Syllabus Théorie Des Organisations L2S3
Syllabus Théorie Des Organisations L2S3
Syllabus Théorie Des Organisations L2S3
Ce cours magistral est destiné autant aux étudiants de licence 2 en économie qui aborde pour
la première fois la théorie des organisations, qu’à ceux qui veulent approfondir leurs connaissances
acquises en première année à travers la microéconomie ainsi que l’histoire de la pensée et des faits
économiques.
Il vise à sensibiliser les étudiants à l'analyse des organisations, à partir de l’étude des
principaux courants et auteurs en théorie des organisations, vus sous l’angle de l’économie. Avec ces
questionnements sous-jacents : qu’est-ce que la théorie des organisations peut dire à l’économiste ?
Qu’est-ce que les économistes ont à dire sur les organisations ?
Son ambition est à la fois historique (à travers la recontextualisation des idées développées
en théorie des organisations) mais aussi analytique (en laissant notamment une large place à la
compréhension du contenu de ces idées).
Ce cours accorde aussi à la mise à distance critique des concepts, notions et théories une
grande importance, ce champ d’études ouvrant en effet des pistes de réflexion sur de nombreux
aspects de la vie tant au sein qu’en dehors des organisations. La plupart des étudiants étant amenés
à travailler dans une organisation (marchande ou non marchande), l’autre finalité est d’aider à se
forger un regard personnel sur le fonctionnement des organisations modernes.
OBJECTIFS
MOTS-CLÉS
PRE-REQUIS SOUHAITES
Semestre 3 : 24 heures, réparties en 8 séances de 3 heures, tous les jeudis de 13h à 16h en
Amphithéâtre Beccaria (pôle universitaire Cathédrale).
MODE DE VALIDATION
Un examen d’environ 1h30 à la fin des séances portant sur le cours magistral. Une seule note pour la
matière sur la base d’un examen écrit.
SUPPORT
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PLAN INDICATIF
AVANT-PROPOS
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REPÈRES BIBLIOGRAPHIQUES
Ouvrages de base
Benjamin Coriat et Olivier Weinstein (1995), Les nouvelles théories de l'entreprise, Paris,
Librairie générale française, coll. Poche.
Jean-Claude Scheid (2005), Les grands auteurs en organisation, Paris, Dunod (2e édition).
Didier Chabaud et alii (2008), Les grands auteurs en économie des organisations,
Cormelles-Le-Royal, EMS.
Bernard Baudry et Virgile Chassagnon (2014), Les théories économiques de l'entreprise,
Paris, La Découverte, coll. Repères.
Alain Desreumaux (2015), Théorie des organisations, Paris, EMS (3e édition).
Jean-Michel Plane (2019), Management des organisations, Paris Dunod.
Jean-Michel Saussois (2019), Théorie des organisations, Paris, La Découverte, coll.
Repères (3e édition).
Catherine Ballé (2021), Sociologie des organisations, Paris, PUF, coll. Que sais-je ? (10e
édition).
Alice Le Flanchec et Jacques Rojot (2022), Théorie des organisations, Paris, Eska (3e
édition).
Sophie Landrieux-Kartochian (2022), Théorie des organisations, Paris, Gualino (6 édition).
Frederick W. Taylor (1967), La direction scientifique des entreprises, Paris, Dunod (1911
pour l’édition originale américaine).
Michel Crozier et Erhard Friedberg (1977), L’acteur et le système, Paris, Seuil.
Henry Mintzberg (1982), Structure et dynamique des organisations, Paris, Éditions
d’Organisation (1979 pour l’édition originale américaine).
Herbert A. Simon (1983), Administration et processus de décision, Paris, Economica (1947
pour l’édition originale américaine).
Alfred D. Chandler (1989), La main visible des managers, Paris, Economica (1977 pour
l’édition originale).
Olivier Williamson (1994), Les institutions de l’économie, Paris, Interéditions (1985 pour
l’édition originale américaine)
Henri Fayol (1999), Administration industrielle et générale, Paris, Dunod (1916 pour l’édition
originale).
James G. March et Herbert A. Simon (1999), Les organisations, Paris, Dunod (1958 pour
l’édition originale américaine).
Isabelle Ferreras (2012), Gouverner le capitalisme ?, Paris, PUF.
Blanche Segrestin et Armand Hatchuel (2012), Refonder l'entreprise, Paris, Seuil, coll. La
République des Idées.
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GLOSSAIRE SÉLÉCTIF
Adaptation : terme désignant à la fois un état (le fait pour une organisation d’être en
consonance avec les attentes de son environnement et de survivre) et un processus (la
façon dont une organisation répond aux exigences changeantes de son environnement).
Bien que ce terme soit souvent employé avec une connotation plutôt passive, évoquant des
comportements réactifs par rapport à des phénomènes hors de contrôle de l’organisation,
l’adaptation peut également être entendue au sens actif de modification des données de
contexte.
