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MENTION GESTION
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Niveau : L2 www.foadfacdegmia.org
1
SOMMAIRE
INTRODUCTION
I- La constitution du DA
II- La perception du DA
Partie 1- L'ARGENT
INTRODUCTION
Le DA n'a pas été oublié par le souffle de la réforme. C'est ainsi que le droit pénal spécial
d'autrefois, régi par le code pénal, a fait place à un mélange de dispositions répressives qui sont une
des manifestations de cette inflation législative et règlementaire contemporaine. Un secteur privilégié
de cette évolution est le DPA, embryonnaire il y a quelques décennies et parfois aujourd'hui à un
état de développement consommé.
A- Approche conceptuelle
Le délinquant d'affaire est d'un niveau élevé qui met à profit ses connaissances
théoriques et professionnelles pour commettre des infractions d'astuces. D'où, il suit qu'il n'y a point
violence, ni effusion de sang mais la réflexion scientifique est surtout alliée à cette discrétion de bon à
loi.
Ainsi la criminologie n'a pas permis de découvrir tous les secrets de la genèse de la
commission de l'infraction dans le domaine des affaires, mais cette criminologie a le grand mérite
d'améliorer sensiblement la perception de cette délinquance spécifique que l'on s'accorde globalement
à reporter avec quelques caractéristiques majeures.
En premier lieu, la délinquance d'Affaire est mal connue on parle de « chiffre noir »
mécanisme de transaction du pouvoir public, tolérance des autorités judiciaires qui manifestent peu
d'empressement pour poursuivre certaines infractions économiques et financières, duplicité des
victimes qui adhèrent à la fraude ou qui préfèrent abandonner au découragement plutôt que de
guerroyer contre le délinquant. Que dire des délinquants eux même ? Doué d'une intelligence
autrement supérieure à celle du criminel de base de droit commun, il devance son congénère sur
divers procédés (exemple : tirage de chèque sans provision, fausse identité, montage de société fictive
permettant à leur concepteur de brouiller les pts es et e sauvegarder au mieux leur honorabilité, etc.).
La complexité adhérente au bilan et aux pièces comptables secrète à leur profit un brouillard
protecteur bien difficile à dissiper.
En second lieu, la délinquance d'affaire ne suscite pas la même réprobation que la délinquance
de droit commun. Utilisant ses capacités intellectuelles, l'agent lui-même, qui n'a pas du tout un
comportement comparera celui du délinquant de violence se comporte autrement qu'il est étranger
Parfois, ce jeu est perçu comme une réaction quasiment légitime contre un système financièrement
injuste. Lorsqu’il y a, par exemple fraude fiscale et douanière. La délinquance devient un business
une option économique privilégiée en fonction de sa rentabilité : spéculer, frauder, abuser à bon c'est
faire preuve de sa supériorité. Qu'y a-t-il en effet de commun entre tuer pour voler et frauder pour
s'enrichir ? Malin par hypothèse, le délinquant ne se ouvertement contre le système, l'ordre mais il
l'utilise Insidieusement. Par son intelligence, i1 s'élève au-dessus des lois et peut être perçu à certain
égard comme « un surhomme ».
En troisième lieu, l'œuvre répressive est entravée par des inhibitions diverses. Le délinquant
d'affaire peut être un personnage puissant le plus marquant dans la vie économique et sociale (les
chefs d'entreprises par exemple). Et alors la tâche de la justice risque d'être singulièrement ardue. Le
délinquant d'affaire sur la sellette peut aussi s'apprêter au chantage contre la garantie de l'emploi de
ses salariés ; ici de nouveau, l'œuvre de la justice se trouve confronter à de sérieux obstacle. Faut-il
alors s'abandonner à l’excès de quelques criminologues qui parlent de justice de classe ? Le système
étant accès à son entier sur la protection des intérêts de la classe dominante, la réponse doit être
heureusement négative car le droit est le même pour tous. Si son application n'est pas toujours
parfaite, il n'en demeure pas moins que sa conception ne se départ pas d'une rigoureuse égalité. Une
autre inhibition dont souffre encore la Justice est d'ordre technique : certaines affaires d'une rare
complexité exigent la maîtrise absolue de la comptabilité et de la gestion des entreprises pourtant elles,
sont étrangères aux occupations des magistrats ct auxquelles ils n'ont d'ailleurs pas été formés.
B- Approche sociologique.
Pas plus que son homologue de droit commun, le délinquant d'affaire n'est toutefois
qu'un simple personnage dont on pourrait dresser un portrait-robot infaillible. Il y a en effet de
nombreux types de délinquants d'affaire, grandement conditionnés par la nature de l'infraction
commise, on peut dire que c'est l'infraction qui fait le délinquant (exemple : le chef d'entreprise ou les
dirigeants sociaux qui commettent des abus des biens sociaux appauvrissent leurs sociétés ; le cadre
supérieur ou le commerçant qui fraude de Fisc ; le commerçant qui abuse de la crédulité de leurs
clients pour fausser le prix de ses marchandises ; les prête-noms salariés modestes ou employés
subalternes qui s'intègrent dans le mécanisme ingénieux mis sur pied par des fraudeurs de haut vol ; la
prêtraille des chèques sans provision, etc. Ce ne sont là que des exemples qui révèlent l'hétérogénéité
d'une proportion pénale très large, sans doute a-t-on pu observer que la délinquance d'affaire concerne
plus certaine catégorie sociale que d'autre (exemple : cadre, profession libérale, artisan, etc.), mais il
faut noter qu'il n'y a pas d'exclusion absolue
§ 2. La genèse du droit du DA
Un droit pénal spécifique aux affaires n'est pas né du Jour au lendemain par un coup de baguette
magique.
Le Code pénal malgache qui a été promulgué le 7 septembre 1962 J.O. no 240 du.7 septembre
1962) ⁚
-prévoit déjà quelques infractions orientées vers la sphère des affaires, ainsi on peut relever
dores et déjà
Ce noyau du DA s'enrichit par la suite de diverses lois se rapportant à la vie des affaires.
- Loi 67-031 du 15 décembre 1967 qui a complété la loi 62-019 du 6 juillet 1962 portant prohibition des
loteries.
Loi no 71-011 du 30 juin 1971 portant règlementation des maisons de jeux et fixant le régime fiscal de
ces maisons.
Ordonnance no 72-042 du 16 novembre 1972 sur la prévention et la répression des contraventions en
matière de chèque, ordonnance qui a été abrogée par la récente loi nO 2004-045 du 14 janvier 2005
Le DA est habituellement attribué à la branche du droit pénal ayant déformé nombre de règles
majeures. Ainsi, la technique du renvoi est fréquente en matière d'incrimination, renvoi d'abord au
sein du même texte (les articles de violation et de sanction sont prévus par des dans un même texte).
Renvoi ensuite à un autre texte pour la sanction et même parfois la précision des incriminations. La
technique du renvoi est fâcheuse car elle est disparate et rend malaisé l’application du DA.
Il est un secteur de pointe de l'inflation textuelle galopante, il exprime de ce fait la volonté cohérente
des pouvoirs publics.
2- Délimitation de DA
Le DA est le droit sanctionnant tout ce qui a trait à l'entreprise, ainsi par exemple le droit
Pénal du travail est dans une large mesure partie intégrante du DA ( il en est ainsi du délit d'entrave
commis par un chef d'entreprise, c’est une infraction appartenant au domaine des affaires). De même,
les incriminations garantissant la qualité de la vie sont également concernées (une entreprise poilue une
ou ses paf ses rejets toxiques : ce délit de pollution ressort lui des données des affaires). Aussi, le
préposé conduisant la camionnette d'une société qui renverse un piéton commis un délit d'affaire et le
Chef d’entreprise qui contraint sa secrétaire a des rapports sexuels.
Toutefois, le cadre de l'entreprise est un critère de rattachement beaucoup trop vague et de tromperie qui
appartient sans conteste au DA, peut très bien être commis par un particulier au détriment d'un autre
particulier. Sans ce décor prétendument obligé de l’entreprise, l’observation est transposé a bien
d’autres infractions.
Le DA recouvre donc le droit pénal financier et le droit pénal économique. L’activité considérée
est, par la force des choses, une activité économique.
Les thèmes du DA qu’on q choisis tourne autour de l’argent. On traite donc, le cadre de ce
cours, des moyens illicites pour créer, gagner et retenir de l'argent.
Dans cette course à la richesse, les scrupules n’étouffent ni malheureusement guère et les participants
dont l’appétit forcené ne connait pas de borne. L’honnêteté, le respect d’autrui sont des entraves que
la cupidité balaie sans vergogne. Le plus fort, c’est-à-dire le plus rusé devient un seigneur dans cette
jungle du monde financier.
Aussi est-il parfaitement naturel que le législateur, par le biais de fort nombreuses incriminations, ait
cherché à canaliser quelque peu de débordement quasiment imaginable. Les immenses dispositions
para pénales qui relèvent d'un droit répressif, ne sauraient évidement épuiser les thèmes du DA.
De l'extrême diversité, ces incriminations s'ordonnent néanmoins autour de trois grands axes :
d'abord, gagner de l'argent on eut son er à créer. La création artificielle des causes. Ensuite, gagner de
l'argent on eut se livrer à la spéculation, c'est-à-dire réaliser un gain d'argent au sens strict puisque l'on
va fructifier un capital préexistant. La spéculation gagner de l'argent on eut refusé de s'en déposséder en
s'abstenant de le faire, c'est le cas des fraudes fiscale et douanière, sources d’enrichissement énorme
pour ceux refusent. Ainsi, nous étudierons dans le cadre de ce cours la création d'argent, le gain
d'argent et la rétention d’argent
Ici, le but du délinquant est de faire des affaires en créant de l'argent. Une façon de gagner de
l’argent est de créer les moyens de parement. Sans doute n'est-elle pas la meilleure car l'activité est à
haut risque, mais cette création a l'avantage pour le délinquant d'un rendement immédiat. Le
délinquant peut en effet s'offrir ce qu'il veut tout de -suite devant limite des disponibilités artificielles
qu'il s'est forgé. Cette création illicite d'argent est grave parce qu’elle introduit à un germe de
désagrégation. Si la réaction de la société en l’être irrémédiable et conduit aux pires bouleversements.
Qu'il s'agit du faux-monnayage qui affecte la monnaie métallique et fiduciaire ou des infractions en
matière de qu'il est extrêmement difficile et onéreux dc fabriquer de faux billet de banques à la
perfection imitant les vrais, rien e plus facile par contre que de tirer un chèque sans provision.
Le code pénal dans le paragraphe qu’il consacre à la fausse monnaie (art 132 à 138) ne souffle mot sur
la monnaie fiduciaire ; mutisme d’autant plus logique qu’à l’époque de sa publication (J.0 n⁰240 du 7
septembre 1962 pages 1766 et suivantes) , les billets à ordre s'analysait seulement comme
des entités publiques remboursables à vue par la banque émettrice. Il n'en ait fait mention que de
l'article 139 ouvrant le paragraphe suivant consacré à la contrefaçon de publics, des poinçons.
Timbres et manieuse limité aux billets étrangers. Le rafistolage nia donc pas fait disparaître le
caractère foncièrement criant du droit positif depuis que la monnaie a cours forcé.
