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EPIGRAPHE

« L’échange international est un échange de facteurs abondants contre des


facteurs rares. Un pays exporte les biens dont la production exige une grande
quantité du facteur qu’il possède en abondance. »

Bertil Ohlin
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DEDICACES

A mes parents Bernard NIANZA et Mireille KALOMBA.


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REMERCIEMENTS

Nous sommes très fière et satisfaite d’aspirer en ce jour au Grade de


Licencié en Pédagogie Appliquée, option Sciences Commerciales et
Administratives, sortie de l’Institut Supérieur Pédagogique de la Gombe. Sur ce,
nous voulons exprimer notre gratitude à tous ceux qui ont contribué
matériellement, moralement, spirituellement et scientifiquement à notre
formation.

Au Dieu Tout Puissant qui a permis que nous puissions arriver à la fin de
notre pèlerinage scientifique, pour nous avoir donnée son souffle de vie et de
nous avoir assistée durant ces cinq années d’études malgré les difficultés, il ne
nous a point laissée.

Nos pensées vont droit à l’endroit de Monsieur le Professeur Onésime


KUKATULA FALASH, Directeur de ce travail. Par ses observations pertinentes et
ses conseils inlassablement à propos, nous nous sentons très redevable pour ce
que nous présentons en ce jour en tant que pédagogue. Dans cette même
optique, nous disons un grand merci à Monsieur l'Assistant Victor-Aristote
ENGELE. De lui, nous avons appris la rigueur et l’esprit critique dans le travail
scientifique. Qu'ils trouvent dans ce travail une bonne part de leur totale
contribution.

Notre reconnaissance va aussi à l’endroit de nos frères et sœurs : Divine


NSIALA, Noëlla NIANZA, Emmanuela NDONTONI, Bénédicte TUZOLANA,
Helena MANZAMBI, la famille MBALA toute entière pour leur soutien moral
ainsi qu’à notre oncle maternelle, Fabrice MUTOMBO pour son soutien matériel.

Nos remerciements s’adressent enfin à nos amis et connaissances : Henock


KUSONIKA, Davina EKANGA, Benita KATANGA, Israël KATANGA Exaucée
NGUASHELE, Paola LUFULUABO, Monica LANDU, Christian ILANGA, Abed
ITEY, Nadine MUJINGA, Jean MUKEBA, Priscille KASONGA, Sarah MUKENDI,
Haris MULUMBA, Isaac LUBOYA, Amos MANZANZA, Godard KEMBI, Exaucé
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MAWEJA, Mardochée SAMBOLI, Nathan TIATIA, Oscar ZILO, Stéphane


MUKUNA, Joel KABEYA, Daniel LONGI, Louise Gemoets TSHISABI, Morabinto
SALUMU, Christian KUPA, Stella LUKUSA, Gemima MALATA et Mardochée
MUBONGOLO.

A tous ceux qui nous sont chers, nous témoignons de notre amour.

MBALA NIANZA ISRAEL


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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

A.C.P. : Afrique caraïbe Pacifique

B.C.C. : Banque Centrale du Congo

CDF : Franc congolais (Congolese Democratic Franc)

CEEAC : Communauté des Etats de l'Afrique Centrale

COMESA : Marché Commun de l'Afrique de l'Est et du Sud (Common Market of East


and South Africa)

FMI : Fonds Monétaire International

FOB : Free on Board

GATT : Accord Général sur les Tarifs douaniers et le Commerce

GECAMINES : Générale des Carrières et des Mines du Congo

I.D.E : Investissement Direct Etranger

O.C.D.E : Organisation de Coopération et de Développement Economique

ONU : Organisation des Nations-Unies

O.M.C : Organisation Mondial du Commerce

PIB : Produit Intérieur Brut

S.A.D.C. : Communauté de Développement de l'Afrique Australe

U.E. : Union Européenne

USD : Dollar Américain (United State Dollar)


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LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1. Volume de production

Tableau n°2 : Evolution de la croissance économique

Tableau n°3: Indicateurs macroéconomiques

Tableau n°4. Structure des importations (en millions d'USD)

Tableau n°5. Répartition des importations par principaux pays fournisseurs


(Exprimé en millions d’USD)

Tableau n°6. Structure des exportations (en millions d'USD)

Tableau n°7. Répartition des exportations par principaux pays de destination


(Exprimé en millions de dollars)

Tableau n°8 : Composantes de la Balance de paiements de la RDC (en millions


d’USD)

Tableau n°9 : Tableau évolutif des termes d'échange


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INTRODUCTION

1. Problématique

D'entrée de jeu, il nous parait incontournable de définir le concept


problématique. «Elle peut être définie comme l'ensemble d'idées qui spécifient la
position du problème suscité par le sujet d'étude. Selon Jacques Chevalier, elle
confère à la recherche ses assises, son sens et sa portée».1

Le monde est devenu un village planétaire et l'intégration se présente


comme la seule alternative de survie pour chaque Etat notamment à travers les
échanges commerciaux. « Au sein de cette économie globale, aucun pays ne peut
actuellement arrêter ses politiques économiques internes sans tenir compte des
tendances internationales »2, Ce qui revient à dire que le processus de
développement de la République Démocratique du Congo dépend d'un
environnement international susceptible d'influencer significativement le
processus de croissance. En effet, les tendances actuelles du commerce
international montrent que l'accélération de la croissance économique
internationale a entraîné une accélération du rythme de croissance des échanges
mondiaux des biens et services par rapport au taux moyens enregistrés il y a de
cela deux décennies.

L'existence des zones monétaires et économiques favorise les échanges


entre les pays membres, mais aussi renforce la protection à l'égard de
l'extérieur. En d'autres termes, les pays s'ouvrent de plus en plus sur
l'extérieur, mais érigent des barrières aux importations lorsque leurs secteurs
stratégiques se trouvent menacé par la concurrence étrangère. Quand bien même
que les pays membres de l'OMC font preuve de leur attachement à un système
commercial multilatéral ouvert, la réalité est toute aussi contrastante car ils
recourent souvent à des mesures protectionnistes. Les pays d'Afrique

1SHOMBA, S. Méthodologie de la Recherche Scientifique, éd. M.E.S., Kinshasa, 2007, p. 42


2ONU, Département de l’information, L'économie mondiale : un défi pour la coopération internationale,
New-York, Mars 1990, p.2
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subsaharienne demeurent un partenaire marginal pour les pays développés qui


commercent essentiellement entre eux et couvrent les deux tiers du commerce
mondial.

Pour preuve, les pays d'Afrique subsaharienne en général et la RDC en


particulier restent nettement pauvres alors que leurs partenaires commerciaux du
monde industrialisé deviennent de plus en plus riches.

Le cas de la République Démocratique du Congo est typique à cet égard car


la balance commerciale est généralement excédentaire, tandis que la balance des
services enregistre des déficits importants que le surplus commercial ne peut
couvrir. D'où le déficit de la balance des transactions courantes.

D'ailleurs, dans son ouvrage intitulé « le droit du commerce international :


les peurs justifiées de l'Afrique à la mondialisation des marchés », le professeur
BAKANDEJA affirme que: « De toute évidence, il s'avère que le système du
commerce international actuel a démontré des limites quant à engager tous les
pays du monde dans la voie du développement collectif, il a créé et amplifié les
inégalités ».3

Sur ce, en faisant l'état des lieux de l’apport de la RDC dans le commerce
international, il sied de se poser les questions suivantes :

1. Quelle est la part de la RDC dans les exportations et importations sur le


marché mondial, l’impact de la participation de la RDC dans le commerce
international ?

2. Quelles sont les contraintes auxquelles est confrontée l'économie congolaise


face à son émergence dans le giron de l'économie mondiale ?

C'est à l'issue de cette étude que nous proposons des stratégies en répondant
à la troisième question pour replacer l'économie congolaise dans l' échiquier
mondial.

3BAKANDEJA, G. Le droit du commerce international : les peurs justifiées de l'Afrique à la mondialisation


des marchés, éd. De Boeck Université, Paris, 2001, p. 162
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3. Comment réorganiser le commerce extérieur de la République


Démocratique du Congo afin que la RDC ait accès facile au marché mondial
et y tire profit conséquemment ?

2. Hypothèses du travail

Dans leur ouvrage « Méthodes des Sciences Sociales », Pinto et GRAWITZ,


cités par le professeur SHOMBA KINYAMBA, ces deux auteurs nous renseignent
que : « tout chercheur doit, en effet, présupposer au départ un point de vue lequel
constitue ce qu'on appelle le concept opérationnel ou l'hypothèse de travail.4

Dans le langage courant, le terme hypothèse évoque la présomption que l'on


peut construire autour d'un problème donné. Selon le Robert, l'hypothèse signifie
une proposition relative à l'explication de phénomènes naturels et qui doit être
vérifié par les faits.5

Actuellement, les pays dont les économies connaissent une croissance


rapide sont généralement ceux qui enregistrent les meilleurs résultats sur le plan
commercial, c'est-à-dire ceux qui s'adaptent rapidement aux possibilités
commerciales et à l'évolution de la conjoncture.

S'agissant de la première préoccupation nous pouvons affirmer que la


contribution de la RDC dans le déroulement des échanges mondiaux est marginale
telle que le constat nous le montre.

Quant à la seconde question, nous avons pu relever comme contrainte : l'


instabilité persistante des prix des produits primaires , une spécialisation
internationale moins favorable, l'insuffisance des gains de compétitivité de ses
produits primaires, le manque de diversification de la gamme des produits
exportés, la concentration géographique des exportations sur un petit nombre des
pays ainsi que la faiblesse de son industrie locale et enfin la dépendance de
l'économie à son commerce extérieur.

4 SHOMBA, S. Op.cit., p. 52
5 Idem
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3. Choix et intérêt du sujet

Dans un contexte où l'environnement international influence


inéluctablement le processus de croissance économique, tous les pays qui
pratiquent des échanges commerciaux avec les autres pays du monde peuvent tirer
profit des différences qui les caractérisent. De ce fait, les relations commerciales
internationales constituent une réalité qu'aucun chercheur ne peut ignorer,
surtout à l'heure actuelle où les questions liées au commerce international sont au
cœur des négociations internationales notamment entre les pays A.C.P. et ceux de
l'U.E, ceux de la S.A.D.C. et bien d'autres.

Contrairement au moment de son accession à l'indépendance, où la RDC


profitait d'un commerce extérieur diversifié et avait presque le même niveau de
développement que le Canada, l'Afrique du Sud et certains pays émergents, le
commerce extérieur de la RDC se caractérise par une monoproduction
d'exportation, malgré les ressources naturelles immenses dont elle est dotée et les
possibilités d'échange qui en résulte.

Cette inadéquation montre que le commerce extérieur de la RDC est


confronté à une série des problèmes dont la recherche des solutions constitue
même l'intérêt de notre étude, qui permettra aux autorités d'adapter le commerce
extérieur de la RDC à l'évolution actuelle et future du commerce mondial, afin de
mettre l'économie nationale sur la voie de la croissance économique durable par le
biais des échanges commerciaux avec le reste du monde.

Du point de vue scientifique, nous voulons approfondir notre analyse sur cet
apport, en cherchant à savoir quel est la ligne de démarcation entre les théories
dites libre-échangistes et celle dites mercantilistes dans le contexte de la
mondialisation.

4. Délimitation du sujet

En effet, toute démarche scientifique procède fatalement par un découpage


de la réalité. Il est vrai que les sciences sociales offrent au chercheur un arsenal
d'atouts théoriques susceptibles de le pousser à plusieurs rêves. Cependant, la
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complexité des faits sociaux ainsi que les difficultés relatives à la collecte des
données imposent le réalisme si on veut produire une œuvre scientifique.6

Les économies nationales, du fait de la mondialisation, se trouvent insérées


dans le réseau où s'interpénètrent diverses relations, notamment les relations
commerciales, financières, monétaires, industrielles, technologiques, ....

C'est depuis 1990 que la situation économique de la RDC n'a cessé de


s'aggraver, malgré plusieurs tentatives visant à la stabiliser et à atténuer les
difficultés auxquelles elle est confrontée.

Cependant la rigueur scientifique nous oblige à délimiter notre sphère


d'étude spatialement et temporellement. Du point de vue spatial, nous nous
sommes arrêtés à analyser les échanges commerciaux de la République
Démocratique du Congo avec le reste du monde, tandis que temporellement seule
la période comprise entre 2017 et 2021 nous a intéressés parce que cette période
coïncide avec le retour des institutions financières internationales aux côtés du
pays et de la croissance économique suite à la stabilisation du cadre macro-
économique. Bref, le retour des partenaires traditionnelles tant politiques que
commerciaux dans le giron congolais.

5. Méthodologie de travail

Il est de bon aloi que tout travail scientifique recourt à des méthodes et
techniques qui permettent au chercheur d'arriver à un résultat.

Selon certains auteurs le choix d'une méthode ou d'une technique se fait en


fonction de la configuration de l'univers d'enquête, de l'orientation du travail, du
volume de la population cible, de l'étendu et de l'ampleur de l'investigation ainsi
que, dans une certaine mesure, des préférences du chercheur.

Nous avons suivi les approches méthodologiques descriptive, comparative


et analytique.

6 SHOMBA, S. Op.cit., p. 38
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a) La méthode descriptive consiste à faire l'inventaire des éléments recueillis


dans une situation donnée. Elle nous a servi à mieux décrire la valeur de
l'apport de la RDC dans ses échanges commerciaux avec le reste du monde.

b) La méthode comparative permet d'étudier les relations d'interaction entre


les structures homologues, c.à.d. de même nature, de par les critères de leurs
définitions et de leur constitution.7 Elle nous a permis d'établir une
comparaison entre les différentes données recueillies selon les époques en
vue d'être exploitées.

c) et enfin la méthode analytique qui a la spécificité de présenter ou de décrire,


notamment dans une perspective critique, les faits ou les réalisations. Il peut
s'agir des réalisations d'un Etat, d'une organisation ou de tout autre acteur.8
Quant à elle, elle nous a permis de faire une analyse sur l'évolution du
commerce extérieur de la RDC et sur sa contribution dans le commerce
international durant la période sous examen.

Ces méthodes se sont appuyées sur la technique documentaire qui est en fait
l'action de pouvoir sélectionner, de classer, d'utiliser ou de diffuser les documents
en vue de les interpréter. Notons également que nous avons recouru à la recherche
documentaire informatisée (à l'Internet) pour certaines données.

6. Canevas du travail

Outre l'introduction et la conclusion, notre travail comprend trois chapitres


dont :

 Le premier chapitre porte sur les considérations générales du commerce


international et sur la RDC. Dans ce chapitre, nous donnons un bref aperçu
sur ce qu'est le commerce international et commerce extérieur ; sa
définition, ses origines, son évolution ainsi que le cadre institutionnel dans
lequel il se déroule. Dans cette même parie, nous faisons une présentation

7 LABANA. L et LOFEMBE, B., La Recherche Scientifique ; Eléments de base, CEDESURK, Kinshasa, 2008, p.77
8 Idem, p.78
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succincte de la situation tant géographique, démographique et de la


production nationale de la RDC ;

 Le deuxième chapitre portera sur la présentation de la banque centrale du


Congo, cadre d’études pris en compte pour l’acquisition des données qui
nous serviront dans le présent travail ;

 Le troisième chapitre sera consacré à la situation de l'économie congolaise


dans le commerce international. Ici, il est question de la base de l'économie
congolaise en termes de production interne et d'appui extérieur. Il aborde
aussi le bilan de l'import-export et de l’évolution des termes de l’échange
durant la période sous étude mais également dresse un état de lieux des
problèmes et limites dont le commerce congolais fait face mais aussi
propose des pistes pour y rémedier.
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CHAPITRE I. CONSIDERATIONS GENERALES

Dans ce chapitre, il est question de passer en revue les origines et les


concepts opératoires relevant du commerce extérieur et du commerce
international, ainsi qu'une brève présentation de la RDC afin de doter le lecteur
d'une terminologie qui lui permette de parcourir tout le travail sans difficulté.

Il comprend deux sections parlant respectivement des théories générales de


l'échange international pour la première, relevant les origines, la définition des
concepts, l'évolution et le cadre institutionnel du commerce et la seconde aborde
une présentation de la République Démocratique du Congo dans son aspect
géographique et démographique et sa production nationale.

Section 1. Théories générales de l'échange international

§1. Origines

L'histoire du commerce international tire ses origines au 19e siècle vers les
années 1850 en Grandes Bretagne. Elle est étroitement liée à la révolution
industrielle et technique. En 1885, le volume des exportations industrielles
britanniques représentait 38% des exportations industrielles mondiales.
L'extension du phénomène d'industrialisation d'abord à l'Europe, aux USA et enfin
au Japon a entraîné l'instauration du premier schéma de la division international
du travail provoquant ainsi un taux très élevé des échanges internationaux et
d'interdépendance croissante.9

Il convient de préciser également que la révolution industrielle du 19ème


siècle s'est produite de façon autonome et que les matières premières telles que le
charbon, le fer, le blé, el coton étaient produites sur place en Europe. Ce n'est qu'à
partir du 20ème siècle que certaines matières premières du tiers-monde
participeront aux échanges internationaux, c'est le cas du caoutchouc, le cuivre, le
pétrole.

9Jaime de Melo, Jean-Marie GRETHNER, Commerce international, théories et applications, éd. De Boeck
Université, Bruxelles, 1997, p.9
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Mais contrairement à ce qui s'est produit en Europe, les pays dits du tiers-
monde ne participent pas à ces échanges internationaux à cause de leurs structures
nationales de production désarticulées. Comme on peut le constater, la
spécialisation internationale des produits constitue le fondement des échanges
internationaux.

§2. Le commerce extérieur

a) Définition

« Le commerce extérieur s'entend au sens strict comme échanges des


marchandises (biens matériels) entre pays et le reste du monde, et au sens large
comme échanges des biens et services ».10

b) Relation entre commerce extérieur et croissance économique

« Toutes les Nations commercent entre elles pour tirer profit de différences
qui les caractérisent. Le commerce international, grâce à la spécialisation, permet
à chaque pays de réaliser des économies d'échelles de production de manière à
produire à une échelle plus grande et de façon efficiente »11.

L'accroissement de la productivité ainsi obtenu amènera sûrement à la


croissance économique. En d'autres termes, l'échange international permet
l'acquisition des biens d'équipements nécessaires à la croissance, il permet aussi
aux capitaux extérieurs de s'investir dans le pays de manière à soutenir le
développement.

Pour les opposants à cette approche, du fait qu'il n'existe pas d'homogénéité
de facteurs de production entre les pays riches et les pays pauvres, tant en ce qui
concerne les facteurs naturels que les facteurs humains, le commerce international
ne peut se traduire que par un échange inégal.

En effet, cet échange inégal maintient les pays en développement dans la


production des produits de base (d'origine agricole et minière) et les condamnent

10CAPUL, J.Y. et GARNIER, O, Dictionnaire d'économie et de Sciences sociales, éd. Hatier, Paris, 1999, p.67.
11 LUKUSA Dia BONDO, Notes de cours de théories de l'échange international, 1ère Licence, FASEG, UNIKIN,
inédit.
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à servir des débouchés aux produits manufacturés des pays industrialisés. Pour
eux, le commerce international est donc plus favorable aux pays riches qu'aux pays
pauvres.

c) La compétitivité et la spécialisation

1. La compétitivité

« La compétitivité représente la capacité d'une entreprise, d'un secteur ou


d'une économie à faire face à la concurrence étrangère, tant sur les marchés
extérieurs que sur son marché interne »12.

« La compétitivité d'un pays dans une branche est son aptitude à être à la
fois fortement exportateurs et peu importateur pour les biens concernés »13.