Choix stratégique : thèse exposée par J. Child au début des années 70 s’opposant au
caractère excessivement déterministe des explications de la structuration des organisations
délivrées par la théorie de la contingence. Selon cet auteur, les détenteurs de pouvoir dans
les organisations possèdent une latitude décisionnelle quant au choix de l’environnement
dans lequel l’organisation opérera, aux standards de performance à utiliser et au design
structurel à mettre en place.
Cognition située : en sciences cognitives, la cognition située vise à prendre en compte les
facteurs de l’environnement dans les processus mentaux. Elle est opposée à l’approche
cognitiviste dominante qui envisage les processus mentaux (perception, mémoire,
apprentissage, résolution de problème, langage) comme des mécanismes internes produits
par un agent individuel (homme ou machine). La cognition située ou distribuée s’intéresse
aux collectifs formés d’un individu au travail et de son environnement technique ou humain.
Le pilotage d’avion en est le modèle de référence : le pilote est assisté d’un copilote ainsi
que d’instruments et dispositifs de pilotage automatique, l’ensemble formant une unité qui
dépasse l’intelligence individuelle. La notion trouve de nombreux prolongements en
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éducation, ergonomie cognitive, dans l’étude des relations homme-machine ou l’approche en
termes d’« action située » dans les organisations.
Coopération : pour qu’une organisation fonctionne, il faut que les individus qui la composent
agissent en commun. Comment favoriser la coopération ? La problématique est au cœur des
préoccupations des gestionnaires comme des chercheurs (dès les travaux d’E. Mayo).
Coordination et régulation : pour que les gens coopèrent, il faut en préalable que soit
instauré un mode de coordination. Selon H. Mintzberg, la coordination est le principal
déterminant de la structure de l’organisation. La coordination repose sur un certain nombre
de conventions, de règles et de routines, dont beaucoup ne sont ni figées ni imposées par le
haut. Elles sont construites, interprétées, manipulées par les acteurs. J.D. Reynaud insiste
sur cette activité de régulation, sans laquelle il n’est pas d’action collective. Les règles
informelles sont tout aussi importantes que les normes édictées et formalisées. Derrière
l’organigramme et les règlements, tout un ensemble d’accords tacites et d’activités
clandestines régulent l’activité des individus.
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Cycle de vie de l’organisation : famille de théories tendant à considérer que l’évolution de
l’organisation suit une sorte de programme ou de code la conduisant d’un point de départ
vers un point final et passant par un certain nombre de phases standards. Ces théories
empruntent souvent l’analogie du cycle de vie du produit.
Décision : selon H.A. Simon, l’élément essentiel de l’organisation n’est pas la hiérarchie
mais la prise de décision. Ne parle-t-on pas de « décideurs » pour évoquer le groupe
professionnel des dirigeants ? La problématique de la décision est évidemment liée à celle
de la rationalité : l’analyse montre que les processus de décisions en organisation résultent
d’une « fabrication » très complexe. Quand les dirigeants du Crédit Lyonnais se lancent dans
diverses opérations d’acquisitions, il est clair que les considérations purement économiques
ne sont pas les seuls déterminants, mais qu’entrent en compte beaucoup d’autres facteurs :
la logique de l’organisation elle-même, la personnalité et les ambitions du ou des chefs, des
rapports de pouvoir, des acteurs et des mécanismes politiques, etc. On pourrait faire une
remarque analogue à propos de la construction de la Bibliothèque nationale de France.
L’image idyllique du patron clairvoyant, avisé et déterminé ne résiste donc pas à l’examen de
la réalité.
Économies des organisations : champ de l’économie qui s’affirme à partir des années 70
et qui prend pour objet les organisations économiques afin d’en comprendre la nature, les
motifs d’existence, les sources de performance, la dynamique.
Empowerment : cette notion, difficile à traduire en français (enpouvoirment ?), est devenue
essentielle dans les travaux sur le management, notamment sur le management participatif.
C’est un concept qui désigne la prise en charge de l’individu par lui-même, dans un
processus d’autonomisation, d’appropriation d’un pouvoir (d’où le nom).
Environnement : l’univers extérieur dans lequel l’organisation est insérée et avec lequel elle
entretient des relations complexes de dépendance/autonomie. La notion de frontière qui
distingue l’organisation de cet univers extérieur est une des composantes de la définition
traditionnelle de l’organisation. Il s’agit cependant d’une notion toute relative.
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Fonctionnalisme : vision des organisations comme réalités concrètes à propos desquelles il
est possible d’élaborer un corps de connaissances objectives à l’instar de ce qui se fait dans
les sciences naturelles.
Inertie structurelle : les multiples facteurs internes à l’organisation qui réduisent sa capacité
à s’adapter aux changements de l’environnement (les choix stratégiques d’origine,
l’information modelée par la structure organisationnelle, les résistances aux réallocations de
ressources, etc.). Partant de l’idée selon laquelle les groupes d’intérêt internes et externes
préfèrent les organisations capables de faire preuve de fiabilité et de rendre compte
rationnellement de leurs actions, les défenseurs de la théorie de l’inertie structurelle
soulignent l’importance de l’institutionnalisation des buts et de l’implantation de routines
standardisées pour la survie de l’organisation, phénomènes qui induisent des résistances au
changement.
