Les Quadruples Du Milliardaire Ciara Cole1

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Table des Matières

Les quadruplés du milliardaire

Chapitre Un

Chapitre Deux

Chapitre Trois

Chapitre Quatre

Chapitre Cinq

Chapitre Six

Chapitre Sept

Chapitre Huit

Chapitre Neuf

Chapitre Dix

Chapitre Onze

Chapitre Douze

Chapitre Treize

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L’amour innocent du parrain de Mafia Russe

Chapitre Un
Chapitre Deux

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Chapitre Neuf

Chapitre Dix

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Les quadruplés du milliardaire

Par Ciara Cole

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Chapitre Un

Le quart d’heure de vol en hélicoptère de l’aéroport à l’île Fidji était

pittoresque, mais Tia ne le remarqua presque pas. Son esprit était accaparé par
la tâche qui lui avait été confiée et sa nature peu conventionnelle—voire

impossible.
Mais Tia n’était pas payée pour se chercher des excuses ou faire une

bourde. Si elle foirait cette mission, elle pourrait dire adieu à son nouveau job

de rêve.

Elle afficha un sourire ironique lorsqu’elle remarqua que le yacht du

sujet de sa situation délicate du moment, Jonathan Fox, se trouvait exactement

où il était censé être. Le palais flottant était encré au large et se démarquait dans

l’eau cristalline.
L’hélico survola le luxueux yacht géant et se dirigea vers le petit héliport

de terre bordé de palmiers.


Quelques minutes plus tard, Tia posa le pied à bord, et elle comprit enfin
pourquoi certains choisissaient de se loger dans de tels vaisseaux. Mis à part le

fait que c’était un gage de pouvoir, cela représentait également un bouclier


imparable contre les paparazzi et autres indésirables.

Comme moi, songea ironiquement Tia. Mais elle était ici sur la requête
du frère ainé de Jonathan, donc elle n’eut aucun problème à passer l’équipage
entrainé à scruter les eaux autour du bateau. Ils avaient dû repérer le survol de

l’hélicoptère plus tôt et ne semblaient pas surpris de voir Tia. Mais elle

connaissait au moins une personne qui risquait de trouver sa présence à la fois

inattendue et inopportune.
Le niveau d’intimité et de familiarité à bord du yacht impressionna Tia.

Il ne faisait aucun doute qu’il n’était pas simple de l’atteindre avec n’importe
quelle villa ou hôtel cinq étoiles. Et connaissant Jonathan Fox, ses indiscrétions

lorsqu’il s’agissait de sa débauche hédoniste devaient être à la fois

ininterrompues et confidentielles.

Bientôt, elle le repéra. Il n’était pas encore midi, et pourtant Tia était

contente de porter un maquillage minimaliste, une combinaison-pantalon sans

manche et une queue de cheval avec la chaleur qui s’élevait à vingt-quatre

degrés. Pendant ce temps-là, Jonathan Fox, ou du moins elle espérait que c’était
lui, émergea de la cabine et alla s’asseoir sur l’un des canapés sur le pont, une

bouteille de champagne à la main. Tia secoua la tête intérieurement pendant

qu’elle priant pour avoir la force.


Elle retira ses lunettes de soleil et se fraya un chemin pour enfin

rencontrer le mouton noir de la famille Fox, le playboy professionnel


Jonathan Fox.

***
Deux semaines après que Tia Lowry a commencé à travailler dans l’un

des plus gros cabinets de conseil en investissements de la ville, elle a reçu son
premier client.
Seulement, elle ne s’était pas attendu à devoir le traquer jusqu’à cette île

privée où il profitait de la vie comme le faisaient la plupart des playboys

milliardaires. Tina ne l’avait pas non plus imaginé être aussi beau en personne.
Sa silhouette d’un mètre quatre-vingt-trois était posée sur le canapé en

maillot de bain avec une longue chemise ouverte sur son torse, révélant des
abdominaux sculptés qui avaient l’air d’avoir été dessinés. Sa peau bronzée

transpirait la santé, la jeunesse et les gènes parfaits, ne laissant aucun indice de

sa vie débauchée qui consistait à boire, faire la fête, et se faire des femmes.

Il était presque impossible de croire qu’il était diplômé de la Harvard

Business School, mais par contre avec son allure ténébreuse et enfumée, il

pourrait très bien passer pour un mannequin. Ces traits-ci, taillés au burin,

étaient au repos, mais quelques instants après que Tia l’a atteint, il sembla
sentir son ombre et ouvrit lentement une paire d’yeux noisettes profonds et

sensuels.

À la seconde où son regard croisa celui de Tia, elle sentit un courant


électrique passer entre eux, donnant à une sensation d’isolement, comme s’ils

étaient tous deux coupés du monde. Il ne restait qu’eux et une pureté si


étonnante que cela lui coupa le souffle.

— M. Fox, balbutia Tia en détestant le timbre essoufflé de sa voix. Je suis


sûre que vous êtes surpris de me voir.

Les yeux de celui-ci parcoururent la silhouette mince de Tia, ses courbes


subtiles évidentes dans sa combinaison pantalon délicieuse couleur Mocha qui
soulignait sa peau hâlée.

— Pas exactement. En réalité, je me demandais quand vous alliez arriver.

Je suis plus qu’en retard pour mon massage à quatre mains. Où est l’autre
masseuse du spa ?

Tia s’étouffa, incapable de croire qu’il la confondait avec une masseuse.


— J’essayais de combattre cette terrible gueule de bois à cause d’hier

soir, grogna Jonathan. Je me souviens à peine de ce qui est arrivé, mais c’est

un signe que j’ai passé du bon temps, n’est-ce pas ?

Il se mit soudain à sourire, et cela couplé à cette voix sexy fit oublier sa

vexation à Tia pour un moment. Jonathan Fox était sexy—tellement que c’en

était presque criminel—et le beau démon le savait. Il se redressa sur le canapé

et se leva devant Tia, en retirant déjà ses derniers boutons.


— Devrions-nous nous diriger vers le spa sur le pont supérieur ?

demanda-t-il d’une voix doucereuse.

Soudain, Tia retrouva ses esprits et leva les mains pour l’arrêter.
— Attendez ! Ce n’est pas ce que vous croyez. Elle soupira lourdement.

Je m’appelle Tia Lowry, et votre frère ainé, Théo, m’a engagée. Je suis votre
nouvelle conseillère financière.

***
— Quoi ? Jonathan la regarda attentivement, et il eut l’air sceptique

avant de lâcher un juron.


Tia se força à cligner des yeux rapidement en réponse à son
emportement grossier.

— Je sais que c’est difficile à assimiler, M. Fox. Mais c’est vrai. Le fait

est que je suis censée vous suivre, limiter vos dépenses et vous aider à gérer
votre héritage.

Jonathan n’était pas surpris que Théo puisse imaginer une telle chose.
Après tout, son frère l’avait suffisamment menacé par le passé.

Cela ne rendait pas Jonathan moins furieux envers l’interférence de son

grand frère. Théo avait presque dix ans de plus que lui et il traitait Jonathan

plus comme un fils que comme un frère.

À cause, en grande partie, de la mort inattendue de leur propre père dans

leur enfance.

C’était Théo qui avait repris le flambeau pour s’occuper de Jonathan qui
avait quinze ans à l’époque. Leur mère avait été si chagrinée qu’elle s’était

enfermée dans l’une des demeures familiales des Fox et qu’elle avait refusé

d’en sortir.
Jonathan fut tiré de ses souvenirs par Tia, qui continuait de lui expliquer

qu’elle devait rester avec lui pour les prochaines semaines afin de l’évaluer.
Son énervement laissa place à une appréciation franche lorsqu’il regarda

la beauté unique qui se tenait devant lui.


Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas ressenti une attirance si intense.

Plus tôt, lorsqu’il avait levé la tête pour la trouver devant lui, il s’était retrouvé
dans l’impossibilité de détourner le regard. Sa voix sensuelle qui prononçait
son nom avait excité sa libido. Puis elle avait retiré ses lunettes de soleil,

révélant une paire d’yeux de biche marrons foncés excitants.

Pensant qu’elle était sa masseuse, Jonathan avait déjà commencé à


imaginer ses mains sexy sur lui, détendant non seulement ses tempes, mais

aussi le reste de son corps. En un éclair, il s’était imaginé la séduire et faire


gémir ces lèvres pulpeuses et douces pour lui.

Mais tout ceci était parti en fumée à la seconde où il avait découvert qui

elle était vraiment.

Donc… Elle pensait vraiment qu’elle pouvait venir ici et lui dicter la

façon dont il devrait conduire ses affaires privées ?

Théo avait envoyé la mauvaise personne pour jouer les nounous, songea

Jonathan avec un rictus carnassier. Jonathan n’avait pas la réputation d’être un


incorrigible débauché pour rien. Le mettre à côté d’une jeune femme

séduisante et baisable, c’était chercher les ennuis.

— Écoutez, je suis navré pour mon erreur de tout à l’heure, dit-il sur un
ton charmeur en prenant le coude de Tia. Pourquoi ne pas quitter le soleil et

profiter d’un environnement plus propice ? Je suis curieux d’entendre ce que


mon frère vous a demandé de faire.

Ce léger toucher sur son bras sembla la faire légèrement frissonner.


Jonathan était ravi qu’elle ne tente pas de s’écarter et qu’elle le laisse

docilement la conduire dans l’un des salons. Il était étrange de voir à quel point
elle avait l’air si sérieuse, et pourtant dégageait aussi la plus douce des auras,
un peu comme une voisine de palier.

Elle l’intriguait, et le grand débauché Jonathan Fox n’était pas facile à

intriguer.
Qui était-elle, en réalité ? Bien sûr, il pensait qu’elle était ce qu’elle avait

déclaré être : une nouvelle conseillère en finances envoyée pour le torturer


d’une manière ou d’une autre. Mais au lieu de cela, elle pourrait bien devenir

une conquête de valeur.

Lorsque Jonathan la fit entrer dans le salon principal, qui comportait un

bar et une salle à manger, il s’excusa pour quelques minutes. Il revint,

désormais vêtu d’un polo moulant bleu et d’un short kaki, et il offrit un verre à

Tia, qui l’accepta.

Jonathan éprouvait sa curiosité pendant qu’il préparait à boire, posant les


yeux quelques fois sur son invitée inattendue. Il découvrit qu’il aimait

beaucoup ses grands yeux marrons. Il aimait sa confiance et sa féminité… Et à

quel point elle semblait penser qu’elle pouvait vraiment se charger de ce qui se
trouvait devant elle.

Jonathan se tourna vers elle en souriant et lui tendit la boisson. Il se


dirigea ensuite vers l’une des baies vitrées qui donnaient sur l’océan et lui

demanda mine de rien comment elle en était arrivée à travailler pour son frère.
— Cela vous intéresse-t-il vraiment ? Ou bien êtes-vous en train de

préparer un stratagème pour obtenir gain de cause ?


Jonathan plissa le front à ses mots malin.
— Si obtenir gain de cause inclus vous avoir, alors vous avez peut-être

raison. Ces yeux bruns plein de désir l’étudièrent de la tête aux pieds d’un air

prédateur. Vous n’auriez pas dû venir ici, Mme Lowry.


— Ne croyez-pas que vous pouvez me faire peur, ou pire encore, me

faire partir la queue entre les jambes, répondit doucement Tia. Parce que c’est
ce que vous souhaitez, n’est-ce pas ? Vous pensez que si vous devenez assez

offensant avec vos allusions sexuelles, vous pourrez me faire repartir au pas

de course vers Théo, scandalisée que vous m’ayez draguée.

Elle se leva avec une grâce fluide et avança vers lui. Elle n’était qu’à

quelques pas lorsqu’elle leva les yeux vers lui.

— Les hommes comme vous ne m’impressionnent pas. Votre acte

provoquant est exactement ce à quoi je m’étais attendu d’un macho tel que
vous. Vous pensez que vous pouvez jouer avec moi simplement parce que je

suis une femme ? Mais je n’ai pas peur facilement, M. Fox.

— Vous effrayer est la dernière chose que je souhaite. Et je n’ai pas non
plus envie que vous retourniez au pas de course vers Théo. En fait, pour m’en

assurer, j’ai ordonné au capitaine de sortir en pleine mer. On dirait bien que
nous sommes coincés ensemble, chérie. Jonathan inclina la tête sur le côté, lui

fit un sourire sarcastique et pris une gorgée de sa boisson.


Tia écarquilla les yeux, assimilant ses paroles avant de courir vers les

escaliers pour voir le pont. Elle poussa un cri de surprise en regardant le yacht
s’éloigner de la côte. Non, non, non !
Elle se précipita sur le pont principal et se dirigea vers les barrières

pour regarder la distance entre la plage et le bateau s’allonger de plus en plus.

Il était désormais impossible pour elle de partir.


Elle poussa un autre cri d’indignation, imaginant soudain des moyens

d’infliger un maximum de souffrance à l’homme qui avait osé…


— Détendez-vous, Tia, déclara Jonathan avec cette terrible voix

trainante. Une petite croisière nous fera du bien à tous les deux. J’ai la gueule

de bois, vous vous souvenez ? Quoi qu’il en soit, avec une compagnie aussi

délectable que la vôtre pour naviguer, je pense à au moins une thérapie qui

pourrait me remettre sur pied.

Tia serra les dents au son de son ricanement ironique.

— Vous avez perdu la tête si vous pensez que j’ai signé pour quelque
chose comme ça. Ramenez-moi tout de suite ! Tia jura, se retourna pour être

face à Jonathan et sentit ses talons chanceler sur le pont qui tanguait. Il attrapa

aisément ses épaules et la stabilisa pendant que ses yeux étudiaient son visage.
— Vous êtes encore plus captivante lorsque vous êtes en colère, dit-il

d’une voix rauque.


— Lâchez-moi, répondit-elle entre ses dents.

Il la lâcha lentement, avec un léger sourire effronté.


— Vous vous sentez contrariée à cause de ma petite cascade ? Vous ne

pensiez pas que j’allais être sympa, si ? Pas quand vous m’êtes imposée par
mon grand frère.
Tia souffla.

— Quel que soit votre grief, vous devriez voir cela avec Théo. Je ne fais

que mon travail.


— Dans ce cas vous aurez plus qu’amplement la chance de le faire

pendant notre petit voyage, répondit Jonathan en haussant les épaules. Voyez
cela comme votre centre d’entrainement nautique personnel où vous pouvez

m’apprendre les erreurs de mes manières. Moi, personnellement, j’ai hâte de

voir quelques dauphins, et peut-être de profiter un peu des embruns marins

pour me vider la tête. Si nous avons de la chance, nous pourrons voir un

superbe coucher de soleil, du moment que la météo reste clémente. Ne vous en

faites pas, vous n’avez pas besoin de me remercier.

— Vous êtes épouvantablement ignoble, cria Tia. Vous savez très bien
que je n’ai pas donné mon accord pour cette prétendue croisière. Ce que

j’avais prévu, c’était qu’on retourne sur la terre ferme dans votre villa, où se

trouvent mes affaires. Naviguer avec vous sous le soleil couchant ne fait
absolument pas partie de mes projets.

— Eh bien, c’est mon bateau, donc ce sont mes règles, répondit Jonathan
avec insouciance. Je suis sûre que nous pouvons trouver un tas de choses pour

nous occuper. Venez maintenant, pourquoi ne pas simplement se prélasser dans


le luxe avec moi ? Il écarta les bras pour montrer le yacht effectivement

somptueux, qui avait tout du terrain de jeu d’un milliardaire.


Il y avait un savoir-faire de pointe dans chaque centimètre du vaisseau,
qui avait sa propre piscine et sa plateforme de chaises longues, tandis que les

escaliers extérieurs sur le pont du dessus menaient à un gymnase et à un spa

très bien équipés. D’après ce qu’elle avait vu de l’intérieur, Tia savait qu’il y
avait des installations encore plus luxueuses qui impressionneraient et

raviraient n’importe qui.


Cependant, à cet instant, Tia se languissait d’effacer ce sourire débile du

visage de Jonathan, en bouillonnant pendant qu’il ajoutait joyeusement :

— Ou peut-être préfèreriez-vous appeler mon frère et lui dire que vous

abandonnez ? Il enverra sans aucun doute une équipe de secours pour vous

retirer de mes griffes.

Avec un sourire entendu, Jonathan se retourna et retourna dans la cabine,

sans attendre que la Tia fulminante ne lui réponde.


Chapitre Deux

Jonathan Fox avait peut-être été plus malin qu’elle cette fois, mais Tia

jura que cela ne se reproduirait pas.


Elle jouerait selon ses règles à lui pour l’instant, sachant très bien qu’il

lui était impossible d’appeler Théo pour le supplier d’abandonner sa mission.


Je vais serrer les dents et encaisser, songea Tia, parce que je suis une battante.

À vingt-six ans, Tia était une femme indépendante qui était devenue la

plus jeune et la seule employée féminine du cabinet de conseil dans lequel elle

venait juste d’être engagée.

Elle était fougueuse, féroce, et bien dans sa peau, et elle ne laissait aucun

petit contretemps l’arrêter. Elle fonçait sur tous les défis et savait que se faire

une place dans le cabinet allait être une bataille de longue haleine à cause de
son âge et de son sexe.

Mais elle était prête à faire tout ce qu’il fallait pour réussir.
Elle se força à sourire et alla chercher Jonathan dans la cabine de
pilotage. Elle lui tendit une coupe de champagne tout en prenant une gorgée de

la sienne.
— Très bien, j’admets que je vous ai été imposée, mais cette croisière

était votre idée. Quels sont vos projets ?


Les lèvres de Jonathan se courbèrent en un sourire triomphant. Il ne
faisait aucun doute qu’il avait l’air ravi qu’elle se plie à sa volonté.

— Pourquoi ne pas vous faire visiter, pour commencer ?

Il lui fit faire le tour de l’immense bateau, qui avait été conçu à la

recherche de l’extravagance, du confort et de la splendeur. Puis il la conduit


dans une cabine d’invité.

— Ce sera votre chambre, au cas où vous auriez besoin de vous reposer.


Et si, par hasard, vous souhaitiez vous détendre et peut-être essayer le Jacuzzi,

les jets-ski, ou même le ski nautique, alors…

Il ouvrit l’armoire pour révéler des lignes entières des bikinis les plus

légers.

— Il ne fait aucun doute que vous trouverez quelque chose qui vous ira,

ajouta-t-il en scrutant sans grande subtilité sa silhouette. Au mieux pour

deviner ses mensurations, songea Tia avec dégout.


Elle laissa échapper un rire sec.

— Je suis désolée, vous devez vous tromper. Je ne suis pas une Playmate

ou l’une de vos mannequins de Victoria’s Secret envoyée ici pour satisfaire


vos fantasmes sexuels. Quelle partie de « travail » ne comprenez-vous pas ?

— J’essaye juste d’être un hôte convenable. Nul besoin d’entrer de vous


mettre sur la défensive. Je ne couche pas avec toutes les jolies femmes qui

passent devant moi. Vous devriez vraiment descendre de vos grands chevaux.
Je m’offusque d’être jugé.

— Vous vous offusquez ? cria Tia, douteuse. C’est vous qui m’avez
piégée sur votre yacht juste pour me prouver quelque chose. Je ne sais même
pas combien de temps nous allons rester en mer ni où vous m’amenez. Vous

êtes vraiment aussi arrogant et manipulateur que ce à quoi je m’étais attendue.

— Alors permettez-moi de me racheter. Que pensez-vous d’un diner ? Je


promets qu’il n’y aura ni tentatives d’approche, ni arrogance au menu.

Bien malgré elle, Tia était charmé par ces yeux attrayants et ce sourire
d’un blanc éclatant.

Jonathan Fox était un sexe sur pattes et ses lèvres qui invitaient au pêché,

son corps parfaitement sculpté et ses yeux noisette électrisants procuraient des

sensations à Tia que celle-ci n’oserait jamais admettre.

Son capital s’élevant à plusieurs milliards de dollars l’éloignait autant

que faire se peut de la cour de Tia. Ce n’était rien que de la petite monnaie pour

lui de passer des semaines sur son super yacht accroché à tout le luxe
disponible. Et la plupart du temps, pas tout seul, étant donné qu’il était célèbre

pour dépenser des sommes colossales pour faire venir ses amis et ses

conquêtes à lui.
Tia était en fait tout à fait au courant de ce que Jonathan avait fait la

veille. Il avait organisé une fête élitiste à bord et la liste d’invité contenait la
crème des industries du cinéma, de la mode et des finances. Le rapport de Théo

avait fourni des informations non seulement sur la position de Jonathan, mais
également sur ses activités récentes—en particulier sur les festivités de la

veille.
Jonathan avait ensuite passé la nuit avec deux mannequins, toutes deux
ramenées en hélicoptère plus tôt dans la matinée pendant que les autres invités

débarquaient sur leurs propres bateaux et retournaient sur la plage. Il ne faisait

aucun doute qu’elles étaient retournées dans l’hôtel de l’île privée pour
profiter d’un weekend tous frais payés sur le compte de Jonathan.

Cela n’était pas étonnant que Théo ait décidé d’intervenir.


Le train de vie de Jonathan était une raison suffisante pour réfréner

l’attraction grandissante de Tia à son égard. Sans parler du fait qu’elle

considérait comme contraire à l’éthique de coucher avec un client

professionnel—que Jonathan veuille en être un ou non.

La plupart des hommes dans son entourage professionnel considéraient

ses pratiques comme quelque peu agressives. Mais en réalité, Tia avait une

personnalité agréable. Ce n’était pas la femme agressive au cœur de pierre que


son travail la forçait parfois à être.

Elle devrait décider sur quel pas danser avec Jonathan. Apparemment,

sortir la grosse artillerie ne fonctionnait pas contre lui. Si seulement elle


pouvait céder un peu, alors elle pourrait espérer gagner du terrain.

Tia avait depuis suspecté que son patron, Théo, lui avait offert le job
parce qu’il était certain qu’elle échouerait—mais elle n’allait pas laisser cela

arriver.
Décidant de prendre sur soi pour l’instant, Tia choisi l’un des maillots de

bain. Elle avait trouvé un bikini jaune à pois qui n’était pas trop osé. Il lui allait
parfaitement, et elle lâcha un profond soupire et tenta de ne pas songer à toute
la peau qu’elle dévoilait. Elle n’était pas prude et n’avait pas à avoir honte de

quoi que ce soit, même si ses cuisses larges, sa taille minuscule et sa poitrine

généreuse la faisait ressembler plus à la mégère d’un film qu’à une top-modèle
frêle. Elle n’avait simplement pas vu venir ce scénario et serrait forcée

d’improviser jusqu’à ce qu’elle obtienne le dessus.


Une fois prête, Tia prit l’ascenseur jusqu’au pont du propriétaire, qui

prenait plus de la moitié du dernier étage. Jonathan attendait dans la salle de

bain couverte, et elle vit l’éclair de chaleur dans ses yeux lorsqu’il aperçut

comment elle était vêtue. Respirant de façon irrégulière, Tia redressa les

épaules et sourit agréablement. Il était temps de tourner cette situation en sa

faveur—sans dégrader ses principes ni sa dignité. Laisser Jonathan croire qu’il

avait obtenu gain de cause. Mais elle allait se montrer à la hauteur d’une façon
ou d’une autre et en retour, gagner son respect et sa confiance.

Lorsqu’elle s’installa à table avec lui pour un diner léger, elle ne

mentionna pas les affaires. Laisse-le flirter. Laisse-le faire son petit numéro de
charmeur tout en la jouant cool, songea Tia. Elle comptait vraiment pousser

Jonathan à la prendre au sérieux avant la fin de la semaine.


Elle devait simplement rester prudente pendant les prochaines vingt-

quatre heures et lui montrer qu’elle n’était pas l’une de ces femmes insipides
dont on se débarrassait si facilement, tout en faisant son travail. Jonathan Fox

était sur le point de recevoir un nouveau cap, à plus d’un titre.


***
Tia avait déjà navigué auparavant, mais ce n’était rien comparé à cela.

Jonathan dégageait une énergie contagieuse. Il sauta du yacht pour nager

dans l’eau cristalline, et Tia fut bluffée lorsqu’il refit surface et lui fit signe
d’essayer.

Tia en avait vraiment envie. Elle voulait plonger dans ce corps de


nirvana et oublier le temps et les problèmes. L’eau calme de l’océan dans

laquelle ils mouillaient et le ciel bleu étincelant offraient une expérience qu’il

n’était pas simple de décrire avec des mots.

— Je ne suis pas vraiment une plongeuse, répondit Tia à Jonathan en

secouant la tête.

— Personne ne vous demande de faire de l’exploration sous-marine

profonde. Sautez !
— Ha ha. Je suis bien ici, sérieusement. Je vais garder mon appréhension

des requins en dehors de l’eau. Merci, mais passez devant.

Jonathan rit de bon cœur en repoussant ses cheveux de son visage.


Un peu plus tôt, ils avaient aperçu les îles reculées qui parsemaient leur

route, et voir le sable blanc immaculé depuis le bateau avait procuré une
poussée d’adrénaline.

Jonathan avait ensuite proposé que plus tard, ils pourraient aller dîner
sur l’une des minuscules îles inhabitées, et Tia avait répondu qu’elle allait y

réfléchir. Chaque moment jusqu’ici avait été enchanteur, et d’une certaine


manière, elle se voyait se réchauffer auprès de Jonathan.
Il flirtait toujours sans honte, mais la voir tout accepter sans sourciller

semblait lui donner l’impression qu’elle était moins un défi. Cela ne dérangeait

pas Tia puisqu’elle n’essayait pas de l’encourager. Plus elle se riait de ses
tentatives de la charmer avec ses atouts masculins indiscutables, moins il la

trouverait excitante. Elle l’espérait.


L’idée de Jonathan d’un dîner exotique semblait de plus en plus attirante

à cet instant. Avec eux seuls sur l’île, peut-être que Tia pourrait le forcer à

écouter son point de vue sur ses finances.

Jusqu’ici, le climat tropical convenait à Tia, et la croisière aussi. Cela

aurait été un échec total si elle avait eu le mal de mer. Elle inspira

profondément, profitant de la vue et des sons—les vagues qui s’écrasaient

contre le bateau et le ciel changeant qui passait du bleu au rose à l’orange, ou


peut-être était-ce juste la réflexion du soleil dans ses yeux.

Lorsqu’elle les ouvrit devant la douce chaleur du soleil persistant, ce fut

pour trouver Jonathan debout juste là, le regard rivé sur elle.
Tia faillit sursauter, et elle posa une main sur la poitrine avec un rire

étouffé.
— Vous m’avez fait peur !

— Je ne voulais pas. Vous êtes sûre de ne pas vouloir essayer l’eau ? Ou


est-ce parce que vous n’aimez pas ça ?

— Oh, j’aime l’eau. J’aime les douches, les bains et la piscine. Parfois,
je vais même à la plage. Elle agita les bras en l’air de manière expressive. Mais
nous sommes au milieu de l’océan. Disons juste que je suis nerveuse.

Il prit sa main et la leva délicatement.

— Dans ce cas, nous irons ensemble.


Avec cette même étreinte légère, il la rapprocha de lui. Tia leva la tête, et

elle eut l’impression que Jonathan se rapprochait pour l’embrasser. Une petite
étincelle de friction s’embrasa entre leurs corps qui se touchaient presque.

— Je veux simplement que vous fassiez l’expérience d’un maximum de

choses. Toutes vous les décrire n’est pas suffisant, ajouta Jonathan d’une voix

un peu rauque.

Tia fixa ses lèvres fermes mais pulpeuses et imagina la sensation que

cela ferait de les avoir entre les siennes. Seraient-elles douces comme des

pétales de rose et la plus fine des plumes ? Iraient-ils ensemble comme deux
pièces de puzzle qui s’imbriqueraient parfaitement ? Ou comme les lèvres d’un

amant, qui vous transportent aveuglément vers leurs émotions ?

La façon dont son corps réagissait à sa proximité envoya des vagues


d’excitation dans ses veines.

Ne fais pas ça, Tia. Tu perdrais avant même d’avoir commencé.


Elle luttait avec son côté sensible qui envoyait des messages d’alerte à

son cerveau lui disant qu’elle n’était qu’une babiole pour lui, une diversion.
Peut-être même qu’il essayait de discréditer sa mission, tout en défiant son

frère, et que c’était sa seule façon d’y arriver. En la séduisant.


Ou… peut-être était-ce simplement naturel. L’alchimie, la connexion.
Cela n’avait aucun sens mais c’était la vérité, ou ça pourrait l’être.

Était-il possible d’avoir envie de quelqu’un et de le faire sans arrière-

pensée, motivation ou but ? Certaines femmes penseraient qu’il serait malin de


simplifier ainsi les choses. Supplier Jonathan Fox pourrait être un sacré brise-

glace, non ?
Le cerveau de Tia ne pouvait plus supporter sa voix pragmatique. Il n’y

avait plus que le battement rapide de son cœur, son désir pour Jonathan

devenant de plus en plus grand, comme le grand soleil brillant derrière lui.

— Allons-y, dit-il. Sa bouche était à quelques centimètres de celle de Tia,

mais il leva la tête en souriant.

Tia n’avait pas compris ce qu’il voulait dire avant qu’il ne la guide

jusqu’à l’échelle métallique sur le côté du mini quai à l’arrière du bateau.


— Heu… Jonathan… La voix de Tia était à mi-chemin entre

l’avertissement et la supplication.

— Fermez les yeux et faites-moi confiance.


Hein ? Quoi ? Et que pense-t-il de non ? Tia secoua la tête et tenta de se

dégager de Jonathan par la même occasion.


Il lui lança un regard étouffant qui rendit Tia muette pour une certaine

raison. Elle trouvait cela excitant lorsqu’il prenait cet air, si dominant et alpha.
Puis vint le fracas et le balancement de l’eau et du bateau comme une

alarme cyclique qui réveilla la méfiance de Tia. Je ne devrais pas faire ça. Je
ne peux pas.
— Vous devez vous détendre. C’est facile, dit-il. Maintenant vous passez

devant, et je serai juste derrière vous.

Tia ignorait pourquoi elle le suivait là-dedans. Elle devait être folle !
Mais elle ne voulait pas agir comme une mauviette. Elle se tint à l’échelle plus

fermement qu’elle ne l’admettrait jamais et descendit dans l’eau.


Oh, mince. C’était agréable.

Elle foula l’eau, une main agrippée à la rambarde. Comment être dans

cette eau pouvait-il être si différent de tout ce qu’elle avait connu en nageant ?

Jonathan se mit à l’aise à côté d’elle et sourit en voyant l’expression sur

son visage.

— Comment est-ce ?

Son ton amusé poussa Tia à fermer les yeux et à inspirer profondément.
Elle avait besoin d’abandonner ses peurs absurdes. Elle lâcha la rambarde et se

laissa flotter, se tournant lentement sur l’estomac et remontant les pieds à la

surface. D’une certaine manière, la chaleur l’avait refroidie, et elle aimait ces
sensations conflictuelles.

— C’est adorable, répondit-elle finalement.


C’était si apaisant et agréable. Tia se fichait pas mal de ne pas pouvoir

voir le fond de l’eau ou qu’il n’y avait rien à part le bateau autour d’eux.
Qui aurait imaginé qu’elle ressentirait autant de joie dans de telles

circonstances ?
— Vraiment belle, déclara Jonathan, et quelque chose dans sa voix la fit
tourner le regard vers lui. Elle vit la façon dont il la regardait. Elle ne voulait

pas l’explorer, donc à la place elle proposa, joueuse, qu’ils trempent la tête.

— Ensemble. À trois, accepta-t-il.


Tia sourit et passa ses doigts dans ses cheveux, des gouttelettes coulants

à travers ses doigts et réfléchissant le soleil désormais très brillant qui


indiquait son déclin imminent.

Son excitation semblait lui faire plaisir puisque ses yeux brillaient.

— Un, commença-t-il.

Leurs yeux se rencontrèrent lors d’un échange inflexible… et soudain,

Tia le sentit dans les plus étranges profondeurs de son corps. Les vagues

formaient un rythme, les poussant et les tirant pendant qu’ils se retrouvent face

à face.
— Deux. Jonathan semblait incapable de détourner les yeux d’elle. Elle

vit son regard émerveillé se refléter dans le sien. Son aura de Don Juan se

dissipa, et elle aperçut le véritable Jonathan pendant un instant, jeune,


insouciant et insondable. Ce moment fut une aventure en soit.

— Trois ! À ce cri triomphant, ils plongèrent ensemble.


Tout s’effaça subitement, laissant Tia seule avec Jonathan d’une manière

fantastique tandis que tout autre son et existence disparu à la surface.


Tia ouvrit les yeux et discerna tous les traits du visage de Jonathan dans

l’eau éclatante. Du coin de l’œil, elle aperçut le banc de poisson en dessous


d’eux, et elle avait presque l’impression de pouvoir se laisser emporter par les
courants avec eux, amenant Jonathan au passage.

Comme une idiote touchée par la flèche de Cupidon, elle souhaitait que

ce moment ne s’arrête jamais.


Chapitre Trois

Lorsqu’il s’agissait de vacances exotiques, Tia était du genre petit budget

et sac à dos.
Mais elle ne regarderait plus jamais les choses de la même manière

après cette expérience. Entre la nage et les derniers rayons du soleil, Jonathan
avait pêché. C’était impressionnant qu’il ait attrapé leur diner lui-même, étant

donné que Tia ignorait qu’il était un pêcheur si expérimenté.

Il était en effet plein de surprises. Puis, sur l’île, il avait lancé le feu et ils

avaient regardé le soleil se coucher. C’était un vrai bonheur.

Tia savait que Jonathan avait en temps normal jusqu’à quatorze

employés avec lui sur le bateau quand il avait des invités. À cause de leur

croisière impromptue, il était un peu en manque de personnel, mais d’une


façon ou d’une autre, ils avaient tout préparé pour leur diner en tête à tête sur

l’île « déserte ».
Le connaissant, il voudrait faire le tour des hôtels pour changer d’air
lorsqu’ils rentreraient de la croisière—peu importe quand c’était. Tia ne lui

avait toujours pas pardonné de l’avoir enlevée. Toutefois, Tia se devait de


profiter de cette opportunité, avec l’atmosphère détendue, la nourriture

délicieusement fraiche, et la compagnie agréable. Un feu de camp incroyable


brûlait derrière eux. La table était éclairée à la bougie, et il y avait la douce
lumière de la lune, des étoiles éclatantes, et une brise chaleureuse pour aller

avec. Que pouvait-elle demander de plus ?

C’était la grande vie. Pourtant, quelque part, être si proche de la nature

paraissait plus décadent encore que le yacht avec toutes ses fioritures.
— Eh bien ça, c’est différent. Juste nous deux sur une île intouchée,

encerclés par toute cette végétation merveilleuse qui se développe si librement,


soupira Tia en sirotant son vin.

— Ce qui serait encore mieux, ce serait de camper ici cette nuit, en

dormant sous les étoiles.

Tia réfréna l’envie de lui demander s’il avait déjà essayé et avec qui. Au

lieu de cela, elle sourit et répondit :

— Un barbecue privé sur la plage me conviendra, à profiter de poisson

blanc délicieux fraichement pêché, de salade gouteuse et de vin. Et bien sûr, du


son des vagues qui jouent de la musique à côté de moi.

— Tout cela est très apaisant et nostalgique, acquiesça Jonathan en jouant

avec le bord de sa flute. Cela me fait me demander, où est notre foyer ? Peut-
être pouvons-nous trouver un bout de foyer partout où nous voulons le

construire.
— Je vous comprends. Je suis allée en vacances dans les Maldives

l’année dernière, et je n’ai sérieusement jamais voulu partir. J’avais


l’impression d’être née pour habiter là-bas. Les plages, le ciel, les marchés

semblaient aussi réels que tout ce qui se trouvait chez moi. Elle poussa un
soupire rêveur et se concentra sur Jonathan.
— Vous voyagez beaucoup ? demanda-t-il.

Il soutenait son regard de cette façon bien particulière qui faisait penser

à Tia qu’il ne faisait pas simplement la conversation mais qu’il était vraiment
intéressé par elle. Mais elle prenait seulement ses rêves pour des réalités, n’est-

ce pas ? Quelle que soit l’attirance qu’il pouvait ressentir pour elle, elle ne
pouvait être que sexuelle. Comme avec la plupart de ses femmes. Il n’était pas

le genre à se lancer dans une relation ou une idylle.

— Pas vraiment. J’ai vu les Maldives, comme je l’ai mentionné, et Las

Vegas. Je ne quitte pas souvent la ville, donc devoir venir ici était super, même

pour le travail.

— Ce serait génial de vous montrer quelques panoramas merveilleux.

En tant que playboy qui voyage à travers le monde, je pense à de nombreux


paysages splendides que j’ai appréciés. Si notre… collaboration est fructueuse,

je pourrais m’arranger pour que nous explorions différents points d’intérêts.

La conversation et l’alcool rendait Tia plus à l’aise avec son hôte sexy
qui la charmait. Mais elle ne pouvait pas trop se laisser emporter, n’est-ce pas ?

Elle devait maintenir sa posture professionnelle.


— Bien sûre, si cela nous donne une opportunité de discuter de mon

potentiel en tant que votre conseillère financière, répondit doucement Tia. Vous
savez, je suis contente que nous ayons pu nous ouvrir ainsi l’un à l’autre. Nous

avions peut-être quelques notions préconçus depuis notre première rencontre.


Mais je ne crois pas que cela devrait nous interdire une interaction entendue. Je
ne suis pas le spectre désapprobateur venue ici pour ruiner votre vie amusante.

Vous m’avez demandé de vous faire confiance, mais pouvez-vous me faire

confiance ?
— J’imagine que je n’aurai pas le choix si vous êtes ma conseillère

financière.
— Je veux dire, en qui d’autre pouvez-vous avoir confiance si ce n’est

moi ? plaisanta-t-elle.

Jonathan la regarda en silence quelques instants, puis il ajouta :

— Je vous aime bien, Tia. Ce qui est plus que je ne peux en dire sur les

autres que mon frère m’a, par le passé, collé aux basques avec la tâche de me

faire entendre raison. Si je ne vous appréciais pas, nous ne passerions pas ces

moments ensemble.
Où allait-il par-là ? Tia masqua sa perplexité et rit légèrement.

— Bien sûr que vous devriez m’apprécier. Je vous aime bien aussi. Vous

êtes spontané et posé. J’entrevois une connexion entre nous où vous pouvez
compter sur moi en ce qui concerne votre argent.

Il fit une grimace joueuse.


— Vous voulez dire mon héritage. Puisque vous avez été engagée par

mon frère, vous serez informée de mon portefeuille d’actifs. Et jusqu’à


maintenant, il est vrai que j’ai pris mes distances vis-à-vis du fardeau de la

fortune de ma famille. Je suis également connu pour être allergique au travail


et aux responsabilités, et jusqu’ici, je suis ravi que Théo s’occupe de tout cela.
À moins que cela n’ait quelque chose à voir avec la partie où je dépense

comme je l’entends.

— Il est surréaliste de penser que vous pouvez continuer indéfiniment. Je


veux dire, personne ne devrait vous dicter comment vivre votre vie, déclara

Tia en levant les mains, mais lorsque vous y songez comme à un héritage, cela
paraît un peu différent. Le fait est que la plupart des familles riches voient leurs

fortunes dilapidée en une ou deux générations. Et c’est principalement parce

que les successeurs ne sont pas suffisamment responsables financièrement

parlant pour gérer les héritages.

— Donc, en d’autres termes, je suis irresponsable, je me crois tout

permis, et je suis paresseux. Je crois que je vois où se dirige cette évaluation,

murmura Jonathan.
— Vous savez que ce n’est pas ce que je veux dire. Mais vous devriez

commencer à faire quelques changements. C’est pourquoi je vais me rendre

disponible pour vous donner un cours de rattrapage sur l’intelligence


financière, répondit-elle en souriant. Vous savez, du genre comment faire le

bon placement à risque sur une entreprise—contrairement au fond spéculatif


que vous avez investi il y a quelques mois et qui a fait faillite.

— Hé, c’est un de mes bons amis qui me l’avait conseillé.


— Exactement. Vous ne pouvez pas prendre ce genre de risque avec

votre argent. Vous avez besoin d’une touche professionnelle, non seulement
sous forme de stratégies pour construire votre fortune, mais aussi pour
prendre des décisions concernant les dépenses, l’épargne, et les dons. Il y a tout

une feuille de route concernant ceci, et je peux vous tenir mieux informé pour

que vous ne fassiez pas tout exploser.


Jonathan se frotta le menton, pensif.

— Quelque chose dans votre façon de présenter les choses me donne


envie d’en découvrir plus. Vous dites que nous avons besoin de plus de temps

pour récapituler les choses ?

— Au moins quelques semaines. Ou même moins, si nous pouvons

trouver assez d’occasions de le faire avec votre planning actuel.

Son regard spéculatif tombait maintenant sur Tia.

— Est-ce là ce que vous faites d’habitude ? Vous rapprocher des clients

et apprendre à les connaitre pendant des jours ? Cela doit être un travail
intéressant.

— Eh bien, vous être mon premier vrai client, mais oui, être conseillère

financière est un travail en tête à tête. Ou sinon, comment pourrais-je trouver


des produits qui vous correspondent parfaitement ? Je parle de choses comme

les assurances, les investissements, et même les contrats interpersonnels.


— Du genre ?

— Oh. Eh bien, par exemple, si vous avez une petite amie et que vous
décidez ensuite de vous installer ensemble… je vous conseillerait de consulter

votre notaire pour établir un contrat de cohabitation avant toute chose. Cela ne
vous empêcherait pas d’être généreux financièrement envers elle si vous le
souhaitiez, mais de cette manière, ceci resterait un arrangement de vie

commune souple tandis que vos actifs, y compris votre appartement,

resteraient en sécurité.
— Je vois. Donc si, par exemple, j’avais envie de vous inviter à sortir,

que me conseilleriez-vous ?
Tia cligna des yeux.

— Excusez-moi ? Je ne comprends pas vraiment ce que vous voulez

dire.

Jonathan eut une expression légèrement comique.

— Prenez-vous au jeu, OK ? Disons juste que nous ressentons cette

alchimie incroyable et que nous ne pouvons pas nous détacher l’un de l’autre.

Donc, nous décidons de commencer à sortir et peut-être à être un couple.


Donnez-moi simplement un récapitulatif hypothétique en tant que conseillère

financière.

— Heu, eh bien en tant que votre conseillère financière, je ne serais pas


en position d’entretenir une relation amoureuse avec vous.

— Pourquoi pas ?
— Pour commencer, la direction a ce module de couverture et de

dépistage où elle traque les performances de chaque consultant et vérifie tout


acte possiblement illégal ou frauduleux qui implique les clients.

— Je parle de quelque chose qui ne serait pas illégal ou frauduleux.


Comme un client et un consultant qui seraient véritablement attirés l’un par
l’autre.

— Ah. Eh bien, on sait que c’est déjà arrivé. C’est toujours un peu

contraire à l’éthique, cependant il y a une clause. Dans un tel cas, je pourrais


demander que la clause de non-fraternisation de mon contrat soit annulée en ce

qui concerne ma relation professionnelle avec vous. Toutefois, il faudrait


qu’au moins trois membres exécutifs du conseil d’administration donnent leur

approbation avant que cela ne soit validé. Mais nous parlons d’une hypothèse

là, n’est-ce pas ?

— Évidemment, dit-il avec un hochement de tête. Tia était réellement

convaincue. Après tout, elle pouvait difficilement être son type quand il avait

des poupées Barbie et des top-modèles à sa disposition. Heureusement, il

dissipa ses suspicions lorsqu’il orienta la discussion vers des sujets plus
placides. Bientôt, ils parlaient de commerce international et de méthodes de

protection des actifs. Et Tia pouvait sentir qu’elle se faisait comprendre par

Jonathan à mesure que la conversation progressait.


— Je me sens sec après cette discussion d’affaires, déclara Jonathan avec

un sourire sexy. Et si nous retournions sur le yacht pour prendre un café ?


Tia approuva, et ils furent emmenés à bord d’un bateau plus petit qui

attendait de les ramener sur le yacht.


***

La nuit a-t-elle été un succès ? Tia avait tendance à penser que oui. Elle
sentit qu’elle avait donné à Jonathan quelques points sur lesquels méditer. Cette
mission pourrait-elle se terminer bien plus facilement que ce qu’elle n’avait

imaginé ?

Tia n’aurait pas dû commencer à se féliciter. Le simple fait d’arriver ici


pour rencontrer Jonathan Fox avait été un grand risque, mais elle sentait

qu’elle avait relevé le défi encore et encore. Elle ne s’attendait pas à ce qu’un
type de défi différent l’attende au tournant.

On leur servit du café et d’autres choses qui furent installées dans la salle

de projection qui proposait du cinéma 3D. L’ambiance était légère et

harmonieusement chaleureuse, et Tia était de plus en plus à l’aise avec

Jonathan. Ils réalisèrent qu’ils partageaient des goûts similaires en matière de

films avec des scènes d’action impliquant des tireurs embusqués.

— Peut-être pourrions-nous choisir quelque chose de plus romantique


pour coller à l’ambiance, proposa sèchement Jonathan après une demi-heure

d’échanges de tirs intenses.

— Je ne voudrais pas être faussement pudique, mais… J’ignorais que le


romantisme était un thème de ce soir, répondit Tia avec un sourire méfiant tout

en bougeant sur son siège, un peu mal à l’aise, prenant soudain conscience que
Jonathan était assis bien trop près d’elle sur le luxueux canapé.

— Eh bien, il devrait l’être. Nous avons passé la plus grande partie de la


nuit à parler affaire, et je pense que notre première analyse est prometteuse.

Mais il est clair que nous pouvons prendre une pause maintenant, ou devrions-
nous continuer à examiner mes actifs ? la taquina Jonathan d’une voix rauque.
Bien que pour être honnête, je suis plus intéressé par les vôtres.

Tia retint son souffle lorsqu’il tendit la main, passa un doigt dans la

bretelle de sa robe, et la fit glisser sur son bras. Il lui murmura ensuite à
l’oreille :

— Cela pourrait être notre petit secret.


La sensation de son souffle sur sa peau lui provoqua des fourmillements,

puis Tia sentit ses lèvres douces sur son cou. Il était impossible de ne pas être

excitée pendant que sa bouche caressait sa chaire. Tia se raidit, souhaitant que

son cerveau l’arrête, mais elle sembla incapable de bouger.

— Ne lutter pas contre votre réaction à moi, dit-il d’une voix rauque. Je

lis en vous comme dans un livre ouvert.

Tia ferma les yeux et inclina la tête en arrière. Bon sang, il la faisait
mouiller plus qu’elle ne l’avait jamais été.

Il mordilla ensuite délicatement son oreille, ce qui la fit gémir.

— Vous aimez ça, Tia ? Je connais de nombreuses manières de vous


donner du plaisir.

Tia ne doutait absolument pas que c’était vrai. Après tout, il avait
beaucoup d’expérience. En un éclair, sa raison lui revint. Rapidement, Tia

s’écarta de son toucher bien trop tentant et se leva.


— Jonathan… le diner était bon, mais... je ne voulais pas donner la

mauvaise impression. Je ne peux vraiment pas faire ça. Ne le prenez pas mal.
— Je ne le prends pas mal, répondit-il en s’allongeant dans son siège. Je
suis simplement curieux de savoir comment nous pouvons faire quoi que ce

soit sans résoudre ce qu’il y a entre nous.

— Et qu’est-ce donc exactement ?


— Le fait que j’ai envie de vous et que vous avez envie de moi.

Au lieu d’être déconcertée, Tia se retrouva à rire.


— Jonathan, vous n’êtes pas du genre sentimental, et je ne crois pas au

sexe pour le sexe. De plus, je ne peux pas compromettre ce que nous essayons

de mettre en place ici. Professionnellement, je veux dire. Ce n’est pas un jeu,

pas pour moi.

Il y eut une étincelle dans les yeux de Jonathan qui aurait pu être aussi

bien de la déception que du désir. Tia réalisa qu’elle ressentait les deux au

moment où Jonathan ne tenta pas de la persuader mais leva les mains en signe
de reddition.

— Croyez-moi, je comprends. Mais bon sang, ça vaut le coup d’essayer,

dit-il avec un sourire en coin impénitent. Il se leva et mis les mains dans ses
poches avant de lâcher un profond soupire. Bon, j’imagine qu’il y a votre

travail, ma réputation loin d’être parfaite, et simplement le mauvais timing.


Très bien, Tia. Je ne suis pas aussi insensible. Je suis sûr que vous aimeriez

vous retirer dans votre cabine maintenant. Cela a été une longue journée.
— Oui, c’est vrai, répondit Tia en ressentant une étrange hésitation. Elle

ajouta : Et merci de nous avoir donner le temps de récapituler les choses. Je


sens que les choses ne peuvent que s’améliorer du moment que nous joignons
nos forces. Passez une bonne nuit, Jonathan.

Tia se retourna et sortit de la pièce, en sentant le regard vibrant de

Jonathan la suivre. Cette attirance irrésistible entre eux était impossible à


ignorer, elle le savait, mais avec un peu de chance, ils pourraient l’enfermer

dans la cour arrière où elle devait être. De façon permanente.


Le lendemain matin, Tia se leva et Jonathan était parti.

***

Lorsque Tia songea à la façon dont elle avait agonisé dans le lit la plus

grande partie de la nuit, en se demandant comment elle avait pu dire non à

Jonathan, il n’était pas étonnant qu’elle soit très en colère maintenant. Se lever

et s’habiller, uniquement pour se retrouver seule sur le yacht et être informée

par le personnel que M. Fox était partit était un cauchemar.


Dans la nuit, le bateau était retourné à l’île Fidji ou Jonathan avait sa

villa de location. Mais bien sûr, il ne s’y trouvait pas non plus quand elle y est

allée.
Elle n’avait d’autre choix que d’appeler Théo. Tout naturellement, il fut

stupéfait d’apprendre qu’elle avait laissé Jonathan lui filer entre les doigts.
— Je vous avait dit de ne pas baisser votre garde, lui dit Théo, exaspéré.

— Je pensais que je faisais des progrès. Jonathan me faisait penser qu’il


comprenait ce que je lui disais, répondit Tia en se mordant la lèvre pour

apaiser sa colère contre son idiotie.