Il existe plusieurs facteurs de compétitivité entre autres :

 La dotation en facteurs naturels :

Définie comme l'ensemble des potentialités naturelles et des ressources


humaines que regorge un pays. C'est un élément de compétitivité dans ce sens qu'il
permet au pays de réaliser la production des biens et services à moindre coût.

 Les investissements en recherche :

Constituent un élément clé de la compétitivité dans la mesure où la


recherche favorise le progrès technique ; et ce dernier, étant un facteur
indispensable à l'amélioration de la qualité des biens et services, conduits à la
baisse du coût de production.

 La capacité d'adaptation à la demande mondiale :

Est jugée par référence au dynamisme de la demande mondiale. Un pays est


considéré comme ayant une bonne capacité d'adaptation s'il oriente ses
exportations des biens et services vers la demande mondiale fortement croissante
ou décroissante. L'orientation des productions et des exportations d'un pays vers

CAPUL, J.Y. et GARNIER, O., Op.cit., p.69.


12

BOLALUETTE, M., Cours d'organisation et financement du commerce international, 1ère licence, FASEG,
13

UNIKIN, Inédit
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des branches à fort contenu en recherche-développement lui procure d'importants


gains de productivité à sa croissance interne.

 La diversification des produits exportateurs :

Entendu comme la constitution d'une variété des produits exportables, est


un facteur de compétitivité dans la mesure où elle permet au pays de posséder une
multiplicité de prix, de sorte que la chute du cours d'un produit soit compensée ou
atténuée par les recettes des autres produits14.

 La dotation en facteur naturel.

Il y a lieu de distinguer les types de compétitivité ci-après :

 La compétitivité-prix : les prix des biens et services à l'étranger sont plus


profitables.

 La compétitivité-coût : la baisse de la marge bénéficiaire.

 La compétitivité structurelle : il faut tenir compte de la qualité, de l'efficacité


des réseaux de commercialisation, le service après-vente, le positionnement
dans la gamme, l'image de marque.

 La compétitivité hors coût : cette situation est liée au monopole du marché.

2. La spécialisation

« La spécialisation représente la répartition des activités productives entre


les pays qui participent à l'échange international »15.

Le commerce international permet aux différents pays de se spécialiser dans


les productions où chacun est le plus efficace, ou dispose d'un avantage comparatif
sur les autres. Cette spécialisation conduit les pays à se répartir des tâches pour
parvenir à satisfaire la demande mondiale.

Certaines économies se spécialiseront plutôt dans les produits primaires


agricoles (blé, arachide, maïs,...) ou minéraux (pétrole, cuivre, ...), d'autres dans les

14 SINGI M. F., Le commerce extérieur de la RDC face aux tendances actuelles du commerce mondial : analyse

et perspectives et stratégiques, Kinshasa, p.9.


15 CAPUL, J.Y., et GARNIER, O., Op.cit., p.71.
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produits manufacturés. A partir de cette spécialisation, certains pays s'orienteront


vers la production de biens de consommation (textiles, appareils électroménagers,
...) ou de biens d'équipement (machines, outils, ...), de biens banals, on parle alors
de la division internationale du travail16.

La spécialisation s'oppose ainsi à l'autosuffisance, mais la notion de


spécialisation permet aussi de caractériser le commerce extérieur d'un pays en
mettant en relation la situation de son appareil productif, découpé en secteur,
branches ou entreprises et les performances réalisées à l'extérieur.

Une économie peut-être ainsi plus ou moins spécialisée. La spécialisation


peut aussi permettre d'apprécier, de façon dynamique, la situation du commerce
extérieur en analysant sa demande mondiale. Si un pays produit des biens qui sont
de plus en plus demandés (produits de haute technologie par exemple), son
économie présente une spécialisation favorable.

En revanche, la spécialisation sera défavorable s'il produit des biens qui sont
de moins en moins demandés ou s'il vend à des zones dont la demande diminue
fortement (mauvaise spécialisation géographique).

d) La contrainte extérieure et la politique commerciale

La notion de contrainte extérieure traduit la dépendance d'une économie à


l'égard des autres économies et peut se définir par l'impossibilité pour certains
pays de concilier une forte croissance et l'équilibre des échanges avec l'extérieur.

En d'autres termes, la contrainte extérieure traduit l'absence d'autonomie


d'une économie qui s'exprime par l'impossibilité d'accélérer la croissance et de
mener une politique économique autonome devant la nécessité d'équilibrer les
échanges extérieurs (biens, services et capitaux).

Quant à la politique commerciale, elle peut se définir comme l'attitude


adoptée par un pays vis-à-vis de ses partenaires en matière d'échanges
commerciaux.

16 SINGI, M. F., Op.cit. pp.11-12


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Théoriquement, il existe deux types de politique commerciale, notamment


la politique commerciale libre-échangiste qui préconisent la liberté du commerce
entre les Nations et la suppression de toutes les entraves aux échanges (droits de
douane, contingentements) ; tandis que les protectionnistes appliquent des
mesures commerciales visant à favoriser les activités nationales et à pénaliser la
concurrence étrangère.

§3. Le commerce international

a) Définition

Par commerce international, il faut entendre l'ensemble des échanges des


biens et services entre les pays. Le commerce international a lieu parce qu'aucun
pays ne dispose de toutes les ressources (matières premières) et facteurs de
production (terre, travail, capital, technologie) sur son propre territoire, et aussi
pour tirer profit des différences de coût de production entre les pays, ce qui
entraine une certaine spécialisation internationale.

« Le commerce international pose des problèmes de financement puis que


chaque pays utilise une monnaie différente. Ainsi, le système monétaire
international a pour but de faciliter les échanges internationaux grâce à l'existence
d'une monnaie internationale (or, dollar, DTS) et grâce aux marchés des changes
qui permettent les conversions des monnaies nationales entre elles ».17

Depuis une vingtaine d'années, l'internationalisation et l'extraversion des


économies se sont accélérées pour plusieurs raisons, notamment le
développement des IDE (Investissements directs étrangers), les mouvements
internationaux des capitaux, la délocalisation des entreprises grâce à l'installation
de filiales des multinationales dans des zones favorables à la production. Les
échanges internationaux des biens et services ont évolué plus vite que la
production mondiale ; et cela grâce aux progrès réalisés dans le domaine
d'informatique, de transport et de télécommunication.

17 AHMED, S. et ALBERTINI, J.M., Lexique économique, éd. Dalloz, Paris, 1995, p.125.
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Les pays sous-développés sont marginalisés dans le commerce international


à cause de leur spécialisation non poussée et leur faible production contrairement
à ceux dit développés.

b) Importance

L'activité et l'emploi ne sont pas seulement les résultats de la demande


interne, ils sont également les résultantes des mouvements de biens, de services et
des capitaux entre l'économie nationale et ses partenaires commerciaux.

L'importance du commerce international dans l'activité économique


mondiale est un fait acquis. Non seulement l'histoire des faits économiques indique
à quel point le développement a été fondé sur le commerce international, mais tout
au long de l'histoire, les relations internationales ont pu être déterminantes dans
les rapports économiques sociaux et humains des Etats.

Au cours de dernier quart de siècle uniquement, on note un quasi


quadruplement du volume des échanges, à un rythme bien supérieur à celui du
volume de la production mondiale pendant la même période.

Le commerce international ne contribue au développement que s'il


contribue à la structuration de l'appareil de production et à la détermination des
structures nationales de production ainsi qu'à la détermination de sa base. Le
commerce international doit être organisé en fonction des techniques choisies
pour la structuration de l'appareil de production et du modèle de consommation
compatible avec la politique de développement.

§4. Evolution du commerce international

De 1720 à 1900, selon les chiffres sur la croissance du commerce et du


produit intérieur brut (PIB) à l'échelle mondiale depuis la révolution industrielle,
l'on a constaté que les exportations ont toujours eu un taux de croissance plus élevé
que le PIB, sauf durant la période 1913-1951. Donc, dans l'ensemble, l'ouverture
au commerce s'est accrue. Ces chiffres démontrent qu'il y aurait une relation entre
la croissance du PIB et l'ouverture au commerce, certains économistes concluent
P a g e | 21

que la croissance a été le moteur de l'augmentation du commerce international,


d'autres au contraire que c'est le commerce qui a joué le rôle moteur.18

« Le grand tournant dans l'histoire du commerce international a eu lieu vers


le milieu du 19e siècle. Il est estimé qu'en terme réels, le commerce s'accrut de
135% entre 1800 et 1840, quadrupla entre 1840 et 1870, doubla entre 1870 et
1900, et augmenta encore de 50% entre 1901 et 1913 »19

La cause principale de cette croissance fut le développement du chemin de


fer qui réduit le coût de transport terrestre entre 85 et 95%. Le transport par voie
de mer devint également meilleur marché. L'amélioration des bateaux réduisait de
moitié les coûts de transport maritimes tandis que des canaux ouvrirent des zones
à la navigation ou réduisirent les distances maritimes.

Par ailleurs, la télégraphie, le développement des banques réduisent les


coûts d'information et de transaction. Ces innovations bouleversèrent le caractère
du commerce international. Jusqu'alors, le commerce était surtout un échange
d'objets précieux (épices, bijoux, textiles, thé, sucre, lingots) dont le rapport poids-
valeur en échange était faible.

Avec la révolution des coûts de transport, le commerce s'étendit à des


marchandises de masses comme les céréales, le charbon, le bois de construction,
l'acier. Ce bouleversement dans la structure du commerce international exposa à
la concurrence internationale des branches d'activités, comme l'agriculture,
traditionnellement sous tutelle des monopoles locaux. Ainsi des régions entières
comme les Amériques, la Russie, l'Océanie et l'Afrique s'ouvrirent au commerce
international.

§5. Cadre institutionnel

Le cadre institutionnel du développement des échanges commerciaux a été


construit essentiellement, autour du GATT devenu aujourd'hui OMC.

18 Jaime de Melo, Jean-Marie GRETHNER, op.cit., p.9


19 Idem, p.9
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En effet, la crise de 1929 a conduit certains pays à prendre des mesures


discriminatoires protégeant leurs économies, notamment le protectionnisme, les
discriminations, les dévaluations en cascades (dumping), le contrôle des changes.
Bref, au cours de cette période, chaque pays a voulu se protéger mais cela a
provoqué l'aggravation et la propagation de la crise. Pour éviter le retour aux
erreurs, de la période 1930-1940, les gouvernements alliés ont jugé nécessaires de
mettre en place des principes d'une coopération devant régir les relations
monétaires après le retour de la paix. Sur le plan des relations monétaires et
financières, il y a eu la création à Bretton Woods le 22 juillet 1944 du FMI et de la
Banque mondiale.20

Quant aux négociations commerciales, elles n'ont commencé qu'en fin 1945
et début février 1946. Le but de ces négociations était double :

La création de l'O.I.C. (Organisation International du Commerce) ;

La réduction immédiate et multilatérale des droits de douane.

a) Le GATT

Le but était de créer l'O.I.C., mais malheureusement cette organisation était


un mort-né à cause de la non-ratification de la charte de la Havane par les pays et
de l'attitude du congrès Américain.

Parallèlement au processus d'élaboration de la Charte de la Havane, les


négociations tarifaires ont abouti à :

La réduction du droit de douane de 30%

La mise en application par anticipation...

En 1945, après avis du congrès Américain, les Etats-Unis invitèrent d'autres


nations à négocier un accord multilatéral de réduction mutuelle des tarifs
douaniers. C'est dans cette optique que d'Avril à Novembre 1947, à Genève, une
rencontre internationale fut organisée afin de mettre sur pied :

20 BOLALUETE, M., Op.cit., p.20


P a g e | 23

1) La charte de l'O.I.C. ou I.T.O. (International Trade Organization) ;

2) Les principes généraux pour un accord général sur les réductions tarifaires
multilatérales ;

3) Les clauses générales sur les obligations immédiates des Etats sur des
mesures tarifaires internes21

Ces négociations ont abouti à la conclusion de l'accord général sur les tarifs
douaniers et le commerce (GATT) signé le 30 octobre 1947. Le GATT est un traité
multilatéral et non pas une organisation. C'est l'O.I.C. qui devrait être une
organisation. C'est la raison pour laquelle on appelle les pays qui ont négociés et
signés l'accord du GATT parties contractantes à l'accord et non membres du GATT.

L'accord du GATT repose sur 4 grands principes contenu dans le code de


bonne conduite commerciale et d'autre part, les exceptions aux règles du jeu.

Le principe de la non-discrimination c'est-à-dire que le commerce est


multilatéral et non discriminatoire. En d'autres termes, abolir les
cloisonnements, les fragmentations de l'espace mondial. Ce principe
contient 3 règles fondamentales du GATT à savoir :

 La clause de la Nation la plus favorisée. C'est l'engagement d'étendre à


toutes les autres nations signataires le tarif le plus bas ainsi que les
conditions les plus favorables appliquées à l'une d'entre elles.

 La règle de la réciprocité. Elle oblige chaque pays à réduire ses


barrières douanières dès l'instant où ses partenaires lui consentent
des avantages ou concessions à peu près équivalentes.

 La règle de l'égalité de traitement. Cette règle interdit la


discrimination entre exportateurs étrangers et producteurs
nationaux.

Le principe de l'abolition des restrictions quantitatives.

21 NTUAREMBA ONFRE, L., Cours de pratique du commerce international, 1ère licence, UNIKIN, p.9, Inédit
P a g e | 24

Le principe de l'interdiction du dumping et de la réglementation des


subventions à l'exportation. Il sied de noter que le dumping est une
discrimination des prix exercée au niveau international par laquelle une
firme exportatrice vend moins cher sur le marché étranger que sur les autres
marchés.

Il existe deux sortes de dumping :

 Le dumping sauvage

 Le dumping permanent

S'agissant du dumping sauvage, il intervient quand une firme effectue une


discrimination temporaire au profit de certains acheteurs étrangers dans le but
d'éliminer certains concurrents et augmenter les prix une fois la concurrence
disparue. Quant au dumping permanent, il se poursuit d'une manière indéfinie.22

Le principe de la consolidation de droits de douanes.

b) L'O.M.C

Il s'est tenu plusieurs round ou négociations pour aboutir à cette


organisation. Cependant, l'Uruguay round, tenue en septembre 1986, nous
intéresse plus parce que cette négociation marque le passage formel du GATT à
l'OMC. La création de l'OMC a été signé à Marrakech le 14 avril 1994, elle est entrée
en vigueur le 1 janvier 1995.

L'OMC se structure comme suite : une conférence ministérielle, un conseil


général composé de 3 sections (marchandises, services et propriété intellectuelle),
un comité du commerce et du développement et plusieurs conseils spécialisés,
(comité de l'Agriculture, organe de supervision des textiles, comité anti-dumping,
organe de règlements des différends) et un Directeur Général assurant l'exécutif.

22 NTUAREMBA ONFRE, L., Op.cit., p.13


P a g e | 25

Malgré la création l'OMC, le GATT existe toujours, non plus comme


institution, mais seulement sous forme d'un simple accord ou traité parce que
l'OMC a repris certains de ses accords.

Notons que le GATT était un traité provisoire, tandis que l'OMC est une
institution mondiale du commerce et qui a intégré même des domaines qui
n'existaient pas dans le GATT à savoir : un accord sur les services et un accord que
sur le droit de propriété intellectuelle qui ont été ajoutés à l'accord sur les biens
existants déjà dans le GATT.

In fine, on peut retenir que le système fondé sur l'OMC apparait en progrès
par rapport à celui du GATT. Les éléments qui montrent ce progrès sont entre
autres :

Le champ ouvert par l'OMC est beaucoup plus important ;

Les avancées en matière de libéralisation ;

L'efficacité de procédure de règlement des différends.

Du point de vue des relations commerciales internationales, la différence


fondamentale entre GATT et l'O.M.C. est la création par cette dernière d'une
procédure de règlement des litiges commerciaux. En cas de litiges, si un compromis
n'est pas trouvé entre les Etats concernés, l'O.M.C. peut, après les rapports
d'experts, condamner un Etat et le frapper au besoin des mesures de rétorsion.

Notons enfin, qu'en 1964 que le CNUCED (Conférence des Nations Unies sur
le Commerce et le Développement) a été créé sous l'égide de l'ONU. Elle apparait à
son origine comme une organisation Anti-GATT, opposé à une libéralisation des
relations commerciales plus équitables entre les pays du nord dits industrialisés et
les pays du tiers monde dit sous industrialisé, mais le résultat reste mitigé.

Elle était considérée à juste titre comme acteur majeur dans l'organisation
et la réglementation du commerce international jusqu'à l'avènement de l'O.M.C.

Après avoir fixé largement épiloguer sur les considérations générales du


commerce international, la section suivante donne un aperçu général sur la RDC.
P a g e | 26

Section 2. Présentation de la RDC

§1. Situation géographique et démographique

La République démocratique du Congo est un pays situé en Afrique centrale.


Il est le deuxième plus grand pays d’Afrique et le 11e plus grand dans le monde par
la superficie terrestre. La RDC a un littoral de 40 km sur l’océan Atlantique, mais
est par ailleurs enclavée. Le pays est souvent désigné par son acronyme, la RDC, ou
appelé Congo (Kinshasa), avec la capitale ajoutée entre parenthèses, pour le
distinguer de l’autre république du Congo, qui est officiellement appelée la
République du Congo et est souvent appelée Congo (Brazzaville).

Géographiquement, la RDC est le plus grand pays d’Afrique subsaharienne,


occupant environ 2.344.858 kilomètres carrés. La majeure partie du pays se trouve
dans le vaste creux du bassin du fleuve Congo. La vaste zone centrale de basse
altitude est un bassin en forme de plateau incliné vers l’ouest, recouvert de forêt
tropicale et sillonné de rivières. Le centre forestier est entouré de terrasses
montagneuses à l’ouest, de plateaux se fondant dans des savanes au sud et au sud-
ouest, et de prairies denses s’étendant au-delà du fleuve Congo au nord. La région
centrale du pays est le bassin central du Congo, qui mesure environ 800000
kilomètres carrés, constituant environ un tiers du territoire de la RDC. Le réseau
du fleuve Congo dessert la majeure partie de la RDC, et son réseau de voies
navigables est dense et uniformément réparti à travers le pays, à trois exceptions
près. La RDC est l’un des six États africains qui chevauchent l’équateur, et c’est le
plus grand État africain qui le traverse.

La population de la République démocratique du Congo (RDC) augmente


rapidement, avec l’un des taux de croissance démographique les plus élevés au
monde, soit 3,19 %. Au milieu de l’année 2020, la RDC comptait actuellement
89,6 millions d’habitants, avec un taux de croissance démographique annuel de
3 %. Le pays devrait dépasser les 100 millions d’habitants en 2024 et doubler sa
population d’ici 2047. La RDC a l’un des taux de fécondité les plus élevés au monde
avec 6,11 naissances par femme, et le taux de natalité de 2019 pour la RD Congo
P a g e | 27

était de 40,6 naissances pour 1000 personnes. L’âge médian en RDC est de 15,6
ans.

La RDC a de nombreux problèmes qui peuvent être exacerbés par une


augmentation rapide de la population. Le pays est en proie à des conflits et manque
de services de santé modernes. En outre, le VIH/sida est un problème majeur, ainsi
que le viol, la traite des êtres humains et le travail des enfants. Il est très difficile
d’obtenir des données fiables sur la population de la RDC en raison des conflits,
mais elle semble être une destination pour de nombreux immigrants, réfugiés et
demandeurs d’asile. Le nombre de ressortissants congolais à l’étranger se situe
entre 3 et 6 millions, dont la plupart vivent en Afrique.

