Support de Cours MANAGEMENT DES RESSOURCES HUMAINES
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« SUPPORT DE COURS »
Vous devez cependant respecter ces conditions pour éviter une poursuite
judiciaire ou une convocation auprès des Officiers de la Force de l’ordre :
1. Définition :
P. Roussel en donne la définition suivante : « La Gestion des Ressources
Humaines est l’ensemble des activités qui visent à développer l’efficacité
collective des personnes qui travaillent pour l’entreprise. L’efficacité étant la
mesure dans laquelle les objectifs sont atteints, la Gestion des Ressources
Humaines aura pour mission de conduire le développement des Ressources
Humaines en vue de la réalisation des objectifs de l’entreprise. La Gestion
des Ressources Humaines définit les stratégies et les moyens en Ressources
Humaines, les modes de fonctionnement organisationnels et la logistique de
soutien afin de développer les compétences nécessaires pour atteindre les
objectifs de l’entreprise. »
1
En 1910 apparaît le code du travail.
En 1919 le régime des conventions collectives voit le jour.
A cette époque, les patrons développent une politique sociale sous forme de
paternalisme (ex : Schneider au Creusot)
Les premières activités du service du personnel sont :
le recrutement ;
l’affectation des personnes dans les ateliers.
Ensuite, interviennent la centralisation de la fonction et la recherche
d’harmonisation :
centralisation du recrutement ;
harmonisation des procédures de notations, de systèmes de paie ;
prise en compte des syndicats et des facteurs humains (moins de
brutalité dans la gestion des hommes).
Pendant les trente glorieuses :
Le contexte est propice à la pérennisation des pratiques de gestion du
personnel sous l’impulsion du fordisme, de la standardisation et de
l’uniformisation des emplois ainsi que du prestige de l’organisation
bureaucratique.
A cette époque, se développe aussi le courant des relations humaines qui
met l’accent sur le facteur humain. Prise de conscience que la motivation et
la performance sont liées aux conditions de travail et à la qualité des
relations humaines dans l’entreprise.
2
Depuis les années 1970 :
Approches des RH
Gestion du personnel GRH
(J. Igalens, 1991)
L’homme est une
L’homme est un coût qu’il
Assomption principale ressource qu’il faut
faut minimiser
développer
Sert à adapter l’homme à
Formation son poste de travail C’est un investissement
Administration du
Gestion de la main d’œuvre GRH
personnel
Conception de la main
d’œuvre Personnel substituable Actif spécifique
Statut du responsable de la
Chef du personnel DRH du membre de direction
fonction
Dans L. Cadin et al., « Gestion des ressources humaines, pratiques et éléments de
théorie » (2002, p.11)
3
D’après Weiss et col. (1999)
Modèle 1 : Adaptation passive et Modèle 2 : Activation et mobilisation
défensive des personnels (1975-1985) d’un marché interne des RH
(1985-2000)
Management idéologique :
1 Discours idéologique,
Flexibilité quantitative externe du 2 Recherche d’une implication
travail intense des personnes qui doivent
Logique de CT ; tout donner à leur entreprise
Gestion quantitative des Courant affaibli par sa concomitance
sureffectifs (mesure d’âge) ; avec les plans sociaux
Intervention de l’Etat ;
Négligence des ressources Modernisation socio-productive :
humaines internes ; Recherche de flexibilité interne
Gestion du personnel concentrée qualitative ;
sur les restructurations ; 2 Gestion anticipée des compétences
Emploi considéré comme une 3 Approche proactive ;
variable d’ajustement (emploi 4 Modèle de l’organisation
atypique, externalisation). qualifiante ;
5 Personnel envisagé comme un
investissement, une ressource.
Favoriser le
changement
4
Administrer efficacement :
Correspond à la mise en place d’une organisation décentralisée de la
fonction RH et une responsabilisation de la ligne hiérarchique. Ainsi, des
activités de GRH sont parties intégrantes de certaines fonctions (chef de
chantier, chef d’équipe…).
5
Partage du pouvoir,
Promotion,
Rémunération,
Participation,
Formation…
Favoriser le changement :
Il s’agit là d’encourager les comportements nouveaux, efficaces grâce à la
formation et à certains programmes de mobilisation tels que de nouvelles
modalités de travail ou la rémunération.
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la G.R.H. mais aussi façonner une politique de G.R.H. et la mettre en œuvre
ne peut se faire sans tenir compte de tous ces facteurs.
Cette perception est à rapprocher de l’approche systémique de la
G.R.H.: la fonction « personnel », devenue G.R.H., ne correspond plus un
nombre d’activités disparates sans référence à une vision d’ensemble. Les
composantes de l’environnement sont prises en compte car elles ont une
influence sur les ressources consacrées à la G.R.H. et les objectifs
poursuivis.
La G.R.H. est un sous-système du système organisation : elle doit donc avoir
des objectifs cohérents avec ceux du système global. Enfin, la G.R.H. est
influencée par chacun des autres sous-systèmes qui composent
l’organisation. L’approche systémique nécessite une définition des objectifs à
atteindre pour assurer une meilleure adaptation et permettre l’évaluation.
7
Définitions :
Stratégie : art de conduire des opérations militaires donc faire des choix en
tenant compte de ce qui peut influencer la victoire ou la défaite.
Dans l’organisation : « processus de formulation et de mise en œuvre des
moyens appropriés en vue d’atteindre les objectifs d’une entreprise et de
réaliser sa mission, dans un environnement difficilement prévisible et
fortement concurrentiel ».
Selon Mintzberg (1987), la stratégie est essentielle pour l’organisation. C’est
elle qui lui donne une direction, assure la coordination des activités et peut
permettre efficacité et efficience.
La gestion stratégique présente quatre étapes : le diagnostic, la formulation
de la stratégie (buts à atteindre), la mise en œuvre, et l’évaluation.
Tactique : composante de la stratégie, art de mener une bataille particulière.
Au niveau de la G.R.H., la gestion stratégique implique des liens étroits entre
les stratégies de l’entreprise et les pratiques de G.R.H. Ceci nécessite que les
professionnels de la G.R.H. (notamment le responsable de la formation)
soient fortement impliqués dans la définition des stratégies de l’entreprise
(indicateur : appartenance du D.R.H. au comité de direction ou pilotage des
problématiques stratégiques de la fonction, les relations entre D.G. et
D.R.H.).
