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Récits de changement

Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 1


Récits de changement

A propos du CORAF
Le CORAF est une association internationale à but non lucratif regroupant les systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA) de
23 pays, couvrant plus de 40% de la population africaine, ce qui en fait la plus grande organisation de recherche sous-régionale du
continent africain. Il a été créé en 1987, et a reçu pour mandat de coordonner et de faciliter les produits de recherche novateurs et de
pointe nécessaires pour libérer le potentiel agricole de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Pour plus d’informations sur le CORAF, visitez www.coraf.org.

© CORAF 2018

Le CORAF encourage l’utilisation équitable, sans autorisation, des articles publiés dans cette brochure à des fins de recherche agricole,
de développement et d’éducation ou pour des produits ou services non commerciaux. Une citation correcte est requise. Les dénomina-
tions employées et la présentation du matériel dans cette publication n’exprime, en aucune manière, l’opinion du CORAF concernant
le statut juridique d’un pays, d’un territoire, d’une ville, d’une zone, de ses autorités, ou concernant leurs frontières ou leurs limites.

For copies of this publication, please send an email to: CORAF Communication and Marketing Department
Email: infocom@coraf.org / secoraf@coraf.org

Equipe éditoriale : Contact


Editeur : 7, Avenue Bourguiba - B.P.48
David Akana Dakar - Sénégal - RP - CP 18523
Appui éditorial : Tél. + 221 33 869 96 18
Patrice Leumeni Email: secoraf@coraf.org
Lola Akomatsri Site web : www.coraf.org
Abdou Aziz Diédhiou
Infographiste :
Alassane Dia
Conseillers éditoriaux :
Dr. Abdou Tenkouano
Dr. Abdulai Jalloh
Dr. Nieyidouba Lamien

2 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

TABLE DES
MATIERES
04 Abréviations & acronymes 39 Ghana :
La pintade crée des emplois

06 Remerciements
43 Guinée :

07 Préface
Un pari réussi dans l’agriculture

13 Introduction
47 Mali :
Augmentation de la productivité du riz

14
Le SRI augmentate les revenus
Faits et Chiffres Des tomates en saison des pluies
maintenant possible

15 L’Intégration Regionale en Action


55 Niger :

18 Bénin :
Maradi offre de nouvelles opportunités

Le cajou augmente les rendements


agricoles 59 Nigeria :
5,2 millions d’alevins et l’histoire

21 Burkina Faso :
se poursuit

Le niébé soulage les femme


Nafaso, la clé de l’espoir 63 Sénégal :
Variétés améliorées

29 Côte d’Ivoire :
Augmentation des revenus et
La transformation a sauvé Aïssatou
Diallo, vivant avec un handicap
Une productrice de semences comblée
des opportunités d’emploi
Libéralisation du secteur de la boulangerie
72 Togo :

35
Un Kit d’étuvage de riz change la vie
Gambie : d’une veuve
Une agricultrice nourrit son village

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ABBREVIATIONS & ACRONYMES


AusAID Agence australienne pour le développement international

CORAF West and Central African Council for Agricultural Research

and Development

CEDEAO Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest

FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture

FIRCA Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricoles

IFPRI Institut international de recherche sur les politiques alimentaires

PI Plateforme d’innovation

MSc Master en Sciences

SNRA Système National de Recherche Agricole

CNS Centre National de Spécialisation

CRE Centre Régional d’Excellence

SONAGESS Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire

USAID Agence des Etats-Unis pour le Développement International

UPFN Union provinciale féminine namagbzanga

PPAAO Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest

4 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

” Auparavant, je ne pouvais pas produire plus de


100 pintades par année. Rien que durant cette
année-ci, nous avons eu plus 800 pintades grâce
aux connaissances acquises du PPAAO. Ceci
m’a aussi permis d’embaucher des jeunes pour


travailler avec moi
Adamu Mubarik,
Eleveur de pintades à Garu
Tempane au Ghana

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Récits de changement

REMERCIEMENTS
Cette publication rassemble les histoires réconfortantes et
revigorantes de petits exploitants agricoles qui ont adopté
des variétés améliorées, des technologies prometteuses et
des innovations proposées par le Programme de producti-
vité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO) pour améliorer
leurs vies. Elles peuvent ne pas être représentatives des 9
millions de bénéficiaires directs et des 49 millions de bé-
néficiaires indirects du PPAAO, mais leurs témoignages re-
flètent une tendance générale aux améliorations dans les
moyens d’existence des hommes et femmes qui travaillent
dur dans les champs des 13 pays participant au PPAAO.

Le CORAF exprime sa profonde gratitude à la Communauté


Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest [CEDEAO] pour
non seulement le leadership dont elle a fait preuve tout au
long de ce voyage, mais aussi pour avoir fait confiance au
CORAF comme son bras technique.

Le CORAF exprime sa gratitude à l’unité régionale de mise


en œuvre du projet pour avoir facilité une recherche agricole
collaborative, le transfert de technologies et d’innovations
entre les pays et le renforcement des capacités institution-
nelles et humaines des systèmes nationaux de recherche
agricole et, en particulier, celles des Centres nationaux de
spécialisation (CNS).

Sans les 13 unités nationales de mise en œuvre du projet,


l’adoption des technologies éprouvées et des innovations au
niveau des pays n’aurait pas été une réalité. Elles ont consi-
dérablement contribué à la croissance agricole des pays, à
la sécurité alimentaire et au renforcement de la résilience
des bénéficiaires du projet. Le CORAF apprécie cette col-
laboration. Les pays concernés sont : le Bénin, le Burkina
Faso, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Li-
beria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.

Nous ne devons pas oublier notre réseau de centaines de


chercheurs qui se sont approprié le programme, et qui
ont travaillé en partenariat pour générer des technologies
et partager des connaissances critiques qui ont permis de
rendre tout ceci possible.

A vous, les partenaires au développement qui avez financé


le PPAAO (la Banque mondiale, DANIDA, la JICA, la Coo-
pération espagnole, l’Organisation des Nations Unies pour
l’alimentation et l’agriculture, le CORAF adresse ses remer-
ciements pour votre soutien indéfectible.
Le plan stratégique à long terme du CORAF 2018-2027
reconnaît que sans un effort conscient pour réduire les Enfin, cette publication n’aurait pas été possible sans les
disparités entre les sexes en Afrique de l’Ouest et du
spécialistes en communication aussi bien au niveau des
Centre, l’objectif global de contribuer à la prospérité, à la
sécurité alimentaire et nutritionnelle ne serait pas atteint. pays qu’au niveau régional. Nous vous adressons, à tous,
nos particuliers remerciements.

6 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

PREFACE
J
e suis particulièrement ravi d’écrire la préface de
cette publication spéciale consacrée aux braves
personnes de l’Afrique de l’Ouest qui travaillent
dur pour non seulement améliorer leurs condi-
tions de vie, mais aussi produire les aliments néces-
saires pour nourrir la région.

Comme nous l’avons


constaté au cours de la
dernière décennie, l’adoption
d’une variété ou d’une
technologie améliorée peut A plusieurs égards, le PPAAO
générer d’incroyables a dépassé nos attentes.
bénéfices. En effet, comme le suggèrent
les rapports, le PPAAO a
Une variété de manioc à haut rendement produite à
apporté des contributions
Kumasi, au Ghana, a trouvé sa place à Thielle significatives aux systèmes
(Tivaouane), au Sénégal, et a amélioré les rendements
de trois manières. nationaux de recherche et
Une technologie de pain composite découverte à développement agricoles de
Dakar a été adoptée en Côte d’Ivoire. La conséquence à
long terme est qu’elle génère la ressource nécessaire
notre région.
pour stimuler le secteur de la boulangerie, accroître les
revenus et fournir un emploi durable aux jeunes Ceci ne signifie pas que notre mission principale de
chômeurs. développer l’économie agricole de notre région est
terminée. Le total des importations annuelles des
Pour nous, ceci est ce que nous avions espéré
importations d’aliments vers l’Afrique est estimé à
quand nous lancions le PPAAO, en 2008, en coopé-
plus de 35 milliards de dollars et devrait passer à 110
ration avec la Banque mondiale et d’autres amis
milliards de dollars américains d’ici 2025. Le taux
de la région. A ce moment-là, la forte hausse des
élevé de chômage des jeunes entraîne la plupart de nos
produits alimentaires de base nécessitait une
jeunes vers des directions inconnues. Une agriculture
réponse.
intelligente et de précision est une solution, de même
Nous avons mis en place le PPAAO pour non seulement que l’accélération de l’adoption massive des tech-
accroître la productivité, mais aussi encourager notre nologies créées par le PPAAO. Il s’agit des éléments
valeur très chère d’intégration régionale par le biais de essentiels du nouveau programme qui, nous l’espé-
l’agriculture. Guidés par notre conviction que la subsi- rons, fourniront le sursaut nécessaire pour finalement
diarité et la complémentarité génèrent une plus grande atteindre la transformation nécessaire.
efficacité et un plus grand impact, nous avons confié la En attendant, la CEDEAO a le plaisir de vous présen-
coordination régionale du projet au CORAF qui est notre ter les témoignages et les histoires personnelles des
partenaire technique de confiance dans le domaine personnes qui sont au centre de ce que nous faisons
de la recherche et du développement agricoles. chaque jour. Ces histoires sont non seulement inspi-
rantes, mais aussi profondément motivantes.
10 ans plus tard, tout le monde peut voir les résultats
du PPAAO. Au total, il comptabilise 9 millions de béné- Son Excellence Sekou SANGARE
ficiaires directs et 49 millions de bénéficiaires indirects. Commissaire en charge de l’agriculture, de
l’environnement et des ressources en eau
de la CEDEAO

Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 7


Récits de changement

LE MOT DU CHEF D’EQUIPE DE


PROJET DU PPAAO
Les plus fortes hausses ont été enregistrées dans le do-
maine de la production de riz (+ 98%) et du maïs (+ 130%).
Par ailleurs, le PPAAO a contribué à la création de plus
de 177 technologies et innovations agricoles qui ont en-
traîné des augmentations des rendements de l’ordre de
30% pour les céréales sèches. A titre d’illustration en
2016, plus de 143 900 tonnes de semences certifiées amé-
liorées de céréales ont été produites avec le soutien du
PPAAO. Un nouveau rapport de l’Institut international de
recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) montre
que les dépenses de recherche agricole en Afrique de
l’Ouest ont augmenté de plus de 50% entre la fin des an-
nées 1990 et 2014.
Cependant, la croissance de la population et la demande
croissante de nourriture exercent une pression consi-
dérable sur les systèmes alimentaires régionaux qui
ont besoin d’un changement structurel de l’agricultu-
re ouest-africaine. Par conséquent, en s’appuyant sur