La RDC figure parmi les cinq pays les plus pauvres du monde, avec près de
62 % des Congolais, soit environ 60 millions de personnes, vivant avec moins de
2,15 dollars par jour en 2022. L’indice du capital humain de la RDC est de 0,37, ce
qui est inférieur à la moyenne de l’Afrique subsaharienne de 0,4. Les femmes
congolaises font face à d’importants obstacles aux possibilités économiques et à
l’autonomisation, notamment des taux élevés de violence fondée sur le sexe (VFS)
et de discrimination.

Si la RDC fait des investissements substantiels dans la santé génésique, la


planification familiale et l’éducation des filles, une baisse de la fécondité se
produira probablement, et les enfants seront plus susceptibles d’atteindre.

§2. Cadre institutionnel

Le cadre institutionnel de la République démocratique du Congo est toujours


en développement, et le pays fait face à de nombreux défis à cet égard. La RDC ne
dispose pas encore d’un cadre juridique et réglementaire complet pour la conduite
ordonnée des affaires et la protection des investissements. L’Office congolais de
contrôle supervise les entreprises étrangères engagées en RDC. La RDC est
membre de plusieurs blocs économiques régionaux, tels que la Communauté de
développement de l’Afrique australe, le Marché commun de l’Afrique orientale et
P a g e | 28

australe et la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC). La


RDC a adopté 370 normes harmonisées COMESA.

Il n’existe pas d’agence nationale qui examine les transactions pour des
préoccupations liées à la concurrence ou taux ententes; cependant, en tant que
membre du COMESA, la RDC relève du régime de concurrence adopté par le
COMESA.

Le développement démocratique en RDC est confronté à une myriade de


défis, y compris un héritage d’exploitation et de conflit, le manque d’infrastructures
physiques et de communication, l’extrême pauvreté et la persistance de poches
d’insécurité. La constitution de la RDC prévoit que les ressources naturelles du
pays sont à la disposition de tous les Congolais et que l’État est responsable de leur
gestion. Le secteur minier a été marqué par la corruption, l’ingérence politique
dans les sociétés minières parapubliques, le manque de capacité institutionnelle et
des politiques qui ont limité les investissements non seulement dans l’exploitation
minière, mais dans la valeur ajoutée en RDC. La RDC est candidate à un cadre
juridique nouveau ou substantiellement révisé pour les terres, en particulier les
terres utilisées pour l’agriculture. Le système actuel offre peu de sécurité aux
propriétaires fonciers et ne favorise pas une utilisation productive et durable des
terres.

§3. Etat de la Production nationale

Dans ce tableau ci-dessous, nous avons essayé de relever les principales


productions de la RDC qui ont fait l'objet des exportations durant les années citées.

Tableau 1. Volume de production


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Unité 2017 2018 2019 2020 2021


Production minière et métal
Cuivre t 1 094 638 1 094 638 1 420 386 1 601 208 1 797 836
- GECAMINES t 15 864 18 037 2 974 3,515 2 526
- Partenaires de la GCM et autres t 1 078 773 1 203 611 1 417 412 1 597 693 1 795 310
Cobalt t 82 461 111 358 77 964 86 591 93 011
- GECAMINES t 184 241 1 509 14 339 1 7 397
- Partenaires de la GCM et autres t 82 277 111 117 76 455 72 252 75 614
Zinc t 12 337 1 047 6 134 15 305 16 079
Diamant 1000c 18 891 15 131 18 891 16 560 13 222
- Industriel 1000c 3 488 3 202 3 488 6 484 7 051
- Artisanal 1000c 15 404 11 929 15 404 10 076 6 170
Or brut Kilo 31 586 36 777 31 586 31 501 31 903
Pétrole brut 1000brls 7 536 8 393 8 162 8 737 8 455
Ciment t 899 533 1 169 460 1 382 769 1 284 917 1 557 968
Production énergétique
Eau potable 1000m3 320 993 306 199 285 690 294 910 285 903
Electricité 1000Mwh 9 457 10 561 11 448 12 397 23 148
Télécommunication
Communication téléphonique Mio. Uni. 14 577 15 689 12 508 13 049 15 430
Production agricole d’exportation
Café t 10 332 11 744 12 457 13 963 12 732
P a g e | 30

Cacao t 5 148 16 342 27 257 38 492 12 732


Caoutchouc t 1 293 14 914 27 257 38 492 58 238
Huile de palme t 13 356 13 356 13 999 16 377 46 975
Huile de palmiste t 1 358 1 358 1 345 6 216 19 934
Bois grumes M3 134 849 196 220 248 065 250 133 106 977
Bois sciés M3 24 682 36 572 39 971 37 093 34 741
Production manufacturière
Farine de froment t 240 612 213 107 203 302 194 945 204 936
Boissons alcoolisées 1000hl 4 464 4 250 4 804 5 396 5 625
Boissons gazeuses 1000hl 2 131 2 088 2 893 2 592 2 619
Manutention 1.000tm 1 657 1 649 1 666 1 832 1 878
Source : Condensé d’informations statistiques N°35-2022, B.C.C.
P a g e | 31

La production nationale de la RDC est constituée de 2 secteurs, des biens et


des services. Le secteur des biens comprend l'agriculture, l'extraction minière,
industries métallurgiques, industries manufacturières, l'électricité et l'eau et enfin
des bâtiments et travaux publics tandis que celui des services est constitué du
commerce de gros et de détail, le transport et communication, services marchands,
services non marchands, droits et taxes à l'importation.

Le secteur agricole de la RDC n'est pas développé comme dans d'autres pays.
Ainsi, il ne peut pas contribuer considérablement dans la production nationale. Au
regard de ce tableau ci-haut, seul le secteur dans l'extraction minière est le plus en
vue suite à son apport dans la balance commerciale congolaise.

Entre 2017 et 2021, nous pouvons déceler à titre exemplatif une


augmentation de 64 pour l’extraction du cuivre soit de 1 094 638 tonnes à
1 797 836 tonnes.

Il sied de noter que le secteur de transport et communication est en plein


essor en RDC par rapport aux années antérieures, suite à l’expansion de la
couverture réseau dans l’étendu du pays.

Tableau n°2 : Evolution de la croissance économique


P a g e | 32

2017 2018 2019 2020 2021

Produit intérieur brut (à prix courants)

- En milliards de CDF 55 676.1 77 180.5 85 314.1 90 181.0 110 114.7


- En milliards d’USD 38.0 46.9 50.4 48.7 55.4

P.I.B./Habitant (en USD courants) 467.1 557.8 581.0 544.0 600.0

P.I.B. (à prix constants de 2005)

- En milliards de CDF 11 461.6 12 128.8 12 660.6 12 880.3 13 678.9


- En milliards d’USD 24.2 25.6 26.7 27.2 28.9

P.I.B./Habitant (en USD constant de 2005) 297.2 304.5 307.90 303.55 312.96

Taux de croissance du P.I.B. (en ) en prix


3.7 5.8 4.3 1.9 6.3
constants de 2005

Taux de croissance du P.I.B./habitant (en ) en


-0.9 2.5 1.1 -1.4 3.1
prix constant de 2005

Source : Condensé des informations statistiques N°35-2022, B.C.C.


P a g e | 33

D'après le tableau n°2, de 2017 à 2021, le Produit Intérieur Brut/hab. à prix


courant est passé de 467,1 USD à 600 USD soit une nette augmentation de sa valeur
de 28,45% c'est-à-dire la distribution du revenu national, durant cette période a
fortement enrichi la population congolaise.

Cette amélioration dans la répartition du revenu national implique la hausse


du pouvoir d'achat de la population. De 2017 à 2021, la RDC a connu augmentation
de la production intérieure soit de 38 milliards d’USD à 55,4 milliards d’USD, ou
encore une hausse de 45,8%. Mais il sied de noter que l’année 2020 avec
l’avènement du COVID-19, les économies des pays ont été touchées et la
République Démocratique du Congo n’y a pas échappée avec une baisse à 48,7
milliards d’USD soit une variation négative de 3,3% entre 2019 et 2020.

Avant de s'intégrer dans l'économie mondiale, une économie nationale doit


d'abord s'asseoir sur des assises solides, sur un cadre macro-économique très fort
lui permettant de ne pas subir les effets néfastes de la mondialisation des
économies.

En définitive, nous retenons que la pratique du commerce international fait


appel au respect de certaines normes structurelles et organisationnelles dont on
ne peut se passer. Hier, le commerce international était moins organisé qu'il ne l'est
aujourd'hui, étant donné que c'est un vecteur important du développement des
Etats si on arrive à y gagner des parts importantes de marché. Pour y arriver, nous
avons démontré théoriquement l'importance de la spécialisation ainsi que celle de
la compétitivité tant des unités de production que des produits exportés.

Cela étant après avoir dressé un aperçu général sur le commerce


international, dans le chapitre suivant, nous présenterons la Banque Centrale du
Congo, cadre choisi pour notre étude de l’économie congolaise dans son approche
sur le commerce international.
P a g e | 34

CHAPITRE II. PRESENTATION DE LA BANQUE CENTRALE DU


CONGO (B.C.C. en Sigle)

Dans ce chapitre, nous nous proposons de présenter la Banque centrale du


Congo dans la mesure où elle représente l’autorité monétaire qui a la charge de la
stabilité de la politique monétaire appropriée.

Ainsi, il est question de sa situation géographique, son aperçu historique, sa


mission, son administration, structure et organisation.

Section 1. Objet et situation géographique23

La Banque Centrale du Congo est une institution de droit public dotée de


personnalité juridique et investie de la mission de veiller au développement de
l’économie nationale et maintien de la stabilité monétaire.

Descendue de la BC Congo-Belge et Rwanda, Burundi, la Banque centrale du


Congo est régie par la loi n° 05/2005 du 07 mai 2002, relative à sa constitution, à
son organisation et à son fonctionnement.

Elle est située au numéro 563 du Boulevard TSHATSHI à Kinshasa/Gombe.


La B.C.C. est entourée par le Ministère des Affaires Etrangères, le Ministère de la
fonction publique, le Palais de la Nation, l’Institut Supérieur pédagogique de la
Gombe et la Nonciature Apostolique. La personne monade ainsi abordée, il
conviendrait que l’on s’attèle à présenter son historique, ses missions et sa
structure.

Section 2. Aperçu historique de la Banque Centrale Du Congo24

L’évolution de la B.C.C. dans le temps est intimement liée à celle de notre


pays et nous pouvons diviser l’histoire de Banque Centrale du Congo en quatre
périodes :

- La période précoloniale ;

23
Rapport annuel de la B.C.C., 2009, pp 40-45.
24
Rapport annuel de la B.C.C., 1970, pp 20-30
P a g e | 35

- L’Etat indépendant du Congo ;

- La période coloniale ;

- Et celle de l’après indépendance.

§1. Période précoloniale (1885)

A cette époque, on ne peut parler de l’existence d’une banque centrale pas


plus que celle d’une activité bancaire au sens moderne du terme.

Néanmoins, à côté du troc qui était le moyen de d’échange le plus rependu,


on pouvait noter la présence de certains métaux comme le cuivre travaillé et utilisé
comme monnaie.

De même, certaines personnes de par leur statut social ou leur rôle dans la
société se voyaient confiées la garde de certains biens sous forme de dépôt ; les
individus ont besoin de financement pouvaient s’adresser auprès de ces personnes
qui étaient généralement de forgerons voir des sorciers.

§2. Etat indépendant du Congo (1885 – 1908)

A la conférence de Berlin de 1885, qui occasionna le dépeçage de l’Afrique


par les grandes puissances, le Congo fut érigé en Etat Indépendant et cédé comme
propriété au Roi Léopold II de la Belgique.

Le 27 juillet 1887, le monarque décrète alors la création du franc Congolais


qui avait la même valeur que le franc belge et qui devait circuler et faciliter les
échanges dans le nouvel Etat. Le franc congolais était défini comme la 3100e partie
d’un kilogramme d’or au titre de 9/10. Evidemment, le Roi va tolérer la coexistence
de deux régimes monétaires, traditionnelle et moderne.

En 1908, à la suite à des nombreuses difficultés de gestion de ce territoire


immense, 80 fois plus grande que la Belgique et suivant des atrocités commises par
l’autorité royale, le Congo fut alors cédé à la Belgique sous la dénomination Congo-
Belge.
P a g e | 36

§3. Période coloniale (1908 – 1960)

Bien que rattachée à la Belgique, le Congo va jouir, grâce à la charte coloniale,


d’une autonomie financière.

Le développement des échanges commerciaux pousse le colonisateur à créer


la banque du Congo Belge, le 11 Janvier 1909 ; celle-ci est la première Banque
commerciale privée, la filiale de la Société Générale, elle sera chargée, entre autre,
d’organiser la circulation fiduciaire dans la colonie.

Le 07 juillet 1911, une convention signée entre le gouvernement de la


colonie et la banque Centrale du Congo Belge octroie à cette dernière le privilège
d’émission dans la colonie pour une période de 15 ans renouvelable.

En 1927, la banque du Congo Belge voit son privilège d’émission renouvelé


avec extension au Rwanda–Urundi. En effet, après la défaite de l’Allemagne à la
première guerre mondiale, ses colonies sont confisquées par les vainqueurs. Le
Rwanda–Urundi revient alors à la Belgique.

En 1951, c’est la création de la banque Centrale du Congo belge et du


Rwanda–Urundi (B.C.C.-BRU), en l’occurrence de la banque Belge d’Afrique B.B.A.
(1927) et la Société Congolaise de banque (1950) sont installées au Congo. Elles
deviendront respectivement l’U.B.C. et la B.C.C.E

La B.C.C.-BRU en tant que banque publique, devait travailler dans le sens de


la politique économique de la colonie (développement économique plein – emploi,
stabilité monétaire de l’étalon…).

§4. Banque Centrale de la République Démocratique du Congo

Le 15 novembre 1960, une convention de liquidation de la B.C.C.-BRU est


signée à New York, en marge du contentieux Belgo–Congolais consécutif à la
décolonisation le 30 juin 1960.

Il faut signaler que le 03 octobre 1960, il avait été créé le conseil monétaire,
sur les propositions du Fonds Monétaire International. Ce Conseil avait pour
mission de préparer la structure de la future banque nationale du Congo.
P a g e | 37

Le 03 février 1961, la Banque Nationale du Congo est créée mais elle


n’ouvrira ses portes que le 22 juin 1964, compte tenue de nombreux problèmes
politiques et structurels qui se posaient au pays en ce temps-là ; sécessions
Katangaise et Kassaïenne, absence des cadres compétents pour prendre la relève
du colonisateur, etc…

Le 22 juin 1967, modification des statuts de la banque qui clarifient ses


missions :

- Banque de l’Etat ;

- Banque des banques ;

- Prosecteur de l’épargne publique ;

- Exécution de conventions multilatérales et bilatérales ;

- Gestion de réserves de change et réserves en or de la République.

Cette date marque également lé création du Zaïre-monnaie. On peut


constater que les statuts d’émission sont restés plus ou moins stables en ce qui
concerne ses missions fondamentales. Cependant, la tutelle de notre banque a été
tantôt confiée au Ministère des finances, tantôt à la Présidence de la République et
cela devant le mutisme de ses statuts, situation qui a perduré jusqu’à une époque
récente.

Notons cependant qu’en juillet 1979, la RDC (Zaïre) conclut un programme


de stabilisation avec le FMI. A la fin de la même année, une démonétisation des
deux plus grosses coupures du Zaïre–monnaie intervient.

Pour remettre de l’ordre dans l’économie, permettre le retour des pédalions


de la banque vers des mécanismes officiels, le FMI ; va administrer un certain
nombre de remèdes, entre autres :

1) Garantir l’autonomie de la B.C.C. vis-à-vis du politique conformément à ses


statuts ;
P a g e | 38

2) Désigner un Directeur du FMI, pour conduire la politique monétaire et


notamment la gestion des réserves de change ;

3) Instaurer une politique de taux de change flexible (création des marchés


monétaires) et interbancaire de devise, libération des prix et rigueur dans
la gestion du budget (1983).

A partir de 1987, la gestion du pays ne permet pas de tenir les engagements


pris avec le FMI « on ne mange pas la rigueur », s’exclame le Président MUBUTU, ce
qui provoqua la rupture avec cette institution de Breton-Wood.

Avec l’avènement de la démocratie en 1990, la Banque Centrale va connaitre


encore d’autres mutations, en 1991, par exemple une modification des statuts de
la Banque du Zaïre démet le Conseil d’administration, clarifie les rapports entre la
banque et le gouvernement. La banque élabore sa politique monétaire en accord
avec la politique économique du gouvernement, elle peut en outre, acheter et
vendre des matières précieuses pour améliorer sa trésorerie. Cette période de
perturbation politique s’accompagne également de perturbation monétaire qui
place la banque au centre des débats entre politiciens : démonétisation de fait de
certaines coupures du Zaïre–monnaie (nouveau – Zaïre), inflation à 4 chiffres,
succession de 5 gouverneurs à la tête de la banque en 4 ans.

En 1995, des efforts sont entrepris pour remettre un certain ordre dans
l’économie et une réconciliation conditionnelle est annoncée avec le FMI.

En 1997, une révolution politique emporte les exécutions et l’institut


d’émission est secoué. Un changement est alors opéré à la tête de la banque
centrale restée vacante, et timidement, les négociations reprennent avec les
instituts de Breton-Wood.

Une restructuration de la banque et celle du système bancaire dans son


ensemble conduisent à la liquidation de plusieurs banques commerciales, tandis
que la banque centrale demeure sous la coupe de l’autorité politique.

Une réforme monétaire est planifiée et excédée avec des mesures tendant à
la réglementation du taux de change ; le franc congolais flotte.
P a g e | 39

En 2002, les statuts de la banque sont revus et deux innovations importantes


sont apportées, l’indépendance de la banque dans la conduite de la politique
monétaire et l’interdiction à l’émission de consentir des avances au trésor.

On peut penser à une véritable indépendance de la banque, cependant, dans


les faits, cette indépendance concédée, alliée au mode de désignation des
gestionnaires de la banque et à l’insuffisance des ressources de cette dernière pour
son fonctionnement, la placent dans une position de dépendance et surjection
permanentes vis-à-vis du pouvoir politique.

La Banque Centrale devrait donc mener des réflexions en vue d’accroitre ses
ressources financières, et s’imposer par sa technicité, sa rigueur et sa compétence.

Voici la liste des différents gouverneurs qui se sont succédé à la tête de


l’institut d’émission et qui, chacun a sa manière, ont marqué par leur personnalité,
l’histoire de la Banque Centrale :

1. Albert NDELE : 1961- 1970 ;

2. Jules Fontaine SAMBWA : 1970- 1977 ;

3. BOFOSA W’AMBEA NKOSO : 1977- 1979;

4. EMONY MONDANGA : 1979- 1980;

5. Jules Fontaine SAMBWA : 1980- 1985;

6. Pierre PAYPAY WA SIAKASSIGHE : 1985-1991;

7. NYEMBO SHABANI : 1991-1993;

8. BUHENDWA BWA MUSHABA : 1993- 1994;

9. Godefroid NDIANG KABUL : 1994- 1995;

10. DJAMBOLEKA LOMA OKITO : 1995-1997;

11. Jean-Claude MASANGU MULONGO : 1997- 2O13

12. MUTOMBO MWANA NYEMBO : 2O13- 2021

13. KABEDI MALANGU : 2021 à nos jours


P a g e | 40

Section 3. Missions de la B.C.C.

L’histoire de la B.C.C. est marquée par des turbulentes périodes de poussée


inflationniste qui ont aggravé la détérioration du tissu économique et dépouillé les
différentes monnaies nationales de leur fonction essentielle et de leur valeur au
profit des devises étrangères.

