saisir et
développée, désigne P pour politique, E pour les menaces à gérer.
L’analyse de la
concurrence
L
’analyse de la concurrence L’approche de Porter (1979) appréhender les principales
s’est progressivement présente un schéma global des variables concurrentielles qui
enrichie à mesure forces en présence et permet affectent une industrie.
que les économies se sont d’apprécier le poids relatif de
complexifiées. Si les économistes chacune des parties prenantes. Les cinq forces sont :
classiques appréhendent
• Intensité concurrentielle
la concurrence comme une Les cartes stratégies proposent
intra-sectorielle
lutte entre entreprises pour une représentation de la
l’obtention de parts de marchés, concurrence directe selon deux • Menaces des nouveaux
le champ concurrentiel s’est axes. Chaque axe permet de entrants
considérablement élargi avec différencier les concurrents de
la prise en compte de menaces façon à former des groupes • Menaces des produits de
et d’opportunités issues de stratégiquement homogènes, substitution
l’ensemble des parties prenantes. chacun d’entre eux représentant
• Pouvoir de négociation des
une arène stratégique spécifique.
fournisseurs
Pouvoir de
négociation
des clients
Intensité
Fournisseurs Clients / distributeurs
Pouvoir concurrentielle
de négociation
des fournisseurs
Menace
des produits
ou services
substituables
Produits
de substitution
Nouveaux entrants :
Compagnies aériennes attirées
par le gain du low cost et
nouvelles compagnies low cost
Pouvoir de négociation
fournisseurs : Industrie : Pouvoir de négociation
clients :
Fort pouvoir des constructeurs SouthWest et principaux
et des fournisseurs de carburants concurrents Low Cost Fort choix de mode de transport
et de compagnies concurrentes
Produits substituts :
Bus, voiture, train
Les cartes
stratégiques
L
es cartes stratégiques (ou groupes Les variables sélectionnées comme axes de la
stratégiques) sont utilisées dans le but de carte peuvent être l'étendue de la gamme de
représenter graphiquement les positions produits (large, étroite), le prix (élevé, moyen,
concurrentielles que les entreprises rivales occupent faible), la qualité (élevée, moyenne, faible), la
dans un secteur. Elles permettent d’analyser couverture géographique (locale, régionale,
la structure concurrentielle de l’industrie et nationale, mondiale), etc.
d’identifier les groupes stratégiques (groupes
de concurrents qui ont des approches À l'aide d'une carte à deux variables, on positionne
concurrentielles et une position sur le marché toutes les entreprises de l'industrie. Par exemple, le
similaires). Chaque industrie contient un ou prix (élevé, moyen, bas) peut être pris sur l'axe des x
plusieurs groupes stratégiques selon les stratégies alors que l'étendue de la gamme de produits (large,
et les positions de marché de ses membres. étroite) sur l'axe des y et toutes les entreprises
peuvent alors apparaitre.
La construction des cartes stratégiques passe
par différentes étapes. L’analyse du secteur et Toutes les entreprises qui appartiennent au même
l’identification des éléments qui différencient espace stratégique appartiennent au même groupe
les entreprises les unes des autres permettent stratégique (esquissé par des cercles autour de
de sélectionner les axes de la carte. On peut chaque groupe stratégique). La taille des cercles
choisir plusieurs variables que l’on utilisera dépend de la part d'un groupe stratégique dans le
alternativement pour l’établissement de chiffre d'affaires total de l'industrie.
plusieurs cartographies. On ne choisit pas les
axes qui valorisent une entreprise, mais ceux qui
représentent le mieux les enjeux du secteur.
Faible
Groupe stratégique 1
Présence internationale
Groupe stratégique 2
Large
Vaste / large
RYANAIR
AIR BERLIN
EASYJET
Étendre le système
de route
NORWEGIAN
AER LINGUS
WIZZ
VUELVING
JET 2 FLYBE
Faible / restreint TRANSAVIA
Options
Base Prestations supplémentaires
La carte indique qu'EasyJet est le concurrent le plus proche de Ryanair avec de nombreuses
destinations et un service moyen. Air Berlin, relativement haut de gamme, se trouve dans une partie
différente de la carte par rapport à Ryanair, plus proche d'EasyJet. La compagnie Norwegian, quant
à elle, semble se développer rapidement, compte tenu de son histoire relativement courte, mais se
trouve également dans un sous-segment, plus proche d'EasyJet que de Ryanair. Aer Lingus, bien
que mettant à disposition plus de services, est un rival important pour Ryanair sur les principales
destinations au départ de l'Irlande.
Le diagnostic
interne
Le diagnostic interne cherche à identifier les compétences
distinctives de l’entreprise. Il s’agit des ressources, des
capacités et des compétences que l’entreprise réunit pour
affronter la concurrence. L’analyse passe par l’identification
des forces et des faiblesses de l’entreprise.
L
es fonctions de l’entreprise subsister, voire se développer,
sont nombreuses et pas dans un environnement
toujours identiques d’une concurrentiel. Nous nous
entité à une autre. On retrouve proposons ci-dessous de
généralement le marketing, la rappeler les éléments principaux
finance, les ressources humaines pour chaque fonction, en
et la production. Des entreprises restant relativement superficiel
peuvent également trouver et non exhaustif. L’analyse peut
important de développer être approfondie, suivant la
une fonction achat, logistique mission, en étudiant les champs
ou la fonction recherche et disciplinaires concernés.
développement. Toutes les
entreprises ont nécessairement
besoin de ces sept fonctions
À ce titre,
pour exister, mais la
structuration de chacune peut on peut retenir
varier. Par exemple, une fonction quatre principales
achat dans une entreprise de dimensions.
service ne peut consister qu’en un
nombre limité de fournitures pour a. La fonction • Développer
fonctionner. De même, la fonction marketing un profil de marché
logistique peut être très limitée Apprécier la qualité de la cible
dans un hôtel indépendant. fonction marketing d’une
L’analyse par fonction consiste entreprise consiste à s’assurer • Fixer des objectifs
à observer et analyser le que les responsables prennent marketing clairs
fonctionnement de chaque en compte l’ensemble des
fonction afin d’identifier la approches et outils de la • Déterminer votre
performance de gestion de discipline en veillant à les stratégie marketing
chacune. Pour cela, chaque adapter aux spécificités
fonction développe des outils de l’organisation et de • Créer votre plan
et des pratiques considérées l’environnement. financier
comme nécessaires pour espérer
Comprendre
la chaine de valeur
L
a chaîne de valeur Lorsqu'une entreprise est
représente les activités capable de produire des
L'analyse de la
internes auxquelles une biens à des coûts inférieurs au
chaîne de valeur entreprise s'engage lorsqu'elle prix du marché ou de fournir
est un processus transforme des intrants en des produits supérieurs, elle
par lequel une extrants. L'analyse de la chaîne réalise des bénéfices.
entreprise de valeur est un outil stratégique
utilisé pour analyser les activités M. Porter a introduit le
identifie
internes de l'entreprise. Son modèle de la chaîne de
ses activités objectif est de reconnaître les valeur. La chaîne de valeur
principales et activités les plus précieuses représente toutes les activités
de soutien qui (c'est-à-dire qui sont la source internes qu'une entreprise
ajoutent de la d'avantages en termes de exerce pour produire des
coûts ou de différenciation) biens et des services. Elle
valeur à son
pour l'entreprise et celles qui est formée d'activités
produit final, pourraient être améliorées pour principales qui ajoutent
puis analyse ces fournir un avantage concurrentiel. directement de la valeur au
activités pour produit final et d'activités
En d’autres termes, en examinant de soutien qui ajoutent
réduire les coûts
les activités internes, l’analyse indirectement de la valeur.
ou augmenter la révèle où se trouvent les
différenciation. avantages ou les inconvénients
concurrentiels d’une entreprise.