E
la dynamique et les réalisations du PPAAO, un nouveau
n 2006, la productivité agricole était en baisse en programme appelé Programme de transformation de
Afrique. Les rendements céréaliers, par exemple, l’agriculture en Afrique de l’Ouest (WAATP) est en cours
étaient en moyenne de 1 120 kg / ha, comparés d’élaboration. Ce programme vise à améliorer durable-
à la moyenne mondiale de 2 067 kg / ha. À ce ment le système agro-alimentaire en Afrique de l’Ouest et
rythme, les produits agricoles de la région ne pouvaient du Centre.
pas concurrencer favorablement ceux du reste du monde
sur le marché mondial. Dans l’ensemble, le commerce
intra régional en Afrique était très peu développé. Alors Hormis tout cela, les
que les importations de produits alimentaires étaient en
constante hausse, les dépenses gouvernementales et pri-
nombreuses belles
vées pour la production de technologies agricoles et la dif-
fusion étaient en revanche en nette baisse. Les liens entre
histoires de réussite des
les systèmes de recherche, les services de vulgarisa- hommes et des femmes
tion, les agriculteurs et les entreprises agroalimentaires
étaient faibles pour générer les technologies requises. qui travaillent dur dans
Dans de nombreux cas, les agriculteurs n’ont jamais été
au courant de la création d’une nouvelle technologie ou
les champs en Afrique de
appris une innovation.
Le Programme de productivité agricole en Afrique de
l’Ouest ont été l’expérience
l’Ouest (PPAAO) a été conçu pour répondre à certains de la plus gratifiante pour
ces défis. Le programme a adopté une approche régionale
pour éviter la duplication des efforts, utiliser de façon ef- nous tous.
ficiente les maigres ressources humaines et financières
disponibles et créer des économies d’échelle en vue de Ils sont vraiment des histoires vivifiantes de change-
générer des retombées régionales positives. ment. Des histoires qui nous inspirent tous et nous
Aujourd’hui, l’Afrique de l’Ouest a fait des progrès consi- poussent résolument à continuer.
dérables pour inverser ces tendances négatives. La pro-
duction céréalière, par exemple, a été augmentée de 60 % Dr. Abdoulaye TOURE
entre 2000 et 2012. Groupe de la Banque mondiale

8 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

DÉCLARATION DU DIRECTEUR DE
MISSION DE L’USAID EN AO
« Un échec peut devenir une
rampe de départ vers le succès
comme le Programme semencier
pour l’Afrique de l’Ouest (PSAO)
qui a formé, soutenu et permis
les populations ouest africaines
de résoudre leurs problèmes avec
des solutions locales.
Le Bureau de l’USAID Afrique de
l’Ouest vise à aider les popula- Après cinq années de mise en œuvre du PSAO, une éva-
luation à mi-parcours a établi que ses principaux ob-
tions de la région à obtenir des jectifs avaient été atteints. Non seulement avons-nous
résultats qui profitent aux masses vu beaucoup plus de NAFASO dans la région, mais une
Alliance pour la coordination de l’industrie semencière
aujourd’hui et dans le futur ». en Afrique de l’Ouest a également été établie. Un cadre
harmonisé de réglementation des semences a été mis
en place dans 13 pays, débloquer le commerce trans-

A
frontalier et la disponibilité de semences de qualité aux
bdoulaye Sawadogo est le PDG de Neema Agri- agriculteurs.
cole du Faso, communément appelé NAFASO.
Bien qu’il y ait maintenant des liens plus forts entre
Pendant plus de 13 ans, il a travaillé comme
les institutions de recherche, les producteurs de se-
ouvrier pour une entreprise de pneus dans son
mences, les certificateurs et les agriculteurs à travers
pays natal, le Burkina Faso. Quand il a été déflaté, il a
la chaîne de valeur des semences en Afrique de l’Ouest,
obtenu une indemnité de 300 000 FCFA (600 USD). Il a
beaucoup de travail reste à faire. L’Afrique de l’Ouest est
investi cet argent dans l’agriculture. Malgré des résul-
toujours confrontée à des défis dans la production, la
tats encourageants au départ, il a connu échec après
distribution et l’utilisation généralisée des intrants agri-
échec. Mais, grâce à sa détermination et l’adoption des
coles de base, y compris les semences certifiées, les
meilleures pratiques et au PSAO, son chiffre d’affaires a
engrais et les pesticides. Des améliorations durables
commencé à augmenter considérablement.
dans ce secteur nécessitent la fourniture combinée
Aujourd’hui NAFASO compte environ 50 employés per- d’intrants vitaux tels que les semences, les engrais,
manents et de près de 1500 travailleurs saisonniers. Le les pesticides et d’autres bonnes pratiques. C’est pour-
PSAO a permis à NAFASO d’étendre ses opérations du quoi nous sommes ravis de renouveler notre partena-
Burkina Faso au Sénégal, au Nigéria, en Guinée et bien riat avec le CORAF et d’autres partenaires de la région
d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. L’entreprise compte grâce à un nouveau programme visant non seulement
plus de 50 points de vente, près de 450 détaillants. NA- à fournir des semences mais aussi à développer des
FASO produit 5500 tonnes de semences certifiées par technologies utiles et à soutenir le développement des
an avec un chiffre d’affaires de 2.5 milliards de FCFA (5 marchés et des échanges régionaux.
millions USD). Les semences de NAFASO aident à amé-
Les belles histoires de réussite du CORAF sont une re-
liorer les rendements et les revenus des petits agricul-
connaissance des différentes expériences qui ont chan-
teurs d’Afrique de l’Ouest. Lors de la mise en place du
gé la vie de ceux qui se sont battus non seulement pour
PSAO en 2012, notre objectif était d’ouvrir les frontières
une production de semences de qualité, mais aussi
pour la libre circulation des semences de qualité de pré
pour ceux qui ont contribué de manière modeste, mais
base, de base et les semences certifiées entre les pro-
significative, à fournir des intrants agricoles de qualité
ducteurs et les utilisateurs finaux. Nous avons compris
aux petits producteurs.
que sans un secteur privé dynamique comme NAFASO,
nous aurions du mal à libérer le potentiel de l’industrie M. Alexandre DEPREZ
semencière et l’économie agricoles de la région. Directeur de mission de l’USAID en AO

Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 9


Récits de changement

MESSAGE DU DE

E
n 2013, Kouamé Akissi âgée de cinquante-neuf
ans qui est devenue une entrepreneuse agricole
et une transformatrice de manioc reconnue ba-
sée à Toumodi, dans le centre de la Côte d’Ivoire,
cherchait à développer son entreprise. Avec l’aide du
PPAAO-Côte d’Ivoire, Akissi est allée au Centre de re-
cherche sur les racines et tubercules au Ghana. Là-bas,
elle a acquis non seulement de nouvelles connaissances
sur les variétés améliorées de manioc, mais aussi sur
les techniques pour cultiver le manioc à l’échelle. Inutile
de dire qu’Akissi fait maintenant partie des producteurs
et transformateurs de manioc les plus connus de la Côte Il s’agit du Centre sur les céréales sèches, au Sénégal, et
d’Ivoire et de l’Afrique de l’Ouest. du Centre sur les racines et tubercules basés au Ghana.
L’objectif principal du PPAAO était de rendre l’agricul- En augmentant les rendements des principales cultures
ture plus productive et plus durable. Cependant, l’ap- de 30%, pour les céréales sèches, et 150% pour le riz,
proche régionale pour résoudre les défis communs et la les fruits et les tubercules, le programme a eu un impact
diffusion de solutions à travers les frontières, à l’image considérable sur la sécurité alimentaire et l’apport ca-
de l’exemple ci-dessus, constituent, peut-être, les rai- lorique. La consommation calorique est passée de 2777
sons pour lesquelles ce programme se distingue mon- calories à 2964 calories et la « période de famine » a été
dialement. réduite de 28% à 55% en fonction du produit. Le PPAAO a
aussi augmenté de 34% la situation économique des agri-
Durant 10 ans de travail avec les multiples acteurs culteurs et a transformé les communautés.
de l’Afrique de l’Ouest, le CORAF a utilisé ses atouts
uniques (réseaux, bases-centres, plateformes d’innova-
tion, etc.) pour générer et diffuser de très importants et
S’appuyer sur le modèle du PSAO
bons résultats de recherche publique qui ont contribué Il ne fait aucun doute que le Programme semencier pour
au développement de l’intégration régionale, et ont com- l’Afrique de l’Ouest (PSAO) a considérablement contribué
blé les écarts alimentaires et de revenus. à l’amélioration de l’industrie semencière dans la région.
En conviant les principaux acteurs d’Afrique de l’Ouest à
travailler ensemble pour rendre les semences de qualité
Les résultats ont été accessibles aux agriculteurs et en aidant les pays à adop-
ter une législation harmonisée et favorisant les échanges
extrêmement encoura- transfrontaliers, nous avons franchi le premier obstacle
crucial dans ce domaine.
geants. Le PPAAO a Nous devons maintenant nous concentrer sur le parachè-
atteint près de 9 millions vement du travail. Cela nécessite une approche intégrée
dans l’application effective des leçons tirées de la mise en
de personnes directement œuvre du PSAO. Cela inclut le renforcement de la mise
en œuvre de la réglementation des semences au niveau
et environ 49 millions des pays, l’extension de l’assurance qualité par l’utilisa-
tion de modèles alternatifs de contrôle de la qualité et la
indirectement. minimisation des obstacles aux mouvements transfronta-
liers de semences. Le modèle de gestion PSAO doit être
étendu aux activités relatives aux intrants agricoles dans
Plus de deux cents technologies ont été produites et adop- la région, tout en facilitant l’accès au crédit à ceux qui
tées par environ 4,5 millions de producteurs et de trans- cherchent à investir dans le secteur.
formateurs sur environ 4,8 millions d’hectares.
Aussi encourageants que soient ces chiffres, les his-
Le PPAAO a financé des études en master et en doctorat toires de tous les domaines et de toutes les commu-
pour 1021 jeunes. Ceci représente 72% d’hommes et 28% nautés sont de plus en plus audibles. C’est la raison
de femmes. Ces jeunes chercheurs devraient remplacer d’être de cette publication. Une célébration des per-
la plupart des agriculteurs qui partent en retraite. sonnes courageuses qui ont acheté nos recherches,
Les neuf centres nationaux de spécialisation des pays innovations, technologies et idées, parfois à leur
participant au programme ont bénéficié de la rénovation risque, mais finalement récompensées à juste titre.
de leurs infrastructures et de nouveaux laboratoires de
recherche ont été construits. Deux des centres ont été Dr. Abdou TENKOUANO
transformés en centres régionaux de spécialisation. Directeur exécutif du CORAF

10 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

” En 2014, j’ai généré un bénéfice net de 665000 FCFA (1350


dollars) en vendant 5400 kg de niébé à la Compagnie
nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire au


Burkina Faso
Gansore Binta, une femme âgée de 52 ans et
productrice de niébé dans la province de Bam,
au Burkina Faso.
Elle fait partie des utilisateurs de la variété
améliorée de niébé introduite par le PPAAO.

Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 11


Récits de changement

Le CORAF a identifié et fournit à certains jeunes des


connaissances nécessaires pour démarrer leurs activités dans
l’agro-industrie. C’est à travers le projet NEYAT financé par la
Banque Islamique de Développement. Avec le Programme de
transformation de l’agriculture en Afrique de l’Ouest, beaucoup
plus de jeunes sont ciblés.

12 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

INTRODUCTION
INTEGRATION REGIONALE
POUR COMBLER LES
ECARTS ALIMENTAIRES
ET DE REVENUS
Le PPAAO a été conçu pour rendre
l’agriculture plus productive, plus
durable et plus profitable pour les petits
exploitants agricoles, pour améliorer les
conditions de vie des clients par la fourniture
de produits agricoles à des prix compétitifs,
pour construire une masse critique de
chercheurs pour des programmes de
recherche pertinents, efficaces et collaboratifs
et, finalement, pour s’assurer que les
technologies générées au niveau national sont
disponibles au niveau régional.