— Eh bien, vous aviez tort, et maintenant il pourrait être partit n’importe
où—Londres, Bali, ou même Melbourne, pour ce que nous en savons.

— Je suis vraiment désolée.

— Eh bien, ce n’est pas encore terminé. Donnez-moi une heure et je vais


voir si je peux le localiser. Tenez-vous prête à bouger à mon signal.

— Entendu, répondit Tia, et l’appel se termina avec elle qui se demandait


dans quoi elle avait bien pu s’embarquer.

Elle envisagea la possibilité de rappeler Théo et de le supplier d’annuler

sa mission. Mais la simple image de l’expression suffisante et triomphale de

Jonathan la fit serrer la mâchoire et décider qu’elle pouvait encore terminer ce

contrat. Elle allait rassembler toutes les ressources qu’elle avait et en voir le

bout. Et faire regrettez à Jonathan de s’être moqué d’elle.

***
Jonathan jeta un coup d’œil à sa montre et fronça les sourcils. Il était

totalement pour arriver en retard pour faire une entrée remarquée, mais il ne

voulait quand même pas manquer le début de la première du film.


L’évènement de ce soir était le plus extravagant de l’année, et Jonathan

était arrivé à LA pour l’occasion avant de se présenter à la réception de l’hôtel


dans lequel il avait loué l’appartement-terrasse avec son rencard… qui était

partie faire du shopping pour trouver quelque chose à porter pour la grande
nuit, d’après elle. Elle devrait être rentrée maintenant, donc où pouvait-elle

bien être ?
Finalement, il entendit frapper à la porte, et Jonathan poussa un soupire à
la fois de soulagement et d’impatience. C’était le problème avec les femmes

superficielles et les top-modèles : la plupart du temps elles coûtaient cher à

entretenir et pouvaient vous taper sur les nerfs jusqu’au dernier. Mais Karina
était l’une des plus belles femmes au monde, c’était l’égérie d’une ligne de

produits de créateur de mode, et elle avait un panneau avec sa photo à Times


Square. Son apparence pouvait tout lui pardonner, mais Jonathan n’aimait pas

qu’on le fasse attendre.

Il ne lui vint pas à l’esprit de se demander pourquoi elle frapperait à la

porte alors qu’elle avait une clé, mais il se dirigea vers celle-ci et l’ouvrit sans

faire attention… et il manqua perdre la tête lorsqu’il vit Tia.

Elle portait une superbe blouse colorée à motifs géométriques qui

épousait élégamment sa silhouette voluptueuse. Elle portait des talons d’un


jaune éclatant pour accompagner sa robe, et les teintes audacieuses attiraient

l’œil et étaient modernes. Il aimait la façon dont elle était coiffée cette fois, ses

cheveux encadrant son visage ovale avec des franges voluptueuses. Sa beauté
hâlée était un festin pour ses yeux, du miel brillant qui lui réchauffait les

entrailles.
Jonathan se ressaisit rapidement, même si la vue de Tia qui ressemblait à

un fantasme sur patte créa une réaction physique qui le fit se sentir
incroyablement inconfortable dans son pantalon.

— Vous m’avez trouvé, dit-il en souriant d’un air suffisant tandis qu’elle
passait devant lui pour entrer dans la suite, sans attendre une invitation.
Jonathan sourit davantage.

— Je pensais que vous saviez que ce serait le cas, puisque vous avez à

peine pris la peine de masquer vos traces. Après tout, vos réseaux sociaux
donnaient des indices quant à vos projets. Plus tôt dans la journée, vous avez

même posté une photo de vous en train de faire vos essayages à la Tom Ford et
avez mis cet évènement imminent en hashtag. Pas très subtil, je dirais—mais

futé. Comme quand vous m’avez semée à Fidji.

— Hé, ho, dit-il en se rapprochant d’elle à grands pas. Puis il se pencha

en avant pour ajouter doucement dans son oreille : je n’allais pas trop vous

faciliter la tâche. Théo aurait eu des soupçons si vous aviez réussi trop

rapidement, vous ne croyez pas ?

Tia ne prit pas la peine de discuter mais lui fit un sourire mielleux.
— Ne nous attardons pas là-dessus, étant donné l’esprit festif de ce soir.

Puisque je ne suis pas du genre à être rancunière, j’ai dit oui lorsque votre

frère m’a proposé de vous escorter à la première.


— C’est génial, mais il se trouve que j’ai déjà un rencard, murmura

Jonathan avant de froncer les sourcils en regardant sa montre avec suspicion.


— Vous parlez de Karina ?

— Elle sera de retour d’un moment à l’autre. Elle est partie choisir sa
robe pour ce soir.

— Ou plutôt récupérer sa came auprès de son dealer, rétorqua Tia tout


en regardant sa manucure. Puis elle lança un petit sourire à Jonathan, qui était
perplexe. Vous ne saviez pas qu’elle était accro, n’est-ce pas ? Bien sûr que

non. Pour abréger votre suspense, laissez-moi vous confirmer qu’il est

strictement impossible que Karina puisse être votre rencard à la première. Elle
a été interceptée alors qu’elle était sur le point d’acheter des… substances

incriminantes à une certaine personne peu recommandable qui la fournit où


qu’elle soit à LA. Elle a accepté de retourner discrètement à New York du

moment que l’incident était passé sous silence.

— Mon frère a le bras plus long que je ne le pensais. J’imagine que je

devrais lui être reconnaissant de m’avoir évité un possible scandale.

— Imaginez ce que cela aurait donné si elle s’était écroulée pendant

l’évènement à cause de la drogue, déclara rapidement Tia. Ou pire, si elle vous

avait poussé à payer sa drogue à long terme.


— Je savais qu’elle préparait peut-être un truc, mais je n’aurais jamais

pensé aux narcotiques, répondit Jonathan avec un soupire théâtral.

— On dirait que nous sommes coincés ensemble, déclara Tia, lui


retournant habilement les mots qu’il avait eu envers elle sur le yacht contre lui

avec un sourire jovial. Puisque vous avez besoin d’un rencard de


remplacement.

— C’est vrai. Il n’est pas de bon ton que je me présente seul, songea-t-il.
Je m’inquiète juste du fait que jouer mon rencard puisse être préoccupant pour

vous. Vous qui êtes si professionnelle et correcte.


— Oh, cela fait bien partie de mes accréditations de participer à des
évènements avec les clients, sans oublier voyager et travailler à des heures non

conventionnelles, l’informa doucement Tia avant d’ajouter : rassurez-vous, je

sais aussi faire la fête avec les meilleurs d’entre eux. Et, comme vous pouvez
le constater, je suis venue habillée pour l’occasion. Je ne pourrais pas me

permettre d’embarrasser le Jonathan Fox, le playboy et célibataire le plus


convoité.

— Croyez-moi, vous avez l’air ravissante même pour les yeux les plus

entrainés, dit-il d’une voix trainante.

— Que de louanges, nota Tia, en le regardant avec ses grands cils. C’est

votre opinion, je l’accepte. Mettre quelqu’un dans votre poche avec votre

comportement charmeur avant de le poignarder dans le dos quand il ne s’y

attend pas. Vous ne me trouverez plus jamais aussi facile à décevoir.


— Je veux juste passer du bon temps. Sans blague ni stratagème.

Amusons-nous simplement… marché conclu ? demanda Jonathan en souriant.

Le sourire dont le gratifia Tia en réponse n’était pas vraiment éclatant,


mais elle prit la main qu’il lui offrait.

— Marché conclu.
— Même si… pour être complètement honnête, maintenant que vous êtes

ici, je préfèrerais grandement que nous restions là, déclara Jonathan d’une
voix rauque tandis que ses yeux tombaient. Cette suite somptueuse, et vous dans

cette robe sexy… je songe à toutes les façons intimes de me racheter de mes
erreurs de conduite passées.
— Je vous l’ai dit, il n’y a pas de mal. Vous n’avez pas à vous racheter de

quoi que ce soit, et en plus, cette première doit être importante pour vous,

sinon vous n’auriez pas pris l’avion jusqu’à LA.


Jonathan soupira profondément.

— Vous avez raison, bien sûr. Le rôle principal est un ami proche de
l’université et il m’a donné une invitation spéciale. C’est son premier

blockbuster depuis des années, et il voulait que l’on fête cela lors de l’after,

j’en suis certain.

— Dans ce cas nous ne pouvons pas nous permettre de perdre une

minute de plus, n’est-ce pas ? Tia lui sourit. Pendant qu’il la faisait sortir

doucement de la suite, Tia songea à nouveau que Jonathan voulait la suivre

quand il aurait facilement pu refuser ou même la jeter dehors. Mais voilà, il


n’était pas du genre à être méchant, et il semblait toujours respecter

suffisamment Théo pour laisser son grand-frère s’en tirer ainsi.

Toutefois, Tia n’était pas dupe que Jonathan était intimidé, et elle savait
qu’il finirait par obtenir gain de cause d’une façon ou d’une autre. Tia pouvait-

elle l’influencer d’une manière ou d’une autre et atteindre suffisamment son


caractère caché pour qu’il lui fasse confiance ?

***
Tia n’avait jamais été à la première d’un film auparavant, mais encore

une fois il y avait de nombreuses choses qu’elle n’avait jamais faites avant de
prendre le contrat que Théo lui avait proposé. Ce soir, elle allait improviser en
grande partie, et heureusement, elle avait un guide volontaire en la personne de

Jonathan.

Non pas qu’il avait manqué une seule opportunité de la taquiner ou de lui
mettre les nerfs à vif. Tia s’était sentit un peu étourdie quand elle avait posé le

pied sur le tapis rouge à côté de Jonathan et s’était trouvé à quelques mètres
des grandes stars. Tia s’était attendue à être photographiée, étant donné qu’elle

était avec Jonathan, mais elle ne s’attendait pas à ce qu’il la presse contre lui et

enfouisse son nez dans son oreille de façon suggestive juste au moment où les

paparazzis prenaient des clichés.

— Que faites-vous ? demanda-t-elle à travers un sourire coincé tandis

qu’elle lui lança un regard presque noir alors qu’il reculait.

— Pourquoi êtes-vous si scandalisée ? Vous êtes mon rencard, vous vous


rappelez ? Il est normal que nous soyons un peu à l’aise.

— Non, ça ne l’est pas, marmonna-t-elle avec un regard d’avertissement.

Je suis ici en tant que professionnelle, pas pour donner la mauvaise


impression.

Il lâcha un soupire dramatique.


— Sérieusement, vous n’êtes pas drôle. Maintenant, souriez s’il vous

plaît et agissez comme si vous étiez vraiment heureuse d’être vue avec moi.
Tia obéit automatiquement et se retourna à nouveau vers les appareils

photos qui crépitaient. Elle ne resta pas en colère envers Jonathan étant donné
qu’elle était trop occupée à repérer les célébrités et à se trouver à distance de
bras de ses stars préférés.

Même en rêve, elle n’avait jamais imaginé que le tapis rouge puisse être

aussi ridiculement excitant pendant que les grandes célébrités signaient des
autographes et passaient des interviews. Étant un invité du rôle principal,

Jonathan avait lui aussi droit au projecteur et fut photographié avec son ami
Jasper Blunt, qui jouait le rôle principale—en tant que super-héros, rien que ça.

Les journalistes, les sponsors, l’équipe de production, et les gens des

relations publiques se mélangeaient aux amis du casting, et c’était une fusion

diverse. Si Tia n’était pas ici pour le travail, elle serait en train de jouer les

curieuses vers les célébrités autant qu’elle voyait certains autres le faire. Mais

bien trop tôt, il fut temps d’entrer dans le cinéma où leurs sièges attitrés les

attendaient.
Tia fut impressionnée de se faire présenter de drôles d’objets swag,

consistant en une multitude d’artefacts du film joliment emballés. Le reste de la

soirée passa très rapidement, le rôle principal monta sur scène pour présenter
le film à gros budget, puis tout le monde le regarda sur le grand écran avec le

reste du casting prestigieux. Si Tia avait pensé que c’était le summum du


glamour, alors elle eut droit à une surprise lorsque, plus tard, elle fut amenée

avec Jonathan à une after privée.


Tia n’en croyait pas ses yeux. Une personne normale comme elle était

autorisée à sortir en présence des rois d’Hollywood. Faire l’expérience de la


vie du showbiz, même seulement pour une nuit, était grisant.
À l’intérieur du club chic qui accueillait la fête se trouvaient des hordes

de serveurs qui offraient une infinité de cocktails élégants et de petits fours. Le

thème du lieu correspondait à celui du film, et les réjouissances avaient déjà


commencé, emportant les invités dans un esprit endiablé. Jonathan et Tia furent

conduits directement dans la zone VIP, délimitée par des cordes rouges et des
gardes de sécurité pour séparer sans le moindre doute possible les célébrités

des badauds.

— Prête à faire la fête ? demanda Jonathan à son oreille tandis qu’il

passait un bras autour de sa taille.

Tia savait qu’elle ne devrait pas, mais lorsque Jonathan l’attira

rapidement vers le dancefloor, elle le suivit. C’était fou, mais même entourés

des choses les plus tapes à l’œil et les plus belle, Jonathan réussissait tout de
même à être le seul à vraiment faire battre son cœur.

Non pas qu’elle ne le montrerait jamais, mais être avec lui était aussi

grisant que d’être avec n’importe lequel des plus grands noms.
Il n’avait même pas besoin d’essayer de sortir du lot—il le faisait, tout

simplement. Tia savait que sa présence à côté de lui attirait la curiosité, mais il
ne faisait aucun doute que la moitié des femmes présentes échangeraient leurs

places avec elle en un éclair. Elle s’était presque attendu, à certains moments, à
ce que les paparazzi agissent de façon acerbe et lui demande qui elle pouvait

bien être. Mais personne ne la traita comme une étrangère, et Jonathan joua
assurément les gentleman en la présentant à des visages familiers qu’il
connaissait personnellement. À chaque fois qu’il lui portait une attention

particulière, comme la faire danser, il était bien trop simple d’oublier tout le

reste et de se laisser envelopper par le charisme de Jonathan Fox.


L’observation des gens, la nourriture, l’open bar, et l’atmosphère

excitante de célébration étaient en soient leur propre forme de divertissement,


ce qui fit soupirer Tia intérieurement.

Jonathan l’avait regardé de suffisamment près pour remarquer sa légère

saute d’humeur. Il lui attrapa malicieusement le menton et la fit le regarder.

— Qu’est-ce qui ne vas pas ? Je pensais que nous étions en train de nous

amuser. Cette foule est trop bruyante pour vous ?

— Au contraire. Je m’éclate. Je pensais juste au retour au travail et à la

normalité de ma vie habituelle demain.


— Avec moi, chaque nuit peut être comme celle-ci.

— Tout le monde ne peut pas être un esprit libre tel que vous, le taquina-

t-elle. Mais merci pour l’offre.


— Je ne plaisante pas. Laissez-moi rendre cela possible. Nous

travaillerons ensemble, certes, et je vous laisserai faire l’évaluation que Théo a


besoin que vous fassiez. En retour, nous nous amuserons autant que nous le

voudrons. C’est gagnant-gagnant.


Son regard ténébreux montra à Tia quel genre « d’amusement »

Jonathan avait à l’esprit.


— Et combien de temps cela durerait-il ? Une semaine, peut-être plus ?
Ou au plus, jusqu’à ce que vous vous ennuyiez et que vous me jetiez comme

une chaussette.

— Vous avez une très mauvaise opinion de moi, n’est-ce pas ? répondit-
il en la dévisageant.

— J’imagine que vous devrez me prouver que j’ai tort. Tout ce que je
demande, c’est que vous acceptiez de me donner trois jours pour terminer le

projet qui m’a été donné par Théo. Faites quelques réunions avec moi,

regardez les nouveaux procédés que j’ai conçus pour vous, et ensuite décidez

si vous souhaitez pousser l’évaluation plus loin.

— Je ne vais pas vous donner trois jours, répondit Jonathan, et le cœur

de Tia s’effondra juste avant qu’il n’ajoute : vous avez une semaine.

Tia sentit ses lèvres s’écarter pour former un grand sourire.


— Cela me semble bien.

— Une chose. Qu’est-ce que j’y gagne ?

Elle clignait des yeux désormais.


— Toute cette campagne est pour vous, dans votre intérêt. Arriver à

sécuriser, tout en l’étendant, votre héritage n’est pas une motivation


suffisante ?

— Si c’était le cas, j’aurais écouté Théo depuis longtemps à partir du


moment où il a commencé à me rabattre les oreilles avec ça, répondit

Jonathan. Vous devez me donner quelque chose, Tia. Quelque chose que je
veux vraiment.
Elle se contenta de le regarder avec frustration tandis que le silence

s’éternisait entre eux.

Il sourit légèrement.
— Vous voyez ? Ce n’est pas quelque chose que vous auriez dû accepter

si vous ne pouvez pas gérer la pression.


Ceci raviva Tia.

— Je peux gérer toute la pression que vous m’envoyez. C’est juste que je

ne m’étais jamais vu me faire proposer une affaire en or pour du sexe.

— Alors j’imagine que je suis le scélérat pourri pour lequel vous me

prenez, dit-il en haussant les épaules. Et après ? Vous allez me faire un procès

pour harcèlement sexuel ? Ce serait hypocrite, vous ne croyez pas ?

Tandis que Tia s’assit, l’air furieuse, il lui fit un sourire froid et se
pencha en avant pour dire doucement :

— C’est vous qui êtes venue, sans invitation et sans vous annoncer, sur

mon bateau, et un peu plus tôt, dans ma suite d’hôtel. À chaque fois, c’était sans
mon consentement. Vous pouvez dire que c’est pour les affaires, mais vous ne

pouvez pas me reprocher de jouer mon jeu. Ma résistance à la tentation à des


limites.
Chapitre Quatre

Tia n’arrivait pas à se sortir les mots de Jonathan de la tête. Un peu plus

tard, ils se faisaient reconduire à l’hôtel dans la limousine Mercedes lorsque


Tia se retourna en soupirant vers Jonathan.

— Vous aviez raison. J’ai pratiquement envahi votre intimité depuis que
nous nous sommes rencontrés, sans que vous n’ayez d’abord officiellement

fait de moi votre conseillère. Je ne devrais pas jouer les moralisatrices

maintenant si cela vous a conduit à entretenir la mauvaise idée. Je ne me

préoccupais que de mon travail, sans réaliser que j’ignorais les politesses les

plus élémentaires—comme votre droit de faire vos choix et d’avoir votre

espace personnel.

Ils arrivèrent à l’hôtel, et Tia attrapa sa pochette citron.


— Désolé d’avoir gâché votre nuit de première, dit-elle avec une légère

grimace. Le chauffeur ouvrit la portière, et avant que Jonathan ne puisse


répondre, elle descendit de la Mercedes et se dirigea rapidement vers l’hôtel.
Elle se retourna pour voir la voiture s’éloigner, et elle devina que pour

Jonathan, la nuit était loin d’être terminée. Il allait probablement visiter une
boite de nuit ou deux, trouver une beauté volontaire à ramener dans sa

chambre, et terminer la nuit avec un bang, littéralement.


Tia n’aimait pas penser que cette femme chanceuse aurait pu être elle si
elle n’avait pas agi de façon si coincée. Il était évident que Jonathan la désirait,

et mince, elle ressentait la même chose. Elle pouvait juste s’imaginer attachée

dans le lit obscène de sa chambre d’hôtel.

Mais à quel prix ?


Entrant dans sa suite plus modeste quelques minutes plus tard, Tia

songea à la connexion surprenante qu’ils avaient eu, d’abord sur le yacht et


ensuite ce soir. Tia aurait espéré qu’ils soient au moins amis, et pourtant, de

manière un peu perverse, elle voulait aussi un avant-goût de ce que la passion

avec lui pourrait être.

Ils étaient diamétralement opposés, mais l’alchimie entre eux était

puissante, et jusqu’à ce soir, il était devenu de plus en plus difficile de séparer

les affaires et le plaisir. Peut-être valait-il mieux que les choses explosent ainsi,

décida-t-elle, parce que plus elle passait de temps autour de lui, plus cela serait
difficile pour sa tranquillité d’esprit.

Il serait impossible de continuer à se retenir, et elle serait la seule à

blâmer.
Tia se prépara à aller au lit et se prépara également à faire face à Théo

quand elle rentrerait à New York pour lui dire qu’elle avait échoué.
***

Tia n’avait pas commandé de service d’étage, donc elle fut surprise
lorsqu’elle ouvrit la porte et vit un membre du personnel. Elle avait déjà fait

ses valises, prête à partir dans une demi-heure pour l’aéroport et son vol vers
New York.
— Mme Lowry ? demanda l’employé de l’hôtel en uniforme.

— Oui ? demanda-t-elle, perplexe. Y a-t-il un problème ?

— Pas du tout, madame. Vous avez un message de M. Fox. Il a dit de


vous prévenir qu’il a prévu une réunion d’affaires à 13h30 et qu’il espère que

vous pourrez y être. Voici l’emplacement : c’est ici dans l’hôtel, salle de
conférence B.

Tia prit la carte que l’employé lui tendit et vit les détails de cette réunion.

Cela semblait trop beau pour être vrai, pourtant cela fit instantanément

disparaître son humeur auparavant maussade.

— Devrais-je informer M. Fox que vous serez disponible pour la

réunion ? demanda l’employé courtois.

— Oui. Bien sûr, je le serai, répondit Tia presque à bout de souffle.


Grâce au ciel, elle n’était pas encore partie. Une minute plus tard, et elle aurait

été en route pour l’aéroport et aurait manqué l’occasion rêvée.

Qu’est-ce qui avait bien pu lui faire changer d’avis ? Avait-il rassemblé
le peu de conscience qu’il avait pour avoir envie de lui donner au moins une

chance ?
Tia n’allait pas laisser passer cette opportunité. Elle réorganisa ses plans

à la hâte, remarquant qu’elle avait quelques heures pour se préparer. Elle allait
préparer une présentation en béton pour la réunion et regagner Jonathan une

bonne fois pour toute.


Tia savait exactement comment elle allait diriger la réunion. Elle avait
passé beaucoup de temps à examiner les actions de Jonathan et à imaginer des

procédés à partir de nombreux rapports et de ses évaluations personnelles.

Étant ultra-riche avec un patrimoine de plusieurs milliards, il était en effet un


client très prisé.

En plus d’avoir des envies et des besoins financiers vastes, il était une
bonne source de référence avec tous ses amis connus et riches. Elle était

impatiente de lui montrer qu’elle était plus que capable. Investir ses actifs

conséquents et trouver des moyens légaux de réduire ses impôts, elle avait tout

préparé.

La plupart des conseillers financiers tueraient pour avoir un client tel

que Jonathan Fox, et il avait pratiquement été jeté sur ses genoux par son

nouveau patron, son frère, Théo.


Elle ne doutait pas qu’il serait difficile de travailler avec Jonathan,

surtout lorsqu’il s’agissait de son approche des situations des entreprises. Cet

homme n’avait même pas de réel emploi, mais Tia avait assez confiance en son
expertise et en son efficacité opératoire pour que ce travail soit profitable pour

eux deux.
Elle arrivait à l’imaginer maintenant, arriver à la réunion et informer

Jonathan qu’elle pouvait fournir des solutions financières de gros calibre.


C’était une opportunité incroyablement lucrative, et cela pourrait bien être sa

dernière chance de toucher cela.


Son enthousiasme fit une petite pause lorsqu’elle songea à la nuit
précédente et à la proposition indécente de Jonathan. Il n’avait peut-être pas

littéralement dit qu’il s’attendait à ce qu’elle couche avec lui, mais il lui avait

clairement fait comprendre qu’il avait envie d’elle. Avait-il vraiment


abandonné cette idée, ou devait-elle encore s’inquiéter de devoir résister à ses

avances toutes les cinq minutes ?


C’était un risque qu’elle devait prendre. Tia ne pouvait pas simplement

dire non à la réunion et tourner le dos à cette unique preuve que Jonathan

voulait la rencontrer en terrain neutre.

Peut-être se trompait-elle sur son compte après tout et qu’il n’était pas un

gros égoïste. C’était un pas dans la bonne direction—ou du moins, elle

l’espérait.

***
Tia était arrivée à la salle de conférence de l’hôtel pile à l’heure. Elle

portait sa robe la plus formelle et flatteuse, d’un bleu électrique et qui lui

arrivait aux genoux. Elle était impatiente que Jonathan arrive et qu’ils puissent
commencer leur réunion. Depuis qu’elle en avait été informée ce matin, elle

avait revu ses notes et ses procédés un nombre incalculable de fois. Même
Théo serait fier de la façon dont elle avait tout préparé.

Jonathan avait déjà de multiples maisons dans de nombreux pays et avait


son propre jet privé et son yacht, mais Tia espérait le convaincre qu’il avait

aussi besoin d’actions dans des entreprises… Et que Tia était le meilleur choix
lorsqu’il s’agissait de satisfaire son large panel de désirs personnels, de
besoins et de préférences.

L’entreprise financière de Théo avait un réseau qui pouvait accéder à une

expertise locale partout dans le monde. Ainsi, un client qui parcourt le monde
comme Jonathan n’avait aucun souci à se faire. Elle allait s’assurer de subvenir

à ses besoins où qu’il soit.


Alors pourquoi diable n’était-il pas encore là ?

Tia vérifia l’heure et réalisa que cela faisait trente minutes qu’elle

attendait. Jonathan avait organisé cette réunion. Il aurait au moins pu arriver à

l’heure.

Décidant qu’elle pouvait attendre au moins quelques minutes de plus, Tia

révisa ses plans dans son esprit une fois de plus. Elle pouvait le faire, puis

sécuriser son job pour de bon. Se pouvait-il que les choses commencent enfin
à tourner en sa faveur ?

***

Tia était très en colère. Comment avait-elle pu se faire avoir ainsi une
seconde fois ? Comment avait-elle pu penser que Jonathan Fox était autre

chose qu’un goujat ?


Elle ne pouvait plus supporter davantage cette merde. C’était entièrement

sa faute, pour avoir sauté de joie juste parce qu’il lui avait tendu une branche
d’olivier en prétendant vouloir une réunion, pour ensuite ne pas venir même

après qu’elle a attendu quatre heures.


Qu’il aille au diable. Et tout le reste aussi.
La vie n’était qu’un jeu avec lui, et elle n’allait pas rester là à se laisser

prendre pour une idiote… encore. Si elle devait perdre son job, alors qu’il en

soit ainsi. Elle avait sa satané fierté et ne laisserait aucun milliardaire pourri-
gâté se moquer d’elle. Oh, elle pouvait parier qu’il était en train de rire en ce

moment, la trouvant stupide pour avoir vraiment pensé qu’il allait faire une
réunion avec elle. Pas quand il avait des tonnes d’autres choses à faire, comme

sortir avec ses top-modèles et ce genre de conneries.

Tia poussa un soupire d’énervement. Quelle idiote, elle avait

suffisamment cédé pour faire son numéro, mais l’appel n’avait pas abouti. Elle

ne pouvait même pas rapporter cela à Théo, qui allait seulement la blâmer à

nouveau. Ce qu’elle pouvait faire, c’était de monter dans la suite de Jonathan et

de lui donner un coup de poing, mais ça c’était s’il était encore ici. Il aurait très
bien pu s’enfuir au moment même où il faisait livrer le message à sa porte par

le personnel de l’hôtel.

Ris tant que tu veux, gros bonnet, songea amèrement Tia en commençant
à remettre ses affaires dans leurs valises. Elle espérait qu’il allait dilapider son

héritage, ou que le gouvernement allait saisir ses actifs, ou même…


Tia entendit soudain frapper à la porte et se figea. Quelque part, elle

avait seulement eu une prémonition, et sa voix sortit un peu faible lorsqu’elle


demanda :

— Qui est-ce ?
— Tia, c’est moi. Ouvrez. Il faut qu’on parle.
Impossible, ce n’était pas celui qu’elle pensait, fulmina Tia. Elle était à

l’autre bout de la pièce et ouvrit la porte d’un coup pour trouver Jonathan.

La première chose qu’il dit fut :


— Je peux tout expliquer.

— Je n’arrive pas à croire que vous vous êtes à nouveau joué de moi,
répondit Tia avec un rire sec en levant une main pour l’arrêter quand il

commença à répondre. Gardez votre salive. Vous vous êtes bien fait

comprendre. Je rapatrie mon cul malvenu à New York.

Tia n’arrivait même pas à être sérieusement en colère contre lui. Elle

connaissait le topo depuis le début et savait à quel point cela pourrait devenir

difficile. Elle était seulement fatiguée de toute cette attente, ces pirouettes et ces

conneries. Jonathan l’avait atteinte comme personne ne l’avait fait, et pas


seulement professionnellement. Elle détestait la façon dont il la faisait se sentir

elle-même et à quel point son attirance envers lui la rendait vulnérable.

— Tia… Bon sang, écoutez-moi.


— Pour quoi faire ? S’il vous plaît, j’ai vraiment besoin que vous me

laissiez tranquille. Elle lui claqua presque la porte au nez, mais il passa son
pied et l’ouvrit.

Tia se retourna, énervée, et retourna faire ses affaires, ne voulant pas le


laisser voir les larmes qui lui embuaient les yeux et qu’elle évacua rapidement.

Comment pouvait-elle se sentir si trahie alors qu’il ne lui devait rien ?


— Écoutez, je suis désolé, dit-il en soupirant et en fermant la porte
derrière lui avant de venir au centre de la pièce. Tia se leva en lui tournant le

dos, respirant profondément pour se ressaisir.

— Si vous êtes venu pour vous excuser, alors voilà, c’est fait. Mais je
n’ai pas besoin que vous m’expliquiez quoi que ce soit. Vous ne me devez rien.

— Pouvez-vous seulement… Il avait l’air énervé lui aussi, et cela poussa


Tia à se retourner pour lui faire face, emportée par la curiosité.

— Je ne sais pas ce que vous pourriez me dire qui aurait un sens. Vous

avez organisé la réunion, et j’ai attendu inlassablement. Pas même un appel ou

un message pour me dire pourquoi, et maintenant vous vous montrez en

espérant que je vous écoute ?

— Je sais que ça a l’air dingue. Et vous avez raison. Je ne vous dois rien,

encore moins une explication. Mais une partie de moi-même ne veux pas que
vous pensiez le pire de moi.

— Plus rien de tout cela n’a d’importance désormais, répondit-elle

lourdement. Je ne suis même pas certaine d’en avoir encore quelque chose à
faire. J’avais de grandes inspirations et tout, mais maintenant mon cœur n’y est

plus. Vous savez ce qui est le plus drôle ?


Elle secoua la tête avec un rire jaune en continuant : il ne s’agissait pas

seulement de moi qui prenait le rôle de votre conseillère financière. Votre


frère avait le projet de transformer le cabinet en entreprise familiale et de vous

offrir un poste. Il vous veut à la direction de la filiale de New York pendant


qu’il étend les bureaux à l’international. Il tient vraiment à vous et il avait
simplement besoin d’être sûr que vous pourriez faire face aux responsabilités.

Mais il est clair que c’est loin d’être le cas.

— Tia, je souhaitais vraiment venir à cette réunion, répondit-il


doucement durant le silence qui suivit. Tia secoua la tête et détourna le regard.

Écoutez, je ne suis pas puéril au point de vous piéger ainsi, ajouta-t-il J’ai peut-
être été ennuyé par toute cette situation, mais je ne suis pas un connard fini.

— Alors, que s’est-il passé ? demanda méchamment Tia en croisant les

bras sur la poitrine tout en se tournant vers lui.

Il soupira lourdement à nouveau, puis il commença à lui parler d’une

dispute que sa meilleure amie d’enfance, Noëlle, avait eu avec son petit-ami,

Keith.

— C’est arrivé ce matin, et elle m’a immédiatement appelé. Ils vivent


ensemble à LA mais ils ont eu cette grosse dispute et en sont presque venus aux

mains. Noëlle avait l’air terrifiée et inquiète, donc je devais aller la voir. J’ai

appris ensuite qu’il y avait des paparazzis à l’extérieur de son appartement et


j’étais coincé à l’intérieur. Parce qu’au moment où je serais sorti, tout le

monde me m’aurait forcé à faire partie d’un stupide triangle amoureux en


disant que j’étais celui qui avait causé la dispute entre les deux.

Tia plissa le front.


— Attendez, Noëlle et Keith… Ces noms paraissaient familiers, puis elle

eut un déclic. Noëlle Walsh et Keith Jerkens ! Noëlle était une enfant star
d’origine Britannique qui s’adonnait maintenant au style de Broadway dans une
émission populaire de longue haleine— et elle sortait avec un beau et riche

joueur de football, Keith.

— Peu de gens savent même que nous sommes proches, mais Noëlle et
moi avons vécu dans le même quartier pendant un temps lorsque nous étions

enfants et nous n’avons jamais vraiment perdu le contact. Elle savait que j’étais
à LA pour la première, alors elle m’a appelé, et je me devais d’être présent

pour elle.

— C’est compréhensible, mais vous auriez au moins pu appeler pour me

le dire.

— Je sais, répondit Jonathan en enfouissant sa main dans ses cheveux.

Mais avec tout le bazar, les paparazzis embusqués dans la cour et les pleurs de

Noëlle… J’imagine que j’ai oublié.


— Vous avez oublié ? cria Tia, sa colère refaisant surface. Je ne vous

crois pas !

Et elle tendit la main vers l’objet le plus proche—l’une de ses bottes


UGG—et le jeta directement sur lui. Elle passa près de sa tête lorsqu’il esquiva

habilement, donc elle tendit la main vers un autre objet. Mais avant qu’elle ne
puisse l’attraper et lui jeter, il tendit la main vers elle et lui arracha des mains.

Il attrapa son poignet d’une poigne ferme mais non douloureuse, et Tia lutta en
vain quelques instants avant de finalement abandonner.

— Vous me rendez si folle ! lâcha-t-elle, à bout de souffle. Non


seulement vous agissez de manière irresponsable, mais en plus vous êtes
extrêmement frustrant et vous me faites souhaiter les pires choses de l’enfer

pour ce que vous me faites subir !

Cette fois, il attrapa ses épaules et planta ses yeux dans les siens.
— Vous êtes la seule qui me parle de cette manière sans conséquence,

grogna-t-il.
L’instant d’après, il se pencha vers elle, si rapidement qu’elle pensa qu’il

allait écraser ses lèvres contre les siennes. Au lieu de cela, sa bouche atterrit

lentement, et pour un seul instant savoureux.

Tia poussa un cri de surprise, le corps entier électrisé. Il choisit ensuite

de reculer et de rompre le baiser—et Tia perdit le contrôle. Elle se pencha en

avant, attrapa son visage et l’embrassa avidement, prenant les choses en main.

Ils fermèrent les yeux tous les deux, Jonathan relâchant un gémissement
brut lorsque Tia suça sa lèvre inférieure. Ses grosses mains passèrent autour

de sa cage thoracique et il prit le contrôle, jouant sensuellement avec sa langue

contre le pli de ses lèvres. Tia s’ouvrit pour lui et leurs langues chaudes se
rencontrèrent, se caressèrent et dansèrent ensemble.

Tia ne l’avait pas vu venir. Mais aucun d’entre eux ne pouvait s’arrêter
désormais. Ses mains puissantes la portaient, et Tia passa facilement ses

jambes autour de sa taille pendant que ses bras se rejoignirent derrière la tête
de Jonathan. Le souffle court à cause de leur baiser sensuel et épuisant, Tia le

sentit s’écarter pour bouger les lèvres le long de sa mâchoire à elle vers le
coin sensible derrière son oreille.
— Accrochez-vous bien, grinça-t-il en mordillant son lobe et en la

faisant gémir. Il se déplaça rapidement dans la suite vers la chambre adjacente,

ouvrant la porte d’une main tandis que l’autre restait collée sur son cul.
Tia remarqua soudain leur emplacement et la panique l’envahi. Allait-

elle vraiment faire ça ?


— Jonathan.

Il recula légèrement pour regarder ses yeux d’un brun fondant.

— Tu as deux choix, et ce ne sont pas oui et non. C’est contre le mur ou

sur ce lit.

Tia su ensuite que Jonathan avait raison, et qu’il était trop tard pour dire

oui ou non. Il avait allumé un brasier en eux deux, et ce serait un exploit s’ils

arrivaient jusqu’au lit. Ce qui signifiait qu’il ne leur restait que l’option une—
le faire contre le mur le plus proche. À en juger par la façon dont elle était déjà

envahie par le désir, Tia réalisa qu’elle n’avait aucune objection.

Jonathan la fit frémir de plaisir par la façon dont il regardait ses lèvres,
encore moites depuis leurs dernier baiser.

— Embrasse-moi, demanda-t-il d’une voix rauque.


Sans hésiter, elle posa sa bouche sur la sienne. Rien n’avait jamais été si

bon que de se perdre à nouveau dans le baiser de Jonathan. Elle entendait son
souffle irrégulier tandis que ses mains la tenaient fermement contre lui. Sa

bosse appuyait contre son centre gluant et rendait ses sous-vêtements brûlants.
Elle ne réalisa qu’il l’avait déposée sur le lit avant d’ouvrir les yeux et
de remarquer sa vision horizontale et les oreillers sous son dos.

Il se dressa sur les bras et la regarda attentivement. Son expression était

si intense, si sérieuse, et cela fit presque glousser Tia lorsqu’elle posa ses
doigts contre ses lèvres.

— Tu sais à quel point tu m’as rendu fou depuis que je t’ai rencontrée ?
murmura Jonathan.

— Fou de moi ? le taquina-t-elle, le bas de son corps s’inclinant

inconsciemment pour sentir un peu plus cette bosse, et hmm, il semblait avoir

un gros jouet. Le simple fait que son corps lui fasse cet effet la fit sourire avec

insouciance.

Sa réponse fut un grognement lorsqu’il pris sa lèvre inférieure en tirant

chaleureusement avec sa bouche et ses dents.


— Et tu as aimé ça, tu as fait de ton mieux pour m’éviter, grogna-t-il.

Cette sensation qu’on me dise qu’il y a quelque chose que ne peut pas avoir

s’est bien installée en moi.


Tia savait que Jonathan ne devait pas avoir l’habitude d’entendre le mot

non. Elle savait que les femmes étaient des conquêtes pour lui et qu’elle serait
idiote de le laisser faire ce soir. Mais il avait anéanti ses défenses et leur désir

échappait à tout contrôle. Il n’y avait aucun retour possible désormais.


Chapitre Cinq

Tia pouvait sentir le besoin s’embraser en eux pendant que leurs mains

étaient occupées à se déshabiller l’un l’autre. Ses hormones étaient sens dessus
dessous, transformant son corps en une flaque tandis qu’elle s’abandonnait

complètement à la passion de Jonathan.


Elle fut subjuguée par la vue de Jonathan nu, qui renforça son opinion

qu’il était très beau. Les angles de son visage, ses yeux et ses lèvres splendides

—elle avait l’impression de le voir vraiment pour la première fois. Puis elle

baissa les yeux et dû se mordre la lèvre. Doux Jésus.

— Tia.

Son nom fut un grognement irrégulier sur ses lèvres, comme si la

sensation des yeux de Tia posés sur lui le poussait à bout. Tia n’arrivait pas à
s’empêcher de le regarder avec émerveillement ou à se sentir contrainte de

lever les mains et les poser sur son corps. Elle tâtonnait sur chaque muscle
saillant, choquée par la sensation à la fois satinée extrêmement masculine de sa
peau.

Elle ne se rappelait pas qu’il ait déjà été si agréable de simplement


toucher la peau d’un homme.

Une vague de désir s’écrasa contre son échine, et Tia poussa un cri de
surprise avant de reculer les mains. Mais il prit son poignet et posa sa paume
contre son corps en murmurant :

— Continue à me toucher.

Le son rauque de sa voix lui réchauffait les entrailles et lui faisait plier

les orteils de façon incommensurable. Ils étaient nus tous les deux désormais,
son corps à lui aplati sur le sien et le visage enfoui dans son cou. Gémissant de

plaisir, Tia frotta les ongles sur ses bras musclés, puis les fit glisser dans son
dos. Elle entendit sa respiration s’arrêter lorsqu’elle bougea ses hanches contre

les siennes pendant que ses mains descendaient vers les hanches sculptés et

fines de Jonathan, puis vers son cul parfait. Chaque centimètre de lui qu’elle

touchait n’était que pur muscle.

Même si captivée par son exploration de son corps musclé, Tia ne

pouvait pas rester insensible au fait qu’il la touchait aussi, remontait ses mains

sur ses cuisses et l’écartait un peu plus pendant qu’il s’installait un peu plus
lourdement entre ses cuisses. Il descendit la tête de son cou vers ses seins et

goûta son téton avec sa langue. Il était impossible d’ignorer la façon dont il

effleurait sa bosse sensible avec ses dents avant de le sucer. Au même moment,
il appuya son manche très dur contre son centre crémeux.

— Jonathan. Oh, mon Dieu.


Les hanches de Tia se levèrent sous Jonathan, faisant glisser son sexe

contre son érection incroyablement dure. Le monde entier semblait disparaître,


en dehors de la sensation de Jonathan et du son de son souffle saccadé.

La bouche de Jonathan passait d’un sein à l’autre, et Tia enfonça ses


doigts dans ses cheveux et autour de l’arrête de ses épaules, l’attirant encore
plus près. Le bonheur était impossible à contenir. Le corps de Tia convulsait, et

elle espérait qu’il allait rapidement remplir le vide qui se trouvait en elle.

Juste au moment où elle était sur le point de le supplier de la prendre, les


mains et la bouche de Jonathan cessèrent de manipuler ses seins. Elle ouvrit les

yeux pour le trouver en train de regarder son corps.


— À couper le souffle, dit-il d’une voix rauque. Maintenant regarde.

Tia et Jonathan, les corps tendus de besoin et d’une passion brûlante,

commencèrent lentement à fusionner. Elle regarda, subjuguée, son membre

commencer à plonger dans sa chaleur. Elle le regarda entrer, puis sortir,

chaque coup devenant instantanément plus addictif.

Tia avait le souffle coupé. Elle se sentait transporter en dehors de sa

propre conscience simplement grâce au fait que Jonathan la remplissait


centimètre par centimètre lors de sa revendication dominante de son corps.

Elle regarda leurs corps fusionner jusqu’à ce que sa vision se trouble. Mais

elle ne ferma pas les yeux et ne détourna pas le regard, toujours consciente du
fait que le regarder la prendre semblait le rendre fou.

Il était impossible de rester passive avec tout ce qui se passait. Jonathan


lui donnait envie de le griffer, d’être engloutie par lui, ravagée par lui. Il la

remplissait encore et encore, et il semblait presque possible qu’elle puisse


sentir l’impact de chaque coup remonter dans ses amygdales depuis ses

profondeurs.
Il la prenait fortement à ce point.
— Jonathan, mon Dieu. C’est… Tu es…

— Toi aussi, bébé, répondit-il avec un gloussement rauque, comme s’il

pouvait lire exactement ce qu’elle voulait dire. Ses parois ondulaient, serrées
contre lui, et il fut pris d’un tremblement.

— Merde.
Oh, elle savait exactement ce qu’il voulait dire. Et elle savait que c’était

un nouveau sommet de savoir qu’elle le poussait ainsi à bout. Elle le regardait

dans les yeux pendant qu’il la prenait plus vite et plus profondément.

— Encore. S’il te plait, encore, Jonathan, haleta-t-elle. Prends-moi si fort

que j’en oublierai qui et où je suis.

Il jura à nouveau, rudement. Il rassembla ses mains sous son cul et

remonta ses hanches à elle pour rencontrer ses mouvements continus et


éprouvants. L’esprit de Tia se vida, ses sens centrés sur ce point de rencontre

où son corps se fracassait dans le sien. Elle adorait leurs odeurs qui flottaient

dans les airs, et celles-ci fusionnèrent également pour créer le bouquet parfait
de désir. Elle était si mouillée, et il était si dur, et ils ne pouvaient pas en avoir

assez. Pas cette première fois.


Il l’embrassa sur les lèvres et mordilla ses seins. Il recula légèrement et

planta son pouce sur son clitoris et le frottait pendant qu’il la baisait. Pour la
première fois, Tia su pourquoi était fait son corps, et oh, Jonathan lui montrait

parfaitement. Si bien qu’elle n’était même pas en colère que ce ne soit qu’un
assouvissement de désir pour lui. Parce qu’elle était là avec lui, à prendre ce
qu’elle voulait aussi.

— Tu es si serrée, Tia, grommela-t-il. Je ne veux pas te blesser, mais je

ne peux pas me retenir.


Oh putain, songea-t-elle lorsqu’il se mit soudain à la pilonner

excessivement. Tia entendit son propre cri de plaisir mélangé à la douleur


sortir, et elle l’adora. Il la faisait ressentir des choses, et ce n’était rien qu’elle

n’avait déjà ressenti auparavant. Coucher avec ses amants précédents avait été

une routine, se coltiner les mouvements juste pour un soulagement passager.

Mais quelque chose dans ses ébats avec Jonathan lui disait que rien n’allait être

passager. Elle allait ressentir tout ceci longtemps après.

Le sexe n’avait jamais été si sexy. Si charnel. Sale. Mal et bien en même

temps. Mon Dieu, qu’était en train de lui faire cet homme ?


La première fois, face à face, les cuisses et l’aine se frappant, le torse

puissant écrasant ses seins généreux et doux, était intensément intime. Il n’y

avait nulle part où se cacher. Tia ne comprenait pas la formule chimique qui
rendait tout cela si captivant. Était-ce la façon dont ses fluides enveloppaient

son manche épais d’une crème étincelante ou la façon dont chaque partie de lui
prenait chaque partie d’elle ? C’était là, sur son visage, et sur chacun des

muscles de son torse, de ses bras, et même sur son sexe. Peut-être était-ce cette
unique grosse veine qui pulsait le long du haut de son manche tandis qu’il se

retirait méticuleusement avant de se replonger, jusqu’aux couilles, dans son


utérus.
Tia jouit, sans prévenir, sans structure. Depuis le moment où Jonathan

avait glissé pour la première fois dans son entrée, elle était devenue un engin

explosif, prompt à entrer en éruption sous certaines conditions bien


spécifiques, et c’était maintenant, avec les coups rapides, profonds et

ininterrompus de Jonathan.
Même lorsqu’il sentit les spasmes de ses parois vaginales et ses hanches

danser de façon erratique sous lui, il ne ralentit pas cette allure de piston. Paf.

Paf, paf. Inlassablement, elle se dévoila, les bras au-dessus de la tête et le dos

cambré d’une manière improbable. Ses pupilles étaient dilatées sous le choc

lorsqu’elles rencontrèrent celles de Jonathan, qui la regardaient avec une

fixation presque terrifiante. Ce regard intense la jeta encore d’un autre

précipice, et c’est seulement lorsqu’il sentit l’orgasme de Tia atteindre son


paroxysme qu’il relâcha le peu de contrôle qu’il lui restait.

L’euphorie de Jonathan qui la remplissait à ras bord de sa semence

épaisse et chaude éleva Tia encore plus haut, ses parois lui pompant jusqu’à la
dernière goutte. Jusqu’au tout dernier moment, où elle réalisa : oh, putain, ils

n’avaient pas utilisé de préservatif !


Avait-il réalisé la même chose au même moment ? se demanda Tia

lorsqu’elle entendit Jonathan gémir, le visage enfoui dans son cou. Puis il se
retira, roula sur le dos, et lâcha un rire triomphant. OK, Tia devina qu’il

n’avait pas compris l’énormité de ce qui venait d’arriver.


— C’était… commença-t-il en fixant le plafond, avant de rapidement
rouler pour recouvrir Tia avec son corps. Celle-ci était toujours déchirée entre

la stupéfaction et la consternation.

Eh bien, il était clair qu’aucun d’eux n’avait prévu d’avoir du sexe quand
il avait passé sa porte plus tôt. Mais Tia n’avait jamais été si négligente, et elle

commençait doucement à perdre son équilibre.


— Je suis à court de mots pour toi, mais toi, bébé, tu es complètement

silencieuse me concernant, la taquina Jonathan, dressé sur les deux mains et

regardant son visage avec cette même chaleur qui lui avait retourné l’estomac.

Cet homme et la façon dont il la voulait, et la façon dont elle l’avait laissé

l’avoir… Tia fixa ses yeux dansants et su que ce soir valait le coup, même si

elle était devenue folle.

— Tia, est-ce que ça va ? demanda Jonathan en plissant le front lorsqu’il


remarqua finalement son humeur.

— Oh, je ne sais pas. C’est juste le petit souci avec la protection. On n’en

a pas utilisé !
Elle repoussa son torse et tituba hors du lit avant qu’il ne puisse réagir.

Elle attrapa sa robe et l’enfila maladroitement. Elle ne s’attendait pas à avoir


Jonathan à ses pieds et à ses côtés, lui attrapant les épaules et la retournant pour

lui faire face.


— Tia, détends-toi. Je suis clean. Je suis désolé de ne pas avoir pensé à la

protection, et ce n’est vraiment pas dans mes habitudes.


— À moi non plus. Je ne fais jamais ça, répondit-elle avec émotion.
Heureusement, je prends la pilule.

— Alors, on est bon ? demanda-t-il en lui caressant les épaules—ou plus

en fait en lui retirant lentement sa robe en partant du bras. Tia voyait très bien
où cela menait.

— Non, on n’est pas bon. Jonathan, peux-tu s’il te plaît arrêter d’essayer
de me déshabiller ?

— Mais j’aime te voir nue, ronchonna-t-il en attrapant ses hanches et en

l’attirant contre son corps très musclé et très nu. Tu es une femme irrésistible,

Tia.

Et il était splendide. Tia ne pouvait le nier. Elle ne pouvait nier la façon

dont il la faisait fondre avec ses charmes éhontées pendant qu’il embrassait ses

paupières, son nez, et chaque recoin de ses lèvres.


— Je devrais te mettre dehors tout de suite, ronchonna-t-elle en passant

ses bras autour du cou de Jonathan. Tu obtiens gain de cause bien trop souvent.

Il se redressa pour la regarder dans les yeux, l’air grave.


— Je ne prends pas un seul de ces instants pour acquis. Honnêtement, j’ai

l’impression que c’est Noël en avance.


Tia faillit lever les yeux au ciel pour se donner du courage. Ce qui était

encore pire que le Jonathan séducteur, c’était le Jonathan magnétique qui la


faisait fondre et qui savait exactement quoi dire et quand le faire.