Eu égard à cette situation, il incombait au gouvernant (le pouvoir exécutif)


de responsabiliser les différentes institutions économiques du pays, la B.C.C.
notamment, à exécuter les différents volets de politique économique du pays.

Conformément aux dispositions de la loi n°005/2002 du 07 mai 2002, la


B.C.C. est chargée de définir et de mettre en œuvre la politique monétaire du pays
dont l’objectif primordiale est d’assurer la stabilité du niveau général des prix, en
d’autres termes de contenir l’inflation.

Pour atteindre son objectif, la B.C.C. jouit de l’indépendance d’action, c’est-à-


dire, elle applique cette politique sans injonction du gouvernement de la
République Démocratique du Congo.

Il sied de relever que cette politique monétaire n’est pas élaborée de façon
isolée, elle s’effectue dans le cadre de la politique économique générale qui vise
notamment :

1) La croissance économique,

2) Le plein emploi ;

3) L’équilibre du commerce extérieur.

Dans cette perspective, la B.C.C. soutient cette politique économique, sans


préjudice de son adjectif primaire qui est la stabilité du niveau général des prix et
joue en même temps le rôle de sensuelle de gouvernement en matière
économique, monétaire et financière en émettant des avis ou des conseils sut toute
décision ou mesure que le gouvernement envisage de prendre.
P a g e | 41

De ce fait, la politique monétaire de la B.C.C. revêt d’un double volet, le volet


change et le volet crédit, d’où, on parle de la politique de change et de la politique
de crédit.

§1. Politique de change

Il s’agit de la réglementation des opérations sur les devises étrangères


décidée par la B.C.C.. Elle participe de ce fait à la négociation de tout accord
international comportant les modalités des paiements, il importait de retenir que
de dispositif réglementaire en matière de change est destiné à limiter ou à interdire
certaines opérations susceptibles de nuire à la stabilité des changes.

Mis à part la réglementation, la B.C.C. détient et opère les réserves officielles


de change du pays aux fins d’assurer d’une part la stabilité externe de la monnaie
nationale et d’autre part de rencontre les engagements en devises du
gouvernement. Ce surplus, en attendant son affectation, est placé auprès des
correspondants étrangers ou détenus sous forme de porte – feuille titre et
rémunérée, c’est-à-dire, il produit des intérêts.

§2. Politique de crédit

En matière de crédit, cette politique vise à réguler l’expansion du crédit de


manière à contrôler le rythme de l’évolution des prix.

Ainsi, la B.C.C. a mis en place un dispositif de la gestion du crédit. Il s’agit de


la politique de refinancement de la banque centrale, et du contrôle de liquidité
bancaire à travers les billets de trésorerie ainsi que la réserve obligatoire ; notons
que le mécanisme de la capacité de financement a été abrogé.

§3. Autres missions de la B.C.C.

Dans le sens de son objectif principal qui est d’assurer la stabilité du niveau
général des prix, la B.C.C. accomplit également d’autres missions qui concourent à
la réalisation de cette mission. A cet effet, elle est appelée à :

 Promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de compensation et ce


paiement ;
P a g e | 42

 Elaborer la réglementation et superviser les établissements de crédits et


d’autres intermédiaires financiers ;

 Promouvoir le développement des marchés monétaires et financiers ;

 Emettre sur le territoire national les billets et pièces de monnaie ayant cours
légal ;

 Jouer le rôle de banquier et de caissier de l’Etat.

Section 4. ADMINISTRATION DE LA B.C.C., STRUCTURE ET ORGANISATION

La B.C.C. exerce toutes les fonctions d’une banque centrale et bénéficie des
droits et prérogative qui y sont généralement attachés. Ainsi, elle est administrée
et gérée par deux types d’organes :

 Les organes statutaires ;

 Les organes administratifs.

§1. Organes statutaires de la B.C.C.

La loi n° 005/2002 du 07 mai 2002 relative à la constitution et au


fonctionnement de la B.C.C., adoptée par l’assemblée constituante et législative du
parlement de transition et promulguer par le président de la république met en
place trois organes statutaires, à savoir :

1) Le conseil de la banque, organe suprême d’administration ;

2) Le gouverneur ; organe de gestion ;

3) Le collège des commissaires aux comptes, organes de contrôle.

a) Le Conseil de la banque

C’est l’organe suprême qui a le pouvoir le plus étendu pour concevoir et


orienter la politique de la banque. Il prend tout acte intéressant la banque,
notamment :

1) La définition et la mise en œuvre de la politique monétaire ;

2) La réglementation du crédit et du change ;


P a g e | 43

3) Le transfert éventuel du siège social de la B.C.C. et tout autre lieu ;

4) L’établissement ou la suppression des directions provinciales et agences


autonomes ;

5) L’élaboration du budget et l’établissement des comptes annuels ; La


définition du statut des agents, en particulier les conditions de travail et la
durée de service de tous les membres du personnel.

Le Conseil de la banque est composé de sept membres, à savoir :

1) Le Gouverneur ;

2) Le Vice-Gouverneur ;

3) Cinq expert appelés « Administrateurs».

Les Administrateurs, dont le Directeur de la trésorerie, sont nommés et


relevés de leurs fonctions par le Président de la République et leur mandat est de
trois ans renouvelable.

b) Le Gouverneur

Le Gouverneur est nommé et relevé de ses fonctions par le Président de la


République, son mandat est de 5 ans renouvelable une fois. Le gouverneur réunit
le conseil au moins une fois par trimestre ; à la demande motivée de deux membres
du conseil, il est tenu de convoquer le conseil dans un délai de 5 jours.

Le Gouverneur dirige la banque. C’est lui qui prépare et met en œuvre les
actes du conseil de la banque. Il dispose de tous les pouvoirs nécessaires pour
assurer la gestion courante de la Banque. Il détermine les directives de cette
gestion et en surveillant l’exécution.

En outre, le Gouverneur représente la banque dans ses rapports et relations


avec les tiers, y compris le gouverneur et en cette qualité, il dispose des pouvoirs
suivants :

 Signer seul les billets et les titres de valeur émis par la B.C.C., les rapports
annuels, les bilans et le tableau de formation des résultats ;
P a g e | 44

 Signer conformément aux statuts des agents, les actes d’engagement, de


promotion et de licenciement du personnel ;

 Représenter la banque en justice ;

 Déléguer les pouvoir qui lui sont conférés à des fonctionnaires de la banque
;

Le Gouverneur tient le conseil régulièrement informé, au moins une fois par


trimestre, de l’évaluation de la situation monétaire du pays et du mouvement des
postes du bilan de la banque.

Dans l’exercice de ses fonctions, le gouverneur est assisté par deux vice–
gouverneurs qui exercent les fonctions qui leur sont déléguées par le Gouverneur.
En cas d’absence ou empêchement de ce dernier, les Vice–Gouverneurs le
remplacent.

Nul ne peut être nommé Gouverneur s’il n’est congolais de mère et de père.
Le Vice-Gouverneur est nommé et relevé de ses fonctions par le Président de la
République et son mandat est de 4 ans renouvelable une fois.

1) Le cabinet de la haute direction : Il est composé des experts et conseils du


Gouverneur et de deux vice-gouverneurs.

2) Les directions : la B.C.C. comprend les directions générales au niveau du


siège, notamment :

 Direction des analyses économiques ;

 Direction de la recherche et des statistiques ;

 Direction des opérations bancaires et de marchés ;

 Direction de l’administration générale ;

 Direction de la trésorerie ;

 Direction de la comptabilité et du budget avec la sous-direction des


approvisionnements

 Direction de l’informatique ;
P a g e | 45

 Direction des ressources humaines ;

 Direction de la surveillance des intermédiaires financiers ;

 Direction de l’audit interne ;

 Direction de l’organisation et planification ;

 Direction juridique ;

 Directions provinciales (8) et les agences autonomes (5) ;

 Bureau de représentation de Bruxelles

 Sous-direction de la sécurité

 Direction de la coordination du réseau des entités provinciales

 Centre Hospitalier

c) Collège des commissaires aux comptes

Le collège des commissaires aux comptes est composé de 3 commissaires


aux comptes qui ont pour mission principale de contrôler les opérations
financières de la banque. Les commissaires aux comptes sont nommés et le cas
échéant relevés de leurs fonctions par le Président de la République, sur
proposition du Ministre des finances. Leur mandat est de 2 ans renouvelable une
fois.

En collège ou séparément, ils ont le droit de vérification de tous les actes et


documents de gestion de la B.C.C.. Leurs rapports (résultats) de juges utiles sont
soumis au Président de la République, au Gouvernement et au conseil de la banque.

§2. Organes administratifs de la Banque

Outre le siège et le bureau de représentation de Bruxelles, le réseau


d’exploitation de la B.C.C. compte actuellement 10 directions provinciales et 19
agents autonomes repartis de la manière suivante :

a) Structures de la B.C.C.

L’organigramme de la B.C.C. se représente comme suit :


P a g e | 46

1) Le Conseil de la banque ;

2) La Haute direction ;

3) Le Gouverneur ;

4) Les Vice-Gouverneurs ;

5) Les Directions.

Nous voici au terme de ce deuxième chapitre portant sur la présentation de


la Banque Centrale du Congo qui nous a servi de champ d’investigation et
d’obtention de données qui nous ont servi à rendre aisé la rédaction de notre étude

b) Organigramme de la B.C.C.
P a g e | 47
P a g e | 48

CHAPITRE III. ANALYSE CRITIQUE DE LA PART DE LA RDC


DANS LE COMMERCE INTERNATIONAL

Dans ce chapitre, nous avons décrites de quoi est constitué la base


l'économie congolaise ainsi que la valeur et le volume des transactions à
l'internationale. Cette partie comprend 5 sections, la première aborde la base de
l'économie congolaise, la deuxième porte sur l'import-export, la troisième
l’évolution récente du commerce international ainsi que celle des termes
d’échange en RDC, la quatrième porte sur une analyse critique de la part de la RDC
dans le commerce international et enfin la dernière sur la proposition de pistes de
solutions pour faire face aux problèmes y référant.

Section 1. Base de l’économie de la République Démocratique du Congo

L'économie congolaise est une des économies les moins compétitives


d'Afrique. Elle occupe, en 2023 selon la Banque mondiale, la 183ème position sur
190 pays listés sur la liste des pays du monde considérés d'après leurs capacités à
offrir de réelles facilités de faire des affaires.25

Après une période de relatif dynamisme économique, la République


démocratique du Congo a subi une sévère dépression entre le milieu des années
1980 et le milieu des années 2000 liée à une gestion marquée par la corruption,
puis aux guerres civiles qui ont ravagé le pays.

Dans ce chapitre, nous allons présenter le tableau synthétique de la situation


économique de la RDC de 2017 à 2021. Pour ce faire, nous avons choisi quelques
variables clés susceptibles de refléter en grande ligne, le comportement de
l'activité économique de la RDC durant cette période. Nous allons tour à tour
analyser : la structure de l'économie congolaise du point de vue de ses
caractéristiques notamment celle de la production (PIB).

Pendant des décennies, l'objectif principal des dirigeants de la RDC


consistait en l'exploitation des ressources naturelles et la recherche d'une

25 https://www.archive.doingbusiness.org/fr/rankings
P a g e | 49

économie de rente, indépendamment des conséquences économiques pour le pays.


Le résultat de cette politique a été un déclin continu de la croissance de l'économie.

Durant les années 1980, le taux de croissance moyen était très modeste 1.8%
par an, passant à 5,1% dans les années 1990. Le revenu par personne est tombé à
110 US en 2003. C'est seulement après la fin de la guerre que des réformes
économiques ont été sérieusement envisagées, l'économie a été stabilisée et la
tendance négative du PIB redressée.

Quid de la Croissance du PIB réel26

Depuis 2017, le secteur transport et télécommunications connait une


dynamique assez positive, notamment suite à d'importants investissements
directs étrangers dans la téléphonie mobile. Le gouvernement, les organismes
internationaux ainsi que le secteur privé, se sont engagés dans la réhabilitation du
des infrastructures tant routières que de communication.

Le secteur minier a bénéficié de l'introduction d’un nouveau protocole


d'accord sur les mines en la date du 09 Mars 2018 modifiant et complétant l’ancien
code minier du 11 Juillet 2002, qui avait libéralisé le commerce de diamants et
éliminé le monopole de la Gécamines. La réforme de ce secteur par l’ouverture aux
partenaires privés a permis l’attrait en RDC de plusieurs filiales de grandes
multinationales telles que : TENKE FUNGURUME MINING, KIBALI GOLD, ASHANTI
GOLDFIELD…

Le secteur Energétique (précisément l'électricité) se remet lentement, en


raison d'un besoin énorme et continu en investissement pour mettre à jour les
unités productives existantes. Dans ce domaine, la RDC a un énorme potentiel. En
dépit du potentiel énorme que regorge le pays, une bonne partie du territoire
demeure sans électricité à cause de la vétusté des installations ainsi que du manque
de nouveaux investisseurs dans ce secteur, ce qui fait que le taux d’électrification
du pays faible, soit environ 9,6 du pays.

26 https://www.investindrc.cd
P a g e | 50

La croissance du secteur agricole a été lente parce que l'agriculture


commerciale a presque entièrement disparu et la croissance de l'agriculture de
subsistance est faible, freinée par l'absence de marché, les infrastructures
insuffisantes, le manque de crédit et les prix élevés d'engrais et des graines.

Quid de la Croissance économique par secteur27

Le secteur industriel est dans un état de développement très lente mais le


gouvernement tend petit à petit à y remédier en dotant le pays d’un tissu industriel
dynamique, compétitif… le processus de lancement déjà en cours de la zone
économique spéciale pilote de Maluku en est la preuve.

Le dynamisme du secteur productif a été généré par le secteur privé car le


gouvernement a réduit sa présence dans l'économie, suite au protocole
d'investissement, au protocole d'accord sur les mines et autres instruments, mais
aussi et surtout à cause de la faible capacité de production des unités publiques.

Le secteur privé, néanmoins, fait face à quelques contraintes structurelles


qui rendent difficiles son fonctionnement sur le marché, diminuant sa contribution
potentielle au développement économique de la RDC.

Le secteur financier de son côté ne soutient pas les activités du secteur privé.
Les rares banques commerciales privées préfèrent octroyer des prêts à court
terme et à haut taux d'intérêt, créant des conditions difficiles pour les
entrepreneurs de financer l'investissement à long terme.

Le secteur financier de la RDC est trop faible et les instruments financiers


sont trop peu nombreux pour répondre aux besoins du secteur privé. Les faibles
infrastructures physiques ajoutent des coûts de fonctionnement au processus
productif. Les représentants du secteur privé estiment que sans ces contraintes,
l'économie pourrait grandir plus rapidement.

Tableau n°3: Indicateurs macroéconomiques

27 https://www.investindrc.cd
P a g e | 51

Variation
Déflateur du
Années Estimations au prix de 2005 Estimations à prix courants du PIB Déflateur
2005=100(d) du PIB en

En En Variations En Variations
Indice En millions Indice
millions de millions annuelles millions annuelles
2005=100 de CDF 2005=100
CDF d’USD en  d’USD en 
2017 11 461 614,2 24 191,8 202,1 3,7 55 676 093,1 37 980,6 981,9 48,4 485,8 43,1

2018 12 128 808,6 25 600,1 213,9 5,8 77 180 538,7 47 568,2 1 361,2 38,6 636,3 31,0

2019 12 660 600 26 722 223 4,3 85314148 51776 1505 11 674 6

2020 12 880 314,6 27 186,2 227,2 1,9 90 181 047,8 48 642,0 1 590,5 5,7 700,1 3,9

2021 13 682 723,2 28 879,9 241,3 6,2 110 179 745,8 55 383,7 1 943,2 22,2 805,2 15,0

Source : Rapport annuel 2021, B.C.C.


(d) : le déflateur du PIB est un indicateur économique permettant de mesurer l’inflation dans une économie. Il se calcule en
suivant cette formule : 𝐷é𝑓𝑙𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟 = × 100 , avec le Prix nominal comme valeur du PIB mesurée aux prix de l’année
é
courante (incluant donc les effets de l’inflation et de la déflation) et le PIB réel comme valeur du PIB aux prix d’une année de
référence (à prix constants).
P a g e | 52

§1. Production interne

Les économies africaines possèdent des structures qui les distinguent


d'autres économies dite sous-développée comme celle de l'Amérique Latine ou de
l'Asie du Sud-Est. Elles sont caractérisées par la prédominance des secteurs
primaires et tertiaires et l'absence de véritable industrialisation, l'absence des
relations intersectorielles, la dépendance extérieure et les forts taux de croissance
démographique.

Ainsi, l'économie sous-développée en voie de développement apparaît


comme un processus évolutif, caractérisé essentiellement par le désajustement
fondamental et totalement nouveau entre la croissance démographique et la
stagnation relative des ressources, et caractérisé secondairement des
épiphénomènes non-permanents.

L'économie congolaise quant à elle, est essentiellement extravertie c'est-à-


dire elle produit localement des matières premières à l'état brut pour exporter et
d'autre parts, elle dépend plus des importations de biens de consommations
(produits manufacturiers, énergétiques, agricoles et industriels) qu'elle peut elle-
même produire si les moyens et programme cohérent y sont consentis.

En 2001, la RDC a mis en oeuvre un programme de stabilisation du cadre-


économique dénommé Programme Intérimaire Renforcé (PIR) en sigle. Le
programme, élaboré avec l'assistance des services du FMI, avait une double finalité,
à savoir :

- stabiliser le cadre macro-économique en vue de préparer les conditions de


relance économique,
- et favoriser la reprise de la coopération internationale.

Au plan macro-économique, le PIR avait pour objectif ultime de casser


l'hyperinflation. Cette stabilisation était destinée à rétablir les conditions de
rentabilité des investissements par la mise en place d'un cadre susceptible de
sécuriser les biens et les personnes. En ce qui concerne les relations de la RDC avec
le reste du monde, le programme avait visé essentiellement le rétablissement de la
P a g e | 53

coopération avec les institutions de Bretton Woods et les autres partenaires tant
multilatéraux que bilatéraux.

Ce programme a permis la décélération du rythme de dégradation de


l'activité économique observé depuis plusieurs années. D'importante inversion
des tendances ont été enregistrées grâce au PIR qui a débuté au mois de juin. En
effet, le PIB a décru de 1,1% contre 5,5% en moyenne entre 1990 et 2001.

Cependant, après la fin du PIR en 2003, la RDC a renoué encore des accords
multilatéraux et bilatéraux avec ses partenaires traditionnels, ceci l'a emmené à
conclure son deuxième programme dénommé Programme économique du
gouvernement (PEG) en sigle qui avait pour but de restaurer l'autorité du
gouvernement sur l'étendue du territoire national d'un côté, et de l'autre relancer
l'économie du pays par la maîtrise de tous les paramètres du cadre macro-
économique. Ce programme a durée de 2003 à 2006.

La période allant de 2012 à 2021 a été marqué par une rupture entre la RDC
et ses partenaires économiques de Bretton Woods et précisément le Fond
monétaire international. Et c’est depuis 2021, que cette relation a été remise sur la
table avec le nouveau programme triennal 2021-2024 d’une valeur globale de 1,52
milliards de dollars.

Actuellement comme l'indique le tableau n°1, la production interne de la


RDC s'est sensiblement améliorée dans tous les secteurs de production, de la
production minière et métallique, en passant par la production énergétique, la
production agricole jusqu'à la production manufacturière. La relance des activités
industrielles démontre la santé économique du pays.

Globalement, il convient de noter que les résultats de la situation


économique, financière et monétaire en 2021 se sont nettement améliorés ; en
dépit du contexte international difficile marqué par des incertitudes.

