UFR Arts, philosophie, esthétique

Plus d'un mois après les faits, l'enquête piétine et les effets de cette sinistre "Nuit du 31 décembre" continuent à enfler, en Allemagne mais aussi en France, produisant des réactions de plus en plus inquiétantes. Au-delà des événements eux-mêmes (sur lesquels les informations accessibles sont particulièrement parcellaires et peu solides), ce texte s'intéresse aux discours qu'ils suscitent, discours empreints d'émotions bien compréhensibles, mais aussi de fantasmes parfois subtils, parfois caricaturaux mais finalement tous très problématiques, qui se construisent peu à peu, non seulement à droite mais aussi à gauche et même chez les féministes.

Una versión en francés de este texto fue publicada en la revista Nouvelles Questions Féministes, 2012. « DSK ou le continuum entre les violences masculines et les violences néolibérales ». De lo que nos hemos librado en Francia: el antiguo director del Fondo monetario internacional (FMI), el señor Strauss-Kahn, estaba a punto de presentarse a las elecciones francesas del 2012 y de quedar presidente. Sin embargo, vio frustadas estas esperanzas, gracias al coraje de Nafissatou Diallo, una inmigrante guineana apoyada por la dirección del hotel donde trabajaba, por el sindicato local, por la policía y por la justicia estadounidenses. La acusación de secuestro y violación, interpuesta por la señora Diallo, condujo en unos meses a revelar, no sólo las repetidas prácticas delictivas de un individuo (de quien ahora se sabe que ha cometido varias agresiones sexuales), sino también una vasta red de complicidades y de corrupción économico-sexual en el corazón mismo del sistema, develando así las lógicas de un poder politico-financiero sórdido. No se trata aquí de ensañarse con un hombre ya malherido, sino de volver sobre las lógicas del poder y de la impunidad que parecen dominar hoy el mundo neoliberal. El señor Strauss Kahn no es un simple agresor sexual: él ha sido también un economista influyente cuyas decisiones contribuyeron directamente a arrojar un número creciente de personas a una posición de gran fragilidad económica y social. Strauss Kahn ilustra muy claramente los lazos entre las violencias sexuales contra las mujeres y las violencias económicas que ejerce el FMI, a la cabeza de las instituciones del capitalismo neoliberal mundial. Frente a este continuum de violencias, tenemos dos opciones: o logramos romper la impunidad, o nos espera lo peor, como lo demuestran entre otros los feminicidios que se están multiplicando por toda América Latina y el Caribe.

Dominique Strauss-Kahn, ancien directeur du Fond monétaire international (FMI), a failli présider la France. Or, grâce au courage d’une travailleuse migrante guinéenne, Nafissatou Diallo, appuyée par la direction de l’hôtel, le syndicat local, la police et la justice étasuniennes, l’homme a été stoppé dans son ascension vers les sommets du pouvoir. L’accusation de séquestration et de viol portée par Nafissatou Diallo a conduit en quelques mois à mettre au jour non seulement les pratiques délictueuses répétées d’un individu (convaincu désormais de plusieurs agressions sexuelles), mais aussi un très vaste réseau de complicités et de corruption économico-sexuelle au cœur même du système.
Or, Dominique Strauss-Kahn n’est pas un simple agresseur sexuel : il était aussi un économiste influent dont les décisions ont directement contribué à placer un nombre croissant de personnes dans une position de grande fragilité économique et sociale. Il illustre particulièrement bien les liens entre les violences sexuelles contre les femmes et les violences économiques qu’exerce le FMI, à la tête des institutions du capitalisme néolibéral mondial.