COMMERCIA- SERVICE
LOGISTIQUE LOGISTIQUE
PRODUCTION LISATION APRÈS
INTERNE EXTERNE
ET VENTE VENTE
ACTIVITÉS PRINCIPALES
Bien que les activités principales d'innovations dans les généralement la source d'un
ajoutent de la valeur directement modèles ou processus avantage en termes de coûts, où
au processus de production, elles commerciaux. les coûts peuvent être facilement
ne sont pas nécessairement plus identifiés pour chaque activité et
importantes que les activités de Par conséquent, des activités de correctement gérés.
soutien. soutien telles que les « systèmes
d'information », la « R&D »
De nos jours, ou « l’administration » sont
l'avantage généralement la source la plus
concurrentiel découle importante de l'avantage de
principalement différenciation. D'un autre côté,
d'améliorations les activités principales sont
technologiques ou
Réponse 7 : A. Réponse 8 : A.
Réponse 1 : A. Réponse 2 : B. Réponse 3 : A. Réponse 4 : B. Réponse 5 : D. Réponse 6 : B.
La
conception
de la
stratégie
L'avantage
concurrentiel
• Par la croissance externe lorsque
l'entreprise reprend des capacités
de production déjà existantes.
Les stratégies
de volume
et de coût
L
'objectif de l'entreprise est de minimiser fixes sur un plus grand nombre de produits).
ses coûts complets. Cet avantage de coût
lui permettra de pratiquer une politique Les effets d’apprentissage : lorsqu’au fur
de prix adaptée à l'intensité de la concurrence et à mesure que les quantités cumulées d’un
et à la position de l'entreprise. Cette stratégie bien augmentent dans le temps, le savoir-
consiste donc à proposer une offre dont la faire commercial ou technique s’accroit.
valeur perçue est comparable à celle des offres Ainsi, l’accumulation de l’expérience
des concurrents mais à un prix plus faible. Elle permet d’apporter des modifications
s’appuie donc sur une domination par les coûts. aux produits afin d’éliminer les éléments
superflus qui pèseraient sur les coûts.
Les stratégies de
différenciation
C
ette stratégie consiste pour une entreprise Les sources de différenciation
à donner à son offre une spécificité peuvent être : la qualité, l’aspect
différente de celle de ses concurrents. technologique, la sécurité,
l’esthétique, la notoriété de la
marque et le service après-vente.
Selon Porter (2018), se
différencier pour une firme Pour réussir, la différenciation doit être significative
ses concurrents une caractéristique ses concurrents, elle doit être défendable.
Les ressources
de l’entreprise
Le savoir faire types de savoirs : explicites
(transférables d’une entreprise à
C’est l’ensemble des une autre) et intangibles (savoirs
connaissances et des habiletés protégés et qui font partie de
acquises par l’entreprise depuis l’identité de l’entreprise).
sa création. On distingue deux
La synergie La productivité
L’effet de synergie s’obtient lorsque le La productivité est le rapport entre la
regroupement de deux activités permet production et les facteurs qui ont permis de
d’obtenir un résultat supérieur à la somme l’obtenir. On distingue la productivité du travail
des résultats que fourniraient ces deux et la productivité du capital. Quand celle-
activités séparément : 1 +1 = 3. Les ci augmente, l’entreprise obtient des gains
entreprises recherchent des synergies de de productivité. Ce surplus de production
manière à augmenter leur efficacité, donc permet à l’entreprise de baisser ses prix et
leur compétitivité. Les stratégies d’impartition donc d’être compétitive sur son marché.
(stratégies de partenariat et d’alliance) ou
les stratégies de rapprochement ont pour
but de créer des effets de synergie.
La stratégie
de firme
Diversification
et portefeuille
d’activités
La stratégie de Le confortement des positions (diversification
de confortement) : certaines entreprises
diversification éprouvent le besoin de conforter leur position
sur un marché instable notamment dans des
activités complémentaires adaptées aux PME car
La stratégie de diversification consiste ne nécessitent pas d’investissements coûteux.
à ajouter des métiers nouveaux aux
activités actuelles de l’entreprise. Le redéploiement ou la reconversion
(diversification de redéploiement) : vers
des secteurs plus porteurs pouvant assurer
E
lle cherche à multiplier les domaines une reconversion de l’entreprise. Les produits
d’activités sans liens particuliers entre eux. leaders perdront de leur importance au
Elle cherche à s’orienter vers des métiers ou profit de nouvelles fabrications. Il s’agit de
des secteurs d’activités nouveaux. La diversification redéployer ou de remplacer son activité
peut poursuivre plusieurs objectifs, à savoir : quand les produits sont arrivés à maturité.
Par exemple L’Oréal fabrique aussi bien des Elle peut néanmoins entraîner des risques :
produits pour les professionnels de la coiffure que • Position concurrentielle difficile (réactions des
pour les particuliers. concurrents, coûts élevés…) ;
• Dispersion des compétences ;
• Risque d’échec de la nouvelle activité ;
• Complexification des problèmes financiers,
juridiques et organisationnels liés à cette
évolution ;
• Réorganisation et modification des structures
de l’entreprise, surtout en cas de diversification
par croissance externe, c'est-à-dire par
l’acquisition d’une entreprise dans un domaine
d’activités différent.