Alors qu’elle était encore en train de chercher ce qui allait suivre,


Jonathan ne lui donna pas beaucoup de temps pour ruminer. Il la poussa en
arrière jusqu’à ce qu’elle rencontre le mur solide et impitoyable. Il releva sa

robe au-dessus de ses fesses et accrocha la jambe droite de Tia autour de sa

taille. Son autre main guida son membre large et dur jusqu’à sa fente et il entra.
— Oh ! Oooh ! Elle ne s’était pas du tout attendu à cela. Mais ensuite elle

adora la spontanéité de leurs ébats sexuels jusque-là. Cela les rendait plus
naturels et bruts, comme entre deux amants perdus depuis longtemps ou même

des amants de longue durée. Elle accrocha ses mains dans les cheveux de

Jonathan pour faire davantage levier et passa sa seconde jambe autour de sa

taille. Les mains puissantes de celui-ci qui attrapaient ses fesses la levèrent

encore plus haut, donnant à ses coups une pression qui lui remuait les ovaires.

Tia leva les yeux d’extase.

Plus fort, plus vite, plus profond, plus serré, plus mouillé. Il était
incroyable. Les mains de Tia passèrent des cheveux de Jonathan à ses épaules,

et une fois qu’elle avait accroché son poids aux hanches de celui-ci, elle

commença à monter et descendre sur son manche. Poussée par l’instinct et le


besoin, elle se donna du plaisir sur son membre à la forme magique qui

semblait toucher tous les points sensibles en même temps. Son vagin tout entier
se serra sur lui et il gémit, ouvrant les lèvres pour l’embrasser avidement.

Avec Jonathan, même les actes les plus simples étaient érotiques et
plaisants. Sucer son cou, lécher ses seins, ou malaxer ses fesses tout en la

prenant bestialement contre le mur était une extase parfaite. Couplé avec sa
réaction excitée à tout ce qui le concernait, le fait qu’il était si doué pour lui
donner et lui prendre du plaisir était époustouflant.

— Mmm, bébé, gémit-elle déraisonnablement lorsqu’un de ses coups de

rein toucha un point sensible particulièrement bien. Jonathan pris cela comme
un signal d’accélérer, et Tia gémit encore plus fort, les doigts tirant les

cheveux de celui-ci. Il l’attirait dans l’oubli avec sa passion sauvage, ce qui fit
ressentir à Tia des choses qui ne pouvaient pas être légales. Arrivant à

l’orgasme quelques moments plus tard, elle se cambra et cria son nom.

Son endurance était incroyable, et la façon dont il pouvait se retenir

aussi longtemps qu’il le fallait pour qu’elle atteigne le summum avant de

penser à lui. Tia s’empêcha de penser au nombre de partenaires sur lesquels il

avait éprouvé son expertise. Elle savait juste qu’avec elles, c’était différent. Il le

fallait.
***

Jonathan n’avait jamais songé à quelle serait sa vision de la femme

parfaite. Il avait eu les beautés des magazines, des femmes dont chaque
centimètre avait été optimisé et amélioré pour avoir le maximum d’effet sur

les hommes. Leur allure, leur façon de parler et de bouger étaient un effort de
tous les instants pour pousser leur cible à les poursuivre, ce qui rendait

certaines d’entre elles superficielles, mais Jonathan ne s’en préoccupait pas


puisque tout ce qu’il voulait c’était passer du bon temps. Et cela le rendait aussi

superficiel, quelque chose qu’il remarquait pour la première fois.


De nombreuses choses avaient un sens depuis sa nuit avec Tia. Tout
comme cela, c’était arrivé alors qu’il ne s’y attendait pas. Il avait déjà

abandonné toute chance qu’il n’y ait quoi que ce soit de personnel entre eux.

C’était uniquement professionnel, d’où l’idée de la réunion. La réunion qui


n’avait pas eu lieu… mais bon sang, leur nuit ensemble, elle, si. Maintenant, il

voulait juste savoir où cela pourrait aller.


Waouh, c’était une autre première fois pour lui. Sa routine, c’était les

coups d’un soir, parce qu’il ne voulait pas être attaché. Il avait eu trente ans

cette année, et il était loin de ralentir le rythme de ses manières de fêtard

séducteur. Mais si la vie avait mieux en réserve maintenant ?

Pour l’instant, cela semblait bien. Il n’allait pas mettre une étiquette

délirante sur la façon dont il allait si bien avec Tia. Elle était littéralement

tombée dans sa vie, puis elle avait commencé à retourner tout ce qu’il pensait
vouloir contre lui. Il savait que ce ne serait pas facile. Ils étaient comme l’huile

et le feu jeté ensemble sur une poêle chaude, mais il était peut-être prêt pour

construire quelque chose de vrai avec elle aussi longtemps que cela paraitrait
être la bonne chose.

Puis, à son grand étonnement, lorsqu’il s’était réveillé dans la chambre


de Tia, des murs vides et silencieux l’avaient accueilli. Sa valise avait disparu,

et une simple note était posée sur la table basse. Il lut les quelques mots
d’adieu, et pensa : waouh. Partie, comme ça. Manifestement, elle avait

abandonné l’idée qu’ils soient ensemble alors qu’ils avaient à peine


commencé. Peut-être était-ce mieux ainsi, et que cela aiderait Jonathan à
retrouver ses esprits. Tia avait bien pu prendre la décision pour eux deux, et

s’il avait été l’ancien Jonathan, il aurait même pu se sentir soulagé.

Alors comment allait-il gérer la sensation de déception qui recouvrait


soudain tout ce qui l’entourait ?
Chapitre Six

Dix minutes. Tia s’arrêta de tourner en rond nerveusement pour vérifier

à nouveau l’horloge accrochée au mur. Son cœur battait la chamade, elle avait
le souffle court, et ses émotions la harcelaient. Elle était fière de jusqu’où elle

était allée, pas seulement dans sa carrière, mais aussi en tant que personne. Elle
avait l’impression d’avoir tant grandi, gagné tant de sagesse et d’expérience.

Elle aurait seulement souhaité avoir plus à montrer à cet instant. Tout ce

qu’elle avait, c’était la sensation d’être tombé en rade—et d’avoir une grosse

tâche sur ses états de service.

Soupirant profondément, Tia repoussa ces pensées négatives et sortit de

son bureau. Elle se dirigea directement vers la suite d’affaires où son patron,

Théo, l’attendait pour leur réunion. Le fait qu’elle était de retour était suffisant
pour lui donner une idée du résultat de sa « mission », tout comme Tia savait

comment la conversation avec Théo allait se dérouler.


Finalement, elle fut devant se porte et frappa. Se parant de son plus beau
sourire et tirant un peu sur le bord de sa robe la plus conservatrice, elle ouvrit

la porte.
— M. Fox, je… commença Tia avant de s’arrêter net en voyant les deux

hommes debout devant les grandes fenêtres du bâtiment imposant.


Ce fut Théo qui se retourna le premier vers elle avec un grand sourire.
— Tia, vous voilà. Vous auriez dû me faire part plus tôt de votre réussite,
qui a dépassé de loin toutes nos espérances.

Tia arrivait à peine à détourner les yeux de l’autre homme, qui lui

présentait, impassible, son profil pendant que Théo avançait vers l’endroit où
elle se tenait comme un pilier gelé.

— Ma… réussite ? réussit à demander Tia en tournant lentement les yeux


vers son patron au sourire radieux.

— Mais bien sûr. Jonathan est ici, non ? Il est prêt à prendre plus de

responsabilités, et c’est grâce à vous.

Tia faisait de son mieux pour garder un visage sérieux tout en se

demandant ce qui était en train de se passer. Elle n’arrêtait pas de jeter des

coups d’œil vers Jonathan, mais il ne lui cédait rien. Ses mains étaient enfouies

dans ses poches, et il semblait plus intéressé par la vue à l’extérieur du bureau
du dernier étage que par ce qu’il se passait en ce moment.

— C’est pourquoi j’ai une très bonne nouvelle pour vous, ajouta Théo,

qui semblait apprécier l’expression de Tia. Vous allez continuer comme


conseillère personnelle pour le cabinet Fox.

— Vous voulez dire que je ne suis pas virée ? demanda Tia en clignant
rapidement des yeux.

— Virée ? Non, lâcha Théo en agitant la main. Il se retourna et alla se


mettre derrière son bureau. Vous avez un avenir radieux devant vous avec

notre cabinet, et j’aimerais voir les endroits où vous pourrez aller, si


l’occasion se présente.
— Merci, Théo, répondit Tia en soupirant, le sourire jusqu’aux oreilles.

Je serai honorée de travailler avec vous, et je m’assurerai que vous ne

regretterez pas de m’avoir donné cette chance.


— Oh, vous n’allez pas travailler avec moi. Jonathan a insisté pour que

vous consultiez pour lui pour les premiers mois pendant qu’il s’acclimate à sa
nouvelle position.

C’était beaucoup à assimiler en une seule fois, et Tia continuait à

regarder Théo et Jonathan tout en essayant de comprendre comment réagir.

— Vous n’avez pas besoin d’avoir l’air si réticente. Jonathan se décida

enfin à rejoindre la conversation, faisant face à Tia avec un sourire en coin

légèrement sarcastique. Comme l’a dit mon frère, ce ne sera que pour quelques

mois. Il doit penser que si une seule personne peut me mettre au top, c’est vous.
Sinon il n’aurait pas accepté.

— C’est vrai, répondit Théo en ricanant. Il n’y a pas de temps à perdre,

Tia, étant donné que je prévois le déménagement final au bureau de Londres au


début de l’année prochaine. Est-ce suffisant pour faire tourner la boutique avec

Jonathan aux commandes ?


Tia entendit la légère tension dans la voix de Théo, même avec sa

question neutre. Elle regarda en direction de Jonathan, et son sourire semblait


la défier de dire non.

Toutefois, Tia n’était pas stupide. Et même si elle savait qu’elle se


préparait certainement à plus de stress et de chagrin qu’elle ne pouvait en
gérer, elle devait prendre cette chance.

***

— Alors pourquoi tu as dit oui ?


Jonathan ferma la porte derrière Tia qui le précédait dans son nouveau

bureau. Cela faisait quelques minutes qu’ils avaient terminé avec Théo, et
maintenant qu’ils étaient enfin seuls, il prit le temps de la reluquer avec une

appréciation à peine cachée.

Tia expira profondément avant de lui faire face avec réticence.

— Avais-je le choix ? La question ne devrait-elle pas plutôt être

pourquoi, exactement, es-tu ici ?

— Tu l’as entendu. Je suis ici pour faire ce que j’ai à faire. Il haussa les

épaules avec nonchalance, puis lorsqu’elle lui lança un regard noir méfiant, il
ajouta : écoute, je savais que tu allais probablement perdre ton travail à cause

de moi. Pourquoi as-tu abandonné la mission et quitté LA comme ça ?

— Parce qu’il est clair que c’était impossible, répondit-elle clairement.


Tout comme ça. Tu ne vas pas t’y tenir, pas plus que tu ne peux te tenir à quoi

que ce soit qui a un rapport avec le monde réel. Mais devine quoi ? Je vais
jouer à ton petit jeu jusqu’à ce que tu en aies marre et que tu sautes dans l’avion

le plus rapide en direction d’un nouveau terrain de jeu exotique.


Le visage de Jonathan devint froid, tout comme sa voix lorsqu’il se mit à

parler.
— Tu t’inquiètes seulement pour la fin de ta mission. Et arrête de penser
que tu sais de quoi je suis capable ou pas. Personne n’est infaillible, Tia, et

surtout pas toi.

— C’est vrai, je ne le suis pas, dit-elle, raide. Après tout, j’ai été assez
idiote pour faire l’erreur de tomber dans ton lit. Mais si tu es venu ici à cause

d’un sens erroné de l’obligation—ou pire, pour peut-être continuer ou on s’est


arrêtés cette nuit-là—alors oublie. Parce que ça ne se reproduira jamais.

— Et ça me va. Mais tu seras surprise quand les choses ne se passeront

pas comme tu les as envisagées. J’adorerais voir ta tête quand ça arrivera.

— Il va falloir attendre de le découvrir, non ? demanda doucement Tia.

Puis en se tournant habilement sur ses talons, elle se dirigea vers la porte et

quitta le bureau.

***
Tia arriva à peine à son bureau et au fauteuil le plus proche avant que ses

jambes tremblantes ne l’abandonnent. Et dire qu’il y avait à peine une heure,

elle s’était faite à la possibilité de devenir chômeuse. Puis Jonathan était


apparu, et il l’avait renvoyée directement à la nuit qu’ils avaient partagée

ensemble.
Lorsqu’elle songea à quand elle avait qualifié d’erreur le fait d’avoir

couché avec lui, elle ressentit une pointe de remord. Cela avait dû piquer sa
fierté d’homme, à en juger par sa réaction. Tia l’avait laissé dans la chambre

ce matin-là sans aucun regret de ce qui était arrivé entre eux, bien que
déterminée à ne pas le laisser se reproduire.
C’était en partie pour ça qu’elle était partie. Parce qu’en restant il aurait

été trop difficile de le garder à distance, et de plus, il n’y avait aucune garantie

que Jonathan se tiendrait à n’importe quel genre d’arrangement avec elle.


Et pourtant, il était là, à New York et avec un poste dans le cabinet Fox.

Mais que préparait-il réellement ?


Elle ne pouvait nier qu’elle se sentait folle de joie de garder son travail.

Il était incroyable de devenir conseillère personnelle, mais le fait était que sa

position était loin d’être consolidée dans l’entreprise.

Sa vie venait juste de devenir plus dure maintenant que Jonathan semblait

faire une fixette—bien que si le destin était clément, elle ne serait que

passagère. Elle devait simplement s’accrocher aussi longtemps que possible et

peut-être qu’alors elle s’en sortirait indemne. Parce qu’il y avait tellement plus
en jeu pour elle que pour Jonathan, et elle le savait mieux que quiconque.

***

Tia arriva à son appartement un peu après sept heures du soir. Elle lâcha
son ordinateur portable et ses talons avant d’aller dans la cuisine. D’abord, elle

attrapa un verre de vin pour calmer ses nerfs après une autre journée chargée.
L’emploi du temps et la charge de travail était devenus plus éreintants depuis

qu’elle faisait équipe avec Jonathan comme l’avait demandé Théo.


Le travail était la dernière chose à laquelle elle voulait penser

maintenant, avec la pression impliquée par la proximité de Jonathan des


derniers jours. Donc, elle se concentra sur la préparation d’un repas sauté
rapide et sain. Comme toujours, cuisiner l’aidait à se calmer et à élever son

esprit.

Bientôt, l’air ambiant fut rempli d’effluves agréable de nourriture qui lui
mettait l’eau à la bouche. Elle ne se rappelait même pas de la dernière fois où

elle avait mangé quelque chose aujourd’hui—si ça avait même été le cas.
Elle déposait de la nourriture délicieuse dans sa bouche, assise à son

élégante table de cuisine, lorsque son téléphone se mit à sonner.

Lorsqu’elle vit le numéro, elle soupira.

— Salut, Bébé. Comment ça va ? demanda la voix masculine familière

lorsqu’elle répondit.

— Je vais bien, merci. Et toi, comment ça va ?

C’était Jesse, son ex petit ami et désormais, son meilleur ami avec
bénéfices plutôt louche. Il avait insisté pour qu’ils restent amis, et par le passé,

elle avait regrettablement été suffisamment faible pour coucher quelques fois

avec lui. Elle avait besoin de contact émotionnel même si elle savait qu’elle
n’était pas amoureuse de Jesse, et lui non plus. Mais aucun d’entre eux ne

fréquentait quelqu’un d’autre, et cela avait juste semblé… pratique.


Mais cela faisait des mois maintenant, et il était très rarement en ville à

cause de sa carrière. C’était l’une des raisons pour lesquelles ils s’étaient
séparés. Ils ne pouvaient pas garder une relation stable quand tous les deux

étaient toujours si occupés ou hors de la ville. Cela n’en valait pas la peine, et
Tia n’avait jamais regretté la séparation. Elle s’était demandé, par contre, s’il
était sage de laisser Jesse penser qu’il pouvait arriver et disparaître dans sa vie

comme ça lui plaisait.

Il radota concernant son dernier projet, et Tia n’écoutait que d’une


oreille pendant qu’elle finissait son repas avant de poser l’assiette sur le côté

pour profiter du reste de son vin. Son esprit s’aventura à comparer son ex,
Jesse à Jonathan. Les deux hommes étaient très beaux, et Jesse était extraverti et

couronné de succès. Il avait tout ce qu’elle pensait vouloir chez un homme,

mais elle n’avait simplement pas senti la motivation de réorganiser sa vie pour

correspondre à la sienne. Peut-être Tia était-elle aussi indépendante que sa

mère le lui avait dit.

— Tu pourrais au moins me féliciter, l’entendit-elle la réprimander d’un

ton taquin, et elle revint au présent.


— Oh, désolé, je n’ai pas écouté. Te féliciter pour quoi ?

— Tu sais, ma nouvelle promotion. Cela signifie cependant que je dois

rester à Boston, mais la paye est trop bonne pour rater l’occasion. Peut-être
que tu pourrais venir ce weekend pour fêter ça, proposa-t-il grassement.

— Je suis vraiment contente pour ta promotion et tout, mais je ne peux


faire aucun voyage en ce moment. Je viens moi aussi de me voir confier une

grosse mission, et tous les jours, j’ai un nouveau projet auquel m’atteler,
répondit-elle. Et en plus, je ne crois pas que nous devrions continuer notre…

arrangement passé.
Elle savait qu’il comprenait ce qu’elle voulait dire. Ils ne l’avaient
jamais vraiment dit, mais cela avait été pris pour acquis que si l’un d’eux en

avait besoin, ils s’appelleraient. Cela semblait mieux que d’essayer de

rencontrer quelqu’un de nouveau pour un coup d’un soir. Au moins pour Tia,
elle n’avait jamais favorisé ce genre de comportement, et donc, cela lui allait

bien de s’envoyer en l’air de temps en temps avec son ex.


Quelque part, cela semblait simplement si sordide maintenant. Elle se

demanda pourquoi elle s’était rabaissée tout ce temps.

— C’est… regrettable, répondit Jesse en soupirant. Eh bien, j’imagine

que je te verrais quand je te verrais. Je veux dire, on peut toujours faire ça,

n’est-ce pas ? Sortir ensemble, ou au moins s’appeler pour savoir comment

vont les choses ? Je tiens vraiment à toi, Tia, et c’est vraiment dommage que ça

n’ait pas fonctionné entre nous.


— Je sais, répondit-elle. Mais je crois qu’il vaut mieux que nous

coupions les ponts. Et cette fois pour de bon.

Quelques minutes plus tard, Tia raccrocha, se sentant soulagée d’un gros
poids. Elle se demanda si trouver l’âme-sœur était vraiment possible pour elle.

Elle avait toujours senti que quelque chose manquait dans sa vie, quelque chose
que même une carrière prometteuse n’arrivait pas à compenser.

Son esprit s’envola vers Jonathan et la charge cinétique de leur première


réunion. Rien n’avait changé, et elle était toujours bien trop consciente de tout

ce qui le concernait. Récemment, ils avaient pris un projet impliquant une


nouvelle start-up dans le monde de la technologie, qui les poussait à
développer un business plan pour lui permettre de lever des fonds. C’était leur

premier portfolio majeur, ce qui impliquait clairement que Théo ne voulait pas

que Jonathan ne se relâche ne serait-ce qu’un moment.


Tia devait concéder cela à Jonathan. Non seulement il agissait de

manière très professionnelle, mais il faisait également preuve d’une étique


surprenante. Il avait demandé à Tia de mettre en place une fine équipe, et ils

avaient déjà commencé à faire de bons progrès. Jonathan était patient et

semblait avide d’apprentissage, mais ce n’était que sa première semaine. Tia ne

pariait pas que Jonathan était vraiment ici pour le long terme.

Si seulement elle pouvait vraiment croire qu’il avait les bonnes

intentions. Mais elle avait simplement à regarder dans sa direction quand elle

sentait son regard, et elle apercevrait cette étrange lueur dans ses yeux qu’il
masquerait rapidement. Puis il reprendrait son air froid de businessman, mais

Tia savait que c’était juste une façade. Jonathan avait un plan, et il pourrait tout

aussi bien inclure le fait d’amener Tia à se soumettre complètement et à se


laisser aller à ses désirs torrides une fois de plus.

Ce n’était pas un risque qu’elle allait prendre. Personne, surtout pas


Théo, ne devait suspecter que Tia et Jonathan avaient été amants, pas même

pour une nuit. Cela entrainerait tout un tas de complications auxquelles elle ne
se voyait pas faire face, ou pire, qui pourraient lui coûter le job de ses rêves.

Mais combien de temps au juste comptait-elle lutter dans une situation si


explosive ?
Chapitre Sept

Toute l’équipe était d’humeur joyeuse maintenant que le premier projet

majeur était terminé. Jonathan ouvrit même du champagne et remercia les


autres.

— C’est un plaisir d’annoncer que le projet s’est terminé non seulement


dans les temps, mais également avec un budget inférieur. Vous avez fait un

excellent travail.

— Vous avez été merveilleux aussi, M. Fox, dit la jolie blonde Julia, qui

vint se mettre où Jonathan se tenait avec sa boisson. En si peu de temps, vous

avez accompli tellement, et on dirait déjà que vous êtes ici depuis une éternité,

et pas seulement depuis un mois.

Tia leva les yeux au ciel et secoua la tête dans son coin. Julia, comme la
plupart des femmes du cabinet, tournait autour de Jonathan comme une abeille

dès qu’elle le pouvait. Le cabinet Fox avait une centaine d’employés, dont
quatre-vingt-dix pourcents d’hommes. Cela laissait une dizaine
d’administratrices, d’assistantes et de secrétaires, et surprise, toutes étaient des

femmes, la plupart extrêmement jolies. D’accord, Julia était la plus belle


secrétaire et l’une des meilleures, mais elle devenait agaçante avec sa manie de

tourner autour de Jonathan depuis qu’elle avait intégré l’équipe.


Tia se dit qu’elle n’était pas jalouse et que Jonathan pouvait tester le
personnel administratif féminin clairement consentant. Tia, en tant que seule

conseillère financière femme de l’entreprise, trouvait cela quelque peu fortuit

parce que cela signifiait que les hommes séducteurs du bureau avaient

suffisamment pour se distraire et ne pas tenter de sortir avec elle.


Mais Tia fut prise de court lorsqu’à ce moment, Julia proposa qu’ils

sortent tous fêter cela.


— Nous n’avons même pas fêté votre arrivé, dit-elle à Jonathan en

faisant la moue. Nous faisons toujours cela pour les nouveaux employés, mais

vous savez, vous êtes apparu si soudainement et nous avons eu ce nouveau

grand projet. Et si nous fêtions deux choses d’un coup ?

Les autres hommes manifestèrent bruyamment leur enthousiasme, et Tia

sentit un léger mal de crâne pulser dans ses tempes. Il n’était pas inhabituel au

bureau de sortir après le travail, et oui, de faire la fête le vendredi soir avec
l’équipe de travail. Mais…

— Je connais l’endroit parfait ! déclara Hank, ce à quoi Tia répondit par

un grognement parce qu’elle connaissait ses goûts en matière de


divertissement. Bruyant, bruyant, bruyant. Il allait probablement choisir un

karaoké pour étudiants à Upper East Side—comme la dernière fois. Tia se


souvenait vaguement du décor de pub Irlandais et de la foule composé de

fraternités. Mais bon, le personnel était accueillant et la playlist longue. Non


pas que Tia appréciait de devoir se ridiculiser en public en chantant—et sur

scène, en plus.
Elle s’excusa rapidement en disant qu’elle devait terminer quelques
clauses du contrat pour le cabinet.

— Allez, Tia, ça va être marrant. Ne t’inquiète pas, cet endroit est bien

mieux que notre dernière sortie. C’est dans le quartier coréen, avec des cabines
privées et des tas de sushis, de currys et de ramen. Allez, tu adores les ramen !

lui dit Hank. Nous pourrions prendre le pack VIP, avec du champagne, des
boissons de qualité illimités, et des amuse-bouche…

— C’est de plus en plus attirant, le coupa Tia alors que mentalement, elle

réalisa que l’idée d’une nuit tapageuse pleine de nourriture, de boissons et de

musiques amateur lui retournait l’estomac. Elle se demanda si elle ne couvait

pas quelque chose.

— Mais je vais devoir refuser. Ces règlements de TVA et licences

gouvernementales ont besoin de peaufinage.


Les autres gémirent et répondirent qu’ils pourraient terminer lundi, étant

donné que c’était des problèmes mineurs.

— Vous savez à quel point je peux être obsessionnelle jusqu’à ce que je


puisse étudier chaque petit détail, ajouta Tia sur un ton d’excuse. Finalement,

les autres attrapèrent leurs manteaux et sortirent. Puis, à la surprise de Tia,


Jonathan choisit de rester et de l’aider avec tout le travail. Cela attira une autre

vague de gémissements, surtout étant donné le fait qu’il devait être l’invité
d’honneur.

— Allez-y. Amusez-vous autant que possible pour moi, dit-il en sortant


sa carte et en la donnant à Hank. Achetez tout ce que vous voulez, et si qui que
ce soit rentre chez lui sans être éclaté, je serai offensé.

Leurs gémissements laissèrent place à des cris enjoués, et en un rien de

temps, la salle se vida des employés. Tia secoua la tête avec un sourire
ironique. Elle n’était pas du genre rabat-joie d’habitude et aurait été contente de

les rejoindre, mais elle se sentait un peu mal et voulait aussi terminer les
termes du contrat.

Elle ne s’était simplement pas attendue à ce que Jonathan fasse

abstraction d’une nuit d’amusement avec une foule qui l’adorait. Cela lui

paraissait un peu étrange qu’ils soient seuls aussi tard, même si ce n’était pas la

première fois. Il y avait juste quelque chose de différent à propos de ce soir et

du sentiment agréable d’un projet réussi.

— Tu sais vraiment comment les conquérir. Enfin, plus que tu ne l’as


déjà fait, murmura Tia en s’installant derrière son ordinateur.

Jonathan haussa les épaules en prenant le bureau opposé.

— Ils ont été plus que géniaux—surtout sachant que je suis nouveau et
que je pose tout le temps des questions.

Tia ne put s’empêcher de se moquer.


— Tu peux arrêter la fausse modestie. Tu as fini major de ta promotion à

Harvard tu as donné à l’équipe et à moi-même quelques points de vue que nous


n’avions jamais envisagés auparavant.

— J’ai mes moments de génie, répondit-il en haussant légèrement les


épaules.
Tia s’arrêta d’écrire sur son clavier et le regarda.

— Combien de temps au juste penses-tu pouvoir continuer avec ça ? Je

ne crois pas que tu te sois fait à l’idée de faire ce travail.


— Est-ce que tu ne le crois pas, ou est-ce que tu as juste peur que ce soit

le cas ? demanda Jonathan. Se levant de son fauteuil, il avança à grands pas


vers son bureau et se pencha au-dessus de ses épaules par derrière. Je crois que

c’est ça. Tu as peur.

— Pourquoi diable aurais-je peur ? souffla Tia avant de continuer à

taper sur son clavier tout en faisant comme si la proximité de Jonathan ne la

dérangeait pas le moins du monde.

— Dis-le moi. Depuis cette nuit à LA où tu as fui, tu as réussi à te

barricader derrière tes gros murs de verre et à te convaincre que tu pouvais


garder les choses simples.

— Je ne vois pas ce qui est compliqué là-dedans. En fait, je peux

l’expliquer très clairement. Tu es encore ici parce que c’est encore assez
tranquille pour te divertir. Mais dès que tu vas te confronter à un vrai défi, tu

vas t’enfuir. Je peux le parier. Ce job est comme essayer quelque chose de
nouveau, un endroit branché, et tant que c’est amusant, tu vas rester là pour le

fun. Mais je n’ai pas la moindre conviction en ta capacité à rester, et tout ce que
tu vas faire c’est décevoir à nouveau Théo.

Tia se détourna de lui, énervée, pour refaire face à son ordinateur. Elle
savait qu’elle n’aurait pas dû décompresser ainsi, et elle réalisa qu’elle devait
être plus fatiguée qu’elle ne l’imaginait. Ou sinon, pourquoi perdrait-elle son

sang-froid sans une bonne raison ? La présence de Jonathan la narguait en

permanence, même quand il ne disait rien, et pourtant, elle semblait déjà dans
les cordes.

— Tu parles vraiment de Théo là, ou de toi ? demanda Jonathan en


murmurant. Ses mots la firent se figer, et elle se demanda pendant un instant

fou s’il n’avait pas raison. Parlait-elle vraiment du travail ? Ou était-ce elle qui

était inquiète que Jonathan laisse tomber ?

Peut-être que dans son cœur, elle commençait déjà à dépendre de lui sans

le vouloir. Comment pouvait-il lire en elle si facilement ?

Ils n’avaient eu aucune sorte d’interaction personnelle dans le mois où il

avait été là.


Du moins, si on ne comptait pas tous ces moments crépitants qui

coloraient l’air à chaque fois qu’ils étaient seuls ou même en étant dans la

même salle lorsque d’autre personnes étaient présentes.


— Arrête de ramener tout ça à moi, souffla-t-elle.

Jonathan gloussa et pointa quelque chose à l’écran.


— Tu dois améliorer cette section sur la conformité. Tu as manqué

quelques clauses.
Tia plissa le front en regardant l’endroit indiqué et découvrit rapidement

qu’il avait raison. Soupirant envers elle, elle procéda aux corrections
nécessaires. Heureusement, Jonathan se redressa et retourna à son bureau,
même si Tia se sentit moins que soulagée. Ce qui serait un soulagement, ce

serait que Jonathan disparaisse complètement—du cabinet et même de New

York— et toute sa vie pourrait revenir à la normale.


À sa grande surprise, Jonathan ne poursuivi pas leur conversation et à la

place, il se concentrèrent sur la tâche jusqu’à ce qu’elle soit terminée. Il était


10h30 lorsqu’ils finirent.

Tia regarda sa montre et sourit.

— Hank et les autres doivent chanter tous ensemble en ce moment.

J’imagine bien leurs bêtises : Carole en train de se déshabiller et Alfredo en

train de faire son solo d’air guitare comme d’habitude.

— Au moins ils ont bien mangé, répondit Jonathan, la main sur

l’estomac avec un air abattu qui fit se sentir coupable Tia.


— J’imagine que tu dois être affamé, dit-elle avec hésitation.

— C’est ce qui arrive quand la chef d’équipe est une esclavagiste,

marmonna-t-il avec un regard sans équivoque à Tia en enfilant son manteau.


— Je ne m’attendais pas à rester si longtemps, et de plus, tu n’aurais

vraiment pas dû te proposer. Tia enfila le sien et fut surprise lorsque Jonathan
vint derrière elle pour l’aider à le mettre sans arrière-pensée. C’était un geste

si banal et pourtant un peu intime, et il eut ses mains sur son corps quelques
instants lorsqu’il le défroissa avec la même manière naturelle.

— Tu n’as pas faim toi ? demanda-t-il. Tu as travaillé aussi longtemps en


prenant à peine le temps de faire une pause. Je l’ai remarqué.
Le fait qu’il l’avait remarqué la fit rougir. Mais ensuite elle imagina

donner une réponse rapide et désinvolte en disant qu’elle allait rentrer et se

faire des ramen ou quelque chose. Cependant, elle ignorait complètement


pourquoi elle finit par répondre :

— J’imagine que oui. Et son estomac gronda comme à point nommé.


Pour couvrir son embarras, elle se dépêcha d’ajouter : C’était plutôt sympa que

tu restes pour m’aider à terminer les trucs de dernière minute. Et, bien sûr, tu

as raté ta fête d’arrivée.

— Ce n’est que partie remise, dit-il en haussant les épaules. Mais si tu as

quelques idées sur comment te rattraper…

Le revoila, le Jonathan qui flirte en permanence et qui ne manque jamais

de lever la tête à chaque fois que la chance se présente. Tia secoua la tête et
répondit fermement :

— De la nourriture, je peux me rattraper pour tes efforts avec de la

nourriture. Et je sais qu’il est tard, mais je connais l’endroit parfait.


— Passe devant dans ce cas, répondit-il en lui tenant la porte avec

courtoisie et en arborant le sourire Fox ravageur.


Tia secoua à nouveau la tête, cette fois intérieurement. Quand allait-il

réaliser qu’elle ne se ferait pas avoir une seconde fois ? La seule fois où ils
avaient couché ensemble, il l’avait pris dans son état le plus vulnérable. Et avec

toute l’atmosphère, avec toutes les étincelles entre eux qui arrivaient à un point
critique… il n’était pas étonnant qu’ils s’étaient enflammés et avait passé cette
nuit de passion débridée, que malheureusement Tia n’arrivais jamais à oublier,

peu importe à quel point elle essayait.

Elle était si certaine d’être plus que préparée à combattre ses hormones
les plus intraitables, et les charmes Fox les plus sensuels.

Mais un peu plus tard, elle se demanderait pourquoi elle avait été si
aveugle, au point de ne pas réaliser que c’était lorsqu’on était le plus confiant,

lorsqu’on pensait simplement que tout était bon, qu’on avait le plus de chances

de tomber—et d’échouer misérablement.

***

Jonathan les conduisait en voiture, et pendant que Tia lui indiquait la

route à suivre, il lui demandait de lui parler du restaurant vers lequel ils se

dirigeaient.
— Je n’appellerais pas exactement ça un restaurant. Mais c’est l’endroit

idéal pour prendre un bagel.

Elle adora son regard dubitatif et le taquina :


— Ne sois pas si snob. Je ne peux pas me permettre de t’amener dans un

beau restaurant étoilé au Michelin. C’est moi qui paye, tu te souviens ?


— Je vais devoir te faire confiance, et avec un peu de chance, je serais

assez résistant pour l’escapade culinaire que tu me réserves.


Pour une raison inconnue, cela la fit s’esclaffer.

— T’es pas cool, tu le sais ça ? Parce que je crois vraiment que tu es


sérieux. Tu penses que je vais délibérément t’embêter, hein ?
— Non, bien sûr que non. Même si je suis la personne que tu aimes le

moins, genre depuis toujours.

Tia vit le regard qu’il lui lança et vit les lueurs taquines dans ses yeux
bruns chaleureux. Elle sourit tout en ressentant cette pointe gênante de

culpabilité. Avait-elle réellement été trop dure avec lui ?


Il avait vraiment fait beaucoup de progrès jusqu’ici. Théo était ravi de

ses efforts, et par extension, Tia avait reçu beaucoup de crédit. Pouvait-elle

vraiment commencer à baisser sa garde devant Jonathan ?

S’il comptait vraiment mener cela à bien, elle pourrait avoir besoin de se

calmer et d’enfin l’encourager à fond. Après tout, son installation dans le

cabinet Fox avait été le truc depuis le départ.

— Calme toi, OK ? Je ne suis pas si déviante. J’ai juste subitement eu


cette envie irrésistible de pain grillé. L’endroit n’est pas exceptionnel, mais la

nourriture…mmm, dit-elle avec un soupir rêveur, avant de se féliciter

lorsqu’elle vit qu’ils avaient atteint leur destination.


C’était un restaurant qui proposait des plats à emporter et des livraisons,

et d’habitude, Tia attendrait de rentrer chez elle pour profiter de sa commande.


Au lieu de cela, elle se retourna vers Jonathan pour proposer :

— Ce n’est pas mal ici pour manger. Nous allons nous garer devant le
parc et prendre tout le temps que nous voulons. Même toi tu ne t’ennuieras pas.

Ce qui est bien quand on vient si tard c’est qu’il n’y a pas d’oiseaux donc on ne
se fait pas chier dessus, le taquina-t-elle.
— La fontaine est jolie, reconnu Jonathan lorsqu’ils approchèrent d’un

coin sympa du parc avec leurs sacs de nourriture dans les mains.

L’endroit était bondé même s’il était près de onze heures du soir, et Tia
savait par expérience que même à quatre heures du matin, il y aurait autant de

monde. Ce qui était super pour quelqu’un comme Tia, qui aimait regarder les
gens. Quelque part, elle était contente d’être là avec Jonathan et de voir sa

réaction à l’expérience. Cela devait être bien différent de son style de vie

branché constitué de chefs privés et de plats gastronomiques.

Elle mordit dans son bagel saumon fumé et fromage frais et gémit sans

même le réaliser. Jonathan sourit et prit sa première bouchée et siffla son

appréciation après avoir mâché quelques fois.

— J’avais presque oublié le goût que ça avait. Ceci dit, je n’en ai jamais
vraiment mangé d’aussi bon.

— Tu sais ce qu’on dit—si tu n’as jamais mangé un bagel de NYC, tu

n’as jamais vraiment mangé de bagel, répondit Tia entre deux bouchées.
Certaines appellent ça de la nourriture bas de gamme, mais parfois, c’est super

d’oublier la finesse et de profiter du monde tel qu’il est.


Elle soupira profondément et regarda tout autour d’elle. Elle adorait

cette ville, avec son agitation particulière et ses odeurs, ses panoramas et ses
sons saisissants. C’est à New York qu’elle se sentait le plus dans son élément,

trouvant dans le bruit et la bousculade la plus étrange sérénité.


— Tu prends vraiment du plaisir dans les choses simples de la vie, hein ?
demanda Jonathan, en la regardant avec une profonde fascination, et elle se

tortilla, se sentant timide sous ce regard perçant.

— Hé, tu me regardes de haut ou quoi ? plaisanta-t-elle en faisant


semblant de froncer les sourcils. Ou est-ce que tu vas m’offrir une autre

chance de me « languir dans le luxe », comme tu l’as si bien dit une fois ? Peut-
être même me promettre une vie insouciante dans laquelle on ferait la fête

toutes les nuits ?

Elle ne faisait que plaisanter, mais elle vit l’expression de Jonathan

devenir plus sérieuse.

— Si je le faisais, tu accepterais ? Tout lâcher et pour quelques mois

seulement, être ma complice et faire le tour du monde en toute insouciance ?

Nous pourrions essayer toutes les cuisines fantastiques que tu peux imaginer,
voir les panoramas les plus extraordinaires, et simplement vivre au jour le

jour. Juste toi et moi. Dis-moi que ce n’est pas ne serait-ce qu’un peu tentant.

Tia s’arrêta et le regarda dans les yeux. Elle savait qu’il le pensait. Qu’il
la soulèverait volontiers pour la baigner dans l’opulence tandis qu’ils se

prêteraient au jeu de leur douce escapade. Leurs jours seraient remplis


d’aventures, leurs nuits de plaisirs interdits sans fin. Tia pouvait l’imaginer,

elle pouvait presque goûter à l’excitation divine de s’abandonner à tout ce que


la vie et la passion avaient à offrir.

— Peut-être, répondit doucement Tia. Si je pensais que c’était vraiment,


vraiment ce que tu voulais. Mais au fond de moi, je sais que tu commences à
chercher quelque chose de différent, quelque chose de plus profond pour toi.

Tu as fait plaisir à tes sens si longtemps—les plus belles voitures, les top-

modèles les plus belles, et la nourriture, les vins et les hôtels les plus classes.
Mais ce dernier mois, je sais que tu as sentit ces tendances devenir de plus en

plus fades.
— Alors là tu viens juste de te contredire. Est-ce que tu n’as pas déjà dit

que je suis à la limite de retomber dans mes habitudes hédonistes ? Qu’est-ce

qui te fait penser qu’il est envisageable que je sois rachetable ? demanda

Jonathan avec un petit sourire.

— Théo croit que c’est le cas, lui répondit-elle simplement. C’est

pourquoi il voulait lancer tout et n’importe quoi dans ta direction—même moi.

Il doit avoir le sentiment que tu trouveras ta voie d’une façon ou d’une autre,
avec ou sans mon interférence et la sienne.

Jonathan la regarda quelques instants, puis froissa les sacs marrons et les

jeta dans la poubelle la plus proche.


— Si nous en avons terminé ici, je devrais te raccompagner chez toi.
Chapitre Huit

— Je n’arrête pas de te blesser. Je suis désolée, déclara Tia après près de

quinze minutes de silence dans la voiture pendant que Jonathan conduisait. Tu


m’as dit un jour que je te parle comme personne d’autre ne le fait. Tu m’as

aussi dit que je ne suis pas irréprochable moi-même, et personne ne le sait plus
que moi. Je n’essaye pas d’être ta thérapeute ni quoi que ce soit.

— Pas la peine de t’excuser. Tu ne fais que répéter la même chose que je

me suis dit ces dernières semaines.

— Donc j’avais raison ? Sur le fait que tu commences à prendre la vie

plus au sérieux ? demanda Tia, un peu hésitante. Parce que je crois que tu es

bien plus que ce pour quoi ton personnage de playboy te fait passer. Je n’ai

jamais rencontré quelqu’un de plus intelligent ou plus audacieux que toi. C’est
pourquoi tu as fait la surprise de venir à New York.

— Je suis venu pour toi, Tia, dit-il d’une voix rauque, ce qui la fit se
taire sous le choc et tourner la tête vers lui. Je n’arrivais pas à me sortir notre
nuit incroyable de la tête—la plus incroyable dont je me souvienne depuis très

longtemps.
Il lâcha un petit soupir et se posa une main sur la tête en ajoutant :

— Mais c’était aussi à cause des choses que tu as dites et des sentiments
qu’elles ont inspirés en moi. Des sentiments inconnus et inhabituels qui m’ont
donné envie de faire passer les sentiments de quelqu’un d’autre avant les

miens.

Cette fois, il jeta ses yeux bruns envoûtant dans sa direction et soutint son

regard pour un moment à couper le souffle.


— Quand tu es partie, j’étais déterminé à clarifier les choses avec toi.

Bien sûr, il était avantageux que travailler au cabinet Fox signifiait passer plus
de temps avec toi. Donc, j’ai affrété mon avion privé pour me rendre

directement à New York.

— Jonathan, lâcha Tia, confuse.

Ceci le fit sourire.

— Je n’essaye pas de t’accabler ou de te mettre mal à l’aise. Mais oui,

passer ces dernières semaines à travailler ensemble tout en restant éloignés a

été dur pour moi.


Tia se mordit la lèvre et se réfréna de dire que cela avait été vraiment

dur pour elle aussi. Elle avait été en conflit constant parce que son nouveau

travail reposait sur cette mission que lui avait confié Théo : préparer Jonathan
à prendre son poste de directeur du service financier de l’entreprise Fox pour

le bureau de New York. Aucun des autres employés exceptés elle ne savait
même que Jonathan était en passe de reprendre le flambeau.

C’était la pression de tout cela combiné à ses sentiments secrets


grandissants envers Jonathan qui la rendait si nerveuse. Pas étonnant qu’elle lui

eût parlé si durement quand ils avaient travaillé tard.


Juste après, ils s’arrêtèrent devant sa maison et la voiture devint
silencieuse.

— Heu, je veux juste te remercier d’être ouvert avec moi, dit-elle. Et

m’excuser pour les choses que j’ai dites par le passé concernant le fait que tu
ne te tenais à rien. J’ai eu tort de te juger.

— Accordons-nous pour dire qu’on est enfin quittes. On l’est, non ?


demanda-t-il avec son impudence caractéristique.

— Oui. On est quittes, répondit Tia avec un sourire. Pendant un instant, il

lui sourit aussi et la regarda dans les yeux… avant que son regard ne tombe sur

ses lèvres. Plus il les regardait, plus elles avaient l’air de l’inviter. Tia se

demanda follement s’il voulait l’embrasser.

Puis elle réalisa en vacillant à quel point elle en avait vraiment envie. En

fait, peut-être avait-elle envie de bien plus.


Sans se laisser le temps d’y réfléchir plus longtemps, elle s’humecta les

lèvres et demanda à Jonathan s’il aimerait entrer pour prendre un café.

La lueur dans ses yeux lui dit qu’il pouvait lire entre les lignes. Peut-être
pouvait-il même sentir son désir, que Tia elle-même sentait déjà à travers ses

sous-vêtements soudain moites. N’avait-elle vraiment aucune honte pour la


proposition immanquable qu’elle venait de faire ? Soudain, Tia s’en moquait

complètement.
Mais quelques instants plus tard, l’atmosphère torride se dissipa lorsque

Jonathan secoua la tête.


— On sait tous les deux ce qui va arriver si j’accepte. Mais la dernière
chose que je souhaite est que tu regrettes quelque chose que nous partageons le

lendemain matin.

Tia sentit la chaleur lui monter aux joues face à son rejet et au rappel de
son épisode de fuite absurde. Comment pouvait-elle convaincre Jonathan

qu’elle était prête à lui donner une chance lorsqu’au fond elle se demandait
encore si elle savait ce qu’elle était en train de faire ?

Piégée dans cet étrange changement d’ambiance, Tia lutta pour

rassembler sa fierté et s’empêcher de supplier Jonathan qu’elle avait besoin de

lui ce soir, de son toucher.

— Eh bien, j’imagine que je te reverrai lundi, répondit rapidement Tia.

Elle se dirigea vers sa porte, et l’instant d’après, Jonathan l’arrêta et attira son

visage entre ses mains.


Des yeux clairs couleur noisette plongèrent dans des yeux sombre

couleur chocolat.

— J’ai eu très envie de faire ça toute la nuit, murmura-t-il.


Tia trembla en regardant sa tête descendre, nerveuse de ce qui allait

suivre. C’était presque comme attendre pour son tout premier et innocent
baiser. Mais elle n’était plus une adolescente crédule et n’avait pas besoin que

Jonathan joue ainsi avec elle.


Elle ouvrit la bouche pour protester—et il l’embrassa. Presque

immédiatement, elle ferma les yeux et fut rapidement emportée sur des petits
nuages si haut que rien ne pourrait jamais la ramener sur Terre.
Les lèvres de Jonathan étaient aussi douces et parfaites que dans ses

souvenirs. Peut-être même plus. Il ouvrit la bouche plus grand et réussi à

plonger sa langue à l’intérieur de celle de Tia. Tia poussa un cri de surprise


lorsque le baiser la remplit d’intimité et de magie, les amenant aussi près l’un

de l’autre qu’un baiser le pouvait.


Il glissa ses doigts dans ses cheveux, et Tia sentit ses mains bouger selon

leur volonté propre pour se loger autour de son cou. Des émotions qu’elle ne

reconnaissait pas se mélangèrent dans son corps pour former une entité

vivante de besoin. Quelque part, elle savait que la sensation ne partirait jamais

à moins que Jonathan lui-même n’éteigne les flammes comme il était le seul à

savoir le faire.

Elle s’abandonnait entièrement à lui lorsque soudain, il rompit le baiser.


Tia ouvrit les yeux tandis qu’il lui enlevait les poignets de derrière sa tête et les

descendait doucement.

— Tu es une fille superbe, Tia, et si belle, déclara-t-il en déplaçant une


mèche du visage de celle-ci. Je suis content qu’on ait passé du temps ensemble

ce soir. Grâce à toi, j’ai pu goûter un excellent bagel.


Il l’embrassa sur la joue.

— Tu devrais rentrer. La journée a été longue. Je t’appellerai, OK ?


Tia n’arrivait pas à le croire. Elle lui avait clairement montré qu’elle

avait envie de lui ce soir. Qu’était-il arrivé au Jonathan qui aurait sauté sur
cette opportunité ? Étouffant un soupir de frustration, elle lui dit au-revoir et se
relâcha.

Tia était consciente qu’il s’était relâché aussi et se trouvait juste devant sa

voiture, en train de la regarder rentrer. Elle se fit la guerre avec l’envie de se


retourner et de lui demander de monter une dernière fois.

Mais elle n’était pas désespérée à ce point. Argh, c’était si frustrant ! Il


l’avait fait devenir si torride, tout cela pour terminer ainsi. Qu’était-il même en

train d’essayer de prouver ?

Peut-être pensait-il qu’il pouvait l’attirer et la tenir en haleine pour lui.

Dans ce cas, il venait de bousiller sa dernière putain de chance, fulmina Tia.

Elle atteint le hall de son appartement se s’arrêta net en voyant une

surprise.

— Jesse ?
La grande silhouette athlétique penchée contre le mur près de sa porte se

redressa. Son beau visage arborait un grand sourire, des yeux noirs qui la

scrutait attentivement.
— Bonsoir, Tia.

— Jesse, qu’est-ce que… pourquoi es-tu ici et depuis combien de temps


tu m’attends ?

— Oh, seulement depuis un petit moment, répondit-il avec un signe de la


main. Dans son autre main se trouvait un bouquet de roses. Je suis arrivé ce

soir et j’avais hâte de te voir. Je sais ce que tu as dit, mais…


Il avança de quelques pas et Tia recula un peu.
— Tu ne devrais pas venir ici, Jesse. Surtout pas sans m’appeler avant.

— Je sais, répondit-il. Je voulais te surprendre. Et j’ai juste pensé que si

tu me voyais en personne, tu saurais que tu n’as pas besoin de continuer à fuir.


Il avança encore, les yeux embués d’intention. La faisant reculer contre

le mur, il sourit, pensant que comme les autres fois, ses gestes alpha la ferait
faiblir.

Tia savait qu’elle avait besoin d’amour. Elle avait abattu du travail

semaine après semaine, sans jamais penser à ses besoins cachés. De plus,

Jonathan venait de la repousser, et voir Jesse aurait pu vraiment booster son

moral. Si seulement elle disait oui, son ex l’attirerait dans son propre

appartement et lui donnerait peut-être un peu de ce qui lui manquait.

— Jesse, tu devrais partir, répondit-elle finalement. Je n’essaye pas


d’agir de manière faussement pudique et je ne fuis pas. Il n’y aura jamais rien

entre nous. Plus maintenant.

Il balança sa main sur le mur près de sa tête, l’emprisonnant entre son


bras et son corps solide et musclé.

— Je ne te crois pas.
Tia leva les yeux au ciel. Il était si ironique que le seul homme qu’elle

avait besoin qui soit un peu dur avec elle était déjà sur le chemin du retour—ou
probablement sur le point de trouver l’une de ses femmes bien disposée qui ne

s’enfuira pas en courant juste après.


— Écoute, j’ai quelqu’un, lui dit-elle en le regardant droit dans les yeux.
Eh bien, techniquement c’était vrai. Elle avait développé des sentiments pour

Jonathan, et elle ne pouvait pas les bouder pour du sexe.