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repose sur la qualité des relations avec le cadre de proximité (cadre
immédiatement en rapport avec l’agent).
Le cadre hiérarchique doit chercher à :
établir des relations efficaces, respectueuses et équitables ;
assurer la supervision des employés, particulièrement dans le cas des
P.M.E. où la fonction R.H. est souvent absente (cadre responsable des
résultats de son équipe, de l’organisation du travail, de la sélection des
employés, de l’évaluation de leur rendement et de la détermination de
leur augmentation de salaire).
Le rôle des cadres en matière de G.R.H. devrait s’accentuer dans l’avenir car
les dirigeants accordent plus d’importance aux ressources humaines et
incitent les cadres à s’engager dans des activités qui relèvent
traditionnellement des professionnels de la G.R.H.
Il peut être envisagé une décentralisation de la G.R.H. poussée à l’extrême
dans les groupes de travail autonomes ou semi autonomes où, à tour de rôle
les employés réalisent des activités de G.R.H.
La forme la plus poussée de la décentralisation est actuellement
l’internationalisation.
2.3. Informatisation
Le développement de l’informatique a fait évoluer les pratiques de G.R.H. Les
systèmes d’information (S.I.) permettent un stockage de données sur le
personnel facilitant la diffusion des informations aux personnes habilitées et
concernées par les problématiques de G.R.H., en temps et au moment
opportun (managers de proximité et salariés lui-même qui peut saisir des
informations et piloter sa carrière). Ceci libère les responsables R.H. des
activités administratives (souvent décentralisées).
L’informatisation contribue à :
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augmenter la productivité ;
l’amélioration du service ;
développer la qualité des décisions R.H. ;
partage de la fonction entre D.R.H. et hiérarchie ;
anticipation.
Selon Peretti, les systèmes d’information des ressources humaines
(SIRH) sont utilisés dans :
la gestion de la paie,
la gestion administrative du personnel,
la G.R.H. dans des domaines tels que le recrutement, la formation, le
paiement des formations, le bilan formation, la rémunération, la gestion
des carrières, des effectifs et des postes, la gestion de la présence et de
l’absentéisme, le bilan social individuel, le bilan social de l’entreprise,
gestion prévisionnelle des carrières, etc.
L’informatisation participe significativement à l’évolution de la G.R.H. Elle
contribue au partage de la fonction, à la personnalisation et à
l’individualisation des pratiques de G.R.H.
L’intranet facilite la communication et la transmission des informations. A
titre d’exemple nous pouvons citer l’état des présences au travail,
l’absentéisme, la gestion des congés et des sessions de formation…
Les progiciel qui sont des logiciels pro actifs permettant d’enregistrer des
informations, de les capter et de les mobiliser de manière à fournir un
résultat construit en termes de G.R.H. tel que la gestion paie ou du
personnel…
Systèmes experts : en fonction de données collectées puis fournies à ces
logiciels, le système élabore des réponses en simulant le raisonnement d’un
expert.
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responsabilité sociale des entreprises (R.S.E.) est un concept dans lequel
les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales et
économiques dans leurs activités et dans leurs interactions avec leurs
parties prenantes qui peuvent être les actionnaires, le personnel de
l’entreprise, les instances représentatives du personnel, les partenaires ou
concurrents …
La responsabilité sociale résulte de l’évolution des pratiques de travail et,
conséquemment, d'une meilleure prise en compte des impacts
environnementaux et sociaux des activités des entreprises.
La R.S.E. peut être à l’origine, pour l'entreprise, des concepts de
développement durable, qui intègrent les trois piliers environnementaux,
sociaux, et économiques.
A titre d’exemple, la qualité globale des filières d'approvisionnement, de la
sous-traitance, le bien-être des salariés, l'empreinte écologique de
l'entreprise... en sont l’expression.
L'exercice de la R.S.E. demande une bonne perception de l'environnement de
l'entreprise, ainsi que le respect de l'équilibre des intérêts des parties
prenantes.
Le lien entre la visée macroéconomique et la satisfaction des parties
prenantes de l'entreprise est toutefois assez complexe, d'autant que le
développement durable ne dépend pas exclusivement des entreprises mais
de l'ensemble des agents économiques.
La R.S.E. tend à définir les responsabilités des entreprises vis-à-vis de ses
parties prenantes, dans la philosophie « agir local, penser global » selon la
pensée de René Dubos. Il s'agit donc d'intégrer le contexte mondial et local
dans la réflexion stratégique.
11
3. Les autres activités de la fonction « personnel » du
management des RH
12
Le développement social :
reconfiguration de l’organisation du travail,
définition des postes et gestion des compétences,
adaptation aux nouvelles technologies,
projet d’entreprise,
cercle de qualité,
intéressement…
13
Chapitre I. RECRUTEMENT ET INTEGRATION
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Les différentes phases d’un recrutement sont les suivantes :
la définition de poste,
la définition de profil,
l’identification des sources de recrutement,
la mise en place des moyens de recrutement,
la campagne de recrutement,
la sélection,
la décision d’embauche,
l’intégration
Afin d’entrer dans cette phase active, il est nécessaire de mobiliser
l’encadrement concerné par le recrutement. C'est-à-dire le manager qui a fait
part de son besoin en personnel.
1. La préparation du recrutement
1.1. Les besoins de personnels
L’identification des besoins émane des cadres hiérarchiques ou de
proximité en raison d’un départ, d’une mutation ou d’un nouveau besoin.
Elle répond au besoin d’adéquation quantitative et qualitative entre les
hommes et les emplois (Peretti, p.168).
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L’adaptation quantitative répond principalement à des problématiques de
fluctuations souvent cycliques de l’activité de l’entreprise. On recourt alors à
des pratiques de flexibilité quantitative du travail.