Le portefeuille d’activités
Il peut s'agir également de fabriquer des produits
La matrice de portefeuille d’activités est
ou des services nouveaux pour des clients
une représentation graphique des différents
identiques, ou encore des produits différents
DAS (domaines d’activités stratégiques)
pour des clients différents (par exemple, Rhône-
de l’entreprise, qui permet d’en évaluer la
Poulenc fabrique des produits pharmaceutiques,
compétitivité et d’en déduire la stratégie.
des produits textiles). Il peut s'agir enfin, de
ÉTOILES DILEMMES
Offres prometteuses Offres non profitables
Taux de croissance du marché
Élevé
10%
Faible
Sources de liquidité utilisables À surveiller et à retirer dès
pour financer les offres peu qu'elles seront devenues
rentables et / ou prometteuses trop coûteuses
Stratégie
d’internationalisation
Les facteurs Les facteurs liés
La stratégie
d'internatio- macro- au marché et à
nalisation est économiques la demande
une stratégie
d'extension d'une Il s’agit essentiellement de L’unification et l’amélioration
entreprise au-delà l’ouverture des frontières des moyens de transport
de son marché douanières et réglementaires facilitent les stratégies
national. à l’échange international et d’internationalisation, notamment
de l’intégration économique à travers la réduction des coûts
régionale ainsi que de
L
et des temps de transport. Les
a stratégie l’émergence de nouveaux pôles réseaux de communication
d’internationalisation de croissance tel que l’Asie pour le transport de biens, des
s’inscrit dans un du Sud Est qui constitue un personnes et des informations
mouvement d’intégration facteur important explicatif de constituent les conditions
économique mondiale qui, l’internationalisation de certaines nécessaires à l’internationalisation
amorcée dès le XVIème siècle, entreprises. La globalisation des entreprises.
s’est fortement amplifiée financière constitue également
depuis 1945. Plusieurs facteurs un facteur non négligeable dans
expliquent l’internationalisation le choix de l’internationalisation
des entreprises. de certaines entreprises.
La distribution à l’échelle
• soit, par la création d’un
mondiale est un moyen de
joint-venture qui constitue
plus en plus utilisé par les
une co-entreprise ;
entreprises désireuses de
Trois types d’exportation
pénétrer les marchés étrangers. 2. Le rachat d’entreprise
sont possibles :
Il s’agit de la signature d’accords peut être sous la forme
1. L’exportation directe : interentreprises pour la d’opérations de fusion
l’entreprise se charge distribution des produits. Les entre deux entreprises,
elle-même de vendre ses principales formes sont la cession d’acquisition ou d’absorption
produits à l’étranger, ce qui de licence (ex : Christian Dior) d’une entreprise ou la prise
suppose une démarche et la franchise (ex : McDonald’s, de participation dans une
mercatique approfondie Benetton). entreprise installée.
La croissance
externe
La croissance externe croissance externe a pour effet • La fusion-absorption
consiste principalement de regrouper des patrimoines. ayant pour conséquence
pour l'entreprise à appuyer Il peut s’agir de fusion, fusion- de faire disparaître la
son développement sur les absorption et apport partiel société absorbée. Ainsi,
ressources et compétences d’actifs. une seule société subsiste
d'une autre entreprise par et reçoit à titre d’apport les
acquisition. actifs de l’autre société ;
• La fusion : Opération par
laquelle deux sociétés • L'apport partiel d'actifs
E
lle se réalise ainsi décident de réunir leur se caractérisant par l'apport
par des transferts patrimoine pour n’en d'une partie du patrimoine
d'actifs existants d'une former qu’une seule. Il y a à une société nouvelle ou
entreprise vers une autre. transmission du patrimoine déjà existante (Stratégie
D'un point de vue juridique, la à la société nouvelle ; de prise de participation).
Les alliances
stratégiques
Les alliances stratégiques, aussi appelées Par définition, une alliance
stratégies de coopération, s’appuient le plus stratégique est un accord
souvent sur des contrats de collaboration conclu entre deux ou plusieurs
entre entreprises concurrentes ou non entreprises concurrentes qui
concurrentes (alliances et partenariats). choisissent de mener à bien un
projet, un programme ou une
C
es contrats portent sur l’un ou l’ensemble activité spécifique en coordonnant
des stades de la chaîne de valeur que sont les compétences, les moyens
la R&D, la production, la distribution et et les ressources nécessaires.
la commercialisation. On distingue les alliances
stratégiques et les stratégies de partenariats ou Elles constituent une réponse aux mutations
d’impartition. de l’environnement : la mondialisation de
l’économie est accélérée par la déréglementation,
les innovations technologiques incessantes, le
raccourcissement de la durée de vie des produits
et les demandes de plus en plus exigeantes.
Une entreprise (le donneur d'ordres) fait exécuter • Favoriser la flexibilité de l’entreprise en faisant
par une autre (le sous-traitant) une partie de sa supporter aux partenaires les variations de
production. Trois possibilités se présentent : l’activité, les variations qualitatives de la
demande, les coûts des stocks de sécurité, une
1. La fourniture spéciale : Une entreprise législation sociale contraignante, etc ;
fabrique pour une autre des biens spécifiques
• Réduire le poids des structures en réservant
tout en concevant la propriété industrielle de
les ressources disponibles aux missions
sa marque ;
essentielles de l’organisation ;
2. La sous-traitance : Le donneur d’ordre
• Gagner en réactivité et pouvoir répondre
définit les caractéristiques du produit et le
rapidement aux fluctuations de l’environnement
sous-traitant ne dispose d’aucune initiative, il
mais aussi, saisir rapidement les opportunités
exécute les ordres du donneur d’ordre ;
qui peuvent se présenter ;
3. La co-traitante : Les partenaires se partagent
• Concrétiser des synergies (ex : partage du
la réalisation d’un projet.
réseau de distribution, des compétences,
etc.) ;
La franchise • Réduire les coûts de transaction en instaurant
C'est un contrat par lequel une entreprise (le des relations stables et fiables.
franchiseur) met à la
disposition d'une autre (le Les risques liés aux partenariats :
franchisé) son savoir-faire,
• Lorsque le produit externalisé constitue un
sa marque, son assistance
actif spécifique, la dépendance envers le
en contreparties
partenaire devient très importante et le risque
de redevances.
de comportement opportuniste augmente ce
qui engendre des coûts d’agence ;
La cession de • Une impartition trop importante risque de
licence faire perdre à l’entreprise progressivement
son savoir-faire et par conséquent la priver
Il s'agit, pour une entreprise, de céder à une autre,
d’avantages stratégiques potentiels.
moyennant des redevances, le droit d’exploiter
une technologie, une marque, un modèle.
Intérêts de l’impartition :
1. On distingue les avantages 4.La diversification 7. Les vaches à lait sont des
concurrentiels par les coûts et concentrique est produits à croissance forte
les avantages concurrentiels qui permettent de dégager
A) Protéiforme
par la valeur perçue de la d’importantes liquidités, et de
B) Multiforme
demande. procéder à des investissements
C) Monoforme
A) Vrai de capacité.
