Cours d'Odontologie

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COURS

D’ODONTOLOGIE
1. Rappels de la cavité buccale :[12]
1.1 Rappel embryologique de la cavité buccale :
Entre la quatrième et la cinquième semaine de vie embryonnaire, les cinq
bourgeons faciaux convergent simultanément pour former la bouche primitive
encore appelée stomadeum qui se compose d’une couche de cellules cubiques
disposées régulièrement, elle-même limitée vers le mésenchyme par une couche
de membrane basale.
Pendant la sixième et la septième semaine, les extrémités des processus
intermaxillaires qui sont à l’origine du philtrum de la lèvre supérieure se
développent.
Au cours de la huitième semaine, les bourgeons maxillaires produisent une paire
de fines expansions médiales, ce sont les processus palatins.
A la fin de la neuvième semaine, ces processus palatins s’unissent l’un à l’autre
et au palais primaire pour former le palais secondaire. A la dixième semaine les
portions latérales des bourgeons maxillaires et mandibulaires donnent naissance
aux joues ; la bouche est ainsi réduite à sa largeur définitive.
1.2 Rappels anatomiques et physiologiques de la cavité buccale :
La bouche est une cavité limitée :
- en avant par les lèvres et les dents (incisives et les canines).

- en haut par la voûte du palais.

- en bas par un plancher sur lequel repose la langue.

- sur les côtés par les joues et les autres dents (molaires et prémolaires).

- en arrière par le voile du palais.

La bouche comprend normalement 32 dents, une langue et des glandes


salivaires :
Elles sont de deux (2) catégories :
- Les glandes salivaires principales
- Glande parotide
- Glandes sublinguales
- Glande palatine ou sous maxillaire
- Les Glandes salivaires accessoires.
 Glande parotide : Elle est retro-mandibulaire, atteint de zygoma en haut et
le sterno-cléido-mastoïdien en arrière, dépasse l’angle mandibulaire en bas.
Elle se draine par le canal de stenon dont l’ostium se situe en regard de la
première molaire supérieure
 Glande sous maxillaire ou palatine : elle se situe dans la région sus
hyoïdienne latérale, atteignant en avant la partie moyenne de la branche
horizontale de la mandibule ; elle se draine par le canal de Wharton, dont
l’ostium- est retro-incisif de chaque côté du frein lingual.
 Glandes sublinguales : situées au niveau du planché de la bouche, et
n’occupent pas une loge propre en elles sont logées dans le tissus cellulaires
lâches. Certaines peuvent se réunir et former le canal de Bartholin qui
s’ouvre auprès de l’ostium de Wharton et parfois se déverse dans le canal de
Wharton.
 Glandes salivaires accessoires : Elles sont disséminées sur toute la face de
la muqueuse sauf au niveau de la gencive et de la portion rouge des lèvres.
Elles sont groupées à la face des lèvres, des joues, particulièrement autour
du canal de stenon au niveau des deux tiers (2/3) antérieur du palis dur.
-Les tissus durs : ce sont :
Le maxillaire, et la mandibule, sur lesquels reposent les dents.
La bouche communique avec le pharynx par l’itinéraire de la gorge {l’isthme du
gosier} La bouche est un organe permettant de reconnaître les aliments et de
s’alimenter. C’est un lieu d’intimité. C’est par cet organe qu’est possible la
communication et la qualité de la communication [13].
Schéma 1 : anatomie, topographie de la cavité buccale[13]
2. LA DENT :[14]
L’organe dentaire comprend deux parties : la couronne et la ou les racines
réunies par le collet. La couronne est visible et comprend de la périphérie vers le
centre :
- l’émail : c’est la couche externe de la couronne, d’origine épithéliale.
C’est un tissu hautement minéralisé (+ ou -96%) constitué essentiellement de
cristaux d’hydroxyapatite. La couche d’émail s’interrompt au niveau du collet
ou elle assure sa jonction avec le cément.
- La dentine : c’est un tissu conjonctif minéralisé (70%) sous-jacent à
l’émail au le cément qui délimite la cavité pulpaire (Ivoire).
- La pulpe : c’est l’unité tissulaire interne. Elle occupe la cavité centrale de
la dent, la chambre pour la couronne, les canaux pour la racine. Le tissu pulpaire
est richement vascularisé et innervé à partir de l’apex, seule voie d’entrée et de
sortie.
La racine correspond à la partie invisible de la dent, implantée dans l’os
alvéolaire et caractérisée par sa teinte jaunâtre et sa forme effilée depuis la zone
du collet jusqu’à l’apex.
En général, la ou les racines ont la même forme conique à rétrécissement rapide
vers l’apex ou foramen qui livre passage au paquet vasculo-nerveux propre à
chaque pulpe.
b) Vascularisation et innervation des dents :
 L’arcade supérieure est vascularisée par les artères alvéolaires supéro-
antérieure et supéro-postérieure, branches de l’artère maxillaire et l’artère infra-
orbitaire. L’innervation sensitive est assurée par des rameaux alvéolaires,
branches du nerf maxillaire. L’arcade inférieure est vascularisée par l’artère
alvéolaire inférieure et l’innervation provient des branches du nerf mandibulaire.