L’adaptation qualitative répond aux besoins de compétences prévisionnelles
de l’entreprise considérant les évolutions des technologies, les modes
d’organisations, les attentes des consommateurs…
La demande de recrutement qui en découle est ensuite évaluée par le service
des R.H. qui détermine si le besoin est réel ou s’il peut être gagné en
productivité avec les effectifs existants (pas de recrutement ou mobilité
interne). Si les compétences ne sont pas disponibles en interne, le
recrutement externe est envisagé. Se posent alors les questions de la nature
du contrat de travail qui devra être proposé : CDD, intérim, stage…et les
possibilités d’externalisation.
L’autorisation du recrutement engage la procédure de définition du poste et
du profil.
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que la gestion des effectifs, des qualifications ne doit pas être seulement faîte
en période de croissance mais aussi en période de récession cherchant ainsi
la prévention des crises), gestion prévisionnelle des emplois et des
compétences (G.P.E.C.), gestion prévisionnelle des ressources humaines
(GPRH)…
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Cette loi bâtie sur deux principes :
1. Principe de liberté consiste en l’introduction de souplesse de la gestion
des fonds publics dans le cadre d’une programmation pluriannuelle.
2. Principe de responsabilité qui permet la transparence dans l’élaboration
et l’usage du budget. Ceci implique une logique de suivi et de prévision
des ressources.
Remarque : une loi organique est celle qui précise les conditions
d’application de la constitution, elle a une autorité supérieure aux lois
ordinaires.
La notion de compétence
… « Dans la vie il n’y a pas de solutions. Il y a des forces en marche : il faut
les créer et les solutions suivent. » (Antoine de Saint Exupéry dans « Vol de
nuit »)
Donner une définition de la compétence peut paraître présomptueux. En
revanche, tenter de définir cette notion à l’éclairage de l’histoire et des
différents auteurs, maîtres en la matière, semble plus accessible.
En 1990 Dominique Thierry propose cette définition : « Ensemble des
savoirs, savoir-faire, savoir-être actuellement caractérisant un salarié ou un
groupe de salariés. »
Pour David Courpasson et Yves-Frédéric Livian en Octobre 1991 : « La
compétence est vue d’abord comme un élément individuel. Si l’on a pu parler
de qualification collective, pour décrire les phénomènes d’adaptation au
fonctionnement de l’organisation existant au niveau d’un collectif de travail, la
compétence, elle, est individuelle, liée à des caractéristiques personnelles du
salarié. Cette insistance sur l’individu s’inscrit bien dans le mouvement
tendant à une individualisation de la GRH. »
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laquelle elle est valable. C’est donc à l’entreprise qu’il appartient de la repérer,
de l’évaluer, de la valider et de la faire évoluer. »
Pour Guy Le Boterf, en 2001, la compétence consiste à « savoir mobiliser
et combiner des ressources. ».
A la même époque, Philippe Zarifian fonde la compétence sur l’initiative, la
prise de responsabilité et le bon sens ou l’intelligence pratique des
situations de travail qui dépendent d’une combinaison entre des aptitudes
professionnelles et personnelles. Pour lui, la compétence se définit en
fonction d’une situation de travail.
Antoine Masson et Michel Parlier, en 2004 synthétisent ainsi la notion de
compétence : « Etre compétent signifie savoir combiner et savoir mobiliser des
ressources de façon pertinente au regard des finalités poursuivies dans
l’activité de travail et en prenant en compte les caractéristiques de la situation
de travail. La compétence s’entend comme une capacité à agir. On est
compétent dans et pour un ensemble de situations professionnelles, dans un
contexte donné et avec un niveau d’exigence également donné. La compétence
suppose l’action, l’adaptation à l’environnement comme la modification de cet
environnement. »
Nous pouvons constater, à l’aide de ces définitions volontairement limitées à
quelques auteurs que la notion de compétence est difficile à cerner, mais
qu’il s’agit aussi d’une qui se construit en fonction du développement et du
contexte social de l’entreprise.
Pour autant, chaque individu doit disposer de compétences indispensables,
savoirs, savoir-faire, et savoir-être et des compétences dites distinctives
qui distinguent les individus performants d’autres qui le sont moins. Ces
ressources appartenant aux individus, auxquelles font appel les auteurs
cités précédemment, sont les caractéristiques de chacun telles que les
concepts du soi, les traits de caractère, les motivations, de fait, la
personnalité de chacun.
Un fait peut être constaté : la compétence constitue une part importante
du capital immatériel de l’entreprise.
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Avec Cécile Dejoux franchissons un autre cap. Selon elle, la compétence
peut s’approcher en trois niveaux :
Individuel : la personne en situation de travail (couple individu/situation de
travail) ;
Collectif : les compétences individuelles « augmentées d’un effet de groupe
provenant de la dynamique collective des acteurs. », (compétence issue de
l’agrégation de celles des membres de l’entreprise, synergie) ;
Organisationnel : met en œuvre la stratégie de l’entreprise (ce que
l’entreprise sait faire par rapport à ce qu’elle possède).
Notons que la compétence n’a rien de figé car elle se situe dans l’action, elle
est mobilisée et mobilisatrice.
Elle varie en fonction de l’objectif fixé et de son niveau d’exigence, de
l’environnement et du contexte dans lequel elle se développe.
S’attarder au constat en matière de compétences peut avoir quelque chose
de réducteur. En revanche, il est intéressant d’observer la mobilisation et le
management des compétences qui provoquent une création de valeur.
Valeur conjuguée :
parce que l’organisation devient alors apprenante par son activité
formatrice et permet ainsi une l’employabilité et la possibilité de
progression individuelle et collective ;
parce que l’entreprise à l’aide du gain en compétence gagne en
performance et prend ainsi de la valeur ajoutée.
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quels savoirs, s’appuyant sur quelle maîtrise à l’aide de quels
comportements ?
Ces questions permettent d’identifier les compétences qui apparaissent aussi
dans d’autres circonstances telles que : les entretiens d’appréciation, les
comités d’évaluation ou à la suite de l’observation d’incidents critiques…
Le référentiel permet d’établir une hiérarchie des performances des salariés.
Pour la construction des référentiels, les compétences, qui relèvent des
activités exercées, s’expriment sous forme de verbes d’action.