D) Uniforme
B) Faux A) Vrai
B) Faux
Les types de
changement
stratégique
NATURE DU
CHANGEMENT
Réaligner l’offre avec les attentes des principaux Réduire les coûts de main-d’œuvre et le coût de
segments de marché l’équipe de direction
Revoir les prix afin de maximiser le chiffre d’affaires Se focaliser sur les gains de productivité
Focaliser l’activité sur les besoins des clients sur les Réduire les coûts de marketing qui ne sont pas dédiés
segments visés aux segments ciblés
Investir les fonds dégagés par la réduction des Mettre en concurrence les fournisseurs, allonger le
coûts sur la croissance vers de nouvelles activités délai des dettes fournisseurs, réduire le délai des
crédits clients
Réduire les stocks
Supprimer les services ou les offres non rentables
C
la reconstruction par le fait qu’il nécessite
’est notamment le cas lorsque la stratégie
une profonde modification de la culture.
a été trop orientée par la culture, au point
que l’organisation n’a pas été capable de
Dans ces circonstances, la gestion du
répondre aux évolutions de son environnement.
changement implique le plus souvent :
Ce phénomène peut avoir duré pendant des
C
omme nous l’avons vu, les organisations ressources et compétences est requise. On
qui ont connu le succès ont tendance à retrouve ici la notion de capacités dynamiques :
préserver les stratégies éprouvées et à les organisations doivent être capables de
limiter l’exploration de nouvelles solutions. Le renouveler et recréer leur capacité stratégique.
défi du changement évolutif consiste souvent à
maintenir le modèle économique et la culture,
tout en explorant des options en phase avec un
environnement changeant. Une solution consiste
à pratiquer l’ambidextrie organisationnelle.
L’ambidextrie organisationnelle
désigne la capacité à concilier
l’exploitation des ressources et
compétences existantes avec
l’exploration de ressources
et compétences nouvelles.
L
e changement stratégique est souvent initié Des sous-commissions, des équipes projets
par les dirigeants qui mobilisent à cet effet des et des groupes de travail sont mis en place
méthodes et des programmes formalisés. Or, afin d’examiner les problèmes et d’assurer
une démarche formalisée peut déboucher sur deux l’adhésion. Ces pratiques peuvent provoquer une
types de difficultés : des problèmes de processus « paralysie analytique », dans laquelle le discours
et des erreurs d’appréciation de l’importance sur le changement se substitue aux actes.
respective des aspects formels et informels.
L’incarnation du
L’alignement de changement
l’organisation
Pour les membres de
Il s’agit de s’assurer que les
l’organisation et pour les
membres de l’organisation
parties prenantes externes, le
agissent bien dans le sens du
leader stratégique incarne la
déploiement de la stratégie,
stratégie future et la démarche
sont motivés pour mettre
de changement. Une très
en œuvre le changement et
forte dimension symbolique
disposent des ressources
est donc associée à ses
et du pouvoir qui leur
paroles et à ses actes.
Réponse 7 : A. Réponse 8 : A.
Réponse 1 : A. Réponse 2 : C. Réponse 3 : A. Réponse 4 : B. Réponse 5 : B. Réponse 6 : C.
Les
leviers du
changement
« Un changement stratégique
Selon Hafsi et Fabi (1997 : 47-48)
Le changement
stratégique
Notion du
changement
Notion de stratégie
La stratégie est l'acte de déterminer les finalités Pour mener à bien un plan stratégique il
et les objectifs fondamentaux à long terme faut que cela répondre à trois critères :
de l'entreprise, de mettre en place les actions
et d'allouer les ressources nécessaires pour
l’originalité, la durabilité et
atteindre lesdites finalités. (Alfred Chandler, 1962.)
l’acceptabilité.
• Original : en étroite phase avec les atouts • Acceptable : c’est-à-dire réaliste et dont
identifiés de l'entreprise et les attentes des le rapport coûts - avantages attendu doit
clients et de tous ceux qui la compose ; pencher très nettement en faveur des
avantages de l’entreprise.
• Durable : proposant un modèle de
INPUT
Options stratégiques
QUOI Domaine
1 Domaine d'application / d'application
Produits impacté
Détermination
de la situation OÙ
2
géographique Marchés géographiques
QUI Personnes
3 affectées
Groupes de clientèle
Évaluation RISQUE
des risques à 4
Prise de risque
prendre
Évaluation des
RENDEMENT ressources
5 Objetifs financiers minimaux financières
disponibles
OPTIONS DU PORTFOLIO
L’évolution
de la gestion
des ressources
humaines dans
la gestion du
changement
84 EM Normandie Business School
L’évolution de la gestion des ressources humaines
dans la gestion du changement
Une gestion
autoritaire des
ressources humaines
Au début du 20ème siècle, la risques. Les différents acteurs Les principes d’organisation
firme néo-classique répond qui composent l’entreprise ne destinés à rationaliser la fonction
aux caractéristiques suivantes : sont pas pris en compte qu’il de production afin d’accroître
une organisation du travail s’agisse aussi bien des salariés, la productivité du facteur travail
plutôt rigide appuyée sur la des actionnaires ou bien encore ont été énoncés par F. Taylor
stabilité et la durée et, d’une des dirigeants. L’organisation (Organisation Scientifique du
manière générale, un monde se caractérise par une forte Travail), puis appliqués par H. Ford.
globalement peu concurrentiel. division du travail, une grande
coordination hiérarchique et un
Ainsi, dans le cadre d’une vision haut degré de formalisation.
mécaniste de l’entreprise, celle-ci,
dotée d’une structure pyramidale,
d’une très grande rigidité et
d’un pouvoir centralisé, n’est
qu’un lieu de production (une H. Fayol a cherché à rationaliser
boîte noire), c’est-à-dire un lieu la fonction administrative tandis
de combinaison des facteurs de que M. Weber s’est intéressé
production. La firme n’a qu’un à la rationalité structurelle
seul et unique objectif : celui de considérant la bureaucratie
maximiser son profit. Son activité comme la forme d’organisation
va donc consister à transformer la plus efficace puisque
des matières premières (inputs) basée sur la compétence, la
en produits finis (outputs). La spécialisation du travail et
firme est assimilée à un individu l’obéissance des individus à des
unique : son propriétaire, celui réglementations rationnellement
qui prend et assume tous les établies par la hiérarchie.
