TD 1-2-3 PERSONNES

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UNIVERSITÉ ALIOUNE DIOP DE BAMBEY

UFR : ECONOMIE MANAGEMENT ET INGENIERIE JURIDIQUE

DÉPARTEMENT : INGÉNIERIE JURIDIQUE

Année UNIV. 2021-2022


Droit civil
Licence 1

TRAVAUX DIRIGES DROIT DES PERSONNES SEMETRE 2


SEANCE 1

Thème : L’existence de la personnalité juridique des personnes physiques


Exercice : Dissertation
Cohorte 1 : Le Temps et la personnalité juridique
Cohorte 2 : L’attribution rétroactive de la personnalité juridique

Bibliographie
Amsatou Sow SIDIBE, Droit civil sénégalais, Introduction à l’étude du droit, droits des
personnes et de la famille, Ed. CREDILA, 2014.
Annick BATTEUR, Droit des personnes et de la famille, LGDJ, 2009.
Bernard. BEIGNIER, Les droits de la personnalité, PUF, coll. Que sais-je ? ,1992.
Bernard TEYSSIE, Droit civil, Les personnes, Litec, coll. Manuels, 12éme éd. 2010.
Frédéric ZENATI-CASTAING, Thierry REVET, Les personnes, PUF, 2007.
Gérard CORNU, Droit civil - Les personnes, Montchrestien, 13éme éd. 2007.
Jean. CARBONNIER, Droit civil, les personnes, PUF, 2000.
Code de la famille sénégalais
UNIVERSITÉ ALIOUNE DIOP DE BAMBEY

UFR : ECONOMIE MANAGEMENT ET INGENIERIE JURIDIQUE

DÉPARTEMENT : INGÉNIERIE JURIDIQUE

Année UNIV. 2021-2022


Droit civil
Licence 1

TRAVAUX DIRIGES DROIT DES PERSONNES SEMETRE 2


SEANCE 2
Thème : La durée de la personnalité juridique des personnes physiques
Exercice : commentaire d’arrêt

Cohorte 1 :

Cour de cassation, chambre civile 1, Audience publique du jeudi 16 septembre 2010, N°


de pourvoi 09-67456, Bulletin 2010, I, n° 174

« Attendu que la société E. (la société) avait organisé, dans un local parisien et à partir du 12 février 2009, une
exposition de cadavres humains "plastinés", ouverts ou disséqués, installés, pour certains, dans des attitudes
évoquant la pratique de différents sports, et montrant ainsi le fonctionnement des muscles selon l'effort physique
fourni ; que les associations "Ensemble contre la peine de mort" et "Solidarité Chine", alléguant un trouble
manifestement illicite au regard des articles 16 et suivants du code civil, L. 1232-1 du code de la santé publique
et 225-17 du code pénal, et soupçonnant par ailleurs au même titre un trafic de cadavres de ressortissants chinois
prisonniers ou condamnés à mort, ont demandé en référé la cessation de l'exposition, ainsi que la constitution de
la société en séquestre des corps et pièces anatomiques présentés, et la production par elle de divers documents
lui permettant de justifier tant leur introduction sur le territoire français que leur cession par la fondation ou la
société commerciale dont elle prétendait les tenir ;

Sur le premier moyen du pourvoi principal de la société, tel qu'exposé au mémoire en demande et reproduit en
annexe :

Attendu qu'il n'y a pas lieu de se prononcer sur ce moyen, qui ne serait pas de nature à permettre l'admission du
pourvoi ;

Et sur le second moyen du même pourvoi :

Attendu que la société fait grief à l'arrêt attaqué (Paris, 30 avril 2009) d'avoir dit y avoir lieu à référé et de lui
avoir fait interdiction de poursuivre l'exposition des corps et pièces anatomiques litigieuse, alors, selon le moyen
:

1°/ que la formation des référés n'est compétente pour prescrire les mesures conservatoires ou de remise en état
qui s'imposent pour faire cesser un trouble que si celui-ci est manifestement illicite, c'est -à-dire d'une totale
évidence, consistant en un non-respect caractérisé de la règle de droit ; que sa compétence doit, dès lors, être
exclue en cas de doute sérieux sur le caractère illicite du trouble invoqué ; qu'en l'espèce, la cour d'appel, qui,
d'une part, a procédé à un véritable débat de fond sur le sens qu'il convenait de donner à l'article 16-1-1 du code
civil et sur son éventuelle applicabilité au cas d'espèce et qui, d'autre part, a rappe lé les termes des fortes
divergences qui opposaient les parties sur l'origine licite ou non des corps litigieux, n'a pas tiré les conclusions
qui s'évinçaient de ses propres constations en estimant qu'elle était en présence, non d'un doute sérieux sur le
caractère illicite du prétendu trouble invoqué, mais d'une violation manifeste de ce même article 16 -1-1,
justifiant qu'il y ait lieu à référé, et a violé, de ce fait, l'article 809 du code de procédure civile ;