Le référentiel doit se limiter aux tâches ou activités les plus importantes afin
de permettre la liberté nécessaire à la créativité. De plus, une fiche
comportant toutes les activités nécessaires pour occuper un poste serait
inopérante par la difficulté à repérer l’agent précisément adapté au poste
décrit. Le référentiel se fonde sur la compétence au plan du métier plutôt
qu’à celui du poste.
Le niveau de maîtrise des compétences requises pour un emploi-type doit
être clairement établi.
Notion d’emploi-type
Elle permet de couvrir quasiment toutes les branches d’activité
Un emploi-type se définit selon quatre axes :
la technicité : techniques spécifiques mises en œuvre dans l’emploi ;
l’information : informations provenant à l’emploi et traitement ;
la relation-communication : univers relationnel de l’emploi ;
la contribution économique : valeur ajoutée de l’emploi.
Après avoir vu les notions de base de la GPRH, à l’aide du schéma suivant
emprunté à JM. Peretti nous allons consulter les mécanismes et les étapes
clef de la GPEC puis nous verrons son intérêt et ses limites.
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Évolution des Évolution Activité (nature, volume,
qualifications démographique localisation, rythme)
Analyse écarts
Ajustement
Recrutement ou licenciement
Statuts
Mobilité
Organisation du travail,
Temps de travail Promotion, formation
Commentaires du schéma proposé par Peretti :
Analyse préalable de :
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L’ajustement :
Par les licenciements, les recrutements, la mobilité, les promotions
internes…
Ce schéma est controversé et ne peut être considéré que dans ces aspects de
canevas qui se caractérisent par :
la difficulté à élaborer et à expliciter une stratégie, donc à prévoir les
besoins en compétences qui en découlent ;
la non prise en compte des souhaits des salariés,
le manque de distinctions opérées dans les entreprises entre les familles
professionnelles (logique de regroupement de poste en raison de
caractéristiques communes) mal adaptée et ne prenant pas en compte le
contexte relationnel dans lequel l’emploi est effectué.
Les salariés ont du mal à se repérer par rapport à un emploi type dans
lequel ils ne reconnaissent pas leur emploi. Ceci nécessite un effort de
communication du DRH afin de sensibiliser les salariés à leur emploi et
à ses évolutions… (forum métier).
Néanmoins, les modèles de GPEC comportent aussi certains avantages :
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permettre une identification des compétences à mettre en œuvre, l’analyse et
la description du poste sont nécessaires.
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2. Attirer et sélectionner les candidats
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Stage, contrat de professionnalisation,
Relations de proximité,
Candidatures spontanées conservées pendant un certain laps de
temps,
Foire d’emploi,
Internet.
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Un entretien individuel ;
Un entretien de groupe (pour identifier les capacités de
communication, de leadership face à la résolution d’un problème en
groupe).
Graphologie (parfois)
Afin de retenir les salariés, il convient d’abord, dès leur entrée dans
l’entreprise de les accueillir puis de les intégrer en leur permettant de
s’approprier la culture de l’entreprise.
L’accueil de la nouvelle recrue est une étape déterminante dans le succès du
recrutement.
Il faut lui transmettre les informations sur les activités, les structures et les
réseaux de l’entreprise, la présenter aux collègues, s’assurer que les attentes
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du cadre de proximité sont bien communiquées… Le cadre hiérarchique joue
un rôle fondamental à ce niveau-là.
Les pratiques d’accueil apparaissent dans les bilans sociaux des entreprises.
Dans certaines entreprises, l’accueil est confié à un tuteur sélectionné par la
hiérarchie.
L’intégration de la nouvelle recrue participe à sa socialisation, processus par
lequel l’individu adhère aux normes et valeurs de l’organisation. Ceci permet
à l’individu de bien réagir aux évènements, d’accepter la réalité du travail, de
composer avec la résistance au changement, de traiter avec son
supérieur…Souvent, on donne à la nouvelle recrue des documents sur
l’entreprise, ses produits… Des livrets d’accueil sont aussi conçus dans ce
sens.
Suit une période d’intégration, plus longue, qui doit permettre d’éviter le
turnover massif des nouveaux entrants. Ce suivi d’intégration prend la forme
concrète de rencontres individuelles, de réunions, de contacts avec les
responsables des équipes de travail.
Dans les grandes entreprises des séminaires d’intégration sont réalisés à
destination des cadres confirmés et des diplômés de l’enseignement
supérieur.
Notons que l’une des pratiques privilégiées de l’intégration est la formation.
Sur ce point, le champ est ouvert à votre réflexion connaissant les objectifs
du Master !
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sélectionner avec des moyens clairement établis ;
recruter ou embaucher puis contracter (CDI, contrat à l’essai,
CDD…) ;
Intégrer. Quel outil, mieux que la formation permet d’intégrer un agent
nouvel entrant ?
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Chapitre II. L’EVALUATION
L’évaluation occupe une place majeure en matière de GRH car elle détermine
de nombreuses pratiques. Lesquelles ?
formation,
promotion,
mobilité,
rémunération…
Ensuite, de nombreux aspects concernant la personne donne lieu à une
évaluation (nous utilisons le terme d’évaluation le considérant plus large que
celui d’appréciation, que concerne la pratique en entreprise (selon Cadin et
al. 2002). Notons toutefois qu’évaluation et appréciation sont souvent
employées l’un pour l’autre.
Ainsi sont évoqués les termes : évaluation de recrutement, évaluation en vue
d’une formation, évaluation de rémunération…
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Pourtant, l’évaluation est souvent présentée comme quelque chose de
simple, un entretien annuel avec le N+1 qui dispose d’une grille plus ou
moins formelle (du guide d’entretien à la grille de critères).
L’entretien n’est que la face visible de l’évaluation et l’image de simplicité est
en fait erronée.
Le principal défi que doit relever l’évaluation est l’acceptation des personnes
intéressées, les évalués et les évaluateurs.
Afin de ne laisser qu’une place réduite à la subjectivité, la première règle à
observer en matière d’évaluation est l’entente autour des valeurs évoquées
plus haut (identité de vocabulaire, de terminologie…), de reconnaissance des
attributions de chacun, des modalités de réalisation, des causes et des
conséquences, tant pour l’évalué que pour l’évaluateur.