D
ès les années 1930, des et cette flexibilité va se traduire place de groupes de travail
changements dans les par la réduction des niveaux autonomes, la valorisation
organisations se sont hiérarchiques et la mise en place des tâches d’exécution ainsi
opérés. À l’origine, la remise en d’une organisation transversale. qu’un intéressement collectif
cause des principes de F. Taylor et aux résultats de l’entreprise.
du « one best way » qui n’ont pas D. Mc Gregor oppose deux Toutes ces mesures sont
entraîné les gains de productivité styles de direction qui tiennent censées accroître la motivation
escomptés. L’Ecole de la décision compte des attitudes implicites des salariés et permettre
(H. Simon, J. March, R. Cyert) des dirigeants fondant leur une meilleure adhésion et
récuse la vision mécaniste de comportement : la théorie X implication de ces derniers
F. Taylor et de H. Fayol. L’Ecole mise en place par le dirigeant au projet d’entreprise.
des relations humaines (G.E. qui pense que l’homme n’aime
Mayo, K. Lewin) tient compte pas le travail et refuse les
des acteurs présents dans responsabilités. Le travailleur
l’organisation, de leurs réactions, doit être contrôlé et dirigé,
de leurs comportements parfois le style de direction est par
en contradiction avec la logique conséquent autoritaire (vision
rationnelle de l’entreprise de l’approche taylorienne). Mais
et qu’il faut savoir gérer. lorsque le dirigeant pense que
l’homme peut être motivé par le
L’entreprise est toujours un lieu travail, qu’il accepte, voire qu’il
de production mais l’acteur de recherche les responsabilités, il
l’organisation a une dimension change son style de direction,
humaine, ce qui implique l’assouplit et applique la
théorie Y, théorie jugée
La mise en œuvre
du changement
La résistance au avoir le sentiment que son
changement
succès personnel passe par
celui de son établissement ».
Une entreprise est composée de trois strates
qu’il est plus ou moins facile de faire évoluer.
Les leviers du
changement
stratégique
U
ne fois le contexte (voir figure suivante). Ici, le utilisés simultanément et non
analysé et le type de processus de changement successivement.
changement identifié, est décrit comme une
Certains des leviers de
il convient de choisir les leviers succession d’étapes, la
changement ont déjà été
de changement qu’il est première étant la création
discutés dans les chapitres
possible d’actionner, sachant d’un sentiment d’urgence
précédents. L’importance
que la plupart des opérations dans l’organisation et, la
de la clarté de la vision est
de changement réussies dernière, l’institutionnalisation
étudiée, tout comme celle
reposent sur plusieurs leviers. du changement. Cette
des objectifs. La consolidation
représentation donne le
Ces leviers sont parfois et l’institutionnalisation du
sentiment que la conduite
présentés sous la forme d’une changement impliquent les
du changement suit une
séquence, à la manière des ajustements des structures et
progression logique.
« huit étapes du changement » des systèmes présentés. Cette
Cependant, en pratique,
proposées par John Kotter de section décrit les autres leviers
beaucoup de ces leviers sont
la Harvard Business School de changement.
Communiquer la vision
Construire une
argumentation
convaincante
Q
uel que soit le style de d’autres facteurs : l’impact sur Par ailleurs,
changement adopté, la société, sur les clients, sur l’argumentation ne
il est indispensable de leur équipe, sur leur bien-être. doit pas se limiter
présenter une argumentation aux raisons du
convaincante en faveur du Une argumentation convaincante changement, mais
changement. Il s’agit de la doit donc s’adresser à ces doit également
première étape dans le modèle différentes dimensions et ne expliciter les actions
de Kotter : créer un sentiment pas uniquement répondre aux qui permettront
d’urgence. Cependant, le préoccupations de l’équipe de l’obtenir.
cabinet de conseil McKinsey de direction. Bien entendu,
remarque que, trop souvent, il peut être difficile pour les
l’argumentation est formulée dirigeants de comprendre et
selon des termes qui expriment d’évoquer ces différents besoins
les priorités des dirigeants, par de manière convaincante. Il est
exemple la réponse aux attentes donc préférable d’impliquer
des actionnaires ou la nécessité des membres de l’organisation
de l’emporter sur la concurrence. dans la création de récits de
À l’inverse, lorsqu’on changement capables de
demande aux membres traduire les impératifs de la
d’une organisation ce qui les direction générale en messages
motive, ils évoquent beaucoup motivants pour la base.
Contester les
schémas de
pensée établis
L
’un des principaux enjeux stratégique rigoureuse – suffisent Il peut être particulièrement
du changement stratégique à mettre en doute le paradigme difficile de surmonter ce type de
consiste à modifier des et donc à le modifier. Cependant, blocage. D’autres observateurs
hypothèses implicites et des il apparaît plutôt que, lorsque soutiennent que les hypothèses
représentations collectives parfois des représentations ont persisté implicites peuvent être
établies depuis fort longtemps, pendant longtemps, elles contestées lorsqu’on les explicite.
c’est-à-dire à faire évoluer le résistent au changement. La construction de scénarios
paradigme de l’organisation. Il peut aussi être utilisée pour
Les individus réussiront à
existe plusieurs points de vue pousser les individus à envisager
reconstruire, réinterpréter et
sur la manière de réussir cette plusieurs futurs différents et
reformuler les analyses afin de
évolution. Certains estiment que leurs implications pour leur
les remettre en ligne avec le
des preuves tangibles – obtenues organisation.
paradigme existant.
par exemple grâce à une analyse
routines organisationnelles
Un autre levier aux erreurs peut fortement en conditionnent la maîtrise.
de changement entraver le changement. Le Le changement stratégique
consiste à utiliser les lien entre le changement doit donc s’accompagner
processus quotidiens stratégique et les routines d’une reconfiguration des
et les routines organisationnelles doit donc être activités opérationnelles.
organisationnelles. considéré selon trois angles :
Les changements
symboliques
L
es leviers de changement n’ont pas toujours par exemple les mythes que les individus
une nature explicite et formelle. Ils peuvent racontent, les signes de statut tels que les
aussi revêtir un aspect symbolique. voitures de fonction et la taille des bureaux,
les types de jargon et de technologie utilisés
Les symboles peuvent être ou encore les rites organisationnels.
banals, mais revêtir pourtant
une signification extrêmement
puissante dans le contexte
de certaines situations
organisationnelles.
N
ous avons souligné De fait, il convient le plus information, processus
qu’il est important souvent de reconfigurer les organisationnels décisifs,
de comprendre le structures de pouvoir de individus clés, etc.) et surtout
contexte politique interne et l’organisation, en particulier avoir la capacité d’allouer ou
externe de l’organisation. lorsqu’une transformation de retirer ces ressources peut
radicale est attendue. Il s’agit permettre de surmonter les
Le changement là de la deuxième étape dans résistances ou de persuader
stratégique doit, lui le modèle de Kotter. Les les membres de l’organisation
aussi, être envisagé mécanismes associés au pouvoir d’accepter le changement.
dans le cadre de ce peuvent être utilisés dans la
L’association avec les parties
contexte politique. Il conduite du changement :
prenantes influentes (les élites)
est parfois nécessaire
L’acquisition ou le contrôle ou l’obtention de leur soutien
de bénéficier de
des ressources est essentiel. peut aider à surmonter la
l’appui d’individus
résistance au changement.
ou de groupes Être associé à une source
particulièrement importante de ressources
influents. ou d’expertise (financement,
CONCLUSION
En conclusion et en réponses à la problématique « quels sont les leviers du
changement stratégique ? », l’on peut dire que les modifications et les évolutions que
subit l’environnement interne ou externe de l’organisation entrainent des changements
au sein de celle-ci qu’il lui appartient de gérer au mieux. Pour mener à bien la mise en
place d’une gestion du changement stratégique, l’organisme qui le subit doit connaitre
les leviers ou les facteurs facilitant la réussite du changement.