Jesse eut un mouvement de recul.


— Vraiment ? Je veux dire, non pas que je suis choqué, mais… c’est

décevant, je l’admets.
— Je t’ai dit qu’il fallait qu’on aille de l’avant tous les deux, lui dit-elle

en souriant. Quelque chose dans ce geste mineur avait dû lui donner un léger

espoir car ses yeux s’assombrirent à nouveau intensément.

— Que dirais-tu d’une dernière fois, hein ? En souvenir du bon vieux

temps. Je te promets de disparaitre pour de bon après ça. Il plaça ses doigts

délicatement sous son menton pour lui relever la tête. Tu es toujours la

meilleure chose qui me soit arrivée, Tia.


Je ne peux pas vraiment dire la même chose à propos de toi, songea

tristement Tia. Elle soupira et regarda Jesse dans les yeux. Cela ne faisait que

rendre les choses plus compliquées. Elle devait lui faire comprendre qu’elle ne
céderait pas à cela.

Mais avant qu’elle ne puisse ouvrir la bouche, elle entendit une voix
profonde et froide qui lui fit tourner la tête sur la gauche pour voir Jonathan

s’avancer.
— Tia, il y a un problème ?

Elle se redressa et repoussa Jesse.


— Non. Heu, Jesse allait partir.
— Jesse ? Qui c’est bordel et pourquoi il pose la main sur toi ?

— Tia, c’est lui ? demanda Jesse.

Tia regardait Jonathan et Jesse et ne s’était jamais sentit si embarrassée.


Elle n’avait jamais vu Jonathan si énervé non plus, mais bon, qu’est-ce qu’il

faisait ici pour commencer ?


— Jesse, tu devrais partir. S’il te plaît. Elle le regardait avec un air

implorant.

— Très bien. J’ai compris, crois-moi, dit-il avec un sourire ironique.

C’est un homme chanceux.

Il avait ajouté cela dans son oreille en se penchant en avant un instant.

Puis il recula au moment où il vit Jonathan se raidit comme s’il était sur le

point de clouer Jesse au sol.


Les deux hommes faisaient presque la même taille, et Jesse était à peine

plus large alors que Jonathan avait l’avantage de simplement avoir l’air plus

méchant avec cette lueur assassine dans ses yeux qui ne jouait même pas.
Jesse s’éloignait un peu plus rapidement que ce à quoi Tia s’était attendu.

Puis Jonathan couru après lui avec le bouquet de roses, qui étaient tombées au
sol plus tôt sans que personne ne le remarque.

— Tenez. Vous avez oublié cela, déclara froidement Jonathan en


poussant les fleurs contre le torse de Jesse. Les yeux noirs de Jonathan le

défiaient d’oser le faire, mais au lieu de cela, Jesse lui fit un sourire mielleux,
recula, et disparu du hall.
— C’était quoi ça bordel ? grogna Jonathan dès qu’ils furent seuls. Il

retourna ces yeux furieusement noirs vers elle, et Tia en avait eu assez.

— Cela ne te concerne pas, mais c’est mon ex. Elle déverrouilla sa porte
et entra.

— Alors qu’est-ce qu’il faisait là ? Et tu allais vraiment le laisser


entrer ?

Tia fit face à Jonathan, se demandant ce qu’il avait entendu.

— Ne t’inquiète pas pour moi. Bonne nuit.

C’était comme une impression de déjà-vu, Tia qui lui fermait la porte au

nez et Jonathan qui l’arrêtait, cette fois en passant le bras pour maintenir la

porte ouverte.

— Tu allais dire oui, n’est-ce pas ? Je t’ai repoussé, donc tu étais prête à
prendre un remplaçant pour cette nuit. Heureusement que j’ai changé d’avis et

que je t’ai suivie.

— Va te faire voir, Jonathan Fox. Change d’avis encore une fois, parce
que tu n’auras rien ce soir. Pas de ma part.

Elle poussa la porte de toutes ses forces, mais il était bien plus fort. Elle
réussit seulement à perdre l’équilibre, et elle tituba en arrière. L’instant

d’après, Jonathan était à l’intérieur et fermait la porte derrière lui.


— Tu ferais mieux de partir maintenant, le prévient-elle tout en reculant

vers sa chambre. Elle devait arriver dedans suffisamment vite pour s’enfermer
à l’intérieur avant qu’il ne puisse arriver à elle.
Mais le bougre était rapide comme l’éclair et passa un bras autour de sa

taille avant qu’elle ne puisse aller très loin.

Tia donnait des coups de pieds en l’air et lui criait de la reposer. Il la


tenait contre son torse et ses gros bras la soulevait tandis qu’il se dirigeait

rapidement vers le salon.


Il était grand, fort, et rapide, et mince, il la faisait fondre de désir, ce qui

faisait que Tia le détestait et l’aimait en même temps.

Elle cria lorsqu’il la jeta sur le canapé.

— Je vais te tuer, Jonathan, dès que je me serais dégagée… de… cette…

clé de bras, grogna-t-elle lorsqu’il lui passa les bras derrière le dos. Elle se

tortillait contre lui, et ils avaient l’air de deux playmates, éclatant soudain de

rire tous les deux en luttant. Tia était clairement désavantagée face au poids de
Jonathan qui la piégeait sur son estomac. Se faire dominer avec les bras

attachés, sans défense, était étrangement excitant et… érotique. Les lèvres de

Jonathan prirent d’assaut sa nuque et ses épaules nues, tandis que les seins de
Tia étaient écrasés contre les coussins en dessous, ses tétons durcissant déjà

pendant qu’ils envoyaient des étincelles à son centre gluant.


— Tu sais ce qui m’a tué ? Voir ce Jeff ou je sais plus quoi te caresser le

visage et te regarder comme il l’a fait. Le pire, c’était que tu lui souriais,
grogna Jonathan avec un mordillement punitif du lobe de son oreille.

— Aie ! Je ne souriais pas. J’essayais juste d’être polie. Et il s’appelle


Jesse, rétorqua-t-elle. Tu veux bien me lâcher maintenant ?
— Tu vas être gentille ?

— Non, dit-elle sur un ton sarcastique, et il lâcha un ricanement rauque.

— Tant mieux. Les vilaines filles sont plus marrantes. Parce qu’elles font
des trucs vilains qui m’oblige à les discipliner. Comme être trop à l’aise avec

leur ex petit-amis.
— Alors qu’est-ce que tu vas faire, hein ? le taquina-t-elle, en le

regardant par-dessus son épaule et en sentant des picotements au niveau du

sexe en voyant son regard.

— Te punir, grogna Jonathan. Avec plaisir.


Chapitre Neuf

— Jonathan… Non… S’il te plait. Je t’en prie, gémit Tia pour ce qui

semblait être la énième fois.


— Je crois que tu n’as pas encore compris la leçon, murmura son

bourreau d’amant. Il l’avait mise à quatre pattes sur le canapé, et il avait le


visage entre les globes tremblants de ses fesses. Il léchait avidement sa fente

crémeuse, encore et encore, et la rendait frénétique.

— Je te veux en moi. Oh, s’il te plait, je suis mouillée. Si mouillée.

Elle le taquinait aussi, avec ses gémissements, ses hanches larges et

courbées, et son cul succulent qui se frottait à sa bouche.

— Je sais, bébé, mais tu as si bon goût.

C’était vrai. Et c’était un goût dont Jonathan ne pourrait jamais se lasser.


Joignant ses doigts à la fête, il faisait des va-et-vient avec sa langue dans son

vagin étroit qui la firent crier son nom et taper des poings sur les coussins en
dessous d’elle.
Plus il léchait ses plis, plus elle arrosait sa bouche de son nectar. Il gémit

et chercha son clitoris pour le faire enfler avec les caresses de sa langue tout
en plongeant deux doigts en elle. Tout son corps tremblait pendant qu’il

touchait infailliblement son point G avec ses doigts enfoncés. Quelques instants
plus tard, elle cria et jouit, et tout son corps fut pris de spasmes pendant une
minute.

— Ta punition était-elle aussi démente que tu l’imaginais ? la taquina

Jonathan quelques instants plus tard en déposant un petit baiser sur ses fesses

qui déclencha des petites répliques dans son vagin palpitant.


— Dangereusement démente.

Jonathan sourit, les mains sur son superbe cul et impatient de mordiller
les globes généreux. Elle gémit en sentant son toucher et ondula les hanches en

attente de plus de délices déviants. La façon dont son corps lui répondait était

magique. Attrapant ses hanches tremblantes, il l’attira à terre sur le tapis avec

lui, s’allongea sur le dos et la positionna sur lui, de face.

Elle balança agilement les jambes pour le chevaucher, son sexe gonflé

parfaitement aligné avec son érection massive qui n’avait jamais parue si

grosse, presque douloureusement. Ses seins semblaient gonflés du même


désire que celui de Jonathan, ses tétons le suppliant d’être pris dans sa bouche.

Il se pencha plus près et en accrocha un entre ses lèvres pendant que ses mains

agrippaient sa taille. Il la leva, puis la fit descendre délicatement sur sa virilité.


Tia lâcha un cri, et Jonathan sentit ses parois s’écarter pour accueillir sa

circonférence prodigieuse.
— Ouvre les yeux, lui ordonna-t-il en la regardant. Il arrivait à peine à

se maitriser pendant qu’il apaisait Tia avec ses mains qui décrivaient des
cercles sur son pubis rasé. Il poussa les hanches et pénétra plus profondément

dans sa douce ouverture. Il vit ses lèvres vaginales nues s’écarter autour de son
pilier lorsqu’elle descendit encore d’un centimètre sur lui. La vision de son
manche large écartant ses plis serrés était torride.

Oh merde, elle est serrée, pensa Jonathan, qui adorait la façon dont elle

l’enveloppait comme un étau de velours.


— Ne bouge plus, bébé, lui dit-il en attrapant son visage et en amenant

ses lèvres vers les siennes. Il voulait qu’elle apprécie le fait qu’ils aillent si
bien ensemble, tout comme lui… apprécier la sensation de son bout qui

cognait contre son utérus. Ils s’embrassèrent voracement, et bien que Tia ne

bougeait pas, il sentait ses parois intérieures traire son manche. Il donna le bon

angle à ses hanches et enfonça le dernier centimètre, et elle gémit contre ses

lèvres.

— Tu es grisante, grommela-t-il contre sa bouche.

Niché dangereusement profond en elle, il commença finalement à


bouger. Il guida ses hanches avec ses mains, et ensuite, lorsqu’ils trouvèrent un

rythme régulier sur son manche, Jonathan glissa une main vers la minuscule

bosse formée par son clitoris.


— Jonathan, gémit-elle, en tordant et en roulant les hanches d’extase

pendant qu’il frottait le bouton sensible.


Il la vit s’abandonner complètement au plaisir de son gros outil qui

s’enfonçait dans ses profondeurs à chaque coup. Ils s’abandonnaient tous les
deux à leur besoin l’un de l’autre, et le vagin de Tia se contractait sur sa

longueur en rythme avec ses coups de reins qui cognaient contre le col de son
utérus.
— C’est ça, beauté. Laisse-toi aller pour moi, grogna Jonathan en

regardant Tia sauter plus rapidement sur son piquet. Il attrapa un sein ferme et

succulant dans une main, et l’autre lâcha son clitoris pour saisir sa hanche.
Il commença à faire des va-et-vient à un rythme hypnotique. Elle était

moulée à sa taille et à sa forme maintenant, et il regardait les rides de sa


grimace de plaisir/douleur se lisser de pur bonheur.

— Tu en a besoin, bébé ? la taquina-t-il, en s’enfonçant trois fois

profondément avant de s’arrêter et d’attraper ses hanches et de la tenir

fermement pour qu’elle ne puisse pas bouger sur lui. Son but était de lui faire

comprendre qui lui donnait ce plaisir intense qui la faisait juter contre son

manche.

Tia se mordit la lèvre et lui lança un regard presque noir et d’attraper ses
seins pour le défier d’envie.

Jonathan lâcha un rire rauque. Il devait encore apprivoiser sa tentatrice.

— C’est ça dont tu as besoin ? Il la leva avec ses mains puissantes


jusqu’à ce qu’il ne reste que son gland pour taquiner son centre gonflé. Puis il

poussa de l’autre côté et lui arracha un cri avant de reculer rapidement à


nouveau.

Tia gémit, les yeux brillant de tourments. Il aimait la façon dont elle
tirait sur ses tétons comme pour soulager l’agonie de la sensation brulante de

privation dans son ouverture, à qui il manquait désormais la largeur de


Jonathan.
— Dis-le, Tia. J’ai envie de t’entendre me demander de te prendre, bébé.

Elle bougea ses hanches sexy comme pour l’inciter à entrer à nouveau.

— J’ai besoin de toi, gémit-elle. S’il te plaît, Jonathan, prends-moi.


Remplis-moi. Donnes-moi tout.

— Dis-moi que tu es à moi, grogna-t-il en s’enfonçant jusqu’au bout


avant de s’immobiliser.

— Je suis à toi. Jonathan, s’il te plaît.

C’était tout ce qu’il avait besoin d’entendre. En gémissant de plaisir, il

commença à faire des va-et-vient en elle avec des coups précis. Leurs yeux se

rencontraient en un regard vitreux d’abandon charnel. Elle devint comme une

poupée, impuissante face à son labourage, qui atteignait le col de son utérus à

chaque coup de maître. Si Jonathan s’inquiétait d’être trop agressif, il n’avait


qu’à la regarder et il verrait qu’elle n’en aurait jamais assez. Ses gémissements

et ses cris l’encourageait, et il sentait l’orgasme de Tia approcher rapidement

lorsque son corps trembla désespérément entre ses mains. Ses cuisses
tremblaient de chaque côté de lui et ses mains étaient posées sur son torse pour

rester en équilibre pendant qu’il tapait ses hanches contre son cul en la
pilonnant fortement et rapidement.

— Oh putain, oh putain, oh… Le visage de Tia se déforma dans l’agonie


de son plaisir lorsque ses parois convulsèrent autour de son membre. Je jouis !

C’était tout ce qu’il fallait à Jonathan pour se retenir et ne pas relâcher sa


semence, incité par son orgasme. Elle cambra le dos, et son corps superbe se
cambra dans une dance primale extatique.

Elle s’écroula sur son torse en tremblant et il lui fallut un long moment

pour retrouver sa respiration et redresser la taille.


Ses yeux tombèrent lorsqu’elle baissa le regard vers son visage. Il sourit

comme un loup, levant une main pour repousser les boucles de Tia qui lui
tombaient sur les joues. Elle était toujours montée sur son manche plus dur que

jamais, et il sentait son passage se contracter le long de sa longueur.

— On dirait que tu en veux plus, grogna-t-il.

— Il y a quelque chose que je veux, répondit-elle mystérieusement en se

levant de son membre gonflé avec un dernier frémissement qui les parcouru

tous les deux. Ensuite, elle se baissa pour déposer des baiser partout sur son

torse. Il grogna d’appréciation lorsqu’elle porta une attention toute particulière


à ses tétons avant de glisser son corps et ses lèvres lentement vers ses

abdominaux. Oh ça va être bon, pensa Jonathan. La langue coquine de Tia

jouait sur sa peau et amenait le sexe de cet homme dangereusement près du


précipice. Il gémit fortement alors que les lèvres de Tia caressaient maintenant

le bout de son gros champignon.


— Mmm, je crois que tu aimes ça, le taquina-t-elle d’une voix sensuelle.

Ses yeux bruns foncés se levèrent pour rencontrer le regard rivé de Jonathan.
Tout comme j’ai aimé la façon dont ta bouche m’a rendue folle il n’y a pas si

longtemps.
Oh, il s’en rappelait. Il pouvait encore la sentir, ce doux mélange épicé
dont il serait fou pendant très, très longtemps, pas seulement pour cette nuit.

— Tu sais ce qu’on dit, bébé, ronronna Tia.

— Non, quoi ? demanda-t-il, le visage crispé par l’effort de contrôle et


pourtant incapable de cacher ce léger sourire.

— Nulle bonne action ne reste… impunie.


Ah, c’est vrai. Jonathan gémit en regardant son bébé l’envelopper de sa

bouche sexy, déterminé à le rendre fou en représailles de toutes ses taquineries

passées. C’était une séance de torture qu’il était sûr d’adorer.

Tia glissait sa main et sa bouche de haut en bas sur son manche rigide. Il

cambra les hanches au même moment qu’elle plongeait ses lèvres jusqu’au

bout. Elle manqua s’étouffer avant de remonter brusquement la tête. Jonathan

perdait rapidement le contrôle.


— Tia. Putain, ça arrive. Si tu n’arrêtes pas maintenant, je vais devoir…

Elle sourit à moitié, ses grands yeux bruns innocents tandis qu’elle

augmenta la cadence au lieu d’arrêter comme il s’y attendait.


— Tia… la prévint-il, mais elle secoua à peine la tête et gémit

franchement de plaisir. Il enfonça ses doigts dans les cheveux doux et épais de
Tia qui étaient si agréable à toucher lorsqu’il se laissa finalement aller aux

sensations grandissantes qui partaient des synapses vers chaque nerf,


directement jusqu’à son manche. Sa langue humide et chaude faisait des

merveilles atour de sa couronne palpitante et sous son arrête, augmentant son


ascension. Et ainsi, il explosa. Il sentit son corps lancé comme s’il était une
sphère géante descendant une colline à la vitesse de la lumière. L’adrénaline la

plus forte du sport le plus dangereux ne pouvait pas rivaliser avec cette

excitation incommensurable. Son manche gonfla contre sa langue et son bout


plongea dans la gorge de Tia, qui ondula lorsqu’il éjacula en spasmes

irréguliers. Elle avala tout son sperme, qui donnait l’impression qu’il n’allait
jamais s’arrêter de sortir. Jonathan ne se rappelait pas d’un moment où il avait

joui autant et aussi longtemps.

Tia retira sa bouche après avoir absorbé chaque goutte, et le sourire

d’accomplissement béat sur son visage le fit légèrement ricaner.

— J’ai toujours voulu essayer ça. Mais seulement avec toi, déclara-t-elle

en souriant.

Jonathan poussa un grognement guttural, la leva vers lui par la taille, et


fit quelque chose qu’il n’avait jamais fait auparavant non plus—goûter sa

propre essence à lui—en embrassant passionnément Tia. Elle gémit et attrapa

l’arrière de la tête de Jonathan, en étirant le corps au-dessus de sa carrure


large.

Pendant que Jonathan lui offrait sa force et le soutien avec son corps qui
servait de coussin à celui de Tia, quelque chose dans sa douce féminité du

moment le fit se sentir en sécurité. Jonathan ne se rappelait pas s’être déjà senti
en sécurité avec une maîtresse. Il avait toujours l’impression de ne pas pouvoir

se relâcher avec ces autres femmes, mais Tia était différente. Il écouta ses
battements de cœur, son pouls qui palpitait sous sa peau. C’est à cet instant qu’il
réalisa qu’il avait trouvé quelque chose qui n’était pas seulement différent,

mais peut-être même spécial. Et il était impatient de laisser ce qui naissait entre

eux atteindre son plein potentiel. Soudain, il comprit que les demi-mesures ne
suffiraient pas avec Tia.

Il n’avait jamais compris ce qui lui était réservé, ni à quel point sa


résolution impulsive serait mise à l’épreuve.
Chapitre Dix

Jonathan se cala dans son fauteuil et ferma brièvement les yeux en se

remémorant la veille avec Tia. Imaginer qu’elle lui donnait d’abord du plaisir
avec sa bouche avant de s’empaler sur son manche dur lui noua la gorge.

Même après avoir passé des semaines de nuits de plaisir volées avec
elle, il avait encore ces flashs charnels quand il s’y attendait le moins. Cela ne

lui correspondait pas du tout de s’extasier au point qu’il bandait déjà, surtout

avec son frère avec lui dans la salle de conférence.

Théo jeta un coup d’œil à sa montre.

— Un fois que Tia sera arrivée, nous pourrons commencer la réunion.

— Y a-t-il une urgence ? demanda Jonathan. Pendant une seconde, il se

demanda si son grand-frère suspectait quoi que ce soit à propos de Tia et lui.
Était-il sur le point de les confronter à cela ?

À en juger par l’apparence aussi calme que d’habitude de son frère,


Jonathan ne pouvait qu’écarter cette possibilité. Ils avaient été bien trop discrets
pour que son frère ne surprenne le moindre soupçon de leurs disgressions

privées.
— Non, mais cela concerne un contrat de haute priorité, et Tia et toi

aurez la responsabilité de le mener à son terme.


Jonathan hocha pensivement la tête. Il ne dirait pas qu’il était impatient
de travailler sur un autre projet, mais il aimait le fait qu’il travaillait seul-à-

seul avec Tia cette fois. Ainsi, ils pourraient trouver plus de façons de profiter

de leurs… poursuites affriolantes.

À cet instant, elle entra, et instantanément, Jonathan sentit son cœur battre
la chamade.

Elle était facilement la femme la plus désirable et la plus adorable qu’un


homme puisse rêver posséder. Sa beauté naturelle était soulignée par son

essence élégante, qui irradiait avec un effet presque hypnotique sur Jonathan.

Cette déesse sexy était à lui, une notion qu’il trouvait aimer beaucoup

trop.

Aujourd’hui, elle portait son style habituel de costume d’affaire

traditionnel. Le seul problème était qu’avec une figure de pin-up comme la

sienne, n’importe quoi paraissait sexy et élégant, alors que sur n’importe
quelle autre femme, cela n’aurait pas le même effet.

Il allait être difficile de détacher son esprit d’elle, surtout maintenant

qu’il avait connaissance du fait qu’elle adorait porter de la lingerie sexy sous
ses vêtements de travail raisonnables. Elle avait clairement un penchant

alléchant pour les jarretières lacées noires et les bas extra-fins pour
accompagner ses soutiens gorge et ses culottes qui ne cachent pas grand-chose.

Mais Jonathan allait devoir se concentrer sur des sujets plus sûrs s’il ne
voulait pas que Théo s’en rende compte.

La réunion commença, mais il était bientôt évident que pendant que Théo
parlait d’un gros contrat de fusion et acquisition, Tia était distraite.
— Est-ce que ça va ? demanda doucement Jonathan au moment où son

frère se retourna vers le PowerPoint qu’il présentait.

— Je vais bien, répondit-elle avec un grand sourire. Ils se retournèrent


pour se concentrer sur Théo.

Jonathan n’était cependant pas convaincu par sa réponse. Trois mois


après avoir déménagé à New York pour prendre ce porte aux côtés de Tia, il

avait appris à la connaitre intimement. Pas seulement avec leur contact sexuel,

mais aussi émotionnellement. Quelque chose la perturbait et il voulait savoir

ce que c’était.

L’instant d’après, il fut frappé de constater à quel point il tenait à Tia. Ce

n’était pas qu’une histoire de sexe. Il était peut-être resté aussi longtemps pour

cela au début, parce qu’elle avait été un défi auquel il n’avait pas pu résister.
Tellement qu’il s’était tenu à son travail et au monde des affaires dont il ne

s’était jamais préoccupé auparavant, tout ça pour découvrir que travailler pour

l’entreprise satisfaisait quelque chose profondément enfoui en lui. Il savait que


cela ne serait pas arrivé sans Tia. Elle faisait partie de ce qui l’avait aidé à

changer son attitude envers le travail au fil des jours. Alors comment pouvait-
il ne pas s’inquiéter quand elle semblait être préoccupée ?

— Est-ce que vous m’écoutez, tous les deux ?


Jonathan et Tia se tournèrent vers Théo, qui avait les bras croisés et les

regardait l’un après l’autre depuis l’avant de la pièce.


— Vous ne réalisez pas l’importance de cette transaction ? C’est l’une
des fusion et acquisition les plus importante de l’année. Nos plus gros clients

sont concernés, et j’attends de vous deux que vous vous assuriez que tout se

passe sans encombre. Ce contrat pourrait aussi bien rendre l’entreprise Fox
riche que causer sa perte.

Jonathan et Tia partagèrent un regard. Puis Jonathan regarda son frère


en face avec une certitude calme.

— On va s’assurer que ce soit fait, comme on l’a fait avec tous les autres

projets jusqu’ici.

Théo hocha la tête avec un petit sourire en coin.

— J’espère bien… pour le bien de tous ceux impliqués.

La réunion prit fin, et Théo quitta la salle de conférence. Jonathan eut

une impression de déjà-vu lorsque Tia rassembla ses notes.


— Tu sais ce que ça implique, hein ? lui demanda-t-elle ostensiblement.

— C’est juste une autre tâche éreintante qui va demander des semaines et

des semaines de documentation interminables, d’évaluation, et les rapports


d’audit préalables habituels, répondit Jonathan en haussant les épaules. Puis il

glissa sa main sur celle de Tia en souriant. Mais cela ne nous a jamais
décontenancé, n’est-ce pas ? Pas avec ta devise qui est : travaille dur, amuse-toi

encore plus.
— Je suis sérieuse, rétorqua Tia en levant les yeux au ciel tout en retirant

sa main de celle de Jonathan. Il te teste, Jonathan. Et cette fois, c’est différent. Il


te donne la responsabilité sur ce gros contrat pour vérifier à quel point tu es
sérieux. On n’a même pas tant de temps que ça pour arranger les choses. La

dernière chose que tu dois faire c’est de rire de ça.

— Je comprends, c’est important. Mais ce qui est encore plus important


pour moi en ce moment c’est de découvrir ce qui te préoccupe. C’est en

rapport avec le travail ?


Cette fois, lorsqu’il lui prit la main, Tia n’écarta pas la sienne. Jonathan

se réjouit de réaliser à quel point il était soudain à l’aise d’exprimer son

affection. En lui tenant la main et en montrant son inquiétude envers chaque

froncement sur le visage de Tia… Il ne se rappelait pas s’être déjà senti si

attaché dans une relation. Devenait-il bien trop sentimental et avait-il besoin de

ralentir ?

— Non. Tout va bien au travail. C’est juste… Il y a quelque chose que


j’ai besoin de régler. Et ça doit se faire cette semaine.

— Ce n’est pas en rapport avec le travail. Donc c’est personnel, constata

Jonathan. Et tu ne vas pas me donner de détails.


Tia soupira profondément.

— Je te l’ai déjà dit. Je vais régler ça. Je découvrirai peut-être que je me


suis inquiétée pour rien et que je t’ai inquiété toi en plus.

Elle le surprit en se penchant vers lui pour déposer un baiser sur sa joue.
— Mais merci de t’inquiéter pour moi. Maintenant mettons-nous à

commencer ce projet, parce la moindre minute gaspillée pourrait se


transformer en une situation très stressante.
***

En ce moment, Tia était déjà face à une situation très stressante.

Ses règles étaient en retard d’au moins deux mois. Elle savait qu’elle
devrait faire un test de grossesse, surtout depuis qu’elle avait remarqué

certains changements dans son corps. Ses tétons semblaient plus sombres, elle
se sentait de plus en plus fatiguée, et ces derniers temps elle avait ces crampes

intestinales constantes. Oh, et elle avait peut-être le ventre gonflé… ou peut-

être était-ce juste un ballonnement ?

Elle ne pouvait simplement pas reconnaître qu’elle avait été assez idiote

pour tomber enceinte.

Mais avec la nouvelle affaire de fusion et acquisitions qu’elle devait

mener à bien avec Jonathan, Tia s’était facilement retrouvée absorbée par le
travail et avait sans cesse repoussé la visite médicale, ou au moins l’achat d’un

test de grossesse.

Il restait deux semaines avant l’échéance de la FA qui s’élevait à plus


d’un milliard de dollars. Jonathan et Tia travaillaient à la fois avec des équipes

internes et externes d’experts pour s’assurer qu’ils rempliraient tous les


prérequis.

— Une fois que nous aurons structuré l’affaire pour couvrir chaque
élément majeur, nous pouvons être sûrs que ce sera un succès, déclara

Jonathan depuis l’avant de la table de conférence où il siégeait avec Tia et


quelques autres experts de leur équipe. Tia, qu’est-ce qu’il reste à prévoir ?
Elle fouilla rapidement dans ses papiers.

— Jusqu’ici, nous avons préparé les actionnariats, les taxes, et

l’exploitation. Tout ce qu’il reste à faire, c’est de conduire les négociations


entre les deux entreprises, et cela se fera plus tard dans la semaine.

— C’est notre dernière étape vitale avant de procéder à la signature et


d’initier l’intégration nécessaire des deux sociétés, ajouta Jonathan en

regardant autour de la table. Le vrai test va commencer à ce moment-là, et c’est

là que j’aurais besoins que vous formuliez les tâches critiques nécessaires pour

s’assurer qu’il n’y aura aucune complication à l’avenir. Quelque chose à

ajouter, Tia ?

Tia sentit soudain les mots de Jonathan nager dans sa tête. Elle ne

comprenait pas pourquoi elle semblait incapable de répondre alors même qu’il
répétait son nom et la regardait avec un regard profondément inquiet.

Tous les autres se tournèrent pour la regarder, et elle luttait pour

réfléchir.
Oh, non. Quelque part, plus elle tentait de se concentrer, plus elle se

sentait dans le cirage. Paniquée, elle se leva. Sauf que son corps répondit avec
des mouvements extrêmement lents, et ses mains firent tomber ses documents,

sa tablette et son téléphone à terre.


— Tia !

La voix de Jonathan lui arrivait comme si elle était en train de


s’enfoncer dans un élément visqueux, et qu’elle n’arrivait pas à lutter et à
l’atteindre. A l’aide, fit-elle comprendre à travers ses lèvres fermées tandis

qu’elle s’effondrait sur le sol, ses yeux se fermant devant la mer de visages qui

la regardaient, sous le choc.


***

Tia se réveilla à l’hôpital, et à côté d’elle, Jonathan était assis en train de


lui tenir la main et de lui faire un sourire encourageant. Il lui avait dit qu’elle

s’était évanouie d’épuisement, mais que l’infirmière viendrait bientôt faire

quelques tests.

— Ça va aller, lui dit-il doucement. Je n’avais pas réalisé à quel point tu

te surmenais. Je me sens responsable.

Sa tempe se rida d’inquiétude et il leva les mains de Tia pour les

embrasser.
Tia avait un drôle de sentiment sur tout cela et arrivait difficilement à

parler. Même quand l’infirmière entra, il lui était difficile de répondre aux

questions Tia sentait la culpabilité l’envahir de plus en plus, et lorsque


l’infirmière sortit enfin après avoir fait les tests, Tia su que ce n’était plus

qu’une question de temps avant qu’elle ne connaisse son sort.


— Jonathan, tu devrais peut-être retourner au bureau, dit Tia d’une voix

mal assurée. On ne peut pas être absents tous les deux alors qu’on est
responsables de la FA…

— Tu crois que j’en ai quelque chose à faire là ? Tu es alitée dans un


hôpital et je suis censé te laisser ici ? Tu me croies insensible à ce point ?
Jonathan avait l’air blessé, et Tia soupira, se résignant à l’inévitable.

Quelques minutes plus tard, l’infirmière revint avec un grand sourire pour les

informer tous les deux qu’elle était enceinte.


Tia n’eut même pas besoin de regarder Jonathan pour savoir qu’il était

dans un autre état de choc.


Elle savait que sa vie serait une série de chocs consécutifs, et ce n’était

que le début.

L’infirmière les informa qu’ils étaient chanceux et que le médecin

pouvait les prendre pour lui faire passer une échographie même s’ils n’avaient

pas de rendez-vous.

— Il porte un intérêt tout particulier à votre cas et voudrait vous apporter

des réponses détaillées à tous les deux pour que vous soyez complètement à
l’aise.

Tia ne put s’empêcher de se poser des questions concernant ces efforts

particuliers, et elle comprit que le nom Fox avait dû voyager rapidement. Elle
n’était cependant pas sûre de pourquoi tout le monde partait du principe qu’ils

étaient un couple et que Jonathan était le père. Non pas qu’il avait essayé de le
nier, mais bon, il ne disait pas grand-chose depuis que l’infirmière avait

annoncé la première grande nouvelle.


Moins d’une heure plus tard, Tia avait été préparée pour l’échographie.

Jusqu’ici, elle avait encore eu l’impression de vivre la vie de quelqu’un


d’autre. Cela ne pouvait pas lui arriver à elle.
Même lorsque le docteur trouva le premier, le deuxième et le troisième

battement cardiaque, cela lui sembla encore surréaliste. Comment… ? Non

seulement elle était enceinte, mais elle attendait des triplés ?


Le docteur agissait comme si c’était une découverte capitale. Tia

paniquait intérieurement, et elle ne pouvait même pas regarder autour d’elle


pour trouver Jonathan. Une main chaleureuse serra la sienne, mais pendant un

instant ou deux, elle sembla presque trop serrée avant de se détendre à

nouveau.

Tia su qu’elle commençait à hyperventilé d’après la façon dont le

docteur la somma de se calmer, et avec l’aide de l’infirmière, il la sortit de la

pièce. À ce moment, elle s’était abandonnée à la faiblesse qui l’enveloppait et

avait simplement fermé les yeux pour se dissoudre du chaos et des émotions
qui la submergeaient.

***

Cette fois, lorsque Tia se réveilla et se retrouva seule dans sa chambre


d’hôpital, elle ne se sentit pas du tout surprise. Elle se souvenait exactement de

tout ce qu’il s’était passé plus tôt, y compris la nouvelle incroyable qu’elle
portait trois embryons en elle.

Le monde s’était-il retourné d’une façon ou d’une autre avant qu’elle ne


se réveille ce matin ? Elle s’était habillée pour aller travailler, avait préparé les

trop nombreuses réunions, et soudain, durant l’une d’elle, elle s’était effondrée
devant tout le monde.
Désormais, la seule personne dont elle avait besoin à ses côtés était

partie. Des heures après que c’était arrivé, Tia se souvenait encore des images

vagues et sombres qu’elle avait vu entre ses paupières tremblantes pendant


qu’elle planait au bord de l’inconscience… les doigts de Jonathan qui lâchaient

les siens pendant que l’infirmière la faisait quitter la salle d’examen.


Avait-elle imaginé ce regard horrifié, son dernier aperçu de lui avant

qu’elle ne laisse la fatigue et le désordre mental l’emporter ?

Le docteur avait insisté pour que Tia oublie l’idée de retourner au travail

à partir de maintenant, étant donné qu’elle ne pouvait pas continuer à

s’évanouir comme elle le faisait. Il voulait qu’elle reste en observation pendant

au moins un jour de plus.

Tia ne pouvait même pas protester. Elle songea au grand projet de fusion
et acquisition et à combien de personnes dépendaient de son succès. Mais

surtout, elle se sentait abasourdie par la réalité qu’elle était sur le point de

devenir une mère qui pourrait, potentiellement, donner vie à trois progénitures
d’un seul coup.

Elle avait l’impression qu’elle allait s’évanouir à nouveau.


Elle avait aussi envie de pleurer et de frapper quelqu’un, de préférence

Jonathan, parce qu’il était clair qu’il s’était enfuie et l’avait abandonnée.
N’était-ce pas ce pour quoi il était connu ?

Tia n’allait pas l’appeler. Elle n’allait pas s’inquiéter pour lui, comme il
était évident qu’il ne tenait pas à elle. Elle était un objet sexuel pour lui, et
c’était déjà assez mal qu’elle soit enceinte, mais maintenant qu’il savait qu’il

allait peut-être se retrouver lié à trois bébés…

Elle ne serait pas surprise qu’il soit parti depuis longtemps, qu’il ait pris
le premier avion qui l’emmènerait le plus loin possible.

Si Tia voulait être honnête, elle ne pouvait pas vraiment en vouloir à


Jonathan s’il l’avait fait. Ces trois derniers mois, il s’était tenu à sa décision de

prendre sa place à la tête du cabinet Fox à New-York. Mais il ne resterait pas

s’il pensait que cela venait avec une mère et trois bébés imprévus en prime.

Il y avait des chances qu’il ne veuille même plus jamais la voir. Peut-être

qu’il pensait même qu’elle avait planifié tout ça pour le piéger. Tia décida

qu’elle serait idiote d’attendre en espérant que Jonathan revienne pour rester…

pour la serrer dans ses bras et lui dire que tout allait bien se passer.
Cela ressemblerait à un conte de fée, et en vérité, Tia n’avait jamais

vraiment eu de chance avec ce genre de choses.

Tia se força à respirer profondément, ferma les yeux et reposa sa tête


sur son oreiller. Ses mains étaient posées sur son abdomen, en protection, et

soudain, elle se sentit extrêmement calme.


Peut-être plus calme qu’elle ne s’était sentie depuis le début de l’année

quand elle avait commencé un nouveau travail et qu’elle avait tenté de faire un
impact… mais le voilà l’impact, juste là. La maternité, et elle était impatiente

d’en faire l’expérience… même si elle devait le faire seule.


Chapitre Onze

Jonathan ne se rappelait pas comment il était arrivé ici, dans la vieille

maison dans laquelle il avait grandi. Le manoir n’avait jamais paru si isolé et
abandonné.

C’était la maison de famille et elle comptait un nombre impressionnant


de pièces, mais elles étaient toutes vides désormais. Les meilleurs moments

dont il se souvenait dans cette maison, c’était lorsque son père était encore en

vie et que l’endroit était comme un foyer.

C’était il y avait quinze ans, et tout avait changé. Jonathan et Théo avaient

leurs propres vies et des maisons différentes dans la ville et autour du monde.

Il n’y avait rien pour les ramener ici, sauf pendant les vacances de Noël où tout

le monde se retrouvait et tentait de faire semblant que les choses étaient


normales pour quelques jours. Mais c’était si sa mère daignait même se

montrer. Elle n’était pas venue depuis six ans.


Jonathan avait l’esprit vide, et il errait de pièce en pièce, comme s’il
espérait que les alentours familiers aident à baisser sa désorientation mentale.

Si seulement il…
— Jonathan ? Qu’est-ce que tu fais ici ?

Jonathan se raidit, choqué en entendant la voix de sa mère. Il se retourna,


et même s’il la voyait debout dans l’encadrement vouté de la porte, il n’en
croyait pas ses yeux. Sa mère était à la maison ? Elle ne venait jamais à la

maison.

— Maman, qu’est-ce que… Je n’arrive pas à croire que c’est toi.

Il n’avait pas vu sa mère depuis plus d’un an. Ils se parlaient


régulièrement par téléphone, mais elle était toujours vague quant à sa position.

Elle choisissait toujours les endroits les plus éloignés pour résider quelques
mois, juste à part. Jonathan s’y était tant habitué que la voir maintenant était

comme une couche de désillusion ajouté à sa situation de panique actuelle.

— C’est moi, répondit-elle en souriant. Sa mère était minuscule, à peine

plus d’un mètre cinquante-deux, mais elle avait cette prestance qui la magnifiait

lorsqu’elle parlait avec son mode « je prends les choses en main » clair et

modulé.

— Ça va ? demanda-t-elle en avançant vers son fils cadet. Elle le regarda


en face, et il ne put cacher le tourment qui noyait ses yeux.

— Maman, je n’arrive pas à croire que tu es là, répondit-il. J’allais

devenir fou. Tout est hors de contrôle en ce moment et je suis juste…


— Chérie, dit-elle sur un ton apaisant en posant une main sur le visage

de Jonathan. Ça va. Je suis là maintenant. C’est comme si… Je crois que c’est
nouveau. D’une certaine façon, j’ai ressenti quelque chose, et avant de le

savoir, j’étais dans un avion et je pensais juste à rentrer à la maison. J’avais


l’impression que tu allais avoir besoin de moi.

Elle haussa les épaules et ajouta en ricanant :


— Pour une raison qui m’échappe, j’ai deviné que ce ne serait pas Théo.
Enfin… parce que Théo n’a jamais vraiment eu besoin de quiconque et qu’il a

dû grandir si vite. Mais toi… J’ai toujours eu l’impression de t’avoir

abandonné. Ton grand frère t’a gâté et t’a tout donné comme pour rattraper le
fait que tu avais l’impression d’avoir perdu tes deux parents parce que je me

suis cachée si loin, si longtemps. Je ne… Je ne peux pas continuer à me cacher.


Jonathan réalisa qu’il en était de même pour lui. Il avait été guère mieux

que sa mère ses dernière années, passant d’un fantasme à un autre, prenant du

bon temps. C’était comme s’il se fuyait lui-même, et peut-être, comme s’il se

cachait de ce qu’il pourrait être. Était-il trop tard pour changer maintenant que

sa vie se trouvait soudain devant le plus grand défi qui lui avait été proposé

depuis toujours ?

Il lâcha un soupir épuisé, l’énormité du présent lui revenant tout à coup.


Et pourtant, la présence de sa mère juste à ce moment ressemblait à la lumière

au bout du tunnel. Elle lui fit ce sourire chaleureux, et de sa frêle stature

émanait tant de force qu’elle réussit à irradier Jonathan.


Elle demanda :

— Maintenant, raconte-moi ce qui s’est passé.


***

La porte de la chambre d’hôpital s’ouvrit, et Tia ne leva pas la tête


pendant qu’elle finissait de mettre ses boucles d’oreilles et de redresser son

haut, assise sur le coin du lit.


— Je suis presque prête, sœurette. Tu as garé la voiture devant ?
demanda-t-elle en pensant que c’était sa sœur, Wendy. Wendy était censée venir

la prendre maintenant qu’elle avait été libérée.

Elle remarqua finalement le silence et se retourna vers la silhouette qui


se tenait devant la porte.

Des yeux brun clair intenses soutenait son regard. Tia se raidit et étudia
le visage de Jonathan. Elle avait pensé qu’elle ne le reverrait jamais.

Elle se leva et pointa un doigt énervé vers la porte.

— Tu n’es pas censé être ici. Tu devrais partir, dit-elle en forçant sa voix

à être autoritaire et calme.

— Tia, écoute… Il soupira et secoua la tête pour se récriminer lui-

même. Écoute, je suis désolé. J’ai perdu l’esprit pendant une seconde et tout a

déconné dans ma tête. Ne sois pas fâchée, OK ? C’est…


— Tu m’as abandonnée ! J’étais toute seule et terrifiée dans cet hôpital

froid et hostile sans personne pour s’occuper de moi. Personne pour me dire

que ça allait aller. Maintenant tu reviens, un jour entier plus tard en espérant
quoi ? Un pardon ? Des encouragements ?

Elle soupira et lui jeta un regard encore plus noir.


— Eh bien devine quoi ? Je ne vais pas t’accueillir à bras ouverts, te

tapoter le dos, et apaiser tes émotions parce que tu n’es pas un gamin. Alors
va-t’en. Tu as agi comme tu le fais d’habitude, et je ne vais même pas gâcher

ma journée à te parler une seconde de plus.


Elle prit son sac et commença à passer comme une furie devant lui, mais
il lui attrapa doucement le bras.

Elle leva les yeux vers lui, et il y avait là quelque chose de différent,

brûlant et qui chauffait son centre. Ses tétons se pincèrent sous sa blouse et elle
inspira brutalement. Comment pouvait-elle ressentir le moindre désir pour lui

après la façon dont il l’avait blessée ?


Il avait été douloureux, au fond, de le rejeter et de lui dire ce qu’elle

venait de lui dire. Elle avait passé la nuit précédente à tenter de filtrer son esprit

et son cœur pour décider quelle était la prochaine étape. Mais au moment où

elle avait senti Jonathan la toucher, Tia avait perdu le sens et tout son être était

à nouveau sens dessus dessous.

Elle tressaillit lorsque Jonathan approcha soudain son corps du sien.

L’instant d’après, il écrasait ses lèvres sur celles de Tia et la serrait fort dans
ses bras. Tia l’embrassait aussi, comme elle savait qu’elle allait le faire, même

si elle s’était dit de ne pas le faire.

Il retira ses lèvres. Ces orbes marrons en fusion la fixèrent, irradiant de


quelque chose de plus que du désir sexuel que Tia ne réussit pas à définir.

Elle leva la main vers son visage, mais il attrapa son poignet et
l’immobilisa. Leurs torses montaient et descendaient rapidement, mais en

parfaite synchronisation. Elle n’était pas sûre de ce qu’elle devait faire ensuite.
Elle voyait une âme tourmentée qui, en fait, avait besoin de son soutien,

pourtant Tia n’était toujours pas certaine qu’elle devrait lui donner.
C’était un problème de positionnement. Soit être sa femme à lui et le
soulager de la réalité, soit être sa propre femme, qui tient bon et qui sait

qu’elle mérite quelqu’un sur qui elle peut compter et en qui avoir confiance en

toute situation.
— Jonathan. Elle parla la première, bien consciente que sa bouche

prenait la décision avant son esprit. Je me fiche de savoir pourquoi tu es parti


ou ce qu’il s’est passé depuis. Mais te voir comme ça ne m’aide pas. Je sais au

fond de moi que tu es très gentil et que tu as bon cœur. Depuis le début, nous

avons cette étrange liaison qui était inévitable. Ça ne signifie pas que nous

avons un avenir ensemble, et je me suis faite à cette idée.

— Tant mieux pour toi, mais il se trouve que je ne partage pas ton point

de vue, marmonna Jonathan. Pourquoi tu ne dis pas ce que tu voulais vraiment

dire ? Que j’ai ruiné ta vie, que je t’ai forcé soudain à faire face à tant de
problèmes que tu n’avais jamais prévus ? Je viens de parler au docteur et il

m’a dit que parce que la grossesse multiple est très dangereuse, tu dois te

reposer quelques semaines… et si possible, pour toute la durée de la grossesse.


Tia agita agressivement les mains.

— OK, oui, je suis vraiment énervée à cause de ça. J’avais tous ces
objectifs, et maintenant ils partent en fumée. Je suis forcée de laisser ma place

sur le plus gros projet de ma vie parce que j’ai besoin de me reposer sinon je
vais encore m’effondrer, et cette fois, il se pourrait que je perde un bébé, ou

même les trois.


— Ça n’arrivera jamais. Si tu t’inquiètes pour le projet, je m’assurerai
qu’il se termine sans encombre. Tu as déjà fait le plus gros du travail, tu te

souviens ? La transaction va se faire, et Théo n’aura pas à te réprimander toi ni

qui que ce soit pour l’avoir fait foirer. Je te le promets. Alors concentre-toi sur
aller mieux et rester en sécurité. C’est tout ce que je veux. Que vous—vous tous

—soyez en sécurité.
Il posa sa main sur l’estomac de Tia et celle-ci se sentit déchirée.

Soudain, sa sœur, Wendy, se trouva dans la porte ouverte. Elle regarda

Tia et Jonathan mais se retint de faire des commentaires en sa présence. Elle se

tourna vers Tia et demanda :

— Tu es prête ? Maman s’attends à ce que je te ramène directement à la

maison.

— Juste une minute et je serai avec toi. Tia lui fit un sourire calme pour
rassurer sa sœur avant que Wendy ne recule et disparaisse dans le passage,

mais pas avant d’avoir lancé un dernier regard vers Jonathan.

Tia soupira et se mit face à Jonathan.


— Je vais être avec ma famille pour quelques jours. Je te suggère de ne

pas essayer de me contacter. Il faut qu’on parle, mais pas maintenant. Je n’ai
pas besoin d’énergie négative. Je comprends tes intentions, tes promesses,

mais je n’en ai pas besoin. Elles ne signifient rien pour moi. Plus maintenant.
Tia vit son regard blessé mais força son cœur à l’ignorer.

Heureusement, lorsqu’elle passa à côté de lui, Jonathan ne la retint pas cette


fois. Elle espérait seulement qu’il allait écouter et réaliser que c’était la
meilleure chose à faire. La seule chose à faire.

***

Jonathan savait que Tia avait raison. Elle n’avait pas besoin de mots.
Il n’allait pas pour autant abandonner leur histoire. C’était une option

pour laquelle il n’était pas prêt.


Il lui avait fallu du temps pour se faire à l’idée, reconnaitre le

changement et l’évolution de son caractère de quelqu’un d’irresponsable et à la

dérive à quelqu’un qui pouvait prendre la responsabilité de ses actes et ne pas

fuir les problèmes comme il l’aurait fait par le passé, avant de rencontrer Tia.

Elle avait fait de lui un homme meilleur.

Jonathan savait qu’il devait se tenir à ce qu’il avait entreprit. Avec Tia au

repos pour sa santé, tout dépendait de lui. Il allait conclure la transaction et


s’assurer que Tia ne serait pas blâmer pour avoir retardé le projet. Elle avait

travaillé plus dur que tout le monde et avait préparé le terrain. Jonathan n’avait

plus qu’à assurer et tenter de la reconquérir.


Ce qui signifiait aussi se confronter à son frère, d’abord en réconciliant

leurs différents passés et ensuite, en clarifiant les choses avec Tia. Il allait faire
savoir à Théo qu’il avait trouvé quelque chose en travaillant pour l’entreprise

qu’il n’aurait jamais attendu et ne réalisait même pas qui manquait à sa vie : un
but.

Il pouvait comprendre pourquoi Tia était en colère. Elle avait travaillé


sur l’affaire mais ne pourrait pas la conclure. Elle lui en voudrait
probablement toujours pour ça au moins autant qu’elle lui en voulait pour la

grossesse inattendue.

C’était à lui de tout arranger. Sa mère l’avait prévenu que ce ne serait pas
facile. Elle avait aussi dit à Jonathan qu’il n’était pas grave s’il était anxieux.

Cela signifiait qu’il s’avait ce qui était en jeu et voulais faire la différence. S’il
n’en avait rien eu à faire, alors rien n’aurait eu d’importance. Ni l’entreprise,

ni Tia ou les bébés.

Jonathan savait que c’était toutes les choses qui importait le plus pour

lui, et il allait les regagner, une par une.

***

Dire que Théo était choqué par les révélation de Jonathan était un

euphémisme
— Toi et Tia ? Je n’ai jamais… Je veux dire, elle est très belle, oui, je

l’ai remarqué. Et très déterminée. Seulement, je ne la voyais pas comme étant

ton type. Mais encore une fois, je vois l’attraction qui peut s’exercer entre deux
opposées complètes. Et tu dis que tu vas être papa ? Pas seulement un bébé,

mais trois ?
Jonathan contracta la mâchoire, déterminé.

— Je ne m’inquiète pas pour ça.


— Eh bien, tu devrais ! C’est beaucoup de paternité pour un mec qui n’a

jamais aimé rester au même endroit trop longtemps. Tia et toi aller être
accaparés à plein temps par l’éducation de votre famille. Enfin si vous
prévoyez de le faire ensemble.