La réalisation des évaluations est encadrée par la loi :
La convention collective des banques reprend les modalités de réalisation de
l’évaluation :
les procédures ; ainsi l’entretien programmé à l’avance pour en
permettre la préparation par l’évalué et l’évaluateur ;
les points à aborder obligatoirement tels que la formation et objectifs
de carrière ;
les conditions de validité subordonnées à la rédaction d’un écrit dont
le salarié a connaissance et qu’il doit signer.
L’évaluation couvre un vaste domaine de pratiques ou de nombreuses
situations peuvent être évaluées, à tel point qu’elle est souvent galvaudée.
Comment parer à ce travers ?
1. Les composantes d’un processus d’évaluation
Cinq questions principales doivent être posées :
Quel est le but de l’évaluation ?
Que doit-on évaluer ?
Qui participe à l’évaluation ?
Comment évalue-t-on ?
Au nom de quoi ?
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1.1. Quel est le but de l’évaluation ?
Cette question semble triviale, pourtant cette étape est souvent négligée.
D’après Roger Monié en 1986 (in Cadin et al. (2002), p.299), les
principales raisons sont :
répondre à un vœu des salariés : quelle opinion a-t-on d’eux et quelles
sont leurs perspectives d’évolution ;
responsabiliser l’encadrement afin d’éviter les comportements
discrétionnaires ;
faciliter la gestion du personnel en termes d’évaluation des potentiels et
de gestion des carrières ;
favoriser la communication représentant l’occasion d’un dialogue avec
les supérieurs ;
servir de référence aux propositions d’augmentation des salaires dans
le cadre de l’individualisation des rémunérations ;
fournir des données pour la formation par le recueil des besoins et des
souhaits ;
améliorer la productivité ;
rationaliser les décisions de gestion du personnel ;
valoriser les hommes…
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Pour le management l’évaluation permet au cadre :
de réaliser un diagnostic de son unité ;
d’améliorer les relations avec les collaborateurs.
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La gestion des RH en définissant les personnes en termes de compétences,
de potentiel et de désir d’évolution ;
la facilité d’évolution dans les métiers par gestion prévisionnelle des
emplois ;
la possibilité de faire évoluer les collaborateurs avec la gestion
prévisionnelle des compétences ;
le renforcement de l’adhésion et la faculté de générer la motivation ;
la responsabilisation du management ;
la possibilité d’assurer la cohérence entre orientations individuelles et
collectives ;
l’instauration d’une dynamique d’amélioration permanente de la qualité
des prestations ;
le développement de la clarté des relations interpersonnelle ;
le lien entre l’énoncé des faits et les actions.
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Les finalités de l’évaluation ou de l’appréciation sont :
les compétences du salarié en rapport avec les exigences du poste et les
moyens alloués ;
les performances individuelles ;
la qualification professionnelle, le positionnement dans la classification
et le parcours professionnel du salarié ;
les besoins de formation du salarié et ses attentes en matière
d’évolution professionnelle.
La difficulté réside dans le fait que ces objets d’évaluation sont souvent liés.
Ainsi évaluer les résultats revient à évaluer comment ils ont été obtenus,
donc les comportements au travail.
Une fois l’objet de l’évaluation choisi, il faut rendre clair sa définition et les
critères d’évaluation. Si les résultats sont à évaluer, il convient d’abord de
déterminer la valeur attribuée au terme « résultat » (nombre de pièces
produites, qualité..), de définir les différences entre résultat individuel et
collectif, puis de déterminer les critères d’évaluation…Ceci afin de réduire
toute interprétation et la part subjective de l’évaluation.
A cet effet il est alors nécessaire d’identifier les acteurs de l’évaluation afin de
coordonner l’échange qui doit se produire.
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les producteurs qui mettent en œuvre l’évaluation, d’ordinaire il s’agit
du cadre de proximité ;
les destinataires, utilisateurs de l’évaluation, qui usent des résultats,
des rapports, etc., soient les services RH ou la direction de l’entreprise ;
l’ensemble des salariés qui constitue la population à évaluer. Souvent le
choix se fait entre cadres/non cadres et évaluation individuelle ou
collective. La détermination de la population à évaluer oriente les choix
quant aux méthodes et aux conditions de participation des personnes à
l’évaluation. Dans les établissements publics les agents sont évaluas
sur l’ensemble de la pyramide hiérarchique.
Un salarié peut occuper plusieurs de ces rôles, en cas d’auto-évaluation, il
est la fois producteur et évalué. Il peut être concepteur dans le cadre d’une
négociation des objectifs de l’évaluation.
Une autre question fondamentale tient dans le nombre d’appréciateurs : un
ou plusieurs l’arbitrage devant se faire entre proximité et objectivité.
Souvent c’est l’encadrant de proximité (n+1) qui en est chargé. Néanmoins,
les sources peuvent être multipliées (appréciation à 180° et 360°).
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De façon restreinte, des temps indispensables fixent matériellement
l’évaluation. Il s’agit de :
la date de l’appréciation qui relève d’un choix par rapport aux périodes
de tension, de calme, à la réalisation des plans salariaux ; de fait, par
rapport à la vie, aux mouvements et au rythme de l’organisation ;
l’élaboration et la validation de la grille ;
l’information et la formation des appréciateurs ;
le lancement de l’appréciation ;
les tableaux de bord ;
l’archivage.
37
Le courant managérial de prise de décision pointe les conséquences des
entretiens, les décisions adoptées en termes de salaire, de promotion, de
formation…En fait, les décisions concrètes de salaire s’appuient peu sur
l’appréciation. De même, les changements d’affectations renvoient souvent à
des jeux sociaux. Ceci explique en partie la ritualisation des entretiens et la
diminution de leur réalisation.
In fine, la question est celle du pouvoir de l’appréciateur. Pour ce dernier, la
diminution des appréciations conséquence de la réduction des entretiens
réduit les opportunités d’avoir des répercussions en termes de GRH.
Dans cette perspective, il convient de constater le manque de pouvoir
décisionnaire dont dispose le manager de proximité qui détient pourtant les
informations pertinentes.