La chronologie
L
’importance de la Si les membres de l’organisation majeure peuvent aussi
chronologie est trop ont le sentiment qu’il est plus constituer des opportunités.
souvent négligée risqué de maintenir le statu quo Étant donné que le changement
lorsqu’on entreprend un que d’entamer une réforme, est souvent générateur
changement stratégique. celle-ci sera plus facile à mettre d’anxiété, il peut se révéler
en œuvre. Les réformateurs opportun de le programmer à
D’un point de vue peuvent ainsi tirer avantage une date qui permet d’éviter
tactique, choisir d’une baisse de performance, les craintes inutiles. Si une
le moment idéal d’une menace concurrentielle réduction de personnel ou un
pour déclencher ou d’un risque d’OPA hostile en remplacement de responsables
un changement est les utilisant comme catalyseurs est nécessaire, il est préférable
pourtant essentiel. afin de faire accepter une de l’effectuer avant le début
Plus l’amplitude transformation radicale. de la phase de changement et
du changement est non pendant. De cette manière,
importante, plus il Il peut exister des fenêtres la réforme sera considérée
est nécessaire de d’opportunité pour les processus comme une possibilité
s’appuyer sur une de changement. L’arrivée d’un d’amélioration et non comme
crise réelle ou perçue. nouveau directeur général, la cause des restructurations.
l’introduction d’un nouveau
produit à succès, l’apparition Il est aussi important que les
d’une menace concurrentielle responsables du changement
n’envoient pas de messages
contradictoires sur la
chronologie de la réforme.
S’ils estiment qu’une évolution
rapide est nécessaire, ils
doivent éviter le maintien de
procédures et de signaux
qui sous-entendent des
horizons de temps lointains. Le
marquage symbolique du cadre
temporel est donc essentiel.
EM Normandie
EM Normandie Business
Business School
School 99
Dossier
Le
déploiement
stratégique
L'évaluation
des stratégies
La performance
organisationnelle
L
’analyse de la performance de l’organisation
doit être envisagée dans ses diverses
composantes, c’est-à-dire en établissant La performance,
un lien entre les résultats obtenus et les une composante
aspirations des différents acteurs. Qu’est-ce
qu’une organisation performante ? Quel lien
du processus de
avec les notions d’efficacité et d’efficience ? gestion
La performance d’une organisation
s’apprécie au regard de son objet social,
de ses objectifs, des attentes des acteurs
et des contraintes de son environnement.
L’organisation doit mesurer ses résultats,
en assurer un suivi régulier et vérifier
qu’ils sont en phase avec les objectifs
poursuivis ainsi qu’avec l’évolution de
son environnement. Elle doit analyser
les écarts constatés et décider des
éventuelles interventions correctrices.
Marché
Contraintes Contexte
légales économique
Éxigences Technologie
clients disponible
En fonctions des résultats,
Actionnaires modifications des décisions
et/ou objectifs
L’efficacité, en gestion, est la capacité, pour une La composition d’un tableau de bord varie avec
entreprise, d’atteindre les objectifs fixés par la taille de l’organisation et la partie prenante
l’équipe dirigeante. Les objectifs dépendent concernée. Les indicateurs d’une TPE (Très Petite
de la stratégie. Une entreprise efficace est Entreprise) ne sont pas les mêmes que ceux
donc une entreprise qui atteint ses objectifs. d'une grande entreprise internationale. De plus
certaines informations sensibles sont uniquement
L’atteinte des objectifs est une chose mais présentées pour les dirigeants et les actionnaires
quelles sont les ressources mises en œuvre Le tableau de bord est un outil de gestion non
pour atteindre ces objectifs ? La réponse à obligatoire.
cette question relève du concept d’efficience.
L’efficience est donc l’optimisation des ressources Des indicateurs
consacrées à l’atteinte des objectifs.
dynamiques
Les tableaux de bord Pour situer la performance d’une organisation, les
indicateurs de performance doivent être comparés.
Le tableau de bord est un outil de gestion
constitué d’un ensemble d’indicateurs visuels Une comparaison :
donnant une vision claire de la situation et
de la performance d’une organisation. • Dans le temps en comparant avec les valeurs
des années précédentes ;
La pertinence,
l’acceptabilité
et la faisabilité
É La pertinence
valuer une stratégie, ce n’est pas comme
évaluer un bilan comptable ! Apprécier
le succès d’une stratégie pourra certes
Dans un premier temps, on s’interroge pour
s’appuyer sur des données relatives à la
savoir si une stratégie est pertinente à l’égard
performance financière de l’entreprise (est-elle
de la situation constatée au sein du macro-
profitable ou non ?) ou sur ses parts de marché
environnement et du micro-environnement.
dans un domaine d’affaires et par rapport à ses
concurrents (est-elle un meneur ou un suiveur ?).
Essentiellement, on se demande
Mais il s’agit là d’une réponse partielle à apporter
si la stratégie déployée a su
à l’important défi que constitue l’évaluation
répondre aux menaces et aux
d’une stratégie. Pour évaluer une stratégie, on
opportunités identifiées au sein
s’appuie généralement sur trois critères, à savoir
de l’environnement général
la pertinence, la faisabilité et l’acceptabilité.
ou du domaine d’affaires,
ou mieux, aux deux.
Stratégie et
structure
organisationnelles
Définitions
La structure Il y a donc une relation Trois éléments permettent de
correspond à la d'influence réciproque entre caractériser la structure de toute
manière dont stratégie et structure qui entreprise :
l'entreprise est nécessite une adaptation et des
• La spécialisation : comment
organisée. Elle est ajustements permanents.
et jusqu'où diviser le travail
l'élément clé de dans l'entreprise ?
la mise en œuvre Une structure est l'ensemble
de la stratégie de des fonctions et des relations • La coordination : comment
l'entreprise. déterminant les missions que faire collaborer les unités au
chaque unité de l'organisation sein de l'entreprise ?
Inversement, la structure peut doit accomplir, et les modes de
influencer la stratégie en collaboration entre ces unités. • La formalisation : jusqu'à
conditionnant les perceptions quel point faut-il écrire les
du dirigeant et en limitant les règles de fonctionnement ?
mouvements stratégiques.