Schéma 2 : Schéma des structures dentaires:[14]


Chez l’homme il existe 2 sortes de dentures : la denture temporaire et la denture
permanente [15] :
 La denture temporaire : débutant à l’âge de 6mois par l’éruption des
incisives centrales mandibulaires et se termine aux alentours de 3 ans par
l’éruption de la 2ème molaire de lait, au nombre de 20 dents ; elles ont la
formule dentaire suivante : 2/2I + 1/1C + 2/2M dont 5 dents par hémi
arcade.
 La dentition permanente : qui débute vers l’âge de 6 ans par l’éruption de
la première molaire permanente et se termine par celle des sagesses vers
l’âge de 16-25ans variable d’un individu à l’autre, elles sont au nombre de
32 à savoir : 4incisives 2 canines, 4 prémolaires ; 6molaires par arcade
dentaire : 4/4I + 2/2C+ 4/4PM + 6/6M.

Schéma 3 : Schéma de formule dentaire temporaire et permanente [16]


3. PARODONTE : [17]
3-1-La gencive
La gencive forme le parodonte superficiel ; le cément, l’os alvéolaire et le
ligament alvéolo-dentaire formant le parodonte profond. Elle compose, avec la
fibromuqueuse du palais, la muqueuse masticatoire.
La gencive est constituée d’un épithélium recouvrant un tissu conjonctif, séparés
par une membrane basale. L’ensemble épithélial comprend l’épithélium gingival
et l’épithélium de jonction. Ce dernier est une structure clé dans la défense du
parodonte. En effet, son turn-over est très rapide, il « sécrète » le fluide gingival
et contient de nombreuses cellules immunitaires « à portée de main »
(leucocytes, cellules de Langerhans). Les cellules migrent vers le sillon gingivo-
dentaire.
On peut caractériser la gencive en fonction de sa structure : gencive attachée,
gencive libre marginale et gencive papillaire.
3-2-Le cément
Le cément est un fin tissu minéralisé qui recouvre la surface de la racine, il se
situe entre le LAD et la dentine. Il n’est ni vascularisé, ni innervé et n’est pas
soumis au remodelage mais se caractérise par une capacité de réparation
lorsqu’il est soumis à des contraintes. Il contient des fibres de collagène,
enchevêtrées dans une matrice organique. Sa fonction principale est de
permettre l’ancrage de la dent dans son alvéole osseuse. Il aura également
comme rôle l’adaptation à la fonction occlusale.
3-3-Le ligament alvéolo-dentaire
Le ligament alvéolo-dentaire s’interpose physiologiquement entre l’os alvéolaire
et la dent. Il s’agit d’un tissu vascularisé, innervé et riche en cellules. Il contient
des fibroblastes, des ostéoblastes, des cellules mésenchymateuses
indifférenciées, des cellules épithéliales (restes épithéliaux de Malassez), restes
de la gaine de Hertwig ainsi que des cellules de l’immunité. Il s’agit d’un tissu
conjonctif, qui se met en place lors de la formation radiculaire.
3-4-L’os alvéolaire
L’os alvéolaire est défini par les parties du maxillaire et de la mandibule qui
forment et soutiennent les alvéoles dentaires. L’os qui ne contient pas les
alvéoles est appelé os basal. L’os alvéolaire se développe concomitamment au
développement des dents et disparait avec elles. Son bord supérieur se situe à
jonction environ 2mm apicalement de l’amélo-cémentaire chez un adulte. Au-
delà, on parle d’alvéolyse, il y a eu perte d’os.
Cet os alvéolaire est constitué d’une corticale interne, faisant face à la dent,
d’une corticale externe, vestibulaire, linguale ou palatine et de tissu spongieux,
situé entre les 2 corticales en quantité plus ou moins importante. Ses fonctions
principales sont l’ancrage des dents et la distribution des forces qui s’exercent
sur celles-ci.