Cette monnaie doit être envisagée à trois points de vue : sa consistance, sa nationalité et sa force. La
monnaie est ici par hypothèse métallique, l'article 132 CP distingue pour la monnaie nationale : les
monnaies d’or d'arpent de billon d’en or et en argent faites de métaux précieux ont logiquement une
protection optimale (travaux forcés à perpétuité). Une monnaie de billon est une monnaie de cuivre
alliée d'un peu d'argent, mesure où les monnaies composées de métaux non précieux ne sont de cuivre,
de billon, mais de bronze, d'aluminium, de nickel ou d'acier inoxydable, mais elle prend quelque liberté.
A- Le faux-monnayage
Il faut que ces différents types de comportement constituent l'élément matériel de cette
infraction, mais quid de l'élément moral ?
La coloration de monnaie est assurément une altération, l’article 134 érige ce comportement en
infraction autonome. La coloration est le fait de teinter une monnaie. En revanche 11 n’y a plus
coloration mais altération si la modification sont distincts.
Outre la coloration, l'article 154 Incrimine rémission des pièces colorées ou leur Introduction
sur le territoire national. Leur exposition n'étant pas visée par le texte, elle n'est donc plus
répréhensible. L'élément moral de cette infraction est constitué ici, comme dans le cas
recédant d'un dol général et d’un dol spécial la coloration au ai dol e pièce es d’ailleurs métal
». L'agent fait évidemment de faux s'il a fait une expérience. Enfin, le trafic de monnaie qui
suppose la négociation de pièce monnayée soit prohibée ou soumise à des contraintes légales
ou réglementaires.
C-La répression
A- Sanction
Le faux-monnayage mine tout l'édifice social, la loi édicte donc en bonne logique des peines
considérables. La peine des travaux forcés à perpétuité sanctionne la contrefaçon, ayant cours légal
à Madagascar (article 132). Concernant les monnaies de billon ou de cuivre ayant cours légal à
Madagascar, les mêmes faits exposent leurs auteurs à des travaux forcés à
B- Les particularités
Il y en a deux : l'excuse absolutoire de dénonciation l'article 138 CP, il faut que cette
dénonciation intervienne avant la consommation des infractions considérées et avant toute
poursuite ou encore qu’une fois les poursuites commencées, la dénonciation ait procuré
l’arrestation des coupables. Le destinataire la dénonciation est entre autres toute personne de
l’autorité constituée à savoir tout dépositaire de la force publique. Quant au champ d’application
de l'excuse, la loi le restreint au crime mentionne à l’article 132, c’est-à-dire la fausse monnaie
nationale ayant cours légal. L'article 133 réprimant la fausse monnaie étrangère comme s’il
s'agissait des monnaies nationales malgaches, étend le jeu de l’excuse ayant cours légal fausse-
monnaie étrangère ayant cours légal. Comme toute excuse légale, l'excuse absolutoire de l'article
138 ne peut être relevée que par la juridiction lors du jugement à s'ouvrir devant la cour
criminelle devant laquelle elle donne lieu à une question distincte.
La deuxième particularité de fond est édictée par l’article 135 du CP qui punit d’une peine
d’amende le triple au moins et sextuple au plus de somme représentée par les pièces cause,
l'amende ne peut être inférieure à 5.000 Ariary. À noter que la tentative de remise en
circulation de pièces fausses que l'on croyait initialement vraie n'est punissable.
des billets de banque ayant des billets retirés de la circulation ne présente plus aucun intérêt
ayant perdu leur pouvoir libératoire. La répression en l'occurrence n'est pas désarmée car la
qualification d'escroquerie est parfaitement envisageable. Pour les billets de banque
étrangers que l'article 13 protège, cette condition du cours légal se retrouve en parfaite
logique par l'effet du renvoi le texte au modèle de la monnaie nationale.
2) Les éléments constitutifs
A- Élément matériel
Un assez étroit parallélisme existe avec ce qui a été observé au sujet de la monnaie
métallique. Le premier agissement visait qui est la fabrication de faux-billets devenue
difficile par l'utilisation de papier filigrané, par les numérotations des coupures selon assure
mais tout cela est aujourd'hui facilitée produit le billet véritable en couleur, une
numérotation et avec tous les si es distinctifs sur le billet d'une manière irréprochable.
L'altération de billets n'est prévue par la loi (article 133) que s'ils sont étrangers. Pour les
billets de banque malgache, l'article 139 vise la fabrication. En réalité, l'altération et
fabrication sont synonymes et recouvrent toute modification frauduleuse de la valeur faciale
sur ce qui rend singulièrement difficile la tâche des faussaires. Pur encore quatre types de
comportement délictueux à savoir l'et l’introduction dans le territoire. L'émission et
l'exposition concernant les seuls billets étrangers (article 133) n'appellent pas de comme en
public). Quant à l'usage, il est un concept commun aux articles 133 et 139, l'usage est
l'utilisation du faux billet coupures et aussi son exposition. Tandis que national alors que
pour les coupures étrangères, l'introduction répréhensible a lieu dans un pays quelconque.
B- L'élément moral
§3) La répression
Ici encore, grande est la rigueur de la répression : la contrefaçon, la falsification des billets
'de banque ou d'effets émis par le trésor public avec son timbre ou sa marque ainsi que leur
usage ou leur introduction sur le territoire national exposent leur auteur à la peine de
travaux forcés à perpétuité (article 139). Sans oublier la confiscation de cette fausse-
monnaie et sa destruction. La destruction consiste en-là à remise à la banque centrale aux
fins de destruction éventuelle des billets contrefaits ou falsifiés. L’amende obligatoire de
l’article 164 du CP est applicable. La contrefaçon, l'altération des billets de banque
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étrangers ainsi que leur émission, exposition, leur usage ou leur introduction dans un pays
quelconque sont exactement soumis à la même répression (article 133). Il faut noter enfin
que si l'excuse absolutoire de renonciation Joue en matière de faux billet de banque
malgache à l'étranger (art 1 alinéa 2
faux monnayage.
Section 3- Les incriminations communes
D'autres incriminations qui sont pour la plupart dans le code pénal et communes aux pièces
et billets achèvent d'enserrer la monnaie dans un réseau de protection privilégiée.
Le premier danger que porte la fausse monnaie est sa diffusion. Il ne suffit donc as
d'édicter u coupures contrefaisantes mais pour stopper l'invasion de la fausse-monnaie et
pour l'éliminer du circuit économique on doit remettre à toute personne qui détient des
billets de banque contrefaits ou falsifiés ou des monnaies métalliques contrefaits ou altérés
de les remettre ou de les faire remettre à la Banque centrale. Cependant, nul part la loi
n’organise les formes pt même ne mentionne la nécessité de la sommation officielle de
restituer les fausses monnaies ou les faux-billets de banque, d'où la lacune législative.
L'art 144 alinéa 1 du CP punit d'un emprisonnement de 1 mois à 6 mois et d'une peine
d'amende de 15 000 à 150 000 Fmg ceux qui auront fabriqué, vendu, colporté ou distribué
tous les objets imprimés ou formules obtenus par un procédé quelconque leur forme
extérieure présente avec es pièces de monnaie ou billets de banque ayant cours légal à
Madagascar ou à l'étranger une ressemblance de nature à faciliter leur acceptation aux lieu
et place des valeurs et des objets imitant la monnaie seront confisqués et détruits (article
144 dernier alinéa) . L'intérêt essentiel de cette infraction tient à son domaine
d'application, l'imitation illicite présentant un risque de confusion avec la vraie monnaie.
A- L
e virement bancaire
Le virement bancaire qui peut paraître un procédé particulièrement sûr dans la mesure où la
banque possède l'entière maîtrise du processus libératoire. Le virement bancaire n'est
Informatisés, etc.). Pour Madagascar, c'est encore le vide juridique, il a fallu donc
recourir à la loi française du 5 janvier 1988 qui a mis fin à l'impunité du vol de la seule
informatique contenue par ordinateur et qui a ajouté huit articles au Code pénal français
(art 462.2 à 462.9 Code pénal français). C'est dans le cadre de ces nouvelles dispositions
légales que des poursuites puissent être engagées contre des agents de change et contre
tout coupable à cette matière qui par des informatiques ont viré des fonds de comptes des
clients à des comptes de famille ouverts pour le besoin de la caisse.
B- L
a carte de crédit
L'utilisation des cartes de crédit n'est qu’à son début à Madagascar alors qu'en France
et dans les autres pays développés, la prolifération galopante de ces cartes donne lieu à
de nombreuses utilisations frauduleuses que l'on peut se lier en deux : la carte de crédit
est utilisée par un fiers qui aura généralement trouvé ou volée. La qualification
d'escroquerie s'impose car l'usage individuel d'une carte par son voleur qui se sert du
nom d'emprunt et afin de se faire remettre des marchandises, caractérise les manœuvres
frauduleuses utilisées par l'article 405 CP. Et il y aura indiscutablement faux en
écriture privée de commerce ou de banque si l'agent fabrique une fausse carte ou falsifie
une carte régulière prévue pour son œuvre porte sur des signes visibles. La carte bancaire
est employée par son utilisateur qui met à profit les facilités à procurer par les
distributeurs automatiques de billets en retirant de l'argent au-delà du solde créditeur de
son compte. La jurisprudence est partagée sur ce point où l'on opte pour l'absence
d'incrimination ou l'on choisit la qualification d'escroquerie et de vol. La théorie de l'abus
de confiance est a priori écartée car ce dernier délit ne saurait être constitué car la carte
n'ayant été ni détournée ni volée.
mission bien précise axée sur la prévention aux banques. Ce choix est à la fois moral et
pragmatique. Il est moral parce que les banques ne sont pas étrangères à l'essor de la délinquance en
matière de chèque. Pour trainer une clientèle toujours plus nombreuse, les banques ont relâché leur
vigilance en accordant des ouvertures de compte avec l’utilisation des chéquiers sans discernement.
De plus, les banquiers, par des crédits inconsidérés, aggravent l’insolvabilité de leur bénéficiaire.
La concurrence sauvage des établissements peut compromettre équilibre du marché financier. Le
chèque étant devenu un instrument de paiement suspect. Mais afin d'essayer de remettre quelques
ordres, les banques sont désormais investies dans une mission fondamentale d'assainissement. Le
choix est ensuite pragmatique puisque ce sont les banques qui sont équipées pour connaitre leur
clientèle et pour règlementer à des agissements dont la plupart relèvent de l'étourderie ou de la
négligence. Une intervention judiciaire se heurterait à d'insurmontable obstacle matériel.
Vis-à-vis des autres banquiers informés de la mesure d'interdiction bancaire relevée contre un
titulaire de compte, ces autres banquiers doivent réclamer auprès de ce dernier et de ses
mandataires les formules de chèque en leur possession et s'abstenir pendant un délai d'un an à
compter de l'incident de paiement d'émettre des chèques, leur délivrer des formules de chèque
autres que celles qui sont remises pour un retrait de fonds par le tireur auprès du tiré ou pour une
certification. Dans le cas d'un compte collectif ouvert au nom de plusieurs titulaires, les mêmes
dispositions que précédemment sont applicables de plein droit au signataire du chèque pris
individuellement. De même l'utilisation du compte collectif est suspendue et les formules de chèque
sur ce compte doivent être restituées au banquier concerné. Lorsque qu'il s'agit d'une personne
morale ; les mêmes dispositions sont applicables à la personne morale et à son représentant tenu
personnellement de l'incident de paiement. Mais lorsqu'un incident de paiement survient sur le
compte d'un titulaire frappé d'une interdiction bancaire en cours et que la date d'émission du chèque
est arrivée à la période d'exécution de la sanction, une nouvelle injonction est adressée par le
banquier tiré par simple lettre au titulaire du compte lui indiquant la possibilité de régularisation de
tous les chèques impayés dans un délai de 5 jours. En cas de clôture de compte, le banquier doit
exiger du titulaire de ce compte la restitution de toutes les formules de chèque délivrées sur le
compte clôturé. Le banquier doit lui, en outre, en aviser la Banque centrale dans les 5 jours à partir
de la date de clôture.