2°/ que le respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort et les restes des personnes décédées, y compris
les cendres de celles dont le corps a donné lieu à crémation, doivent être traités avec respect, dignité et décence ;
qu'en l'espèce, pour déterminer si les corps exposés avaient été traités avec respect, dignité et décence, la cour
d'appel a recherché s'ils avaient une origine licite et, plus particulièrement, si les personnes intéressées avaient
donné leur consentement de leur vivant à l'utilisation de leurs cadavres ; qu'en se fondant su r ces motifs
inopérants, tout en refusant, comme il lui était demandé, d'examiner les conditions dans lesquelles les corps
étaient présentés au public, la cour d'appel a privé sa décision de base légale au regard de l'article 16 -1-1du code
civil ;

3°/ que, par ailleurs, la cour d'appel, a expressément relevé que "le respect du corps n'interdisait pas le regard de
la société sur la mort et sur les rites religieux ou non qui l'entourent dans les différentes cultures, ce qui
permettait de donner à voir aux visiteurs d'un musée des momies extraites de leur sépulture, voire d'exposer des
reliques, sans entraîner d'indignation ni de trouble à l'ordre public" ; que la juridiction d'appel a privé sa décision
de base légale au regard de l'article 16-1-1 du code civil en ne recherchant pas, comme sa propre motivation
aurait dû l'y conduire, si, précisément, l'exposition litigieuse n'avait pas pour objet d'élargir le champ de la
connaissance, notamment grâce aux techniques modernes, en la rendant accessible au grand pu blic de plus en
plus curieux et soucieux d'accroître son niveau de connaissances, aucune différence objective ne pouvant être
faite entre l'exposition de la momie d'un homme qui, en considération de l'essence même durite de la
momification, n'a jamais donné son consentement à l'utilisation de son cadavre et celle, comme en l'espèce, d'un
corps donné à voir au public a des fins artistiques, scientifiques et éducatives ;

4°/ qu'enfin celui qui réclame l'exécution d'une obligation doit la prouver ; qu'en l'es pèce, en ayant affirmé qu'il
appartenait à la société E., défenderesse à l'instance en référé, de rapporter la preuve de l'origine licite et non
frauduleuse des corps litigieux et de l'existence de consentements autorisés, la cour d'appel a inversé la char ge de
la preuve et a violé, de ce fait, l'article 1315 du code civil ;

Mais attendu qu'aux termes de l'article 16-1-1, alinéa 2, du code civil, les restes des personnes décédées doivent
être traités avec respect, dignité et décence ; que l'exposition de cadavres à des fins commerciales méconnaît
cette exigence ;

Qu'ayant constaté, par motifs adoptés non critiqués, que l'exposition litigieuse poursuivait de telles fins, les juges
du second degré n'ont fait qu'user des pouvoirs qu'ils tiennent de l'article 16-2 du code civil en interdisant la
poursuite de celle-ci ; que le moyen n'est pas fondé ;

Et sur le moyen unique du pourvoi incident, tel qu'il figure au mémoire en défense et est reproduit en annexe :

Attendu qu'en ses trois branches le moyen ne tend qu'à contester l'appréciation souveraine portée par la cour
d'appel sur l'opportunité d'ordonner les mesures sollicitées ; qu'il ne peut donc être accueilli ;

PAR CES MOTIFS :

REJETTE les pourvois principal et incident ; »

Documents sur l’affaire à lire

-TGI Paris 21 avr. 2009, Dalloz, 2009, AJ. p.1278, AJDA 2009, p.797
-CA Paris, 30 avril 2009, Dalloz 2009, AJ. P.2019
-Code civil, Code de la famille sénégalais -Tout ouvrage sur droit des personnes.
Cohorte 2 :
Cour de cassation, chambre civile 1, Audience publique du mardi 10 décembre 1985
N° de pourvoi : 84-14328, Bulletin 1985, I, n°339, p.305