Communication au III ème Colloque international de la recherche féministe francophone (Toulouse, 17-22 septembre 2002). Communicación a la plenaria Femmes et mondialisation. Le terme de " développement " constitue un raccourci ou un euphémisme pour parler de l'organisation internationale de la production, du commerce et de la consommation. De fait, les orientations du développement sont le fruit d'un rapport de forces complexe et d'une lutte multiforme entre différents secteurs aux intérêts contradictoires. Une analyse en termes de rapports sociaux fait apparaître trois grandes oppositions, que l'on pourrait rattacher à l'exploitation de classe, raciste et de sexe. En effet, on peut considérer que le " développement " est le fruit de l'évolution historique de rapports capital/travail au sein de chaque société. Simultanément, le développement est aussi le produit d'un système de relations internationales marquées par la colonisation et l'impérialisme, les rapports de forces Ouest-Est et surtout Nord-Sud. Une troisième perspective —trop souvent négligée— montre finalement le développement comme le résultat de l'évolution des rapports sociaux de sexe et de la division sexuelle du travail. Ici cependant, tout en gardant à l'esprit cette première grille de lecture en termes de rapports sociaux, nous analyserons plutôt les dynamiques créées par les principaux acteurs socio-politiques et institutionnels du développement. Nous distinguerons ici quatre grands acteurs, ou groupes d'intérêts, qui se recoupent éventuellement et tentent d'imposer leurs propres vues. D'abord, les Etats nationaux, qui se regroupent en blocs mais luttent dans un cadre de plus en plus unipolaire dominé par les Etats-Unis. Ensuite, le secteur privé, clairement capitaliste et orienté vers le profit, où l'on trouve en particulier une poignée de multinationales de plus en plus gigantesques, souvent liées au complexe militaro-industriel (1). En troisième lieu, la population, qui s'exprime à travers une série de mouvements sociaux, d'organisations syndicales et sectorielles et aujourd'hui d'ONGs qui constituent ce qu'il est convenu d'appeler la " société civile (2) ". Enfin, tentant de se situer au-dessus de la mêlée et de se poser en arbitre, apparaissent un ensemble d'institutions internationales créées par le système de Bretton Woods, principalement l'ONU et ses satellites spécialisés, dont le FMI et la Banque mondiale. L'interpénétration croissante des discours et des pratiques des institutions internationales d'une part, et d'autre part de ceux des mouvements sociaux et des ONGs —en particulier de femmes et féministes—, fera l'objet de cet article. Plus précisément, nous nous

El término de « desarrollo » constituye una simplificación o un eufemismo para hablar de la organización internacional de la producción, del comercio y del consumo. De hecho, las orientaciones del desarrollo son son fruto de una correlación de fuerzas compleja y de una lucha multiforma entre diferentes sectores sociales cuyos intereses son eminentemente contradictorios. Un análisis en téreminos de relaciones sociales evidencia tres grandes oposiciones, que se podrían vincular con la explotación de « clase », de « raza » y de « sexo ». En efecto, se puede considerar primero que el « desarrollo » es el resultado de la evolución histórica de las relaciones capital/trabajo dentro de cada sociedad. Simultáneamente, el desarrollo está directamente producido por un sistema de relaciones internacionales marcado por la colonización y el imperialismo, y en dónde las pasadas relaciones Este-Oeste y sobre todo las actuales relaciones Sur-Norte juegan un papel determinante. Una tercera perspectiva —demasiadas veces invisibilizada— muestra el desarrollo como resultado de relaciones sociales de sexo y de la división sexual del trabajo. En el presente trabajo sin embargo, aunque tendremos presente este primer marco de análisis en términos de relaciones sociales, analizaremos más bien las dinámicas creadas por los principales actiores socio-políticos e institucionales del desarrollo. Distinguiremos aquí cuatro grandes « actores », o grupos de intereses — a veces entremezclados— que intentan cada uno imponer sus propias formas de ver. Primero, los Estados nacionales, agrupados en bloques pero luchando en un marco cada vez más unipolar y dominado por los USA. Luego, el sector privado, claramente capitalista y orientado hacía los beneficios, en donde se encuentran en especial un puñado de multinacionales cada vez más gigantescas, a menudo vinculadas con el complejo militaro-industrial 1. En tercer lugar, la población, que se expresa a través de un conjunto de movimientos sociales, organizaciones sindicales y sectoriales, y más recientemente de ONGs, conformando en conjunto lo que hoy ♦ Este artículo ha sido escrito para su publicación en una compilación de textos sobre mujeres y desarrollo, en francés. Su traducción al español es de la autora, así como todas las traducciones de las citas desde otros idiomas. 1 Obviamente, esta presentación simplifica un panorama que es mucho más complejo. Para ser más realista, tendríamos que agregar en algún lugar del análisis la economía " subterranea " : mafia de la droga, de las armas y de la prostitución, con los milliones de la corrupción " blanqueados " en los paraísos fiscales. Sin embargo, eso rebasa ampliamente las posibilidades de este artículo.