Au niveau du secteur réel, la phase d'expansion économique de la RDC s'est


consolidée avec une croissance de l'activité de 6,2 % contre 1,7 % en 2020. Cette
évolution tient essentiellement du dynamisme des activités primaires, notamment
P a g e | 54

la branche « Extraction ». Elle fait suite à la hausse de la demande des produits


miniers impliquant l’accroissement de certains cours des matières premières sur
le marché mondial. Sur le marché des biens et services, le taux d’inflation a été de
5,3 % en 2021 contre 15,8 % en 2020 ; reflétant la bonne coordination des actions
au niveau des politiques budgétaire et monétaire.28

§2. Apports extérieurs29

Durant la période qui allant de 2017 à 2021, la RDC a bénéficié de l'appui


des partenaires extérieurs pour le développement de son économie. Cet apport se
divise en 3 catégories à savoir :

 L'assistance financière

 L'assistance technique ou matérielle

 Les investissements directs étrangers (IDE).

Les ressources encaissées au titre des subventions en provenance des


bailleurs de fonds ont été constituées principalement des donations multilatérales
à concurrence de 1.901,7 milliards de CDF et des donations bilatérales chiffrées à
340,4 milliards en 2021.

L’analyse par poste révèle que, sur l’enveloppe reçue des multilatéraux, la
Banque mondiale a assisté le pays à hauteur de 1.039,6 milliards de CDF, alors que
la Commission Européenne a libéré 225,8 milliards.

En effet, les fonds reçus des multilatéraux ont été orientés principalement
vers « la coopération technique, projets d’investissement et autres » ainsi qu’à «
l’aide alimentaire » pour des montants respectifs de 1.821,4 milliards de CDF et
80,2 milliards.

Au niveau des bilatéraux, le Royaume-Uni et les USA ont contribué


respectivement à concurrence de 42,3 milliards de CDF et 0,5 milliard.

28 Rapport annuel de la Banque Centrale du Congo 2021


29 Idem
P a g e | 55

Les investissements directs étrangers (IDE) en RDC entre 2000 et 2020 ont
atteint un pic dans les années 2003, 2007, 2010 et 2012. Le stock d’IDE est passé
de 1,3 milliard de dollars en 2003 à 14,4 milliards de dollars en 2012 et à 25,6
milliards de dollars en 2019, grâce aux investissements dans le secteur minier et
les industries de téléphonie mobile. 30

Les IDE dans l’activité minière se sont concentrés sur le cobalt, ainsi que sur
le lithium, le nickel et le cuivre qui sont principalement utilisés dans la production
de smartphones et de batteries de véhicules électriques. En 2019, la RDC a
également reçu d’importants nouveaux investissements chinois dépassant 1,5
milliard de dollars, liés à des projets manufacturiers nationaux.

Malgré les défis politiques et économiques posés par la pandémie de Covid-


19 en 2020, les entrées d’IDE ont augmenté de 10,7 % par rapport à l’année
précédente, pour atteindre 1,65 milliard de dollars, grâce à de nouveaux
investissements dans le secteur des télécommunications de la part d’entreprises
multinationales ayant leur siège en Chine, en Égypte, aux EAU et aux États-Unis.
Certains de ces nouveaux investissements ont également pris la forme de projets
d’énergie solaire visant à réduire la dépendance du pays à l’égard des sources
d’énergie non renouvelables. 31

Section 2. Importation, exportation et évolution récente du commerce


extérieur et des termes de l’échange en RDC

§1. Importation

Durant toute la période coloniale, les importations ont été constituées des
biens de consommation, des biens d'approvisionnement et des biens d'équipement
nécessaire à la mise en valeur de la colonie. La politique d'import-substitution
adoptée par les autorités coloniales visait à remplacer certaines importations par
des productions locales. Ce processus de changement dans la structure productive
permet une réduction dans l'offre globale d'une part notable de certaines

30 AGARWAL P., République Démocratique du Congo (RDC) : profil macro-économique et commercial,


Notes de synthèse de l’ODI, 2022
31 Idem
P a g e | 56

importations, surtout dans le domaine alimentaire. Mais cette stratégie connue


plus tôt une limite et le pays continua d'importer des biens intermédiaires et des
biens d'équipements, ainsi que d'ailleurs certains biens de consommation.

L'importation a joué un rôle crucial pour répondre aux demandes


croissantes de la population congolaise. Le pays dépend des importations de divers
biens, y compris les aliments, les machines, les produits pétroliers et les biens de
consommation. Pour faciliter l'importation, le gouvernement a mis en œuvre des
politiques visant à rationaliser les procédures douanières, à réduire les obstacles
au commerce et à promouvoir les investissements étrangers.

L'un des principaux développements dans le secteur des importations de la


RD Congo a été l'amélioration des infrastructures, en particulier des réseaux de
transport. Le gouvernement a beaucoup investi dans des projets de réhabilitation
et d'expansion des routes, améliorant la connectivité entre les grandes villes et les
pays voisins. Cela a conduit à une circulation plus efficace des marchandises, à une
réduction des coûts de transport et à une augmentation de l'efficacité commerciale.

En outre, des efforts ont été déployés pour moderniser et numériser les
processus douaniers, ce qui a conduit à un processus de dédouanement plus fluide
pour les marchandises importées. La mise en œuvre de systèmes électroniques,
tels que le système automatisé de données douanières (ASYCUDA), a accéléré les
procédures douanières, réduisant le temps et la paperasserie liés à l'importation
de marchandises.

Comme le montre le tableau n°4, les importations congolaises sont


essentiellement composées des biens de consommation, de l'énergie, de matières
premières et semi-produits, de biens d'équipement et d'autres biens.

Tableau n°4. Structure des importations (en millions d'USD)


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2017 2018 2019 2020 2021


Valeur  Valeur  Valeur  Valeur  Valeur 
BIENS DE CONSOMMATION 3 144,1 27,7 3 555,2 23,7 3 042,5 23,5 2 898,9 24,4 4 768,0 26,1
Alimentations et boissons 1 725,3 15,2 1 918,8 12,8 1 645,1 12,7 1 608,2 13,6 3 156,0 17,3
Tabacs, textiles et habillements 1 418,8 12,5 1 636,4 10,9 1 397,4 10,8 1 290,7 10,9 1 611,9 8,8
ENERGIE 62,2 0,5 1 108,6 7,4 1 134,1 8,8 1 121,4 9,5 1 685,4 9,2
Produits chimiques et colorants 57,9 0,5 776,8 5,2 742,8 5,7 732,5 6,2 739,5 4,1
Autres instruments et appareils 4,3 0,0 331,8 2,2 391,2 3,0 388,9 3,3 945,9 5,2
MATIERES PREMIERES ET SEMI-PRODUITS 2 898,5 25,6 3 187,6 21,3 2 900,7 22,4 2 644,2 22,3 3 576,0 19,6
Cuir, Caoutchouc et ouvrages en 823,4 7,3 884,3 5,9 839,1 6,5 756,5 6,4 802,2 4,4
caoutchouc
Produits chimiques, colorants et autres 881,4 7,8 292,4 2,0 306,6 2,4 291,0 2,5 888,0 4,9
Agriculture, matériaux de construction et 1 193,8 10,5 2 010,9 13,4 1 755,1 13,6 1 596,6 13,5 1 885,8 10,3
métalliques
BIENS D’EQUIPEMENT 5 235,2 46,2 7 121,2 47,6 5 865,4 45,3 5 200,9 43,8 8 216,0 45,0

Biens fixes et roulants destinés à 357,0 3,1 305,0 2,0 286,8 2,2 267,9 2,3 350,1 1,9
l’agriculture
Matériels de transport 1 119,0 9,9 1 027,9 6,9 1 099,9 8,5 998,3 8,4 2 346,4 12,9
Machines pour industries spécialisées 3 261,3 28,8 5 287,5 35,3 4 091,3 31,6 3 599,4 30,3 5 055,2 27,7
Autres instruments et appareils 497,8 4,4 500,7 3,3 387,4 3,0 335,2 2,8 464,3 2,5
TOTAL 11 340,0 100 14 972,7 100 12 942,7 100 11 865,3 100 18 245,4 100
Source : Banque Centrale du Congo, sur base des données de la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA).
P a g e | 58

Après avoir connu une baisse de 8,3 % en 2020, les importations de la RDC
ont rebondi de 53,8 % en 2021, justifié par la hausse de toutes les composantes qui
constituent cette rubrique. Cette situation est la résultante des mesures
d’assouplissement, après une année caractérisée par des restrictions liées la
pandémie de Covid-19.32

Les importations des biens de consommation se sont accrues de 64,5 %, en


raison de la hausse de toutes les composantes de cette catégorie. En effet, la
composante

« Alimentations et boissons » a connu une augmentation de 96,3 %,


s’établissant à 3.156,0 millions de USD en 2021. La composante « Tabacs, textiles
et habillements » a progressé de 24,9 %, se fixant à 1.611,9 millions d’USD en 2021.

Les importations pour la catégorie Énergie ont augmenté de 50,3 % en 2021,


s’établissant à 1.685,4 millions d’USD en 2021. Les approvisionnements des «
Produits chimiques et colorants » et « Autres instruments et appareils » se sont
accrus respectivement de 1,0 % et 143,6 %. Cette évolution est justifiée par la
politique du Gouvernement visant à accroitre le taux de desserte en énergie
électrique. Il sied de noter qu’au cours de l’année 2021, la Banque mondiale a signé
avec l’État congolais un accord d’investissement chiffré à 400,0 millions de USD
dans un projet de mini-centrales photovoltaïques dénommé Scaling Mini-Grid.

Les importations des matières premières et semi-produits, elles ont connu


un rebond de 35,2 % en 2021, soutenu principalement par la hausse des
importations des « Produits chimiques, colorants et autres » et « matériaux de
construction et métalliques ».

Les importations des biens d’équipement ont augmenté de 58,0 % en 2021,


consécutivement à l’évolution de toutes les composantes de cette catégorie.
Toutefois, il convient de souligner que les accroissements les plus importants ont
été réalisés dans les rubriques « Matériels de transport » et« Machines pour

32 Rapport annuel de la Banque Centrale du Congo 2021


P a g e | 59

industries spécialisées ». Ces dernières ont progressé respectivement de 135,0 %


et 40,4 %, se fixant à 2.346,4 millions d’USD et 5.055,2 millions, sur fond de
l’accélération des travaux de construction et réfection des édifices publics en RDC.

S'agissant des origines des importations congolaises reprises dans tableau


ci-dessous, celles-ci proviennent des pays de l'OCDE et des autres pays enregistré
sous rubrique ``provenances diverses'', pour lesquels sont affectés respectivement
en moyenne 22% et 78% des dépenses d'importations au cours de la période allant
de 2017 à 2021.

Tableau n°5. Répartition des importations par principaux pays fournisseurs


(Exprimé en millions d’USD)

PAYS 2017 2018 2019 2020 2021


1. Union européenne 2 198,9 1 815,1 1 691,3 1 193,8 4 374,6
Belgique et Luxembourg 662,8 614,2 554,9 337,9 1 167,1
France 469,3 364,9 328,8 206,7 935,0
Italie 75,2 72,7 83,8 58,3 76,1
Allemagne 138,7 123,6 134,3 68,5 76,7
Pays-Bas 208,7 191,9 259,2 150,5 843,6
Royaume-Uni 152,8 123,9 100,3 101,6 1041,6
Irlande, Danemark et Grèce 107,0 68,4 54,6 48,1 42,1
Portugal 25,5 13,8 11,4 7,4 34,6
Espagne 51,6 44,8 54,3 82,9 39,5
Autres Pays de l’UE 307,4 196,8 109,8 131,8 118,8
2. Amérique du Nord 371,5 362,8 327,6 187,4 1 166,8
3. Japon 42,8 31,6 34,2 21,2 10,9
4. Autres pays de l’O.C.D.E. 509,0 435,4 349,10 291,4 455,5
Sous total (1+2+3+4) 3 122,2 2 644,9 2 402,2 1 693,8 6 007,9
5. Provenances diverses 8 217,8 12 327,8 10 540,5 10 171,4 12 237,5
Chine 970,0 1 774,4 2 098,9 2013,1 2 757,3
Brésil 61,3 52,1 44,5 94,1 0,3
Afrique du Sud 964,3 1 621,3 1 842,8 1 580,3 1 220,2
Autres pays 6 222,2 8 880,0 6 554,2 6 483,8 8 259,7
TOTAL 11 340,0 14 972,7 12 942,7 11 865,3 18 245,4
Source : Rapport annuel de la Banque Centrale du Congo 2021
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§2. Exportation

Depuis 2017, l'industrie de l'exportation en République démocratique du


Congo (RDC Congo) a connu des changements et des développements importants.
Le gouvernement, avec diverses parties prenantes, a mis en œuvre plusieurs
initiatives pour promouvoir et améliorer le secteur de l'exportation.

Un développement notable au cours des dernières années est l'accent mis de


plus en plus sur la valeur ajoutée et la transformation des marchandises exportées.
Ce changement vise à s'éloigner de l'exportation uniquement de matières
premières et à encourager les industries de transformation locales. Par exemple,
dans le secteur minier, il y a eu une pression pour un plus grand nombre de
traitements dans le pays des minéraux, tels que le cuivre et le cobalt, avant de les
exporter. Cette stratégie ajoute non seulement de la valeur aux produits, mais crée
également des opportunités d'emploi et améliore les capacités industrielles du
pays.

Pour soutenir cette initiative, le gouvernement a mis en place des politiques


visant à attirer davantage d'investissements étrangers dans les industries de
transformation. En outre, il a fourni des incitations et des allégements fiscaux aux
entreprises engagées dans des activités de valeur ajoutée. Ces mesures visent à
encourager les investisseurs à établir des usines de transformation dans le pays,
augmentant ainsi la valeur globale des exportations de la RD Congo.

Un autre développement notable est l'amélioration de l'infrastructure


commerciale, en particulier dans le domaine du transport et de la logistique. Le
gouvernement a investi dans la mise à niveau et l'expansion des réseaux routiers,
des chemins de fer et des ports afin de faciliter le mouvement des marchandises
des zones de production aux terminaux d'exportation. Des efforts ont également
été déployés pour rationaliser les procédures douanières et réduire les obstacles
bureaucratiques, ce qui permet aux exportateurs de naviguer plus facilement et
plus rapidement dans le processus d'exportation.
P a g e | 61

En outre, la RD Congo a renforcé son engagement dans les accords et


partenariats commerciaux internationaux. Le pays est membre de communautés
économiques régionales telles que la Communauté économique des États de
l'Afrique centrale (CEEAC) et la Communauté de développement de l'Afrique
australe (S.A.D.C.). Grâce à ces alliances, la RD Congo bénéficie d'accords
commerciaux préférentiels et d'un accès accru aux marchés. Ces partenariats
ouvrent des possibilités aux exportateurs d'atteindre de plus grands marchés, ce
qui augmente les volumes commerciaux et les revenus.

Les exportations agricoles ont également connu une croissance et une


diversification depuis 2017. La RD Congo, avec ses vastes terres arables et son
climat favorable, a un énorme potentiel dans le secteur agricole. Le gouvernement
a mis en œuvre des initiatives pour promouvoir l'exportation de produits agricoles
tels que le café, le cacao, l'huile de palme et les fruits. En investissant dans
l'amélioration des techniques agricoles, la manipulation post-récolte et les
processus d'ajout de valeur, le pays vise à augmenter la qualité et la quantité des
exportations agricoles.

En outre, des efforts ont été déployés pour assurer des pratiques durables
et responsables dans les industries extractives. Le gouvernement a pris des
initiatives pour s'attaquer aux questions de transparence, de corruption et
d'impact environnemental. Ces mesures visent à promouvoir l'exploitation
minière responsable, qui à son tour contribue à maintenir la réputation des
minéraux exportés de la RD Congo sur le marché mondial.

Tableau n°6. Structure des exportations (en millions d'USD)


P a g e | 62

2017 2018 2019 2020 2021


Valeur % Valeur % Valeur % Valeur % Valeur %
PRODUITS MINIERS ET HYDROCARBURES 11 468,4 99,3 15 826,8 99,1 13 071,9 99,2 13 637,5 98,9 21 979,6 99,1
Cuivre 6 272,6 54,3 7 436,1 46,6 8 226,9 62,4 9 412,0 68,3 16 042,2 72,2
Cobalt 3 368,8 29,2 6 350,7 39,8 2 561,6 19,4 2 244,5 16,3 3500,9 15,8
Zinc 22,0 0,2 2,1 0,0 3,0 0,0 27,4 0,2 33,9 0,2
Or 1 086,8 9,4 1 100,9 6,9 1 387,2 10,5 1 202,0 8,7 1267,9 5,7
Diamant 207,4 1,8 188,5 1,2 146,4 1,1 113,4 0,8 137,7 0,6
Pétrole brut 383,2 3,3 596,5 3,7 508,9 3,9 386,9 2,8 595,2 2,7
Autres (Coltan, plomb, cassitérite…) 127,6 1,1 151,9 1,0 238,0 1,8 251,2 1,8 419,8 1,9
PRODUITS AGRICOLES 74,3 0,6 124,0 0,8 100,7 0,8 139,8 1,0 203,2 0,9
Café 27,0 0,2 24,7 0,2 25,8 0,2 27,0 0,2 40,0 0,2
Caoutchouc 0,4 0,0 13,0 0,1 11,5 0,1 4,5 0,0 4,0 0,0
Bois 32,0 0,3 57,0 0,4 27,7 0,2 32,9 0,2 31,5 0,1
Cacao 11,1 0,1 24,9 0,2 24,5 0,2 60,6 0,4 118,6 0,5
Autres (thé, quinquina…) 3,8 0,0 4,4 0,0 11,1 0,1 14,9 0,1 9,1 0,0
PRODUITS INDUSTRIELS ET ENERGETIQUES 5,5 0,0 16,1 0,1 10,9 0,1 11,4 0,1 2,4 0,0
Ciment 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Produits chimiques 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Electricité 4,2 0,0 4,5 0,0 4,5 0,0 2,7 0,0 1,0 0,0
Autres (mitrailles ferreuses notamment) 1,3 0,0 11,6 0,1 6,4 0,0 8,7 0,1 1,4 0,0
AJUSTEMENT 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
TOTAL 11 548,2 100 15 966,8 100 13 183,5 100 13 788,7 100 22 185,2 100
Source : Rapport annuel Banque Centrale du Congo 2020,2021.
P a g e | 63

Les exportations des biens se sont accrues de 60,9 % par rapport à 2020,
tirées par la rubrique « Produits miniers et hydrocarbures ». Celle-ci a représenté
99,1 % du total en 2021. Les exportations des « Produits agricoles » ont représenté
0,9 % du total tandis que celles des « Produits Industriels et Énergétiques » ont
présenté une proportion très infime.

Dopées par la réouverture des échanges internationaux, les exportations des


produits miniers et hydrocarbures ont enregistré une progression de 61,2 %,
s’établissant à 21.979,6 millions d’USD en 2021. Elles ont été influencées par
l’accroissement de la valeur des exportations du cuivre, laquelle a bondi de 70,3 %,
se fixant à 16.024,2 millions d’USD et représentant 72,2 % du total des
exportations.

La hausse de la valeur des exportations du cuivre est justifiée par


l’augmentation tant du volume exporté que du prix observé au niveau mondial. En
effet, le cours moyen du cuivre est passé de 6.157,4 USD la tonne, en 2020 à 8.873,6
USD, en 2021.