Schéma 4: Schéma du parodonte[18]

4.Les affections buccodentaires :[19]


Les maladies bucco-dentaires sont fréquemment représentées par la carie
dentaire et les parodontopathies. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la
carie dentaire est considérée comme le 4ème fléau mondial derrière les cancers, les
maladies cardio-vasculaires, et le SIDA.

4.1 Physiopathologie de l’infection buccodentaire : [20]


Les lésions dentaires et parodontales peuvent aboutir à la formation de foyers
infectieux. Deux voies sont possibles pour les bactéries :

Schéma 5 : Les deux voies de propagation de l'infection dentaire[20]

4.2. Maladie carieuse ou carie dentaire :[21]


Lésion la plus fréquente de maladies dentaires acquises, la carie dentaire est une
altération spécifique de la dent. Progressant de la périphérie vers le centre, elle
dépend de l’agressivité du milieu buccal et de la qualité des tissus de la dent.
L’OMS décrit la lésion carieuse comme
«Un processus pathologique localisé, d’origine externe, apparaissant après
l’éruption de la dent. Il s’accompagne d’un ramollissement des tissus durs et
évolue vers la formation d’une cavité»
La carie est donc un processus de déminéralisation acide ayant pour origine une
infection bactérienne. Elle se présente comme une perte tissulaire d’abord
microscopique, et finalement macroscopique, laissant alors apparaître un «trou»
cliniquement décelable.
Tous les jours, un dépôt à peine visible se colle sur les dents. C’est la plaque
dentaire, qui entraîne une attaque acide, puis une déminéralisation des dents.
La carie est caractérisée par des périodes de déminéralisation alternant avec des
périodes de reminéralisation. Elle est localisée, se dirigeant de l’extérieur vers
l’intérieur de la dent. Elle affecte les tissus durs de la dent à des degrés
variables, allant de la simple perte de minéraux, non détectable à l’œil nu, à une
destruction complète de la dent.
Le processus carieux est généralement réversible aux stades initiaux et dans des
conditions favorables, tandis qu’il est irréversible aux stades avancés.
Keyes a mis en évidence trois facteurs étiologiques principaux : l’hôte, les
facteurs microbiens et l’alimentation.

Schéma 6 : schéma de Keys modifié par Koenig [22]

La carie dentaire est donc provoquée par la déminéralisation des tissus durs de
la dent par les acides organiques produits par les bactéries cariogènes (surtout
les streptocoques mutans) suite à la consommation des hydrates de carbone en
particulier le saccharose.
Cette consommation, surtout lorsqu’elle se produit en dehors des repas
principaux, lors des grignotages ou de l’usage d’un biberon sucré, est
responsable d’un déséquilibre de l’écosystème buccal en faveur d’une
multiplication intense des bactéries pathogènes et en particulier, l’intensification
de la virulence de ces dernières, d’où une augmentation du risque carieux.
La salive par son débit et sa concentration joue un rôle central dans le contrôle
de ces processus.
Mais la présence de quantités importantes d’acides cariogènes, modifie le pH
buccal et donc entame le processus carieux.
Une fois la déminéralisation entamée, si rien n’est fait, elle mène à la cavitation :
c’est la carie dentaire. Les principales bactéries incriminées dans l’étiologie de
carie sont estimées à près de 25 millions de bactéries/1mg de plaque réparties
entre une trentaine d’espèces.
Cependant certaines sont identifiées comme participant au processus carieux :
Les streptocoques mutans, les streptocoques salivarus, Lactobacillus case,
Actinomycesnaeslundii.
Les autres colonies bactériennes saprophytes de la cavité buccale peuvent
cependant devenir pathogènes et donc responsables d’autres types d’infections
focales à distance.
Les principaux facteurs de risque de la carie dentaire sont :
- le manque d’hygiène buccodentaire
- l’utilisation abusive des sucreries et autres boissons sucrées.
Schéma 7 : stades d’évolution de la carie[22]
Le développement de la carie prend du temps et s’effectue en plusieurs stades
[23] :
▪ Stade 1 : l’atteinte de l’émail : les acides d’origine bactérienne en sont les