Pendant ce temps, le PSAO a été conçu pour


aider les petits agriculteurs à accéder aux
semences de meilleure qualité qui améliorent
les rendements et résistent aux ravageurs et
plus adaptées à la sécheresse.
Il a également été mis en place pour
encourager le commerce intra régional de
semences en harmonisant les normes et les
politiques régionales en la matière.

Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 13


Récits de changement

FAITS ET CHIFFRES
BENEFICIARIES

9 MILLION
• Bénéficiaires directs

49 MILLION
• Bénéficiaires indirects

TECHNOLOGIES GENEREES ET ADOPTEES

200
• Technologies

1021 JEUNES CHERCHEURS


• Ont bénéficié de bourses pour des diplômes de master et de doctorat
• 72% d’hommes et 28% de femmes

AUGMENTATION MOYENNE DES RENDEMENTS


• 30% pour les céréales sèches
• 150% pour le riz, les fruits et les tubercules

AUGMENTATION MOYENNE DES REVENUS

34%
• 4,5% de producteurs environ
• 4,8 millions d’hectares

REDUCTION DE LA PERIODE DE FAMINE

28 to 55%
• La consommation calorique a augmenté
de 2777 à 2964 calories

TERRES CULTIVEES
• 4,5% de producteurs sur environ 4,8 millions d’hectares

14 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

L’INTEGRATION REGIONALE EN
ACTION
Mise en commun de la
recherche
Le PPAAO a stratégiquement créé 9
centres nationaux de spécialisation
(CNS). Ces centres dirigent la recherche
sur une filière spécifique d’intérêt régio-
nal et devraient évoluer en centres régio-
naux de spécialisation (CRS) d’ici 5 à 10
ans. Les visites d’échange transfronta-
lières ont facilité le partage et l’adoption
de technologies et d’innovations créées
Répartition des centres nationaux de spécialisation CEDEAO /
par ces centres. CORAF. Ils sont neuf au total.

La régionalité, une réalité


Chaque pays travaillait auparavant
dans les limites de son territoire avec
des interactions transfrontalières
limitées. Mais, avec l’adoption d’un
cadre de résultats commun, les visites
d’échange et d’autres mécanismes et
outils, la régionalité du PPAAO est deve-
nue une réalité.

L’approche régionale du CORAF signifie qu’il y a une libre circulation


des biens agricoles et des semences essentiels (Initiative Ebola).

Technologies sans
frontières
Le PPAAO a facilité les échanges trans-
frontaliers et l’adoption des technologies.
Prenons, par exemple, le cas du semoir de
riz, de la technologie du pain composite,
de la variété de manioc à haut rendement
qui avaient vu le jour au Mali, au Sénégal
et au Mali respectivement. Actuellement,
ces technologies se retrouvent à travers
toute l’Afrique de l’Ouest.
Camion transportant les semences dans le cadre de l’Initiative Ebola

Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 15


Introduction
Récits de changement

L’approche de chaîne
de valeur
Les plateformes d’innovation [PI] ont
mobilisé les acteurs de chaînes de valeur
spécifiques d’une manière qui n’était pas
possible auparavant. Les acteurs jouent,
chacun, des rôles différents, mais com-
plémentaires, dans le développement, la
diffusion et l’adoption des technologies.
Des centaines de PI ont été établies et
sont maintenant en train d’appuyer le
partage d’informations et l’adoption des
technologies produites par les CNS Créées en 2008, les plateformes d’innovation sont des vecteurs
déterminants des interventions du CORAF sur les technologies, les
meilleures pratiques, les nouvelles techniques et les opportunités
dans des chaînes de valeur spécifiques.

Financement durable
Inspiré par le modèle de financement de
l’agriculture ivoirienne, le PPAAO essaye
de reproduire cette bonne pratique de fi-
nancement indigène comme moyen de
résoudre le défi persistant du sous-fi-
nancement. Le Fonds interprofessionnel
pour la recherche et le conseil agricoles
(FIRCA) de la Côte d’Ivoire compte sur les
contributions professionnelles des entre-
prises agricoles de transformation des
producteurs. Au cours de la période allant
de 2002 à 2012, le FIRCA a mobilisé plus
de 44 milliards de francs CFA pour finan-
cer 395 projets

Prochaine génération
de chercheurs
Plus de 1000 candidats à des masters
et des doctorats ont été formés dans le
cadre du PPAAO. Une partie de la forma-
tion a été dispensée dans des universités
réputées de la région. Ces jeunes cher-
cheurs devraient remplacer la commu-
nauté de recherche de l’Afrique de l’Ouest
qui est très vieillissante.
La recherche et le développement continus a besoin des jeunes
chercheurs en herbe. Le CORAF a formé environ 1000 chercheurs
pour s’assurer que les défis de l’agriculture en Afrique de l’Ouest et
du Centre continuent de trouver des solutions innovantes.

16 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

A travers le PPAAO, le Niger entreprend une campagne


massive pour améliorer la riziculture afin de répondre à
la demande croissante. Les femmes et les jeunes sont
essentiels au succès de cette campagne.

Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 17


Récits de changement

La filière cajou grandit et devient une importante source


de recettes pour la plupart des économies nationales.
La Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau et le Bénin figurent
parmi les cinq premiers exportateurs mondiaux de noix
de cajou brutes.

BENIN
Le cajou augmente les
rendements agricoles
18 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus
Récits de changement

BENIN
Le cajou augmente les
rendements agricoles

M. Hyppolite Kotchadan, (deuxième à partir de la gauche)


a presque doublé sa récolte après des tests de fertilisation.

L
es plantations des producteurs de noix En adoptant de nouvelles méthodes de fer-
de cajou à Savè au Bénin enregistrent tilisation des plantations, la productivité de
une augmentation des rendements ces dernières augmente.
agricoles et des revenus lorsque les
producteurs adoptent de meilleures pra- L’INRAB, l’Institut National de Recherche
tiques de plantation et suivent les conseils Agronomique du Bénin, le principal insti-
des chercheurs agricoles. tut de recherche agricole du pays a mené
des tests de fertilisation sur les plantations
Généralement, les rendements agricoles de noix de cajou dans les zones rurales de
dans les plantations de cajou sont faibles 2015 à 2017. Les résultats montrent que
au Bénin. Ils sont situés entre 300 et 600 lorsque les engrais minéraux NPK sont ap-
kg par hectare. Les experts attribuent ces pliqués aux anacardiers, leur productivité
contreperformances aux mauvaises pra- augmente.
tiques agricoles dans les plantations d’ana-
cardiers. En plus de la bonne tenue des arbres, avec
un feuillage plus vert foncé, les plantations

Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 19


Récits de changement

de cajou fertilisées enregistrent une aug- Grâce aux profits de sa récolte, il a pu ache-
mentation significative de la quantité de ter une moto qui lui permet désormais de
noix produites. La bonne tenue du feuillage se déplacer plus facilement.
est un signe de la bonne santé des anacar-
diers font remarquer les chercheurs. Encouragé par les résultats obtenus, M.
Kotchadan réalise désormais des éco-
Le cas de M. Hyppolite Kotchadan nomies et prévoit de fertiliser les autres
parties de sa plantation.
Des tests de fertilisation des anacardiers
ont été réalisés sur 0,40 ha appartenant à Dans le cadre de la mise en œuvre du
Hyppolite Kotchadan. En 2017, ce produc- Programme de productivité agricole en
teur a récolté 420 kg de noix de cajou. Cela Afrique de l’Ouest PPAAO, un projet visant à
représente le double de la quantité récoltée améliorer la création d’emplois et augmen-
dans la même surface avant le début de ter les revenus des acteurs de la chaîne de
l’essai de fertilisation en 2015. Cette quan- valeur du cajou a été mis en œuvre au Bénin,
tité récoltée correspond à un rendement Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana et
de 1050 kg/ha. M. Kotchadan affirme que Sénégal.
les noix de cajou récoltées sur sa parcelle
fertilisée représentent environ le quart de la Plus de 4420 producteurs, transformateurs
quantité totale récoltée sur sa plantation de et étudiants ont été soutenus par ce projet.
5 hectares. La filière de la noix de cajou se développe
de plus en plus et devient une source de
La superficie fertilisée occupe moins d’un revenus considérables pour la plupart des
dixième de la superficie totale de la plan- économies de certains pays d’Afrique de
tation. En 2017, M. Kotchadan a vendu 1700 l’Ouest. Trois pays de la région (Côte d’Ivoire,
kg de noix de cajou pour une valeur globale Guinée-Bissau et Bénin) figurent parmi les
de 1 358 000 millions de FCFA, soit environ cinq premiers exportateurs mondiaux de
2700 dollars US. noix de cajou brutes.

La noix de cajou vient dans une coquille très


dure souvent fissurée à l’aide d’une machine.

© Photo : Pxhere.com

20 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

Les données indiquent que la production de


niébé a augmenté au Burkina Faso au cours des
dix dernières années en partie grâce au PPAAO.

BURKINA FASO
Le niébé soulage les
femmes
Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 21
Récits de changement

BURKINA FASO
Le niébé soulage les
femmes

© queenmafa.net
Les résultats obtenus par la filière niébé n’auraient
pas été possibles sans une plateforme d’innovation
ynamique et fonctionnelle à Bam, au Burkina Faso.
Son travail remarquable a été reconnu en 2016.

L
es femmes de la province du Bam, d’avoir accès aux institutions financières et au
située à environ 120 km au nord de crédit.
Ouagadougou, la capitale du Burkina Au Burkina Faso, la mise en place de la plate-
Faso, avaient beaucoup de mal à réus- forme d’innovation en juillet 2013, avec l’appui
sir la culture du niébé. du Programme de Productivité Agricole en
Elles n’étaient pas sensibilisées au manque Afrique de l’Ouest (PPAAO), a renouvelé l’es-
de qualité des semences, à l’accès limité aux poir de bon nombre de ces femmes qui étaient
terres arables, au faible accès au financement sur le point d’abandonner ces activités pour
et à l’absence d’une chaîne commerciale effi- en entreprendre d’autres.
cace et fonctionnelle.
Avec l’introduction d’une plateforme d’innova- Avec les variétés améliorées de niébé, les agri-
tion sur le niébé, les choses ont changé pour culteurs peuvent maintenant produire 800 kg
le mieux pour la plupart de ces femmes. Grâce par hectare alors qu’ils en produisaient 550 kg
aux connaissances et aux informations obte- par hectare pour les anciennes variétés.
nues des autres acteurs sur la plateforme, Pour augmenter la productivité agricole, les
les femmes de BAM se sont organisées en centres de recherche ont introduit cinq nou-
une coopérative locale connue sous le nom velles variétés de niébé à haut rendement
d’Union provinciale féminine namagbzanga dans la plateforme d’innovation. Les femmes
(UPFN), et ont maintenant des semences de producteurs ont adopté et diffusé ces variétés
qualité et des informations sur la manière à travers des visites guidées.