Quatre facteurs majeurs ont été à la base de la hausse de ce prix en 2021, à


savoir :

- L’utilisation plus accrue du cuivre, notamment pour réaliser la transition


énergétique dans le secteur de l’automobile au niveau mondial ;

- La forte demande en provenance de la Chine, qui a importé 1,436 million de


tonnes de cuivre au premier trimestre 2021, en augmentation de 11,7 % par
rapport à la même période de 2020 ;

- La faiblesse du dollar américain, incitant les négociants de matières


premières à accumuler des gains en capital à travers l'achet du cuivre, en
vue de le revendre avec une meilleure plus-value ;

- La croissance de l’économie chinoise au premier trimestre 2021, soit 18,3 %


en glissement annuel, son rythme de croissance le plus rapide jamais
enregistré sur un trimestre.
P a g e | 64

S’agissant du volume exporté, il a atteint 1.796,0 mille tonnes en 2021,


enregistrant un accroissement de 12,2 %, en raison notamment de l’entrée en
production des nouvelles sociétés d’extraction de ce produit.

Les exportations du cobalt ont augmenté de 56,0 % en 2020, s’établissant à


3.500,9 millions d'USD, suite à la hausse du prix de ce produit sur le marché
international.

En 2021, le prix moyen annuel de la tonne du cobalt s’est établi à 50.019,6


USD, enregistrant une hausse de 43,6 % par rapport à 2020.

S’agissant des exportations du pétrole brut, elles ont enregistré une hausse
de 53,8 % en 2021, en raison exclusivement de la hausse du prix du baril au niveau
mondial, portée par l'optimisme des investisseurs vis-à-vis de la reprise de la
demande mondiale. En effet, le prix moyen annuel s’est accru de 71,2 %, se fixant
à 67,2 USD le baril.

Les exportations des produits agricoles ont connu un accroissement de 45,4


%, se situant à 203,2 millions d’USD en 2021, justifié par la hausse des exportations
du cacao et celle des exportations du café respectivement de 95,7 % et 48,0 %.

S’agissant des quantités exportées, celles du cacao sont passées de 38.491,5


tonnes en 2020 à 58.238,4 tonnes en 2021, alors que celles du café sont passées,
sur la même période, de 13.963,0 tonnes à 12.437,5 tonnes.

Les exportations des produits industriels et énergétiques ont reculé de 78,7


% en 2021, s’établissant à 2,4 millions d’USD, en raison de la baisse des
exportations des « autres produits », particulièrement les mitrailles ferreuses.

Concernant les destinations des exportations congolaises, celles-ci vont


essentiellement vers les pays de l'OCDE et autres. Il sied de noter que
contrairement aux importations qui sont composées essentiellement des produits
finis, les exportations elles ne sont pas constituées des produits travaillés, à part le
ciment, le sucre de canne et certains produits chimiques, le reste est composé des
produits bruts (non traité) et sans valeur ajoutée. Le tableau n°7 nous indique les
pays et la cartographie des exportations congolaises.
P a g e | 65

Tableau n°7. Répartition des exportations par principaux pays de destination


(Exprimé en millions de dollars)

PAYS 2017 2018 2019 2020 2021


1. Union européenne 571,8 479,5 494,2 230,2 3 035,5
Belgique et Luxembourg 415,6 353,2 360,4 106,0 845,6
France 5,0 3,9 4,0 3,5 604,9
Italie 4,0 6,3 3,6 1,8 73,6
Allemagne 29,5 27,6 12,2 6,7 237,4
Pays-Bas 16,8 10,7 5,5 8,7 176,8
Royaume-Uni 91,8 69,7 79,5 10,5 708,9
Irlande, Danemark et Grèce 0,8 0,3 0,4 1,4 224,7
Portugal 1,6 2,8 2,0 0,9 4,2
Espagne 3,9 4,0 4,3 2,7 70,0
Autres Pays de l’UE 2,8 1,0 22,3 87,9 89,3
2. Amérique du Nord 477,3 460,1 272,8 15,8 3170,6
3. Japon 0,2 1,0 1,1 1,8 74,7
4. Autres pays de l’O.C.D.E. 561,0 439,5 209,2 348,8 857,5
Sous total (1+2+3+4) 1 610,3 1 380,1 977,3 596,6 7 138,3
5. Provenances diverses 9 937,9 14 586,7 12 206,2 13 192,1 15 046,9
Chine 3 260,0 5 661,4 4 428,6 7 030,6 11 635,0
Brésil - - 0,0 0,0 9,7
Afrique du Sud 2 457,8 3 211,6 3 491,3 1 967,4 146,4
Autres pays 4 220,1 5 713,7 4 286,3 4 194,1 3 255,8
TOTAL 11 548,2 15 966,8 13 183,5 13 788,7 22 185,3
Source : Rapport annuel Banque Centrale du Congo 2020, 2021

En 2021, les exportations à destination de la Chine ont représenté plus de la


moitié des exportations totales de la RDC, soit 52,4 %, en hausse de 1,4 point de
pourcentage par rapport à 2020, en raison de la forte demande des industries
chinoises en produits miniers, notamment le cuivre. Celles à destination de
l’Afrique du Sud suivent avec 14,7 % contre 14,3 % en 2020.

Section 3. Evolution récente du commerce extérieure et évolution des termes


d’échanges.
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§1. Evolution récente du commerce extérieur33

Ces 20-25 dernières années, le volume des échanges a été multiplié par près
de 3,5, grâce à la baisse des coûts de communication, de transports ou encore à la
libéralisation des échanges dans le cadre de l’O.M.C.

Les crises ont été des freins au commerce international, notamment la crise
asiatique des années 90 et la bulle internet du début des années 2000.

Les nouvelles stratégies commerciales des pays émergents ont eu tendance


à rallonger la chaine de valeur, permettant ainsi d’accroitre les échanges, même si
nous assistons dernièrement au phénomène inverse, dû aux mutations récentes
de ces stratégies.

Un des phénomènes les plus marquants des 20-25 dernières années est
l'accroissement des échanges commerciaux entre les pays. En effet, le volume des
échanges a été multiplié par près de 3,5 durant cette période (+240%). Alors que
le commerce international constitue une composante importante de la croissance
économique mondiale, il convient de s'intéresser à son évolution depuis 1991 dans
un contexte où la mondialisation économique impacte grandement les politiques
commerciales et où la dynamique des échanges ralentit.

Tout d'abord, le commerce mondial augmente fortement en 1994 (+11%)


après plusieurs années de relative stagnation. La hausse s'explique
essentiellement par une reprise économique en Europe après une année 1993
particulièrement mauvaise.

Cette hausse amorce une période de cinq années (1994-1998) durant


lesquelles les échanges internationaux vont fortement augmenter (+7%/an en
moyenne), notamment grâce à la baisse des coûts de communication et de
transports, ainsi qu'à la libéralisation des échanges commerciaux dans le cadre de
l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) qui a été créé en 1995. A cela il
convient d'ajouter l'amplification du phénomène de délocalisations menées par les

33 Https://www.bsi-economics.org
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multinationales issues des pays industrialisés vers les pays émergents, ainsi que la
multiplication des projets de fusion et acquisitions entre les deux rives de
l'Atlantique.

En 1998, la crise des pays émergents (notamment asiatiques) entraîne une


rupture de la dynamique des échanges. En effet, la sortie des capitaux (entre
autres) de ces pays va les plonger dans une violente récession. Plusieurs pays
émergents vont alors faire évoluer leur stratégie économique pour devenir
mercantilistes et ainsi accumuler des devises et pouvoir faire face à ce type de
situation.

Ensuite, en 2000 et 2001, interviennent respectivement la crise de la bulle


internet et l'intégration de la Chine au sein de l'OMC, ce qui marque le début d'une
nouvelle ère du commerce international. En effet, dans le même temps, les pays
émergents développent leur stratégie basée notamment sur le faible coût de leur
main d'œuvre pour attirer les multinationales afin qu'elles produisent dans leurs
pays pour ensuite réexporter tout ou partie de cette production dans les pays
industrialisés (Europe et Etats-Unis en tête). Dès lors, les chaînes de valeur
(ensemble des étapes nécessaires à la fabrication d'un produit) s'allongent, se
fragmentent et se complexifient, nécessitant ainsi l'intervention de plusieurs
intermédiaires et la multiplication des échanges entre les pays car les composants
d'un même produit passent plusieurs fois les frontières. Au niveau comptable, ce
phénomène accroît les chiffres du commerce extérieur qui augmente de près de
+70% entre 2000 et 2007. La crise de 2008-2009 vient alors stopper net cette
dynamique avec un effondrement brutal du commerce international.

Enfin, la reprise des échanges s'inscrit dans une reprise économique globale
relative. La confirmation de l'émergence économique de la Chine et de plusieurs
autres pays entraîne l'accélération des coûts salariaux dans ces pays. Combinée à
l'affirmation de leur montée en gamme (hausse de la qualité et de la complexité
des produits fabriqués), cela a pour effet de réduire les importations à forte valeur
ajoutée de ces pays. Dès lors, la production à tendance à se recentrer par grandes
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zones continentales, ce qui raccourcit les chaînes de valeur et explique pour partie
le ralentissement des échanges aux cours des dernières années.

Quid de la Balance de paiements de la RDC

En 2021, les transactions avec le reste du monde indiquent une diminution


des besoins de financement, par rapport à l’année précédente, justifiée
principalement par le recul du déficit du compte des transactions courantes.

Le solde cumulé du compte courant et celui de capital a renseigné un besoin


de financement de 345,1 millions d’USD en 2021 contre un besoin de 425,6
millions, une année plus tôt. Ce solde a représenté 0,6 % du PIB contre 0,9 % en
2020.

Le compte courant s’est soldé par un déficit de 516,4 millions d’USD en 2021,
représentant 0,9 % du PIB contre celui de 1.052,1 millions, soit 2,2 % du PIB, en
2020. La diminution de ce déficit a résulté de la hausse, à la fois, de l’excédent des
biens et celui du compte des revenus secondaires.

A la faveur de la reprise économique mondiale, le compte des biens a


renseigné un excédent de 3.939,9 millions de USD, soit 7,0 % du PIB, en 2021
contre 1.923,4 millions, soit 3,9 % du PIB, en 2020. Cette situation a été expliquée
par l'accroissement plus prononcé des exportations que des importations.

Tableau n°8 : Composantes de la Balance de paiements de la RDC (en millions


d’USD)
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2017 2018 2019 2020 2021


I. Compte des transactions courantes -1 241,4 -1 672,3 -1 620,3 -1 052,1 -516,4
- Biens nets 208,2 994,2 240,8 1 923,4 3 939,9
- Service nets -1 614,5 -2 686,9 -2 106,6 -2 547,8 -3 779,2
- Revenus primaires nets -1 080,7 -1 708,7 -1 253,0 -1 267,7 -1 918,7
- Revenus secondaires nets 1 245,7 1729,2 1 498,6 839,9 1 241,6
II. Compte de capital 465,3 437,1 405,6 626,5 171,3
- ACANFNP nettes34 -20,3 -47,2 -22,4 -15,8 -39,6
- Capitaux publics nets 498,4 523,7 533,7 687,8 255,2
- Capitaux privés nets -12,8 -39,3 -105,8 -45,5 -44,3
Capacité (+)/Besoin (-) de financement : (I+II) -776,1 -1 235,2 -1 214,7 -425,6 -345,1
III. Compte financier
Capacité (+)/Besoin (-) de financement : (1+2+3+4+5) -926,6 -1 442,1 -1 516,3 -233,5 -679,6
1. Investissements directs nets -1 048,0 -1 407,6 -1 354,1 -1 498,1 -1 677,7
2. Investissements de portefeuille nets 10,6 38,3 46,1 39,4 48,0
3. Dérivés financiers (autres que les réserves) nets 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
4. Autres Investissements nets 134,7 -129,2 -644,0 1515,3 -1 214,1
5. Avoir de réserves -23,9 56,4 435,8 -290,1 2 164,1
Erreurs nettes et omissions -150,5 -206,9 -307,6 192,1 -334,5
Source : Rapport annuel Banque Centrale du Congo 2021

34
Acquisition ou cession d'actifs non financiers non produits.
P a g e | 70

L'économie congolaise est tributaire de son commerce extérieur, c'est-à-dire


des recettes qu'elle tire de ses exportations et la capacité d'importation qui en
résulte, en raison de leurs contributions au PIB et aux ressources fiscales ainsi que
leur rôle dans l'équilibre de la balance des paiements.

En effet, c'est le secteur d'exportation qui peut stimuler la croissance


économique, faciliter la réalisation des économies d'échelles et apporter des
devises dont l'économie nationale a besoin. Ainsi, pour l'économie congolaise, les
exportations constituent une source non négligeable des devises qui une fois
affectées dans les secteurs productifs, peuvent assurer le financement du
développement économique.

Dans notre analyse de cette évolution, il se dégage que la RDC a enregistré


une augmentation des échanges commerciaux du côté des exportateurs que des
importations pendant l'espace comprise entre 2017 et 2021 malgré une baisse
constaté durant les années 2019 et 2020. La balance commerciale de la RDC garde
quand même une variation positive moyenne de 21%.

Malgré cet accroissement de recette observé au niveau des produits


d'exportations minières, pétrolières, de bois et café, forcer est de constater que les
recettes d'exportations demeuraient encore inférieures à leur niveau des années
80.

La balance des paiements a enregistré des déficits énormes durant les


périodes allant de 2017 à 2021. Les résultats démontrent que la RDC n'a pas
échappé à cette caractéristique propre aux pays en développement pour lesquels,
la balance commerciale est généralement excédentaire alors que la balance des
services grevées des frais de transports et d'assurance, enregistrée des déficits
importants que le surplus commercial ne peut couvrir.

Ce tableau ci-haut nous démontre que la RDC a été incapable de solder ses
fournisseurs, quand on voit ses déficits globaux de 2017 à 2021 et ses besoins de
financement, cela démontre que l'économie congolaise n'est pas en mesure de
supporter le poids d'une dette extérieure énorme.
P a g e | 71

§2. Evolution des termes d’échanges en RDC

Selon l'analyse néo-classique, les termes de l'échange sont des instruments


importants dans l'analyse du commerce extérieur dans un pays. Elle affirme que la
croissance des économies motrices s'accompagne automatiquement d'une
modification des termes de l'échange au profit des économies périphériques.

Techniquement, il s'avère important de résumer cette notion avec une


définition plus compréhensible. En effet, les termes de l'échange peuvent être
considérés comme un indice calculé en fonction des rapports entre l'indice des prix
à l'exportation et l'indice des prix à l'importation multiplier par 100.35

In = (Px /pm) x 1OO

In = Termes de l'échange

Px = Indice des prix à l'export

Pm = Indice des prix à l'import

Si le résultat est supérieur ou = à 100, les termes de l'échange est positif ou


soit il y a amélioration tandis que si le résultat est inférieur à 100, les termes de
l'échange est négatif ou il y a détérioration.

Sous l'effet de la remontée de la demande mondiale, les termes de l’échange


de la RDC se sont améliorés en 2021, s’établissant à 120,7 points contre 115,3
points en 2020.

Tableau n°9 : Tableau évolutif des termes d'échange

Périodes Données exprimées en USD Données exprimées en CDF


Indices à Indices à Termes de Indices à Indices à Termes de
l’export l’import l’échange l’export l’import l’échange
2017 132,1 130,7 101,1 210,6 208,4 101,1
2018 182,6 172,6 105,8 322,3 304,5 105,8
2019 150,8 149,2 101,1 270,2 267,3 101,1
2020 157,8 136,7 115,3 317,6 275,4 115,3
2021 253,7 210,3 120,7 549,1 455,0 120,7
Source : Rapport annuel Banque Centrale du Congo 2021

35 www.insee.fr : Termes d’échange


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De 2017 à 2021, la RDC, au regard du tableau ci-dessus, a échangé en


obtenant du profit avec augmentation moyenne des termes d’échanges de 4% en
tenant compte du yo-yo effectué entre les années 2017, 2018 et 2019 avant de
reprendre sa marche en avant.

Section 4. Analyse critique de la part de la RDC dans le commerce


international

§1. Etat des lieux

Six décennies après l'indépendance, le commerce extérieur du Congo


Kinshasa demeure toujours dépendant de produits primaires. La RDC tente
aujourd'hui de former de vastes ensembles au sein desquels les échanges sont plus
ou moins privilégiés.

Le commerce extérieur a joué et continue à jouer un rôle crucial dans les


finances publiques, la stabilité monétaire et le revenu national. Au cours des
décennies 1970 et 1980, plus de 50% en moyenne des recettes de l'Etat congolais
provenait du commerce extérieur. Par ailleurs, la stabilité du taux de change de la
monnaie nationale et celle des prix intérieurs était assurée particulièrement grâce
aux rétrocessions des devises effectuées auprès de la Banque centrale du Congo
des recettes d'exportations et qui lui ont permis le plus souvent d'intervenir sur le
marché de change en vue de stabiliser la valeur tant interne qu'externe de la
monnaie nationale.

Aujourd'hui, l'instabilité dans les secteurs des finances publiques et de la


monnaie trouve entre autres causes dans la débâcle du commerce extérieur de la
RDC. En effet, ce dernier secteur n'assure plus, ni devises suffisantes à la Banque
centrale du Congo pouvant l'aider à faire face aux turpitudes qui caractérisent sa
monnaie, ni des ressources fiscales à même de relever le niveau des recettes
publiques.

Par conséquent, elle subit les prix mondiaux (price taker ou preneur des
prix) à la fois, des produits qu'elle exporte, vu l'étroitesse de son débouché
(d'autant plus qu'elle s'adresse essentiellement aux pays industrialisés) et des
P a g e | 73

biens importés dans le mesure où elle demeure fortement tributaire de l'extérieur


pour les biens d'équipement, les produits de consommation, les services, etc.

Dès lors, le paradoxe du commerce extérieur des pays sous-développés en


général, et de la RDC en particulier ; c'est que : « les pays industrialisés achètent
aux pays pauvres des produits de base à des prix modiques et les revendent, après
transformation, à des cours surdimensionnés.» Ils en tirent profit au dam des pays
pauvres marginalisés dans le commerce international étant donné que celui-ci ne
repose plus actuellement que sur les produits manufacturés et les services à très
forte valeur ajoutée, et dont les cours ne cessent de se raffermir sur les marchés
mondiaux.

En conséquence, le redressement du commerce extérieur de la RDC exige


que soit également pris en compte, l'élargissement de son débouché afin d'éviter
de continuer à subir la baisse des recettes d'exportation résultant de la forte
position de marché de ces partenaires commercial exclusif qui contrôlent à la fois
nos exportations et nos importations.

§2. Limites et problèmes

Au regard des tendances actuelles du commerce mondial, nous avons pu


déceler quelques obstacles rencontrés par des nombreux pays en développement.
Il s'agit précisément de la forte protection tarifaire dont l'objet les produits
(surtout agricoles) en provenance des pays développés qui subventionnent leurs
produits en vue de les rendre plus compétitifs.

Selon Kenneth ROGOFF, Directeur des recherches économiques au FMI et


selon Nicolas STERN, économiste à la Banque mondiale, «les subsides que les pays
développés accordent à leurs fermiers empêchent les fermiers des pays en voie de
développement d'avoir accès au marché mondial.»36

Il y a ensuite d'autres obstacles, notamment les coûts de transport,


d'assurance et de communication relativement élevé, la difficulté à financer les

36MWANA SANGEZI-BIN-MOUSSA, La vérité sur la mondialisation, Ed. Bin-Moussa Link, Kinshasa, I, 2003,
p.63.
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échanges extérieurs et le manque de compétence dans le domaine de la


commercialisation et de la distribution.