responsables.
Ce processus est complètement indolore et ne peut être visualisé que par le
Chirurgien-Dentiste lors d’un examen dentaire (clinique ou radiologique). A
ce stade, la carie est encore réversible : les composants de la salive peuvent
reminéraliser la surface de l’émail.
▪ Stade 2 : l’atteinte de la dentine : C’est à ce moment que la dent devient

sensible au chaud, au froid, au sucré et aux acides : on parle de douleur


provoquée. La dentine étant moins minéralisée que l’émail, sa
déminéralisation est plus rapide et donc la carie va s’étendre et progresser
plus rapidement en profondeur. Le sondage de la cavité révèle une matière
caoutchouteuse caractéristique, typique de la déminéralisation de cette
couche. A ce stade, la carie a une forme de poire et peut être traitée par des
obturations (amalgame, composite, céramique) tout en gardant la dent
vivante.
▪ Stade 3 : l’atteinte de la pulpe : C’est le stade bien connu de la « rage de

dent ». La douleur est violente, spontanée et augmente en position allongée.


Le seul traitement possible est alors la dévitalisation. Si aucun traitement
n’est réalisé la pulpe va se nécroser petit à petit jusqu’à la nécrose totale. La
douleur cessera alors, laissant croire à tort que tout est rentré dans l’ordre.
▪ Stade 4 : l’atteinte des tissus voisins : les bactéries qui sont présentes dans

l’ensemble de la pulpe, vont progresser vers la pointe de la racine (apex) et


atteindre, en la traversant, les tissus environnants (os, desmodonte,
gencive). Il se formera ensuite une « infection péri apicale » (granulome,
kyste ou abcès), bien plus douloureuse que la rage de dent. Cette infection
pourra ensuite s’étendre aux tissus adjacents et provoquer une « cellulite »
ou à l’ensemble de l’organisme via les vaisseaux sanguins et être
responsable d’infections distantes (yeux, poumons, cœur, reins,
articulations, etc.).
4.3. Les Parodontopathies :[24]
La maladie parodontale correspond à un ensemble de pathologies
inflammatoires d’origine bactérienne associées à la destruction du parodonte.
Deux stades peuvent être distingués dans cette atteinte :
 les gingivites, qui sont des lésions réversibles limitées aux tissus mous
(gencive);
 les parodontites, qui entraînent la destruction irréversible de l’ensemble des
composants du parodonte.
4.3.1. La gingivite :
Dans un premier temps, celui de la gingivite, seule la gencive est touchée.
L’atteinte se caractérise par un ou plusieurs symptômes cliniques : saignement
au brossage et au sondage, gonflement gingival, douleur et rougeur, mauvaise
haleine (halitose). Cette affection réversible n’entraîne pas de complications si
elle est prise en charge rapidement. Un détartrage et l’utilisation de produits
adaptés à domicile peuvent en venir à bout : brosse à dents souple, brossage
Interdentaire, dentifrice, bain de bouche antiseptique.

Schéma 8 : La Gingivite tartrique[25]


4.3.2. Parodontites :
Non traitée, la gingivite peut évoluer en parodontite, dans 10 à 15 % des cas,
signant l’atteinte de l’os alvéolaire. En plus des symptômes de la gingivite, il est
observé la formation d’une poche parodontale et une destruction des tissus
pouvant entraîner une exposition de la racine et l’impression de dent plus
longue. Ce phénomène est communément appelé “déchaussement”. Par ailleurs,
dans certains cas, des mobilités, voire des abcès peuvent apparaître. La perte
osseuse due à la parodontite est définitive.

Schéma 9 : la parodontite chronique[26]


Tableau I : Symptomatologie de la gingivite et la parodontite[26]

Atteinte Symptômes

Gingivite Saignement, plus ou moins intense, se produisant à


l’occasion du brossage dentaire ou du passage du fil ou
de la bossette interdentaire Changement de couleur des
gencives qui deviennent rouges
Gonflement des gencives
Sensibilité au toucher
Mauvaise haleine persistante

Parodontite Déchaussement des dents qui peuvent devenir sensibles


Mobilité des dents
Apparition d’espaces interdentaires
Formation éventuelle d’abcès
Destruction irréversible de l’os et ses tissus qui
soutiennent les dents
Formation de poches où aliments et plaque se logent au
niveau des gencives En l’absence de traitement,
répercussions sur l’état général : mauvais contrôle de la
glycémie chez les diabétiques, survenue d’abcès dentaire