Cette posture renvoie à la question suivante.
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Structure Structure Structure
charismatique bureaucratique coopérative
Qualités
personnelles du sujet Conformité aux Performance
Objet Performance comportements réalisées/objectifs
réalisées/objectifs professionnels requis fixés
fixés
Jugement Appréciation par
Procédure d’ensemble porté sur Appréciation un
la personne analytique collègue
Amélioration de la
Loyauté et Adéquation
Référentiel marche de
soumission au chef homme/poste
l’organisation
39
importantes dans la mesure où elles déterminent le référentiel à partir
duquel le salarié va être évalué.
Les approches emploi de nature globale :
Principe de l’évaluation des emplois les uns par rapport aux
autres pour les classer par ordre d’importance. Cette évaluation
se fonde sur ce qui constitue l’emploi. Les emplois de l’entreprise
sont classés en fonction de leur contribution, de leur valeur pour
l’entreprise.
Les conventions collectives classent les emplois en fonction de
critères généraux caractéristiques des emplois d’une branche.
Chaque emploi est défini en fonction de sa position par rapport
aux critères. (principe des grilles de classification Parodi).
Les approches de nature « critérielle » :
Prise en compte des connaissances professionnelles nécessaires
au poste mais aussi des exigences physiques, des conditions de
travail et des risques professionnels, des qualités morales.
Ceci conduit à une description analytique du travail avec une
échelle de cotation précise pour chaque critère. Ceci correspond à
la logique de la méthode Hay qui consiste à classer les emplois
sur trois critères : la compétence, l’initiative créatrice et la
finalité.
Logique des classifications par critères classant.
les approches purement compétences :
Volonté de mesurer les compétences en dehors de références à
l’emploi occupé
les approches mixtes (emploi/compétences)
Décomposition de l’emploi en activité et recensement des
compétences requises par la situation de travail. Les pratiques
mettent en exergue l’une ou l’autre des démarches.
Décomposition de l’emploi en activités selon la logique des critères
classant, développement de nomenclatures qui permettent de
décrire les emplois en introduisant leur spécificité et en permettant
40
d’assouplir leur définition (notion d’espace professionnel flexible
mis en place par le cabinet Cep ressources humaines. Cette notion
permet de prendre en compte l’élargissement de l’emploi par le
salarié du fait de sa qualification supérieure à celle requise par le
poste).
Segmentation des emplois à partir des compétences : cabinet
Hewitt Associates qui a mis en place une méthode d’évaluation
des emplois qui doit favoriser la GPE : identification de toutes les
compétences nécessaires au poste (et pas de toutes celles
détenues par le salarié) grâce à l’utilisation de compétences
génériques qui peuvent être retrouvées dans différents contextes
professionnels.
Les méthodes d’appréciation ont évolué depuis les années 1960-70. Souvent
critiquées en raison de leur manque d’objectivité et de pertinence des
critères utilisés, l’appréciation se basait sur quelques critères identiques
(organisation, qualités relationnelles, application…) pour tous les salariés
quel que soit le niveau de leur poste (ouvrier, employés, agent de maîtrise…).
L’influence de l’exigence croissante par rapport aux compétences
développées par les personnes, ont dirigé vers l’affinage des critères afin d’en
rendre compte (par exemple : le critère « autonomie » identifié de la sorte : « à
fait preuve d’autonomie même face à des questions complexes à traiter »).
Toutefois, cette démarche peut avoir des incidences perverses : les
comportements fortement côtés n’étant pas forcément recommandables
(excès d’autonomie peut conduire à faire des erreurs car la personne a
tendance à ne pas demander conseil…).
D’où l’évaluation en fonction de référentiels de compétences qui différencie
les critères selon les types de poste (analyse de la fonction à remplir et
traduite en comportements différents selon les niveaux de poste).
Notons le caractère parfois réducteur des référentiels de compétences étant
donné le développement croissant du nombre des compétences sollicitées. Le
41
contenu des postes en devient de plus en plus flou (surtout dans les emplois
tertiaires). La tendance à la multiplication des critères devient risque de
complexité des évaluations.
Le MEDEF a la volonté de dépasser la logique du poste pour s’attacher à
celle de compétence, véritable richesse et source de création de valeur. Grâce
à l’appréciation naît une volonté de gérer les compétences par identification
de l’existant, perspectives d’évolution et action de formation avec un
raisonnement en termes d’employabilité.
Le glissement s’effectue dans le sens de l’évaluation des compétences,
focalisé sur les besoins de formation et les perspectives d’évolution. Cette
logique est reprise par la loi d’avril 2004 sur la formation par laquelle les
salariés devraient bénéficier d’un entretien professionnel au moins tous les
deux ans. Les propositions faîtes en matière de formation apparaissent sur
un passeport formation, établi à l’initiative du salarié qui doit faire état des
connaissances, compétences et aptitudes professionnelles acquises grâce à
la formation initiale et/ou continue. Ce procédé peut permettre l’accès aux
diplômes par utilisation de la VAE et de la mobilité professionnelle.
L’entretien individuel d’évaluation joue aussi un rôle fort dans ce mécanisme
auxquelles s’ajoutent les pratiques croissantes d’auto évaluation proposées
au salarié. Ces dernières doivent inciter le salarié à avoir un rôle plus actif
dans le développement de ses compétences et l’expression de ses besoins.
En définitive, face aux exigences des postes, des entreprises, la façon
d’optimiser l’utilisation du capital humain réside dans l’évaluation du
potentiel de chacun : capacité à s’adapter, à répondre spontanément à de
nouvelles exigences…
La question est, bien sûr, celle de la mesure du potentiel.
42
2.2. L’évaluation de la performance
43
2.3. Les feed-back 180° et 360°
Ces méthodes sont d’origines anglo-saxonnes et basées sur l’idée que pour
évaluer de façon correcte les compétences et qualités d’un collaborateur, il
faut prendre en compte les points de vue de sa hiérarchie mais aussi les avis
de ses subordonnés et interlocuteurs habituels.
Trois niveaux d’appréciation sont ainsi identifiés :
à 180°: prise en compte des pairs et supérieurs hiérarchiques.