— Oh, je prévois sans aucun doute possible d’être entièrement

disponible pour elle et les enfants, et c’est pourquoi j’ai dit que je n’étais pas
inquiet. Je sais que je peux me voir fonder une famille avec elle.

— J’imagine que ça laisse le seul problème majeur auquel l’entreprise


doit maintenant faire face : terminer l’affaire de FA. Tu t’es déjà heurté à un

obstacle avec l’absence de Tia pour l’instant, et il ne te reste qu’une semaine

pour régler les autres problèmes qui sont apparus avec la transaction.

Jonathan savait de quoi parlait Théo. Des contretemps inattendus étaient

survenus, et désormais la FA risquait d’être compromise.

— Je trouverai une solution, répondit Jonathan. Je travaille déjà avec une

équipe d’experts pour manœuvrer la transition. Nous allons engager les


meilleurs de chaque côté de l’acquisition, ceux qui ont été les plus proche du

terrain depuis le début.

Il faisait les cents pas dans le bureau, commençant déjà à organiser tout
cela dans sa tête en même temps qu’il parlait.

— Jusqu’ici, il n’y avait pas de vraie comptabilité, et c’est de là que sont


venus les problèmes. Aussi, il faut se passer des services de certains membre

de la direction, et cela doit être fait rapidement mais avec prudence. Nous
faisons simplement face à des défis stratégiques, mais je développe un modèle

de coût pour augmenter les économies d’échelle. Tia a déjà mis en place un
plan de travail bien défini et donc, même quand les conditions sur le terrain
changent, je peux toujours me rabattre. Cette affaire pourrait rapporter un

milliard de dollars à cette entreprise, et je ne compte pas être celui qui va la

perdre.
Théo fixait son frère, impressionné.

— Je pense que tu peux peut-être t’en sortir, dit-il lentement. Tu as dit


que tu as vu maman et que vous avez discuté ? Peut-être que j’aurais dû

l’envoyer elle plus tôt pour te redonner du bon sens. Et pourtant… Tia semble

avoir eu un gros impact sur toi aussi.

— Elle est la meilleure chose qui m’est arrivée. Maintenant, je dois

prouver que je le pense vraiment.


Chapitre Douze

Il était à peine sept heure du matin, et Tia se trouvait déjà à la table de la

cuisine de sa mère. Elle avait l’impression d’être soit toujours affamée, soit
toujours en train de manger. Cela faisait deux semaines qu’elle était revenue à

la maison depuis l’hôpital, et sa remise sur pieds avançait bien. Elle ressentit
un pincement au cœur en pensant que bientôt, elle devrait retourner au travail.

Elle n’était même pas sûre d’être encore dans le coup vu la façon dont elle

avait laissé tomber tout le monde.

Tia soupira et attrapa un muffin au crumble avant de l’engloutir. Avoir

des bébés—trois—donnait vraiment faim.

Sa sœur, Wendy, arriva, pas en tenue de travail étant donné que c’était le

weekend. Elle sourit en voyant Tia si tôt et alla se faire une grande tasse de thé
Earl Grey.

— Tu as eu des nouvelles de Jonathan ? demanda Wendy pour faire la


conversation en s’asseyant à l’opposé de Tia avec le nez enfoui dans sa tasse.
Tia manqua s’étouffer et attrapa son jus d’orange. Elle jeta un regard

noir à sa sœur.
— Tu sais qu’il n’arrête pas de m’appeler. Et de m’écrire. Mais j’essaie

de l’ignorer.
— Maman pense comme moi sur le fait que tu devrais t’ouvrir plus. S’il
n’y avait pas les bébés…

— Je n’ai pas envie d’être avec quelqu’un juste parce que nous avons des

bébés ensemble. J’insiste sur des bébés. Tia soupira lourdement. Il va

surmonter son petit trip de culpabilité bien assez tôt et arrêter de s’emmerder.
Je ne le vois pas du genre à se marier.

— Tu ne te voyais pas comme une mère non plus, pas à vingt-cinq ans
quand ta carrière commence à décoller. Wendy plissa le front devant elle. Je te

connais, Tia. Tu n’aurais pas laissé un mec s’approcher suffisamment pour te

mettre en cloque—même par accident—si tu n’avais aucun sentiment pour lui.

Tia se mordit la lèvre et soupira. Wendy n’avait qu’un an de plus, et

pourtant elle semblait tellement plus mature.

— On se correspondait dès le début, et c’était un peu flippant, admit-elle.

Seulement, je ne m’attendais pas à ce qu’on s’empresse de faire des bébés. Je


ne cherchais rien de sérieux. Maintenant, je pense que je ne devrais pas sauter

dans l’inconnu sans filet de sécurité.

— C’est pour ça que tu prononces son nom dans ton sommeil ? demanda
doucement Wendy.

Cette fois, Tia n’arriva même pas à s’énerver contre sa sœur. Elle sentit
ses yeux se lever vers le plafond pendant qu’elle les éventait pour combattre

ses larmes subites.


— Je sais qu’il me manque. Mais j’ai l’impression qu’on est si

différents. Il a tout et je suis juste… moi. Comment veux-tu que ça marche ?


— Comme toutes les relations avec des différences trouvent le moyen de
les contourner, du moment que les deux parties sont prêtes à essayer, répondit

Wendy en regardant sa sœur en coin. Tia les bébés sont une énorme charge

financière, et même si tu n’as aucun problème d’argent, il y a toute la pression


psychologique que tu ne devrais pas avoir à supporter toute seule. Pas quand le

père a envie d’être présent pour toi, et pas seulement pour le fait que tu portes
ses enfants.

— Comment peux-tu être sûre de ça ?

— Je ne peux pas dire que je le suis, répondit Wendy en haussant les

épaules tout en se levant pour amener sa tasse vide dans l’évier. Mais je vais le

découvrir ce soir. On a invité ton petit-ami à notre diner de famille.

— Oh, mon Dieu ! cria Tia à l’agonie. Vous n’avez pas invité Jonathan

ici ! Et ce n’est pas mon petit-ami !


— Si tu le dis, souffla Wendy. Mais tu sais que tu ne peux pas tenir tête à

maman et à moi quand on s’y met. Je te suggère de te raser les jambes, te

vernir les pieds et de te rafraichir autant que possible pour ce soir, parce que
ton homme bien foutu n’a pas besoin de te voir telle que tu es maintenant.

Même lui ne mérite pas ce genre de punition.


Tia baissa les yeux vers son t-shirt tâché d’eau de javel et son legging

tombant. Elle ne s’était pas coiffée depuis deux jours. Elle grogna et se leva,
sachant que Wendy avait raison et que Tia ne pouvait pas leur faire changer

d’avis. Mais elle détestait le fait qu’elle devait franchir la ligne quand elle
aurait préféré rester seule dans l’espoir que les choses s’améliorent d’elles-
mêmes.

— Je n’arrive pas à vous croire. Inviter Jonathan. J’espère qu’il va se

pointer ce soir parce que ça signifie que je vais pouvoir avoir la chance de
l’étrangler, lâcha Tia, énervée, en sortant de la cuisine pour aller dans la salle

de bain.
— J’adore quand un plan se déroule à merveille, déclara Wendy en

gloussant.

***

Regagner la confiance de Tia n’allait pas être simple—ça, Jonathan le

savait. Il était simplement heureux qu’au moins ils puissent se reparler après

qu’il était venu diner dans la maison de famille de Tia pour la première fois.

Heureusement, toutes les bizarreries qu’il avait imaginées concernant


ses paires étaient inexistantes. Ils étaient honnêtes, et une famille aussi ouverte

que ce à quoi il s’était attendu de la part de Tia. Son père était un homme

agréable, retraité des assurances, et sa femme semblait être la plus autoritaire


du couple, mais adorable pendant qu’elle gérait la famille avec une précision

raffinée.
Il avait fait savoir qu’il était sérieux à propos de leur fille pendant la

conversation privée qu’il avait eu tout d’abord avec son père, puis après le
diner, avec sa mère. Il leur avait dit que Tia n’était peut-être pas prête à

l’épouser, mais qu’il était là pour un bout de temps et qu’il espérait qu’il
pourrait lui faire changer d’avis—avec leur aide, bien sûr.
— Nous voulons ce qu’il y a de mieux pour Tia, mais c’est quelque

chose qu’elle devra décider toute seule, lui avait répondu la mère de Tia. Et

quelque part, cela lui avait donné espoir, puisque cela signifiait qu’au moins ils
n’étaient pas contre lui.

Cette première nuit où il dina avec la famille, Tia le raccompagna à sa


voiture et il y eu un long silence tandis qu’il l’étudiait vraiment pour la

première fois. Elle était plus belle qu’elle ne l’avait jamais été, et cette aura qui

l’entourait lui donnait envie de l’écraser contre lui et de ne jamais la laisser

partir.

— Alors… ton père m’a dit que tu allais reprendre le travail lundi. Théo

sera content d’entendre ça, se risqua-t-il à dire.

— j’imagine qu’il a besoin de me voir en personne pour pouvoir me


virer, répondit ironiquement Tia.

— Tu sais que ça n’arrivera pas. C’est le jour de la clôture de l’affaire

de FA, et si quelqu’un est censé être là pour y assister, c’est bien toi. On
n’aurait pas réussi à s’en sortir sans ton impact. Tout le monde le sait.

Tia se dandina sur ses pieds, sans le savoir, mais contente malgré elle.
— Eh bien, c’est toi qui a finalisé le plan de sortie pour l’entreprise cible

et qui a évité les pots cassés. Je dirais que tu as prouvé ta valeur, dit-elle
sincèrement en le regardant enfin.

— Encore une fois, tout ça grâce à toi, dit-il avec une lueur intense dans
les yeux pendant qu’il examinait ses traits. Il la vit cacher ses émotions en un
instant, et il soupira avant de se décider à réorienter la conversation sur les

affaires. Il était clair que Tia évitait toute conversation qui avait un rapport

avec eux, comme elle l’avait montré pendant le diner. Il avait tant envie de lui
dire ce qu’elle lui faisait ressentir, elle et les bébés, mais il savait qu’il devait y

aller lentement.
— Comme tu le sais, ça ne se termine pas une fois le contrat d’achat et

les autres formalités signées. L’étape la plus importante est l’intégration de la

nouvelle entreprise, et ça va prendre encore quelques semaines, dit-il. C’est

moins intensif que ce qu’on a dû gérer au début du projet, mais si tu penses que

tu n’es pas prête…

— Bien sûr que je le suis. Je me suis reposée, et maintenant je suis prête

à revenir dans la course. Je serais prudente bien sûr, mais je veux sans aucun
doute possible me battre pour mon poste au sein de l’entreprise. Je ne vais pas

abandonner ça—pas à moins d’y être forcée par Théo. Elle plissa le front, et

Jonathan vit qu’elle s’inquiétait toujours pour son poste.


Jonathan lâcha un petit soupir.

— On dirait que depuis que tu m’as rencontré, tu as dû t’inquiéter pour


beaucoup de choses. J’ai l’impression de compliquer les choses pour toi en

permanence.
Il lui prit la main délicatement mais fermement tout en soutenant son

regard sans ciller.


— Si tu me dis que travailler ensemble au cabinet te pose problème,
alors je partirai. Dis-le simplement. Je n’ai pas à travailler pour le cabinet Fox

en soi. Si mon frère souhaite vraiment que je prenne plus de responsabilités, il

y a d’autres propriétés familiales dont je peux m’occuper ici à New York. Nous
devrons trouver une équipe de cadres pour diriger les Services Financiers Fox

s’il insiste pour partir prendre les commandes à Londres.


Tia poussa un cri de surprise et retira sa main de celle de Jonathan.

— Je ne peux pas te demander ça. Je ne suis pas si égoïste ni étroite

d’esprit. Ta place est aux finances Fox et nulle part ailleurs. Tu devrais rester.

J’ai vraiment envie que tu restes, dit-elle fermement.

Puis elle réalisa comment c’était sorti et se mordit la lèvre de cette façon

mignonne qui donnait à Jonathan l’envie de l’embrasser. Il sentait l’espoir

s’installer un peu plus dans son système, et il n’était pas inquiet de laisser son
bonheur briller dans ses yeux et sur son sourire.

— Dans ce cas je vais rester, dit-il d’une voix rauque.

***
Tia voyait à quel point tout le monde était excité à l’approche du diner à

venir.
Théo avait clairement fait comprendre qu’il comptait fêter le succès de

l’affaire de la FA d’envergure qui était maintenant entièrement terminée. Des


gains substantiels pour l’entreprise, une réussite pour tous ceux impliqués et un

sentiment d’accomplissement rendait l’environnement de travail enjoué, de la


direction au plus petit interne.
Hank et les autres étaient curieux de voir si Tia allait y participer, et elle

rit et écarta l’idée d’un geste de la main.

— Je crois que je ne suis pas d’humeur pour une folle soirée. J’ai
entendu des histoires, comme la façon dont la dernière fête pour un gros

contrat a eu lieu à Vegas.


— On n’est pas encore sûrs du lieu, mais la rumeur dit que Théo veut

quelque chose de simple mais divertissant. Avec l’atmosphère financière

morose d’autres entreprises qui comprend des grosses réductions de

personnel, des frais généraux énormes, et des pertes au change, expliqua Hank

avec un soudain haussement d’épaule ironique, il ne serait pas convenable

qu’on rapporte que notre entreprise fait la fête plus que de raison. On doit être

discrets, tu sais, mais on va quand même s’éclater.


— Ou maintenant que tu vas être mère, tu deviens plus pantouflarde ? la

taquina l’une des secrétaires.

— Ce n’est pas ça, répondit Tia avec un faux sourire. Avec son ventre se
bonne taille, qu’elle n’essayait même pas de cacher, il était évident qu’elle était

enceinte—bien que personne ne connaissait les détails concernant le père. Elle


savait que parce qu’elle attendait plusieurs bébés, elle aurait l’air plus grosse

qu’une mère avec un seul bébé.


— OK, je vais réfléchir à venir à la fête—ou au diner, peu importe, dit-

elle enfin, et les autres applaudirent. À cet instant, Jonathan entra et le


rassemblement se tue légèrement.
Tia savait que l’information avait lentement circulé que Jonathan allait

bientôt être à la tête de l’entreprise une fois que Théo serait parti pour la filiale

de Londres l’année prochaine. Tia admirait le fait qu’il maintenait quand même
sa proximité avec le personnel et les faisait le traiter comme l’un des leurs,

mais elle voyait qu’ils étaient sidérés par lui et la façon dont il avait déjà tant
fait pour l’entreprise en si peu de temps ici.

Ils tentèrent de le faire dévoiler des indices concernant la fête à venir, et

il céda finalement et déclara qu’il pouvait seulement leur dire que c’était une

fête organisée dans un lieu chic.

— Connaissant mon frère, il va réussir à faire même de l’évènement le

plus discret un moment de folie, leur assura-t-il, gagnant ainsi des grands

sourires et davantage d’applaudissements.


Tia regarda les autres se disperser, pourtant Jonathan s’attardait. Il se

tourna vers elle avec ce regard embué auquel elle avait appris à s’attendre

quand ils étaient seuls. Cela faisait maintenant un mois qu’ils avaient découvert
qu’elle était enceinte, et elle en était déjà à douze semaines. Jonathan avait

insisté pour venir avec elle au dernier rendez-vous avec le médecin. Tia s’était
secrètement sentit heureuse qu’il puisse être là avec elle. Cela lui donnait du

courage, et il avait été agréable de partager cet émerveillement et cette joie


avec lui lorsqu’ils virent les images ultrason. Leurs bébés devenaient de vraies

personnes désormais, et ils pouvaient même ouvrir et fermer les mains et plier
leurs minuscules orteils. Ils avaient déjà dit au docteur qu’ils attendraient pour
découvrir les sexes des bébés, bien qu’il leur eût dit qu’il y avait de grandes

chances qu’il ait un mélange de genres.

Tia s’était complètement faite aux joies de la grossesse. Elle était excitée,
enthousiaste, et de plus en plus émotionnellement attachée à ses bébés. Leurs

bébés. Elle devait se rappeler de toujours donner une place à Jonathan car il
s’assurait qu’elle n’en doutait pas.

Elle devait admettre qu’elle aimait qu’il la surveille de plus près au

bureau. Il l’avait même aidée à traverser un récent épisode de panique, où elle

s’était soudain sentit malade et avait dû rapidement quitter une réunion. Même

si elle avait essayé d’être discrète, Jonathan, qui la surveillait toujours, l’avait

remarqué. Quelques minutes plus tard, il l’avait trouvée dans la salle de bain,

où elle était assise sur les toilettes, se sentant fiévreuse et très mal à l’aise. Sa
tête reposait contre le mur et son cou dégoulinait de sueur. Jonathan n’avait

rien dit mais s’était agenouillé à côté d’elle et lui avait massé le dos pour la

calmer jusqu’à ce que l’épisode se termine. Plusieurs minutes plus tard, elle lui
avait dit qu’elle était assez calme pour retourner au bureau, même si elle se

sentait encore un peu tremblante.


— Tu es sûre qu’on ne devrait pas aller à l’hôpital ? avait-il demandé un

peu inquiet, et elle avait vu l’inquiétude sur son visage. Elle s’était sentit
touchée, mais lui avait assuré que c’était déjà arrivé et que le docteur avait

expliqué ce que c’était.


— Il a dit qu’il n’y avait pas à s’inquiéter, expliqua-t-elle à Jonathan.
C’est seulement mon corps qui réponds à la demande plus importante de la

grossesse sur mon système cardiovasculaire. C’est très commun. Je dois juste

faire attention de ne pas tomber et me blesser.


C’était il y avait plus d’une semaine, et cela ne s’était pas reproduit, mais

Tia savait que Jonathan n’était toujours pas complètement rassuré et gardait un
œil attentif sur elle au travail.

Et en dehors du travail… eh bien, même si elle ne leur avait pas laissé

passer beaucoup de temps en privé ensemble, ils s’étaient beaucoup vus depuis

qu’elle restait chez sa famille et Jonathan était passé lui rendre visite

régulièrement. Ce charme Fox infaillible l’autorisait à entrer dans la maison de

famille avec un accueil de plus en plus chaleureux de la part de ses parents et

de ses sœurs.
Il faisait preuve de tant de fidélité, et en vérité, plus elle apprenait à le

connaître, plus elle tombait sous son charme. Mais pouvait-elle laisser ses

émotions bousculer son jugement et lui faire céder et faire confiance à


Jonathan ? Ou aurait-elle toujours cette peur profondément enfouie qu’un jour

il allait disparaître à nouveau ?


— Maintenant que tu as décidé de venir à la fête, commença Jonathan, ce

qui ramena Tia au présent, je suis ouvert pour être ton cavalier.
Tia soupira et leva les yeux au ciel avec un air dramatique.

— Si c’est ta manière bizarre de demander si tu peux être mon rencard…


— Oh, donc tu m’as forcé à assister à la première d’un film avec toi, et
maintenant tu ne peux même pas me renvoyer l’ascenseur ?

Cette fois Tia ouvrit la bouche, offensée. Comment osait-il reparler de

cette nuit il y plusieurs mois à LA ?


— Je ne t’ai pas forcé. J’ai simplement fait une proposition puisque ton

rencard était indisponible.


— Nous irons à la fête ensemble. Affaire classée, grommela-t-il avant de

surprendre Tia en se penchant en avant pour planter un baiser chaleureux sur

sa joue. Sérieusement ? Venait-il vraiment de transformer sa culotte en une

boule de désire gluante avec cette embrassade chaste mais sexy ? Comment

pouvait-il être si simple pour lui de la rendre aussi dingue qu’une écolière en

chaleur ? C’était très injuste.

Inspirant profondément, Tia répondit :


— Jonathan, vu les circonstances, si on se montre ensemble, les gens

vont faire le rapprochement.

— Bien. Je suis plus que prêt à officialiser tout ça.


Tia ne pouvait se mentir : son cœur s’emballa de plaisir. Puis elle plissa

le front.
— Rendre quoi officiel, exactement ? Le fait que tu es responsable de

ça ? Elle indiqua son ventre de femme enceinte, et elle aperçut ce regard


possessif sur son visage.

— La grossesse est une grosse partie de ce que nous partageons,


répondit-il. Mais tu te mens à toi-même si tu penses qu’il n’y a rien d’autre
entre nous. Je n’ai pas honte de faire savoir à tout le monde ce que je ressens

pour toi.

— Et qu’est-ce que tu fais de ce que moi je ressens ? ronchonna Tia,


consternée. Elle n’était pas prête à rendre quoi que ce soit public et à

commencer un drame qui finirait en prise de tête. Si le monde découvrait ce


qu’il y avait entre Jonathan et elle, cela ajouterait un autre niveau de stress à ses

nerfs déjà sous pression.

— Je n’essaye pas de te créer des problèmes, dit-il comme s’il lisait dans

ses pensées. J’ai fait de mon mieux pour te donner de l’espace et assez de

temps pour décider de ce que tu veux. Mais j’en ai marre d’attendre, Tia. Je ne

tournerai jamais le dos sur les rêves que j’ai envie qu’on partage.

— Et si je réponds non ? Si je décide de partir maintenant et de ne jamais


revenir juste pour m’éloigner de toi ? De ça ? demanda-t-elle en les désignant

tous les deux.

Les yeux de Jonathan s’embrasèrent.


— Il n’y a nulle part dans le monde où je ne puisse pas venir te chercher.

Nulle part dans le monde où tu peux te cacher de moi.


Vraiment ? De sa voix, sombre et de velours, émanait une autorité

dangereuse qui l’irritait tout autant qu’elle l’excitait. Elle regarda son beau
visage, désormais froid comme la pierre à cause de la colère, et elle devina

qu’il était furieux à l’idée qu’elle puisse le priver de ses bébés. Il les
considérait probablement comme ses propriétés, tout comme il la considérait
elle. Et comme tous les biens, ils pouvaient être facilement mis au rebus quand

il serait fatigué des obligations qui viennent avec. Ou Tia pouvait-elle oser

penser qu’il avait changé pour de bon ? Jonathan était-il vraiment prêt ?
— Qu’est-ce que c’est, Tia ? Qu’est-ce qui te retiens ? demanda Jonathan

en la prenant doucement par les épaules, les yeux rivés sur son visage troublé.
— Jonathan, pour commencer, on ne peut ignorer les disparités entre

nos origines, lâcha-t-elle. Je suis juste une employée, et toi… non seulement ta

famille détient l’entreprise, mais c’est aussi l’une des plus prestigieuses du

pays. Que crois-tu qu’il arrivera quand il sera rendu public que…

— L’argent et les origines n’ont aucune importance pour moi. Ils n’en

ont jamais eu, grogna-t-il en serrant les dents, l’air à nouveau blessé et énervé.

Pourquoi tu ne trouves pas une meilleure excuse ? Tu ne supportes pas de me


donner une chance même si je n’ai fait que te prouver ma sincérité.

Il soupira et fit doucement glisser ses mains des épaules de Tia. En

parlant plus calmement, il ajouta :


— J’ai chéri notre amitié et la façon dont je pouvais être moi-même avec

toi. Je n’ai jamais ressenti ça avec une femme auparavant, pourtant avec toi, je
n’ai jamais eu à remettre quoi que ce soit en question. Tout comme je choisis

de ne pas remettre en question ce à quoi mon cœur pense en ce moment. Être


avec toi.

Tia le regarda dans les yeux et réalisa qu’elle n’avait jamais vu si


sincère, sans aucune condescendance ni bizarrerie. Avant qu’elle ne puisse
formuler une réponse à travers sa gorge nouée, il lui fit un demi-sourire et

ajouta à sa surprise :

— Je vais te laisser retourner au travail.


Quoi ? Tia n’arrivait pas à croire qu’il puisse se retirer avec un tel calme

après avoir ébranlé les fondations de Tia par la façon dont il s’était mis à nu. Il
rendait cela de plus en plus difficile pour elle. Cette fois, c’était elle qui se

demandait si elle était prête—prête à faire face au fait qu’elle voulait que tout

cela soit réel autant que Jonathan semblait le vouloir.

Devait-elle le combattre ou devait-elle enfin faire le premier pas vers la

prise en main de son avenir ?


Chapitre Treize

Tia se sentait comme une princesse en descendant l’escalier vers

l’endroit où Jonathan l’attendait.


— Tu es ravissante, dit-il lorsqu’elle arriva à son niveau.

— Merci, dit-elle en rougissant légèrement. Tu es élégant aussi.


— Je me devais de faire l’effort. Ce soir est spécial, dit-il avec un clin

d’œil.

Tia n’était pas sûre de ce qu’il voulait dire. Elle était encore émerveillée

par la façon dont s’était déroulées les choses ces derniers jours. Qui aurait cru

que Jonathan allait choisir son manoir sur la plage de Malibu pour la fête ?

Il avait fait venir les invités sur place en jets privés. En arrivant à

l’endroit paradisiaque, Ils s’étaient retirés dans leurs chambres pour se


préparer pour les festivités de la nuit. Tia avait passé une demi-heure

somptueuse dans sa baignoire géante qui surplombait les vagues du Pacifique.


Maintenant Jonathan faisait sortir Tia sur la pelouse élégamment décorée
où se tenait le diner.

L’endroit était bien éclairé et remplit d’invités très élégants en vêtements


de cérémonie.

Tia était si subjuguée par l’opulence autour d’eux qu’il lui fallut
plusieurs instants pour réaliser que Jonathan avait croisé ses doigts dans les
siens au moment où ils arrivèrent à la fête.

Elle lui lança un regard surprit, mais tout ce qu’il eut en réponse fut un

demi-sourire et un air déterminé. Elle lâcha un soupir tremblant. Il l’avait

prévenu qu’il allait officialiser les choses, et s’ils marchaient mains dans la
main, alors il exaucerait son vœu. Tout le monde allait savoir qu’il y avait

quelque chose entre eux.


Tia pensait qu’elle serait prête, mais soudain, cela devenait presque trop

oppressant. La foule, le bruit, et l’attention semblaient décuplés.

— Je crois que j’ai besoin de retourner dans ma chambre réussit à

prononcer Tia, presque à bout de souffle.

— Ça va aller, lui dit Jonathan en serrant sa main plus fort.

Elle ouvrit la bouche pour protester. Était-il vraiment en train de faire

ça ? Et si oui, était-ce pour les bonnes raisons ?


— Si tu continues à caler, je dirais tout sur toi ici, devant tout le monde,

la prévient Jonathan avec un faux air renfrogné. Pourtant Tia avait le sentiment

étrange qu’il en serait capable.


— La prochaine fois, je ne vous laisserai pas vous en tirer si facilement,

M. Fox, dit-elle dans sa barbe en affichant un grand sourire.


— Des promesses, des promesses, la taquina l’homme infernal, en

collant la main de Tia contre son corps à lui tandis qu’ils se dirigeaient droit
vers le gros du rassemblement. Malgré elle, Tia décida qu’elle était impatiente

de voir comment l’évènement allait se dérouler.


***
N’importe qui pourrait voir que les célébrations de ce soir allaient être

énormes et extravagantes. Les lumières, la musique et le décor montrait que

Théo n’avait pas regardé à la dépense en termes d’amusement maximum.


L’évènement commença avec une réception d’apéritif avec des boissons

servies dans le bar extérieur avant que tout le monde ne se dirige vers les
tables de diner, arranger pour encercler la scène et son groupe. Il y avait

champagne à volonté pour accompagner le repas à cinq plats délicieusement

élaborés. Les troupes invitées, ainsi que tous les autres, profitaient clairement

de chaque seconde de ce chouchoutage somptueux. Il y aurait clairement une

bagarre plus tard, songea Tia.

Non pas qu’elle n’avait jamais été à une fête avant, mais comme elle

l’avait dit à Hank, elle avait entendu des histoires. Ici, dans sa propre maison,
Théo pouvait faire une soirée aussi somptueuse qu’il le souhaitait puisqu’il n’y

avait ni la presse, ni des gens extérieurs à l’entreprise pour porter un regard

critique.
Ce à quoi Tia ne s’était pas attendue, c’était aux louanges prononcées

pendant le discours d’ouverture. Théo se leva pour s’adresser à la foule


captivée, pour sortir quelques anecdotes sur l’année de l’entreprise jusqu’ici.

Tia fut distraite un moment jusqu’à ce que le son de son nom lui fasse reporter
son attention sur Théo.

— Comme vous le savez tous, cette fête est destinée à célébrer notre plus
grosse année enregistrée, déclara Théo sur le ton le plus jovial que Tia ne lui
avait jamais entendu. J’ai décidé d’accueillir personnellement cette fête, en

voyant comment certaine équipes se sont surpassées ce dernier trimestre. En

particulier, celle de Tia et Jonathan.


En sentant l’attention grandissante à la mention de son nom, Tia attrapa

son verre d’eau et en prit une gorgée tout en masquant sa légère agitation. Sous
la table, elle sentait la chaleur des doigts de Jonathan qui s’étaient à peine

séparés des siens pendant toute la soirée. Elle était contente du soutien même si

elle se retenait de regarder vers lui. Elle avait presque l’impression que tout ce

qu’ils faisaient était observé par tous les autres invités à la fête.

— Avant ce projet, ni Jonathan, ni Tia n’avait d’expérience en FA,

continua Théo d’un air pensif. Mais j’ai lentement réalisé que d’une certaine

façon, c’est ce qui les a aidé à utiliser une approche flexible. Des gens plus
expérimentés se seraient plus concentrés sur des modèles préétablis, oubliant

que chaque situation est unique. Tia et Jonathan semblaient comprendre que

non seulement les entreprises sont différentes, mais que les risque sont
différent aussi. Ce qui importe, c’est d’avoir un bon système avec une vue

d’ensemble holistique, et ils ont réussis à l’avoir, s’assurant que les deux
organisations gagnent une vision viable de la nouvelle entité intégrée.

Théo souriait de toutes ses dents et levait son verre vers Tia en ajoutant :
— Tia, tu as eu un impact immense sur cette affaire. Elle n’aurait pas pu

avoir lieu sans toi. C’est pourquoi tu mérites ces louanges.


La foule applaudit, et Tia fut submergée de plaisir et de surprise. Elle ne
s’était pas du tout attendue à cela, et le sens de la réussite était immense. Être

reconnue en présence de ses paires et par ses supérieurs donnait véritablement

le sentiment d’être sur un petit nuage. Elle sentit ses doigts se faire serrer et
cette fois ne put s’empêcher de regarder Jonathan, qui hocha subtilement la tête

et lui fit un sourire d’encouragement. Son sourire de réponse était rempli de


chaleur et de plaisir, sachant que Jonathan s’était assuré qu’elle aurait le crédit

mérité pour la réussite du contrat quand d’autres aurait récolté la gloire.

— Aussi, continua Théo, Je ne peux pas ne pas faire également des

éloges à mon frère, Jonathan. Il a plus que prouvé qu’il était la bonne personne

pour diriger l’entreprise Fox de New York puisque je déménage dans le

nouveau bureau de Londres le mois prochain. On peut dire que ce soir a été

une célébration surprenante. Maintenant retournons en profiter !


Théo termina son discours sous un tonnerre d’applaudissements et de

cris de surprise lorsque tout le monde appris la nouvelle que Jonathan allait

diriger l’entreprise à la place de Théo. Des félicitations fusèrent bientôt


d’autres collègues qui vinrent serrer les mains de Tia et Jonathan. L’éloge de

Tia lui avait clairement donné un statu important, et bien sûr, le fait que
Jonathan allait être leur nouveau patron n’était pas anodin non plus.

La nuit laissa bientôt place à l’esprit de fête lorsque le groupe de


musique prit la relève en enchainant les tubes qui firent danser les invités. Les

décorations paraissaient encore plus festives dans la nuit d’été maintenant que
la musique avait fait prendre vie à l’atmosphère. Certains invités s’étaient
changés pour mettre un maillot de bain et profiter de la fête depuis la plage

tandis que d’autres étaient contents de monter quelques marches à l’extérieur,

où depuis la terrasse ouverte, ils pouvaient danser et voir les étoiles et les
vagues.

Tia aurait été contente de se détendre et d’apprécier la vue, sentant une


lueur chaleureuse en regardant tout le monde s’amuser. Derrière elle, elle

sentit le bras de Jonathan passer autour de sa taille, et elle se tourna vers lui en

plissant le front.

— Et qu’est-ce que tu faisais au juste ?

Son sourire prétentieux lui donna envie de l’embrasser et de le

réprimander en même temps. Pourquoi ressemblait-il tant au chat du Cheshire

avec la souris proverbiale ?


— Je suis parti à peine quelques minutes et je te manque déjà, la taquina-

t-il en fondant sur elle pour lui voler un bisou sur la joue.

Tia poussa un cri d’indignation et regarda autour d’elle, mais


heureusement, tous les autres étaient trop occupés à s’amuser.

— Ils sont bien trop préoccupés pour s’occuper de nous, déclara


Jonathan qui lisait précisément dans les pensées de Tia, ce qui la fit lui lancer

un regard noir, qui ne fit que le faire sourire encore plus. Qu’y avait-il dans
son sourire qui donnait à Tia l’impression que son monde était plus

chaleureux, plus brillant ? Le cœur de Tia se serra, et elle eut à nouveau ces
émotions conflictuelles d’être à la fois intensément heureuse et triste. Son cœur
se sentait si près pour l’amour que même son esprit vif perdait sa propre

bataille de volonté.

— Dans ce cas, on peut faire notre petite sortie, ajouta Jonathan, et Tia
s’extirpa se sa rêverie en entendant ses mots mystérieux. Et maintenant quoi ?

Sans attendre la réponse de Tia, il prit sa main dans la sienne et la guida


au loin vers un chemin qui coupait à travers les jardins.

— Qu’est-ce qui se passe, Jonathan ? Tu n’es pas en train de m’enlever,

hein ? plaisanta-t-elle à moitié, se remémorant la première fois où ils s’étaient

rencontrés et qu’il l’avait enlevée sur son bateau.

— En fait, c’est complètement autre chose, mon amour.

Il continua à les guider à travers sur le sentier labyrinthique, utilisant un

bras pour repousser quelques feuillages bas somptueux. Tia était un peu
déconcertée par l’affection et par la façon étrange dont il faisait battre son

cœur.

Finalement, elle retrouva ses esprits et demanda avec une profonde


confusion :

— De quoi est-ce qu’on parle exactement ?


— C’est une surprise.

Tia lâcha un soupir d’agacement.


— Je n’aime pas les surprises !

Elle entendit Jonathan glousser devant elle lui serrant la main


légèrement pour l’attirer vers lui. La grâce et l’affection dans sa poigne
délicate rendit Tia confuse à nouveau.

— Je te garantis que celle-là tu vas l’aimer, murmura Jonathan.

Tia sentit son corps perdre sa raideur, et l’alerte laissait doucement place
à la curiosité. À quel point Jonathan était-il sûr de cela ?

L’instant d’après, ils sortirent de la couverture de feuillages pendant au-


dessus de leurs têtes vers un lac bordé d’arbres. Les branches étaient illuminées

de guirlandes électriques, et une lueur supplémentaire provenait du lac, qui

était recouvert de lanternes d’eau flottantes en forme de lotus colorées.

— Tia.

— Jonathan ? souffla-t-elle en réponse, les yeux rivés sur la scène

somptueuse devant eux pendant un moment avant de regarder à ses côtés pour

faire à Jonathan un sourire très chaleureux.


Sans un autre mot, elle avança rapidement vers la berge du lac pour voir

de plus près. Au moins des centaines de lanternes flottantes en forme de fleurs

illuminaient l’eau qui bougeait lentement, la remplissant d’une luminescence


liquide dorée.

Tia n’avait jamais rien vu de si magnifiquement serein, et elle tendit la


main à genoux pour caresser les fleurs incrustées de bougies chauffe plat qui

brillaient doucement lorsqu’elles flottèrent près d’elle.


C’était si grand, et pourtant cela semblait si pur et beau. À distance, les

lumières tamisées et colorées paraissaient tout aussi réconfortantes pendant


qu’elles s’éloignaient dans les ombres de la nuit du lac.
Sentant la présence de Jonathan derrière elle, Tia se redressa tandis que

la main délicate de Jonathan sur son bras l’aidait à se relever. Elle se tourna

vers lui avec un grand sourire.


— Tu avais raison. C’est une merveilleuse surprise.

En réponse, il prit ses deux mains dans une poigne chaude et la


positionna face à lui.

— Elle symbolise aussi ce que tu me fais ressentir, dit-il. Depuis qu’on

s’est rencontrés, non seulement tu as fait de moi un homme meilleur, mais tu

m’as aussi ouvert les yeux et le cœur pour laisser entrer un monde de lumière.

Tia fixa son regard intense, buvant chaque mot qui plongeait directement

au plus profond de son être.

— Tu es chaleureuse et gentille, continua Jonathan en embrassant ses


doigts maintenant contre ses lèvres. Quand tu dors, l’image de l’innocence se

projette sur les traits délicats de ton visage, et je me sens infiniment en sécurité

avec toi. Chaque jour, je trouve que chaque facette, chaque partie de toi devient
plus belle qu’avant et ça me coupe toujours le souffle.

Tia souriait comme une idiote, les joues chaudes et l’esprit pétillant. Elle
ne se serait jamais qualifié de « pétillante », mais à ce moment, son estomac

était submergé de bulles de plaisir qui lui donnait envie de sauter en avant et
d’embrasser Jonathan. Il souriait de la même manière, comme s’il était aussi

extasié par les bulles de joie qu’il créait.


— Quand mon père est mort, j’ai éprouvé un chagrin que je pensais
impossible à soulager. Je voyageais pour rester loin de la maison alors qu’au

fond de mon cœur, je sentais le gouffre s’élargir sans fin. Je n’ai jamais su ce

que je cherchais jusqu’à ce que je te rencontre.


Presque trop choquée pour parler, Tia réussit tout juste à lâcher un

souffle.
— Jonathan…

Jonathan attrapa son visage, désormais presque larmoyant, dans ses

paumes délicates.

— Il n’y a pas un jour qui passe sans que je ne pense aux manières de

passer plus de temps avec toi, dit-t-il d’une voix rauque. Là où les aventures

vers des mondes exotiques me faisaient autrefois me sentir vivant, j’ai

finalement trouvé quelqu’un de si enivrant qu’elle me fait voir un monde de


possibilité simplement en la regardant dans les yeux. Je t’aime, Tia.

Elle poussa un cri de surprise sous le choc, son cœur poussant contre ses

côtes pour demander de sortir et d’être remis dans les mains de celui qui avait
été choisi pour le réclamer : Jonathan.

— Tu… m’aimes ? répéta-t-elle, presque incrédule.


Son sourire enjoué était contagieux, fondant à travers les barrières en

dentelle de son entrecuisse et amenant une vague de chaleur crémeuse.


— Je t’aime, de la plus simple forme du mot aux émotions les plus

emmêlés et complexes, répondit Jonathan. Rien n’est parfait, mais d’une


certaine façon, tu rends cela acceptable. Parce ce ne serait pas une histoire très
drôle à partager s’il n’y avait aucun obstacle.

Il laissa quelques secondes de plus à Tia pour tout assimiler, l’aura de

son plaisir ajoutant encore plus de brillance à sa peau. Quelque chose captiva
son attention dans sa vision périphérique, et elle se retourna subitement pour

regarder le lac. Elle se décrocha la mâchoire devant la vue qui se présentait à


eux. Flottant eu loin sur les ombres de la nuit du lac se trouvait un radeau

encore plus joliment décoré, avec plus de belles lumières et orné d’un massif

de fleurs si incroyable que Tia en resta bouche bée. Lorsque le radeau dériva

vers eux, Tia put enfin lire les mots écrits sur le mélange de lumières et de

fleurs sur le radeau… VEUX-TU M’ÉPOUSER ?

Oh. Quoi ? Tia retourna son visage stupéfait vers Jonathan qui souriait.

Il hocha fermement la tête comme pour répondre à sa question


silencieuse.

— Tia, je te choisis toi, lui dit-il doucement. Chaque matin, j’ai envie de

me réveiller, de me retourner et de te choisir toi encore et encore. Et ce soir,


j’ai envie de m’y engager. Je ne veux pas t’appeler ma petite-amie, ou la mère

de mes enfants ou quoi que ce soit. Je veux t’appeler ma femme.


Tia poussa un cri de surprise et regarda Jonathan fouiller dans sa poche,

sa main trouver la boite en velours, trouvant les insécurités, les doutes et les
douleurs de Tia et les repoussant au loin en sortant la boite.

— Jonathan, tu es… ? Tu es… ?


Tia n’arrivait même pas à formuler une phrase sous les arbres illuminés
de guirlandes électriques et entourée par les lumières arc-en-ciel flottantes et

un radeau fleuri.

Jonathan posa un genou à terre, souriant mais nerveux de contrôle.


— Tia, me ferais-tu l’honneur absolu de devenir ma femme ? Veux-tu

m’épouser ?
Sans hésitation, elle se baissa près de lui et se jeta à son cou.

— Oui, cria-t-elle. Oui ! Cent fois, un million de fois, oui. Je suis à toi,

Jonathan—ce soir, maintenant, à jamais. Dans chaque univers alternatif, je suis

à toi.

Jonathan sembla enfin relâcher la tension de ses épaules et passa ses bras

autour de la taille de Tia, le visage enfoui dans son cou.

— Tu me rends incroyablement heureux, dit-il d’une voix éraillée.


— Toi aussi, bébé.

Il recula et retrouva la boite avant de tenir délicatement la main de Tia

comme s’il était inquiet qu’elle se casse. Il glissa la bague au doigt de Tia et
l’embrassa délicatement.

— Ma mariée.
Aucun autre mot n’avait jamais rendu une âme plus comblée que ceux

qu’elle venait d’entendre sortir de la bouche de Jonathan. Tia avait


l’impression que le monde entier pourrait s’arrêter à ce moment que cela

n’aurait aucune importance. Tout était parfait.


— Je peux te donner les raisons pour lesquelles je veux être ta femme ?
Toutes les bonnes choses que j’aime chez toi ? demanda Tia de longues

minutes après qu’ils se sont assis au bord du lac pour regarder les lanternes

flottantes de toutes les couleurs. Tia état blottie contre le torse de Jonathan et
sourit lorsqu’il embrassa le haut de sa tête.

— Ce serait équitable.
Tia sourit à sa réponse pleine d’humour et se pelotonna un peu plus à ses

côtés, combinant leurs souffles comme des frissons échappés dans l’air chaud

ambiant de l’été.

— J’ai failli abandonner l’idée d’être avec toi.

Tia s’arrêta, levant la tête pour lui faire un sourire rassurant avant de

continuer.

— J’avais simplement l’impression que je ne voulais pas t’ajouter plus


de pression que tu n’en avais déjà. Le simple fait que tu commençais une

nouvelle carrière et une nouvelle vie me donnait l’impression que tu ne serais

pas prêt à ajouter une famille à cela. Tu m’as prouvé que j’avais tort,
incroyablement tort, et c’est l’une des plus belles choses que tu n’aies jamais

faites pour moi. À chaque fois, tu me prouvais que j’avais tort.


Jonathan ferma les yeux les yeux et soupira avant de la serrer fort et de

ressentir un monde de fascination et de couleur submerger son corps tandis


que la voix de Tia tournait dans sa tête.

— Un jour, tu m’as demandé où était le foyer, murmura Tia. Le foyer


peut être un endroit merveilleux avec des photos et des murs, ou il peut être un
carton. Mais le foyer est plus agréable quand il a un cœur qui bat. Tu es mon

foyer. Ma chaleur, ma force, et mes rêves tournent autour de toi et nos bébés.

Et de toutes les aventures, tous les hauts et les bas qui nous attendent.
Elle partagea un regard avec Jonathan et sentit la chaleur de celui-ci

s’enfoncer à travers sa peau vers son cœur.


— Je suis impatiente de passer chaque jour à décorer notre foyer avec de

belles photos et des souvenirs agréables, murmura-t-elle. Les manifestions

émotionnelles et physiques de nos vies, gravées dans nos cœurs et accrochées

fièrement à la vue de tous.

Tia sourit et déposa le baiser le plus délicat au monde sur le côté de la

tête de Jonathan avant de murmurer :

— Je t’aime.
***

Tia se glissa nue dans le lit à côté de son époux. Ces derniers mois, elle

était devenue avide de proximité, de toucher et de chaleur pendant que les


bébés grandissaient en elle. Ce qu’elle aimait la nuit avec Jonathan qui était le

plus prévoyant et se mettait toujours sous les couettes pour réchauffer son côté
pendant qu’elle terminait dans la salle de bain avant de le rejoindre.

Il retournait de son côté froid une fois qu’elle se glissait près de lui, et
elle ne pouvait se retenir de sourire. Il la laissait bien trop souvent obtenir gain

de cause, et elle ne s’en plaignait pas. Elle avait tous ces besoins et ces envies
qui venaient avec la grossesse, et Jonathan faisait un travail remarquable
d’adaptation. Il commença à réapprendre le corps d’une femme, assistant à

chaque nouveau changement dont était prise Tia de la tête aux pieds. Et il lui

disait chaque jour qu’elle était plus belle, plus élégante. Tia savait qu’elle avait
besoin de l’entendre souvent maintenant qu’elle avait l’impression de faire

deux fois sa taille normale.


L’atmosphère froide de la chambre lui faisait déjà durcir les tétons.

Même avec l’esprit à moitié embué par le sommeil, Tia sentit le regard de son

amoureux sur ses fiers tétons. Ce regard intense fut suivi du toucher lorsque sa

main attrapa un sein.

Tia gémit de plaisir et elle posa la grosse paume de Jonathan sur son

cœur tandis que sa main libre attrapa l’arrière de sa tête pour lui caresser les

cheveux. Elle attira lentement sa tête vers la sienne, et ils s’embrassèrent. Ce


premier baiser fut si lent, délicat et doux, et cela commençait toujours ainsi.

Goûter, apprécier. Presque comme s’ils ne croyaient pas que l’autre était réel et

que ces doux baiser étaient une validation. Que cette merveille, ce présent,
arrivait vraiment et que ce n’était pas qu’un rêve.

Leurs corps se mouvaient aisément, comme un rituel ancestral qui


n’avait besoin d’aucune instruction. Elle reposait sur le côté, et le corps solide

de Jonathan se mettait en cuillère contre son corps plus doux et plus large. Son
membre était déjà dur et palpitait contre ses fesses. Elle frémit en le sentant à

cet endroit et recula doucement contre lui.


Les lèvres de Jonathan se posèrent sur le cou de Tia et il glissa un bras
sous sa joue. Elle le sentit tendre la main vers sa main droite tendu et lier leurs

doigts ensemble, tandis que sa main gauche restait remplie de son sein rond et

ferme. Il caressa le bout avec son pouce et Tia serra ses doigts.
— Tia, murmura-t-il avec sa langue qui lui taquinait l’oreille.

— Oui, bébé, qu’est-ce qu’il y a ? Tia se retourna à moitié pour


embrasser délicatement sa mâchoire.

— J’aime simplement prononcer ton nom, c’est tout. Tia. Toi. Toujours

toi.

— Nous sommes six maintenant, répondit Tia sur un ton soudain

silencieux. Jonathan, tu crois qu’on peut vraiment faire ça ?

Elle l’avait sorti maintenant, et elle avait l’impression que le dire à voix

haute le rendrait plus simple à le faire rentrer dans sa tête. Sauf que ce matin,
ils avaient passé leur échographie comme d’habitude—mais ils avaient obtenu

des résultats inhabituels. Tia ignorait combien de mère enceinte découvraient

au bout de sept mois de grossesse qu’elles n’attendaient pas des triplés, mais
des quadruplés.

À en juger par l’atmosphère dans la chambre cette nuit, Tia savait qu’ils
étaient encore tous les deux sous le choc de la nouvelle. Et du fait que le

docteur les avait prévenus que puisque c’était une grossesse rare, il pourrait y
avoir des problèmes.

La possibilité de développer des complications augmente à chaque bébé


supplémentaire qu’une femme porte pendant la grossesse, avait-il dit.
Tia se souvenait avoir entendu des mots comme prématuré, faible poids

à la naissance, prééclampsie, et diabète de grossesse, mais maintenant elle ne

pensait qu’au fait qu’elle avait plus à aimer, plus à attendre. Elle n’était pas
inquiète pour elle. Elle croyait à garder l’esprit positif et espérer le meilleur

avec ses bébés, mais…


— Tu n’as pas peur, si ? Que je retrouve mes anciennes habitudes et que

je m’enfui ? ronchonna doucement Jonathan dans le silence pesant. On est

mariés maintenant. J’ai fait une promesse et je vais m’y tenir. Tu sais à quel

point j’aime te surprendre et te prouver que tu as tort.

Tia se sentait légèrement coupable que Jonathan pense qu’elle avait

encore besoin qu’il fasse ses preuves. Il l’avait suffisamment fait ces derniers

mois, en ayant organisé un mariage somptueux en à peine un mois et passé


quatre semaines de plus sur leur nuit de miel à Abu Dhabi. Cela avait été

comme faire l’expérience de leur propre romance dans le désert. Quelle

splendeur majestueuse, évocatrice et décadente Tia et Jonathan avaient pu


partager, et il lui avait promis de nombreux autres voyages plaisants, pas

seulement pour savourer la véritable luxure arabe, mais aussi partout dans le
monde.

Eh bien, ce tour du monde alléchant allait devoir attendre, peut être


encore plusieurs mois, voire années, car Tia se voyait déjà s’installer bien trop

confortablement dans la maternité. Connaissant Jonathan, cependant, il n’allait


jamais la laisser oublier l’esprit d’aventure qu’il avait instauré en elle. Et
pourtant, ils savaient peut-être déjà tous les deux qu’être parents était l’aventure

de toute une vie et qu’ils n’auraient peut-être pas besoin de faire de voyage

luxueux avant longtemps.


Le seul problème mineur était l’entreprise que dirigeait désormais

Jonathan et qui demandait beaucoup de temps. Sachant à quel point il allait être
impliqué dans les affaires était l’une des raisons pour lesquelles Jonathan avait

choisi un mariage précipité, bien qu’extravagant. Une autre raison qu’il avait

évoquée était pour s’assurer que Tia n’avait pas une chance de changer d’avis à

propos de l’épouser !

Cette nuit, il lui faisait l’amour avec une tendresse qui lui coupa le

souffle.