Deux cas sont à envisager : la regularisation une attestation portant mention du numéro et
de la date d’émission du chèque impayé, du montant de la provision constituée est délivrée
au titulaire du compte. Cette attestation indiquera d'une part, l'obligation pour le titulaire du
compte de régulariser son compte, et d'autre, par l'avis " qu'il ne recouvre la faculté
d'émettre des chèques qu'à l'expiration d'un an à l'exception de chèque permettant
exclusivement au titulaire de retirer des fonds pour lui-même auprès du banquier tiré des
chèques certifiés. Dans le cas contraire, c'est-à-dire en l'absence de régularisation des
conditions susmentionnées, la mauvaise foi ou l'intention de nuire est constituée et entraîne
de ce seul fait des poursuites pénales contre celui qui a signé personnellement le chèque. Le
banquier tiré délivre, sans désemparer, au frais et à la demande du bénéficiaire un certificat
de non-paiement. Il faut noter cependant que toute régularisation faite hors délai, c'est-à-
dire au-delà des 5 jours prévus, est considérée comme une absence de régularisation avec
toutes les conséquences de droit.
L'élimination des mauvais payeurs repose donc sur la constitution d'un solide réseau d'informations
dans lequel la Banque Centrale joue un rôle primordial. En vertu de l'article 22 de la loi 2004-045
du 14 janvier 2005 la Banque Centrale assure la centralisation des déclarations des incidents de
paiement de cheque et en informe le procureur de la république compétent en raison du domicile du
tireur. La Banque Centrale est donc chargée d'une double mission d'information.
La Banque Centrale (article 24) informe, par voie d'instruction les banques et établissements
des incidents de paiement de cheque, des clôtures par tiré (article 3) ou phases Juridictions
pénales article 7) et des levées d'interdiction. La Banque Centrale avise le banquier tiré de
toute annulation et/ou toute levée d'interdiction d'émettre des chèques à charge par ce dernier
d'en informer son client. Dans tous les cas, la Banque Centrale doit être tenue informée par
le banquier tiré de tout refus de paiement d'un chèque non suivi de régularisation, de tout
incident de paiement et de toute opposition pour perte ou vol de formules de chèque et en cas
de première délivrance de formule de chèque à un nouveau titulaire de compte. Tout
banquier ou autre établissement délivrant des chèques doit consulter au préalable le fichier
central des chèques tenu par la BC.
L'intervention du juge est réservée au cas où les circonstances révèlent une indéniable
nocivité de l'agent. L'ultime remède, le droit pénal classique apparait ici comme la seule
réponse. Le concept de chèque a donné lieu à des illustrations typiques du phénomène de
l'autonomie du droit pénal. À s'en tenir aux règles du droit commercial, toute irrégularité
d'un chèque dépourvu de provision le prive de sa validité. Ce n'est pas un chèque, on ne
peut donc songer à faire jouer l'incrimination de chèque sans provision à défaut d'objet.
Cette position en droit commercial des chèques sans provision présente beaucoup
d'inconvénients parce que des au travers des mailles de filet (exemple : omission
involontaire de la date ou fausse date). Or, l'essentiel en DA est l'apparence trompeuse du
chèque irrégulier ayant abusé la victime. Il faut donc que la croyance inspirée par le titre et
il ne faut jamais reconnaitre la fonction d'instrument de paiement du chèque. Ce
raisonnement a toujours été tenu en jurisprudence à propos d'irrégularité de forme viciant le
chèque (absence de date ou fausse date ou chèque signé en blanc). Pour les irrégularités de
fond, l’autonomie du droit pénal joue lorsque la cause du chèque est illicite ou immorale.
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19
La provision qui est la créance du tireur sur le tiré doit exister lors de l'émission du chèque
faute de quoi ledit chèque ne sera qu'un vulgaire morceau d’acier. L'émission et disponible. Ainsi,
le premier caractère imposé à la provision c'est qu'elle doit être préalable à l'émission qui
transférant la propriété au bénéficiaire est irrévocable. La date réelle de l'émission doit être prise
en considération et non la date figurant sur le titre. Sans doute effet que le chèque soit post daté
voire même qu'une date ne soit mentionnée. Il faut observer que dans la pratique, l'existence de la
provision lors de l'émission soulève plusieurs difficultés, l'une des plus courantes a trait aux accès
de caisse consent les par e annuler à son client. Malgré un découvert de titulaire du compte, le
banquier continue d'honorer le chèque jusqu'au jour où il met brusquement un terme à cette
tolérance. Émission de chèque sans provision même si en définitive le banquier a toute
responsabilité du banquier sauf engagement autre du tiré valant ouverture formelle du crédit. Mais
par la suite, cette solution a pratiquement perdu tout intérêt. L'élément moral du délit fait qu'en
l'hypothèse, ce délit n'est jamais constitué. La nouvelle loi no 2004-045, en ses articles I et 2 donne
une nette précision quant au retrait d'office ou débit effectué d'autorité par le banquier sur un
compte et quant au sort réservé au tireur bénéficiaire d'une facilité de caisse ou découvert. La loi
(article Ier alinéa 2) précise que toute opération de débit effectuée par un banquier sur un compte
et non justifiée par un chèque ou par une instruction émanant du titulaire doit au préalable faire
l'objet d'un avis adressé 5 jours au moins au titulaire du compte Article 2 alinéa 2 : " toute facilité
du caisse ou autorisation de découvert accordée par un banquier sur un compte ne peut être
réduite ou interrompu que sur notification de l'expiration d'un délai de préavis fixé lors de l'octroi
du concours "
Une autre difficulté engendrée par la présence de la provision consiste à déterminer avec révision
l'incidence du jeu de la garantie du banquier. S'il s'agit de la garantie pour faute, cette garantie
n'équivaut pas à une provision. La faute du banquier fait peser sur lui une responsabilité à l'égard du
porteur (bénéficiaire). S'il s'agit de la garantie pour risque, une provision existe belle et bien puisque la
loi donne pour fondement à l'obligation du banquier une présomption absolue de crédit irrévocable.
Un autre problème enfin qu'il convient de signaler au sujet de la provision préalable est celui de
l'éventuel e et une constitution tardive de la provision. Le principe est l'applicabilité du " repentir
actif, c'est-à-dire qu'une fois consommée le délit d'émission de chèque sans provision demeure
punissable même s’il a ultérieurement désintéressé le porteur.
Le deuxième caractère de la provision est qu'elle doit être suffisante c'est-à-dire égale au
montant du chèque. Une provision insuffisante équivaut donc au regard de la loi à une
provision inexistante.
Le troisième caractère exigé de la provision est sa disponibilité. Autrement dit, la provision
doit être certaine, liquide et exigible. En conséquence, ne satisfont pas à la loi les situations
suivantes
• R
emise de lingot d'or à une banque,
• R
emise de valeur à la banque,
• C
ontrat constitué par des titres affectés au nantissement ;
• C
une
aution illimitée d'un tiers, créance faisant l'objet d'une contestation du tiré ou créance
affectée d'une condition suspensive.
Éléments constitutifs
1- L
'élément matériel
Cet élément matériel consiste en l'émission de chèque qui est sa mise en circulation, son
lancement dans le circuit financier. L'émission n'est donc pas la création matérielle du titre
qui lui est nécessairement antérieure. La seule création d'un titre non provisionné n'est pas
punissable. Deux précisions : d'abord, la remise directe du chèque à son bénéficiaire n'est
pas indispensable et l'émission est également réalisée même si le tireur remet le chèque à un
mandataire. Ensuite, l'émission ne se confond pas avec l'endossement qui est le mode
normal de transmission qui s'est présentée en matière d'émission concerne les chèques dits
de dépannage qui sont des chèques tirés sur soi-même permettant au titulaire du comte de
retirer de l'argent au guichet de de la banque ou d'une de ces succursales. Le client qui tireur
soi-même un chèque sans provision réalise-t-il de l'émission coupable ? La jurisprudence ne
fait pas de distinction selon que le bénéficiaire du chèque est un tiers ou du chèque est de
savoir si l'émission est ou non révocable ? Sur ce point, la jurisprudence est très ferme
déclarant l'émission irrévocable.
2- L
'élément moral
§2- Répression
L'article 11 alinéa 2 de la Loi 2004-045 incrimine le retrait de toute ou partie de la provision après
l'émission de chèque avec l’intention de porter atteinte au droit d'autrui. La répression de cette
infraction est absolument identique à celle de l'émission de chèque sans provision. Le retrait
consiste ans e ait d'enlever des fonds constituant la provision. Ses manifestations sont diverses :
enlèvement matériel des fonds • virement à un autre compte, remise de dette ; émission d'un autre
Il faut noter par ailleurs que les infractions à la loi pénale même non poursuivies mais qui
résultent d'un concert frauduleux entre l'émetteur et le bénéficiaire rendent le bénéficiaire
irrecevable à se constituer partie civile en vue de poursuivre la réparation du préjudice qu'il
pourrait avoir subi du fait de leur agissement. Mais l'article 4 de la nouvelle loi dispose que
le bénéficiaire peut demander réparation de son préjudice par voie de devant le président du
tribunal civil "
L'autre incrimination apportée par l'article 11 alinéa 6 de la nouvelle loi est l'endossement
d'un chèque contrefait ou falsifié. L'endossement devient délictueux à la condition que
Faire des affaires n'est autre que faire de l'argent. Et faire de l'argent c'est avant tout en
gagner. Seulement, n'importe quoi ne peut être toléré en matière de profit car un minimum
de police est ln inévitable pour la sécurité du revenu, de l'emploi, de prospérité générale.
Le capitalisme est livré au mauvais instinct, le subtil rapport de l'offre et la demande n'est
pas exclusivement co,,ande par une mécanique naturelle à côté de l’interventionnisme
étatique. Il y a toute la question qui relève d'un choix économique global. Le droit pénal
voit en considération son domaine fixé, augmentant avec le dirigisme, financière ne vienne
compromettre sa politique économique.
Ce type de spéculation s'élève directement contre l'ordre économique voulu par l'État.
L'agent cherche un profit maximal en spéculant contre l'économie du pays. Le e alors à des
degrés divers les prix et les changes.
La répartition des produits et services soit entre commerçants et professionnels, soit entre
commerçants ou professionnels tout court et consommateurs ou l'utilisation entre
commerçants et utilisateurs, la taxation et la publicité des prix et services. Les ventes aux
enchères ou à prix publics.