22 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

Grâce à l’implication des institutions de mi-


« Ces variétés sont crofinance, l’accès à des semences de qualité
et aux terres, les rendements et les revenus
populaires du fait de leurs ont augmenté. De manière générale, envi-
rendements élevés, de ron 465 tonnes de niébé ont été vendues en
2014 pour environ 120 millions de francs CFA
leur cycle court et leurs (240 000 dollars) contre des ventes annuelles
moyennes de 280 tonnes pour un total de 72
graines blanches » millions de francs CFA (144 000 dollars) avant
déclare Bakary Sereme, le Directeur
la mise en place de la plateforme d’innovation.
provincial de l’agriculture.
« En 2014, j’ai eu un bénéfice net de 665 000
francs CFA (1350 dollars) en vendant 5400 kg
Encouragés par le succès de ces femmes, les de niébé à la SONAGESS » a déclaré Gansore
leaders traditionnels sont en train de mener Binta, une femme âgée de 52 ans et produc-
un plaidoyer pour que l’accès des femmes trice de niébé à Bam. La SONAGESS est la So-
aux terres arables soit facilité. Si les terres ciété nationale de gestion du stock de sécurité
sont disponibles, les institutions financières alimentaire.
seront encouragées à accorder des prêts
L’assurance fournie par la SONAGESS aux
aux femmes. « Notre participation aux visites
producteurs a aussi contribué, de manière si-
guidées de parcelles de production de niébé
gnificative, à la stabilisation des marchés et a
a contribué à nous convaincre de la qualité
apporté de l’assurance aux personnes impli-
du travail et des rendements potentiels. Par
quées dans la chaîne de valeurs.
conséquent, nous avons décidé d’augmenter
nos prêts aux femmes pour la production de La production de niébé du Burkina Faso a
niébé », déclare Aminata Cissé, dirigeante augmenté durant les 10 dernières années. En
d’une institution de microfinance membre de dépit de certains progrès réalisés, les varia-
la plateforme tout comme les chercheurs et bilités climatiques et le faible accès aux mar-
les leaders traditionnels. chés demeurent un défi.

De nombreuses femmes de Bam au Burkina Faso ont


continué à cultiver et à produire du niébé, après les résultats
encourageants à la fois en termes de revenus et d’amélioration
des moyens de subsistance obtenus.

Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 23


Récits de changement

” Nous voulons dire au CORAF, au WAAPP, au WASP et à


nos différents partenaires qu’ils ont semé des grains
qui ont poussé et nous sommes en train de les arroser
pour qu’ils puissent porter des fruits et beaucoup de
graines.
” Abdoulaye Sawadogo,
fondateur de l’entreprise Nafaso

24 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Introduction
Récits de changement

Avec un revenu annuel d’environ


2 millions de dollars, Abdoulaye
Sawadogo est aujourd’hui à la tête
de l’une des entreprises semencières
les plus remarquables en Afrique
de l’Ouest. Il reconnaît le soutien
qu’il a reçu du PPAAO et PSAO, le
Programme semencier pour l’Afrique
de l’Ouest.

BURKINA FASO
Nafaso, le clé de l’espoir

Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 25


Récits de changement

BURKINA FASO
Nafaso, la clé de l’espoir
M. Abdoulaye SAWADOGO (à gauche), Promoteur de
NAFASO présentant ses semences à M. Abdoulaye DAO
(à droite), spécialiste semencier du PSAO.

A
bdoulaye Sawadogo est en passe de semi étatique qui tarde jusqu’à ce jour, de lui
conquérir l’Afrique de l’Ouest avec payer son argent.
ses semences. Après 13 ans de car-
Un an plus tard, ses espoirs sont noyés en-
rière comme ouvrier, il a été déflaté
core par une pluie diluvienne de 265 mm, re-
dans les années 80, juste avec 300 000 FCFA
çue en 24 heures et qui finit par inonder son
comme indemnité.
périmètre agricole.
Ne sachant quoi faire avec cette somme, il
a décidé de se lancer dans l’agriculture en Noyé jusqu’au cou, il continue cependant à
faisant un ha de bananeraie. Sa première ré- garder espoir et obtient un prêt bancaire de 8
colte, il gagne 1 200 000 FCFA, soit 4 fois le millions de FCFA pour redémarrer ses activi-
montant de son indemnité de départ après tés la saison suivante.
de 13 ans de carrière. Une saison plus tard, il
fait du maïs et la récolte lui rapporte 750 000 Fort de son expérience, il crée son entreprise
FCFA. Ces résultats encourageants finissent en 2008 et opte pour la production de se-
de le convaincre qu’il détient un filon, l’agri- mences en contre saison. Un choix gagnant.
culture au bout duquel, la richesse est au Aujourd’hui Nafaso est une entreprise qui
rendez-vous. En 2002, le nouveau producteur compte en Afrique de l’Ouest dans la produc-
emblave 65 ha, puis cède sa récolte de 279 tion et la commercialisation des semences
tonnes à 65 millions de FCFA, à une société améliorées.

26 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

Basée à Bobo Dioulasso, Nafaso s’ac-


tive dans les semences de riz, de maïs, de
sorgho et de niébé. Le succès aidant, l’en-
treprise continue de grandir comme en
témoigne son nouveau hangar et ses nou-
velles machines. Elle compte 40 employés
permanents, 10 cadres, près de 1500 sai-
sonniers, et plus de 1200 temporaires. Et
Nafaso voit grand. « Notre objectif c’est de
rapprocher les semences de leurs utilisa-
teurs c’est-à-dire les petits producteurs »
dit Abdoulaye Sawadogo.
Avec plus de 50 boutiques et près de 450
re- vendeurs, Nafaso qui fait de 5500 tonnes
de semence par saison, réalise un chiffre
d’af- faires annuel de 2.5 milliards de FCFA.
Grâce au CORAF, l’entreprise qui opé-
rait principalement au Burkina Faso vend
actuellement ses semences dans toute
l’Afrique de l’Ouest, du Burkina au Sénégal,
au Nigéria ou en Guinée, grâce à l’appui du
CORAF, du PPAAO et PSAO.

« Le Coraf a accompagné
Nafaso pour obtenir des
semences de prébase,
auprès d’AfricaRice.
Aujourd’hui nous
produisions des
semences certifiées »
se rappelle Abdoulaye Sawadogo.

«Nafaso occupe une très bonne place dans


la sous-région puisque nous commercia- Une commerciale de NAFASO,
tenant un sac de semences
lisons partout et ça c’est grâce au CORAF, de maïs. NAFASO possède
au PPAAO et PSAO qui ont fait de telle sorte maintenant plusieurs points
de vente en Afrique de l’Ouest.
que nous puissions accéder au marché
régional» se réjouit son promoteur qui
rappelle l’initiative Ebola au cours de laquelle
Nafaso a vendu pour près de 3 milliards de
FCFA de semences aux pays frappés par
l’épidémie avec l’appui de la CEDEAO.

Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 27


Récits de changement

” Mes revenus m’ont permis de payer la dot de ma


fiancée. J’ai aussi pu m’acquitter du paiement des frais
de scolarité de mes enfants qui fréquentent une école
privée
” Augustin Oussou,
un petit exploitant agricole basé à Tieplé,
près de Bouaké, dans le centre de la Côte d’Ivoire

28 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

Les plantains, l’igname et le manioc


sont identifiés comme filières
importantes dans l’atteinte de la
sécurité alimentaire dans le plan
national d’investissement agricole
de la Côte d’Ivoire.

COTE D’IVOIRE
Augmentation des reve-
nus et des opportunités
d’emploi Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 29
Récits de changement

CÔTE D’IVOIRE
Augmentation des revenus
et des opportunités d’emploi
Beaucoup de petits agriculteurs utilisent
des équipements rudimentaires dans
l’agriculture. Mais grâce à la croissance
de la production et des revenus de ce
petit agriculteur ivoirien, il a maintenant la
possibilité d’utiliser un tracteur dans ses
activités de production.

© Dasan Bobo / World Bank

A
ugustin Oussou, petit exploitant cole, il a constaté une augmentation impor-
agricole basé à Tiéplé, près de Boua- tante de ses revenus. Grâce à ces revenus,
ké, dans le centre de la Côte d’Ivoire, il couvre non seulement les besoins de sa
est maintenant un homme heureux. famille, mais il peut aussi faire des épargnes
Depuis qu’il s’est engagé dans l’élevage avi- pour des imprévus dans le futur.

« Mes revenus m’ont permis de payer la dot de ma


fiancée. J’ai aussi pu m’acquitter du paiement des frais
de scolarité de mes enfants qui fréquentent une école
privée même s’il y a des écoles publiques dans mon
village » explique t-il.

30 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

Augustin fait partie des 800 000 agriculteurs « Au début, j’étais inquiet à propos de la
ivoiriens qui ont bénéficié du PPAAO finan- demande. Mais, grâce à la grande cam-
cé par la Banque mondiale. Ce programme pagne médiatique, il y a maintenant une
a pour objectif d’améliorer la productivité forte demande. Parfois, la demande est
agricole par le biais du développement et supérieure à ce que nous produisons. »
de l’utilisation de semences certifiées, et de
Avec l’augmentation des revenus, il a été
l’adoption des bonnes pratiques pour l’éle-
capable de s’acheter une voiture qui coûte
vage animal comme la construction de pou-
3.500.000 FCFA (7000 USD) et qui lui permet
laillers (en utilisant des matériaux locaux)
maintenant de faire ses livraisons rapide-
ou la vaccination de la volaille.
ment. Kanga livre environ 1,5 tonne de plan-
L’élevage animal est un secteur prometteur tains par semaine durant la basse saison. Il
pour les jeunes en recherche d’emploi. 30% emploie aussi 14 travailleurs à temps plein.
des bénéficiaires du PPAAO qui s’adonnent
D’après le coordonnateur adjoint du PPAAO,
à l’élevage de volaille sont des jeunes. Au-
Jean-Paul Lorng, bien que ces résultats
gustin Oussou est convaincu que ce secteur
soient impressionnants, l’intensification de
est une entreprise lucrative, et a même en-
la distribution des semences certifiées, pour
trepris des démarches pour négocier avec
les cultures comme le manioc et les plan-
les autorités de son village pour savoir com-
tains, et des incubateurs de volaille est né-
ment former davantage de jeunes qui sou-
cessaire pour la diversification des sources
haitent s’investir dans cette activité.
de revenus des agriculteurs ivoiriens.
Oussou n’est qu’un des nombreux bénéfi-
Akissi N’da Kouamé, une agricultrice de
ciaires du programme. D’autres, comme
Bedressou, un village du centre de la Côte
Albert Kangah, sont en train d’explorer une
d’Ivoire, mène plusieurs activités agricoles.
piste différente. Il produit des plantains et
Elle produit du manioc et des plantules de
gère une pépinière à Azaguié, un village si-
manioc, et transforme aussi le manioc. «
tué à environ 40 km d’Abidjan, la capitale
J’ai commencé avec 1 ou 2 hectares de ma-
économique de la Côte d’Ivoire. « Je peux
nioc et, maintenant, j’ai réalisé mon rêve
produire des plantains durant la basse sai-
de devenir un transformateur de manioc. »
son grâce à l’appui du PPAAO ».
Mme Kouamé cultive maintenant le manioc
sur plus de 30 hectares de terres.

La plantation de bananes plantains d’Albert Kanga en novembre


2017. Kanga, producteur agro-industriel de plantains bien connu,
livre aujourd’hui des centaines de tonnes de plantains de
contre-saison aux magasins de la capitale économique ivoirienne,
Abidjan.

Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 31


Récits de changement

Avec la farine de manioc, les acteurs de l’industrie


de la boulangerie en Côte d’Ivoire ont maintenant
beaucoup plus d’options et d’alternatives concernant
la matière première. Cela signifie qu’ils peuvent
également produire plus et avoir des chances plus
élevées d’augmenter leurs revenus.

CÔTE D’IVOIRE
Libéralisation du secteur
de la boulangerie
32 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus
Récits de changement

CÔTE D’IVOIRE
Libéralisation du secteur
de la boulangerie
Une bonne partie du pain fourni aux consommateurs
à Abidjan, est produite à partir de mélange de la farine
de blé et de celle de manioc.

J
usqu’à récemment, la plupart des pe- pour faire du pain et obtenir de bons résul-
tites entreprises de boulangerie de tats », dit le manager de Top’Pain.
la Côte d’Ivoire étaient confrontées à
Le PPAAO a formé 500 entreprises, dont 350
d’importants défis relatifs à l’obten-
boulangeries et 150 pâtisseries. Solange
tion de la matière première comme la farine.
Mundi, boulangère et formatrice en boulan-
Grâce à la technique de pain composite gerie à l’institut d’Abidjan, a déclaré : « Je
importée du Sénégal par le PPAAO Côte peux maintenant épargner plus d’argent,
d’Ivoire, de nombreux obstacles du marché car la farine locale est moins chère, et ceci
de la pâtisserie ont maintenant été surmon- a un impact sur tout le cycle de production
tés. La pâtisserie et le pain sont maintenant et sur les ventes. »
produits avec une farine de manioc pas
Pour apporter une valeur ajoutée aux
chère, plus nutritive et facile à produire.
secteurs du maïs et du manioc, le PPAAO
Selon Louis Kakou, le manager de Top’Pain, Côte d’Ivoire a initié, comme activité prio-
une importante boulangerie basée à Abi- ritaire, le développement de farines locales
djan, ils ont maintenant assez de farine pour fabriquées à partir de ces denrées pour
développer leur activité et satisfaire la de- la fabrication du pain. Le projet vise à
mande locale grâce au manioc produit par encourager la production et la consomma-
le PPAAO. tion du pain composite, fabriqué à partir de
la farine locale, par les professionnels de la
« Avant les ateliers de formation organisés
boulangerie et de la pâtisserie.
par le PPAAO, les boulangers ne savaient
pas qu’on pouvait utiliser la farine locale

Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 33


Récits de changement

” Je peux maintenant me permettre d’éduquer mes


deux filles et de prendre soin de ma maison

Jane Diagne, une agricultrice prospère
du village de Boiram, en Gambie

34 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

PPAAO La Gambie a travaillé dur pour générer et importer


si nécessaire des technologies innovantes et de nouvelles
variétés de cultures qui peuvent stimuler le secteur
agricole dans le pays et offrir de meilleures opportunités
pour les femmes, les enfants et les jeunes en général.

GAMBIE
Une agricultrice
nourrit son village
Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 35
Récits de changement

GAMBIE
Une agricultrice nourrit
son village

Malgré les défis, la Gambie a continué à progresser


dans la production agricole. En cherchant à joindre
une autre phase du PPAAO, son objectif principal est
d’apporter les technologies nécessaires à ceux qui en
ont le plus besoin.

L
e village de Boiram est désormais et la fourniture d’intrants agricoles à temps
un modèle pour la plupart des com- opportun par le PPAAO Gambie ont permis
munautés qui produisent du riz en une augmentation des rendements en riz
Gambie du fait, d’abord, de l’appui d’environ 500%. Ceci a motivé les femmes
fourni par le PPAAO, en collaboration avec et les jeunes du village à investir entière-
l’Institut National de Recherche Agricole et ment dans la production de riz pluvial.
le Ministère de l’Agriculture. Grâce à l’utili-
Présentement, les rendements ont aug-
sation de variétés de riz à haut rendement
menté d’environ 1,2 tonne à 4,5 tonnes par
introduites par la plateforme d’innovation
hectare. Ceci a considérablement amélioré
du PPAAO, Mme Jane Diagne est devenue
la situation économique de Mme Diagne.
une agricultrice prospère que beaucoup de
Elle dit que, maintenant, elle peut se per-
personnes admirent.
mettre de payer les études de ses deux filles
L’introduction de la variété Sahel 134, et prendre soin de sa maison. Avant la mise
l’adoption de 21 bonnes pratiques agricoles en œuvre du PPAAO dans son village, elle

36 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

avait l’habitude de vendre de petits rumi- De plus, elle peut maintenant participer,
nants pour satisfaire les besoins de sa fa- de manière active, à la prise de décisions
mille. dans sa communauté et interagir, en toute
confiance, avec les autorités locales.
Mme Diagne et d’autres cultivateurs de riz
de Boiram se sont diversifiés dans la pro- Elle a considérablement amélioré ses
duction de semences de riz. connaissances et sa compréhension des
enjeux de genre et de changement clima-
Avec les nouvelles compétences acquises
tique. Elle est maintenant capable de for-
dans le domaine de l’agriculture, Mme Dia-
mer et d’éduquer d’autres femmes sur les
gne est capable d’équiper et d’améliorer son
questions de santé et de nutrition.
exploitation et d’aider d’autres producteurs.
Elle a fourni des semences à environ 20 pe- Mme Jane a aussi inventé 4 recettes à base
tits exploitants de riz de sa communauté et de riz (cookies de riz, gâteaux, chakeri et
sert de modèle et de champion dans la pro- d’autres produits) qui sont bien appréciés
duction de riz dans le district du Fouladou. par les consommateurs.

Selon le plan d’investissement agricole national de la


Gambie, le secteur de l’élevage contribue pour 33%
au produit intérieur brut agricole.

Un troupeau de petits ruminants à l’abrevoir.

Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 37


Récits de changement

” Grâce aux revenus obtenus de cette acti-


vité, j’ai pu payer les frais d’université de
mes enfants sans aucun prêt.

Adamu Mubarik, éleveur de pintades
à Garu Tempane (Ghana)

38 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

Selon l’Institut international de recherche


sur l’élevage, plus de 600 millions de
familles rurales dépendent de l’élevage pour
nourrir leurs familles. Les connaissances et
les nouvelles pratiques du PPAAO-Ghana
ont aidé à libérer le secteur de l’élevage de
pintades.

GHANA
La pintade crée des
emplois au Ghana
Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 39
Récits de changement

GHANA
La pintade crée des
emplois au Ghana
Avec des revenus supplémentaires, Adamu Mabarik
embauche maintenant davantage de jeunes du terroir
pour aider à développer son entreprise. Cela contribue
à développer l’économie locale et renforce l’emploi
des jeunes.

U
n programme du PPAAO est en train
de développer l’industrie de l’éle- « Auparavant, je ne pou-
vage de la pintade au Ghana pour
créer des emplois ruraux. Les mé-
vais pas produire plus de
thodes et techniques d’incubation, comme cent pintades par année.
la protection de la pintade pour la préserver
des oiseaux prédateurs, ont amélioré le taux Maintenant, nos pertes
de productivité de plus de 500%. Les kits sont vraiment réduites.
de démarrage du programme incluent un
soutien financier, un incubateur, un groupe Rien que pour cette année,
électrogène, 500 œufs, un vermifuge, du
fourrage et des vaccins. Les participants re-
nous avons obtenu plus de
çoivent aussi la visite régulière des forma- 800 pintades, ce qui fait que
teurs agricoles qui les aident à prendre soin
de la volaille. Actuellement, plus de 50 000 nous avons été capables
personnes bénéficient du programme. d’employer des jeunes pour
nous aider »
déclare Adamu Mubarik, éleveur de pintades à
Garu Tempane

40 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

« Grâce aux revenus obtenus de cette activité, « Je reçois des appels de Kongo, de Basun-
j’ai pu payer les frais d’université de mes en- de, de tous les coins du district,» déclare
fants sans aucun prêt. » Adamu. «Ils veulent soit faire éclore leurs
œufs en utilisant l’incubateur, soit acheter
Le programme du PPAAO au Ghana, axé sur
des œufs ou encore un pintadeau. Ils ont
la pintade, est conçu pour que les agricul-
entendu parler de ma ferme et veulent voir
teurs bénéficiaires appuient aussi d’autres
ce que je fais. » Mubarik, qui avait reçu un
dans leur communauté. Chaque agriculteur
kit de démarrage du PPAAO en 2013, produit
subventionné par le PPAAO se voit affecté un
maintenant jusqu’à 3200 têtes de volaille par
éleveur de pintades aspirant à qui il va don-
année et est désireux d’entraîner d’autres
ner des conseils et un accès aux ressources.
agriculteurs sur la voie du succès.
Les bénéficiaires du PPAAO louent aussi, à
moindres coûts, un espace dans leurs incu- Selon l’Institut international de recherche
bateurs aux agriculteurs qui souhaitent faire sur l’élevage (ILRI), jusqu’à 80% du produit
éclore leurs œufs. intérieur brut (PIB) agricole des pays en
développement proviennent de l’élevage
Des communautés entières d’éleveurs de
alors que 600 millions de personnes ru-
pintades ont ainsi pu prospérer avec jusqu’à
rales dépendent de l’élevage pour se
50000 personnes qui bénéficient de l’inves-
nourrir et nourrir leurs familles. Les agri-
tissement initial du PPAAO.
culteurs élèvent souvent des espèces in-
« L’agriculture fait déjà partie des plus digènes et gèrent leurs troupeaux pour
grands employeurs du Ghana, mais l’éner- maintenir la diversité et soutenir les
gie et l’optimisme qui nourrissent le secteur moyens d’existence des communautés.
signifient qu’il peut avoir un impact encore « Face aux changements climatiques et
plus grand » déclare Henry Kerali, direc- autres défis pour satisfaire à la sécurité
teur-pays de la Banque mondiale au Ghana. alimentaire, il est vital de maintenir les
caractéristiques résilientes des espèces qui
« La Banque finance actuellement l’indus-
sont bien adaptées aux terrains difficiles,
trie de la pintade au Ghana, car elle est prête
aux milieux hostiles, et avec peu de nourri-
à se développer – elle pourrait créer des
ture et d’eau » déclare le Directeur général
milliers d’emplois, lever des recettes avec la
de l’Organisation des Nations Unies pour
vente au niveau des marchés locaux et inter-
l’Alimentation et l’Agriculture, José Graziano
nationaux et contribuer à la lutte contre la
pauvreté. » da Silva.
Beaucoup d’autres agriculteurs cherchent à « Et beaucoup d’espèces ont des caracté-
reproduire l’expérience d’Adamu. ristiques utiles qui permettent de protéger
les paysages et les habitats fauniques ».

La filière élevage de pintade a un grand potentiel


pour créer des milliers d’emplois au Ghana,
selon la Banque Mondiale.
© Countryside Network

Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 41


Récits de changement

” J’ai été convaincu par l’approche du PPAAO


Ousmane Diallo, jeune Guinéen, propriétaire
d’une entreprise agricole, qui est en train de se
diversifier dans la vente de glaces. Il a bénéficié

d’une variété améliorée et des connaissances
du PPAAO

42 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

© Photo : Banque Mondiale


Ousmane Diallo, jeune entrepreneur
guinéen.