à 360°: au regard de l’avis des subordonnés, pairs et responsables
hiérarchiques
à 540°: en élargissant par la prise en considération des fournisseurs et
des clients.
44
évaluation supplémentaire à celle du supérieur hiérarchique (équipe
transversale dans les entreprises).
A ceci s’ajoute une réduction de l’encadrement qui provoque le fait que
chaque cadre de proximité (N+1) a de plus en plus de subordonnés rendant
difficile l’évaluation de tous.
Enfin ceci permet de diffuser en interne les problématiques de qualité et de
satisfaction des clients.
45
mettre en commun les observations afin de proposer une évaluation.
Exemples de simulation :
jeu individuel : « in basket » : quelles sont les réactions d’une
personne face à de nombreuses informations accumulées pendant son
absence telles que répondre au courrier, déléguer les tâches. Cet
exercice vise à analyser les dimensions analyse, synthèse, jugement,
organisation, délégation, gestion des priorités…
jeu de type duel : il s’agit là d’un entretien avec une personne dont le
comportement et les réactions sont prédéterminées. Le but est
l’évaluation des capacités de négociation, de gestion des conflits, de
communication orale…
jeu collectif ou simulation de réunion avec un sujet de discussion. les
rôles des interlocuteurs peuvent être définis ou non. Le but, identifier
les compétences de leadership, l’esprit d’équipe, le sens de
l’organisation…
Les grands groupes et les entreprises publiques ont recours à ces pratiques.
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Le risque à courir est celui de l’effet Pygmalion. L’avis positif donné sur un
salarié provoque l’émulation, encourage ses efforts et favorise sa progression
de carrière. Mais l’effet inverse est aussi attendu d’une personne ayant reçu
un avis est plus réservé. La difficulté réside aussi dans le fait que
l’évaluation dépend aussi d’aspects non pris en compte dans les procédures
tels que le réseau du salarié, les stratégies d’alliance, sa capacité à présenter
ses résultats et à leur donner du poids…qui appartiennent à l’intégrité de
chaque être humain.
47
bureaucratique). De fait, le besoin de formation des appréciateurs et des
appréciés est important.
Les écueils apparaissent surtout liés à la pluralité des attentes à l’égard de
l’appréciation.
Celles-ci ne peuvent être toutes satisfaites.
Pour autant, cette démarche ne doit pas être abandonnée étant donné que
certaines voies d’amélioration restent ouvertes.
48
La culture nationale :
Les travaux de Philippe d’Iribarne (étude de trois entreprises – française,
américaines et hollandaise, comparable), démontrent que la culture
nationale influence les modes de management.
En France, l’existence de la « logique de l’honneur » fait que le salarié
accorde une importance considérable à la réalisation de sa tâche, non pas en
fonction de procédures définies mais en rapport avec la conception
intériorisée de son rôle, mission qui lui incombe.
Cette logique conduit souvent à la transgression des règles et procédures
écrites ou à leur réalisation par pur respect formel (l’action est déjà faîte, la
paperasse aussi mais après coup et in fine est inutile).
La logique de l’honneur décrit le fonctionnement d’un salarié qui se plie aux
coutumes liées à sa fonction (son état). A la limite l’individu n’a de compte à
ne rendre à personne si ce n’est à sa conscience et à son propre sens de
l’honneur.
Ceci explique des affrontements violents quand un agent ne respecte pas son
rôle, son état et donne lieu à des arrangements informels afin que tous les «
états » puissent fonctionner ensemble.
La logique américaine se réfère à la convention conclue entre un salarié et
son supérieur en termes d’objectif et de résultat. Ici prévaut la logique du
contrat dont on essaie de déterminer les termes de façon objective et précise.
L’appréciation se fixe en fonction de l’atteinte ou non des objectifs ayant
pour effets l’attribution de reconnaissance ou de sanction. Ceci tend à
expliquer la difficulté de transposition de pratiques américaines très
formalisées, reposant sur une démarche objectifs/performance, dans les
entreprises françaises (question de la compatibilité avec la logique de
l’honneur). Néanmoins, il convient de noter que le principe du contrat existe
dans les entreprises françaises, il faut surtout envisager la distance
culturelle entre les entreprises et leur pratiques, qui ne sont pas forcément
transposables telles quelles.
49
La sociologie interactionniste (Goffman (1973), la mise en scène de la vie
quotidienne) prend en considération l’appréciation comme une situation de
représentation, au sens théâtral.
Ainsi, si les procédures représentent le « texte », il n’en reste pas moins que
l’appréciateur a d’autres informations (les objectifs réels de l’entretien, le fait
qu’il soit dépouillé ou pas, faute de moyens), l’évalué aussi (comment
négocier avec le cadre de proximité lors de l’entretien, quelle stratégie
face à lui, les expériences des collègues…). Ces éléments influencent le
déroulement de l’entretien. La réalisation de l’entretien alors que l’évaluation
est déjà faite, consiste en une ritualisation, une actualisation du quotidien
subordonné/supérieur sur deux nouvelles facettes évalué/évaluateur. Dans
ce cadre, les personnes ne peuvent sortir de leur fonctionnement habituel et
la théâtralisation est excessive (Cadin, page 322).
Nous observerons que l’évaluation n’est pas un simple exercice de style ou
un tour de table de fin de session de formation. Il s’agit d’un outil au service
de la performance qui doit être créé et mise en œuvre dans le cadre d’une
stratégie correctement analysée.
50
Chapitre III. LA REMUNERATION
La rémunération se trouve au cœur de la relation qui lie un employeur et ses
salariés. Elle constitue une partie explicite du contrat de travail.
La rémunération est un thème privilégié de la négociation collective
(négociation sur les salaires une fois par an et au moins une fois tous
les 5 ans pour renégocier les classifications).
Les questions qui se posent sont :
comment l’élaborer ?
sur quels critères ?
comment tenir compte de la nature du travail effectué ?
comment tenir compte de la compétence de la personne ?
Vocabulaire :
51
rémunération des compétences, par exemple (rémunération de la personne).
La rémunération du poste suit l’organisation scientifique du travail.