Sur le moyen unique : vu le principe selon lequel l'enfant conçu est réputé né chaque fois qu'il
y va de son intérêt ;

Attendu que Bernard y..., au service de la société Comex, avait adhéré, le 20 aout 1979, a une
police d'assurance-groupe souscrite par son employeur pour son personnel auprès de la
compagnie européenne d'assurances sur la vie (Euravie), laquelle garantissait, en cas de décès,
le paiement d'un capital d'un montant de 200 % du salaire de base, majore de 30 % par enfant
à charge vivant au foyer de l'assure ;
Que Bernard Y..., déjà père de trois enfants, dont deux issus d'un premier mariage, a désigné
comme bénéficiaire de l'assurance-groupe sa seconde épouse, Brigitte Y..., née X... et, à
défaut, ses enfants ;
Qu'il est décédé le 1er mars 1980 ;
Que Mme Y... A mis au monde deux jumeaux le 24 mai 1980 ;
Que la compagnie Euravie lui a réglé la somme de 522.300 francs mais a refusé de tenir
compte des deux enfants qui n'étaient pas nés au moment de la réalisation du risque ;
Que Mme Y... A, le 30 juillet 1981, assigne cet assureur en paiement de la somme
complémentaire de 108.062 francs, 25 ;

Attendu que l'arrêt attaque a rejeté sa demande, aux motifs essentiels que la seule bénéficiaire
contractuellement désignée de l'assurance décès était Mme y..., que la clause de la police était
"envisagée comme une notion de seul fait" et que les enfants simplement conçus dont il s'agit
ne vivaient pas au foyer de l'assure" ;

Attendu, cependant, que si les conditions d'application du contrat d'assurance décès doivent
être appréciés au moment de la réalisation du risque, la détermination des enfants à charge
vivant au foyer, doit être faite en se conformant aux principes généraux du droit, spécialement
à celui d'après lequel l'enfant conçu est réputé ne chaque fois qu'il y va de son intérêt, étant
observé que la majoration du capital-décès, lorsqu'il existe des enfants a charge, est destinée a
faciliter l'entretien de ces enfants ;

Qu'en statuant comme elle l'a fait, en écartant, pour le calcul de la majoration du capital -
décès, les enfants simplement conçus et qui, en l'espèce, sont nés viables, la cour d'appel a
violé la règle et le texte susvisé ; Par ces motifs : casse et annule l'arrêt rendu le 24 mai 1984,
entre les parties, par la cour d'appel de paris ;

Documents sur l’affaire à lire :

-Dalloz 1987, p.449, note G. Paire

-RTD civ. 1987, p.309, obs. J. Mestre

-Code civil, Code de la famille sénégalais – Tout ouvrage sur droit des personnes
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Droit civil
Licence 1

TRAVAUX DIRIGES DROIT DES PERSONNES SEMETRE 2


SEANCE 3
Thème : L’absence et la disparition
Exercice : Cas pratiques
Cohorte 1 : Résoudre les 2 cas suivants

Cas 1 :

Le 8 mai 2019, Mamadou est parti en mer avec la pirogue que vient de lui acheter son père
avec quelques amis pécheurs. La nuit tombée alors qu’ils étaient toujours en mer, où la
tempête faisait rage, Mamadou, pécheur expérimenté, monte sur le bord pour y effectuer une
manœuvre et tombe à l’eau sous les yeux de l’un de ses amis qui n’ont pu le secourir. Depuis,
sa famille est sans nouvelles, non sans avoir pourtant entrepris des recherches demeurées
vaines.
Comment qualifier la situation de Mamadou ?

5 ans 6 mois après Mamadou rentre à la maison à la grande surprise de sa famille. Il leur fait
savoir qu’il a été sauvé par un navire espagnol qui la conduit au Nigéria. Et sans argent, ni
document ou de numéro de téléphone, il ne pouvait faire signe de vie.

Que va-t-il se passer avec son retour sachant que sa femme s’est remariée sans demander le
divorce ?