D’abord, il fit glisser sa main de son sein à son gros ventre. D’une
certaine façon, il semblait encore plus gros maintenant qu’il savait qu’elle

attendait quatre bébés, et non trois. C’était toujours magique. Quelles autres

surprises la vie leur réservait-elle ?


De plus en plus excitée par son toucher, Tia baissa la main de Jonathan

pour la mettre entre ses cuisses. Il caressa sa douceur, les doigts de Tia suivant
les siens. Qu’ils touchent ensemble son centre était si érotique.

— Est-ce que je suis différente ? demanda-t-elle un peu incertaine. Elle


s’inquiétait toujours d’être encore assez sexy, assez désirable.

— Tu es comme du velours. Comme toujours, répondit-il d’une voix


éraillée.
— Toi aussi, répondit-elle. Tes lèvres, le bout de ta virilité… du velours.

Jonathan ricana sombrement. En réponse, son membre se pressa contre

Tia et glissa entre les boules de ses fesses. Tandis que ce bout déjà près la
sondait par derrière, ses doigts glissèrent le long des siens pour attraper le

sexe de Tia. Il décrivit des cercles avec le talon de sa main pendant que ses
doigts se pliaient autour de ses pétales. La main de Tia recouvrit la sienne, le

sentant tenir son centre silencieux qui devenait turbulent à mesure que le désir

grandissait en elle.

Il n’y avait pas besoin de mots. Leurs corps comprenaient le silence l’un

de l’autre, lisaient dans les soupires et les respirations saccadées. Jonathan

sépara légèrement les cuisses de Tia et caressa ses fesses avec son manche, lui

faisait ressentir l’intensité du désir.


Les gémissements de Tia provoquaient le désir et la tendresse chez son

amant. Sa largeur caressait les longues lignes entre les cuisses de Tia, la

taquinant entre ce petit trou jusqu’à ce qu’elle cambre le dos, avance les fesses,
et fasse entrer en contact son bout avec son ouverture moite. En gémissant, il

guida sa virilité à l’intérieur de son fourreau.


Il la prenait maintenant profondément et longuement, remplissant sa

chaleur de plus de chaleur avec sa grandeur qui poussait en elle.


— Sens-moi, Tia. Sens-moi maintenant, lui demanda-t-il à chaque coup.

— Ah, Jonathan, je te sens. Si chaud, si dur. Prends-moi, écarte-moi. Oh !


C’est ça, c’est ça. J’y suis presque, bébé, cria-t-elle, choquée de voir à quelle
vitesse elle approchait de l’orgasme. Si près. Oh, putain, Jonathan.

— Bientôt ? demanda-t-il en la pressant et en pilonnant son cul de ces

coups sauvages qu’il adorait. Lorsqu’il perdit le contrôle, il la fit se sentir si


désirée. Si vivante.

— Oh oui, bientôt, bébé. Presque, haleta Tia. Son bras passa derrière sa
tête pour attraper les cheveux de la nuque de Jonathan tandis que les lèvres de

celui-ci s’enfonçaient dans les épaules de Tia par derrière. Sa main modelait sa

chaire, ses seins, ses cuisses, ses fesses, il la gravait. Le sens de sentir son

urgence monter en même temps que celle de Tia la fit cambrer le dos encore

plus. Ah, mon Dieu, ses parois vaginales se contractaient sauvagement, se

préparant à capturer sa semence quand elle sentit son amant gonfler en même

temps qu’elle.
— Oui, bébé, maintenant, souffla-t-elle, en équilibre sur ce plateau

parfait. Jouis pour moi, Jonathan. Je suis prête. Laisse-moi te sentir gicler en

moi. Lâche tout, bébé, si humide et chaud en moi. Ooh, voilà. Toute ta crème,
rien que pour moi. Oh, c’est bon.

Avec un long gémissement, il répandit son sperme dans son centre


abondant, sa longueur palpitante sentant la sensation de traite de ses muscles

qui pulsaient au moment où elle jouit, succombant aux mots extrêmement


sensuels de Jonathan.

***
Tia était en travail.
L’obstétricien avait pensé qu’il valait mieux pour Tia qu’elle passe le

dernier mois de sa grossesse à l’hôpital pour surveiller toute complication de

sa grossesse inhabituelle. Tia était maintenant contente qu’ils n’aient pris aucun
risque, et maintenant que les bébés arrivaient, tout était en place pour un

accouchement sûr. Elle se dilatait à un rythme satisfaisant pour les spécialistes


sur place. Sa pression sanguine et son rythme cardiaque étaient sous

surveillance grâce aux différentes machines auxquelles elle était reliée, et elle

essayait de ne pas paniquer. Pourquoi Jonathan n’est pas là ? Oh, mon Dieu.

Le mois dernier avait été encore plus stressant, et il avait dû s’absenter

plus souvent pour les affaires. Depuis que Théo était partit pour Londres il a

quelques mois, Jonathan avait fait de son mieux pour avoir suffisamment de

temps pour garder la branche de New York bien portante tout en étant présent
pour Tia. Elle savait qu’il avait un emploi du temps chargé, mais ces derniers

temps, elle avait commencé à s’inquiéter… Et si le travail était une autre façon

d’éviter la pression de la grossesse ?


Elle avait espéré qu’il passerait plus de temps avec elle depuis qu’elle

était à l’hôpital, mais parfais, il n’était presque jamais là. Pourquoi devait-il
être si occupé au moment où elle avait le plus besoin de lui ?

Sa chambre d’hôpital grouillait de gens, mais le visage de Jonathan était


celui qui lui manquait le plus—et pourtant, il était introuvable. Cela n’était

jamais arrivé auparavant. Peu importe la situation, il était toujours accessible,


quelle que soit la partie du monde dans laquelle il faisait affaire. Mais ensuite il
était revenu quelques jours auparavant de son voyage, et il avait appris qu’il

était grandement probable qu’elle entre en travaille d’un jour à l’autre

maintenant. Eh bien, cela arrivait en ce moment même, et pourtant il avait réussi


à se rendre indisponible. Pourquoi ? Comment ?

Tia se sentait terrifiée et avait le cœur brisé, mais elle était déterminée à
se battre pour les vies de ses bébés. Elle les aimait déjà de tout son cœur et de

tout son être. Elle allait être forte pour eux si personne d’autre ne le pourrait.

Elle les sentait bouger en elle, se préparer. Le front de Tia commença à suer et

elle ferma les yeux dans l’espoir de tout occulter.

Jusqu’à ce qu’elle sente une main délicate essuyer son front avec une

serviette, et quelque chose dans ce toucher la fit ouvrir les yeux.

— Accroche-toi, mon amour, déclara Jonathan, debout à côté de son lit.


Les docteurs disent qu’ils seront bientôt là.

Elle n’arrivait presque pas à croire qu’il était là ! Le rêvait-elle ? Elle se

sentit mentalement isolée de tous les autres bruits et occurrence pendant ces
brefs instants où elle plongea dans ses yeux bruns adorables. Elle voyait la joie

et la panique en eux, et ils la rassuraient autant que son sourire.


— Désolé de ne pas avoir pu être ici avant. Je suis arrivé aussi vite que

j’ai pu. Mon amour, ne m’en veux pas, OK ? Il embrassa délicatement sa tempe.
Parce que j’ai une surprise pour toi.

— Je déteste les surprises ! gémit-elle à moitié, énervée et heureuse en


même temps et se sentant désormais plus forte et positive. Tout allait bien se
passer.

Des cris stridents, des membres qui bougent, et les premiers souffles…

Enfin, les bébés étaient venus au monde, et ils étaient petits mais en bonne
santé. Chaque centimètre de leurs corps était une perfection miniature, et il

semblait incroyable qu’ils puissent être à la fois si petits et si parfaits. Tia tendit
la main vers eux, un par un, et Jonathan la regarda avec émerveillement porter

ses deux filles et ses deux garçons vers ses seins. En un instant, elle agissait

instinctivement, elle était une mère—et cette vision était magique.

— Je n’arriva pas à y croire, murmura Jonathan au moment où il fut

autorisé à poser les mains sur ses bébés pour la première fois. Voir qu’ils

avaient tous une poigne si vigoureuse et ferme pour des mains si petites lui mit

du baume au cœur.
— Ils sont un bonheur, Jonathan, un pur bonheur, répondit Tia avec un

amour fou en caressant la tête de chaque enfant. Viens, mon amour. Viens vers

moi.
Il fallut un moment à Jonathan pour réaliser qu’elle lui parlait à lui. Il

avait encore l’air abasourdi de faire partie de tout cela. Il s’approcha de plus en
plus, et bientôt, ses bras trouvèrent leur chemin autour de sa famille. Et pour

une certaine raison, ils tenaient tous dedans, tous, comme un miracle. Un rire
de joie mythique, lent et profond éclata dans sa poitrine et il resserra son

étreinte. Tia le regardait dans les yeux et savait qu’il était fort aussi, assez fort
pour eux six.
Plus tard, lorsqu’elle sa patience atteint ses limites, Tia demanda à

Jonathan de lui parler de sa surprise. Jonathan révéla finalement qu’il avait

préparé leur nouvelle maison pour eux—et que c’était la vraie raison pour
laquelle il était absent si souvent ces dernières semaines. Tia se sentit mal

d’avoir pensé qu’il se maintenait occupé avec le travail au lieu de se concentrer


sur elle à l’hôpital. Il lui dit que ce n’était pas grave, que c’était sa faute car il

voulait que ce soit une surprise.

— Eh bien, c’est une surprise fabuleuse, répondit-elle avec un grand

sourire.

— Je t’aime, déclara-t-il. Et chacun de tes merveilleux bébés. Vous faites

tous de moi un homme meilleur, une personne meilleure. Chaque jour.

— Moi aussi je t’aime. Pour tout. Pour leur passé, leur présent et leur
futur, elle l’aimerait toujours.

Mais plus particulièrement pour ce moment, ce moment de joie délirante

quand ils tenaient leurs beaux bébés en bonne santé. Tia se sentait
reconnaissante, joyeuse, et plus calme qu’elle ne s’était sentit depuis qu’elle

avait découvert qu’elle était enceinte. Elle chérissait chaque partie de sa


nouvelle famille : Jonathan, leurs minuscules bébés, et le nouveau foyer qui les

attendait. Tout cet amour, toute cette joie qui attendait d’être cultivée et
récoltée, étaient offerts et acceptés avec bonheur. Tia était impatiente de

s’embarquer avec Jonathan et leurs bébés dans la plus grande aventure de


toutes : leur avenir.

FIN

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AVERTISSEMENT : Pour éviter les spoilers, merci


de lire la première partie de cette série. Cliquez ci-

dessous pour la lire immédiatement !

« La captive et le parrain de Mafia Russe »


Chapitre Un

Vladimir Petrov examina son achat le plus récent, un studio de tatouage

dans un quartier peu populaire de Washington qu’il planifiait d’utiliser comme


façade pour ses affaires illégales. C’était une chance qu’il ait pu acheter le

commerce avec tout l’équipement. La banque était plus qu’heureuse d’accepter


son offre de payer en liquide car elle avait eu du mal à trouver un parti

intéressé en raison de sa situation regrettable.

« Je veux que cet endroit soit nettoyé, vitrine inclue. Faites toutes les

réparations nécessaires et montez les caméras de sécurité. On aura aussi besoin

de personnel, alors cherchez à engager deux tatoueurs. On ouvre avant la fin

de la semaine, » commanda-t-il à son second, Alexander Antonov.

« D’accord, c’est noté, » répondit Alexander au nouveau parrain de la


mafia russe. Il avait toujours montré du respect à l’homme qui avait pris la

suite de Sergei Makarov quelques mois plus tôt.


« On fera passer la marchandise dans l’arrière-boutique, et personne
n’en saura rien, » lui dit Vlad.

« Oui, patron. »
Clappant la main sur le dos de son bras-droit, Vlad déclara, « Ce soir,

nous célébrons ! » Son subalterne le regarda avec surprise. Il avait été l’image
de la détermination depuis qu’il avait trouvé l’endroit d’où il pourrait au
mieux gérer ses affaires, et il était complaisant en raison de son emplacement,

juste sous le nez de celui qui avait tout rendu possible ; même si celui-ci n’avait

aucune idée de sa contribution.

« Célébrer, patron ? »
« Dah. Toutes les pièces du puzzle s’assemblent enfin, » expliqua Vlad.

Alexander avait été le seul de ses hommes à qui Vlad s’était confié au
sujet de la fortune de deux millions de dollars perçue pour avoir aidé Sergei à

échapper à son destin et aux autorités avec Olivia Lockheart.

Vlad fit une dernière inspection du salon, de l’avant à l’arrière, vêtu de

son costume noir ; il brossa la poussière de sa manche et fronça des sourcils

en constatant la saleté de l’endroit. Haut d’un mètre 88, il avait des cheveux

blonds presque blancs, une peau incroyablement pâle et des yeux bleus-gris

clairs. Autrefois l’un des principaux hommes de main de la mafia russe, il


avait été surnommé Vlad l’Empaleur par ceux craignant son look de vampire

et ses réactions sadiques. Depuis qu’il avait repris la tête de l’organisation, il

avait surpris tout le monde en abandonnant la force brutale pour lui préférer
les affaires impitoyables.

« Allons souper à La Maison ce soir. Viens ! » annonça-t-il.


« Anton, va chercher la voiture, » ordonna Alexander au jeune homme

blond, qui sauta sur l’occasion d’aller chercher sa berline noire.


Lorsque la voiture se gara devant eux, Vlad et Alexander se glissèrent à

l’arrière. Cinq minutes plus tard, ils arrivèrent au bar-restaurant chic pour
boire un verre et souper.
L’endroit ressemblait à un musée avec ses lumières tamisées

soigneusement placées et son mobilier en bois foncé. L’air sentait le propre et

la victoire pour Vlad. Les hommes s‘installèrent après avoir été menés à une
table ronde à l’arrière par une splendide serveuse blonde qu’Alexander

lorgnait depuis leur arrivée.


« Vashe zdorovie ! » héla Vlad en portant un toast à sa nouvelle

entreprise. Les verres trinquaient à chacun de ses caprices. Ses hommes le

craignaient, même quand il était d’humeur à célébrer, et il aimait ça.

« Za vas ! » répliqua Alexander. La vie leur souriait, et ils le savaient

tous les deux.

« Du vin pour nous deux, » commanda Vlad au serveur. « Seulement le

meilleur ! »
Le serveur quitta leur table et revint avec une bouteille de leur meilleur

vin rouge. Il le fit goûter et attendit leur approbation avant de remplir leurs

verres. Les deux hommes s’abreuvèrent de vin rouge toute la soirée, mais Vlad
avait du mal à quitter des yeux la femme se tenant seule au bar.

« Très bien, Alexander, » déclara Vladimir. « Demain, on a du pain sur la


planche ! »

Ils trinquèrent et burent leurs verres de vin en riant de bon cœur.


« Devrait-on rentrer, patron ? » demanda Alexander.

« Oui, et mettez-vous au travail dès demain matin. Je veux que tout


fonctionne comme sur des roulettes, » dit-il à son fidèle confident.
« A vos ordres, boss, » déclara Alexander avant de quitter la table.

Une fois seul, l’attention de Vlad se fixa immédiatement sur la femme

qui se trouvait seule au bar. Il but son vin hors de prix et rassembla ses pensées.
Il voulait savoir quel genre de femme elle était, mais plus important, si elle

était une diablesse au lit.


Il la regarda attentivement tandis qu’elle tourbillonnait le liquide ambre

et les glaçons dans le verre posé devant elle. Hypnotisé par sa chevelure brun

foncé et par la magnifique robe rouge scintillante qu’elle avait choisi de

porter, il ne put s’empêcher de se demander ce qu’elle faisait là toute seule. Sa

robe étincelait à chaque mouvement de son corps, et il rêva de la déshabiller.

Il continua à l’observer, et devint encore plus curieux lorsqu’un homme

à l’apparence étrange, avec des cheveux noirs ébouriffés et une barbichette,


l’approcha. En observant ses réactions corporelles, il eut le sentiment que cet

homme la rendait tendue et nerveuse. Il la regarda attentivement en sirotant son

vin et l’étudia en détail. Il avait pensé lui offrir un verre, mais son offre avait
été étouffée par l’arrivée de cet invité non désiré.

La splendide brunette repoussa les avances de l’homme, ce qui lui plut


pour une raison étrange, et un sourire satisfait se dessina sur ses lèvres. Il but

une autre gorgée tandis que l’homme s’obstinait. Vlad le remarqua


particulièrement quand l’inconnu lui agrippa le bras. Il semblait lui faire mal,

mais elle ne parvenait pas à repousser ses avances.


Résolu, Vladimir se redressa, s’approcha du couple, et objecta.
« Pardonnez-moi, » interrompit Vlad en se positionnant à proximité de

la femme.

« Casse-toi, » commanda l’autre homme.


La femme se tint immobile tandis que Vlad confrontait l’inconnu.

« Vladimir Petrov, » dit-il en tendant la main pour lui offrir une poignée
de main. Après ce qu’il avait vu, il voulait écrabouiller la main de l’homme,

mais il voulait avant tout faire bonne impression sur la femme.

L’homme refusa la poignée de main avant de dire, « Je ne suis pas là

pour faire ami-ami, alors vire-toi. Je suis là pour parler à cette femme. »

L’homme gloussa après avoir prononcé ces mots, comme s’il avait

gagné la main, mais Vlad resta de marbre.

« Vous dites vouloir parler à cette femme, mais vous ne connaissez même
pas son nom ? » demanda Vlad.

Il hocha la tête vers la femme qui était restée silencieuse. Son

comportement suggérait qu’elle craignait qu’un seul mouvement n’entraîne


une bagarre.

« On n’en est pas encore arrivés là, grâce à vous, » lui répondit l’homme
vivement.

« Vous devriez sortir d’ici, si vous savez ce qui est bon pour vous. »
Vlad n’avait pas encore haussé la voix, mais il supposa que l’homme était

saoul pour n’avoir pas remarqué son ton menaçant.


« Vous me menacez ? » demanda l’homme.
« Absolument. La dame ne veut pas que vous la dérangiez ! »

« Et comment pourriez-vous donc le savoir ? »

« Chérie, » Vlad se retourna vers la femme, « souhaitez-vous apprendre


à connaître cet homme, où est-ce qu’il vous harcèle ? »

Lorsqu’elle ouvrit la bouche, il eut l’envie soudaine de la prendre dans


ses bras, et sa voix douce lui donna envie de lui faire des choses coquines. « Je

ne le connais pas, et je n’ai aucune envie de le connaître, » répliqua-t-elle

calmement en le regardant d’un air implorant.

Il regarda l’étranger comme si celui-ci devrait se rendre compte que

Vlad avait raison et s’en aller, mais l’homme se contenta de gonfler le torse. Il

envoya un poing vers le visage de Vlad, manquant la jolie brunette de peu.

Vlad captura aisément le bras de l’homme et le lui tordit, le traînant hors


du bar tandis que celui-ci trébuchait en tentant de marcher à reculons. Il ignora

les protestations de l’homme et les regards curieux des clients et du personnel

tandis qu’il se dirigeait vers l’allée. Une fois dehors, il libéra l’homme et le
cogna au visage de manière répétée tout en le retournant pour lui faire face.

Lorsque l’homme se mit à saigner abondamment du nez et que ses yeux eurent
pris une délicate teinte marron, il lança les mains en l’air pour se protéger le

visage.
Il hurla à Vlad, « Assez, assez ! S’il vous plait ! »

« Casse-toi d’ici avant que je ne te blesse vraiment, » avertit-il.


L’homme se retourna et trébucha dans l’allée jusqu’au parking. Vlad prit
un mouchoir de sa poche et s’essuya la main. Retournant dans le restaurant, il

fit un signe de tête au sorteur assis confortablement sur son tabouret. Il fut ravi

de voir la jeune femme toujours assise au bar car il espérait lui demander son
nom et son numéro de téléphone.

« Je suis désolé que personne n’ait enseigné à ce type comment parler à


une belle femme, » lui dit-il tandis qu’elle le regardait dans les yeux.

Ses joues s’empourprèrent alors qu’elle ouvrait la bouche. « Je

m’excuse. Vous n’aviez pas à faire ça. Je ne faisais que terminer mon verre, et

j’allais m’en aller. »

« Je m’appelle Vladimir Petrov, » annonça-t-il comme si ce nom devait

lui être familier. Ses larges épaules étaient intimidantes et son regard

inébranlable tandis qu’il la dévisageait.


« Daisy, » répliqua-t-elle.

« Mademoiselle Daisy, vous êtes une véritable beauté. Je suis désolé que

vous ayez vu ça. »


« Merci pour ce que vous avez fait, Mr. Petrov, » dit-elle calmement. Sa

voix tremblotait toujours tandis qu’un mélange de peur et de reconnaissance


l’emplissait.

« Pour vous, Krasivaya, je me battrais contre un million d’hommes. »


Elle prit une autre gorgée du verre posé devant elle avant de descendre

du tabouret. « Je dois vraiment y aller. »


« Une femme si belle que vous ne devrait jamais rester seule dans une
ville pareille, » lui rappela-t-il galamment.

« Je suis très flattée, vraiment, » elle trébucha sur ses mots comme si elle

n’avait jamais parlé à un homme avant. « J’habite tout près. »


Elle le dépassa pour se diriger vers la porte et il la pourchassa, mais pas

pour l’apeurer.
« Puis-je vous raccompagner jusqu’à votre voiture ? » demanda-t-il à

voix basse, ne souhaitant pas paraître trop imposant, mais avec ses 30

centimètres de plus qu’elle, il doutait d’y parvenir.

Elle lui rendit son sourire. « Certainement. »

Il marcha aux côtés de Daisy tandis qu’ils se dirigeaient vers le parking.

Son chauffeur Anton l’attendait déjà dans sa berline, et il les regarda avec

intérêt. Vlad se sentait prêt à tout pour la protéger, même s’il ne l’avait
rencontrée que quelques minutes plus tôt.

« Voilà ma voiture, » dit-elle en s’approchant d’une Hyundai Elantra

beige. Elle déverrouilla la porte en appuyant sur le bouton de sa clé


électronique et les clignotants clignotèrent brièvement. Il s’approcha de la

portière et la lui ouvrit. Elle se positionna de l’autre côté de la portière, prête à


se glisser sur le siège conducteur.

Il prit sa main et la baisa légèrement.


Elle regarda sa main, semblant amusée par son geste et murmura, « Un

véritable gentleman. Très difficile à trouver de nos jours. »


L’ombre d’un sourire se dessina sur ses lèvres, ce qui stimula son
énergie.

« J’espère vous revoir bientôt, » lui dit-il en fixant ses grands yeux

bruns, au lieu de son décolleté envoûtant qu’il évitait de regarder.


« Moi de même, » offrit-elle.

« Attendez, avant de partir, » commença-t-il en espérant ne pas l’effrayer.


« Je viens d’ouvrir un studio de tatouage non loin d’ici. »

Il glissa la main dans sa veste de costume et en retira une carte de visite,

qu’il lui tendit fièrement en disant, « Vous êtes la bienvenue quand vous le

voulez, si c’est votre truc. »

Elle posa la jambe sur le siège conducteur, glissa les doigts jusqu’à

l’ourlet de sa robe et Vlad se perdit complètement dans sa poitrine généreuse,

tandis que sa robe moulait ses courbes de manière attirante.


« J’ai un tatouage juste là, » dit-elle en révélant un papillon tatoué sur sa

jambe musclée. Elle redescendit la robe scintillante sur sa jambe, mais c’était

trop tard. Vlad n’avait plus qu’une envie, la ramener dans son lit. Son slip
bougea à la seule pensée de la prendre sur le champ. Il éprouva le besoin

urgent de la prendre et de la baiser comme un sauvage sur le parking. C’était


une envie qu’il devrait contrôler pour le moment.

« C’est très joli, » dit-il, mais le compliment était dirigé aux courbes
délicates de ses jambes et de ses seins magnifiques.

« Merci, » répliqua-t-elle modestement.


« J’aimerais vraiment vous revoir un de ces jours. Venez au studio, je
vous ferai un tatouage, » offrit-il.

« Vous me ferez un tatouage ? » demanda-t-elle, perplexe. « Vous vous y

connaissez ? »
« Bien sûr que je m’y connais, » répliqua-t-il. « Personne ne devrait

posséder un commerce qu’il ne sait pas comment faire tourner. »


« Naturellement, » dit-elle doucement, regardant à nouveau sa carte de

visite. « Peut-être que je viendrai vous voir un de ces jours. »

Son cœur papillonna à cette pensée, et il ne comprit pas pourquoi. À son

âge, il avait dépassé le stade de tomber pour des femmes qui ne le voyaient que

comme un outil de richesse et de reconnaissance. Mais cette jeune femme ne

savait encore rien de lui, ce qu’il trouvait rafraichissant. Elle contourna la

portière ouverte pour se tenir devant Vlad, et sur la pointe des pieds, lui déposa
un baiser léger sur la joue.

« Encore merci, » lui dit-elle en rougissant.

Ses lèvres douces lui frôlèrent la joue. « C’était un plaisir de me mettre à


votre service. »

Elle s’installa sur le siège conducteur, et une fois bien assise, il referma
sa portière. Souriant devant ses actes polis, elle quitta le parking pour se rendre

à une destination inconnue de lui.


Après avoir agité la main dans la direction d’Anton, les phares brillants

de la Lincoln noire illuminèrent le parking.


« Monsieur, » dit Anton en ouvrant la portière passager pour laisser
Vlad se glisser sur la banquette arrière.

« A la maison, s’il te plait, Anton, » ordonna-t-il au chauffeur.

« Bien sûr, monsieur, » répliqua-t-il avant de reconduire son nouveau


boss chez lui.

« Anton, c’était vraiment une femme magnifique, n’est-ce pas ? »


demanda-t-il.

« Absolument magnifique, monsieur, » répondit Anton.

« Peut-être un peu hésitante et naïve, mais mignonne. Je l’aime bien. »

Se tenant à son rôle de chauffeur fidèle, Anton se contenta de sourire en

réponse au commentaire de Vlad.


Chapitre Deux

Daisy Lockheart referma la porte de son appartement et s’y appuya

lourdement. Qu’est-ce qui avait bien pu lui passer par la tête, d’accepter un
rendez-vous à l’aveugle comme ça et de se faire humilier en se faisant poser

un lapin ? Elle avait pensé que cet homme était son rendez-vous, mais elle
s’était rapidement rendu compte qu’il n’était qu’un poivrot.

Elle avait été terrifiée lorsqu’il l’avait attrapée comme ça. Se frottant le

bras, elle sut qu’elle aurait des bleus. Si ce Vladimir n’était pas venu à sa

rescousse, elle ne savait pas ce qu’elle aurait fait.

Quand elle ferma les yeux, son image s’imprima directement dans son

esprit. Elle l’avait aperçu alors qu’il était assis avec ses amis et avait été attirée

par son look exotique. Ecouter leurs toasts avait été divertissant, et ils avaient
dévoré leur repas comme s’ils l’avaient chassé et tué par eux-mêmes.

Secouant la tête, elle s’interrompit en sentant un soupçon de son odeur,


qui avait dû l’imprégner quand elle lui avait embrassé la joue. Un soupçon de
vanille, d’amande et de cèdre qui la fit frissonner tandis que son corps

réagissait à nouveau à l’homme qui était venu la secourir.


Elle se débarrassa de ses chaussures et se rendit dans sa chambre. En se

regardant dans le miroir, elle ne comprit pas pourquoi son rendez-vous n’avait
même pas pris la peine de lui signaler qu’il serait absent. C’était quoi, le
problème de ces mecs ?

Les bras passés derrière son dos, elle descendit la tirette de sa robe,

glissa les brides de ses épaules et la laissa cascader vers le sol. Après s’en être

débarrassée, elle se pencha pour la ramasser et rougit en repensant qu’elle lui


avait montré son tatouage. Elle n’avait pas bu tellement, mais pourtant elle

avait dévoilé sa peau nue à son supposé héros.


Après avoir pendu la robe, elle retira son soutien-gorge en dentelles et

string assorti avant d’enfiler son boxer en soie favori et un t-shirt trop grand

pour elle. Elle se dirigea vers la salle de bain et retira le peu de maquillage

qu’elle avait apposé avant de se brosser les dents.

Elle se mit sous les couvertures, éteignit la lumière, et rejoua la soirée

dans sa tête. Vladimir Petrov était différent de tous les hommes qu’elle avait

rencontrés. Son apparence lui rappelait celle des vampires hollywoodiens, et


elle gloussa en pensant qu’il l’enchanterait à la pleine lune.

Une minute. Etait-ce les vampires qui aimaient la pleine lune, se

demanda-t-elle. Ou était-ce les loups garous ? Quoi qu’il en soit, il avait la


force de l’un ou de l’autre, à en juger par la manière dont il avait si facilement

dominé cet homme qui pesait bien 25 kilos de plus que lui, sans sembler être
dérangé.

Elle fronça les sourcils en se demandant ce qu’elle avait trouvé si sexy


chez lui, et si dégoûtant chez l’autre type. Elle ne pouvait pas se l’imaginer la

traitant de la même manière que cet autre type, qui avait refusé de reculer. Non,
Vladimir Petrov était clairement un gentleman du vieux monde, avec un accent
russe très sexy.

Glissant une main vers son ventre, elle se mit à se caresser,

s’émerveillant des sensations qu’elle embrasa à la seule pensée de lui. Elle se


sourit à elle-même en effleurant son tatouage.

Peut-être était-il temps de se faire à nouveau tatouer.


Chapitre Trois

Quelques jours plus tard, Vlad se trouvait à nouveau à aboyer des ordres

à ses sous-fifres. Sa décision de rester aux Etats-Unis était uniquement basée


sur le profit, mais celui-ci ne durerait pas longtemps si ses cargaisons de

marchandises se laissaient aller. Il voulait que le produit soit bien caché à


l’intérieur d’oursons en peluche qui traverseraient des lignes internationales,

où ils passeraient le contrôle d’officiers de la douane qu’il payait grassement

pour ne rien voir.

« Pas comme ça, » ordonna-t-il. « Comme ça ! »

Il prit le sachet de poudre blanche, le fourra profondément à l’intérieur

de l’animal en peluche, et le recousît pour que l’ensemble ait l’air naturel.

« Voilà ! » cria-t-il. « Est-ce que je dois tout faire ici ? »


Les hommes baissèrent les yeux et ne répondirent pas à la question de

Vlad, ce qui le mit immédiatement en colère.


« Est-ce que je parle tout seul, ici ? » aboya-t-il.
« Non monsieur, » dit l’homme à voix basse.

« Fais-le correctement, ou je te descendrai moi-même, » hurla Vlad.


Visiblement secoué, l’homme tenta de cacher le paquet de drogues dans

l’abdomen de l’animal en peluche, mais le résultat était moins que satisfaisant.


Alexander entra dans la pièce, observa ses mouvements, et lui lança une
bonne gifle dans la figure. « Tu n’es qu’un imbécile, » grogna Alexander. « La

prochaine fois, ce sera pire ! »

« Allez, allez. Ramenez tout ça à l’arrière, » ordonna Vlad à ses

hommes.
« A vos ordres, patron, » dit Alexander, lui montrant tout son respect.

« Je n’ai aucune envie de montrer l’exemple à quiconque ici, mais je le


ferai si c’est nécessaire, » menaça Vlad à qui voulait l’entendre.

Les mains de l’homme tremblèrent à cette pensée.

Les talons aiguille d’une femme cliquetèrent sur le sol en dalle. Alors

que le son s’approchait d’eux, Vlad se demanda ce qui se passait.

« Mr. Petrov, vous avez de la visite, » lui dit la réceptionniste, Nadya, en

jetant un œil dans l’arrière-boutique.

« De la visite ? »
« Oui, monsieur, » répliqua-t-elle.

« Et bien, qui est-ce ? »

« Une femme. Elle est devant, et elle a demandé à vous voir, » dit Nadya.
« Ok, merci, ce sera tout, » commanda-t-il.

« Oui monsieur, » dit-elle en retournant à l’avant du studio.


Vlad s’examina dans le miroir du couloir avant de se rendre à l’avant du

magasin. Il s’arrêta net en voyant Daisy qui l’y attendait. Elle n’avait pas
encore remarqué sa présence, et il en profita pour l’étudier.

Elle examina le mur de tatouages et puis le recueil de tatouages ouvert


sur le comptoir. Le bourdonnement du pistolet à encre s’amplifia derrière le
paravent, mais elle continua sa recherche sans être dérangée par le bruit. Le

haut-parleur du coin diffusait un mélange de musique pop et dance, et il la

regarda se balancer au rythme de la musique.


« Daisy, quel plaisir de vous voir. Vous êtes venue me voir, » annonça-t-

il fièrement.
Il portait un pantalon de costume noir, une chemise blanche et une

cravate à rayures diagonales bleues et noires. Il ajusta sa cravate et s’avança

vers elle, ses longues enjambées réduisant rapidement la distance qui les

séparait.

« J’étais dans le quartier, » dit-elle, tentant de détourner la conversation

en fourrant ses mains dans les poches de son jeans.

Elle portait une blouse bleue décontractée qui révélait tous les endroits
appropriés. Il se demanda si elle portait ce décolleté pour lui plaire ou si elle

s’habillait toujours comme ça pour impressionner les hommes.

« Je pense que vous êtes venue juste pour me voir. Je dois dire que je
suis assez flatté, » taquina-t-il en regardant ses joues se colorer de rose, lui

signifiant qu’il avait supposé correctement. Cherchant à détourner l’embarras


de la situation, il se rapprocha.

« Alors, tu aimerais un nouveau tatouage ? » demanda-t-il.


« C’est ça, en gros, » dit-elle en tournant les pages du recueil de

tatouages.
« Et qu’est-ce que tu souhaites exactement ? » la pressa-t-il.
« Un tatouage en l’honneur de ma cousine, » répliqua-t-elle. Elle le

regarda dans les yeux, et il plaça sa main chaude sur la sienne.

Il était suffisamment proche pour sentir l’arôme doux de son parfum,


mais il voulait encore se rapprocher.

« Ta cousine est-elle décédée ? »


Secouant la tête, elle dit, « Non, elle est bien en vie. Du moins, je le

pense. » Elle fronça les sourcils après son commentaire avant de se tourner

vers la réceptionniste. « Je peux vous emprunter un papier et un Bic une

minute ? »

Nadya lui tendit un morceau de papier blanc et un stylo à bille. Daisy

dessina ensuite un cœur complexe mais délicat avec un verrou en son centre.

Elle pointa vers le centre du cœur et dit, « Le cœur serait rouge, et le verrou
noir. »

« C’est vraiment très joli, » nota Vlad.

« Alors tu peux le faire ? » demanda-t-elle.


Il regarda à nouveau le dessin et hocha la tête pour signifier qu’il

pourrait créer ce tatouage pour ce qu’il espérait être sa future conquête.


« C’est une œuvre d’art tellement belle et intéressante en hommage à ta

cousine, » nota-t-il. « Est-ce qu’il a une signification particulière ? »


« Oui bien sûr, c’est pour notre nom de famille, » lui dit Daisy d’un ton

détaché.
« J’ai dû l’oublier, » lui rappela-t-il.
« Daisy Lockheart, » dit-elle avec un sourire sincère.

Il frotta gentiment sa main, sentant le toucher doux de sa peau contre ses

mains rugueuses, mais se figea instantanément en entendant le nom de famille


de Daisy. Ce n’était peut-être qu’une coïncidence, mais il devait s’en assurer.

« Et le nom de ta cousine ? » demanda-t-il doucement, tentant de cacher


son intérêt.

« Olivia, » dit-elle platement.

Si Vlad ne se trompait pas, Olivia Lockheart était bien l’amante de

Sergei. Et il se rappela les mesures exactes qu’il avait prises pour que Sergei et

Olivia puissent sortir du pays indemnes et sans se faire remarquer. Ces

souvenirs rejouaient dans sa tête tandis qu’il s’émerveillait de la coïncidence

troublante.
Il se rappela à la réalité de l’instant et prit sa main dans la sienne.

« Je ferai ce tatouage pour toi, » dit-il catégoriquement.

« Ce serait merveilleux, » répondit-elle en souriant.


« Où le voudrais-tu ? » demanda-t-il, utilisant cette excuse pour regarder

son magnifique corps svelte de haut en bas.


Elle remonta la manche de sa blouse pour lui montrer la face inférieure

de son poignet. « J’ai peur que ça fasse mal. »


« Tu as déjà un tatouage, » fit-il remarquer.

« Je suis nerveuse, c’est tout. »


« Je prendrai bien soin de toi, je le promets, » l’avertit-il. « Tu ne devrais
pas t’inquiéter. Je ferai de mon mieux pour ne pas te faire mal. »

Il amena sa main vers sa bouche et y planta un baiser qui la fit rougir.

Retournant sa main, il frotta la peau douce de la face inférieure de son poignet.


« C’est là que je vais tatouer ce magnifique hommage à ta cousine Olivia ? »

Elle riva ses grands yeux bruns dans les siens et acquiesça, « Oui, s’il te
plait. »

Ses yeux s’assombrirent en entendant cette réponse soumise, et il sentit le

besoin d’ajuster son érection grandissante. Pour se distraire, il prit le morceau

de papier, le retourna, et dessina les détails complexes du cœur contenant le

verrou. Après avoir terminé, il repoussa le papier vers elle.

« Pour te montrer que je sais ce que je fais, » l’informa-t-il.

Elle lui répondit par un sourire tandis qu’il massait de petits cercles du
pouce sur son poignet. Il voulait tellement la prendre dans ses bras et sentir sa

peau douce contre la sienne.

« C’est parfait, » lui dit-elle en regardant le dessin.


Il continua le mouvement circulaire de son pouce sur son poignet,

convaincu qu’il pourrait passer la journée à toucher sa peau. Il voulait la


prendre dans ses bras et la serrer contre lui, se blottir dans sa nuque et inspirer

son odeur.
Il se rappela de la nuit où ils s’étaient rencontrés et de la robe rouge

angélique qu’elle portait. Ses lèvres étaient pleines et juteuses, et il repensa à


quel point il avait voulu les goûter. Il voulait sentir son corps bouger sous le
sien, et voulait l’entendre crier son nom.

Elle leva les yeux vers lui tandis qu’il déplaçait son pouce sur son

poignet d’un mouvement apaisant. La tirant par la main, il l’entraîna vers une
des stations de tatouage vides et l’assit tandis qu’il allumait la machine et

rassemblait ses outils.


En grandissant dans les rues de Moscou, il s’était fait de l’argent en

créant des tatouages détaillés tout en n’utilisant qu’une aiguille normale et de

l’encre noire. Il avait été découvert par un tatoueur local qui l’avait formé dans

son studio. Ce qu’il ignorait, c’était que le propriétaire du studio était

également un tueur à gage pour la mafia, et il avait été satisfait de voir à quelle

vitesse Vladimir s’était habitué à tuer. Acheter ce salon de tatouage comme

façade était un hommage à son mentor, mais il aimait toujours tatouer de temps
en temps, surtout le corps d’une femme magnifique comme Daisy.

Il planta l’aiguille sous la surface de sa peau, ce qui la fit sursauter

légèrement. Il attendit qu’elle détende à nouveau son bras. « Ne bouge pas, »


murmura-t-il avant de continuer. Bientôt, le bourdonnement de l’aiguille

supplanta les autres sons de la pièce. Il la regarda grimacer de douleur, mais au


moins elle resta tranquille. Tandis qu’il travaillait, il ne pouvait s’empêcher de

penser à quel point il aurait voulu la prendre à même le sol.


Il visualisa son corps étendu dans son lit tandis qu’il la dominait et la

pénétrait profondément. Dans son esprit, son corps se tortillait contre lui tandis
qu’il lui donnait du plaisir à chaque coup de rein. Il sentit la masse de son
érection se raidir à la pensée de ses gémissements.

Il se sortit l’idée de la tête et la remplaça par une concentration

renouvelée sur la tâche présente. Pour l’instant, il fallait qu’il achève ce


tatouage. Le bourdonnement sembla la calmer après un temps, et il se demanda

où son esprit avait dérivé. Peut-être au même endroit que le mien ?


Quand il eût terminé, il tamponna le tatouage avec du Neosporin et le

recouvrit d’un bandage.

« Prends ce Neosporin et enduis-le sur le tatouage pendant quelques

jours avant de refaire le bandage, » lui expliqua-t-il.

« Ok, » répondit-elle en regardant le bandage. Ses yeux regardaient dans

le vide et il sourit, se demandant où elle s’était retranchée.

« Ne le fais qu’après avoir bien nettoyé tes mains. Sinon, tu risques de


développer une infection. »

Il attrapa une feuille d’instructions pré-imprimées et la lui tendit.

« Tiens, prends ça. »


« Qu’est-ce que c’est ? » demanda-t-elle en prenant la feuille et en la

regardant.
« Une liste d’instructions pour bien prendre soin de ton nouveau

tatouage. » Ses yeux glissèrent de son poignet bandé au reste de son corps. Il ne
put repousser la pensée de l’étaler par terre pour goûter sa chair. Il la désirait

ardemment, mais il devrait se calmer un peu pour pouvoir la conquérir.


« Super, merci. Je te dois combien ? » demanda-t-elle poliment en
triturant son portefeuille.

« C’est offert par la maison, » dit-il. Si seulement elle savait qu’il était

complice de la disparition de sa cousine, raison pour laquelle elle voulait lui


rendre hommage avec un tatouage au lieu de pouvoir la voir. Il savait que ça ne

suffisait pas à rembourser sa dette, mais c’était tout ce qu’il pouvait lui offrir.
Elle était belle et douce, le genre de femme qui ne se rendait pas compte de sa

beauté et n’était ni arrogant ni vaniteux.

« Je ne peux pas accepter, » protesta-t-elle.

« J’insiste, » dit-il catégoriquement.

« J’ai de l’argent, » offrit-elle.

« Comment pourrais-je accepter de l’argent pour un tel hommage à ta

cousine, qui est je suis sûr, une femme aussi exceptionnelle que toi, » déclara-t-
il en nettoyant la station.

« Olivia est la meilleure. J’aimerais seulement pouvoir la revoir. »

Il savait depuis l’instant où Daisy avait prononcé le nom ‘Lockheart’


qu’il se retrouverait dans le pétrin, mais il l’avait déjà sous la peau, et ne

pouvait cesser de penser à elle.


« S’il te plait, laisse-moi te l’offrir, » lui dit-il, refusant les billets qu’elle

lui tendait.
« D’accord, » dit-elle alors qu’un sourire se dessinait au coin de sa

bouche. « Merci. »
« Le plaisir est pour moi. »
Elle se retourna pour partir après avoir fourré les instructions dans son

sac à main.

« Avant que tu ne partes, » dit-il en l’arrêtant. « Pourrais-je t’inviter à


dîner ? »

Elle battit ses longs cils avant de répondre. « J’aimerais bien. »


« Je te préparerai un délicieux repas, » insista-t-il.

« Tu sais cuisiner ? »

« C’est un de mes nombreux talents, » assura-t-il avec arrogance. Il

savait que ses autres talents lui donneraient sans doute plus de plaisir, mais il

était heureux de parler de son amour pour la gastronomie.

Elle sortit le morceau de papier de son sac et le lui tendit.

« Voilà, écris-moi ton adresse, » dit-elle.


Il le prit, nota son adresse au dos, et le lui tendit. Elle prit le papier et le

remit rapidement dans son sac.

« Vendredi ? » demanda-t-elle.
« Vendredi, » réitéra-t-il.

« Alors à bientôt, » dit-elle, concluant leur marché avant de passer la


porte. Il la regarda se déhancher à chacun de ses pas. Il la désirait violemment,

et avait l’impression qu’elle était prête à devenir complètement sienne.


Chapitre Quatre

Daisy compta chaque minute la séparant de vendredi, et alors que chaque

jour s’écoulait, elle devint de plus en plus anxieuse à propos de la soirée. Se


souvenant que son dernier rancard lui avait posé un lapin, elle se rappela aussi

que ça faisait longtemps qu’elle n’avait plus fréquenté un homme, et que


personne ne lui avait jamais cuisiné un repas gastronomique auparavant.

Elle appela sa meilleure amie Abby pour lui demander conseil.

« Tu sais que je ne fais pas ce genre de choses, » dit-elle à son amie.

« Je sais, mais tout va très bien se passer, » insista Abby.

« Je ne sais même pas ce que je dois porter pour aller dîner chez un

homme, » dit Daisy au téléphone.

« Porte exactement ce que tu porterais pour sortir dîner dans un bon


restaurant. »

« Une robe ? Ou un pantalon et une jolie blouse ? » demanda Daisy


calmement, cherchant des réponses dans son armoire.
« Dis-moi, » lui dit Abby. « Qu’est-ce que tu portais quand tu as

rencontré ce Vladimir pour la première fois ? »


« Je portais une robe. »

« Tu portais une robe quand tu l’as rencontré ? Laquelle ? Où vous êtes-


vous rencontrés ? »
« C’est ça le truc. Je portais une robe rouge à paillettes quand je suis
allée à La Maison l’autre soir pour rencontrer le mec avec qui je correspondait

en ligne, Ted, » expliqua Daisy à sa meilleure amie.

« Oh ouais, maintenant je me souviens ! Comment s’est passé ton blind


date ? »

« C’était terrible. Il m’a posé un lapin. »


« Quoi ? » demanda Abby à son amie.

Hochant la tête, elle répliqua. « Ouais, j’ai attendu au bar et il ne s’est

jamais présenté, appelé ou envoyé un message. »

« Quel enfoiré ! Et tu as rencontré ce type comment ? »

« Là. J’attendais au bar et ce mec est venu de nulle part et a commencé

me draguer. »

« Ah ouais, et qu’est-ce qui s’est passé ? »


« Je lui ai dit de me laisser tranquille et que je n’étais pas intéressée, »

répondit-elle.

« Et ? »
« Pour faire bref, il ne voulait pas me laisser tranquille, donc Vladimir

est venu lui foutre une raclée, » répliqua Daisy.


« Il s’est battu avec ce type dans le restaurant ? » demanda Abby avec

enthousiasme.
« Non, il l’a jeté dehors. Ça n’a pas dû être une longue bagarre, parce

qu’il est revenu me rejoindre assez rapidement. Il a essayé de couvrir sa main,


mais j’ai vu à ses jointures qu’il lui manquait de la peau, mais c’est tout ! Abby,
il n’avait pas une seule marque sur lui. Même pas un cheveu ébouriffé. Après

ça, il m’a raccompagnée à ma voiture et m’a donné son numéro. »

« Wow, ce mec est un peu comme ton chevalier en armure étincelante ? »


taquina Abby.

« Plutôt comme mon parrain de la mafia en costume hors de prix, mais


peu importe, » plaisanta Daisy.

Elles gloussèrent de concert avant qu’Abby ne redirige la conversation

sur la tenue de son amie pour sa soirée.

« Tu sais, ta robe noire ? » demanda Abby.

« Ouais, celle qui a une fente sur le côté et un décolleté plongeant ? »

« Celle-là. Porte-la, » insista-t-elle.

« Tu crois vraiment ? »
« Oui, absolument. Tu auras peut-être même de la chance, ce soir, »

rétorqua Abby, plaisantant à moitié.

« Je ne cherche pas à avoir de la chance, idiote. Je veux juste profiter


d’un bon dîner. Tu sais que je ne suis pas le genre de femme à sauter dans le lit

d’un homme que je viens de rencontrer. »


« Et tu peux me rappeler la dernière fois que tu t’es envoyée en l’air ? »

taquina Abby.
« Tu sais que ça fait presque deux ans que j’ai quitté Ethan, et il est le

seul homme que j’ai fréquenté. Je ne sais pas si je suis prête à coucher avec
quelqu’un d’autre. Je ne fonctionne pas comme ça. »
« Tu devrais suivre ton instinct, et s’il te mène au lit, alors suis-le et

amuse-toi. On ne vit qu’une fois. »

« Tu as raison. Je sais bien qu’on ne vit qu’une fois, mais je ne suis pas
sûre de vouloir coucher avec ce mec, » affirma Daisy.

« Pourquoi pas ? »
« Je ne sais pas. Il est vraiment sexy, et mon Dieu, il sent si bon. Il est

canon en costume aussi, » débita Daisy.

« Peut-être que je ne comprends pas ta résistance, mais je ne vois pas le

mal à coucher avec un mec qui a bon goût, sent affreusement bon et veut te

cuisiner un petit plat, » déclara Abby d’un ton neutre.

Daisy éclata de rire. Dans son esprit, elle l’avait déshabillé les deux fois

où elle l’avait vu. Elle rêvait de ses abdos sculptés et de ses jambes musclées, et
ne voulait rien de plus que de se blottir dans ses bras. Mais elle était trop timide

pour exprimer ses pensées.

« Je suppose que tu as raison, » céda-t-elle.


« Tu supposes ? Ma fille, profites-en et raconte-moi tous les détails dès

que tu rentres ! » commanda Abby.


« Tu penses vraiment qu’il veut coucher avec moi ? »

« Bien sûr que oui. Tu es magnifique et il t’a invitée chez lui. La moitié
du boulot est déjà faite, poulette, » lui dit Abby, un sourire dans la voix.

« D’accord, je vais porter la robe noire, mais laisse-moi te donner son


adresse au cas où il se transforme en assassin sanguinaire ou quelque chose du
genre, » répliqua Daisy.

« Ok, j’ai de quoi noter. »

« 1224 Chisholm Street, » dicta Daisy. Elle avait gardé le morceau de


papier plié dans son sac à main et avait mémorisé son adresse. « Et son nom est

Vladimir Petrov. »
« Il ressemble à quoi ? » questionna Abby.

« Il est grand, environ 1m85 je crois, avec des cheveux blonds clairs

ondulés, des beaux yeux bleus. Il a l’air calé et musclé. »

« Putain, tu l’as déshabillé des yeux ou quoi ? » lança Abby à son amie.

« Non ! » répliqua Daisy, sur la défensive.

« Je parie que tu as fixé son entrejambe tout le temps, » continua à

taquiner Abby.
« Je ne ferais jamais ça ! » mentit Daisy.

« Je parie que si, » insista Abby.

« Ouais, bon, changeons de sujet. »


« N’oublie pas de m’appeler quand tu rentres. Je veux les détails ! »

insista Abby en semblant sauter de joie à l’autre bout du fil.