En dehors de ces obstacles, auxquels sont confrontés la plupart des pays en


voie de développement, le commerce extérieur de la RDC est aussi confronté aux
problèmes que voici : Instabilité persistante des prix des produits primaires,
spécialisation en un petit nombre de produits primaires, insuffisance des gains de
compétitivité, concentration géographique des exportations sur un petit nombre
des pays, dépendance de l'économie envers le commerce extérieur.

A. Instabilité persistante des prix des produits primaires

Comme nous l'avons dit précédemment, bon nombre des pays en


développement dépendent de l'exportation de leur produit primaire dont les prix
sont sujets à des fluctuations sur le marché mondial. L'instabilité des prix trouve
son origine d'une part dans la forte concentration des exportations sur quelques
produits primaires et d'autre part dans l'élasticité très basses qui caractérisent
l'offre de ces produits.

La hausse des prix des produits primaires augmente les recettes


d'exportation et partout le revenu national par l'effet multiplicateur ; mais la baisse
des prix de ces produits, comme il a été le cas au cours de la dernière décennie,
entraîne la compression de ces recettes d'exportation qui, à leur tour, affectent le
revenu national.

En effet, il est utile de distinguer dans l'analyse des causes profondes de ce


phénomène des explications du comportement des prix à long terme, les causes de
leur fluctuation à court et moyen terme.

A court et moyen terme, la baisse des prix des produits primaires a pour
causes profondes, entre autre, les politiques commerciales menées par les pays
développés (et en particulier les subventions à l'agriculture et la progressivité des
droits de douane), la structure des marchés internationaux des produits primaires
et la situation macroéconomique mondiale.
P a g e | 75

Certains marchés internationaux se trouvent en situation d'oligopole des


produits primaires et se caractérisent par le fait que les fluctuations des prix
mondiaux ne se répercutent pas totalement sur le prix de détail des produits finis,
ainsi que par une certaine concentration aux divers stades de la chaîne de
commercialisation.

B. Spécialisation en un petit nombre des produits primaires

La RDC s'est spécialisée dans la production et l'exportation de quelques


produits primaires. Pour preuve plus de 50% des exportations de la RDC sont
représentées par le cuivre, l’or, le cobalt et pétrole. Pour juger de la qualité d'une
telle spécialisation, nous avons fait appel à la théorie des créneaux à la demande
faiblement croissante et décroissante37 c'est-à-dire les pays doivent orienter les
exportations vers les marchés stables qui varient faiblement en hausse ou en
baisse, quand ils sont en hausse, le pays gagne et quand ils sont faiblement en
baisse la situation est maîtrisable, il y a moins des pertes. Il convient de noter que
cette théorie apporte une justification aux réussites commerciales du Japon sur les
marchés extérieurs.

A l'heure actuelle, où la demande mondiale est fortement croissante pour les


produits manufacturés plus précisément les produits technologies de
l'information, nous avons constaté que la RDC à l'instar des pays d'Afrique
subsaharienne, constitue à se spécialiser dans la production et l'exportation des
produits primaires. La RDC est considérée comme un partenaire marginal parce
qu'elle présente une spécialisation moins favorable, et elle se rend par conséquent
dépendante des cours des produits manufacturés et vulnérables aux fluctuations
des cours des produits primaires.

Une mauvaise récolte ou la baisse des produits des prix peut entraîner la
baisse des recettes d'exportation et compromettre ainsi les perspectives de
croissance économique.

37 BOLALUETE M., Op.cit., p.15.


P a g e | 76

C. Insuffisance des gains de compétitivité

De nos jours, la compétitivité est le prix à payer pour tout pays qui veut
consolider sa position sur le marché international. Au regard de 4 exigences de la
compétitivité (dotation factorielle naturelle, investissement en recherche, capacité
d'adaptation à la demande mondiale et diversification des produits exportables),
nous pouvons dire que la RDC comme la plupart des pays d'Afrique subsaharienne,
ne remplit que la première, celle de la dotation en facteurs naturels. En effet, la RDC
exporte ses produits agricoles et miniers à l'état brut sans grande valeur ajoutée.

Pourtant, la valorisation ou la transformation des produits exportés rend ces


derniers compétitifs face aux autres produits concurrents sur le marché
international. De ce qui précède, nous pouvons conclure qu'à l'heure actuelle, les
produits exportés par la RDC ne sont pas suffisamment compétitif sur le marché
international. D'où l'insuffisance des gains de compétitivité ».

D. Concentration géographique des exportations sur un petit nombre des pays

A titre de rappel, les pays de l'OCDE et la Chine sont les principaux


partenaires commerciaux de la RDC tant pour les exportations que pour les
importations. La concentration géographique des exportations congolaises sur les
pays de l'OCDE et la Chine rend la RDC dépendante alors que ses clients ont aussi
d'autres fournisseurs.

De ce fait, s'il arrive que les pays de l'OCDE ou la Chine décident de réduire
leurs importations en provenance de la RDC, il y aura certainement des
répercussions profondes sur l'économie congolaise car il sera difficile pour celle-ci
de compenser la chute des recettes d'exportations conséquentes.

En effet, comme la plupart des pays sous-développés, la RDC recourt à un


marché très étroit pour ses exportations des biens et services, et reste fortement
dépendante d'un circuit limité pour ses importations.

Par conséquent, l'un des principales pistes de redressement du commerce


extérieur de la RDC devient la « correction de cette forte dépendance à un circuit
resserré », et cela, en élargissant le champ des échanges aux autres continents.
P a g e | 77

Deux conséquences découlent de cette position de la RDC : à cause de cette


exiguïté du marché, les recettes d'exportation de la RDC deviennent très sensibles
aux fluctuations de la demande de ces quelques pays importateurs; cette position
d'oligopsone (c'est-à-dire, d'un petit nombre des demandeurs face à une multitude
des fournisseurs que constituent les pays sous-développés) octroi aux
importateurs de produits de la RDC tout le pouvoir de marché et, donc, l'avantage
en matière de négociation de prix. Ils deviennent de par la structure de ce marché,
des « donneurs de prix » que la RDC est obligé d'accepter et de subir.

Notons cependant que depuis un certain temps, le marché asiatique s'est


ouvert au commerce extérieur congolais, notamment des pays comme l'Inde, le
Pakistan, l'Iran, etc.

Le marché chinois inonde la RDC de ses produits finis et semi-finis donnant


ainsi à la Chine des parts importants dans l'économie Congolaise et de l'autre côté,
la Chine est devenu un partenaire non moins important pour le débouché du
secteur des matières premières congolais tels que le cuivre, le cobalt, le zinc, (les
métaux), le bois.

E. Dépendance de l'économie envers le commerce extérieur

A l'instar des économies en développement, l'économie congolaise est


tributaire du commerce extérieur, c'est-à-dire des recettes qu'elle tire de ses
exportations. Cette dépendance s'explique en raison de la contribution des recettes
d'exportation au PIB et aux ressources fiscale ainsi que leur rôle dans l'équilibre
de la balance des paiements.

Aujourd'hui, l'instabilité dans les secteurs secteur des finances publiques et


monétaire trouve entre autres raisons, la débâcle du commerce extérieur de la
RDC.

En effet, ce dernier secteur n'assure plus, ni devises suffisantes à la B.C.C.


pouvant l'aider à faire face aux turpitudes qui caractérisent sa monnaie, ni des
ressources fiscales à même de relever le niveau des recettes publiques.
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De ce fait, une crise dans les exportations est lourde de conséquence pour
l'économie congolaise puisqu'elle réduit non seulement la capacité d'importation
des biens dont le pays a grandement besoin, mais aussi les capacités de
mobilisation des ressources fiscales, privant ainsi le pays des devises nécessaires
pour le financement du développement économique.

Etant donné que les importations sont difficilement compressibles en RDC,


en raison des faiblesses des industries locales à produire les biens substitutifs, une
crise dans les exportations rend les pays vulnérable à une diminution de ses
capacités d'importer.

Section 5. Perspectives d’avenir et stratégies proposées

§1. Perspectives d’avenir

A. Potentialités

Si, à certains moments de l'histoire, on a parlé du commerce extérieur de la


RDC, c'est notamment grâce aux bonnes dotations naturelles du pays résultant de
la générosité divine, et par suite des ouvrages légués par le passage du colonisateur
belge sur le sol congolais.

La République démocratique du Congo fait partie du grand bassin du Congo,


grand réservoir de ressources naturelles. Ce Bassin est situé au cœur du continent
africain. Il se caractérise par l'immensité de ses ressources naturelles fortement
diversifiées : faune et flore mais aussi et surtout d'importantes ressources minières
qui y sont enfouies. Sols et sous-sols regorgent des richesses naturelles et
minérales dont certaines sont quasi introuvables dans d'autres parties du globe.

Le pays possède des potentialités économiques éprouvées : richesses du sol


avec le café, le cacao, le manioc, le maïs, le riz, le bois, l'huile de palme, l'huile
palmiste, le thé, le caoutchouc etc. ; richesses du sous-sol (cuivre, cobalt, diamant,
étain, gaz méthane, fer, manganèse, phosphate, niobium, schistes, bitumeux,
bauxite, ciment, nickel-chrome, or et pétrole). A ces ressources s'ajoutent les
potentialités hydro-électriques avec le barrage Inga et celles touristiques
particulièrement à l'Est du pays. Ces potentialités font l'objet de convoitises de
P a g e | 79

nombreux Etats développés comme ceux moins développés, et attirent des


investisseurs réguliers mais aussi des pilleurs qu'une coopération mutuellement
avantageuse dans le cadre des relations transatlantiques peut aider à rentrer dans
la légalité.

En effet, il est important de rappeler que le Bassin minier congolais a connu


depuis plus d'un siècle une exploitation à grande échelle avec le concours financier
de grandes compagnies à Charte qui avaient appuyé les actions de mise en valeur
entreprises par le Roi Léopold II pour construire son Etat Indépendant du Congo
et plus tard la Belgique en tant que puissance colonisatrice. Depuis lors, le pays a
toujours été ouvert au monde et est prêt à accueillir les investissements de tous
ceux qui seraient intéressés par l'exploitation de ses ressources.

C'est cette politique de partenariat par contractualisation qui est appliquée


depuis quelques années avec notamment la signature par le pays de plusieurs
contrats avec certains de ses partenaires traditionnels. C'est le cas avec les contrats
chinois pour les mines de cuivre et cobalt (expression utilisée pour qualifier le
partenariat entre une entreprise publique congolaise d'exploitation minière avec
un groupe d'entreprises chinoises). C'est également le cas avec le contrat signé
entre les gouvernements congolais et français pour l'exploitation de l'uranium,
confiée au Groupe français AREVA.38

C'est pour dire que le bassin minier congolais est l'objet d'enjeux qui ont
conduit à de nombreux conflits dont la motivation première consiste en leur
appropriation par les grandes puissances qui se le disputent par l'intermédiaire
des rebellions fabriquées de toute pièce.

Ainsi ces richesses qui auraient dû conduire à un développement intégral


semblent être la source des malheurs ou de malédictions pour notre pays qui est
actuellement classé parmi les pays pauvres très endettés. Ce qui ne devrait pas
constituer un motif de fierté mais bien au contraire une interpellation de son élite
et de sa classe dirigeante.

38 Htpps://www.wikipedia.org: l'économie de la République Démocratique du Congo


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Face à ce drame, il est temps de s'employer pour inverser cette tendance et


mettre en place des politiques juridiques appropriées. D'ores et déjà, le pays
dispose des instruments juridiques pour la relance de son économie. Il dispose
d'un code des investissements, d'un code minier, d'un code forestier. Il est
signataire de plusieurs Conventions, Traités et Accords internationaux : Accord
créant l'Organisation Mondiale du Commerce, Traité de Port -Louis instituant
l'Organisation pour l'Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique « OHADA ».39

Il apparaît urgent de renforcer les relations commerciales avec les autres


pays de la zone atlantique américaine afin d'accroître l'influence de la République
démocratique du Congo en Amérique.

En raison des richesses naturelles d'une abondance et d'une variété inouïe


dont elle est dotée, la République Démocratique du Congo est qualifiée de «
Scandale géologique ». Le pays offre en effet de nombreux atouts aux investisseurs
dans tous les secteurs d'activités économiques.

La RDC constitue l'un des plus grands marchés d'Afrique avec plus de 90
millions de consommateurs.

Son territoire est immense et propice à de grandes exploitations agricoles et


minières ;

Son secteur minier offre une gamme extrêmement variée de minerais autant
que d'énormes possibilités d'exploitation. On peut, en effet, exploiter notamment
les produits suivants en République Démocratique du Congo :

- Bauxite : Bas-Congo,
- Charbon : Katanga et Bandundu ;
- Colombo tantalite (Coltan) : Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema, Katanga.
- Cuivre, Cobalt : Katanga ;
- Diamant : Kasaï oriental, Kasaï occidental, Bandundu, Equateur et Province
orientale ;

39 www.wikipedia.org: l'économie de la République Démocratique du Congo


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- Etain : Katanga, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema ;


- Fer : les deux Kasaï, Province orientale, Katanga ;
- Gaz méthane : Lac Kivu ;
- Manganèse : Katanga, Bas-Congo ;
- Or : Province orientale, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema, Katanga et Bas-
Congo ;
- Pétrole : Bassin côtier de Moanda, la cuvette centrale, Ituri et Lac Tanganyika
;
- Schistes bitumeux : Bas-Congo ;
- Niobium : Nord-Kivu ;
- Nickel-Chrome : Kasaï occidental ;
- Phosphates : Bas-Congo ;
- Ciment : Kasaï oriental, Province oriental, Equateur.

Sa faune et sa flore se présentent ou se développent d'un tourisme de masse.


Le Congo recèle en effet plusieurs parcs et réserves naturelles dont les principaux
sont :

- Parc de Virunga (éléphants, hippopotames, buffles, lions, léopards,


guépard),
- Upemba (Zèbres, oiseaux, aquatiques) ;
- Maïko (paons congolais, okapis, gorilles de montagnes) ;
- Kahuzi-Biega (gorilles de montagnes) ;
- Salonga (Bonobos).

La RDC est un pays à vocation agricole. Elle dispose, en effet d'un sol arable
très riche qui s'étend sur plus de 100.000 d'hectares, dont l’exploitation ne dépasse
pas les 10%.

La forêt congolaise représente plus de 45% de l'ensemble de la forêt


africaine, avec une possibilité d'exploitation de 6 millions de m3 de bois en grumes
et de transformation locale de bois avant l'exportation. Ses essences sont très
P a g e | 82

recherchées (afromosia, ébène, wenge, iroko, sapelli, sipo, tiana, tola, kambala,
lifaki...)

Son fleuve possède de débit le plus régulier et le plus puissant au monde


(40.000 m3 par seconde) après l'Amazone. Les potentialités énergétiques de toute
la RDC sont estimées à environ 100.000 MW. Près de 44% de ces ressources sont
concentrées au barrage d'Inga, ce qui montre que l'on peut bien y ériger une zone
franche. Par ailleurs, le fleuve Congo offre d'énormes possibilités de navigation
intérieure et constitue une réserve poissonneuse extrêmement riche. Les cotes
atlantiques, le fleuve Congo ainsi que les lacs frontaliers présentent un potentiel
halieutique estimé à 700.000 tonnes de poissons par an.

B. Les opportunités : secteurs d'investissements.40

La RDC est un pays aux multiples opportunités d'investissement. Toutes ses


potentialités offrent d'extraordinaires opportunités d'investissement dans tous les
secteurs d'activités économiques. On peut en épingler celle-ci, à titre purement
indicatif.

1. Secteur touristique

- Réhabilitation et construction d’hôtels, restaurants, aires protégées et


autres infrastructures touristiques ;
- Aménagement de nouveaux sites touristiques ;
- Modernisation des parcs nationaux et opportunité de cogestion ;
- Développement de l’éco-tourisme ;
- Réhabilitation du jardin botanique d’EALE à l’Equateur ;

2. Secteur des NTIC

- Possibilité de création de nombreuses entreprises de développement


d’applications informatiques et internet ;
- Déploiement des services internet de téléphonie mobile et fixe dans
l’ensemble du territoire national ;

40 www.investindrc.com: Opportunités d’investissements sectorielles.


P a g e | 83

- Implantation de cabines publiques ;


- Développement des entreprises de construction des infrastructures de
télécommunication ;
- Informatisation des services publics et régies financières ;

3. Secteur forestier

- Investissement dans l’agroforesterie ;


- Développement des industries de production de la pâte à papier ;
- Transformation industrielle du bois : sciage, déroulage, contre-plaqué,
madriers, chevrons...
- Production de poteaux en bois pour lignes électriques ;
- Production et transport de grumes ;

4. Secteur de l’énergie électrique

- Construction de barrages hydroélectriques ;


- Construction des centrales hydroélectriques de Wanie Rukula (688 MW), de
Sombwe (186 MW), de Kalengwe (204 MW) et de Kamimbi/FUTA (53 MW)
;
- Réhabilitation et modernisation des Groupes G16 et G13 de INGA I et G24
d’Inga II;
- Construction Inga III basse chute (4800 MW) ;
- Construction Inga III haute chute (3000MW) ;

5. Secteur Agro-industriel

- Développement des industries de production avicole, porcine et bovine ;


- Développement des industries de pêche, pisciculture, leur transformation et
conservation ;
- Développement des industries de cultures pérennes : café, cacao, thé,
quinquina, hévéa, sucre et huile de palme ;
- Développement des industries de cultures vivrières : maïs, manioc, riz et
soya ;
P a g e | 84

- Création d’un marché International de Kinshasa ;

6. Secteur des hydrocarbures

- Certification des réserves pétrolières et gazières ;


- Prospection et exploration des bassins sédimentaires ;
- Exploitation du gaz méthane du Lac Kivu ;
- Construction d’un oléoduc traversant les bassins ;
- Construction des infrastructures de stockage ;
- Construction de raffineries ;

7. Secteur des mines

- Implantation des entités de traitement et de transformation des produits


miniers ;
- Implantation de tailleries de Diamant, Raffineries d’or et des Fonderies de
Minerais stannifères et accompagnateurs ;
- Implantation des industries de câbleries ;
- Existence de Zones de Recherches Géologiques, «ZRG» pour les travaux
d’exploration et de développement des gîtes et indices probants de
cassitérite, wolframite, coltan, or, diamant, cuivre, etc.

8. Secteur des infrastructures

- Construction des lignes de chemin de fer dont celle de Banana-Matadi-


Kinshasa-Ilebo ;
- Modernisation des voies ferrées de la SNCC et de la SCTP ;
- Modernisation et équipement des ports maritimes de Matadi et Boma ;
- Modernisation des ports intérieurs de la SCTP.

9. Secteur des banques, assurances et institutions de microfinances

- Création de banques d’affaires spécialisées : banque de développement,


banque de l’habitat, banques agricoles, etc. ;
- Création d’un marché financier structuré ;
P a g e | 85

- Création des institutions de microfinances dans l’arrière-pays où vit plus de


70 % de la population, exclue du système bancaire formel;
- Possibilité d’implantation des sociétés de leasing ;
- Possibilité de création des compagnies d’assurance, de réassurance, de
mutuelle d’assurance et d’intermédiaire en assurance privées.

§2. Stratégies proposées

1. Promotion des Exportations et Croissance Economique en RDC

La promotion des exportations constitue le thème central de ce paragraphe.


En effet, les recettes d'exportation, comparativement aux potentialités de la
République Démocratique du Congo, sont insuffisantes pour contribuer
efficacement à la réalisation de grands objectifs socio-économiques.

Comment promouvoir les exportations et accroitre les recettes en devises


indispensables au développement économique du pays ? Telle est la question qui
est posée à l'économie congolaise. Nous aborderons dans un premier temps les
principales caractéristiques de la stratégie de "promotion des exportations" en les
opposants à celle de "substitution aux importations".