GUINEE
Le pari réussi d’un jeune
dans l’agriculture
Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 43
Récits de changement

GUINEE
Un jeune Guinéen réussit
son pari dans l’agriculture

Après avoir vécu à l’étranger pendant de nombreuses


années, Ousmane Diallo a pris un pari pour rentrer
chez lui et se lancer dans l’agriculture. Aujourd’hui, il
s’est non seulement installé, mais il cherche aussi à
se diversifier ses activités avec la production de crème
glacée, et embauche une dizaine de jeunes.

A
vec la plupart des jeunes qui per-
çoivent l’agriculture négativement, il « Au début, ce n’était pas
est rare de voir des jeunes se lancer
dans ce secteur. facile. Retourner dans les
Mais, en Guinée, la situation est différente champs après avoir vécu
pour Ousmane Diallo. Il vivait à l’étranger,
mais décida, un jour, de rentrer chez lui et de
à l’étranger était difficile.
s’installer dans l’agriculture. Mais, maintenant, je peux
atteindre mes objectifs en
tant qu’agriculteur »
a-t-il déclaré.

44 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

Environ 80% de Guinéens sont engagés dans Le PPAAO l’a doté des connaissances, des
le secteur agricole. Bien qu’Ousmane ait été variétés et des technologies nécessaires.
dans le secteur de l’agriculture depuis un
«L’approche du PPAAO m’a convaincu.»
certain temps, il a toujours voulu s’investir
dans une activité économique plus en amont Ousmane emploie 6 personnes de manière
dans la chaîne de valeur agricole. permanente et 15 saisonniers. Environ 10
autres personnes travaillent dans sa nou-
Ousmane a amenagé 8 hectares de terre, al-
velle boutique de vente de glaces.
lant de la production de riz à celle de noix de
cajou en passant par la banane. Les recettes Malgré le progrès réalisés, Ousmane rêve
de cette activité lui ont, maintenant, permis encore de plus de startups dans la chaîne de
d’ouvrir une boutique de vente de glaces. valeur agricole.

Les montagnes du Fouta Jallon, l’un des sites naturels


les plus attrayants de la Guinée autour duquel se trouvent
de nombreuses exploitations familiales.

Une vue de collines en Guinée

Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 45


Récits de changement

Une Afrique rurale florissante signifie que maman,


papa et les jeunes ne seront plus contraints à
quitter leurs villages pour aller en ville, à l’étranger
ou vers des destinations inconnues. La théorie du
changement du CORAF s’articule autour de cette
compréhension.

46 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

Le Mali accueille le premier centre national (CNS)


de recherche sur le riz en Afrique de l’Ouest. Les
résultats impressionnants de la recherche menée
par le CORAF et ses partenaires ont conduit à une
augmentation de la production, faisant du Mali le
deuxième producteur de riz paddy en Afrique de
l’Ouest après le Nigeria.

MALI
La productivité du riz et les
revenus en augmentation
Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 47
Récits de changement

MALI
La productivité du riz et les
revenus en augmentation

La position géographique du Mali au Sahel signifie qu’il


est particulièrement vulnérable aux effets du changement
climatique. Mais grâce aux variétés de riz tolérantes à la
sécheresse, la résilience des agriculteurs a été renforcée
et le pays est sur une tendance d’augmentation de sa
production de riz chaque année.

L
es sables bitumeux et les tempéra- Avec l’aide du Programme de Productivité
tures brutales du Sahara peuvent Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO), plus
s’étendre sur plus de la moitié de de 175 000 agriculteurs maliens ont pu re-
la surface du Mali, cependant, ces vitaliser leur productivité en plantant des
conditions hostiles de désert ne ralentissent variétés de riz à rendement plus élevé et
pas le pays en ce qui concerne la production des tomates plus résistantes aux maladies,
agricole. en utilisant un semoir à grains adapté pour
économiser les semences et en produisant
Dans un pays où, même, les plus légères
du maïs en silo pour l’alimentation du bétail,
fluctuations du climat pourraient entraîner
ce qui augmente la production de lait.
une grave insécurité alimentaire, la maîtrise
de la pratique agricole dans des conditions Avec l’appui du projet, le Mali est en train
difficiles demeure essentielle. de renforcer ses systèmes semenciers ainsi
que ses systèmes de recherche et de trans-
Les Maliens pratiquent maintenant l’agri-
fert de technologies pour fournir un soutien
culture d’une manière plus intelligente et
complet à la mise en œuvre du Programme
adoptent de nouvelles technologies pour
National d’Investissement Agricole (PNIA) et
augmenter les rendements agricoles et les
pour accroître la résilience des communau-
revenus.
tés d’agriculteurs et d’éleveurs.

48 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

« Le rapport d’achèvement de la première phase du


PPAAO a révélé que ces agriculteurs ont pu améliorer
leur productivité d’en moyenne 30% et leurs revenus de
34%. La période séparant 2 récoltes a aussi pu être ré-
duite, un résultat qui est déjà en train d’avoir un impact
significatif, »
explique Abdoulaye Touré, économiste agricole principal à la Banque mondial et chef d’équipe
du PPAAO.

L’aspect intégration régionale du programme « Les variétés résistantes à la sécheresse


qui constitue l’une de ses principales forces nous ont permis de maintenir nos rende-
permet aussi, au Mali, de bénéficier des ments de production durant la saison des
technologies et techniques innovantes dé- pluies quand les tomates sont rares »,
veloppées dans les autres pays bénéficiaires affirme Ibrahima Diakité, Président de la
du PPAAO. L’introduction de nouvelles varié- Commission régionale des utilisateurs des
tés de tomates plus résilientes fait partie de résultats de la recherche agricole au Mali.
ces techniques innovantes.

La plupart des travaux du PPAAO en cous des dix dernières


années ont inclus la production et la diffusion de nouvelles
variétés améliorées de riz.

Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 49


Récits de changement

” Les variétés résistantes à la sécheresse nous ont


permis de maintenir nos rendements durant la


saison des pluies quand les tomates sont rares
Ibrahima Diakite, Président de la Commission
régionale des utilisateurs des résultats de la
recherche agricole au Mali.

50 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

La méthode de la riziculture intensive (SRI) est considérée


comme intelligente sur le plan climatique, utilise moins
d’eau et permet d’obtenir de meilleurs rendements sur des
superficies relativement petites

Une rizière cultivée selon la méthode SRI au Mali.

MALI
Le SRI augmente les
revenus
Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 51
Récits de changement

MALI
Le SRI augmente les
revenus
L
e système de riziculture intensive
(SRI) permet aux agriculteurs de rap-
procher les agriculteurs de l’autosuf-
fisance alimentaire dans beaucoup
de pays de l’Afrique de l’Ouest dont le Mali.
Le SRI diminue potentiellement l’utilisation
de l’eau, accroît la productivité des terres et
protège contre les impacts du changement
climatique tout en réduisant la dépendance
aux intrants artificiels comme les pesticides
et le fertilisant artificiel.
Le Mali, où le riz est une culture vivrière,
importe plus de 45% de ses besoins dans
cette denrée. Le Programme de productivité
agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO), un
programme exécuté par le CORAF, a intro-
duit des méthodes de SRI pour augmenter
la production de riz et réduire durablement
Avec l’augmentation de la production de riz au Mali,
l’insécurité alimentaire. cela entraîne non seulement une augmentation des
Le SRI favorise deux périodes possibles de revenus, mais aussi incite de de nombreux jeunes
à investir dans l’agriculture. Ici, Adama Dougnou de
récolte au Mali, ce qui réduit la longueur Segnou, Mali dans sa rizière.
de la période de soudure. Avec l’accrois-
sement de leurs revenus, les agriculteurs
achètent des suppléments alimentaires
par hectare. Mais, l’introduction du SRI par
et investissent dans l’éducation de leurs
le PPAAO a considérablement augmen-
enfants.
té mes rendements. Actuellement, mes
« Avec cette pratique, je peux nourrir ma rendements sont estimés entre 8 et 8,5
famille et les revenus générés m’ont per- tonnes par hectare avec un maximum de
mis de couvrir les dépenses de santé et 15 kilogrammes de semences de riz paddy
les frais de scolarité de mes enfants » dit utilisé. »
Adama Dougnon, un producteur de riz de
Le SRI est une approche de gestion des
la région de Ségou, au Mali. « Auparavant,
cultures développée par Fr. Henri de Lau-
j’utilisais la méthode d’ensemencement
lanié à Madagascar en 1983. L’objectif est
par diffusion. Avec 120 kilogrammes de
de créer un sol riche en nutriments et de
semences de riz paddy, j’ai pu récolter 3 à
fournir, à chaque plante, un espace pour
4 tonnes par hectare. Je suis alors passé
croître, ce qui leur permet de développer un
à un système normal de transplantation
système racinaire plus solide. Ceci permet
de riz qui m’a permis d’avoir environ 5
d’obtenir des plantes plus solides et d’avoir
tonnes avec 80 kilogrammes de semences
de meilleurs rendements.

52 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

Auparavant, produire des tomates pendant de la saison


des pluies était difficile dans la plupart des régions du
Mali. Avec l’introduction de nouvelles variétés et de
pratiques par le PPAAO- Mali, c’est maintenant possible.

MALI
Des tomates en saison des
pluies, maintenant possible
Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 53
Récits de changement

MALI
Des tomates en saison des
pluies, maintenant possible

A San, au Mali, il y a eu une augmentation exponentielle


de la production de tomates de saison des pluies en
partie à cause des nouvelles connaissances apportées
par le PPAAO. Ici, Issa Traoré, habitant de San, montre
sa récolte exceptionnelle.

B
a Issa Traoré est maraîcher à San, pénuries de tomates au niveau de la région.
une ville située à environ 437 km au Mais, depuis l’introduction de trois varié-
nord-ouest de Bamako, la capitale tés améliorées initialement développées au
du Mali. Dans cette ville, le PPAAO Burkina Faso, les agriculteurs de San ont vu
a introduit 3 variétés de tomate de saison leurs destins s’améliorer.
des pluies à haut rendement et résistantes
Il y a maintenant un approvisionnement conti-
aux ravageurs. Le PPAAO a aussi fourni des
nu et régulier du marché local et national en
techniques de culture améliorées. Com-
tomates de grande qualité
binées, ces variétés et ces techniques ont
permis aux agriculteurs d’améliorer leurs « Je cultive mes tomates sur environ
rendements comme ils peuvent maintenant 600 m2. Après chaque récolte, je fais un
cultiver, récolter et vendre toute l’année. bénéfice de 35000 FCFA (75 USD) ou même
plus. Durant le cycle de production, je peux
Auparavant, Traoré n’était pas au courant
récolter environ 10 à 12 fois » dit Traoré.
de ces techniques améliorées. De même,
beaucoup d’agriculteurs près de la région Avec les techniques améliorées introduites
de Ségou ne connaissaient pas cette ap- par le PPAAO, Traoré et sa communauté
proche. Traditionnellement, les tomates sont très bien préparés pour affronter la sai-
étaient cultivées seulement pendant la sai- son de soudure qui correspond aux périodes
son sèche, souvent dans des zones maré- pendant lesquelles la récolte précédente
cageuses. Beaucoup de plantations expéri- est épuisée alors que les nouvelles cultures
mentales faites durant la saison des pluies sont toujours en train de pousser. « La to-
ont causé la détérioration de plus de trois mate améliorée me permet de réapprovi-
quarts des cultures à cause de la grande sionner les réserves de nourriture comme le
vulnérabilité des plantes aux infections par riz et le mil pour nourrir ma famille durant la
les nuisibles. Ceci a souvent entraîné des saison de soudure », a dit le maraîcher.