« D’accord. Allez, je vais prendre une douche. Je t’appellerai pour te

raconter ce soir ou demain matin, » l’avertit Daisy.


« Vas-y, mais n’oublie pas de t’amuser un peu ! »

« Oh, oui, j’y compte bien, » répondit-elle en visualisant Vlad


complètement nu pour la centième fois depuis leur rencontre.
Elles raccrochèrent et Daisy lança son téléphone portable sur le lit. Elle

se rendit dans son armoire, en retira la robe noire, et la tint contre son corps

pour l’évaluer pour la soirée avec Vlad. Elle ne se fit pas de scrupules sur la
découpe ou le décolleté plongeant.

Peut-être qu’Abby avait raison et qu’elle devait se lâcher un peu et vivre


plus. Ethan avait été soucieux d’elle pour leur première expérience sexuelle,

mais il n’avait été intéressé que par son nom de famille pour trouver un poste

dans la suite de son oncle, député au Congrès – et elle s’était sentie utilisée.

Lorsqu’elle l’avait quitté, il avait continué à lui envoyer des fleurs pour se

faire pardonner, mais elle était restée ferme.

Elle s’étudia dans le miroir et étala soigneusement la robe sur le lit. Elle

regarda ses longs cheveux bruns et les tint en l’air d’une main. Elle ne
parvenait pas à décider si elle voulait un chignon ou les laisser pendre dans

son dos, naturellement.

Elle sauta sous la douche, mais ne sembla pas pouvoir échapper aux
pensées sensuelles concernant Vladimir. Elle l’imagina en tant qu’amant

dominant, qui ferait tout ce qu’il pourrait pour lui plaire.


Alors que l’eau chaude ruisselait sur son corps, elle sentit de la chaleur

et des fourmillements dans toutes ses zones érogènes. Elle glissa les doigts
vers sa fente et commença à se caresser doucement. Elle ferma les yeux, se

masturbant à la seule pensée de cet étranger russe. Elle écarta ses lèvres d’une
main et se caressa jusqu’à ce que son clitoris se mette à enfler.
L’eau brûlait sa peau, mais elle s’était déjà retranchée en elle-même. Ses

doigts trouvèrent rapidement un rythme tandis qu’elle se touchait de plus en

plus vite, jusqu’à en gémir. Son orgasme ne fut pas extraordinaire, mais il
suffit à la calmer. Inspirant à fond, elle ouvrit les yeux et termina sa douche.

Plus tard ce soir-là, elle se regarda dans le miroir et se rendit compte


qu’elle ne s’était jamais sentie aussi belle. La fente était un peu haute à son goût

et la robe montrait pas mal de décolleté, et elle se demanda si elle ne ferait pas

mauvaise impression.

Elle se regarda à nouveau et pensa, Non, l’impression sera bonne. Je dois

vivre un peu !

Elle posa le rouge à lèvre foncé sur ses lèvres et les pressa l’une contre

l’autre. Ayant décidé de laisser pendre ses cheveux, elle les peigna jusqu’à ce
qu’ils brillent sur sa peau nue. Une fois satisfaite de l’ensemble, elle attrapa un

pull, ses clés et son sac à main et se rendit à sa voiture.

Elle alluma le moteur et commença son trajet jusqu’à Chisholm Street,


ne sachant vraiment pas à quoi s’attendre. Elle n’avait pas fait de recherche sur

l’adresse pour ne pas se faire de première impression, donc elle alluma


Google Maps et suivit les instructions de la voix au téléphone.

Lorsque la voix féminine annonça qu’elle était arrivée à destination, elle


éteignit l’appli avant de regarder l’entrepôt de quatre étages. Elle avait été

tellement concentrée sur les instructions qu’elle n’avait pas prêté attention à sa
destination, et fut surprise de se retrouver devant un bâtiment abritant des lofts
à la mode au centre-ville. Elle gara sa voiture dans un spot pour visiteurs et se

dirigea vers l’entrée principale. Levant les yeux vers le grand bâtiment de

briques qui prenait toute la longueur du pâté de maison, elle sourit. C’est
vraiment un de mes quartiers de rêve, décida-t-elle en pensant à son petit appart

proche de l’université. Après avoir trouvé l’intercom, elle déclara à la


personne qui lui répondit qu’elle était là pour voir Vladimir, et poussa

prudemment les portes après avoir entendu le bourdonnement du verrou.

Dépassant le bureau de la sécurité, elle sourit à l’homme plus âgé avant de

signer son nom sur le registre des visiteurs.

Lorsqu’il lui signala l’ascenseur, elle y entra et fut surprise de voir les

portes se fermer et l’ascenseur se mettre en route avant même qu’elle ne puisse

pousser un bouton.
Elle fut encore plus surprise lorsque l’ascenseur s’ouvrit au dernier

étage, l’amenant directement dans le loft de Vladimir, qui l’y attendait. Il lui

sourit en avançant pour lui prendre les mains.


« Tu es absolument ravissante, Krasivaya, » lui dit-il en la regardant de

haut en bas.
Décidant d’être brave, elle le dévisagea ouvertement et admira son

uniforme habituel. Vêtu d’un pantalon bleu nuit fait sur mesure, d’une chemise
blanche avec les manches retroussées et de chaussures noires polies, il avait

l’air de maîtriser ses affaires. Ses cheveux ondulés encadraient son visage en
petites vrilles, comme s’il venait de passer sa main dedans. Il était terriblement
beau et elle se demanda à quoi il pensait tandis qu’il continuait à l’admirer.

Elle regarda dans ses yeux bleus et se demanda s’il pouvait sentir sa

nervosité tandis qu’elle admirait l’ensemble. Son cœur se mit à battre la


chamade lorsqu’il s’écarta pour la laisser observer le vestibule de son

appartement.
Chapitre Cinq

« Tu vis ici ? » demanda-t-elle avec surprise tandis que ses yeux étaient

instantanément attirés par les baies vitrées. Se dirigeant vers celles-ci, elle
observa les lumières des restaurants et clubs en bas de la rue.

« Oui, c’est chez moi, » lui dit-il en la regardant se retourner pour


admirer le tout. « Je peux te débarrasser ? » Hochant la tête, Daisy le regarda

avec surprise tandis qu’il l’aidait à enlever son pull avant de le déposer

soigneusement sur un banc près de l’âtre. Vladimir déglutit tandis que ses

doigts effleuraient sa peau douce. Il ferma les yeux en sentant son odeur. Elle

sentait bon les fraises et le soleil. Ressentant le besoin de prendre de la distance

pour le moment, il lui fit signe d’avancer, offrant de lui faire la visite.

« Tu aimerais visiter ? » demanda-t-il.


« Oui, » répliqua-t-elle timidement en souriant.

L’arôme de ce qu’il cuisinait imprégnait tout l’appartement. « Ça sent


super bon ici, » lança-t-elle.
« Le dîner est presque prêt. J’ai préparé du shashlyk en plat principal, »

lui dit-il.
« Du shashlyk ? »

« Oui, c’est comme du shish kebab. »


« Mmm, l’odeur me rappelle un plat hongrois que ma grand-mère nous
préparait. J’en ai l’eau à la bouche, » lui dit-elle en inspirant profondément.

« J’ai aussi préparé une pastilla, » lui dit-il, en espérant qu’elle ne détecte

pas le changement dans sa voix.

« Qu’est-ce que c’est ? »


« C’est un genre de gâteau aux pommes. Je pense que ça te plaira. »

« Je me réjouis de goûter, » lui dit-elle avidement.


Il lui fit visiter son loft et elle admira l’espace ouvert comprenant le

salon, la salle à manger et son bureau. Déambulant dans le couloir, elle sourit

de toutes ses dents en voyant sa salle de bain dallée du sol au plafond en

marbre de Carrare, l’immense baignoire et la douche, qui pouvaient toutes

deux facilement accueillir deux personnes. Il se demanda si elle serait

intéressée par un bain. Lorsqu’ils arrivèrent à sa chambre, il recula pour la

laisser entrer en premier, mais la voyant hésiter, il la dépassa et entra en


premier.

Fourrant ses mains dans ses poches, il espéra avoir l’air inoffensif en

entrant lentement dans sa chambre.


« Oh, tu as même une cheminée ici, » commenta-t-elle en se dirigeant

vers l’âtre en briques avant de se retourner pour admirer sa chambre très


masculine.

« Dah, le bâtiment est ancien et la vieille chaudière ne fonctionne pas


toujours correctement quand il fait froid. Je trouve la cheminée très utile. »

« Et romantique, » murmura-t-elle avant de s’empourprer, se rendant


compte qu’elle avait parlé tout haut.
« Et romantique, » répéta-t-il en s’imaginant sauter le repas pour la

dévorer sur le champ. Il chercha à apercevoir à nouveau son tatouage de

papillon. Il l’imagina nue, penchée sur son lit, attendant qu’il la prenne par
derrière.

Se raclant la gorge, il lui fit signe de le suivre jusqu’à la pièce


principale. Elle s’arrêta quand elle remarqua les peintures.

« Oh, c’est de toi ? » demanda-t-elle en regardant les couleurs vives qui

créaient les scènes surréalistes. Se rendant de l’une à l’autre, elle se tint aussi

près que possible sans les toucher.

« Qu’est-ce qui te fais penser ça ? » se demanda-t-il en souriant à son

ingéniosité.

Se retournant pour le regarder par-dessus son épaule, elle sourit. « Si


elles ne sont pas de toi, alors l’artiste les a clairement peintes pour toi, »

l’informa-t-elle avant de passer à la suivante. Après avoir regardé le set de

cinq, elle l’observa en haussant un sourcil, attendant sa réponse.


Hochant la tête, il éclata de rire. « Oui, c’est de moi. Tu sais que tu es la

première personne à me le demander ? Tout le monde suppose que je les ai


achetées quelque part. »

Elle signala les différentes peintures en secouant la tête. « C’est vrai que
je ne te connais pas si bien, mais de ce que j’ai pu voir dans ton salon et la

manière dont tu t’es occupé de ce poivrot, j’ai pensé que c’était quelque chose
qui était dans tes cordes. Elles sont incroyables. Tu en as d’autres ? »
« Malheureusement non. Ça fait des années que je n’ai plus peint, »

l’informa-t-il, se sentant soudain inconfortable à la facilité avec laquelle elle

s’était glissée sous sa peau.


« Oh, c’est dommage. Je parie qu’un tas de gens aimerait en avoir une

comme ça. Tu devrais recommencer à peindre, » lui dit-elle tandis qu’il


raidissait le dos.

« C’était une autre époque de ma vie. C’est terminé à présent, » lui dit-il,

ne souhaitant plus en discuter. « Viens, le dîner nous attend. » Elle avança pour

prendre sa main tendue, et il fut ravi de la voir le suivre sans hésiter.

L’entraînant dans la pièce principale, il tira une de ses chaises de table et l’aida

à s’asseoir avant de se rendre dans la cuisine pour apporter la nourriture.

Elle sourit en regardant l’immense table rectangulaire en acajou foncé.


Un magnifique chandelier, qui ne semblait pas aller du tout avec l’aspect

industriel du loft, pendait du plafond en cascades de gouttes de cristal qui se

balançaient, éclairant le plafond d’une lumière scintillante. Les gravures des


dos des chaises représentaient des animaux mythologiques et les chaises étaient

recouvertes de coussins confortables en cuir.


Sortant de la cuisine, il transporta un grand plateau et le plaça entre eux à

table. Il retourna dans la cuisine et revint avec des pâtisseries qui remplirent
l’air d’un arôme sucré.

Daisy regarda le plateau rempli de brochettes ressemblant à des kebabs


et lui sourit quand il s’assit à côté d’elle.
Saisissant la bouteille de vin rouge qu’il avait laissée ouverte sur la

table, il leur versa un verre à chacun. Il amena le sien devant son nez et inspira

avant de prendre une gorgée. Satisfait, il prit une autre gorgée, et Daisy l’imita.
« Mangeons, » dit-il en lui tendant le plateau de shish kebabs. Il la

regarda sélectionner délicatement deux brochettes et les placer sur son assiette.
Elle en tint une et inspira profondément avant d’en mordre un bout. Il la

regarda manger, notant l’air ravi sur son visage tandis qu’elle mâchait.

Entre deux bouchées, elle demanda, « Alors comme ça, tu es russe ? »

« Dah, » répliqua-t-il en utilisant sa fourchette pour glisser la viande et

les légumes de sa brochette avant d’enfourcher un morceau de viande et de

l’amener à sa bouche.

Il remplit à nouveau leurs verres de vin durant le repas.


« C’est peut-être déplacé, mais ma cousine Olivia a été kidnappée par un

parrain de la mafia russe, » confia-t-elle. Elle baissa le regard en s’essuyant le

coin des yeux. « Je suis désolée, je ne voulais pas te peser avec ça, » ajouta-t-
elle.

« Ce n’est pas un poids, Daisy. Je suis sûr que tu reverras ta cousine.


Olivia, c’est ça ? » demanda-t-il en tentant de faire comme si de rien n’était. Il

espérait secrètement que son comportement ne révélerait pas son savoir. Il


savait très bien ce qui était arrivé à Olivia Lockheart et l’avait aidée à s’enfuir,

mais il ne pouvait pas partager cette information avec Daisy. Il ne voulait pas
que leur soirée soit perturbée par de telles circonstances.
« Oui, elle s’appelle Olivia Lockheart. Ça fait longtemps que je ne l’ai

pas vue. »

« C’est une situation terriblement triste, » lui dit-il d’un ton consolateur.
« Oui. On était toutes deux enfants uniques, et je la considérais comme sa

sœur. Je ne sais vraiment pas quoi faire, elle me manque tellement, » révéla-t-
elle.

« Peut-être est-elle partie par amour ? » demanda-t-il, espérant qu’il ne

révèlerait rien en posant cette question.

« Par amour ? Que veux-tu dire ? »

« Peut-être s’est-elle enfuie avec un homme qu’elle aimait ? Je ne sais

rien de la situation, c’est une supposition, » se déroba-t-il.

Il enleva ses cheveux de son front et la regarda pour juger sa réaction.


« Je suppose que ça aurait pu se passer comme ça, mais j’en doute

sincèrement. Mon oncle dit qu’elle a été kidnappée, et on ne l’a plus revue

depuis. »
« Je suis désolé de l’entendre, » dit-il en frôlant doucement le dos de sa

main.
Au plus profond de lui, Vladimir savait que c’était le bon moment pour

dire la vérité à Daisy. Pour une certaine raison, il détestait lui cacher la vérité,
et malgré qu’il vienne seulement de la rencontrer, il ressentait déjà quelque

chose de plus que de l’attraction pour elle.


Il avait l’impression de ne jamais avoir rencontré de femme comme
elle ; la majorité des femmes qui voulaient passer du temps avec lui n’étaient

intéressées que par son pouvoir et son argent. C’était amusant pendant un

temps, mais il les envoyait toujours rapidement balader. Il n’avait jamais pensé
à se marier ou à fonder une famille. Sa fortune lui donnait la chance de faire ce

qu’il voulait, mais il ne pensait jamais sur le long-terme. Alors qu’il préparait
son dîner pour cette femme douce et sensuelle, il ne pouvait penser à quelque

chose qu’il désirait plus.

« Encore du vin ? » demanda-t-il en voyant qu’elle tournait à vide.

« Oui, merci, » répondit-elle.

Il remplit son verre de vin avant de changer de sujet.

« Alors, qu’est-ce que tu fais dans la vie, Daisy Lockheart ? »

« Comme boulot, tu veux dire ? »


« Oui, quel est ton métier ? »

« Je suis bibliothécaire, » dit-elle nonchalamment. Il pouvait voir que le

vin affectait ses sens et décida d’arrêter de lui verser de ce délicieux breuvage.
Il voulait qu’elle se sente moins nerveuse en sa compagnie, mais pas qu’elle

soit ivre. Il était impatient de la sentir sous lui tandis qu’il cajolait des
orgasmes dans son corps merveilleux.

« Bibliothécaire, ah oui ? » demanda-t-il, curieux, l’imaginant avec des


lunettes et entourée de bouquins. « Tu n’es pas un peu jeune ? »

Elle gloussa. « Peut-être. En fait, je suis la plus jeune à l’université, mais


j’aurai bientôt 25 ans, » l’informa-t-elle. « Et toi, tu fais quoi quand tu n’offres
pas des tatouages à des femmes ? » taquina-t-elle.

« C’était juste pour toi, ma Krasivaya, » déclara-t-il en se relevant pour

se positionner derrière elle. Il massa doucement ses épaules, pour tenter de la


détendre.

Elle se relaxa visiblement, gémissant un petit bruit de satisfaction.


Elle leva les yeux vers lui tandis qu’il se rasseyait et amenait

délicatement le verre de vin à ses lèvres.

Pompette, elle déclara, « Je parie que tu l’aimes à la dure, non ? »

Éberlué, il répondit, « Pardon ? »

« Le sexe, » souligna-t-elle. « Je parie que tu l’aimes à la dure. »

Il n’y avait aucun embarras dans ses mots, et elle eut soudain l’air de

s’embraser en continuant sur sa lancée.


Il s’éclaircit la gorge ; il ne s’était pas attendu à avoir une telle

conversation avec elle. Elle le regardait, attendant une réponse tout en battant

des cils, moqueuse.


« Alors, oui ou non ? » demanda-t-elle.

« Oui ou non quoi ? » demanda-t-il, se raclant la gorge une deuxième


fois.

« Est-ce que tu aimes le sexe brutal ? »


Elle se lécha les lèvres après avoir prononcé ces paroles.

« Je ne sais pas comment répondre à ça, » dit-il tandis qu’un sourire


malicieux se dessinait sur son visage.
« Et si tu répondais franchement ? » répliqua-t-elle, souriant de toutes ses

dents en lui lançant un clin d’œil.

« On devrait probablement changer de sujet. Ce n’est pas quelque chose


que la femme douce que j’ai rencontrée au restaurant dirait. Tu étais si timide

et si belle. »
Elle ravala son sourire ivre et dit, « Je ne sais pas ce qui m’a pris, mais

je n’arrive pas à me contrôler près de toi. »

« Coquine, Daisy, » songea-t-il. « J’aime bien cet aspect de toi. »

Elle se lécha à nouveau les lèvres, le taquinant avec ses lèvres charnues.

« Tu as envie de moi ? » demanda-t-elle doucement.

« Bien sûr que j’ai envie de toi. Tu es magnifique, » répliqua-t-il.

Elle se leva de sa chaise et commença à bouger, le taquinant doucement


avec ses gestes. Ses yeux suivirent le parcours de son corps, et elle l’utilisa à

son avantage.

Derrière lui, elle effleura le lobe de son oreille du doigt avant de se


mettre à déambuler lentement dans la pièce. Ses yeux étaient collés à elle tandis

qu’elle jouait avec un gobelet de la Grèce Antique hors de prix qu’il venait
d’acheter. Il se fichait qu’elle le fasse tomber, et ne pouvait que penser à elle

complètement nue tandis qu’il lui faisait l’amour avec passion.


« Tu fais probablement partie de la mafia, comme le mec qui a kidnappé

ma cousine, » taquina-t-elle. Il ne fut pas heureux de sa supposition, même si


elle avait raison. Il étouffa une quinte de toux et s’éclaircit la gorge.
« Tu ne devrais pas dire de telles choses, Daisy, » dit-il avec colère, mais

en continuant à la fixer du regard. « Tu as une bien piètre opinion de moi. »

C’était sa manière de s’en sortir sans rien nier. Ses mots l’avaient blessé,
mais il parvint à ne pas la laisser se jouer de lui. Elle était déjà éméchée et

audacieuse, et il décida que malgré ses questions dérangeantes, il l’aimait bien


comme ça.

Elle signala le loft de la main. « Alors, dis-moi comment tu peux te

permettre un endroit comme ça ? Je n’imaginais pas que les tatoueurs

pouvaient gagner assez que pour vivre dans ce quartier, » interrogea-t-elle,

s’arrêtant devant une de ses peintures.

« Tu as raison, » commenta-t-il en se rasseyant sur sa chaise. « Je sous-

loue l’appartement d’un ami qui a quitté le pays, » lui dit-il, omettant le fait que
le loft appartenait autrefois à Sergei, mais lui avait été donné comme

récompense pour sa promotion. Il faudrait un génie pour démêler toute les

sociétés écran et les faux noms associés au bâtiment. Lorsqu’il l’avait reçu, il
avait fait beaucoup d’efforts pour le séparer complètement de tout le reste. De

cette manière, s’il était pris, il conserverait une certaine fortune pour se
remettre, et un bâtiment d’appartements de plusieurs millions de dollars qui

avait une liste d’attente faramineuse était une source de revenus facile.
Repoussant sa chaise, il se leva, se retourna, et posa doucement les mains

sur ses épaules pour la stabiliser et regarder ses magnifiques yeux brillants.
« Tu es sûr que tu ne fais pas partie de la mafia… » Elle se tut, avant
d’être interrompue quand il pressa ses lèvres contre les siennes. Il les écarta, et

quand elle fit pareil, il laissa sa langue envahir sa bouche, comme il l’avait si

désespérément voulu dès l’instant où elle était entrée dans son loft.
C’était le genre de baiser qui lui donna envie de plus. Il savait qu’il ne

pouvait pas lui résister, et il ne parvenait pas à cesser de penser à sa peau


blanche pressée contre son corps musclé.

Elle le regarda avec les yeux vides et un sourire s’esquissa sur ses

lèvres. Il caressa son menton et effleura son visage de ses doigts. Ses doigts se

mêlèrent à ses cheveux, et il sut qu’il devait faire le premier pas. C’était

maintenant ou jamais, et il avait décidé que si elle le désirait, il lui ferait crier

son nom.

« J’ai envie de toi, Daisy. Ici et maintenant, » dit-il tandis qu’elle lui
lançait un regard envoûtant. Il attira son visage vers le sien pour l’embrasser.

« J’ai envie de toi aussi, Vladimir. Prends-moi avant que je ne perde mon

sang-froid, » supplia-t-elle.
D’un mouvement agile, il serra son corps contre le sien et savoura le

goût de ses lèvres sur les siennes. Il envahit encore une fois son adorable
bouche avec sa langue, l’entrelaçant avec la sienne.

Ses tétons durcirent tandis qu’il les effleurait des doigts, explorant
chaque centimètre d’elle.

« Partout où je pose les doigts, je t’embrasserai et je te lécherai jusqu’à


ce que tu ne puisses plus le supporter, » l’avertit-il, et elle réagit en gémissant.
Il tirailla ses tétons, érigés sous le tissu de sa robe.

« Je veux embrasser tes seins magnifiques et quand ça te fera mouiller,

alors je lécherai ta jolie chatte jusqu’à ce que tu jouisses, » lui dit-il quand elle
gémit à nouveau.

Elle le repoussa, se retourna et lui présenta son dos en remontant ses


cheveux. Le regardant par-dessus son épaule, elle patienta avant de demander.

« Tu veux bien m’aider à enlever ma robe ? »

Des mains chaudes agrippèrent sa tirette et la descendirent lentement, ses

doigts lui brûlant la peau en descendant. Il avait du mal à croire à quelle vitesse

cette jeune femme timide s’était transformée en tentatrice, et il voulait en tirer

pleinement parti. Il la regarda se débarrasser de sa robe et la laisser tomber au

sol.
Saisissant ses épaules, il la retourna et vit son pouls accélérer dans sa

gorge tandis qu’il la menait à reculons vers la table à manger. Il la souleva

facilement et la posa sur le bord de la table tandis que ses doigts retiraient
agilement son soutien-gorge tout en libérant ses seins bien fermes. Il les prit

presque révérencieusement dans ses mains et frotta ses pouces contre ses tétons
pour la faire gémir. Ses gémissements firent tourbillonner son esprit, passant

en revue tous les plaisirs qu’il voulait lui faire connaître.


Il s’interrompit en la sentant se figer sous ses mains capables.

« Quelque chose ne va pas ? »


« Non, c’est juste que je n’ai couché qu’avec un seul homme, » répliqua-
t-elle, tremblant tandis que ses doigts se déplaçaient sur ses tétons, les roulant

entre son pouce et son index. Ce mouvement la fit pointer, et il sentit sa

nervosité presque surpasser son enthousiasme.


« Je serai doux, Krasivaya, ne t’inquiète pas, » lui dit-il en massant sa

poitrine. « Je ne veux qu’une chose, c’est te donner du plaisir. Je veux te sentir,


te toucher, et lécher chaque centimètre de ton corps. » Son rougissement et son

acquiescement suffirent à l’encourager à déboutonner sa chemise. S’en

débarrassant, il résista l’envie de se pavaner devant elle en voyant son regard

admiratif.

Timidement, elle avança la main et traça les nombreux tatouages qui

recouvraient son torse. Elle sembla fascinée tandis que ses doigts suivaient les

lignes d’un tatouage tribal qui descendait plus bas que son pantalon. Il lui prit
les mains et les plaça sur sa ceinture, attendant de voir ce qu’elle ferait.

Levant de grands yeux vers lui, elle cligna des yeux avant de se lécher

les lèvres. Il résista l’envie de gémir quand ses doigts débouclèrent sa ceinture
avant de descendre la tirette de son pantalon. Redescendant son pantalon, il ôta

ses chaussures avant de s’en débarrasser complètement.


Il la regarda serrer les poings avant de les rouvrir. « Continue, »

murmura-t-il tandis qu’elle le regardait avec hésitation.


Avançant la main, elle la posa sur son érection, protégée par son slip, et

Vladimir sentit le sang quitter les parties moins importantes de son corps et
s’accumuler autour de sa main. Il avait peine à croire que quelque chose de si
doux puisse être si bon. Il grogna quand elle déplaça timidement sa main de

bas en haut, semblant surprise quand sa bite rebondit.

Ne sachant pas combien de temps il pourrait tenir face à sa douceur, il


écarta ses jambes et se positionna entre elles. Agrippant ses hanches, il l’attira

plus près du bord de la table et elle passa instinctivement les jambes autour de
lui. La sensation de son corps enfiévré si proche du sien le fit gémir et

fantasmer de la voir assise nue, se tortillant de plaisir tandis qu’il la tatouait.

Il glissa les doigts dans sa culotte et la trouva complètement mouillée.

« Tu es si prête pour moi, » murmura-t-il tandis qu’elle frottait les jambes

contre ses hanches.

Glissant une main sur sa chute de rein, il la repoussa gentiment contre la

table et sourit avec appréciation quand elle cambra le dos, remontant la


poitrine tandis qu’elle retombait lentement sur la table.

Incapable de résister, il se pencha en avant pour verrouiller les lèvres

autour d’un de ses tétons, et le sucer tandis que sa paume de main était pressée
contre sa motte, massant son clitoris alors que ses doigts pompaient lentement

entre ses lèvres trempées. Passant à son autre téton, il l’entendit gémir et
emmêler ses doigts dans ses cheveux pour presser sa tête contre elle.

Il la taquina sans relâche, passant ensuite à son ventre, ses doigts


alternant entre la pomper et chatouiller sa fente. C’était encore mieux que ses

fantasmes, tandis qu’elle se tortillait sous lui en se cambrant en réaction à ses


préliminaires.
Embrassant son estomac, il se redressa et libéra ses jambes d’autour de

sa taille. Il lui caressa les jambes tout en embrassant l’intérieur de ses cuisses et

les souleva.
« Regarde-moi, Krasivaya. Je veux voir la passion dans tes yeux quand

je te ferai crier mon nom. » Daisy tourna la tête et ouvrit les yeux pour le
regarder, un sourire tremblant sur le visage, qui se transforma rapidement en

passion tandis que ses doigts continuaient à explorer son corps.

Lorsqu’il frotta la main sur sa culotte en dentelle, il sourit en la voyant

aussi trempée. Saisissant un couteau sur la table, il coupa chaque côté de sa

culotte et l’amena à son visage pour inhaler son odeur. Daisy cria de surprise

en le regardant faire.

La déposant de côté, il saisit ses hanches et la mena plus près du bord. Il


voulait continuer à la taquiner, mais n’était pas sûr de pouvoir tenir plus

longtemps. Il voulait la posséder sur le champ.

Il saisit l’élastique de son slip et s’en débarrassa avant de le jeter de côté.


Enveloppant sa main autour de son érection, il la banda de haut en bas tandis

que du pré-foutre scintillait sur son gland.


Il leva les jambes de Daisy, complètement ramollies, et les posa sur ses

épaules. S’alignant devant son trou, il leva ses hanches et rua. Daisy mouillait
tellement qu’il glissa facilement en elle, s’ancrant complètement entre ses

lèvres accueillantes. Il grogna en sentant son côté bestial chercher à s’échapper


alors qu’il devait y aller doucement au début.
Exerçant tout le contrôle qu’il pouvait, il commença à lentement la

pénétrer, et Daisy réagit en gémissant comme un chaton. Son petit corps

balançait d’avant en arrière à chaque coup de rein, tandis qu’elle rejetait la tête
en arrière et serrait les poings en réponse aux sensations qu’elle éprouvait.

« Daisy, regarde-moi, » commanda-t-il à nouveau, et elle tourna un


regard vide vers lui. Ses pieds commencèrent à se recourber tandis que son

corps tremblait à l’accumulation du plaisir qui traversait son corps.

Ancrant les talons sur ses épaules, elle leva les hanches et commença à

s’ancrer à lui à chaque coup de rein.

« C’est ça, Krasivaya, montre-moi ce que tu veux, » chantonna-t-il tandis

que ses couilles se serraient douloureusement en réaction à cette stimulation.

En poussant un cri, Daisy se cambra et ses muscles se contractèrent


contre lui, rendant tout mouvement difficile. Vladimir lutta contre les

sensations de plaisir et continua à la pénétrer, mais les spasmes de ses muscles

prirent le dessus.
En rugissant, son propre orgasme le fracassa et il raccourcit ses coups

de rein, claquant son bassin contre elle une, deux, trois fois de plus avant de
l’attraper et de la remettre assise. La serrant contre lui, il captura ses lèvres,

plongeant dans sa bouche de manière aussi possessive qu’il l’avait fait avec
son corps.

Lorsqu’ils se calmèrent tous les deux, il la rassit sur la table et se retira


lentement, ravi qu’elle émette des sons de protestation tandis que son corps
s’affalait contre le sien.

« C’était… vraiment… incroyable, » parvint-elle enfin à dire, et il

gloussa. Lui frottant le dos, il passa ses doigts dans ses cheveux et embrassa
son front, montrant son accord.

« Je n’ai jamais ressenti quelque chose de pareil, » lui dit-elle.


« Je suis impatient de recommencer, » répondit-il avant de la sentir se

tortiller inconfortablement. « Quelque chose ne va pas ? » demanda-t-il.

« Je ne sais pas vraiment comment réagir. Je devrais m’en aller, ou

rester ? Excuse-moi. »

« Tu peux t’en aller ou rester, » commença-t-il. « Ce qui te mets le plus à

l’aise. »

Elle se souvint d’avoir dit à Abby qu’elle l’appellerait pour lui raconter
les détails, et elle voulait prendre une douche dans le confort de son appart.

Elle se releva, ramassa son soutien-gorge, sa culotte et sa robe et se rhabilla.

Alors qu’elle était sur le point d’enfiler sa culotte, elle se figea, se rendant
compte qu’elle était inutile.

« Je vois que tu t’en va ? » demanda-t-il en lui reprenant des mains la


dentelle détruite. Il voulait qu’elle reste, mais il ne voulait pas la forcer.

« Oui, je dois rentrer. J’ai beaucoup à faire demain matin, mais je dois te
dire à quel point j’ai savouré cette soirée. C’était… »

« Incroyable, » dirent-ils de concert, avant d’éclater de rire.


« Absolument. Alors pourquoi ai-je l’impression que c’est un adieu ? »
demanda-t-il.

« Ce n’est certainement pas un adieu, » répliqua-t-elle, se retournant pour

lui faire face.


« J’aimerais te revoir, Daisy Lockheart. Tu as réveillé quelque chose en

moi qui était oublié depuis longtemps. »


« C’est vrai ? » demanda-t-elle doucement.

Elle battit à nouveau des cils. Elle était déjà rhabillée quand il attrapa son

pantalon pour l’enfiler.

« Oui, c’est vrai, » répliqua-t-il en s’approchant d’elle pour prendre son

visage dans ses mains. L’embrassant légèrement, elle écarta les lèvres en

soupirant, lui permettant de plonger entre ses lèvres pour laisser leurs langues

danser ensemble. En soupirant, il rompit leur baiser et pressa son front contre
le sien. « Encore merci d’avoir accepté mon invitation. »

« A la prochaine, Vladimir Petrov. Merci pour cette soirée

merveilleuse, » lui dit-elle vivement.


« A la prochaine, ma douce Daisy, » répliqua-t-il en l’accompagnant

jusqu’à l’ascenseur.
Il regarda la porte se refermer et entendit les poulies de l’ascenseur qui

descendait jusqu’au rez-de-chaussée. « Daisy Lockheart, tu es une drogue dont


l’innocence va me brûler les ailes. »
Chapitre Six

Daisy s’emmitoufla dans son pull et alluma le chauffage de sa petite

voiture. En quittant le parking, elle se réprimanda de ne pas avoir eu le


courage de rester. Elle pensa à faire demi-tour. Elle donnerait n’importe quoi

pour se réveiller blottie dans ses bras.


Elle se mordilla la lèvre en souriant idiotement à ce qui s’était passé. Ça

avait dépassé tous ses fantasmes les plus fous, et ils n’avaient même pas quittés

la salle à manger. Incapable de se contenir, elle éclata de rire en se rappelant

ses orgasmes.

Et voilà à quoi ça ressemble de coucher avec quelqu’un d’expérimenté,

songea-t-elle en gloussant. Vlad Petrov avait clairement de l’expérience.

Durant tout le trajet de retour, elle pensa à lui et à son corps si sexy et si
musclé. Elle sentit un éclair d’embarras lui colorer le visage et les joues tandis

qu’elle se remémorait à quel point elle s’était sentie dévergondée quand il


l’avait touchée. Il lui avait fait ressentir des choses qu’Ethan ne lui avait jamais
fait ressentir, et elle en voulait plus.

Le bip d’un message interrompit ses pensées. Elle baissa les yeux vers
son téléphone et vit qu’Abby lui avait envoyé un message. Une fois arrêtée à un

feu rouge, elle cliqua sur le message pour pouvoir le lire.


« Tu es déjà rentrée ? » demandait Abby.
« Je suis en route, » répondit Daisy.
« Appelle-moi dès que tu rentres, » répliqua-t-elle ensuite.

Le feu passa du rouge au vert et Daisy écrivit « OK » avant de poser le

pied sur la pédale de l’accélérateur.


Elle alluma la musique et dansa au rythme tonitruant des haut-parleurs

d’usine.
Vlad l’avait comblée encore et encore, et elle se demanda si elle devait

censurer certains détails de sa soirée pour sa meilleure amie. Daisy gara sa

voiture devant son appart et rentra chez elle en se disant qu’elle raconterait à

Abby tout, dans tous les détails.

Une fois à l’intérieur, elle sortit son téléphone et pianota le numéro de sa

meilleure amie.

« Raconte-moi tout ! » lâcha Abby sans prendre la peine de dire bonjour.


Le visage de Daisy s’illumina d’excitation en sentant l’adrénaline la traverser.

« Ne sois pas radine. Je veux des détails ! »

Se débarrassant de ses chaussures, Daisy s’installa dans son sofa, les


pieds recroquevillés sous son corps. Tenant ses genoux, elle se mit à parler.

« J’ai porté la robe noire comme tu l’as suggéré, » commença-t-elle.


« Inutile de dire qu’il l’a appréciée. Il nous a cuisiné à manger ; un genre de

shish kebab russe. Ensuite, après avoir terminé le dîner, on a bu pas mal de
vin. »

« Tu t’es saoulée ? » taquina Abby.


« Non, pas saoulée, mais c’était assez pour encourager les choses, » dit
Daisy calmement.

« Quelles choses ? Je veux que tu me racontes tout, Daisy Lockheart ! »

plaisanta-t-elle.
« Ok, ok. Après le dîner, j’ai commencé à flirter avec lui, et soudain, je

me retrouve nue sur la table de la salle à manger, » se remémora Daisy, les


joues empourprées.

« Et puis qu’est-ce qui s’est passé ? »

« On s’est envoyés en l’air, et c’était incroyable. »

« Oh mon Dieu ! » couina Abby.

« C’était tellement bon. Je n’ai jamais ressenti ça avec un homme avant. »

« Et il est t’a fait grimper au rideau combien de fois ? »

« Trois, peut-être quatre fois ? Je ne sais pas. J’avais l’impression que


c’était un orgasme sans fin. »

« Génial ! Bien joué ! » encouragea Abby. « J’aime quand un homme sait

ce qu’il veut et n’a pas peur d’aller le chercher, » ajouta-t-elle. « Tu vas le


revoir ? »

« Je devrais ? » demanda Daisy, pour la forme. Elle savait déjà quelle


réponse elle voulait entendre, mais voulait être encouragée dans cette voie.

« Tu as passé du bon temps, non ? » interrogea Abby.


« Plus que bon. »

« Et tu voudrais remettre le couvert ? »


« Oh oui. Il est sexy et il connaît déjà mon corps. On pourrait sortir un
peu et voir où ça nous mène. Le sexe était vraiment délicieux, et il a le corps

d’un dieu. »

« Oh, tu ne veux vraiment pas le laisser passer. Tu es célibataire depuis


bien trop longtemps. Il est temps de se lâcher et de s’amuser un peu, » dit Abby

d’un ton neutre.


Daisy eut l’impression que son sourire allait fendre son visage. « Je

verrai ce que je peux faire. Mais maintenant, je veux me mettre au lit et

dormir, » finit-elle en bâillant tandis que l’adrénaline de la soirée quittait

rapidement son corps.

« D’accord, m’dame. On s’appelle bientôt. Tiens-moi au courant de ce

qui t’arrive. »

« Pas de problème ! »
Abby raccrocha et Daisy sentit que quelque chose de spécial pourrait

ressortir de son union avec Vlad. Il était entouré d’un voile de mystère, et

pourtant, elle se sentait en sécurité dans ses bras.


***

Quelques jours s’étaient écoulés quand le bruit de la sonnette interrompit


Daisy, qui préparait son petit-déjeuner.

« Une minute, » héla-t-elle.


Elle se rendit à la porte pour l’ouvrir, mais sans ôter la chaine. En

regardant par la fente, elle vit que Vlad se tenait de l’autre côté, vêtu de son
éternel pantalon de costume et d’une chemise boutonnée. Elle referma
rapidement la porte, se regarda dans le miroir, enleva la chaine et la rouvrit.

« Je t’ai amené des fleurs, ma douce Daisy, » dit-il en lui tendant un

bouquet de fleurs.
« Oh, c’est vraiment gentil. Merci, Vlad, » dit-elle en se creusant le

cerveau. « Je peux savoir comment tu as eu mon adresse ? » demanda-t-elle


avec curiosité.

« J’espère que tu n’es pas fâchée, mais mon chauffeur t’a suivie jusque

chez toi l’autre soir. Très franchement, je voulais juste être sûr que tu sois

rentrée en sécurité. »

« Oh ouais, j’ai eu l’impression d’être suivie. C’est étrange, mais assez

mignon, » dit-elle.

« Je m’excuse de ne pas avoir appelé, mais tu ne m’as pas laissé ton


numéro, » dit-il en levant un sourcil dans sa direction. Daisy se frappa le front

en signe de faux désespoir.

« Je n’y avait même pas pensé. C’est vrai, tu m’as donné ta carte et je t’ai
revu au studio. Je m’excuse, Vlad, mais pour ma défense, j’avais des choses

plus agréables à l’esprit, » avoua-t-elle en lui souriant.


« Ah oui ? Quelque chose que tu voudrais recommencer, j’espère ? »

interrogea Vlad en levant un sourcil. Daisy rougit en acceptant les fleurs. Se


retournant, elle se rendit dans sa cuisine et il la suivit à l’intérieur.

Elle plaça les fleurs dans un vase. « Et tu as fait tout ce chemin pour
m’offrir des fleurs ? » demanda-t-elle, pas sûre de pouvoir le croire.
« En fait, je voulais t’inviter à sortir avec moi. J’ai apprécié te préparer à

manger et te faire l’amour, mais je pensais qu’on pourrait faire quelque chose

de plus… américain ? »
Souriant, Daisy inclina la tête en le regardant. « Américain ? Tu veux

dire aller au restaurant et au cinéma ? »


« Si tu veux. Ou aller danser. Voir un concert. Le truc, c’est que

j’aimerais t’inviter à un vrai rendez-vous. Me ferais-tu l’honneur d’accepter

mon invitation ? »

Hochant la tête, Daisy se sentit tout à coup intimidée par sa requête

sérieuse. Se rendant compte qu’il attendait d’entendre sa voix, elle répondit.

« Avec grand plaisir. » Elle était excitée par l’idée.

« Vendredi soir, ça te convient ? »


« Absolument. »

« Excellent, attends-toi à être gâtée, » avertit-il mystérieusement.

Elle hocha la tête en signe de compréhension, et il planta un baiser sur


ses lèvres avant de sortir de chez elle.

Affolée, Daisy saisit son téléphone pour appeler Abby et lui raconter ce
qui venait de se passer. Elle avait besoin de conseils, immédiatement.

« Et il est juste apparu comme ça avec des fleurs ? » demanda Abby.


« Ouais, et il voulait m’inviter à un vrai rendez-vous vendredi soir. Il

m’a dit de m’attendre à être gâtée. »


« Je me demande où il va t’emmener, » songea Abby.
« Je n’en ai aucune idée, » répondit Daisy.

« Et bien, où que ce soit, j’ai la robe parfaite pour l’occasion. »

« C’est vrai ? »
« Oui, » commença Abby. « Elle est en satin rouge avec un décolleté

plongeant. Elle t’ira parfaitement. Avec cette robe, il viendra manger dans le
creux de ta main. »

« Est-ce qu’il n’est déjà pas en train de manger au creux de ma main,

voire même ailleurs ? » plaisanta Daisy.

« Oui, mais crois-moi, tu vas vouloir porter cette robe. Je te l’amène

mercredi. Promets de me faire confiance. »

« Je le promets, » répondit Daisy.

« Super. À mercredi. »
« A mercredi ! » lança Daisy à sa meilleure amie.
Chapitre Sept

Mercredi après-midi, Daisy reçut un message d’Abby lui signalant

qu’elle était en chemin.


« A tout de suite ! » lui envoya Daisy par message.

Vingt minutes plus tard, les deux femmes étaient dans le salon en train de
grignoter des chips et de discuter du rendez-vous avec Vlad.

« Tu penses qu’il va t’emmener dans un endroit chic ? » songea Abby

tout haut.

« Je suis sûre que ce sera spécial, peu importe où il m’emmène, »

répondit Daisy poliment.

« Je suis sûre que ce sera merveilleux. Allez, prend la robe et va

l’essayer. »
Abby lui tendit un grand sac découvrant des touches de rouge dans ses

parties transparentes. Daisy prit le sac et disparut dans sa chambre.


Lorsqu’elle émergea, Abby montra sa satisfaction en clappant des mains
et en la sifflant.

« Tu es splendide, Daisy. Je savais que cette robe t’irait comme un


gant ! »

Daisy tourbillonna avec sa robe et adora sa légèreté et la manière dont


elle épousait ses courbes.
« Alors je vais la porter. Je me sens tellement sexy, comme si tout
pouvait arriver, » dit Daisy avec admiration.

« Je suis certaine que ton nouveau petit-ami va l’adorer, » taquina Abby.

Après avoir papoté un peu et partagé un pot de crème glacée, Abby la


laissa, mais seulement après que Daisy lui ait promis de l’appeler pour lui

raconter les détails.


***

Vendredi soir arriva soudainement, et Daisy prit une douche et s’habilla

soigneusement pour son rendez-vous. Enfilant sa paire d’escarpins favorite,

elle tourbillonna devant le miroir. Abby avait raison, je suis magnifique, pensa-

t-elle en s’admirant. Regardant l’horloge, elle s’étudia une dernière fois avant

d’attraper sa pochette et de se diriger vers la voiture avec chauffeur qui

l’attendait. Elle sourit quand il lui ouvrit la porte avant de l’emmener vers sa
destination.

Vingt minutes s’écoulèrent avant que la voiture ne roule devant l’un des

nouveaux restaurants de Washington, Le Flair. Les réservations devaient être


prises des mois à l’avance et Daisy se demanda comment Vlad était parvenu à

réserver une table aussi rapidement. En sortant de la voiture, elle admira la


devanture du restaurant. Le thème Grec était impeccable et l’extérieur du

bâtiment lui rappelait le Parthénon. Elle sourit en voyant Vlad émerger du


restaurant, l’air fantastique dans son costume bleu marine qui lui allait à la

perfection. Posant un baiser sur sa joue, il plaça une main sur sa chute de reins
et l’escorta à l’intérieur du restaurant.
L’hôtesse les mena jusqu’à un box tranquille dans un coin et leur récita

les plats du jour avant de leur laisser les menus. Alors que Daisy regardait le

menu, elle fronça les sourcils.


Vlad lui sourit. « Tu es déjà venue ici ? » lui demanda-t-il, et elle secoua

la tête.
« C’est ma première fois. Et toi ? »

« Le proprio du restaurant est un ami, donc je suis venu à l’ouverture. Si

je peux faire une suggestion, c’est de commander le mezzé pour deux. C’est un

peu de tout. » Hochant la tête, Daisy reposa le menu et lui sourit.

« Pourquoi pas. »

Alors qu’ils attendaient leurs plats, ils se posèrent des questions sur leurs

vies respectives.
« D’où viens-tu en Russie ? » lui demanda-t-elle en sirotant son vin.

« Une petite ville dans la banlieue de Moscou, mais j’ai déménagé quand

j’étais gosse, » commença Vlad. En l’écoutant parler, Daisy fut choquée


d’apprendre qu’il avait été foutu à la porte de sa maison parce qu’il y avait trop

de bouches à nourrir et qu’il s’était retrouvé à la rue à un jeune âge.


« Et tu as appris à tatouer dans la rue ? » demanda-t-elle.

« Dah. Si Marco n’avait pas été là, je n’aurais pas survécu à mon premier
hiver. Mais il m’a appris tout ce que je devais savoir pour survivre, » dit-il

d’un ton neutre, la surprenant par son manque d’émotions.


« Et tu as atterri ici comment ? » Elle ne comprenait pas comment un
tatoueur russe s’était retrouva aux États-Unis.

« Je suis venu ici pour aider un ami et j’ai décidé de rester. Grâce à une

rentrée d’argent imprévue, j’ai pu ouvrir le studio, qui est très populaire parmi
les étudiants et les jeunes professionnels. »

Elle lui sourit. « J’imagine. J’ai reçu beaucoup de compliments sur le


mien, » dit-elle en lui montrant son poignet.

Le prenant entre ses mains, il fit mine d’inspecter le tatouage avant de le

masser en cercles avec son pouce. Daisy retint sa respiration au contact, qui fit

papillonner son cœur. À ce moment-là, le serveur arriva avec leur commande

et étala les plats devant eux.

Alors qu’il déposait les plats, Vlad les nomma. « Keftedes, un genre de

des boulettes de viandes à l’agneau. Des fallafels, des aubergines fourrées, du


souvlaki, qui est un peu comme les kebabs que je t’ai préparés. De la

moussaka, aussi à l’aubergine. De la féta poêlée, du tzatziki, une sauce à base

de yoghourt, et bien sûr, du pain pita fait maison. Lance-toi, » dit-il en la


regardant placer différents éléments sur son assiette.

En mordant un bout de keftedes, Daisy ferma les yeux en sentant les


épices lui picoter la bouche. Mâchant lentement, elle soupira longuement.

« Oh, c’est bon. » Elle ne se rendit pas compte de l’effet que son plaisir de
manger avait sur Vladimir, qui se déplaça inconfortablement sur la

banquette.
Ils mangèrent en silence, savourant le repas. Lorsque Daisy se rassit
pour faire une pause, Vladimir ouvrit la bouche. « Alors, dis-m’en plus sur

toi. Tu as dit que tu étais bibliothécaire ? »

« Oui, j’ai un master en bibliothéconomie et je travaille à l’université


comme bibliothécaire. »

« Ça paraît… ennuyeux, » avoua-t-il quand elle éclata de rire.


« Si tu n’aimes pas les livres ou la recherche, c’est le cas, mais on vient

de recevoir un don de cartons contenant de très vieux bouquins et c’est

vraiment gai de les trier et de cataloguer leur contenu. Certains des livres

ont plus de cinq cents ans, » lui dit-elle en parlant avec animation.

« Et c’est le boulot dont tu as toujours rêvé ? » interrogea-t-il en

sirotant son vin.

« En quelque sorte. Oui. Je veux dire, j’aimerais avoir des enfants un


jour et c’est un boulot qui me permettrait de prendre congé mais de

pouvoir retrouver un poste une fois que les enfants seraient plus âgés. »

« Donc tu ne veux pas faire comme ces autres mamans qui retournent
travailler immédiatement ? » demanda-t-il.

Haussant les épaules, elle lui dit, « J’aimerais rester à la maison avec
les enfants, mais si ce n’est pas possible, alors je reprendrai le travail. Tout

le monde ne peut pas se permettre de passer autant de temps sans


travailler. »

« Mais ton oncle travaille au Congrès, non ? »


« Oui, je sais, mais mon père pas, et même si mon oncle aime dépenser
son argent, mes parents m’ont élevé dans la frugalité. Je n’ai jamais

manqué de rien, mais ils se sont assurés que je savais comment prendre soin

de moi-même. »
« Ils vivent à Washington ? Je pense que j’aimerais les rencontrer, »

avoua-t-il.
Secouant la tête, elle répondit, « Non. Ma mère est décédée il y a dix

ans. Elle avait un cancer. Mon père… » Sa voix se fêla. Vlad tendit la main

pour attraper la sienne et lui donner du courage. « Ils étaient fous

amoureux. Je me rappelle qu’en grandissant ils dansaient toujours dans la

cuisine, ou ils se tenaient la main. Je ne pense pas les avoir jamais entendus

se disputer. Mon père avait l’habitude de dire qu’elle était son âme-sœur, et

quand elle est morte, je pense qu’une part de lui est morte aussi. L’été après
ma remise de diplôme d’université, il s’est effondré. Il est resté dans le coma

à l’hôpital pendant une semaine avant de mourir. »

« Oh, Daisy, je ne savais pas, ma Krasivaya. Excuse-moi d’avoir fait


remonter ces tristes souvenirs. »

Lui souriant, elle leva les yeux vers lui et lui serra la main. « Ça va,
vraiment. C’était leur histoire d’amour. J’ai toujours espéré qu’un jour, je

rencontrerais quelqu’un qui me ferait danser comme le faisaient mes


parents, » avoua-t-elle.