L'importance de cette étude comparative se justifie par le fait que dans les
analyses modernes la "promotion des exportations" et la substitution aux
importations" sont souvent considérées comme étant deux principales stratégies
commerciales alternatives et mutuellement exclusives. Ensuite, nous puiserons
dans le fonctionnement même de l'économie congolaise les facteurs susceptibles
d'influer sur la promotion des exportations notamment la réglementation des
termes d'échange en matière de commerce extérieur en vigueur en République
Démocratique du Congo, les pratiques bancaires auxquelles se soumettent les
exportateurs. Ces facteurs seront critiqués en fonction de leurs incidences directes
ou indirectes sur les exportations de la République Démocratique du Congo.

Généralement on distingue deux types principaux de stratégie de commerce


extérieur: la promotion des exportations et la substitution aux importations
auxquels on peut ajouter la "stratégie d'autosuffisance alimentaire". La promotion
P a g e | 86

des exportations vise à accroitre les recettes d'exportation par des mesures de
stimulation qui ont pour effet d'encourager les exportations et d'entraîner par
conséquent un élargissement de la base des produits exportables. Ces mesures de
stimulation doivent se fonder plus sur des incitations en matières des prix (par
exemple, l'application d'un taux de change réaliste) que sur des contrôles
quantitatifs (tels que les subventions à la production ou aux exportateurs). L'on
estime que l'application d'un taux de change réaliste permet aux exportateurs de
vendre plus et de tirer profit des prix offerts sur le marché international.

Les tenants de la promotion des exportations "soutiennent par ailleurs que


les tarifs ne permettent pas de stimuler la production pour le marché international
d'une part et que les subventions peuvent peser lourd dans les budgets des Etats
et sont en général difficiles à faire admettre sur le plan politique, d'autre part ".

Il est cependant important de noter que si les mesures incitatives basées sur
les prix stimulent la production pour l'exportation, elles doivent en même temps
permettre aux industries exportatrices d'acheter les biens intermédiaires et les
matières brutes dont elles ont besoin.

Dans la situation où les coûts d'approvisionnement à l'étranger exprimés en


monnaie nationale sont trop élevés, les exportations seront moins compétitives sur
le marché international. Par ailleurs, une véritable politique de promotion des
exportations doit s'accompagner d'un régime commercial relativement ouvert et
libéralisé, libéralisation des prix, abaissement des barrières faisant obstacle aux
exportations, etc. En d'autres termes, ce régime de commerce extérieur doit être
susceptible d'encourager tous les producteurs à accéder au marché d'exportation.

Alors que la stratégie de promotion des exportations recommande la


libéralisation du commerce et des mesures incitatives basées sur les prix en vue
d'accroitre les exportations, le régime de "substitution aux importations" entend,
par contre, encourager la production locale d'une marchandise concurrente
d'importation en la subventionnant.
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Cet encouragement à la production nationale se traduit par des contrôles


quantitatifs et des réglementations régissant les importations tels que l'imposition
des tarifs douaniers, les limitations directes des importations, la surévaluation du
taux de change et autres mesures de découragement des importations.
Nombreuses sont les critiques faites au sujet de la stratégie de substitution aux
importations par les défenseurs de promotion des exportations. En effet, l'on
soutient que si la stratégie de substitution aux importations peut limiter la
dépendance à l'égard des importations des biens de consommation finale, elle
entraîne par contre la dépendance à l'égard des importations des biens
d'équipement, des biens intermédiaires et des matières premières destinées à la
production dans le pays en développement.

Ces importations ne peuvent être diminuées sans compromettre la


croissance économique nationale. Ainsi bien de libérer l'économie du pays, la
stratégie de substitution aux importations débouche souvent sur une économie
nationale encore plus dépendante que dans le cas de la stratégie de promotion des
exportations. Par ailleurs, l'on fait remarquer que dans la plupart des pays en
développement, l'industrialisation qui est l'à l'abri du protectionnisme, aboutit à la
création d'entreprise à prix de revient élevé; ces entreprises fabriquent des
produits chers à l'usage d'une classe moyenne restreinte et se heurtent ainsi
rapidement à la limitation du marché intérieur.

Ainsi, certains auteurs affirment que de nouvelles techniques sont


développées et agrandies dans le cadre d'une promotion des exportations et que
l'industrialisation n'est en aucun cas synonyme de "substitution aux importations".
Si la stratégie de substitution aux importations est souvent à la base de
l'accroissement de la dépendance à l'égard des importations et décourage la
croissance des recettes en devises dans le pays en développement l'adoption de la
stratégie alternative, c'est-à-dire celle de promotion des exportations, ne connait
pas non plus une solution définitive; car cette dernière comporte des dangers sur
le plan agricole particulièrement.
P a g e | 88

En effet la stratégie de "promotion des exportations agricoles" correspond à


la politique économique dont l'on est de compenser la faiblesse des recettes en
devises provenant des exportations de produits traditionnels par le lancement de
nouveaux produits agricoles d'exportation.

Cette politique a souvent tendance dans les pays en développement à


intégrer la production agricole nationale dans l'économie transnationale dirigée
par les firmes multinationales. C'est ainsi qu'on le qualifie de "politique
ultralibérale de promotion des exportations agricoles".

Bien que pour réaliser l'ajustement de la production agricole sur les besoins
alimentaires nationaux, il faut recourir naturellement à un certain
protectionnisme, l'on estime d'autre part que cela permet aux pays concernés
d'économiser des devises.

Nous venons de voir dans cette sous-section qui s'achève les principales
caractéristiques des stratégies commerciales de promotion des exportations et de
substitution aux importations. Il ressort de cette analyse que la "substitution aux
importations" se base sur des mesures de protection et s'oppose au libre-échange.
L'argument qui sous-tend cette stratégie du commerce extérieur est que la
"protection est indispensable à la promotion de l'industrialisation des pays en
développement et qu'un régime de libre échange universel, loin de faire convoquer
les niveaux du bien-être économique des participants, a tendance à accentuer les
différences entre nations riches et pauvres".

La "promotion des exportations", par contre, se fonde sur la libéralisation


des échanges et s'oppose aux mesures protectionnistes. Les pays en
développement doivent intégrer le marché international et accroître leurs
exportations, ce qui leur permettra de réaliser l'objectif d'industrialisation.

2. Stratégies proprement dites : pistes de solution

Au regard des enjeux sur le commerce extérieur de la RDC, les mesures


devront être prises et des effets accomplis à la fois sur le plan interne et externe.
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D'abord, l'on peut écarter rapidement l'idée d'un repli autarcique pour la
simple raison que beaucoup des produits actuellement importés par la RDC (biens
d'équipement, matières premières et semi-produits) sont nécessaires à l'activité
intérieure et notamment à l'activité manufacturière.

Pour pouvoir mieux répondre à ces besoins en devises destinées aux


importations, il faut accroître les ressources en devises du pays. Ces ressources ont
des origines diverses (aides extérieures, empruntes, recettes d'exportations), mais
les possibilités d'y recourir de même que les conséquences sont différentes.

Compte tenu de l'importance de besoins de financement de l'économie


congolaise, un accroissement suffisant de l'aide international paraît peu probable.
Les recours à des nouveaux emprunts ne constituent pas une solution réaliste.

Dans ces conditions, nous pouvons affirmer sans risque de se tromper que
la seule stratégie réaliste pour augmenter de façon significative les ressources en
devises consiste en une politique dynamique d'exportation. Dans cette voie comme
la RDC n'a pas la maîtrise des prix internationaux (il est ``Price Taker'') sur le
marché mondial, sa possibilité d'intervention se limite en un accroissement en
volume de ses exportations. Toutefois, cet accroissement peut suivre et conjuguer
deux orientations nouvelles. Dans le 1er cas, il s'agit d'augmenter la quantité des
biens que l'on exporte déjà tout en élargissant la gamme des produits. Dans le 2ème
cas, il s'agit de s'ouvrir des marchés pour des produits nouveaux notamment des
produits manufacturés.

Compte tenu de la dotation factorielle de la RDC, l'objectif doit être en


conséquence de diversifier à la fois les activités et les exportations. Ainsi, pour
accéder aux secteurs les plus dynamiques de la croissance économique mondiale,
le commerce extérieur de la RDC doit être organisé en complémentarité avec la
stratégie d'industrialisation :

- La diversification des exportations


- La recherche des gains de compétitivité
- La réorientation des exportations
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- L'industrialisation.
1. Diversification des exportations

La RDC doit étendre sa gamme des produits exportés, au lieu d'avoir une
structure des exports réduite, il faudrait plutôt l'élargir à des produits non encore
exportés. Compte tenu de sa dotation en facteur, la RDC doit capitaliser ses
avantages en vue de faire profiter au pays des retombées par la diversification des
sources d'approvisionnement en devise et par la conquête des parts importantes
des marchés dans les échanges internationaux en intégrant d'autres secteurs
d'activités dans les échanges internationaux en intégrant d'autres secteurs
d'activités dans cette compétition.

2. La recherche des gains de compétitivité

Conformément aux théories émises par les célèbres auteurs comme Adam
SMITH, David RICARDO, John Stuart Mill, Elie HECKCHER et Dominique OHLIN sur
les avantages qu'on peut tirer dans la pratique du commerce international, la RDC
doit chercher à s'investir de recherche des bénéfices.

Pour accroître ses gains, la RDC doit accepter de faire face à la concurrence
étrangère tant sur les marchés extérieurs que sur son marché interne. ``La
compétitivité d'un pays dans une branche est son aptitude à être à la fois fortement
exportateurs et peu importateurs pour les biens concernés''.

3. La réorientation des exportations

La réorientation des exportations vient répondre au problème de la


concentration géographique des exportations sur un petit nombre des pays. La
RDC doit chercher à ne pas être dépendante de ses fournisseurs qui sont en même
temps ses destinateurs (clients), au risque de subir la loi de celui qui peut abuser
de la position dominante qu'il occupe. La RDC doit exporter ses produits vers des
nouveaux débouchés pour confronter sa position de fournisseur principal dans les
secteurs où elle est en première place, pour approvisionner divers importateurs
potentiels ou réels.

4. L'industrialisation
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C'est la solution idéale pour permettre au pays d'étendre d'avantage la


gamme de ses produits exportés.

L'industrialisation amènera le pays à exporter des produits finis ou semi-


finis, cela donnera une valeur ajoutée certaine à ces produits. L'industrialisation de
la RDC donnera à ce dernier, la possibilité de s'accaparer de certain pan de marché,
qui lui échappe à cause de sa non ou sous industrialisation tandis que sa dotation
en facteur combine à une spécialisation suffisante avec sa main d'œuvre produira
une abondante réappropriation de certains manufacturés jadis produits et
qualifiés à l'étranger.

Dans ce chapitre, nous avons analysé l'apport de RDC dans le commerce


international conformément aux théories de l'échange, en relevant la base de
l’économie nationale, les valeurs des importations et exportations, l’évolution du
commerce et des termes d’échanges mais aussi les forces, les faiblesses afin
d'améliorer le rendement du pays dans son rayonnement économique mondial.
P a g e | 92

CONCLUSION

Devant les tendances actuelles du commerce mondiale qui sont


essentiellement marquées par la forte progression des échanges primaires au
profit de l'énergie et l'électronique, la baisse et l'instabilité persistante des prix des
produits premières, l'augmentation de la part du commerce sud-sud dans les
échanges mondiaux et sa forte concentrations sur l'Asie. Bref, un monde dominé
par la compétitivité des produits et des productions.

Face à tous ces bouleversements, l'examen minutieux des caractéristiques


structurelles du commerce extérieur de la RDC révèle que, ce dernier se trouve
embarqué dans une compétition économique mondiale dans les conditions qui ne
lui sont pas favorables et qui ne peuvent lui permettre de saisir le maximum
d'opportunité dont le commerce international est porteur.

Dans notre travail, nous avons voulu comprendre et connaître quelle est la
part de la RDC dans les exportations et les importations sur le marché mondial,
quel est l'impact de la participation de la RDC dans le commerce international et
quelles sont les obstacles rencontrés par l'économie congolaise pour son insertion
dans le marché mondial.

Pour arriver au bout de notre étude, nous avons fait usage de l'approche
méthodologique descriptive, en vue de faire voir les données recueillis par la
technique documentaire, quelle a été la part de la RDC dans le volume des échanges
mondiaux, à l'aide des tableaux, chiffres à l'appui.

A la suite de ce périlleux travail, le résultat auquel nous sommes arrivés est


que nous avons constaté que la déliquescence des structures économiques
internes et les faiblesses des échanges extérieurs ont conduit à la marginalisation
de la RDC dans le déroulement des échanges mondiaux. Le profit économique de la
RDC présente des structures productives à très faibles valeur ajoutée et destinée à
l'exportation, la productivité des différents secteurs est faible, et la production
locale est peu compétitive tant sur le plan prix, que de la qualité.
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Outre ces faits ci-haut précités, nous avons décelé ce qui suit : l'Instabilité
persistante des prix des produits primaires, spécialisation en un petit nombre de
produits primaires, insuffisance des gains de compétitivité, concentration
géographique des exportations sur un petit nombre des pays, dépendante de
l'économie envers le commerce extérieur.

Conclusion, la RDC ne contribue que timidement à l'économie mondiale tant


au niveau de l'offre, de la demande que des flux financiers et pour résoudre ces
problèmes nous avons proposé des pistes de solution.

Par rapport à l'instabilité des prix des matières premières, nous suggérons
la diversification des exportations. Quant à la faible spécialisation nous proposons
une industrialisation accélérée. Pour ce qui concerne l'insuffisance des gains de
compétitivité, on doit recourir à la recherche des gains de compétitivité en
étendant son marché. S'agissant de la concentration géographique, il faut
réorienter les exportations pour briser la dépendance vis-à-vis de l'extérieur. En
définitive, toutes ces stratégies doivent porter dans l'ensemble sur l'offre et la
demande internationale. Tout ceci doit reposer sur des stratégies claires et
adaptées aux réalités congolaises comme la promotion ou la substitution des
exportations.
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

I. DOCUMENTS OFFICIELS

1. Rapport annuel de la B.C.C. 1970.


2. Rapport annuel de la B.C.C. 2009.
3. Rapport annuel de la B.C.C. 2020.
4. Rapport annuel de la B.C.C. 2021.
5. ONU, Département de l’information, L'économie mondiale : un défi pour la
coopération internationale, New-York, 1990.
6. Condensé d’informations statistiques, B.C.C. du 30 Septembre 2022.

II. OUVRAGES

AGARWAL P., République Démocratique du Congo (RDC) : profil macro-


économique et commercial, ODI, 2022.

AHMED, S. et ALBERTINI, J.M., Lexique économique, Dalloz, Paris, 1995.

BAKANDEJA, G. Le droit du commerce international : les peurs justifiées de


l'Afrique à la mondialisation des marchés, De Boeck Université,
Paris, 2001.

CAPUL J.Y. et GARNIER O, Dictionnaire d'économie et de Sciences sociales, Paris,


1999.

DE MELO J. et GRETHNER J.-M., Commerce international, théories et applications,


De Boeck Université, Bruxelles, 1997.

LABANA L et LOFEMBE B., La Recherche Scientifique ; Eléments de base,


CEDESURK, Kinshasa, 2008.

MWANA SANGEZI B.-M., La vérité sur la mondialisation, Bin-Moussa Link,


Kinshasa, 2003.

SHOMBA, S. Méthodologie de la Recherche Scientifique, M.E.S., Kinshasa, 2007.

III. NOTES DES COURS


P a g e | 95

BOLALUETTE, M., Cours d'organisation et financement du commerce international,


1ère licence, FASEG, UNIKIN, Inédit.

LUKUSA Dia BONDO, Cours de théories de l'échange international, 1ère Licence,


FASEG, UNIKIN, Inédit.

NTUAREMBA ONFRE, L., Cours de pratique du commerce international, 1ère licence,


UNIKIN, Inédit.

IV. TFC ET MEMOIRES

SINGI MOBANZA F., Le commerce extérieur de la RDC face aux tendances actuelles
du commerce mondial : analyse et perspectives et
stratégiques, Kinshasa.

V. WEBOGRAPHIE

1. https://www.archive.doingbusiness.org/fr/rankings
2. https://www.bsi-economics.org
3. https://www.insee.fr
4. https://www.investindrc.cd
P a g e | 96

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE ........................................................................................................................... 1
DEDICACES ........................................................................................................................... 2
REMERCIEMENTS ................................................................................................................. 3
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ................................................................................... 5
LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................... 6
INTRODUCTION .................................................................................................................... 7
1. Problématique ........................................................................................................... 7
2. Hypothèses du travail ................................................................................................ 9
3. Choix et intérêt du sujet............................................................................................10
4. Délimitation du sujet ................................................................................................10
5. Méthodologie de travail............................................................................................11
6. Canevas du travail ....................................................................................................12
CHAPITRE I. CONSIDERATIONS GENERALES .......................................................................14
Section 1. Théories générales de l'échange international ...............................................14
§1. Origines ....................................................................................................................14
§2. Le commerce extérieur ..............................................................................................15
§3. Le commerce international ........................................................................................19
§4. Evolution du commerce international ........................................................................20
§5. Cadre institutionnel ..................................................................................................21
Section 2. Présentation de la RDC ....................................................................................26
§1. Situation géographique et démographique .................................................................26
§2. Cadre institutionnel ..................................................................................................27
§3. Etat de la Production nationale ..................................................................................28
CHAPITRE II. PRESENTATION DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO (B.C.C. en Sigle) .......34
Section 1. Objet et situation géographique ......................................................................34
Section 2. Aperçu historique de la Banque Centrale Du Congo .......................................34
§1. Période précoloniale (1885) ......................................................................................35
§2. Etat indépendant du Congo (1885 – 1908) .................................................................35
§3. Période coloniale (1908 – 1960) ................................................................................36
§4. Banque Centrale de la République Démocratique du Congo.........................................36
Section 3. Missions de la B.C.C. .........................................................................................40
§1. Politique de change ...................................................................................................41
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§2. Politique de crédit .....................................................................................................41


§3. Autres missions de la B.C.C. .......................................................................................41
Section 4. ADMINISTRATION DE LA B.C.C., STRUCTURE ET ORGANISATION ...................42
§1. Organes statutaires de la B.C.C. ..................................................................................42
§2. Organes administratifs de la Banque ..........................................................................45
CHAPITRE III. ANALYSE CRITIQUE DE LA PART DE LA RDC DANS LE COMMERCE
INTERNATIONAL .................................................................................................................48
Section 1. Base de l’économie de la République Démocratique du Congo ......................48
§1. Production interne ....................................................................................................52
§2. Apports extérieurs ....................................................................................................54
Section 2. Importation, exportation et évolution récente du commerce extérieur et des
termes de l’échange en RDC.............................................................................................55
§1. Importation ..............................................................................................................55
§2. Exportation...............................................................................................................60
Section 3. Evolution récente du commerce extérieure et évolution des termes
d’échanges........................................................................................................................65
§1. Evolution récente du commerce extérieur ..................................................................66
§2. Evolution des termes d’échanges en RDC ...................................................................71
Section 4. Analyse critique de la part de la RDC dans le commerce international ..........72
§1. Etat des lieux ............................................................................................................72
§2. Limites et problèmes .................................................................................................73
Section 5. Perspectives d’avenir et stratégies proposées ................................................78
§1. Perspectives d’avenir ................................................................................................78
§2. Stratégies proposées .................................................................................................85
CONCLUSION ........................................................................................................................92
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ......................................................................................94
TABLE DES MATIERES .........................................................................................................96

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