Dans le cadre des lois et règlements en vigueur et au moment où ces ordonnances ont été
prises, il peut être créé par décret des caisses ou organismes de stabilisation, de
compensation ou de péréquation des prix. À l'évidence, l'antériorité de ces textes par
rapport à la loi no 2006-008 du 2 Aout 2006 n'altère en rien leur applicabilité. De par la
diversité des une répression hétéroclite et c'est dans cet esprit Justement que ut crée par
l’ordonnance no 7 - 19 du 2 mai 1976 le tribunal spécial dans chaque chef-lieu de province
chargée de juger les infractions d'ordre économique
It également aux infractions qui forment avec les infractions objet de la poursuite un ensemble
indivisible ainsi qu'aux infractions qui sont connexes pourvue qu'elles aient été poursuivies dans la
même procédure. Il faut noter que les tribunaux spéciaux économiques jugent avec célérité et de la
manière exemplaire en application des mesures d'assainissement et de redressement de l'économie
nationale les infractions d'ordre économique en forte recrudescence. Ensuite, son rôle c'est de
soustraire ces infractions aux difficultés pratiques et procédurales qui semblaient paralyser la
répression.
Constats d'échec de cette juridiction :
Aux termes d'une quinzaine d'années d'existence de ces tribunaux spéciaux économiques, les
résultats obtenus n'étaient pas satisfaisants notamment des peines prononcées ne 1 juridictions
exception a 'origine d'un déséquilibre de l'ordonnancement juridique dérogé au principe d'égalité des
citoyens devant les juridictions et ne protège pas suffisamment les droits fondamentaux des
justiciables. La suppression du double degré de juridiction n'entrainait alors qu'un encombrement
des dossiers à la Cour Suprême qui, de surcroît, ne juge qu'en droit et n'a pu éliminer les erreurs
d'appréciation des faits les juridictions inférieures. Enfin, des pouvoirs exorbitants ont été
octroyés aux agents verbalisateurs au détriment des magistrats. Du coup, il a été résolu de conclure
avec les vents dominants soufflant au libéralisme que la suppression pure et simple du tribunal
spécial par essence n'a qu'une vocation temporaire. Elle plus sa raison d'être compte tenu de
l'instauration du nouvel ordre économique dont les éléments sont tout à fait de ceux d'une économie
dirigée. C'est dans cet ordre d'idée que fut prise l'Ordonnance no 92-004 du 27 mars 1992 abrogeant
les dispositions de l'ordonnance n u mal 1976 portant création d'un tribunal spécial économique
dans chaque chef-lieu de province chargé de juger les infractions d'ordre économique ou touchant à
l'ordre public économique. Mais l'on constate que trois années avant cette Ordonnance n o 92-004,
l'arrêté no 989/89 du 20 février 1989 soumettant les marges bénéficiaires sous le régime de la libre
er
concurrence, fut publié. Aux termes de l'article I de cet arrêté, il est stipulé que : « Sur toute
l'étendue du des produits et marchandises de toute origine et de toute provenance sont soumises au
régime de la libre concurrence ». Et en 1995, un autre décret celui no 95-346 du 9 maU199Sportant
libéralisation de la commercialisation de la vanille a également été pris par le gouvernement. Ce
er
décret stipule notamment en son article 1 : les prix de la vanille en vrac et de la vanille préparée
tant au niveau local qu'à l'exportation sont libéralisés à compter de la date de l’abordé par ces deux
textes, la rupture du principe est entière. Les prix des biens et produits relevant antérieurement de
vieilles législations, sont librement déterminés par le jeu de la concurrencée. Mais il faut noter que
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de valeur simplement législative, la liberté des prix peut être mise en cause par toute nouvelle loi ou
ordonnance contraire. Il en faudrait beaucoup plus pour que la liberté des prix soit assurée d'une
longue vie. D'ailleurs, le gouvernement peut toujours arrêter contre des hausses excessives des prix,
des mesures temporaires motivées par une situation de crise, par des circonstances exceptionnelles
ou par la calamité publique ou par une situation manifestation anormale du marché dans un secteur
déterminé. Il reste enfin à connaitre le régime des infractions au régime réglementaire de taxation
des prix. Constituent la pratique des prix illicites 5 cas
2) T
out achat ou offre d'achat effectué auprès d'un producteur agricole, d'un éleveur ou d'un
pêcheur à un prix inférieur au prix minimum ou au prix imposé des produits du marché
portant sur des quantités supérieures ou inférieures à celles qui sont comptabilisées, des
produits ou marchandises conduisant à la livraison des quantités supérieures à celles
facturées ou à facturer proposés pour le calcul du montant global de la transaction.
3) T
oute vente ou offre de vente, tout achat ou offre d'achat comportant sous quelque forme
que ce soit une prestation occulte.
4) t
oute prestation de service, toute offre de prestation de service, toute demande de prestation
de service comportant sous quelque forme que ce soit une rémunération occulte.
5) T
oute vente ou offre de vente portant sur des produits qui ne règlementaires imposées à leur
sujet.
Il faut observer que la diversité des incriminations fait que les infractions des prix illicites
connaissent une répression hétéroclite. Cette répression va d'une simple transaction ne
comportant que le versement d'une somme d'argent au trésor public en vertu d'un acte si
né par au orale comprendre le délinquant, à jusqu'à 5 ans avec des peines d'amende
pouvant aller jusqu'à 10 millions d'Ariary. Certaines e ces peines emprisonnement
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peuvent être portées au double si les infractions sont assorties de l'une des circonstances
aggravantes définies à l'article 65 de l'Ordonnance no 73-054 du 11septembre 1973 (SA
délinquants se trouvent en état de récidive légale par exemple, « est réputée en état de
récidive la personne, qui en l'espace de 2 ans, sera coupable de la même infraction).
Il faut noter en outre que la loi du sursis n'est pas applicable à l'amende et que le tribunal peut
ordonner la confiscation au profit de l'État de tout ou partie des biens saisis pour garantir le
recouvrement des amendes et des confiscations prononcées par le tribunal. Ce condamné jusqu'à
concurrence des sommes à garantir.
Enfin le tribunal peut ordonner que sa décision soit publiée intégralement ou par extrait
dans les journaux qu'il désigne et affichée en caractère très apparent dans les lieux qu'il
indique. Le tout au frais du condamné. Il peut ordonner également que cette décision fasse
l'objet d'une publicité sur les ondes de la radio nationale.
§2- Les prix faussés
A- L'altération spéculative
I ) Éléments constitutifs
L'article 419du Code pénal contient une incrimination destinée à réserver la détermination
et la demande. Au moindre trouble, des individus peu scrupuleux qui, par des manœuvres
spéculatives, faussent les cours des denrées en achetant et en monopolisant une
marchandise. Ils tirent d'énorme profit d’une pénurie organisée. Comment dès lors se
présente le délit de l'article 419 connu sous les appellations de violation des règlements
relatifs aux manufactures, aux commerces et aux arts "
La condition préalable du délit qui est l'objet de l'infraction, est le prix des produits ou
marchandises ou des effets publics ou privés. Le second de ces termes englobe tous les
autres domaines et donne au délit une assiette forte large couvrant en particulier les
services (tels les transports en commun, les assurances et les biens incorporels (fonds de
commerce)). Mais une restriction logique lui échappe, les marchandises dont le prix n'est
pas soumis à la loi de l'offre et de la demande mais fait l'objet d'un monopole étatique l'est
également de même que les immeubles qui sont exclus du champ de d'incrimination. Une
marchandise étant tout simplement ce qui fait l'objet d'un commerce.
L'élément matériel du délit se dédouble. Les moyens étant utilisé dans un but précis. Le but est
ici la hausse ou la baisse artificielle des prix, concept assez vague pour en venir aux moyens
prohibés. L'article 419 mentionne 4 types de comportement : il y a d'abord les faits faux ou
calomnieux ait ar ler v unance-par exemple une vaste compagne publicitaire colportant des
informations inexactes dans des revues ou dans des bulletins diffusés dans le public pour
provoquer une hausse artificielle des actions d'une société. Il y a ensuite " les offres jetées sur le
marché à dessein de troubler le cours 't, c'est un procédé qui provient nécessairement de vendeur
; et les " suroffres " faites au prix que déterminent les vendeurs eux-mêmes, il s'agit là dl un
procédé qui émane nécessairement d'acheteur. S'agissant des offres, ne sont assurément pas
coupables les offres jetées dans un but non spéculatif pour éviter des pertes. S'agissant des
suroffres, le mécanisme même postule la spéculation, ainsi par exemple constitutive de suroffres
punissables le fait par un collecteur de produits locaux (vanille, riz café, etc.) d ’avoir offert aux
producteurs de ces produits quelques francs par kilo de plus que le prix pratiqué dans la région et
d'avoir ainsi déterminé une hausse nullement demandée par les producteurs. Il y a enfin t' les
voies aux moyens frauduleux quelconques, c'est le fait par exemple de passer sous silence le
changement des statuts permettant le rachat des parts à un prix déterminé et de tromper ainsi le
public sur la valeur limitée de ces parts ou encore la location ou la tentative de location de toute
une entreprise d'une localité dans le but de supprimer la concurrence et obtenir une hausse
factice des prix.
Quant à l'intention coupable, elle semble différer selon les moyens utilisés. Le dol général
suffit pour la diffusion des faits faux ou calomnieux alors qu'un dol spécial est exigé pour
les offres et suroffres. Mais toujours est-il que l'intention se ramène toujours à une volonté
d'altérer les prix. Conformément au droit commun, les mobiles sont inopérants en tout état
de cause pour établir l'intention coupable de l'infraction.
2) La répression
Les peines principales encourues sont élevées : emprisonnement de 2 mois à 2 ans et une
amende très élevée. Le tribunal pourra de plus prononcer contre le coupable la peine
pour 2 ans au moins et 5 ans au plus. En outre l'article 420 du Code portent sur des
grains, farines, substances farineuses, des denrées alimentaires, des boissons, des
combustibles et engrais commerciaux, l'emprisonnement encouru est d'une durée d'un an à
3 ans plus une amende très élevée. Si les denrées et marchandises ne rentrent dans
l'exercice habituel de la profession du délinquant, l'emprisonnement peut être porté à 5 ans
et l'amende le double (article 420 alinéa 2). À titre de peine supplémentaire facultative, le
tribunal peut en toute occurrence prononcer l'interdiction de droits civiques et politiques
(article 421). L'article 421 du Code pénal ne fixe à ce propos aucun maximum si bien que
joue la disposition de l'article 463. Le même article 421 prévoit de surcroit la publication
du jugement par voie d'affichage et dans des journaux. Cette publication étant obligatoire
même si le condamné bénéficie ou non de circonstances atténuantes.
B- L'entrave à la liberté des enchères
L'article 412 du Code pénal garantit le libre déroulement des enchères dont la fonction est
de permettre à une chose d'atteindre son prix le plus élevé. L'infraction d'entrave à la
liberté des enchères outre la condition préalable qui est l'adjudication publique comprend
deux éléments matériels : ce sont l'emploi des moyens illicites et les enchères. Enfin il y a
l'élément moral Le champ d'application de l'incrimination est ainsi délimité par l'article
412. Il s'agit ou non d’une comme vente amiable à l’étranger consentie de gré à gré mais
l'adjudication Olt en premier leu être pu lg, faute de quoi elle n'est plus une véritable
adjudication. En second lieu, quant à sa nature et quant à son objet, l'adjudication prend
souvent la forme d'une vente judiciaire d'immeuble, d'une vente de meuble aux enchères
ou d'une vente de marchés ou de fournitures notamment des marchés concernant des
collectivités publiques. L'adjudication peut également se faire devant le notaire.
l) Éléments constitutifs
L’article 412 du CP garantit le libre déroulement des enchères dont la fonction de permettre à
une chose d’atteindre le prix le plus « élevé › ›.
a- É
lément matériel
Les premiers sont constitués par les voies de fait, violences, ou menaces. Si violences et voies de
fait n'appellent d'autres observations que la non limitation de leur domaine aux personnes, les menaces
méritent quelques remarques moins succinctes. Il le dans le fait d'annoncer exercice éventuel
propriétaire de l'immeuble à consenti. De même, ne constitue pas une menace à la publication par la
mairie ou maire d'une commune d'un document signalant qu'une enquête est organisée en vue de faire
déclarer d'intérêt la commune d'un bien immobilier vendu aux enchères et qu'il aura lieu de traiter avec
le nouvel acquéreur.