Pour un ensemble de raisons, démographiques (il s’agit de la moitié de la population mobilisable), pratiques (il s’agit d’une force de travail militant particulièrement dévouée et efficace), financières (elles émeuvent l’opinion publique nationale et internationale pour obtenir des fonds et luttent presque toujours de manière bénévole) et symboliques (elle sont la clé de la légitimation « morale » des luttes), le groupe social des femmes constitue une importante ressource politique pour les mouvements sociaux. Pourtant, la mixité ne va pas de soi (Kergoat et al., 1992). En effet, les rapports sociaux de sexe qui existent dans la société (ou les catégories sociales) où se développent ces mouvements, modèlent profondément leur forme et surtout leurs revendications, leurs objectifs et leur portée politique. Or, la plupart de ces mouvements, tout en cherchant à mobiliser les femmes, reproduisent en leur sein des rapports sociaux de sexe patriarcaux et ne prennent guère en compte leurs intérêts en tant que femmes.

Hay que alegrarnos de la actual multiplicación de los movimientos y de las investigaciones sobre la /las sexualidades: [...]. Sin embargo, al concentrarse casi exclusivamente en la sexualidad como un conjunto de prácticas sexuales y/o deseantes individuales, y al darle una considerable importancia a la intervención sobre el cuerpo y su apariencia —aquí también, una intervención principalmente individual—, me parece que la corriente dominante dentro de estos movimientos no consigue plenamente alcanzar su meta. Efectivamente, si se trata de cuestionar la binaridad de los géneros o de los sexos y sobre todo su supuesta naturalidad —lo que han estado haciendo amplias capas del movimiento feminista y lésbico desde hace más de treinta años— la focalización en la identidad personal y las prácticas cotidianas puede llevarnos a un callejón sin salida.

El texto propone visibilizar algunos elementos de la historia del pensamiento y de las luchas decoloniales de Abya Yala, en especial de sus raices feministas y lésbicas autonomas. Contribuyendo a una reflexion sobre el caracter situado de la produccion de conocimiento y analisis, este articulo destaca los aportes de muchas mujeres, feministas y lesbianas de clases populares y a menudo Afros e Indigenas.

L'article retrace d'abord les apports des féministes matérialistes francophones —principalement Guillaumin, Wittig, Tabet et Mathieu. Celles-ci ont transformé la notion de "travail", en théorisant l'appropriation des corps comme machine-à-force-de-travail. Elles ont montré que la sexualité pouvait être appréhendée comme un travail, dans la continuité des rapports sociaux de sexe existants, et profondément dénaturalisé la maternité. Jules Falquet propose ensuite le concept de "combinatoire straight". Régissant à la fois l'alliance et la filiation, et organisant les dynamiques simultanées et historiques des rapports sociaux de sexe, race et classe, la combinatoire straight constitue un nouvel outil pour analyser la reproduction sociale et pour penser le développement historique du capitalisme, mais aussi l'actualité néolibérale, dans une perspective qui rejoint une partie du féminisme décolonial latino-américain et des Caraïbes.

La migration des lesbiennes a été très peu étudiée jusqu’à présent en France . Or, elle permet de mieux comprendre les mobilités féminines dans leur ensemble, à savoir les logiques de  l’hétéro-circulation des femmes, en éclairant les logiques classiques et protégées par l’Etat.