Les apports de
Chandler (1989)
D La supréma-
octeur en histoire filière d’activités, et regrouper,
(historien des grandes coordonner tout un ensemble
firmes américaines) tie de la forme d’unités. D’une forme unitaire
et économiste, Alfred Dupont M/ forme U (U), les grandes entreprises
Chandler travaille d’abord au MIT vont évoluer vers une forme
comme chercheur et il devient Alfred Chandler examine ainsi multidivisionnelle (M). À partir
Directeur du département l’évolution des premières d’une massification de l’activité
d’histoire de l’université grandes sociétés américaines et de la coordination de ces
Johns Hopkins en 1965. entre 1850 et 1920. C’est à cette différentes unités désormais
période, selon lui, qu’est né le intégrées, la productivité va
capitalisme moderne, marqué considérablement augmenter.
par des grandes entreprises La coordination apparait alors
constituées de plusieurs unités préférable au recours au marché
opérationnelles. Ces formes (coûts de transaction). Chandler
d’organisation remplacent explique ainsi l’émergence
progressivement les grandes et le développement de
entreprises traditionnelles grands groupes industriels.
spécialisées et centralisées.
Par ailleurs, la structure
Ces nouvelles entreprises multidivisionnelle apparait
sont structurées de manière mieux adaptée à un contexte
multidivisionnelle (M Form). d’avancée rapide des innovations
Il va tout d’abord s’intéresser Ainsi, à partir des années 1920, technologiques et à la croissance
à l’histoire des affaires et l’économie américaine va être de la demande de masse qui
particulièrement à l’évolution marquée par l’émergence caractérise la seconde moitié du
du capitalisme et aux impacts de ce type de structures. Ces XIXe siècle. Elle est aussi plus
de cette évolution sur grandes sociétés vont ainsi efficace au fur et à mesure que les
l’organisation des entreprises. internaliser et gérer toute une firmes diversifient leurs activités.
Gérer le
changement
stratégique
Gérer le changement stratégique passe d'abord par l'établissement d'un diagnostic du
changement nécessaire pour en connaître l'ampleur et la nature. S'agit-il d'une adaptation,
d'une reconstruction, d'une évolution ou d'une révolution ? Le style de conduite du changement
doit ensuite être adapté à l'entreprise et à la situation. Enfin, la transformation stratégique
nécessite un pilotage avisé et une bonne utilisation des leviers de changement.
La conduite du
changement
C Le changement Le changement
ela fait plus d’un demi-
siècle que les chercheurs
et les praticiens se déterministe volontariste
penchent sur la question du
Dans cette approche, Par opposition à l’approche
changement organisationnel.
l’organisation est envisagée déterministe du changement
La littérature scientifique
comme un système passif, organisationnel, l’approche
traitant de cette thématique est
inflexible et rigide dont les volontariste considère que
particulièrement riche et l’on peut
acteurs cherchent en priorité à toute transformation ayant
noter l’existence de nombreuses
préserver l’intégrité. Une inertie lieu au sein de l’entreprise
définitions relatives à cette forme
qui s’accorde donc assez mal est avant tout liée à
spécifique de changement.
avec le changement volontaire ; l’intention de ses acteurs.
Même si aucune théorie
toute transformation étant ici Cette action délibérée est en
du changement ne semble
principalement déclenchée règle générale orientée par
pour l’heure faire consensus,
en réponse à des facteurs des choix stratégiques.
les multiples débats sur le
environnementaux, perçus
sujet ont toutefois permis de
comme autant de contraintes :
faire émerger deux grandes
crise économique, pression
conceptions antagonistes du
concurrentielle, évolution de
changement des organisation :
la demande, modification de
le changement déterministe
l’environnement réglementaire.
d’un côté, et le changement
volontariste, de l’autre.
Les t ypes de
changement
stratégique
Les 4 types de changement sont : planifié, surtout pour les entreprises apprenantes,
capables de se régénérer en permanence grâce
L'adaptation aux expériences et aux compétences des salariés.
Ce type de changement peut être obtenu de Ainsi, une culture du partage des connaissances et
manière incrémentale sans modifier le paradigme. de leur diffusion (Knowledge Management) doit
Cette forme de changement stratégique est être favorisée pour mettre en œuvre la nécessaire
la plus courante et la plus simple à piloter. transformation numérique de l'entreprise.
La reconstruction La révolution
Il s'agit d'un changement rapide qui peut Elle implique une transformation rapide et
provoquer des bouleversements dans l'entreprise, radicale du paradigme, quand l'entreprise se
mais sans modifier son paradigme. Exemple : révèle incapable de répondre aux pressions
un plan de réduction de coûts nécessaire environnementales ou concurrentielles. Elle
pour résister à une crise conjoncturelle. peut même déboucher sur des crises aiguës qui
menacent sa survie. Exemple : France Télécom
L'évolution au début des années 2000, lors de sa mutation
en une entreprise internationale compétitive qui
Elle nécessite un changement de paradigme, mais
deviendra Orange, un des principaux opérateurs
de manière progressive. Le changement peut être
de télécommunications dans le monde.
ADAPTATION ÉVOLUTION
NATURE DU
Incrémentale
RECONSTRUCTION RÉVOLUTION
Radicale
Les étapes de la
transformation
stratégique
John Kotter, professeur à la Harvard Business School, publie en 1995
un article sur les limites des opérations de changement stratégique.
Il met l'accent sur l'ordre chronologique indispensable des étapes à
suivre par la direction de l'entreprise.
Responsabiliser
les collaborateurs
(empowerment)
Une fois l'organisation mise sous tension, supprimer
Planifier et obtenir des les obstacles au changement, faire évoluer les
réussites à court terme systèmes et structures qui brouillent la vision,
encourager la prise de risque et les idées, les
La transformation stratégique peut prendre des initiatives et les actions originales.
années, mais les individus ont besoin de voir
rapidement des résultats (" quick wins "). Ces
premières victoires, même modestes, doivent être
célébrées et leurs responsables récompensés.
Consolider les
améliorations et
provoquer de nouveaux
changements
Lorsque la crédibilité du changement est établie,
il faut changer encore plus de structures, de
systèmes et de politiques et promouvoir ceux qui
Ancrer le changement
peuvent mettre en œuvre la vision. Il faut réactiver le dans la culture de
processus de changement. Il s'agit de transformer l'entreprise
alors les petites victoires en grands succès.
Lorsque le changement prend forme, il faut
montrer comment il a contribué à la performance
et institutionnaliser les nouvelles approches.
Idéalement, le changement continu, pratiqué
dans les organisations apprenantes (s'adaptant
de façon agile aux évolutions), permet de piloter
les transformations stratégiques sans à-coups, en
limitant la résistance au changement.
L’impact du
changement sur
l’organisation
L
e changement représente, à court terme,
un coût pour l’entreprise dès lors qu’elle
supporte des dépenses de formation du
personnel, de restructuration, d’acquisitions en
équipements et matériels. Mais l’entreprise doit
le considérer, non comme une charge mais
comme un investissement puisqu’il est destiné,
à moyen terme, à accroître ses performances.