Le second est constitué par les dons, les promesses ou ententes frauduleuses. Les dons et
promesses évoquent sans con este a corruption 'autant plus que sont punissables à côté de
ceux qui les accordent ceux qui les reçoivent logiquement. Don et promesse suppose un
avantage gratuit. Tel est par exemple le cas d'un créancier hypothécaire écarté des enchères a
reçu d’une somme supérieure au montant de sa créance. Si en revanche, ce créancier reçoit le
montant exact de ce qui lui est dû, on est en droit de penser qu'il n'y a pas d'infraction. Il faut
noter que la seule acceptation de la promesse suffit et il importe peu que la promesse ait e
par la seule rétracte et que celui qui l'avait agréé, ait recommencé à participer aux enchères.
S'agissant maintenant des ententes frauduleuses, c'est le cas de l'association pour acquérir
dans les ventes publiques. Une telle association n'est par prohibée si elle est loyale et connue,
l'association ne devient répréhensible que si en concentrant en une seule main des intérêts
distincts et rusés. Elle peut être dans certaines conditions ou promesses, diminuer ou écarter
d'autres enchérisseurs. 2 son 2èm alinéa n'exige pas que l'entente soit conclu ou adju
Enfin, le deuxième élément matériel est le trouble apporté aux enchères. La moindre
atteinte à la concurrence est estimée suffisante et tel est le cas lorsqu'un seul enchérisseur
se trouve écarter, ou encore lorsque la participation fictive d'un enchérisseur réalise le
résultat sanctionné par l'incrimination (Le prévenu offre par exemple un rabais
insignifiant, toute circonstance ou des explications insuffisantes de la part du prévenu ou
au caractère ridicule du rabais). L’appréciation souveraine des juges du fond. Le dernier
élément constitutif de cette infraction est l'intention coupable qui est la connaissance chez
l'agent de l'illicéité de son comportement. Les mobiles n'ont évidemment aucune incidence
comme par exemple la prétendue bonne foi tirée d'un prix du bien à sa juste valeur.
2) Répression
Trois observations méritent d'être soulignées. En premier lieu, les peines encourues sont
relativement modérées (un emprisonnement de 15 jours à 3 mois plus une amende). En
second lieu, le législateur incrimine également la tentative du délit. En troisième lieu
enfin, il n'est pas nécessaire pour être déclaré auteur du délit de prendre une participation
aux enchères ou à des actes de violence ou de corruption passive ou la simple participation
à un concert frauduleux.
La prospérité financière et la santé économique d'un pays se jugent avant tout sur la scène
internationale. Le pays considéré attire-t-il des capitaux ? Est-il un sanctuaire pour les
richesses ? Souffre-t-il au contraire d'une hémorragie financière ? Sa situation est pour le
moins préoccupante et appel de prompt remède ?
L'utopie voudrait que la circulation des personnes et des biens soit entièrement libre mais
c'est évidemment impossible en raison du fort pouvoir attractif de certains États qui jouant
sans entrave, videraient d'autres de leurs forces vives par lequel un État exerce un droit de
regard et un pouvoir coercitif d'intensité variable afin d'obtenir la maitrise souhaitable sur la
Il faut noter en passant que cette nouvelle loi n'apporte aucune modification au régime applicable
aux règles en matière d'assurance, de réassurance et de capitalisation. Mais le ministre chargé des
finances qui a l'initiative de l'élaboration de la loi sur les changes et de ses textes d'application,
doit veiller à leur application et au respect des dispositions y afférentes. Le ministre chargé des
finances doit donc procéder à des contrôles auprès des intermédiaires agrées et toutes autres
personnes publiques ou morales effectuant des opérations en matière de change. Par
intermédiaire agréé, il faut entendre les banques primaires, les bureaux de poste habilités par
arrêté du ministre des finances à effectuer sous sa responsabilité toutes les opérations d’échange
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autorisées et fixées par le texte d'application. Ces intermédiaires agréent et les bureaux échange
ont obligation de compte-rendu statistique aux autorités ministre chargé des finances le ministre
chargé du commerce, la Banque Centrale de Madagascar et la Commission de Supervision
Bancaires et Financières.
§ l- Les incriminations
Les infractions à la règlementation des changes sont constatées par des agents habilités à le
faire, savoir :
- L
e gouverneur de la Banque Centrale de Madagascar ou ses représentants habilités
- L
es agents de l'administration du trésor (ministre des finances, de l'économie)
- L
es agents de l'administration des douanes
Il faut noter qu'à cela s'ajoute les officiers de police judiciaire qui sont seulement habilités
dans la constatation des faits concernant les infractions sur les changes illicites et les
opérations portant sur des espèces ou valeurs fausses. Ces agents doivent être assermentés et
porteurs d'une carte de commission. Ils sont habilités à effectuer en tout lieu les visites
domiciliaires qu'ils jugent nécessaires pour la recherche de toute infraction sur les relations
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La poursuite des infractions à la règlementation des changes ne peut être exercée que sur la
plainte du ministre chargé des finances. Le ministre des finances ou ses représentants habilités
ont le droit d'exposer et de soutenir l'affaire devant le tribunal et d'être entendus à l'appui de
leur conclusion. En cas de décès du contrevenant à la règlementation des changes intervenu
avant le dépôt de la plainte ou de l'intervention d'un juge,ent definitif de la signature d'une
transaction, le ministre des finances et ses représentants habilités à cet effet sont fondés à
exercer devant la juridiction civile une action contre la succession tendant à u des produits du
délit ou si ce corps ou ces produits peuvent être saisis pécuniaire est appliquée si l'infraction à
la règlementation des changes a été commise par des administrateurs ou des gérants ou des
directeurs d'une personne morale ou par l'un d'entre eux agissant au nom et pour le compte de
la personne morale. Cette dernière peut être poursuivie et condamnée à des peines pécuniaires.
C) S
anction
La durée est de 1 an à 5 ans et d'une amende composée de la moitié, voire le triple du corps
du délit. En cas de récidive, les dispositions du Code pénal sont applicables. Les peines sont
portées au double et la peine d'emprisonnement sera obligatoirement prononcée. La
confiscation u corps ou es produits u élit est également prononcée par la juridiction
indépendamment des peines d'emprisonnement et d'amende. Les agents habilités à constater
l'infraction peuvent aussi demander, pour faire prononcer par voie d'ordonnance, des
mesures conservatoires y compris le gel des avoirs ou le gel des droits sur des biens su
mesures peut être ordonné à la demande l'administrateur en cas de pluralité des
contrevenants (une personne morale par exemple). Chaque personne physique ou morale
est tenue solidairement des condamnations pécuniaires prononcées contre les interdictions
prévues à l'article 42 du Code pénal. Les personnes condamnées pour infraction à la
règlementation des changes sont déclarées incapables d'exercer pendant 5 ans les fonctions
d'agent de change et d'être électeur et ou éligible à toute organisation financière.
D) Transaction
La transaction qui éteint l'action publique peut intervenir à deux stades. Après un mouvement de
l'action judiciaire, l'administration ne peut transi er que si l'action judiciaire a met e principe d'une
transaction. Cet accord e principe est alors donne par le ministère publique lorsque l'infraction à
la fois des sanctions fiscales et des peines et par le résident de la juridiction saisie lors une
l'infraction est seulement punie de sanction fiscale. Après jugement définitif du tribunal les
sanctions fiscs es prononcées par les juges ne peuvent faire l'objet de transaction suivant l'article
23 de la nouvelle loi. Le ministre chargé des finances ou ses représentants habilités à cet effet
peuvent transiger avec le contrevenant et fixer lui-même les conditions de cette transaction et
l'article 24 ajoutait que SI e contrevenant opte pour la voie transactionnelle, le montant de la
transaction ne peut excéder deux OIS celui du corps de délit avec un minimum de 500 000
Ariary.
Dans les hypothèses qui vont être étudiées à présent, l'agent cherche à profiter de la faiblesse
d'un contractant. Il bâtit sa spéculation sur l'endettement d'autrui qu'il provoque ou qu'il
aggrave. Le cas de figure qui vient immédiatement à l'esprit est celui de « l'usure » où le prêteur
d'argent fait payer ses services d'un taux excessif. Cette spéculation déséquilibre contractuel est
dangereuse aussi bien pour le défendeur que pour les potentialités économiques. Une forme de
spéculation à petite échelle est & pousser autrui à la consommation des biens ou des services en
lui octroyant l'argent qui lui fait défaut. Non usuraire, cette forme de spéculation n'est pas
redoutable que la première mais la perspective d'obtenir une chose qu'il est de payer.
L'emprunteur se trouve enfermer dans l'engrenage infernal de l'endettement toujours profitable
au marchand d'argent. Ainsi pour protéger l'emprunteur de la tentative lui-même le législateur a
édifié un riche arsenal répressif.
§1- L'usure
De tout temps, l'usurier a été une incarnation du mal. Il n'est d'ailleurs pas que l'usure ait
une longue et riche histoire. Initialement, l'usure n'avait plus le sens qui est aujourd'hui le
sien car elle désignait toute sorte d'intérêt produit par l'argent. Ce n'est que plus tard que
l'usure s'est réduite au prêt à taux excessif. C'est l'Ordonnance no 62-016 du JO août 1962
qui fixe le taux de l'intérêt légal et le taux maximum de l'intérêt conventionnel et qui
reglemente les prets et la répression de l'usure. Mais pour que l'infraction puisse être établie
il faut l'exigence préalable d'une convention de prêt. Les articles 6 et 7 de l'Ordonnance no
62-016 visent 2 types de contrats : les prêts d'argent et les prêts portant sur des denrées ou
des choses mobilières et dans les opérations de financement ou de vente à crédit (exemple :
vente à tempérament. Pour le prêt d'argent, l'Ordonnance se contente de faire référence à
tout prêt d'argent porteur d'intérêt. Il est d'abord entendu que la qualification du contrat par
les parties ne les juges. Les usuriers pourraient trouver une parade grossière en dénommant
par exemple dépôt ce qui est prêt mais le juge doit dénouer l'artifice des étiquettes. Il ne
peut à l'évidence pas couler dans le moule du prêt n'importe quelle opération.
Il convient donc de dresser une liste de ce qui est prêt et de ce qui ne l'est pas. À côté du prêt
classique, il peut inclure toute forme de crédit comportant une avance de monnaie (telle par
exemple un découvert en compte). En effet, considéré une forme de crédit original l'escompte est
soumis à la règle de l'usure. Après le prêt d'argent, sont concernés les crédits accordés à
l'occasion des ventes à tempérament qui doivent être étroitement séparées de l'opération de
financement. On retombe dans l'hypothèse précédente du prêt. La formule légale est
malencontreuse dans la mesure où elle ne vise que les ventes où les prix sont payables en
fraction périodique. Faut-il en déduire que la vente à crédit où le prix est payable à terme n'est
pas soumise à la législation de l'usure ? La doctrine répond à une discrimination aussi arbitraire.