5.Les lésions non carieuses : [27]


a) L’abrasion ou Attrition :
L’attrition ou abrasion ou usure est une lésion due à un agent mécanique
endogène. C’est la perte régulière de substance dentaire résultant de la
mastication normale. Elle affecte les bords incisifs, les faces occlusales et les
faces proximales des dents. Certaines attritions sont cependant plus intensives et
non imputables à une fonction physiologique. Elles seront rangées parmi les
lésions pathologiques. L’abrasion confinée à une seule dent ou à un groupe de
dents par suite d’anomalies d’occlusions.
Cependant, lorsque l’usure est progressive et lente, elle est considérée comme
un processus normal et non pathologique. Il est important de noter que l’opinion
actuelle plaide en faveur d’une étiologie mixte c’est-à-dire d’une attaque
chimique qui favorise l’élimination mécanique de l’émail fragilisé par les
acides.
b) Les érosions :
L’érosion parfois appelée mylolyse est l’usure pathologique de tissu dentaire par
suite d’une action mécanique exogène (brossage, corps étranger, mutilations
rituelles) ou chimique.
L’érosion qu’on rencontre le plus fréquemment est celle causée par le brossage
(mécanique) des dents. Sa prévalence serait de 40% en dessous de 30ans et 75%
au-delà de 40ans. Elle se situe le plus fréquemment au 1/3 cervicale des
incisives, canines, prémolaires supérieures et plus particulièrement du côté
gauche chez les droitiers et du côté droit chez les gauchers. Il est évident qu’un
brossage qui occasionne l’érosion est un mauvais brossage, soit qu’il est effectué
avec des mouvements horizontaux vigoureux, soit que les poils de la brosse sont
trop durs, soit que concomitamment on utilise une pâte ou une poudre dentifrice
trop abrasive. Les érosions d’origine chimique peuvent être idiopathiques,
diététique, industrielle ou périmylolyse.
c) Abfraction :
L’abfraction est la perte de microstructure dentaire dans les zones de
concentration des stress résultant des forces masticatoires. Les interférences
occlusales, les contacts prématurés et les habitudes néfastes de bruxisme
peuvent agir comme éléments de stress.
On retrouve des lésions d’abfraction dans la région cervicale où les forces de
flexion coronaire peuvent mener à des micros fractures des prismes d’émail.
Ces lésions ont une forme de croissant le long de la ligne cervicale. On peut les
retrouver sur une dent ou sur un groupe de dents. En combinaison avec un agent
abrasif ou un agent corrosif, ou les deux, la perte de tissu peut devenir
hautement significative.
d) La fluorose dentaire : La fluorose dentaire est définie selon l’OMS comme
étant une maladie causée par un apport excessif en fluor.
Elle désigne une lésion dyschromique et structurale des tissus durs de la dent
(email, dentine, et cément) à la suite d’une ingestion chronique de dose toxique
de fluor (supérieure à la dose optimale 0,8mg/l) pendant les années de formation
des dents temporaires et permanentes (de 0 à 8 ans).

Schéma10: Fluorose dentaire[27]


e)Abcès dentaires :
C’est toute infection purulente en relation avec les dents. On distingue plusieurs
types d’abcès : l’abcès parodontal, l’abcès péri-apical.
 Un abcès parodontal est une infection localisée dans les tissus parodontaux

(gencive et os alvéolaire). C’est l’exacerbation aigue de l’inflammation


chronique d’une poche parodontale, présente lors d’une parodontite ou d’une
gingivite. Il ne peut y avoir d’abcès parodontal s’il n’y a pas préalablement de
poche parodontale.
Signes cliniques : gonflement localisée (voussure) ; la gencive est rouge, lisse,
vernissé (signes de l’inflammation). Du pus s’évacue à la pression. La dent peut
être mobile ou migrer. La douleur est variable, de modérée à sévère. Parfois une
fistule apparaît, ce qui signe le passage à la chronicité de l'abcès. On peut parfois
observer des signes à distance : des ganglions.