En ce qui concerne ses biens, Mamadou voudrai les récupérer selon ses dires, sa succession
est faite alors que rien ne justifier légalement et juridiquement sa mort. Qu’en pensez-vous ?
Cas 2 :
SenKhibar, un journal de la place a été contacté par la famille Sylla aux fins de faire un
communiqué relativement à leur fils qu’il pas vu ni aperçu depuis en bon moment. Apres
paiement des frais, SenKhibar a sorti le 15 mars 2020 le communiqué suivant :
Intitulé du communiqué : « Avis de disparition ». Sur le communiqué, on peut lire « Dame
Sylla, fils d’Amadou Sylla et de Fama Déme, a quitté le domicile de ses parent situé au
quartier DALAL DIAM à Bambey, depuis le 28 février 2020. Il est prié à toute personne de
contacter le service commercial du journal au 77……05 ou au 77………04. ».
Que pensez-vous de la qualification donnée par le rédacteur du communiqué ? Argumentez
votre réponse.
Dans quelle mesure la famille Sylla peut-elle emprunter la voie judiciaire pour constatation de
la situation de leur fils ?

Cohorte 2 : Résoudre les 2 cas suivants


Cas 1 :

Le 3 janvier 2020, Astou Mané et deux de ses collègues secouristes Ami et Fatou sont parties
au Mali pour les opérations de secourisme dans cadre de leur stage de la Croix rouge. Très
proche de son frère Abdou, elle lui confie la gestion de ses biens jusqu’à son retour. Un mois
après leur arrivée au Mali, le peuple malien commence à manifester contre le régime sur
place. Pensant que c’est une belle occasion pour mettre en pratique leurs connaissances,
Astou, vêtue de son gilet portant le signe de la Croix rouge pénètre dans la foule pour soigner
les blessés. Deux heures après de rudes affrontements avec les forces de l’ordre, la répression
sanglante n’a tardé, soldée par des blessés, des morts et des disparus.

Sa mère est inquiète puisqu’elle n’a ni vu ni entendu sa fille Astou et n’a pas donné de ses
nouvelles et ce depuis quelques mois.

Quelle qualification donnez-vous à la situation d’Astou Mané ?

Le choix d’Abdou en tant que gestionnaire des biens d’Astou est confirmé par le tribunal en le
désigne comme administrateur provisoire des biens d’Astou.

Quels pouvoirs dispose Abdou dans la gestion des biens d’Astou ? Après voir identifié les
pouvoirs d’Abdou, définissez-les.

Etant entendu qu’Abdou utilise les biens dont il est administrateur provisoire à des fins
personnelles, Mamadou, le Mari d’Astou, peut-il demander qu’Adou soit demis de ses
fonctions ? Si non, dites pourquoi. Si oui, quelle serait la dénomination de sa demande ? Est-il
le seul à pouvoir faire cette demande ? Si oui, dites pourquoi.

Cas 2 :

Lamine, habitant à Dakar, passionné de l’aviation car ayant un père pilote, décide de faire un
voyage par avion pour aller voir sa tante Coumba à Saint-Louis. Comme son père l’a appris à
piloter, il a emprunté à ce dernier son petit avion de plaisance pour aller à Saint-Louis. Il a
quitté Dakar le 2 février 2000 pour rejoindre sa tante, en cours de route, il contacte son père
lui faisant part de certaines défaillances constatées qu’il faut réparer à son retour. 5 jours après
son départ, son père essaye de le joindre mais en vain. Inquiet, il appelle Coumba pour avoir
des nouvelles de son fils, mais cette dernière lui fait comprendre qu’elle ne l’a pas encore vu
ni entendu. Le lendemain, des débris d’avion sont retrouvés aux larges des côtes saint-
louisiennes.

Que vous inspire cette situation ? Qu’en serait-il des conséquences ?

Bibliographie :

-GAYE (M.), « Procédure d’absence et sort des droits de l’absent », Annales Africaines Numéro
spécial 2014.
-Hernân Corral Talciani, Maria ARA Rodriguez-Pinto, « Disparition de personnes et
présomption de décès : observations de droit comparé », Revue internationale de droit compéré,
2000,52-3, p.553-580, https://www.persee.fr/doc/ridc_0035-3337_2000_num_52_3_18067
-Mylène Bernardini, « L'absence dans la jurisprudence (1800-1820) », Revue juridique de l’Ouest,
2005, 3, p.333-388. https://www.persee.fr/doc/juro_0990-1027_2005_num_18_3_2829

-TEYSSIE B, L’absence (Commentaire de la loi n° 77-1447 du 28 déc. 1977), JCP 1978, Chr . p .
2911.
-Voir également Bibliographie générale et le Code de la Famille

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