Mais il faut observer cependant qu'au sujet du crédit-bail ou leasing qui s'analyse comme un
louage de choses assorti d'une promesse de vente, le droit d'usure n'y trouve pas application sauf
bien entendu si le contrat a été arbitrairement qualifié de leasing et recouvre un prêt. Pour la
location-vente où la proposition est transférée à l'acheteur ce contrat doit suivre le sort du crédit-
bail dont il est proche. Il faut souligner toutefois que leasing et location sont bel et bien des
mécanismes de crédit d'un point de vue économique.
l) Éléments constitutifs
2) Répression
Le droit d'usure est assez sévèrement réprimé exposant son auteur à un emprisonnement
de 6 mois à 2 ans et à une amende. L'amende pourra toujours être portée jusqu'au montant
de la somme prêtée. En cas de récidive la peine d'emprisonnement sera toujours
prononcée avec exclusion du bénéfice des circonstances atténuantes. De même à cou able
d'usure habituelle, la peine d'emprisonnement sera toujours prononcée et ils ne pourront
obtenir ni bénéfice atténuantes. En outre à l'encontre des récidivistes ou des individus
coupables d'usure habituelle, l'interdiction de séjour suivie d'une mesure de sûreté ou
d'expulsion, suivant le cas, pourra être prononcée. Les mêmes peines sont applicables au
contrevenant en matière de prêt d'argent portant sur des denrées ou des choses mobilières
et dans les opérations de financement ou de troc à crédit. Le délit d'usure ne se prescrit
qu'à la fin du dernier versement ou la dernière remise des choses se rattachant à
l'opération usuraire. La tentative n'est pas punissable mais l'infraction est consommée dès
l'établissement du taux usuraire. L'usure n'est pas un délit continu mais elle est une
infraction 1 instantanée commise dès le taux usuraire et réitérée au fur et à mesure de la
perception des intérêts excessifs. Ainsi le délai de prescription de l'action publique court à
compter du jour de la dernière perception de l'intérêt ou du capital.
Deux incriminations en rapport direct avec l'usure figurent dans le Code pénal. La première
portée par l’article 406, est l’abus des faiblesses ou des passions d'un mineur. La condition
préalable de l'infraction a trait à la victime dont l’état de minorité est indispensable, plus que tout
autre mineur a besoin d'être protégé contre les entreprises d’un usurier.
L'élément matériel du délit est le fait d'arriver à obtenir du mineur un engagement écrit ayant
pour cause un prêt et préjudiciable à son souscripteur. Le prêt en question a pour objet de
l'argent, des choses mobilières, des effets de commerce ou tous autres effets obligatoires. Un
simple préjudice moral suffit et la nullité de l'acte souscrit par le mineur est sans influence toute
comme une ratification du mineur devenu majeur.
2) La répression
Les peines encourues sont un emprisonnement de six mois au moins et de cinq ans au plus et
d'une amende de 180 000 au moins et de 1 800 000 au plus. L'amende pourra toutefois être
portée au quart des restitutions et des dommages et intérêts s’il est supérieur au maximum à
l’alinéa précèdent.
Ce délit présente les particularités d'être une infraction d'habitude et une infraction continue. Il
ne se conçoit que pour les prêts sur gage des meubles corporels et non pour les avances sur titre
et aux meubles corporels. L'intention est un élément constitutif de l'infraction étant d'ailleurs
consubstantielle à l'élément matériel. L'article 411 incrimine ensuite l'omission ou la tenue
irrégulière de registre de la part du a tenue d'une maison de prêt sur gage. Ce délit n'est pas
intentionnel. Enfin, le Code pénal incrimine la vente ou achat habituel des récépissés de
nantissement de monts-de- piété ou encore de caisses de crédit municipal peines sont
identiques en toutes ces hypothèses soit un emprisonnement de 15 jours au moins, de 3 mois au
plus et une peine d'amende.
P
artie III- LA RÉTENTION D'ARGENT
La manière la plus simple de gagner de l'argent est d'éviter en perdre. C'est dans cet
esprit que le citoyen contribuable, assailli d’impôts, peut vite se muer en fraudeur puisqu’il
suffit de ne pas indiquer la totalité de ses revenus pour être en infraction, ou qui a dans sa
déclaration de revenu omis de mentionner telle ou telle somme même modique pour éviter
de passer dans une tranche supérieure ou qui en revenant de l'étranger n'a pas abusivement
prétendu ne rien avoir à déclarer à la douane pour ne pas à s'acquitter des droits grevant un
objet taxé.
Le drame est que la fraude fiscale, stricto sensu, a pris des proportions vertigineuses que
tout un chacun s'y met, du plus modeste contribuable au plus fortuné. Ce type de
délinquance financière a même l'originalité de prétendre se parer en croisade contre
l'oppression fiscale. Voler l'État ne serait pas volé mais une saine réaction de légitime
défense contre la rapacité du Fisc. Il est vrai que cette pseudo bonne conscience ne repose
que sur du vide et que le fraudeur est un délinquant. Seule est admissible l'évasion fiscale
par laquelle l'agent profite des failles de la législation pour échapper à l'impôt d'où le sort
de certains revenus vers le fameux paradis fiscaux tels que le Bahamas, la Suisse et bien
d'autres à l'étranger.
Illicite, la fraude est condamnable ; elle l'est d'autant plus qu'elle est catastrophique. Des
énormes manques à gagner lèsent la population toute entière obligée de les pallier par une
accentuation de la pression fiscale. C'est ainsi que l'administration de l'État, en l'occurrence
le ministre des finances et des budgets s'emploie aujourd'hui avec énergie à combattre le
mal. Les contrôles fiscaux et douaniers se sont renforcés. L'administration dispose de
fantastique privilège de pouvoir dans une large mesure se faire justice à elle-même en
prononçant des sanctions fiscales (indemnité et intérêt de retard, majoration des droits,
amendes fiscales). Le seul frein à cette omnipotence est le contrôle du juge à l'impôt qui est
le juge administratif lorsqu'il s'agit d'impôt direct ou des taxes sur le chiffre d'affaire. Mais
en dépit de leur caractère spectaculaire, les moyens d'investigation demeurent insuffisants.
Dans cette lutte acharnée, le DA remplit une fonction toute modeste pour ne pas dire
résiduelle. D'ailleurs, les juges répressifs ne sont guère préparés pour des affaires délicates.
De plus, quelle est l'utilité d'un contentieux pénal sur le redressement fiscal opéré contre le
fraudeur frappé des sanctions fiscales ? Justice aura été faite. Ceci est d'ailleurs tellement
vrai que dans le domaine douanier et pour certains impôts existent le mécanisme de la
transaction. Il est clair, et la suite le démontera, que l'offre du DPA soit réservée aux cas les
plus graves méritant le probe suprême que jette sur le délinquant un jugement de
condamnation.
Le droit fiscal est une discipline riche. Riche en incrimination, en spécificité procédurale et en
particularisme relatif aux sanctions. Une distinction traditionnelle est d'opposer les impôts
directs es Impôts paraît dès lors plus commode dans une optique synthétique d'ordonner les
infractions en onction de la nature des fraudes abordées qui sont de fond et de forme, d'où
l'examen d'abord des infractions puis que la procédure.
a) L
'élément matériel
Le délit général de fraude fiscale prévu par le Code Général des Impôts est complexe car
son élément matériel se dédouble. D'un côté le texte vise le résultat de l'action délictueuse
qui est la soustraction frauduleuse à l'État ou au paiement total ou partiel des impôts visés
par nombres de moyens permettent d'obtenir le résultat illicite. Cette structure dualiste
permet de brousser un parallèle avec l'escroquerie dans laquelle la remise d'une chose doit
précéder de moyens frauduleux. À titre des moyens frauduleux qui permettent une
soustraction à l’impôt : l'article 01-01-14 CGI incrimine en premier lieu : l'omission de
déclaration, dans les délais prescrits par l'article l01-17, des résultats obtenus pendant
l'année précédente. Ces délais sont avant le 1 er mai de l'année suivante pour les entreprises
er
dont l'exercice comptable coïncide avec l'année civile, Avant le 1 octobre de la même
année pour les entreprises dont la date de clôture de l'exercice social est fixée au 30 juin.
Dans les 2 mois de la clôture de l'exercice social pour les entreprises dont la date de clôture
de l'exercice social est différente des 2 cas précédents. Cette forme de fraude résulte de la
simple abstention et lorsque la déclaration n'est pas faite dans les 30 jours suivant
l'expiration du délai, le bénéfice du comptable est évalué d'office d'après les éléments en
possession du service sans qu'il soit nécessaire de lui en notifier le montant. En cas de
réclamation, il appartient au contribuable d'apporter la preuve de l'exagération du bénéfice
retenu. En second lieu, le non tenu d'une comptabilité régulière où la comptabilité présente
des irrégularités graves et répétées qui établit sans contestation possible un défaut de
sincérité. En troisième lieu, la non justification ou le défaut chargé de l'assiette en
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40
b) L
'élément moral
c) L
a répression
La fraude fiscale générale est une infraction sévèrement punie puisqu'elle expose son auteur à des
peines d'amendes et d'emprisonnement. La juridiction peut pondérer toutes ces peines en ne
prononçant que l'emprisonnement ou ramende par l'effet des circonstances atténuantes. Les règles
relatives au sursis jouent, à ce sujet l'article 01-10-15 du CGI stipule que : « par application de
l'article 463 du Code pénal, si les circonstances paraissent atténuantes, es tribunaux sont autorisés,
lorsque la bonne foi du contrevenant sera dûment établie et en motivant expressément leur décision
sur ce point, à modérer le montant des amendes des contrevenants des sanctions administratives
pour le paiement d'une somme arbitre. Dans ce cas, ces condamnations prononcées ne peuvent être
inférieures au montant des impôts ou taxes ». Cette disposition cesse d'être applicable en cas de
récidive dans le délai d'un an. Et l'article 01-10-16 du CGI ajoute qu’ : « en cas de condamnation
pour infraction aux lois et règlements, si l'inculpé n'a pas fait l'objet d'un P. V suivi d'une
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condamnation ou d'une transaction pour infraction prévue par la loi d'un montant supérieur à 1000
Ariary, les tribunaux peuvent, dans les conditions prescrites par les dispositions des articles 564 à
573 du CPC, décider qu'il sera sursis à l'exécution de sa peine ». Outre les peines principales
d'emprisonnement et d'amende, plusieurs peines secondaires sont prévues. Il y a d'abord la
publication intégrale ou par extrait du jugement dans les J.O. ainsi que dans les journaux désignés
par le tribunal et leur affichage intégrale ou par extrait sur les panneaux réservés à l'affichage des
publications officielles de la commune où les contribuables ont leur domicile ainsi que sur la porte
extérieure des immeubles ou des établissements professionnels de ces contribuables. La publicité de
la condamnation est une peine complémentaire obligatoire inaccessible aux circonstances
atténuantes. Une première peine complémentaire facultative est l'interdiction d'une durée maximum
de 3 ans pouvant être doublée en cas de récidive du condamné, d'exercer directement ou par
personne ou le compte d'autrui, toute profession industrielle, commerciale ou libérale. En cas de
récidive, le tribunal peut prononcer la privation totale ou partielle pour une durée de 5 à 10 ans des
droits civiques énumérés par l'article 42 du Code pénal.