Ainsi, le retour sur investissement est le ratio
financier qui va déterminer le rendement du
capital investi. Il devient ensuite un outil de
suivi des résultats et doit conforter l’entreprise
dans le bien fondé du changement opéré.
120 EM
EM Normandie
Normandie Business
Business School
School
Dossier
Contrôle
stratégique
N
ous allons décrire un modèle générique d’instruments du
contrôle de gestion stratégique que nous intitulerons les
Tableaux de Bord Stratégiques. Après avoir expliqué que les
développements autour des notions de Contrôle Stratégique et de
Contrôle de Gestion Stratégique constituent les fondements théoriques
d’instruments récents comme le Balanced Scorecard ou le Navigator,
nous dresserons les caractéristiques des tableaux de bord stratégiques.
En particulier nous montrerons que le Balanced Scorecard constitue une
illustration de la version médiane du contrôle de gestion stratégique,
tandis que le navigateur de Skandia constitue une illustration d’une
version plus novatrice. Une vision critique sera alors présentée.
D
e nombreux travaux en contrôle de gestion Les concepts de contrôle stratégique (Strategic
avaient pris pour habitude de reposer Control), d’une part, et de contrôle de gestion
sur l’hypothèse d’une dichotomie entre stratégique (Strategic Management Accounting)
les processus de management stratégiques, et gestion stratégique des coûts (Strategic Cost
les processus de contrôle de gestion et les Management), d’autre part, ont été développés
processus de contrôle opérationnel. séparément. Malgré tout, ils renferment la
même problématique de recherche, à savoir
la recherche de cohérence entre les processus
sous-jacents au management stratégique et
ceux sous-jacents au contrôle de gestion.
1 Un rapport de déconnexion,
incarné par le contrôle de
3 Le contrôle de gestion
comme aide à la mise
gestion à logique financière dont en œuvre des stratégies.
les instruments de référence
sont le budget et le reporting. Il s’agit du CGS version médiane (ou fondé sur
l’avantage concurrentiel). Les auteurs qui ont
Ces outils traditionnels utilisent exclusivement des développé cette version ont tenté de faire évoluer
données financières et se limitent à un horizon les instruments traditionnels en proposant par
temporel d’une année. Au-delà, les outils de exemple un processus associant des budgets
planification stratégique prennent le relais. stratégiques à des budgets opérationnels ou
encore un processus de planification à trois cycles,
remplaçant le processus traditionnel à deux cycles.
Mais la nature contraignante des budgets demeure.
Shank et Govindarajan (1989) ont développé une
approche plus opérationnelle en proposant de
définir des Facteurs Clés de Succès et en utilisant
2
une analyse concurrentielle de l’environnement
combinée à une analyse interne des processus (en
Le contrôle de gestion s’aidant de la méthode des Coûts par Activités).
comme aide à la Chez les auteurs français en contrôle de gestion qui
formulation des stratégies. font autorité, le contrôle de gestion est présenté
comme un outil de mise en œuvre de la stratégie.
Ce CGS version minimaliste procède d’une
vision externe à la firme (Teller, p. 91, 1999). Les Pour autant, dans les entreprises, ainsi
auteurs ayant développé cette version estiment que dans les manuels de gestion,
qu’aux budgets, doivent être associés d’autres l’instrumentation en contrôle de gestion
types de mesures de pilotage. Ils proposent reste la plupart du temps déconnectée
en particulier l’utilisation additionnelle de de celle en management stratégique.
Outils valorisant
Outils de contrôle Centres de responsabilité, les compétences,
Coûts cibles,
de gestion processus et activités ; l’apprentissage et les
benchmarking, comptabilité
pouvant être performance globale ; ABM, processus interactifs :
environnementale
associés Kaizen costing modèle interactif, processus
de reprévision
L
e Balanced Scorecard (désormais BSC, La figure, ci-dessous, synthétise les principales
Kaplan et Norton, 1998) constitue un caractéristiques de cet instrument et montre
exemple de tableau de bord stratégique. que sur plusieurs aspects, il répond aux
caractéristiques d’un outil du CGS. Le lien entre le
CGS et le BSC se fonde sur les points suivants :
VISION ET
STRATÉGIE
AXE APPRENTISSAGE
AXE PROCESSUS INTERNE
ORGANISATIONNEL
Mesurer la performance
de l’organisation
Les organisations qui gèrent leurs performances
au sein d'un système intégré et aligné présentent
D’abord, nous avons montré que cette version
des résultats supérieurs. Le système rappelle
s’associe à une approche interactive et par les
d'abord la vision, la mission et les valeurs
ressources de la stratégie. Si Kaplan et Norton
fondamentales de l'organisation qui participent
n’excluent pas l’idée d’une adaptation possible de
à l'élaboration du processus de planification
leur instrument à l’approche par les ressources, ils le
stratégique. Ces plans stratégiques – mesurés à
font de manière succincte, développant plutôt une
l'aide d'indicateur scorecard – constituent les bases
démarche stratégique classique (du type construire-
de gestion de l'organisation dans son ensemble.
Vision, mission,
valeurs clés
Scorecard de
l'organisation
Processus de gestion de la
Récompense et performance individuelle
reconnaissance et de groupe
Fondations
Équipe Systèmes Processus amélioration Gestion projet Systèmes
pour réaliser
et compétences Systèmes et compétences et compétence
les résultats
L'alignement
Business Unit
Management
Apprécier l'évolution
à l'aire du Scorecard
Performance
Département/Équipe
Performance Management de la
Individuelle performance
Processus
amélioration continue
Axe financier
Axe
Axe client Axe processus
humain
Conclusion
Toutefois, il convient de préciser que si un outil outils sont combinés ou lorsque les tableaux
de gestion tel que le BSC n’est pas neutre, de bord stratégiques sont conçus selon une
il n’est pas non plus si déterminant qu’il ne démarche topdown. Pour autant, un modèle tel
conviendrait qu’à un mode de conception. que le BSC est davantage adapté à un mode
Aussi, un modèle de tableau de bord de conception interactif que le budget. Les
stratégique (quel que soit son type) peut, selon données non financières favorisent par ailleurs
les circonstances, être bâti selon un mode des approches managériales participatives.
normatif ou selon un mode interactif.
De part leur caractère subjectif et contingent,
Toutefois, un modèle comme le navigateur elles incitent à un mode de sélection interactif
sera plus facilement associé à un mode de des critères de performance (les acteurs
conception interactif, ne serait-ce qu’en vertu opérationnels permettent d’apprécier de façon
du type d’indicateurs qu’il privilégie (indicateurs fine l’impact des décisions stratégiques).
relatifs aux ressources intangibles). Cela
n’enlève cependant pas la possibilité au BSC
par exemple d’adopter un mode de conception
interactif, ni à des modèles hybrides d’osciller
entre les deux modes.
C) 5 E) Étudier sa fiabilité
D) 8
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Réalisation
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