Jules Falquet Pax neoliberalia. Perspectives féministes sur (la réorganisation de) la violence CR par Sophie Wustefeld, in : Actuel Marx 2018/1 (n° 63) Voici un ouvrage fondamental pour comprendre les ressorts de l'alliance entre néolibéralisme et violences envers les femmes. Recueil de « recherches buissonnières », Pax neoliberalia s'organise autour du concept de « guerre de basse intensité contre les femmes ». Il révèle chapitre après chapitre l'ampleur de l'oxymore que suggère l'ironie orwellienne du titre. La « guerre de basse intensité » est définie dès l'introduction, d'après I. M. Baró, comme l'utilisation systématique de la torture pour terroriser la population civile (par l'OAS au départ, avant de devenir une technique militaire classique). Comparant le fonctionnement de la torture (E. Lira et E. Weinstein) et de la violence domestique, le premier chapitre interroge la possibilité que celle-ci soit une forme de guerre de basse intensité contre les femmes, à partir de récits de violence domestique au Salvador. Le caractère déstabilisant de ce chapitre (pourtant le plus ancien des quatre textes) n'enlève rien à sa pertinence analytique. Le deuxième chapitre reproduit la préface que J. Falquet rédigea pour la traduction du premier ouvrage de P. Selek, Devenir homme en rampant. La production des hommes comme classe (Guillaumin) passe en Turquie par l'imposition temporaire d'une violence physique et psychologique à tous les « porteurs de pénis », quelle que soit par ailleurs leur sexualité ou leur identification de genre, durant le service militaire. Cette violence temporaire a pour double effet de rendre les « hommes » capables d'imposer une violence à toute personne subalterne, et de leur rendre la hiérarchie désirable. Or, le service militaire turc octroie aux hommes des privilèges socio-économiques – par opposition à la classe des « femmes ». Montrant le caractère arbitraire du critère de sélection des « hommes », ce chapitre réfute toute lecture essentialisant les classes sociales homme-femme, tout comme les lectures masculinistes qui suggèrent que les hommes sont les premières « victimes » du patriarcat. Le troisième chapitre explore le contexte socio-économique et politique des féminicides commis à Ciudad Juárez, ville frontalière des États-Unis, entre 1994 et 2000. Falquet y rappelle l'histoire (militante) du concept de féminicide, puis propose une analyse critique de la littérature existante à propos de ces crimes à Ciudad Juárez. Les féminicides sexuels systémiques – dont la violence de la mise en scène est redoublée par une exhibition médiatique incessante – visent une figure charnière des mutations néolibérales en cours : les femmes pauvres, migrantes et racisées, le plus souvent isolées. Ils sont un message (Segato) terrorisant (Fregoso et Berejano) les communautés auxquelles les victimes appartiennent. En réponse, ces communautés inquiètes pour leurs victimes passées et à venir confinent les femmes au foyer, comme lors de l'accumulation primitive (Federici), au lieu de s'organiser collectivement pour améliorer leur vie. Bref, « le prisme de Juárez révèle que certains des États sur lesquels repose l'avancée néolibérale au mieux ferment les yeux sur les violences privées ou semi-privées contre les femmes, au pire utilisent ou renforcent ces violences à leur profit. » (p. 132)

L’esortazione che dà il titolo al saggio — rompere il tabù dell’eterosessualità, finirla con la differenza dei sessi — si colloca dunque all’interno di un filone importante, e ancora poco conosciuto (o deliberatamente rimosso), della “seconda ondata” femminista, che la sociologa francese rivisita con intenti tutt’altro che commemorativi. Rifare i conti con la storia del lesbismo come movimento sociale e teoria politica equivale piuttosto a compiere una scelta strategica per il presente, che comporta anzitutto spostare l’unità di analisi (e di iniziativa politica) dai temi del corpo, del desiderio, delle identità individuali ai rapporti sociali che presiedono alla costituzione di quelle che, di norma, vengono eufemisticamente definite come “differenze” di genere, di classe e di razza. Non è un caso pertanto che il termine “intersezionalità”, coniato alla fine degli anni Ottanta da Kimberle Crenshaw in prospettiva giuridica nel contesto del multiculturalismo statunitense [3] e popolarizzatosi al volgere del millennio, non compaia in queste pagine. Falquet preferisce invece parlare di interdipendenza (o imbricazione) di rapporti sociali di genere, razza e classe, lasciando cadere l’accento sulle dinamiche materiali di appropriazione, sfruttamento ed estrazione sottese alla codificazione ideologico-normativa di tali rapporti

Este articulo presenta la ley revolucionaria de las mujeres zapatista y analiza las complejas consecuencias que pudiera llegar a tener si fuese cabalmente aplicada. ¿Qué pasaría si las mujeres realmente se pudieran casar con quienes quieren, incluyendo persona ajenas a la comunidad, o si no se casaran? ¿Qué pasaría con el acceso a la tierra, por ejemplo? ¿Y si decidieran dejar de ser las fieles celadoras del idioma, de la cultura, de la comunidad?