Il faut noter d'autre part que les règles établies par le Code de procédure pénale en matière
de contrainte par corps sont applicables pour les condamnations pour fraude fiscale en
matière d'impôts directs et taxes assimilés. Ainsi, la contrainte par corps devient une
véritable peine complémentaire et non plus un simple moyen d'exécution sur la personne du
moins direction des impôts. Dans ce cas, les contrevenants sont poursuivis devant les
tribunaux en vue de l'application des peines prévues par le Code pénal.
b) L'opposition collective
L'article 224 nouveau du Code pénal punit d'un emprisonnement de I mois à 6 mois plus une
amende ou de l'une de ces deux peines seulement tout outrage fait par paroles, gestes,
menaces, écrits ou dessins non rendus publics, ou encore par envoi d'objets quelconques dans
la même intention, et visant un commandant de la force publique ou un agent dépositaire de la
force publique ou tout citoyen chargé d'un ministère de service public dans l'exercice ou à
l'occasion de l'exercice de ses fonctions. D'autre part, l'Ordonnance no 60029 du 14 mai 1960
qui tendent renforcer la répression de certaines infractions et à accélérer la procédure
supprime le sursis et les circonstances atténuantes pour les délits d'incitation ou refus collectif
à l'impôt ou au refus ou au retard de paiement des impôts. Le délit d'opposition collectif n'est
autre que le délit d'opposition individuelle avec les circonstances aggravantes de la pluralité
d'agents. Quelques infractions ont été créées à cet effet : les atteintes au crédit de la Nation par
voie de fait ou menace ou manœuvre concertée aux fins d'or aniser ou tenter d'or aniser le
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Le CGI ne contient pas moins de dix incriminations particulières aux impôts directs, quelles sont
donc ces infractions ?
2- L
a tenue de comptabilité inexacte et l'établissement de faux-bilan. Le contribuable sera puni
d'une amende obligatoire de 25 % du complément d'impôt sans pouvoir être inférieur à
40.000 Ariary du complément d'impôt (article 01-01-21).
3- L
a dissimulation des revenus encaissés.
4- L
a production des pièces fausses ou inexactes en vue d'obtenir des dégrèvements d'impôt et la
publication illicite des listes des contribuables assujettis aux impôts sur les revenus ou sur les
sociétés.
5- L
a dissimulation des revenus des valeurs des capitaux mobiliers. Le contribuable a commis
sciemment dans le cadre de l'établissement de l'I.R une telle dissimulation.
6- L
a violation des dispositions en matière de retenu à la source frappant certains revenus de
capitaux mobiliers.
7- I
nfraction à l'obligation de déclarer des contrats de prêt sur les personnes intervenantes à un
titre quelconque dans la conclusion de ces contrats. Le délit, indépendamment des sanctions
fiscales, donne éventuellement lieu aux peines de la fraude fiscale générale. La plupart de ces
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infractions sont intentionnelles mais la première ne Pest surement as ni les deux dernières
dans la mesure où les prétendues négligences masquent mal une volonté de ne pas se
conformer à certaines obligations.
La récidive est punie d'une amende et d'une peine d'emprisonnement plus la peine
complémentaire facultative de privation totale ou partielle des droits civiques pour une
durée de 5 ans à 10 ans. Les circonstances atténuantes jouent également pour toutes ces
infractions. Il en va de pour l'application du droit commun de la complicité ainsi que celle
de la peine complémentaire obligatoire de la publicité des jugements de condamnation.
Dans le cadre des fraudes spécifiques, il y a lieu de citer l'infraction sur la taxe dans les
chiffres d'affaires d'une part et dans les infractions sur les contributions indirectes. Dans
l'un comme dans l'autre des deux cas, la répression est purement fiscale le mécanisme des
circonstances atténuantes comme celui du sursis y trouve pleinement application. Il y a
enfin des infractions découlant de l'enregistrement et du timbre. L'article 02-05-01 de cette
nouvelle loi a remplacé la contribution du timbre par le droit de timbre quittance établie au
moyen du visa pour timbre ou sur la production d'état ou d'après un système forfaitaire
constaté par la remise d'une quittance extraite d'un registre à souche du bureau de la
direction régionale des impôts territorialement compétent.
Section 2- La procédure
La procédure débute par la recherche des infractions. Cette recherche se manifeste par des
vérifications, des communications, des perquisitions et par des saisies. L'inquisition fiscale
n’est pas seulement l'Image mais une réalité. L'une de ces manifestations privilégiées est la
vérification approfondie de la situation fiscale d'une personne physique au l'IR ou la
vérification de comptabilité d’une société Le CGI édicte une garantie appréciable pour le
contribuable qui doit être préalablement informé par l'envoi ou par la remise d'un avis de
vérification et mentionner expressément sous peine de la nullité de la procédure que le
contribuable a la faculté de se faire assister par un conseil de son choix. En cas de contrôle
inopiné tendant à la constatation matérielle des éléments physiques de l'exploitation ou de
l'entreprise et de l'écart des documents comptables, l'avis de vérification de comptabilité est
remis au début des opérations des constatations matérielles. L'examen au fond des
documents comptables ne peut commencer qu'à l'issue d'un délai raisonnable permettant au
contribuable de se faire assister par un avocat ou de préparer ses moyens de défense. La
sanction de la violation de cette procédure préalable tendant à la formalité protectrice des
droits de la défense est la nullité de toute la procédure. Pour l'état de l'assiette et le contrôle
des impôts, l'administration chargée de l'enquête chez le contribuable bénéficie d'un droit
communication qui se perçoit à certain égard comme un diminutif de la vérification et aussi
comme un complément. C’est qu'en effet ce droit de communication est fort large car il
concerne non toute une série d'organisme tel que banque, administration publique,
entreprise d'assurance ou encore office ministériel. Il faut souligner que le secret
professionnel ne saurait contrecarrer ce droit de communication. Le CGI permet également
à certains agents de l'administration des infractions en matière d’impôt directs et des taxes
sur les chiffres d'affaires.
En matière de contribution indirecte, l'administration a un prérogative de droit d'exercer
qui lui permet d'intervenir sans formalité préalable et sans que son contrôle puisse être
retardé dans les locaux professionnels des personnes soumises à la règlementation des
contribution indirectes pour y procéder à des inventaires aux opérations nécessaires à la
constatation et à la garantie de l'impôt et généralement aux contrôles qualitatifs prévus
par cette règlementation. Le droit d'exercice qui s'exerce en principe un puissant moyen
d'investigation pouvant fournir au Fisc les armes nécessaires pour entreprendre avec
succès une procédure de visite. Le mode de constatation le plus courant des infractions
est le P.V. Les infractions relatives aux contributions indirectes, aux taxes sur les chiffres
d'affaires et taxes assimilés, à la retenue à la source afférente au revenu des capitaux
mobiliers aux nationalités publics de meuble, au droit de timbre, au récépissé de
consignation, sont constatés par P.V.
Il faut souligner que le P.V qui est par excellence un acte interruptif de la prescription joue un
rôle indispensable pour la mise en mouvement de l'action publique, c'est-à-dire lorsque sont
seules encourues des sanctions pécuniaires, fiscales ou la confiscation. Ensuite, le P.V en matière
de contribution indirecte fait foi jusqu'à preuve du contraire, c'est-à-dire que la personne qui fait
l'objet de poursuite peut demander à apporter la preuve contraire. Par ailleurs, l'administration a
un pouvoir exorbitant d'arrestation si l'infraction fiscale est unie d'une peine d'emprisonnement et
si la personne est surprise en flagrant délit. Cette personne est alors emmenée sur le champ
devant un officier de police judiciaire ou remise aux agents de la force publique qui le conduit
devant le juge compétent. Sur la prescription et la mise en mouvement de l'action publique, le
droit pénal fiscal ne faillit pas au principe général de la prescription dont le délai toutefois n'est
pas identique à celui de 3 -ans _proposés au délit correctionnel. En matière de droit fiscal, les
plaintes peuvent être déposées jusqu'à la fin de la 3 eme année qui suit l'année au cours de laquelle
l'infraction a été commise et ceci pour les fraudes fiscales communes et les impôts directs. Le
point de départ de cette prescription eut varié selon les circonstances. Si la fraude fiscale rend la
Les infractions douanières résultent de la violation des dispositions du Code des douanes. Le droit
pénal douanier prétend réparer un préjudice causé au Trésor public. Ce même droit douanier présent
un caractère particulier d'un droit spécial ne serait-ce que dans la structure de l'infraction et de la
détermination de l'auteur responsable. Voilà pourquoi les règles qui lui sont propres prévalent sur
les dispositions du droit pénal général en vertu d'un principe bien connu « la règle spéciale déroge à
la règle générale ».
Exemple : Rakoto, propriétaire d'un moyen de transport de marchandises de fraude c'est à dire non
déclarées en douane, est absent au moment de l'infraction. Le chauffeur a pris la fuite. Il n’a pas de
préposé identifiable à la conduite. Qui devra être incriminé comme auteur de l'infraction ? Deux
sortes d'auteurs existent en droit douanier : l'auteur qui a commis personnellement l'infraction et
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l'auteur présumé, réputé sans avoir participé personnellement à l'infraction. Lorsqu'il n'y a pas de
préposé à la conduite identifiable car celui-ci a pris la fuite, c'est le propriétaire du mo en de
transport lui devrait être incriminé sauf à lui de prouver sa non culpabilité (par exemple qu'il n'est
plus propriétaire ou a mis en location le véhicule. Il en est de même dans une détention lorsque le
dépositaire n'est pas identifiable c'est le propriétaire du lieu sera résumé responsable sauf à lui de
prouver qu'il a eu location ou sous-location et qu'il prouve sa non responsabilité. Ceci résulte de la
définition douanière de « l'auteur » qui est celui qui commet ou est réputé avoir commis un acte
matériel puni par la loi ou encore celui qui s'abstient d'exécuter une obligation légale qui lui
incombe. En d'autres termes, l'auteur principal de l'infraction est celui qui a participé à la
commission de l'infraction mais le droit douanier va encore loin dans cette recherche de l'auteur que
le droit commun à un jeu de présomption « présomption de responsabilité »qui lui permet
d'atteindre les individus dans le lien avec la fraude.
Le soumissionnaire (art 343) : il a la même responsabilité que celle du déclarant en ce sens que les
actes d'un tiers peuvent entraîner une condamnation En effet, il est fréquent que le déclarant se
trouvant à Toamasina souscrit une déclaration cautionnée pour le compte de son commettant un
engagement tel qu'une exportation de café sous couvert d'une déclaration appelée acquit à caution
levée à Toamasina pour Antsiranana soit présenté au bureau de destination (expédition par voie
maritime). Ce déclarant s'appelle soumissionnaire et se porte-fort pour son mandant et même pour le
transporteur ici la compagnie de navigation. Le droit douanier ne va pas chercher la responsabilité
de chaque signataire, seul le soumissionnaire est responsable suivant l'article 343 sauf son recours
contre le transporteur et d'autre mandataire si les engagements souscrits ne sont pas tenus (les sacs
de café ne sont pas présentés au bureau du destinataire par exemple). Cette présomption qui pèse sur
ce soumissionnaire ne sera dégagée que s'il justifie s'être trouver dans l'impossibilité d'honorer ses
obligations par un événement qu'il ne pouvait prévoir ni conjurer (cas de force majeur tel que le vol
des marchandises constatés par un jugement de condamnation du voleur par exemple).