Knowledge Management : centrée au départ sur l’usage des NTIC (nouvelles technologies
de l’information et de la communication) dans l’entreprise, la notion de knowledge
management est devenue un concept global pour désigner toutes les formes de gestion de
la connaissance en organisation : assurer la formation continue du personnel, gérer en
parallèle les données informatiques sur la clientèle, mettre en place un dispositif de veille
technologique, créer un centre documentaire, mettre en ligne un agenda collectif
informatisé…
Motivation : comment inciter les gens à s’investir, à être plus efficaces et à se sentir mieux
dans leur travail ? Les premiers penseurs de l’organisation estimaient qu’il suffisait de les
« intéresser » pécuniairement. Dans la lignée des travaux fondateurs d’E. Mayo, les
recherches en psychosociologie ont montré que l’on ne travaille pas que pour l’argent, loin
de là. La reconnaissance, l’identification (à l’organisation, au produit, au métier), le contenu
des tâches, l’ambiance de travail, l’image de soi, l’imaginaire, etc. sont autant de
composantes de la motivation au travail. Toutes ces conclusions ont très largement inspiré
les pratiques de gestion des ressources humaines (management participatif, système de
rétribution, etc.).
Organisation : terme polysémique désignant tout à la fois une entité créée pour conduire
une action collective, son mode d’agencement (sa structure) et le processus produisant l’une
et l’autre.
Parties prenantes (ou "stakeholders") : elles désignent « tout groupe ou individu qui
peuvent affecter ou être affectés par la réalisation des objectifs de cette organisation »
(Freeman, 1984). Les parties prenantes sont ainsi les clients, les fournisseurs, la
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communauté, les salariés, les investisseurs, etc. La théorie des parties prenantes met
l’accent sur la prise en compte de la multiplicité des acteurs ou groupes d’acteurs dans les
décisions des organisations (par opposition à une approche focalisée sur la prise en compte
des intérêts des seuls actionnaires, les "shareholders").
Rationalité limitée : le concept de rationalité limitée est dû à H.A. Simon, "prix Nobel"
d’économie en 1978, théoricien majeur des organisations, mais aussi un des pères des
sciences cognitives et de l’intelligence artificielle. Le modèle classique du comportement
humain, en analyse économique et organisationnelle, suppose un individu rationnel qui
maximise son utilité et recherche une solution optimale. À cette vision idéale, H.A. Simon
oppose une conception plus réaliste : notre rationalité est limitée - la plupart du temps,
l’homme n’est pas en mesure de se former une idée complète et exacte de toutes les
possibilités de choix - et procédurale - on procède par essai et erreur, on imagine des
solutions les unes après les autres. Lorsque nous avons une décision à prendre, la solution
adoptée est satisfaisante pour celui qui la prend, et non pas optimale.
Reengineering : c’est une démarche pragmatique qui prend comme point de départ une
interrogation centrale : comment concevoir l’organisation de son entreprise si l’on devait
repartir de zéro ? Ceci implique l’analyse critique de l’organisation en place, la redéfinition
des modes de fonctionnement et d’organisation, dans une logique de rupture par rapport à
l’existant et dans un objectif d’amélioration des délais, de la qualité (des produits et des
services) et des coûts. Cette logique de rupture s’accompagne de la volonté de partir du
client pour se soucier ensuite de l’organisation interne : c’est le marché qui doit structurer
l’organisation, et non l’inverse. Le reengineering peut s’appliquer à différents domaines.
Certains préconisent aussi un reengineering de l’offre (de services ou de produits). Cette
démarche connaît un vif succès dans les entreprises, même si elle sous-estime largement
les dimensions sociales, humaines, psychologiques, etc.
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Cette question de la structure est d’autant plus brûlante, que l’on observe aujourd’hui une
remise en cause des modèles traditionnels, notamment celui de la grande entreprise
industrielle intégrée, et qu’apparaissent des formes structurelles tout à fait inédites.
Style de direction : les attitudes fondamentales partagées par les principaux dirigeants
d’une organisation vis-à-vis de différentes questions touchant aux relations de l’organisation
avec son univers extérieur (par exemple, attitude envers le risque) et à son fonctionnement
interne (caractère bureaucratique, attitude envers la participation des personnels, etc.).
Théorie classique : en science des organisations, théorie privilégiant l’étude des aspects
formels des organisations et énonçant des principes universels d’agencement et de gestion.
A ne pas confondre avec l’école classique en économie (A. Smith, D. Ricardo, J.B. Say,
etc.).
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marchandes sont des conventions et non pas des mécanismes de marché. Une convention
est l’expression d’un rapport socialement construit et relativement stable ou encore « un
système d’attentes réciproques sur les compétences et les comportements, conçus comme
allant de soi et pour aller de soi » (R. Salais)
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