Schéma 11 : Abcès dentaire chez l’enfant[27]


f) Un abcès péri-apical est un abcès qui survient au bout de la racine de la dent
observé à la suite d’une nécrose de dent ou d’une fracture ou encore d’une
infection sous couronne de dent dévitalisée ; il est peut-être aigu ou chronique,
sensible à la pression, avec présence d’une voussure.
6. Les lésions de la muqueuse buccale :
a-Aphte :[28]
Est une ulcération de petite taille, de forme arrondie ou ovalaire, à fond jaune,
cerné d’un bord rouge régulier, douloureuse, évoluant en 8 à 10 jours. L’aphte
est une affection très répandue et atteint tous les âges. Chez l’adulte, les aphtes
surviennent surtout chez les personnes âgées de 20 à 40 ans, et légèrement plus
chez les femmes que chez les hommes. Les femmes enceintes ont une
prédisposition particulière pour cette affection. On a remarqué aussi un certain
facteur héréditaire, les personnes dont les parents étaient sujets aux aphtes ont
plus de risque d'en développer. Il faut savoir qu'il guérit spontanément au bout
d'une quinzaine de jours, mais pendant ce temps, il est douloureux et très gênant.
Il n’y a pas à proprement parler de traitement qui peut empêcher sa survenue,
tous les traitements ont pour but de limiter la douleur et d'accélérer la
cicatrisation.

Schéma 12: Aphte sur les lèvres et sur la muqueuse buccale[28]


b-Chéilite :[29]
Une chéilite ou labialite est une inflammation des lèvres. Cette inflammation
peut inclure la peau péri orale, la frontière vermillon, et / ou la muqueuse
labiale. La peau et la frontière vermillon sont plus fréquemment impliquées que
la muqueuse qui est moins affectée par des réactions inflammatoires et
allergiques.
La chéilite peut survenir à tout âge, mais plus fréquemment chez l’enfant et le
sujet âgé portant des prothèses dentaires, les deux sexes sont également atteints.
Elle est rapportée dans le monde entier sans prédilection ethnique.
Cette affection inflammatoire peut être aigue ou chronique :
*La chéilite aigue est érythémateuse, œdématiée, érosive ou fissuraire; elle est
souvent douloureuse.
* La chéilite chronique devient plutôt érythémateux-squameuse, croûteuse,
kératosique, parfois crevassée et surinfectée et elle est souvent asymptomatique.
c) Lichen plan buccal :[30]
C’est une lésion inflammatoire chronique généralement bénigne pouvant
atteindre la peau et les phanères, les muqueuses malpighiennes surtout buccales.
Toute la cavité buccale peut être atteinte mais généralement au niveau de la face
interne des joues et les replis vestibulaires par poussées successives. Les lésions
sont parfois hyperkératosiques verruqueuses, d’autres fois érythémateuses,
érosives ou ulcérées.
Le lichen plan buccal reste d’étiologie incertaine, il atteint de façon
prépondérante les femmes d’âge moyen (quatrième et cinquième décennies)

Schéma 13: Lichen plan bulbeux [31]


d-Candidose ou Muguet :[32]
Les mycoses ou infections fongiques sont des maladies provoquées par des
champignons microscopiques qui peuvent être lévuriformes unicellulaires et/ou
filamenteux pluricellulaires.
La candidose est le nom générique donné aux maladies provoquées par des
levures du genre Candida, ses synonymes sont : candidiase, moniliase,
moniliose.
La candidose fait partir des mycoses affections largement répandues causées par
des champignons. Les Candida sont des levures ubiquitaires fréquemment
isolées dans l’environnement (sol, air, fruits, produits laitiers, viandes,
céréales….)

Schéma 14 : Muguet sur la face interne Schéma 15: Muguet lingual [32]
7- Les malocclusions dentaires :[33]
a- Les anomalies orthodontiques :
Elles se traduisent le plus souvent par des malocclusions, des malpositions et des
anomalies dentaires. Elles ne constituent pas des maladies infectieuses, mais
plutôt traduisent des variations dimensionnelles des bases osseuses alvéolaires
par rapport à la moyenne des individus. Elles sont de causes multiples :
Causes primaires : facteurs héréditaires s’exprimant au cours de l’embryologie.
Causes secondaires : facteurs endogènes (fonctionnels, musculaires, muqueux)
et facteurs exogènes (d’origines pathologiques ou iatrogènes).
b- Les malpositions
Les malpositions indiquent une anomalie de position d’une ou de plusieurs

dents.