« Et tu l’as rencontrée ? » demanda-t-il.


« Rencontré quoi ? »
« La personne qui te donne envie de danser ? » demanda-t-il en lui

baisant la main.

Rougissant, Daisy eut soudain du mal à parler. C’était leur premier


véritable rendez-vous. C’était trop tôt pour éprouver de tels sentiments,

non ? Le serveur lui évita de répondre lorsqu’il arriva avec les desserts et
une autre bouteille de vin.
Chapitre Huit

Lorsqu’ils quittèrent le restaurant, Vladimir l’escorta jusqu’à la voiture

et l’aida avant de monter la rejoindre sur la banquette arrière. Elle s’assit et


ferma les yeux. Se rendant compte qu’elle avait bu un peu trop de vin, elle fut

soulagée de ne pas devoir conduire.


« Daisy ? » appela Vlad en la regardant curieusement. Ouvrant les yeux,

elle lui sourit.

« Pardon. Je me rends compte que j’ai un peu trop bu, » avoua-t-elle

avant de tendre la main pour serrer la sienne. Prenant sa main, il la mena à ses

lèvres et embrassa son tatouage.

Elle retint sa respiration avant de pousser un petit cri, et s’émerveilla que

quelque chose de si léger puisse l’allumer autant.


« Tu te sens bien ? Tu veux que je demande au chauffeur de te ramener

? » interrogea-t-il en la regardant avec inquiétude. En soupirant, elle se glissa


plus près de lui et se pencha contre lui.
« Non, je me sens très bien, et je ne suis pas encore prête à rentrer. »

Se penchant en avant, il donna ses instructions au chauffeur en russe


avant de se rasseoir et de passer un bras autour d’elle. « Qu’est-ce que tu lui as

dit ? » lui demanda-t-elle en levant les yeux vers lui.


« De faire un tour pour profiter des vues de la ville. »
Hochant la tête, elle se blottit sur son côté et regarda les lumières par la
vitre tandis qu’ils accéléraient sur la route. Vlad mêla ses doigts dans ses

cheveux et se mit à masser sa nuque, ce qui la fit soupirer de contentement.

« Qu’est-ce que tu as de plus, Vlad Petrov ? » murmura-t-elle.


« Qu’as-tu dit ? »

Haussant les épaules, elle se mit à rire. « Je ne sais pas. C’est juste que
quand je suis avec toi, les choses semblent couler de source. Tu me fais me

sentir… » Sa voix mourut tandis qu’elle se tournait pour le regarder.

« Quoi, Krasivaya ? » demanda-t-il en caressant son visage.

« Qu’est-ce que ça veut dire, Krassi… ? »

« Krasivaya veut dire beauté, ce que tu es. Tu es probablement la plus

belle femme que j’aie jamais rencontrée. »

Daisy ne put s’empêcher de rire. « Oh, allez. Je n’ai rien de spécial. Je


suis juste… moi, » finit-elle tandis qu’il plaçait un doigt sous son menton pour

lever son visage.

« Crois-moi, Daisy Lockheart. Tu es incroyable, » murmura-t-il contre


ses lèvres avant de l’embrasser légèrement.

Daisy gémit quand il l’embrassa. Sans plus d’encouragement, il la leva


facilement du siège et la posa sur ses genoux. Elle passa les bras autour de sa

nuque et se pencha vers lui.


Brisant le baiser, elle frotta sa joue contre la sienne. « Oh, Vlad, quand je

suis avec toi, je me sens vraiment belle. »


Il grogna et posa une main à l’arrière de son crâne. « J’aimerais que tu te
sentes toujours comme ça, » lui dit-il avant de l’embrasser à nouveau.

Alors que le chauffeur circulait dans Washington, Daisy se retourna pour

chevaucher Vlad, qui glissa les mains sous sa robe pour caresser ses jambes.
Tandis qu’ils s’embrassaient, ses mains remontèrent de plus en plus jusqu’à

serrer ses fesses et les pincer entre ses doigts. Elle gémit en poussant contre
ses mains, demandant plus. Écartant ses jambes, elle se retrouva à presser sa

motte contre son érection grandissante, et elle se mit à se frotter contre lui,

savourant les sensations.

Caressant ses bras, il glissa sa robe sur ses épaules, laissant les brides

reposer sur ses bras tout en abaissant les bonnets de son soutien-gorge,

exposant ses seins à son toucher. En gémissant, il les prit dans ses mains et les

leva, la forçant à se redresser tandis que sa bouche atterrissait sur un téton pour
le sucer avidement.

Daisy pouvait sentir son excitation grandir tandis que sa mouille

s’accumulait entre ses jambes. Elle tenta de se déplacer, mais son corps était
tendu et elle fut forcée de se pencher dans ses mains pour maintenir son

équilibre tandis qu’il continuait à alterner entre ses tétons, suçant et mordillant
tandis qu’elle gémissait en réponse.

Ses doigts retracèrent l’arrière de son crâne, et elle mêla ses doigts dans
ses cheveux blonds. Elle était pantelante quand il s’arrêta enfin.

Se penchant en avant, elle l’embrassa avant de se relever de ses genoux


et de s’installer sur le plancher à ses pieds. Tendant les mains de manière
résolue, elle déboucla sa ceinture avant de détacher le bouton de son pantalon

et de descendre sa tirette. Ses doigts délicats se glissèrent dans son slip et

saisirent sa bite, la libérant dans l’ombre de la voiture.


Soudain timide, elle voulut en faire plus, mais sans savoir que faire

ensuite.
Prenant sa main, il la ramena sur sa bite et la plaça sur sa hampe.

« Tiens-la ici puis bouge ta main de haut en bas comme ça, » lui conseilla-t-il,

tenant sa main par-dessus la sienne en montrant le mouvement.

Elle bougea la main de haut en bas sur son érection tandis qu’il gémissait

de manière appréciative. Elle fut surprise de le voir si humide tandis qu’elle

étalait le pré-foutre sur son gland, ce qui le fit frémir. Il devint de plus en plus

dur sous son toucher, et ferma les yeux en la laissant le masturber.


Elle le masturba de haut en bas, mais la curiosité prit le dessus et elle le

prit par surprise en plaçant sa bouche chaude sur son gland. Il ouvrit les yeux

suffisamment longtemps pour la regarder, mais ne prononça pas un mot. Daisy


fut surprise de voir à quel point il avait bon goût tandis qu’elle léchait son

gland comme si c’était une sucette géante.


Elle n’était pas sûre de faire les choses correctement jusqu’à ce qu’elle

l’entende gémir son nom. Posant une main légère sur sa tête, il la caressa en
souriant de ses préliminaires.

Vladimir préférait habituellement contrôler ses activités sexuelles, mais


il était évident à son hésitation qu’elle n’avait aucune expérience, ce qu’il
trouvait vraiment charmant. Il se résolut à la laisser explorer son corps. Il en

profita pour la regarder devenir plus audacieuse à chaque mouvement de sa

tête.
Elle frotta à nouveau son gland, mais lorsqu’elle descendit la main, elle

la suivit de sa bouche, avalant son gland lentement jusqu’à ce qu’elle prenne


autant de lui qu’elle le pouvait dans sa bouche. Elle fut surprise en le sentant

heurter le fond de sa gorge, ce qui lui donna un léger haut le cœur avant

qu’elle se retire.

Ses murmures d’encouragement suffirent à la faire continuer, et alors

qu’elle remettait le couvert, à chaque fois qu’elle descendait la bouche, elle

était capable de l’avaler encore plus profondément. Son nez effleura ses poils

pubiens et lorsqu’elle remonta, elle appliqua involontairement une pression


sur la face inférieure de son sexe, ce qui le fit sursauter de surprise en

gémissant.

Décidant qu’elle appréciait le pouvoir qu’elle avait sur lui, elle


commença à accélérer la cadence tandis qu’il levait les hanches vers elle. Son

corps se figea tandis que ses mouvements devinrent plus rapides et plus
erratiques. Elle savait à la manière que son corps avait de se raidir que son

orgasme était proche, et elle continua à bouger ses lèvres de haut en bas de sa
bite dure.

« Daisy, si tu ne retires pas tes jolies lèvres maintenant, je vais éjaculer


dans ta bouche, » l’avertit-il.
Ses mots ne suffirent pas à la décourager tandis qu’elle continuait à le

sucer. Il resserra son emprise sur sa tête et son corps se contracta. En grondant,

il jouit un liquide gluant et chaud qui jaillit à l’arrière de sa bouche et qu’elle


avala par réflexe.

Daisy fut surprise par la quantité de sa semence tandis qu’elle se forçait à


avaler tout ce qu’il lui donnait. Quand elle fut sûre qu’il se soit vidé en elle,

elle releva la tête et lécha son sexe de bas en haut au cas où elle aurait raté

quelques gouttes de son sperme avant d’embrasser son gland.

« Oh, Daisy, c’était si beau, » s’exclama-t-il quand elle se rassit à côté de

lui.

« Je ne sais pas ce qui m’a pris, je n’avais jamais fait ça avant, » avoua-t-

elle en se léchant les lèvres.


« Je suis ravi que tu aies choisi ce moment pour commencer, » dit-il,

plaisantant à moitié.

Elle gloussa avant de pousser un cri lorsqu’il l’attrapa et la remit sur ses
genoux. Ils gémirent de concert quand le chauffeur annonça qu’ils étaient

arrivés à son appartement. Lui souriant, il remit son soutien-gorge en place


avant de remonter les brides de sa robe.

Lorsque le chauffeur s’arrêta, Vlad sortit de la voiture et lui tendit la


main. Il l’aida à sortir de la voiture avant de la prendre dans ses bras. En

l’embrassant, il grogna en se goûtant sur sa langue.


Rompant le baiser, Daisy lui demanda en haletant s’il voulait monter
chez elle.

Secouant tristement la tête, il répliqua, « Il n’y a rien que j’aimerais plus,

mais pas ce soir. J’avais espéré que notre rendez-vous reste chaste, parce que
je voulais te montrer que je n’étais pas seulement intéressé par le sexe. »

Daisy éclata de rire et se pencha vers lui. « Je vois que j’ai foutu ton plan
en l’air, » commenta-t-elle tandis qu’il l’étreignait.

« Absolument, mais c’était tout de même merveilleux, » dit-il en la

voyant rougir.

Alors qu’elle se dirigeait vers la porte d’entrée, elle se retourna vers

Vlad qui était accoudé contre la voiture. « Oh, à propos, je l’ai trouvée, » lui

dit-elle.

Perplexe, il la regarda. « Trouvé quoi ? »


« La personne qui me donne envie de danser, » répliqua-t-elle en se

retournant pour rentrer dans son building.


Chapitre Neuf

Une semaine plus tard, Vlad était inquiet de la qualité des produits qui

sortaient de l’arrière-boutique du salon de tatouage. Il inspecta la marchandise,


et fronçant les sourcils, cria à son bras-droit en lui demandant pourquoi ils

continuaient à faire passer des produits qui risquaient d’être découverts. Les
affaires tournaient bien, et ce n’était pas le moment de tout foutre en l’air.

Balayant du bras la surface de la table, il envoya voler des cartons en

jurant en russe, faisant sursauter toutes les personnes présentes dans la pièce.

Aboyant ses ordres, tous se mirent au garde à vous tandis qu’il les sermonnait

sur la nécessité de ne pas déraper. La dernière chose qu’il désirait, c’était

d’alerter les autorités au sujet de ses activités.

Il passa la tête vers l’avant du magasin et n’entendit que le


bourdonnement des pistolets à encre en notant que toutes les stations étaient

remplies de clients venus se faire tatouer. Il revint à l’arrière-boutique,


satisfait, mais la réceptionniste attira rapidement son attention en passant la tête
par le rideau.

« Monsieur Petrov ? » demanda-t-elle avec hésitation en voyant sa tête.


« Oui, qu’est-ce qu’il y a ? »

« Une femme est ici pour vous voir. La même que l’autre fois. Dois-je
lui dire que vous êtes occupé ? » demanda-t-elle.
« Non, dis-lui que j’arrive tout de suite, » répliqua-t-il.
La réceptionniste disparut et informa Daisy des paroles de Vlad.

Lorsqu’il sortit de l’arrière-boutique, il la trouva debout, dos à lui. Elle

portait une robe d’été qui épousait les courbes de son corps, et il surveilla les
alentours pour s’assurer que personne d’autre ne la regardait. Satisfait de voir

que tous les autres étaient occupés, il s’éclaircit la gorge et sourit lorsqu’elle
se tourna vers lui.

« Daisy, ma Krasivaya, tu es là pour un autre tatouage ? »

« Non, je voulais juste te voir, » répondit-elle en se dirigeant vers lui.

Ses lèvres se courbèrent en un sourire, et il se remémora le moment où

elle l’avait sucé… quelle bouche ! Vlad ne voulait rien d’autre que de revivre

ce moment, mais le bourdonnement des tatoueurs le ramena au présent.

Il pressa ses lèvres contre les siennes et les sentiments lui revinrent à
l’esprit. Il avait envie d’elle, et son entrejambe réagit de concert.

« Je suis tellement content de te voir, » dit-il quand elle se blottit dans ses

bras. « Tu as rendu une journée difficile bien plus vivable. » La serrant dans
ses bras, il baisa le sommet de son crâne. « Mais comme tu peux le voir,

aujourd’hui est un jour très occupé. »


« Je suis désolée. J’aurais dû appeler avant, mais je ne voulais pas passer

une autre minute sans te voir. J’espère que ça ne te dérange pas, » dit-elle en se
mordillant la lèvre.

Tendant la main, il frotta un doigt contre sa lèvre. « Ça ne me dérange


jamais. Cependant… » commença-t-il avec regret.
« Ce n’est pas le bon moment ? » demanda-t-elle en souriant.

Il hocha la tête. « Oui. Mais j’aimerais me faire pardonner. Serais-tu

libre pour dîner demain soir ? »


« Oh oui, » dit-elle en souriant.

« Il y a quelque chose que tu veuilles faire en particulier, ma douce


Daisy ? » demanda-t-il.

« Surprends-moi, » taquina-t-elle tandis qu’il luttait contre l’envie de

l’entraîner dans son bureau et de la prendre sur sa table de travail. Il résolut

d’attendre le lendemain pour sentir sa peau douce contre la sienne.

« Je suis tellement fou de toi, » avoua-t-il en la raccompagnant vers la

porte.

« Et je suis folle de toi, » répliqua-t-elle en se léchant les lèvres. Il


grogna quand son corps réagit à ses actions innocentes.

« Daisy, tu n’imagines pas l’effet que tu as sur moi, » dit-il en la

retournant pour lui faire face. « Je sais qu’on vient seulement de se rencontrer,
mais je ne peux rien contre les sentiments que j’ai pour toi. » Il caressa son

menton de sa main rugueuse, remontant son menton avant de se pencher pour


effleurer ses lèvres contre les siennes. Il fut surpris quand elle écarta les lèvres,

et il dévora avidement sa bouche tandis qu’elle gémissait. Reculant avec regret,


elle lui sourit, et il remarqua à quel point elle avait rougi.

« A demain soir, » lui dit-elle en sortant par la porte. Se détournant, il


retourna à l’arrière-salle pour reprendre les choses là où il les avait laissées.
Chapitre Dix

Daisy retint l’envie de danser sur le trottoir. Elle avait peine à croire la

manière effrontée dont elle s’était rendue au studio. En fait, tout ce qui le
concernait lui donnait envie de prendre des risques et de sortir de sa zone de

confort. Depuis la mort de sa mère et puis celle de son père, elle s’était murée
dans son chagrin. Mais grâce à sa cousine, elle était parvenue à sortir de sa

carapace. Olivia l’avait aidée à sortir de cet horrible prison de sécurité

émotionnelle. Sa cousine lui manquait tellement, et elle aurait voulu lui parler.

Elle serait la première à lui dire si elle avait raison de sortir avec Vlad. Elle

sortit de sa rêverie quand une mer de gyrophares bleus et rouges illumina la

rue et encercla la boutique de tatouage.

« Restez hors du chemin ! » cria un officier à Daisy, et elle évita les


agents de police qui se mirent à entourer le bâtiment et à se précipiter à

l’intérieur du salon. Elle recula et heurta une voiture garée tandis que son cœur
menaçait de sortir de sa poitrine.
« Qu’est-ce qui se passe ? »

Un officier l’approcha et lui demanda, « Quel est votre nom, et êtes-vous


affiliée à un certain Vladimir Petrov ? »

« Daisy Lockheart, et je ne vois pas ce que vous voulez dire, » répliqua-


t-elle.
« Etes-vous affiliée avec les affaires de Vladimir Petrov ? » demanda-t-il
à nouveau.

« Les affaires ? Il a un salon de tatouage, » lui dit-elle.

« Madame, on va devoir vous poser quelques questions, » dit un autre


agent en s’approchant de Daisy. Les choses accélérèrent tandis qu’ils la

bombardaient de questions de tous côtés.


Elle répondit aux questions et fut éberluée de voir les employés du studio

de tatouage défiler devant elle.

« Qu’est-ce qui se passe ici ? » demanda-t-elle à la ronde.

« Nous ne pouvons rien révéler pour le moment, mais Mr. Petrov fait

actuellement l’objet d’une enquête, » répondit une policière.

Daisy resta sur place et regarda la réceptionniste sortir du bâtiment, puis

les hommes qu’elle avait déjà vus, et enfin, Vladimir lui-même.


Elle le regarda sortir avec ses menottes, la tête haute, cherchant une

réponse.

« Vlad ! » cria-t-elle en espérant qu’il lui parlerait ou qu’il regarderait au


moins dans sa direction, mais il l’ignora fermement.

L’agent le mena vers les voitures de patrouille et attendit qu’il monte à


l’arrière du van. Pendant tout ce temps, Daisy le héla par son nom, se

demandant pourquoi il ne lui faisait pas signe. Sa voix se tut quand l’agent
ferma la portière du van. S’enveloppant dans ses bras, elle regarda la voiture

se déplacer lentement dans le trafic, puis les phares disparaître au coin de la


rue.
« Voici ma carte de visite, Mademoiselle Lockheart, » dit un des officiers

en lui tendant sa carte.

« Merci, mais je ne comprends toujours pas ce qui se passe, » répondit-


elle en la regardant d’un regard vide.

« Merci de nous appeler si vous pensez à quoi que ce soit concernant Mr.
Petrov, mais comprenez que je ne peux pas révéler les détails d’une enquête en

cours. »

Elle ne ressentit aucun soulagement en montant dans sa voiture, et roula

jusqu’à chez elle en sentant monter un sentiment d’effroi. Lorsqu’elle rentra

chez elle, elle alluma la télévision et regarda d’un air ahuri les nouvelles du

jour.

Une femme déclara, « Dernières nouvelles. Le parrain de la mafia


Vladimir Petrov impliqué dans une saisie de plus d’un million de dollars de

drogues dans un studio de tatouage local. »

Elle retint son souffle et monta le son, écoutant la journaliste parler de


lui. Elle déglutit quand la femme se mit à décrire son passé. Il lui avait dit qu’il

avait grandi dans les rues de Moscou, sans domicile, mais à en juger par la
description de la femme, il avait plutôt l’air d’un gangster. Elle tenta

d’absorber toutes ces nouvelles informations tandis qu’une vidéo montrant des
ours en peluche et des piles d’héroïne et de liquide était diffusée.

Elle zappa de chaîne en chaîne sur la télécommande. Elle s’interrompit


en entendant un reportage expliquant comment Vlad avait pris la suite de
Sergei Markov, qui était actuellement en fuite. Elle eut du mal à respirer en

absorbant ces nouvelles. Elle repensa au temps qu’elle avait passé avec lui, et

comment elle lui avait demandé, ivre, s’il avait un rapport avec la mafia. Elle
pensa à sa cousine Olivia, et se sentit trahie.

Daisy supposa qu’il avait fait l’innocent pour pouvoir coucher avec elle,
et cette pensée la rendit furieuse. Tous les compliments qu’il lui avait payés

semblaient ne plus vouloir rien dire tandis que la moutarde lui montait au nez.

Soudain, son téléphone sonna. Un numéro qu’elle ne connaissait pas.

« Allo ? »

« Oui, je peux parler à Daisy Lockheart ? »

« Oui, je peux vous aider ? » demanda Daisy.

« Oui, Mademoiselle Lockheart, c’est Michelle Stantz de Channel Four


News. Je vous appelle au sujet de Vladimir Petrov. »

« Pardon, quoi ? » demanda-t-elle à la femme à l’autre bout du fil, se

demandant comment elle avait obtenu son numéro.


« Une source nous a informé que vous aviez connaissance des affaires

de Vladimir Petrov ? Êtes-vous proche de Mr. Petrov ? » insista la femme.


« Pas de commentaire, » dit-elle avant de raccrocher. Peu après, son

téléphone se remit à sonner, encore un numéro inconnu. C’était un autre


reporter l’appelant pour avoir des informations sur les affaires de Vlad.

Elle se sentit dégoûtée et utilisée, et jeta son téléphone sur le canapé en le


regardant vibrer d’un autre appel inconnu.
Lorsqu’elle tenta de quitter son appart, elle trouva des médias sur le

trottoir qui souhaitaient lui parler. Se retirant rapidement dans son bâtiment,

elle finit par appeler son amie Abby et lui demander d’apporter quelques
affaires, ayant décidé de se terrer chez elle jusqu’à ce que cet intérêt retombe.

Elle fut encore plus consternée lorsque son oncle Everett l’appela pour
lui crier sa colère pour ce qu’elle avait fait et comment ça affectait son poste

au Congrès. Elle parvint à retenir ses larmes jusqu’à ce que sa tante Sarah

prenne le relais et lui dise que tout se passerait bien. S’épanchant au téléphone,

elle lui dit à quel point elle se sentait trahie et désorientée. Sa tante continua à la

consoler et elle se calma petit à petit.

Après avoir raccroché, elle prit une longue douche chaude et enfila son

pantalon de pyjama en flanelle favori et un t-shirt. Rampant sous les


couvertures, épuisée, elle tomba de sommeil et se réveilla le lendemain matin

au bruit de coups frappés à la porte. Se demandant qui était parvenu à passer

outre la sécurité, elle se traîna jusqu’à la porte et regarda dans le judas. Son
estomac se noua lorsqu’elle vit Vladimir sur le pas de sa porte.

« Daisy, je sais que tu es là. S’il te plait, ouvre la porte, Krasivaya. »


Ouvrant la porte à toute volée, elle le dévisagea, les mains posées sur les

hanches. « Ne m’appelle pas comme ça ! »


Levant les mains en signe de reddition, il hocha la tête. « Ok. Je peux

entrer ? »
« Quelqu’un t’a vu ? »
Il secoua la tête. « Non, une fois que j’ai été libéré, les reporters sont

passés à autre chose. Ils ne devraient plus te déranger, » dit-il lentement.

« Dis ça à mon oncle. » En voyant son air perplexe, elle leva les yeux au
ciel avant de continuer. « Tu sais, le député qui pense que tout comportement

devrait être irréprochable et qu’il n’y a pas de place pour les erreurs ? Ouais,
celui qui m’a passé un savon parce que je sortais avec un russe. En y repensant,

il n’a pas tort. Oh Seigneur, je ne me réjouis pas qu’il découvre toute la vérité.

Je veux dire, non seulement sa fille unique a disparu avec le parrain de la

mafia russe, mais je choisis son remplaçant. » Daisy continua à tempêter tandis

que Vlad se tenait silencieusement sur le seuil de sa porte.

Elle rentra dans son appartement, mais se retourna pour le regarder

quand il ne la suivit pas. « Alors ? » demanda-t-elle.


« Alors quoi ? » répondit-il, semblant confus.

« Tu rentres ou je vais continuer à te parler pendant que tu restes dans le

couloir sans rien dire ? »


Après être entré, il ferma la porte derrière lui avant de se tourner pour

lui faire face. « Je n’étais pas conscient de devoir répondre quoi que ce soit
puisque tu n’as rien dit qui me concernait directement, » dit-il prudemment en

la suivant dans le salon.


« Alors laisse-moi te mettre sur la voie, » commença-t-elle. « Ça t’a bien

amusé de me mentir sur le fait que tu fais partie de la mafia, et encore plus, que
tu es à sa tête ? Allez, tu pensais que c’était drôle quand je t’ai posé la question
et que tu m’as répondu non ? Est-ce que tout était un jeu pour toi ? Hé, Markov

s’est dégotté une Lockheart, et si je faisais pareil ? Est-ce que c’est une

obligation pour ceux qui tiennent ce poste ? Parce qu’il ne reste pas tellement
de femmes de mon âge dans ma famille. Tu devrais t’aventurer un peu plus

loin, tu sais, même nom mais pas apparentées. »


Daisy inspira profondément, mais avant qu’elle ne puisse continuer, il fit

quelques enjambées vers elle, l’attrapa et la prit dans ses bras. Elle parvint à

glisser un bras entre eux et à le repousser avant de faire pleuvoir des coups de

poing contre son torse.

« Dis-moi, Vladimir ! C’était un jeu pour toi ? Me faire tomber

amoureuse de toi avant de m’humilier ? » Elle s’était jurée de ne pas pleurer,

mais plus elle parlait, plus elle avait du mal à tenir sa promesse.
Plaçant ses mains derrière son dos, Vladimir laissa Daisy le frapper

jusqu’à ce qu’elle n’ait plus de force et s’affale contre lui. Il posa une main

légère sur ses cheveux en l’entendant renifler.


« Je devrais te détester, » lui dit-elle, la voix étouffée par sa chemise.

« Et tu me hais ? » lui demanda-t-il d’une voix douce.


Secouant la tête, elle répliqua. « J’aimerais bien. »

« Mais ce n’est pas le cas ? » demanda-t-il à nouveau.


En soupirant, elle s’éloigna de lui et se rassit sur le canapé.

« Alors, qui es-tu, Vladimir Petrov ? Et dis-moi la vérité cette fois-ci. »


S’installant à l’autre bout du canapé, il se mit à parler. Elle fut choquée
de la quantité d’information qu’il partagea avec elle, et ne put se retenir

lorsqu’il parla de son premier meurtre à quatorze ans et ses années de service

en tant que tueur à gage. Elle voulait pleurer pour le jeune homme qui n’avait
jamais eu d’enfance et à qui on avait plutôt appris à tuer et à mutiler, tout ça au

nom de l’argent.
Lorsqu’il cessa de parler, ils restèrent assis en silence tandis qu’elle

songeait à tout ce qu’il lui avait dit.

« J’ai du mal à croire que tu aies fait toutes ces choses. Ce que tu as

décrit… cet homme… ce n’est pas toi. »

« C’était moi. Du moins, jusqu’à ce que je te rencontre, » répondit-il à

voix basse tandis qu’elle le regardait, tentant de décider s’il disait la vérité.

« Alors pourquoi n’as-tu pas arrêté ? » songea-t-elle.


« Ce n’est pas si facile. Il y a des obligations financières. Je vis peut-être

ici, mais je dépends de Moscou. »

« C’est des conneries, » lâcha-t-elle alors qu’il la regardait avec surprise.


« Si tu voulais arrêter tes activités, tu aurais pu trouver un moyen. Clairement,

c’est ce que Sergei a fait. »


La dévisageant, il finit par acquiescer. « Dah, tu as probablement raison.

Mais c’est la seule vie que je connaisse, et je l’appréciais. » En voyant Daisy


frissonner en entendant son commentaire, il continua. « Et puis, je t’ai

rencontré, et soudain, c’était comme si de la lumière brillait dans mon monde


de ténèbres et j’ai apprécié la vue à nouveau. Oui, je t’ai menti. Mais j’ai donné
ma parole à ta cousine que je ne révèlerais jamais leur histoire à personne. »

« Ma tante Sarah. Elle dit qu’Olivia lui laisse parfois des messages. Pour

lui dire qu’elle va bien. Qu’elle est heureuse. C’est vrai ? »


« Sur base de ce qu’elle a traversé pour être avec lui, oui, je le crois. Ta

cousine a été courageuse pendant longtemps. De son kidnapping à sa décision


d’aider Sergei à échapper à ton oncle. Leur amour est sans aucun doute une

véritable danse, » lui dit-il en observant les émotions jouer sur son visage.

Se remettant debout, Daisy arpenta le salon. « Il y a tellement de choses à

absorber. Mon monde entier est sans-dessus-dessous et tu es là, tout calme.

Pourquoi es-tu ici et pas en prison ? » demanda-t-elle, changeant de sujet.

« Liberté sous caution. »

Elle renifla. « Impossible. Pas si ce que disent les infos est vrai. »
« J’ai un excellent avocat et j’ai dû remettre mon passeport, » répondit-il

prudemment. « Dès ma sortie, je suis venu ici. Je voulais m’excuser. »

« Pour quoi ? » demanda-t-elle, ne souhaitant toujours pas libérer sa


colère.

« Pour tout. Pour t’avoir menti. Pour t’avoir caché la vérité. Pour ne pas
avoir répondu quand tu criais après moi quand je me suis fait arrêter. »

« Pourquoi n’as-tu pas répondu ? » demanda-t-elle en l’interrompant.


« J’avais espéré que si tu avais l’air d’un genre de… groupie entichée,

les reporters te laisseraient tranquille. Mais j’étais mortifié, » dit-il avec


lassitude.
« Et bien, ton plan a foiré, » dit-elle sèchement alors qu’il se retenait de

sourire.

L’air grave, il lui dit, « Oui, tu as raison. Ça n’a pas marché. Mais crois-
moi quand je dis que je ne voulais pas te blesser. Je ne te blesserais jamais

volontairement, Daisy. Je t’aime aussi, et je pense que c’est le cas depuis


l’instant où je t’ai rencontrée. »

Se figeant, Daisy tenta de comprendre pourquoi il lui disait qu’il l’aimait

aussi. Qu’est-ce qu’il voulait dire par aussi ? Et puis elle se rendit compte de ce

qu’elle avait dit et elle ferma les yeux en sentant son visage s’empourprer

d’embarras. Avait-elle vraiment lâché qu’elle était tombée amoureuse de lui ?

« Daisy ? » appela Vlad tandis qu’elle se tournait pour se concentrer sur

lui.
« Pardon. J’étais perdue dans mes pensées, » dit-elle.

« Oh, des pensées agréables ? »

« Je pensais à danser, » répondit-elle en soupirant.


La regardant d’un air confus, il dit. « Je ne comprends pas. »

Elle déglutit et retourna s’asseoir sur le canapé. Elle le dévisagea


pendant ce qui lui sembla des heures avant de secouer la tête pour s’éclaircir

l’esprit.
« Où est ma cousine ? Où est Olivia ? »

« Je ne sais pas, » déclara-t-il.


« Ça ne suffit pas. Tu dois savoir quelque chose. »
En soupirant, il dit, « Je ne sais pas. Je ne suis pas en contact avec Sergei.

Je ne suis même pas sûr qu’il soit en contact avec son frère. Lorsqu’ils sont

partis, tout ce que je savais de leur plan de vol est qu’ils se rendaient dans un
pays n’ayant aucun accord d’extradition avec les États-Unis. À partir de là, ils

ont disparu. »
Elle eut l’air abattu quand il lui dit, « Je suis vraiment désolé que tout

ceci se soit passé, Daisy. Je pense vraiment tout ce que je t’ai dit depuis notre

rencontre. Je savais que je voulais que tu m’appartiennes et quand tu es venue

te faire tatouer, je voulais que tu deviennes mienne. »

Elle nota la sincérité sur son visage et le laissa continuer.

« Je ne pouvais rien dire au sujet d’Olivia car elle m’a fait promettre de

ne rien dire, » lui dit-il.


Elle avait mal au cœur. Elle savait qu’il n’apportait rien de bon, mais elle

était en conflit. Son cerveau lui criait de lui montrer la porte, mais son cœur

pleurait pour l’homme dont elle était tombée amoureuse. Elle ne parvenait pas
à se forcer de le faire partir. Même dans son moment le plus noir, elle ne

pouvait se résoudre à l’abandonner. C’est à cet instant qu’elle se rendit compte


que ce qu’il avait dit à propos de sa cousine était peut-être vrai. Elle s’était

enfuie avec l’homme qu’elle aimait.


« Je suis désolé, » dit-il en se préparant à partir.

« Ne pars pas, » dit-elle doucement.


Il s’arrêta.
« Tu veux que je reste ? » demanda-t-il lentement.

« Je suis tombée amoureuse de toi et j’aimerais que ce ne soit pas le cas,

mais ça l’est. Les nouvelles sont effrayantes ; elles disent que tu es dans un
sacré pétrin. »

« Mon avocat est très doué, » dit-il. Se rapprochant d’elle, il s’agenouilla


devant elle tandis qu’elle le regardait. Il lui prit les mains et déposa un baiser

sur chacune. « Je t’aime, Daisy Lockheart. »

Lorsqu’elle ne résista pas, il s’approcha d’elle et pressa ses lèvres

familières contre les siennes, laissant sa langue envahir à nouveau sa bouche.

Son baiser était plus intime cette fois-ci, et elle en voulut plus.

Le poussant en arrière, elle se retrouva sur lui à même le sol, et il la

regarda avec surprise. Son téléphone sonna et elle le ramassa pour voir qui
l’appelait avant de le rejeter sur le canapé.

« Un autre reporter, » déclara-t-elle. « Où en étais-je ? » demanda-t-elle

en le regardant dans les yeux, toujours prudemment. « Ah oui, » murmura-t-


elle en penchant la tête pour se blottir dans sa nuque. « Ici. »

« Pas ici, » parvint enfin à dire Vlad tandis que Daisy relevait la tête pour
le regarder.

« Quoi ? Qu’est-ce qui ne va pas ici ? » demanda-t-elle, la respiration


rapide.

Tendant une main, il remit une mèche de cheveux derrière son oreille.
Avec un petit sourire, il dit, « Nous nous sommes dit que nous nous aimions. »
Lui lançant un regard perplexe, Daisy eut du mal à comprendre de quoi

il voulait parler. « Oui, et je le pense vraiment. Mais qu’est-ce que ça a à voir

avec maintenant ? »
Il éclata de rire. « Je suis vraiment heureux que tu le prennes comme ça,

mais te rends-tu compte qu’on n’a toujours pas fait l’amour dans un vrai lit ? »
demanda-t-il en continuant à sourire.

« Un… lit, » dit-elle lentement.

« Oui, Krasivaya. À part si tu veux m’avouer que tu dors dans un

cercueil ou pendue par les pieds, j’aimerais te faire l’amour correctement.

Dans un lit, » termina-t-il.

En riant, Daisy se remit rapidement sur ses pieds et lui tendit les mains.

« Pas de cercueil. Mais mon lit sera peut-être trop court pour toi, » avertit-elle
quand il lui prit les mains et se remit debout.

« Je serai trop occupé pour m’en préoccuper, mon amour. »

Marchant à reculons, Daisy lui tint la main en entrant dans sa chambre.


Lorsqu’elle ouvrit la porte, elle fut soulagée d’avoir nettoyé la veille. Avant

d’entrer, Vlad la prit dans ses bras et se rapprocha du lit à grandes enjambées,
où il la déposa, et la suivit rapidement.

Il glissa une main sous son t-shirt. « Ta peau est comme de la soie, » lui
dit-il quand elle gémit. Serrant un sein, il frotta son téton du pouce, gémissant

de concert quand il durcit. « Je dois les goûter, » murmura-t-il en remontant


son t-shirt et en verrouillant sa bouche sur son téton érigé.
Alors qu’il chuchotait en prodiguant son attention à sa poitrine, Daily

poussa un cri quand la chaleur commença à se réveiller et à s’animer dans les

profondeurs de son corps. Elle passa ses jambes autour de sa taille et le serra
contre elle.

Elle ajusta ses hanches et commença à se frotter contre son érection


grandissante, gémissant à la friction créée par son dessous de pyjama, qui la fit

se tortiller. Tiraillant sa chemise, elle parvint à le repousser, et il la regarda

avec surprise.

Elle se rassit et enleva son t-shirt par-dessus sa tête avant de le regarder

avec insistance. « Trop de vêtements, » dit-elle enfin, et il se releva rapidement

pour se déshabiller. Faisant pareil, elle admira l’homme tandis qu’il se

déshabillait complètement.
Il se tenait debout devant elle, et elle fut émerveillée par son corps, le

regardant de haut en bas en se léchant les lèvres. En rugissant, il sauta sur le lit

et elle poussa un cri de surprise. Éclatant de rire, il la pressa contre le matelas


et embrassa son visage.

« Je ne te blesserais jamais volontairement, Krasivaya, tu le sais, »


promit-il en continuant à l’embrasser. « Et maintenant, où en étais-je ? »

questionna-t-il en parcourant son corps. « Ah, oui. » S’installant entre ses


jambes, il embrassa ses seins. « Ici. »

Continuant là où il s’était arrêté, il suça un téton tandis que son pouce


caressait l’autre jusqu’à ce qu’il devienne enflé et douloureux. Daisy se laissa
aller et commença à se tortiller tandis que des vrilles de plaisir la

submergeaient.

Il commença à descendre vers son entre-jambe, embrassant sa motte


avant de glisser les mains sous ses cuisses et de lever ses jambes. Baissant la

tête, il traina lentement sa langue le long de sa fente jusqu’à son clitoris ; Daisy
gémit de plaisir.

Posant ses jambes sur ses épaules, il mordilla ses lèvres tandis qu’elle se

tortillait. « Mmm, j’aime quand tu te tortilles, » murmura-t-il avant de glisser

sa langue en cercles autour de son clitoris.

Elle poussa un cri en cambrant les hanches, demandant plus.

L’immobilisant contre le lit, il la maintint en place en allégeant son toucher.

Lorsqu’elle protesta en grondant, il gloussa. « Tu deviens assez insatiable. »


« Seulement pour toi, » haleta-t-elle en luttant pour remonter les hanches.

Se rabaissant de frustration, elle gémit, « Vlad… »

« Oui, Krasivaya ? » demanda-t-il en continuant à la taquiner.


« Je te veux en moi. Maintenant. »

Glissant facilement deux doigts dans sa chatte, il les pompa de l’intérieur


à l’extérieur en tordant la main. « Oh ? » demanda-t-il, continuant à la taquiner.

« Comme ça ? » Lorsqu’il tordit à nouveau la main, Daisy gémit en sentant son


corps commencer à trembler.

« C’est un début, mais je pensais à quelque chose de… plus grand, »


haleta-t-elle.
Retirant la main, il lécha ses doigts, et elle le regarda, les yeux débordant

de désir pour lui.

« Tes désirs sont mes ordres, Krasivaya, » lui dit-il. « Mais je t’avertis, je
ne suis plus d’humeur pour la… tendresse. » Daisy gémit en sentant son corps

réagir à cette promesse. Son rire bas lui fit savoir qu’il savait à quel point elle
était excitée, et il prit son érection dans sa main en se positionnant.

D’un coup de rein rapide, il s’enfouit profondément en elle et ils

gémirent tous deux de satisfaction. Tenant ses deux jambes contre une épaule,

il souleva ses hanches et commença à la pénétrer. Chaque mouvement vers

l’avant la faisait remonter tandis qu’il tenait fermement ses jambes. Luttant

contre son emprise, elle passa une jambe sur son autre épaule et planta ses

talons tandis qu’elle balançait les hanches en avant à chacun de ses coups de
rein. L’impact résultant lui fit voir des étoiles tandis qu’elle montait au

septième ciel, libérant son premier orgasme.

En poussant un cri, elle leva les hanches et gémit. « Plus fort. » Vlad
accéléra la cadence et commença à claquer son bassin contre elle, au bruit de la

chair contre la chair tandis qu’il bougeait de plus en plus vite.


Daisy commença à se débattre tandis que ses orgasmes se succédaient.

Saisissant ses bras, il repoussa ses jambes vers le bas et la mit dans une
position assise en face de lui.

« Utilise tes jambes, » ordonna-t-il. Il se tint fermement contre ses


hanches et continua à plonger en elle.
Saisissant ses épaules, elle se pencha en arrière et planta les talons dans

le matelas, claquant aussi fort qu’elle le pouvait contre son bassin, gémissant

son nom. Vlad commença à marmonner en russe tandis qu’il l’encourageait à


continuer. Soudain, il fit une pause. Agrippant ses hanches, il raccourcit ses

coups de reins tandis que son orgasme approchait. En poussant un cri, il jouit
alors que les muscles de Daisy se contractaient autour de lui, le vidant

complètement de sa semence.

Retombant sur le lit, elle le tira sur elle mais lui roula sur le côté et la

prit dans ses bras. Embrassant son torse, elle ne put s’empêcher de le taquiner.

« C’était vraiment incroyable, mais je suis sûre qu’on aurait pu faire pareil par

terre. »

« Mmm, oui, mais après on aurait dû bouger vers un endroit plus


confortable, » répliqua-t-il en embrassant son front.

S’étirant à côté d’elle, il s’appuya sur un bras pour la regarder. Prenant

sa joue dans une main, il embrassa l’arête de son nez, et elle sourit.
« Comment puis-je avoir autant de chance ? » murmura-t-il en continuant

à l’admirer.
Passant ses bras autour de sa nuque, Daisy cambra le dos vers lui. « Je

n’arrête pas de me poser la même question, » lui dit-elle. « Mais je suis


inquiète, Vlad. Il y a tellement de trucs qui se passent. De mauvais trucs. »

Lissant ses cheveux sur sa tête, il dit, « Je ne peux rien te promettre,


Daisy, à part ceci. Sache que je t’aime et que je ferai tout ce qui est en mon
pouvoir pour être à tes côtés. Mais pour l’instant, ce moment est à nous. Et puis

le suivant. Et le suivant. Bientôt, ils dureront une vie entière de souvenirs. »

« Oh, Vlad, je t’aime tellement. »

Epilogue
Daisy faisait les cents pas, attendant le retour de Vlad dans son

appartement. Ces derniers mois avaient été éprouvants pour elle, mais elle

devait avouer que Vlad avait raison quand il disait avoir un excellent avocat.

Elle ne savait pas comment il avait fait, mais il avait déterminé que la

procédure policière avait été fautive, et son dossier avait été refermé à cause

d’une faute technique.

Mis à part le fait que les drogues et le liquide avaient été confisqués et
avaient disparu on ne sait où, au moins, il avait pu garder le salon de tatouage

et son appartement, qui avait jusqu’alors été ignoré de la police locale. Pour

garder une marge de sécurité, ils avaient conservé son appart, le sous-louant
quand elle avait déménagé chez lui.

Son oncle avait été furieux quand il l’avait découvert et refusait toujours
de lui parler, mais sa tante l’avait vraiment soutenue et avait encouragé Daisy à

suivre son cœur, ce qu’elle avait fait. Ça se voyait dans son dernier tatouage de
cœurs qui dansaient le long de son bras.

Le bip de l’ascenseur retint son attention, et elle se précipita pour voir


Vladimir en sortir. Il avait l’air fatigué, mais il sourit en la voyant et écarta les
bras. La serrant fort contre lui, ils restèrent silencieux, savourant tous deux le

contact.

« C’est terminé ? » finit-elle par demander.


« Dah, oui. Je suis officiellement excusé et un nouveau chef a été élu. »

Daisy avait du mal à croire ce qu’il lui disait, et leva les yeux vers lui.
« Alors, plus de mafia ? »

Secouant la tête, il répliqua. « Plus de mafia. »

« J’ai peine à croire qu’ils te laissent aller comme ça, » avoua-t-elle en

se rendant dans le salon. « J’ai l’impression d’attendre que tombe la mauvaise

nouvelle. C’est vraiment fini ? »

« Jusqu’à ce que quelqu’un en décide autrement, » répondit-il avec

prudence. « Mais pour l’instant, il n’y aura pas de retombées de Moscou. Nous
sommes en sécurité. »

Vlad s’interrompit en regardant la table à manger, qui était dressée. La

regardant, il demanda, « Tu as cuisiné ? »


Elle hocha la tête. « J’avais envie de préparer un des plats que tu m’as

appris. Tu as faim ? »
« Je suis affamé. »

Elle sourit. « Assieds-toi. Je reviens de suite. »


Installé à table, Vlad se frottait les tempes quand Daisy revint en portant

un plateau presqu’aussi grand qu’elle. Se remettant debout, il la rejoignit pour


lui prendre le plateau des mains et le poser à table. Il tira sa chaise et attendit
qu’elle s’asseye avant de se rasseoir. En regardant toute la nourriture, il inspira

à fond.

« Tout ça a l’air délicieux, mais il ne fallait pas faire tant d’efforts. » Il


plaça une variété de mets sur son assiette avant de se rasseoir. Saisissant sa

fourchette, il prit un morceau de boulette et la trempa dans la sauce. « Oh, c’est


excellent. Mais ce n’est pas moi qui t’ai appris ça, » dit-il en mâchant.

En souriant, elle dit. « Et bien, j’ai été aidée par internet et par ton ami

chef au Flair. C’est sa sauce. »

« Et il a partagé sa recette avec toi ? Je suis surpris. Normalement, il

garde ses recettes secrètes, » répondit-il en goûtant les différents mets.

« Oh, il a résisté, mais quand je lui ai expliqué que c’était pour une

occasion très spéciale, il a été d’accord. C’est une occasion spéciale, non ? »
Soudain, Daisy s’inquiéta d’avoir sauté trop tôt du wagon, Vlad ne semblant

pas heureux que tout soit terminé.

« Si, si, Krasivaya. Mais ces derniers mois ont été épuisants, en attendant,
comme tu le dis, la mauvaise nouvelle. Trop de nuits d’insomnie. Mais j’ai une

surprise pour toi, » dit-il mystérieusement en prenant son sac pour en sortir sa
tablette.

Après l’avoir allumée, il tapa sur différents écrans tandis que Daisy
l’attendait. Après avoir parlé à quelqu’un en russe, il hocha la tête avant de lui

tendre la tablette.
« Voilà. Quelqu’un est impatient de te parler. »
Lui prenant la tablette des mains, elle la posa sur ses genoux et poussa un

cri en voyant sa cousine lui sourire sur la vidéo.

« Olivia ! Je n’arrive pas à y croire. Où étais-tu ? Où es-tu ? Tu es


heureuse ? Tu es en sécurité ? Oh, Liv, tu m’as manqué. Je n’arrive pas à croire

que tu m’aies abandonné. »


Sa cousine gloussa à la déferlante de questions et de commentaires. « Tu

m’as manqué aussi, et je suis désolée de ne pas t’avoir contactée. Mais notre

emplacement doit rester secret. Mon père est toujours furieux et veut faire

disparaître Sergei de manière permanente. »

« Mais pas ta mère. Elle dit qu’elle reçoit de tes nouvelles. »

« Oui. J’essaie de lui envoyer des messages, de lui dire que je vais

bien. »
Juste à ce moment-là, elle entendit un cri et Daisy put entendre une voix

masculine dans le fond, tandis qu’Olivia se retournait pour parler à Sergei. En

souriant, sa cousine sortit de l’écran pour réapparaître en tenant un bébé.


« Rose, je te présente ta cousine, Daisy. Daisy, voici ta cousine Rose. »

Daisy sentit immédiatement les larmes lui monter à l’œil en regardant le


bébé dans les bras de sa mère. « Tu l’as appelée comme ma mère ? Je ne sais

pas quoi dire. »


« C’était une femme extraordinaire, et je pense qu’elle aurait approuvé,

non ? » demanda Olivia.


Hochant la tête, Daisy s’essuya les yeux. « Oh oui. Est-ce que ça veut dire
qu’on peut se parler maintenant ? »

Olivia secoua la tête. « Non, en fait, on prend vraiment un risque. Mais

j’espère que je pourrais me rattraper quand vous viendrez nous rendre visite, »
dit Olivia en souriant et en déplaçant le bébé dans ses bras.

Clappant ses mains, Daisy sauta sur son siège. « Vraiment, bientôt ? »
« Dès que vous le pouvez. » Le bébé se mit à pleurer. « Désolée, Rose a

faim, mais je me réjouis de te voir. Je t’aime, cousine. »

« Je t’aime aussi, Liv. » Elle regarda sa cousine interrompre l’appel, et

reposa la tablette. Ses larmes coulaient librement en regardant Vlad, qui lui

sourit.

Sautant de sa chaise, elle atterrit sur ses genoux et il l’attrapa facilement

et la blottit contre lui. « Tu es contente ? » demanda-t-il en prenant son visage


et en le couvrant de baisers.

Elle agita les jambes d’excitation. « Oui, très contente. Quand est-ce

qu’on part ? »
« Vendredi, c’est trop tôt ? » demanda-t-il en riant.

« Ce n’est pas assez tôt ! Attends. Où est-ce qu’on va ? Qu’est-ce que je


dois apporter ? »

Vlad continua à glousser en la remettant sur ses pieds. « C’est un endroit


tropical, donc quelque chose pour la plage. Et si tu as besoin de quelque chose,

je suis sûr qu’il y aura des magasins sur place. »


« Oh mon Dieu, » répliqua-t-elle avant de lancer ses bras autour de lui et
de le serrer. « Oh, merci d’avoir fait ça pour moi. Tu n’as aucune idée à quel

point tu m’as rendu heureuse. Enfin, plus heureuse, » corrigea-t-elle.

« Je ferais tout pour toi, Krasivaya. »

FIN

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Mots russes utilisés dans cette histoire
Dah : Oui

Nyet : Non

Vashe zdorovie : un toast pour un groupe, signifiant ‘Santé’


Za vas : réponse typique à un toast de santé, ‘A toi’

Krasivaya : Beauté
Shashlyk : Type de shish kebab d’Asie Centrale souvent consommé en

Russie. Préparé traditionnellement avec de l’agneau, mais d’autres viandes

peuvent être utilisées. La viande est marinée avec du citron ou du vinaigre et

donne des saveurs acidulées qui se mêlent bien avec la viande et les épices.

Pastilla : spécialité sucrée servant à l’origine à préserver les pommes.

Préparé à partir de pommes aigres et de sucre ou de miel, puis rôti au four.

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