54 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

La chèvre rousse de Maradi est apparue comme l’un


des résultats de marque de la recherche menée par le
Centre national de recherche sur l’élevage, abrité par
le Niger. Sa peau et son lait sont appréciés en Afrique
de l’Ouest et à l’étranger.

© fndasp

NIGER
Maradi offre de
nouvelles opportunités
Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 55
Récits de changement

NIGER
Maradi offre de nouvelles
opportunités
Le lait de la chèvre rousse de Maradi est très nutritif.
Il comporte également d’autres avantages sanitaires et
socio-économiques. C’est pourquoi de nombreux autres
pays de la région importé cette technologie générée par
le centre national de recherche sur l’élevage du Niger.

E
n Afrique de l’Ouest, la chèvre rousse chaque portée. Son lait est riche en vitamine
de Maradi est en train d’améliorer A et est connu pour sauver les orphelins de
la vie des agriculteurs familiaux, de mère dans le Niger rural. Sa viande est une
stimuler les économies locales et bonne source de protéines et sa peau est
de rendre une meilleure nutrition plus ac- utilisée dans la confection d’articles de luxe
cessible. Ces espèces indigènes de bétail en cuir de renommée internationale
conviennent bien à l’Afrique de l’Ouest du
fait d’une vaste diversité génétique qui les Maradi en Côte d’Ivoire, au Burkina
rend plus adaptables à un climat chan- Faso et au Mali
geant. Grâce à l’aide du Conseil ouest et Le Centre Secondaire d’Elevage Caprins du
centre africain pour la recherche et le déve- Niger a été créé en 1963 pour conserver,
loppement agricoles (CORAF), ces espèces améliorer et diffuser la chèvre rousse, et
sont en train de devenir plus faciles et plus pour former les agriculteurs aux techniques
rentables à élever. adaptatives d’élevage. Grâce à ce programme
On trouve la chèvre rousse de Maradi dans de reproduction, la chèvre rousse est main-
le centre du Niger. Elle occupe une place tenant présente dans plusieurs parties du
importante dans l’économie des ménages Niger. Le Programme de Productivité Agri-
ruraux pour son lait et sa peau. Sa portée cole en Afrique de l’Ouest (PPAAO), exécuté
typique est de deux à trois chevreaux qui au niveau du CORAF, a assuré une large dis-
atteignent l’âge de la reproduction entre six tribution de chèvres rousses en Côte d’Ivoire,
et sept mois, et ont deux portées par an. au Burkina Faso et au Mali pour améliorer
Chaque femelle peut produire 0,6 litre de les économies locales et fournir une nutrition
lait par jour durant les 3 à 4 mois qui suivent supplémentaire.

56 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

L’un des dérivés du marché du bétail au Niger


est la production et l’emballage de «kilichi».

Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 57


Récits de changement

” Heureusement à travers ma collaboration avec le


PPAAO, j’ai été capable d’acheter des équipements et
de développer mon entreprise. Le PPAAO est
devenu un tremplin pour moi pour atteindre une cer-
taine capacité de production me permettant de pro-
duire des alevins de qualité pour les aquaculteurs du
Nigeria. Le programme m’a aussi aidé à élaborer une
stratégie pour avoir ma chaîne de valeur dans l’aqua-
culture, en continuant à exceller dans la
production de poissons tout en me développant dans
la transformation et l’emballage de différents


produits à base de poisson Steve Okeleji,
aquaculteur nigérian et
fondateur de Fish Shoal Nigeria

58 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

L’Afrique de l’Ouest et du Centre compte en partie sur le Nigeria


pour trouver des solutions innovantes afin d’augmenter la
production de poisson. Depuis la création du centre national de
spécialisation en aquaculture, des progrès ont été réalisés dans
la pisciculture au Nigeria et dans les pays d’Afrique de l’Ouest
qui ont adopté certaines approches.

NIGERIA
5,2 millions d’alevins et
l’histoire se poursuit !

Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 59


Récits de changement

NIGERIA
5,2 millions d’alevins et
l’histoire se poursuit !
L’augmentation de la production de poisson-chat au
Nigeria vient avec le regain d’espoir que la région
puisse produire suffisamment de poissons pour
répondre à une demande sans cesse croissante.

Un étang de poissons-chat (Nigeria)

L
orsque j’étais jeune au Nigeria, dans commencé à mener des enquêtes auprès
les années 80 et 90, l’agriculture oc- des aquaculteurs des régions touchées pour
cupait déjà une place centrale dans en apprendre davantage sur le problème.
ma vie. Enfant, j’ai acquis l’expé- Les résultats ont révélé une opportunité
rience de la vie agricole avec mon père qui d’affaires. J’ai décidé que je pouvais aider à
était vétérinaire. Ma mère, une enseignante, combler des lacunes en matière de connais-
m’envoyait à l’école tous les jours avec ces sances pour les aquaculteurs et aussi leur
mots : « Vas-y et sois le meilleur parmi tes fournir des semences de poisson de quali-
pairs ! » Telle est la devise sur la base de té. J’ai commencé à élaborer des stratégies
laquelle j’essaye de vivre. pour la distribution du poisson.
En tant qu’étudiant en aquaculture à l’Uni- Quand j’étais en 3e année à l’université, j’ai
versité fédérale d’agriculture d’Abeokuta, acquis ma propre ferme où j’ai entamé la
j’ai découvert un grand fossé dans l’indus- multiplication de semences de poisson avec
trie de la pêche : la rareté des semences de seulement deux fûts en bois pour l’élevage
poisson dans l’Est et le Nord du Nigeria. J’ai des poissons. Actuellement, avec l’appui de

60 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

la Banque mondiale, mon entreprise, Fish mêmes agriculteurs pour transformation et


Shoal Nigeria, a une capacité de 5,2 millions emballage pour distribution. Cette straté-
d’alevins par année. gie fournit des emplois, augmente et amé-
liore la sécurité alimentaire au Nigeria. Un
L’aquaculture a été confrontée à d’innom-
de mes premiers objectifs est de mettre le
brables défis. Au cours des premières an-
poisson sur les tables de plus d’Africains à
nées, il y avait un manque de fonds, d’in-
moindres frais.
frastructures et d’équipements. Peu de
personnes voulaient écouter un jeune agri- Je suis persuadé que l’Afrique est capable
culteur. Je ne disposais pas de l’équipement de nourrir le monde et que notre continent
approprié pour faire le suivi des paramètres est la prochaine frontière pour le développe-
de l’environnement et de l’eau ou d’un la- ment économique. 8 ans après avoir fondé
boratoire pour le diagnostic des maladies Fish Shoal Nigeria, je suis en train d’utili-
des poissons pour prévenir les maladies. Il ser mes connaissances et mon expérience
n’y avait pas de politiques d’assurance pour pour contribuer au changement en Afrique
protéger les producteurs d’alevins et pas de et rendre l’aquaculture accessible pour mes
structure d’appui du Gouvernement. Beau- camarades africains.
coup de mes poissons sont morts à cause
d’infestations parasitaires, de maladies et
d’un incendie.
Heureusement, grâce à ma collaboration
avec le PPAAO, j’ai pu acheter des équipe-
ments et développer mon entreprise. Le
PPAAO est devenu un tremplin pour moi pour
atteindre une certaine capacité de produc-
tion me permettant de produire des alevins
de qualité pour les aquaculteurs du Nigeria.
Le programme m’a aussi aidé à élaborer
une stratégie pour avoir ma chaîne de valeur
dans l’aquaculture, en continuant à exceller
dans la production de poissons tout en me
développant dans la transformation et l’em-
ballage de différents produits à base de pois-
son.
J’ai travaillé durant des années pour bâtir
Fish Shoal Nigeria. Le nom « Fish Shoal »
signifie un mouvement massif de poissons.
C’est le nom d’une entreprise qui porte vrai-
ment son nom.
Fish Shoal Nigeria fonctionne sur la base
d’une stratégie inclusive de rachat pour
impliquer des milliers d’agriculteurs nigé-
rians. Nous produisons et fournissons des La plupart des poissons-chats du Nigeria sont
également fumés grâce aux technologies générées
stocks de géniteurs de qualité pour nous avec l’aide du PPAAO. Cela donne de la valeur
connecter avec les agriculteurs, offrons ajoutée aux produits et contribue à leur meilleure
conservation.
de l’appui technique aux agriculteurs qui
élèvent le poisson que nous rachetons aux

Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 61


Récits de changement

” Les semences ont répondu à mes attentes


Mamadou Faye,
petit exploitant agricole à Pointe-Sarène
située à environ 100 kilomètres

au sud de Dakar, Sénégal

62 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

Le centre national de recherche (CNS) basé au Sénégal mène


des recherches sur les céréales sèches au profit de tous les
pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Depuis sa création,
il a mis au point de nombreuses technologies et espèces
innovantes pour améliorer la production de céréales sèches.

SENEGAL
Variétés améliorées,
Renforcement de la
résilience
Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 63
Récits de changement

SENEGAL
Variétés améliorées,
Renforcement de la
résilience

Continuer la production de céréales même avec la


demande signifie que beaucoup d’amateurs de plats
locaux faits de céréales continueront à avoir leur
chemin dans le futur.

M
amadou Faye est un petit exploi- traînaient des rendements dérisoires et de
tant agricole à Pointe-Sarène faibles revenus. Quand il a signé un contrat
située à environ 100 kilomètres avec la coopérative dirigée par le Réseau
au sud de Dakar, Sénégal. Grâce des organisations paysannes et pastorales
à notre PPAAO, Mamadou est passé de du Sénégal (RESOPP), il a reçu de nou-
la culture de maïs à la production de se- velles variétés de sorgho développées par
mences de sorgho. Malgré les précipitations le PPAAO. Ces semences sont résistantes à
irrégulières, il a pu obtenir des variétés de la sécheresse et ont des cycles plus courts.
sorgho résistantes à la sécheresse. « Les semences ont répondu à mes at-
tentes.», déclare Mamadou.
Auparavant, les précipitations irrégulières
et la mauvaise qualité des semences en-

64 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

Les variétés améliorées permettent d’obte-


« Je travaille dans le nir des rendements élevés, même avec les
déficits dans les précipitations. Entre 2011
champ pendant presque et 2014, les producteurs ont augmenté leur
toute la journée parce productivité de 6%. Les variétés améliorées
aident aussi les agriculteurs à renforcer
que la culture du sorgho leur résilience aux chocs climatiques et les
en vaut la peine. Si j’avais protègent des effets négatifs des mauvaises
récoltes.
plus de terres, j’aurai
augmenté cette culture »
explique M. Faye

Selon les termes du contrat de production


de semences, Mamadou est tenu de rétro-
céder les semences de sorgho à la coopé-
rative au tarif de 300 CFA le kilogramme,
un prix plus élevé que celui du marché (150
FCFA). D’après le conseiller agricole local
du PPAAO, Diegane Faye, les agriculteurs
qui ont utilisé les semences certifiées du
PPAAO ont obtenu un rendement de 1,5 à
2 tonnes par hectare contre 0,5 tonne par
hectare pour les variétés locales non cer-
tifiées. Pour une région qui reçoit la moitié
de la quantité normale de précipitations, les
experts disent que ces rendements sont re-
marquables.
L’agriculture étant en train de devenir un
secteur d’activités incertain au Sénégal et
dans beaucoup de pays de l’Afrique sub-
saharienne, il est urgent de protéger les
agriculteurs des risques en constante aug-
mentation liés à la variabilité climatique,
aux ravageurs, aux maladies, aux séche-
resses et aux inondations.
Dans ces conditions, le programme du
PPAAO, coordonné par le CORAF, est en
train de développer et de mettre en œuvre
une agriculture intelligente face au climat
pour soutenir la croissance agricole et,
consécutivement, jeter les bases de la ré-
duction de la pauvreté et de la croissance Le mil est l’une des principales cultures de base
économique, en particulier pour les pays au Sénégal et en Afrique de l’Ouest.
basés sur l’agriculture.

Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 65


Récits de changement

Ce qui rend Aissatou remarquable, c’est qu’elle


a réussi à transformer un handicap en force.
Elle dirige non seulement un groupe de femmes
travaillant sur la transformation des fruits en jus,
mais elle est aussi une agricultrice indépendante.

SENEGAL
La transformation a
sauvé Aïssatou Diallo,
vivant avec un handicap
66 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus
Récits de changement

SENEGAL
La transformation a sauvé
Aïssatou Diallo
Dans le cadre de la mise en œuvre du PPAAO
au Sénégal, Aïssatou a été sélectionnée, avec
d’autres femmes, et formée à la transforma-
tion et à la conservation des aliments.
« Nous avons acquis de précieuses connais-
sances », déclare Aïssatou qui a reçu un di-
plôme de sa formation au Canada.
A son retour au pays, Shivet Fruit a reçu des
équipements d’une valeur d’1 million de
francs CFA de la part du Fonds national de
La qualité des produits lui a valu une part considérable recherche agricole et agro-alimentaire (FN-
du marché dans la région de Saly au Sénégal. Le jus RAA). Grâce à la formation, Shivet Fruit dis-
du groupe Aissatou fournit la plupart des restaurants
et des entreprises du secteur du tourisme. pose, à présent, des capacités techniques né-
cessaires pour transformer presque tous les

A
produits locaux tout en conservant leur goût
ïssatou Diallo est une personne han- et leurs qualités nutritionnelles.
dicapée. Elle dispose d’environ 30
Shivet Fruit transforme les céréales locales
années d’expérience dans la trans-
en sirop. A Mbour, les produits fabriqués par
formation des fruits. Elle est aussi
ce groupe local ont fait leur apparition dans
la présidente de Shivet Fruit, un groupement
les hôtels et restaurants. La qualité de ses
d’intérêt économique composé d’environ 10
produits a gagné le respect et la confiance
femmes et se trouvant à Mbour, à environ 50
sur le marché local. Shiver Fruit peut main-
km de Dakar, la capitale du Sénégal.
tenant être perçu comme la marque préférée
Dans la plupart des parties de l’Afrique de des magasins locaux.
l’Ouest, les personnes handicapées se re-
« Nous nous conformons, scrupuleusement,
trouvent dans la rue en train de mendier et
aux normes de fabrication », déclare Mme
espérant de l’aide de la part des passants
Samb, porte-parole du groupement.
« Il n’y a, dans les produits de Aïssatou
« Je ne pouvais pas rester Diallo, aucun signe de manque d’hygiène
et de qualité, et nos clients apprécient ses
inactive à la maison. C’est sirops, ses confitures et céréales transfor-
ainsi que j’ai commencé, mées. Je l’encourage fortement à maintenir
l’élan », dit un hôtelier de la ville balnéaire
en 1988, à fabriquer du de Saly.
jus local de manière Actuellement, Tropic’ est vendu en dehors
de la zone de Mbour. Les succès enregistrés
artisanale » ont encouragé le groupement à commencer
explique Aissatou. de nouveaux plans d’affaires pour augmenter
l’approvisionnement du marché international.

Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 67


Récits de changement

” J’ai choisi d’être une productrice ”


agricole plutôt que d’aller en milieu
urbain grossir les rangs des femmes

sans travail ou réduites en bonne à
tout faire... Sokhna Amy Mbacké,
une productrice de semences comblée

68 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

Certaines pratiques coutumières en


Afrique de l’Ouest et du Centre font
que les femmes ne sont pas souvent
propriétaire de terre. Mais dans ce
village de Touba Madina au Sénégal,
une brave Mbacke s’est distinguée par
la production de semences au point
d’être une référence de tout le monde.
Hommes et femmes la respectent.

SENEGAL
une productrice de
semences comblée
Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 69
Récits de changement

SENEGAL
une productrice de
semences comblée
Campagne après campagne, elle est deve-
nue une icône dans ce milieu dominé par les
hommes. Membre de la coopérative des pro-
ducteurs de semences certifiées de la com-
mune de Kahi, elle collectionne saison par
saison, les performances, au point de devenir
une référence dans la commune.

Appuyée par le PSAO, le Programme se-


mencier pour l’Afrique de l’Ouest, du CORAF,
entre 2012 et 2017, elle a produit 10 tonnes de
maïs, 10 tonnes de sorgho, et presque autant
d’arachide en 2017. Même si elle refuse de
parler d’argent, cette mère de famille affirme
en gagner assez pour couvrir l’ensemble de

A
ses besoins durant toute l’année.
45 ans, cette fille d’un dignitaire lo-
cal mouride, mère de deux enfants Grâce aux revenus tirés de la vente des se-
a décidé de se lancer dans la pro- mences certifiées, elle finance la scolarité de
duction agricole là où la majorité des ses deux enfants et leur assure une prise en
femmes de la localité ne sont que de simples charge sociale et sanitaire en toute autono-
ouvrières dans les champs appartenant mie. Généreuse, elle vient régulièrement en
souvent à leurs époux. aide aux habitants du village, en denrées, en
semences, mais aussi en argent.

« Ici, tout le monde la respecte, les hommes


« J’ai choisi d’être une en premier » témoigne un habitant du village
productrice agricole plutôt tout admiratif. Lorsqu’on interroge Sokhna
Amy Mbacké sur son succès, elle préfère
que d’aller en milieu rester modeste et affirme : « j’ai choisi
d’être une productrice de semences plutôt
urbain grossir les rangs que d’al- ler en milieu urbain grossir les
des femmes sans travail rangs des femmes sans travail ou réduites
en bonne à tout faire. J’aime la production
ou réduites en bonne à de semences et cette activité me comble »
tout faire... » dit-elle, remerciant au passage le CORAF et
l’USAID qui lui as permis de produire et de
dit Sokhna en remerciant le CORAF et vendre des semences certifiées.
l’USAID de l’avoir permis de produire et de
vendre des semences certifiées.

70 Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus


Récits de changement

En se constituant en groupes, les femmes ont plus de


chances de produire davantage et de partager le risque
si les marchés ne fonctionnent pas comme prévu.

Integration regionale pour combler les ecarts alimentaires et de revenus 71


Récits de changement

L’objectif principal de PPAAO-Togo a été de contribuer


à l’autonomisation des communautés locales, y compris
les femmes et les jeunes et, par extension, d’assurer la
sécurité alimentaire et nutritionnelle. En adoptant
simplement les nouvelles pratiques proposées par le
PPAAO, Vaillantes Femmes a vu ses revenus augmenter.

TOGO

Un Kit d’étuvage de riz


change la vie d’une veuve

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Récits de changement

TOGO
Un Kit d’étuvage de riz
change la vie d’une veuve
Un kit d’étuvage de riz. De nombreuses recherches
confirment que ces technologies augmentent la valeur
nutritive du riz étuvé local.

Un kit d’étuvage de riz

A
vec un large sourire et une fierté re- sants pour subvenir à ses besoins et à ceux
nouvelée, Mme Kadokali Ebiro nous de sa famille. À la recherche de meilleures
montre sa porcherie tout en racon- options, elle a rejoint Vaillantes Femmes en
tant l’histoire de sa vie. Cette veuve 2007. Ce groupe de femmes était engagé
de 47 ans parle de l’impact positif que les dans l’étuvage de riz traditionnel. À l’époque,
kits améliorés d’étuvage du riz fournis par le elles enregistraient à chaque étuvage une
PPAAO Togo ont eu sur sa vie et de Vaillantes perte de six kilogrammes sur chaque sac de
Femmes, le groupe de femmes auquel elle 100 kg de riz paddy étuvé. Elles ne pouvaient
appartient. que traiter trois sacs de 100 kg par jour et ne
réalisaient qu’un modeste bénéfice de 7500
Après la mort de son mari, Ebiro était impli-
FCFA (15 USD) par jour.
quée dans de petites entreprises, y compris
la vente de sable et de charbon de bois pour Avec le kit d’étuvage amélioré proposé par
soutenir ses quatre enfants. Les revenus le PPAAO Togo en 2014, Vaillantes Femmes
générés par ces activités n’étaient pas suffi- a augmenté ses bénéfices de 211% et diver-

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sifié ses activités. Ebiro parvient maintenant Ebiro est la présidente de Femmes Vail-
à payer les frais de scolarité de ses enfants lantes. Leur ambition collective est de créer
facilement. Un de ses enfants a d’ailleurs ob- un centre moderne d’étuvage du riz qui aug-
tenu en 2015, un diplôme en Gestion à l’Uni- mentera encore les revenus des membres de
versité de Lomé. cette association.
Depuis décembre 2011, le PPAAO Togo est à
Mme Ebiro a commencé à élever des cochons l’avant-garde de la génération et de la pro-
avec sa part de bénéfices. Leur nutrition s’est motion de technologies capables de répondre
également améliorée. Généralement, dans aux besoins nutritionnels de la population et
les ménages pauvres ruraux du Togo et de d’assurer la sécurité alimentaire. Le PPAAO
toute l’Afrique, le riz est consommé avec par- Togo a ainsi acheté dix cuiseurs à riz et par-
cimonie. Ce n’est plus le cas chez Ebiro. Ils tagé avec des groupes de femmes produisant
mangent souvent du riz étuvé. du riz étuvé à travers le pays.

En tant que mère célibataire, la vie pourrait être


difficile Ebiro cette togolaise qui n’a pas une source
de revenus réguliers. Avec l’adoption de certaines
des solutions PPAAO, elle augmente ses revenus
et nourrit maintenant ses enfants et leur assure une
couverture médicale.

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MERCI
Sans votre soutien indéfectible, rien de tout
ceci n’aurait été possible. Au nom des hommes
et des femmes travailleuses de l’Afrique de
l’Ouest, nous vous remercions.

Japan International
Cooperation Agency (JICA)

Spanish Cooperation

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A propos du CORAF
Le CORAF est une association internationale à but non lucratif regroupant les systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA) de
23 pays, couvrant plus de 40% de la population africaine, ce qui en fait la plus grande organisation de recherche sous-régionale du
continent africain. Il a été créé en 1987, et a reçu pour mandat de coordonner et de faciliter les produits de recherche novateurs et de
pointe nécessaires pour libérer le potentiel agricole de l’Afrique de l’Ouest et du Centre

Pour plus d’informations sur le CORAF, visitez www.coraf.org.

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