Schéma 16 : Anomalie de position[33]


b. Les malocclusions :
Chez l’enfant, les troubles de l’occlusion les plus fréquemment rencontrés sont
liés le plus souvent aux habitudes déformantes, à la déglutition dysfonctionnelle
et à la respiration buccale.
Les malocclusions d’origine alvéolaire et/ou dentaire sont les plus fréquentes :

C. Les anomalies dentaires


- Les anomalies de nombre
Les agénésies sont caractérisées par une absence congénitale de certaines dents
ou catégories de dents. Fréquentes en denture permanente, elles touchent
symétriquement les dents de fin de série.
Les oligodonties sont caractérisées par une denture où le quart voire la moitié
des dents sont absentes.
Les anodonties [12]
Elles sont caractérisées par une absence totale de dent.
Les dents surnuméraires
Elles sont caractérisées par un clivage du germe lors de l’odontogenèse et
s’observent dans tous les secteurs de l’arcade dentaire.
-Les anomalies de forme
La gémination
C’est une tentative avortée de division des germes. Elle est fréquente en denture
temporaire.
La fusion
C’est l’union de deux germes normaux au moment de leur formation. Elle est
fréquente en denture temporaire. Surtout dans la région incisivo-canine.
La concrescence
C’est la soudure de deux dents par le cément.
Le taurodontisme
Caractérisé par une augmentation de la chambre pulpaire et de courtes racines.
Les dents invaginées
Ce sont des anomalies de développement qui résultent de l’invagination de
l’émail.
Les anomalies de volume
La macrodontie
Elle se caractérise par une dent de grande taille.
La microdontie
La microdontie est une dent de petite taille qui peut être localisée ou généralisée.
8-Hygiène bucco-dentaire : [34]
Définition :
L'hygiène bucco-dentaire vise à éliminer la plaque dentaire grâce à des soins
mécaniques quotidiens. Une bonne hygiène bucco-dentaire permet de lutter
contre l'halitose (mauvaise haleine) et les maladies parodontales comme la
gingivite dues à la présence de bactéries.
. Objectifs des soins d'hygiène buccodentaires : [35]
- Favoriser une bouche propre et saine en éliminant les débris alimentaires
et la plaque dentaire
- Limiter par des soins réguliers les risques de complications :
inflammations, lésions, irritations, infections chroniques ou aigues
(pneumopathie, endocardite…)
- Participer à la prévention des troubles bucco-dentaires et leurs
conséquences (pertes de dents, douleurs à la mastication, dénutrition…) et des
complications fonctionnelles (trouble de la déglutition, phonation et
respiration…)
- Contribuer à la qualité de vie et de relation sociale et familiale du résident
(bien-être, élocution, bonne image de soi).
Matériel utilisé pour l'hygiène buccodentaire
Le matériel utilisé pour le brossage des dents sont : brosse à dents (manuel et
électrique), fil dentaire, cure dent, bossette inter dentaire, bâtonnet frotte dent,
pâte dentifrice, révélateur de plaque dentaire, les bains de bouche (antiseptiques
ou anti-inflammatoires)
Technique de brossage :[36]
1. Placer les soies au rebord de la gencive en les orientant vers celles-ci avec un
angle. Elles devraient être en contact avec la dent et le rebord de la gencive.
2. Brosser doucement avec de petits mouvements de vibration sur surface de 2 à 3
dents et terminez avec un mouvement de balayage de la gencive vers la dent.
3. Déplacez la brosse au prochain segment de 2-3 dents et répétez l’étape 1 et 2.
Cette technique permettra de nettoyer sous la gencive ainsi que le rebord de la
dent. Elle préviendra également l’accumulation de plaque.
Schéma 17: Technique de brossage [36]

Fil dentaire :
Si le fil dentaire est efficace pour garder une bouche et des dents propres, il n’est
pas forcément très simple à utiliser les premières fois, surtout qu’il faut faire
attention de ne pas se blesser au niveau des gencives. Voici donc la technique à
acquérir et les étapes à respecter pour bien utiliser ce fil dentaire.
1. Coupez un fil d’une quarantaine de centimètres, environ.

2. Enroulez le fil à partir de ces extrémités autour de vos index, jusqu’à garder

quelques centimètres de libre.


3. Tendez le fil et maintenez-le contre vos index à l’aide de vos pouces.

4. Insérez le fil entre deux dents en effectuant des mouvements de va-et-vient.

5. Répétez ce même mouvement de va-et-vient pour enlever le fil.

6. Déroulez une partie du fil de vos doigts pour utiliser une partie neuve et

recommencez l’opération sur les autres dents.

Schéma 18 : Méthode d’utilisation du fil dentaire[36]

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