Le complice (art 344 C.D) : application des règles de droit commun (articles 59
et 60 C.P).
un fait constitutif 344 C.D (code des douanes) vise ceux qui ont participé comme intéressé
d'une manière quelconque à un délit de contrebande ou d'importation... sont passibles des
mêmes-peines pour les auteurs de l'infraction et en outre des peines privatives de droits
(inéligibilité à la par exemple). Il en est ainsi des relations entre assureurs-assurés en vertu
d'un contrat d'assurance dans le dessein de réaliser des opérations frauduleuses suffit à
caractériser l'intérêt à la fraude des contractants. De même, les bailleurs de fonds par le
simple fait d'avoir versé une somme d'argent pour faciliter l'accomplissement par un tiers
d'un délit douanier caractérise la complicité par intérêt. Également, les propriétaires des
marchandises de fraude au moment où a commencé l'exécution du délit mais qui ont vendu
les marchandises aux fraudeurs ne peuvent être poursuivis de ce fait que pour complicité par
fourniture de moyen. De par leur qualité ils sont réputés intéressés et ne sauraient être relaxés
sous prétexte qu'ils n'auraient pas participé à la fraude.
n'incrimine les faits matériels en eux-mêmes mais qu'il induit de ces faits matériels
l'existence d'une volonté délictueuse sans laquelle aucune infraction n'est concevable. Le
nouveau Code des douanes de 2006 dans son article 314 a prévu la même défense faite au
juge mais tout en gommant le 2ème alinéa et par ce fait, ce code considère que l'intention du
contrevenant doit être appréciée. Autrement dit, l'alinéa 2 de l'article 234 du Code des
douanes de 1960 a été simplement gommé pour justifier que la nouvelle loi permet de se
baser dans le Code de son article 314 sur l'élément intentionnel de l'auteur et du coauteur
de l'infraction. Désormais, en l'absence de cas de force majeur, toutes les incriminations
doivent être considérées comme intentionnelles.
>La culpabilité : elle est au nombre de deux : l'état de nécessité 'et la preuve d'une erreur
invincible.
État de nécessité : on eut le définir comme celui dans lequel se trouve une personne qui
commet une infraction en toute connaissance de cause mais pour se sauver ou pour sauver
autrui d'un péril imminent. En droit douanier, la théorie de la nécessité a été consacrée par le
législateur à propos de « l'intérêt à la fraude » (article 345 3eme). Exemple : la personne qui
importe un remède prohibé sachant qu'il est le seul à pouvoir sauver une personne en danger
de mort, échappe à toute répression.
L'erreur invincible : comme son nom l'indique, il s'agit d'une erreur c'est-à-dire que celui qui
l'a commise n'a pas à reprocher la moindre négligence. Autrement dit n'importe qui à sa
place l'eût commise dans les mêmes conditions. L'imputabilité : la contrainte : peut-être
physique ou morale et doit être irrésistible c'est-à-dire ne pas consister en une simple
pression à laquelle il n'aurait pu ne pas succomber. On ajoute aussi qui peut être
imprévisible. La force raison de son origine naturelle et non humaine.
Le P.V de douane a un caractère juridique particulier : c'est un moyen de constat mais aussi
un élément de preuve (article 279 Code de 2006). La conséquence en est la condamnation au
paiement des droits fraudés car « la relaxe sur l'intention ne fait pas disparaître I 'élément
matériel de l'infraction et ses conséquences pécuniaires » mentionne la Chambre criminelle
de la Cour de cassation française dans un arrêt du 6 novembre 1997. Ainsi, le contrevenant
poursuivi pour infraction douanière est condamné au paiement des droits fraudés ou
indument obtenus. C'est exactement la conséquence de la force probante des P.V de douane.
Par au niveau de la solidarité des prévenus : en matière de droit commun, les sanctions
sont personnelles et individuelles et en matière douanière, elles sont solidaires. Au niveau
de la solidarité des prévenus, aucune limitation de l'étendue de cette dernière n'a été
prévue. Donc la participation au paiement des amendes encourues n'est prévue que dans
les pouvoirs du juge si certains des prévenus bénéficient des circonstances atténuantes.
Deux points méritent d'être étudiés pour l'administration de la preuve : si l'infraction n'a pas
recours
facilitée. Le P.V (de constat ou de saisie) apparaît alors comme l'instrument idéal
permettant à la fois de relater des constatations les formalismes complexes. Il faut noter
que d'une façon générale, un P.V établi par des agents non assermentés et non signé ou
n'énonçant as la date, verbalisateurs de nullité absolu en droit français. Par conséquent, cet
acte peut toujours servir de preuve en justice sur des points qui ne sont pas frappés de
nullité. S'agissant du fardeau de preuve, dans 'un procès civil le demandeur a la char e de
la preuve, dans un procès pénal la char e de la preuve pèse sur l'accusation c'est-à -dire le
Ministère public et sur la partie civile et en matière douanière. Ce n'est pas l'agent
poursuivant de la douane qui a le fardeau de la preuve mais c'est au défendeur d'apporter la
preuve de sa non-culpabilité (article 338).
Les présomptions légales de fraude sont irréfragables. Ces présomptions sont absolues ;
présomption de contrebande ou de présomption d'importation ou d'exportation sans
déclaration. Ces résomptions ne peuvent fléchir que devant la justification d'un acte précis
de force majeur. Qui plus est, la poursuite et la répression sont déterminées par les
conditions dans lesquelles se trouvait la marchandise lors de sa découverte par le service.
Ces présomptions légales sont d'une part des présomptions de fraude et de l’autre par
présomptions de culpabilité. Dans le premier cas, on peut citer la présomption de
contrebande attachée à l'infraction à la police de la zone terrestre du rayon. Les
marchandises de la c catégorie de celles qui sont prohibées à l'entrée ou fortement taxées
sont réputées avoir été introduites en contrebande et à la sortie réputées faire l'objet d'une
tentative d'exportation en contrebande. De même la détention et le transport (contrebande,
circulation sans titre dans le rayon, opposition aux (Onctions, etc.) ainsi qu'une omission de
faire (importation ou exportation sans déclaration, non présentation des manifestes). Plus
précisément, ces actes de commission ou d'omission peuvent être des infractions de
négligence, Ils sont constitués par un acte de maladresse, d'imprudence, d'inattention, de
négligence ou un manquement à une obligation de sécurité ou de prudence Imposée par la
loi ou le règlement.
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51
3- R
épression du commencement d'exécution :
4- :
les actes d'exécution se sont déroulés :
Les actes exécution sont ceux qui conduisent à la réalisation immédiate et directe de
l'infraction (débarquement frauduleux. Soustraction de marchandises, absence de de
valeur etc.). Acte positif ou abstention de faire, pour la douane, l'infraction est
consommée.
5- R
épression des actes postérieurs à l'exécution :
6- P
résence de l'élément moral ou intentionnel :
Le code des douanes d'avant la réforme de 2006 ne renait pas entièrement en
considération l'élément moral étant donné que l'infraction douanière à dimension
économique et financière avait un caractère purement matériel. L'article 234 de l'ancien
Code des douanes est explicite en la matière. En effet, il matérialise l'infraction
douanière sans considération de l'intention (infraction contraventionnelle ou infraction
non-intentionnelle) « les juges ne peuvent à peine d'en répondre en leurs noms propres
et privés, modérer ni des droits ni les amendes non plus qu'en ordonner l'emploi au
préjudice de l’administration des douanes. Alinéa 2 : il est interdit aux juges d'excuser
les contrevenants sur l 'intention. Il en résulte que le ministère public est dispensé
d'établir l'intention frauduleuse, le prévenu ne peut invoquer sa bonne foi et échapper à
la sanction qu’il encourt. Il en est ainsi de la contrebande ou de la fausse déclaration. La
commission matérielle des faits incriminés suffisait à caractériser l'infraction sans qu'il
fût nécessaire de démontrer l'intention, imprudence de l’auteur. D'ailleurs, il est
fréquent dans les matières techniques de ne pas apporter la preuve de l'intention : Eaux
et forêts, Environnement, le transport, l'Urbanisme, législation du Travail et Douane.
L 'action pour I 'application des sanctions fiscales est exercée par I 'administration des
douanes ». En effet, la douane, par le dépôt de la plainte, déclenche l'action publique en se
constituant partie civile, exerce l'action fiscale, soutient l'accusation, requiert des sanctions
et dispose des voies de recours exactement comme le ministère public. Enfin, l'action fiscale
dont l'exercice appartient à l'administration des douanes se divisent en deux catégories :
d'une part, l'action en répression qui a pour objet de faire prononcer les amendes et les
confiscations édictées par le code des douanes. De l'autre, l'action en recouvrement qui a
pour objet le paiement des droits et taxes. Si un même fait peut donner lieu ou peut donner
naissance aux deux actions, ces actions demeurent indépendantes l'une de l'autre car « la
perception de droit régulièrement dû et la répression de la fraude sont choses tout à fait
distinctes, l'action en répression relève du tribunal correctionnel, l'action en recouvrement
du tribunal civil ». L'administration des douanes a le droit d'exercer directement et
principalement l'action fiscale pour recouvrer ses créances ou pour obtenir des réparations
pécuniaires qui lui sont dues à raison d'une contravention ou d'un délit douanier. En outre,
l'action fiscale s'éteint en même temps que l'action publique par la prescription, le décès du
prévenu, la transaction et par l'amnistie. L'action fiscale s'éteint également mais
indépendamment de l'action publique par l'acquiescement.
- A
u niveau de la prescription de l'action fiscale : aussi bien pour les délits que pour les
contraventions, elle est de 3 ans à compter du jour où l'infraction a été commise.
- L
es fourchettes de peine varient les pénalités encourues entre un minimum et un maximum
dépendant eux-mêmes des droits ou de la valeur des marchandises. Ces peines sont en
matière contraventionnelle l'amende correctionnelle (article 357) ou l'amende fixe (article
356) parfois la confiscation (article 358). En matière de délit, la confiscation des moyens de
transport ou des objets servant à masquer la fraude (article 360) et de manière
exceptionnelle l'emprisonnement. Il convient de souligner qu'aux termes de l'article 352, il
ne peut être prononcé qu'une seule amende et qu'une seule mesure de confiscation pour un
même fait de fraude même s'il existe de nombreux participants (auteur, complice, intéressé).
- L
'assiette de l'amende : suivant le cas, l'amende est calculée sur la base des valeurs des
marchandises de fraude. L'amende prononcée en cas d'infraction caractérisée doit être celle
qui figure dans le code des douanes (amende légale). L'innovation apportée par le Code de
2006 permet au juge de moduler le quantum de l'amende. Bien que les délinquants soient
solidaires dans le paiement de l'amende, il n'en demeure pas moins que l'amende ait un c
caractère personnel. L'amende douanière a aussi un caractère de réparation civile, à cet
égard, elle n'est pas amnistiable. Ensuite, la confiscation peut être également prononcée, elle
est à la fois peine et mesure de sureté portant surtout sur les objets dangereux ou contraires
à l'ordre public. C'est toujours le tribunal qui prononce la confiscation sauf en matière de
transaction, auquel cas c'est la douane qui la prononce et les marchandises deviennent
propriété de l'État.