52
Stratégies internes
et externes
53
1.2. Politique de rémunération et stratégies externes et
internes
54
de plein emploi où la main d’œuvre est rare sur la marché. Il s’agit là d’un
problème d’attraction et de rétention des compétences.
C’est par son action sur les comportements que la rémunération peut avoir
un véritable effet de levier sur la performance économique et sociale.
55
Pour qu’une politique de rémunération soit efficace les impératifs d’équité et
de justice organisationnelle mobilisent sa capacité à inciter à l’effort et à faire
accepter le changement (rémunération des compétences).
a. La justice organisationnelle :
La classification des postes permet de justifier leur hiérarchie et donc la
hiérarchie des salaires et de corriger les anomalies.
La classification doit être légitime, souple pour s‘adapter aux évolutions de
l’environnement, entretenir le dynamisme et la motivation grâce à des
espoirs de promotion.
Remarque : la qualification renvoie au salarié, la classification, au poste. La
tendance actuelle est à la rémunération de la qualification (logique de
compétences, entreprise apprenante, qualifiante). La rémunération selon la
classification rejoint les pratiques d’organisation scientifique du travail
(rémunération du poste selon sa classification).
Les effets de la perception ont une incidence sur l’acceptation et les effets de
la rémunération.
Dans ce sens, la théorie de l’équité est utilisée par les individus pour évaluer
le caractère juste ou injuste de ce qu’ils obtiennent ou reçoivent lors d’un
échange social ou à l’issue d’une transaction. Il s’agit d’une norme de mérite
par laquelle l’individu va percevoir une situation juste dans la mesure où ce
qu’il obtient par rapport à ce qu’il engage est proportionnel à ce que l’autre
partie obtient par rapport à ce qu’elle a engagé. La perception du caractère
juste ou injuste d’une situation est relative à une autre socialement
identique qui va servir de référence. En effet, une situation n’est pas juste ou
injuste dans l’absolu.
Afin d’éviter toute interprétation subjective d’iniquité, les procédures qui
conduisent à la rémunération doivent être cohérentes, rigoureuses, connues
de tous et explicitées, mise en œuvres par des personnes sensibilisées au
respect des individus, et rendent possible l’exercice d’un recours.
(Leventhal, 1980).
De ceci ressort l’influence relative des perceptions de justice distributive et
de justice procédurale (rémunération équitable mise en œuvre par une
56
procédure juste) produisant de la satisfaction et la volonté de coopérer des
acteurs.
b. Inciter à l’effort :
La rémunération peut inciter les salariés à participer et produire (Cf. partie
du cours sur la motivation et théorie de Porter et Lawler (1968) ; l’effort
dépend du passé, mais aussi du futur et de mécanismes cognitifs).
c. Faire accepter le changement :
Il s’agit là de la volonté de lever les résistances au changement par des
incitations financières qui visent notamment à développer les compétences
(rémunération des compétences, donc de la personne et pas seulement du
poste).
57
d’autofinancement…Elles sont aussi individuelles : liées au poste
occupé, à la performance de l’individu ;
Niveau d’emploi (N) déterminé par la classification des emplois ;
Performance (P) évaluée en fonction de la façon dont le collaborateur a
occupé son poste ;
La capacité prouvée (C), fonction des réussites passées du
collaborateur. Cette capacité prouvée peut aussi être repérée par la
qualification ;
Le potentiel escompté (Pe), pronostic à court terme sur les capacités
futures du collaborateur à répondre aux exigences d’un emploi plus
élevé ;
Le potentiel ultime (Pu), pronostic à long terme sur ce que peut
atteindre le collaborateur.
La rémunération directe :
Ce sont les éléments qui apparaissent sur le bulletin de salaire et sur
lesquels sont retenues les charges sociales.
Cette rémunération se compose :
du salaire de qualification soit le salaire de base et un éventuellement
complément individuel exprimé en nombre de points ou en euros. Les
augmentations individuelles de ce salaire sont irréversibles et
dépendent de paramètres différents selon les entreprises (poste,
capacité, ancienneté…)
du salaire de performance ou bonus (part réversible). Le bonus est
obtenu à la suite d’une évaluation de performance (nécessité
d’existence de ce type de pratiques RH). Le bonus est souvent
individuel mais peut aussi être pour l’équipe lorsqu’elle est de petite
taille.
58
des primes diverses, fixes, variables, individuelles ou collectives, sont
liées à la fonction, à l’organisation du travail, à la personne (ex : prime
d’ancienneté, prime de poste…). Remarque : le développement abusif
de ce type de pratiques provoque leur diminution voire leur
disparition.
59
L’utilisation du bilan social informatisé (BSI) rend visible au salarié
l’ensemble de sa rémunération.
60
Quelques exemples de système de rémunération :
61
Avantages :
applicable à tous,
source d’unité interne,
motivant car récompense le présent et les compétences déployées dans
le poste.
Inconvénients : l’augmentation de la rémunération est fonction de la
performance et conduit donc à la promotion. Ce système est insupportable
quand une entreprise stagne.
Système grade/ancienneté :
Principe de la rémunération en fonction dans le système public et dans les
grandes entreprises bureaucratiques.
Ce modèle domine dans les entreprises asiatiques (dynamique) alors que ce
système est quasiment considéré comme archaïque en France.
La rémunération se pratique au grade (capacité prouvée, attaché à la
personne), à l’ancienneté et parfois à la situation familiale.
La capacité est prouvée en fonction du diplôme, de concours interne, des
résultats dans les fonctions précédentes…
Ce système est rigide et peu dynamique. Au Japon, évaluation de la capacité
se réalise en fonction de l’occupation d’un poste. Lorsque celui-ci est bien
tenu, le salarié change de poste et doit faire ses preuves dans sa nouvelle
situation. La formation prend sa place dans cette mosaïque.
Apparemment il semble qu’est rémunérée l’ancienneté alors qu’il s’agit de la
compétence.
Cette logique de la rémunération favorise le développement des compétences
et de l’employabilité. Elle facilite la mobilité interne et externe, entretient
motivation et implication et fédère les groupes de travail.
Système potentiel/âge :
Il s’agit d’une spécificité française dans laquelle la variable principale est le
potentiel ultime et la variable secondaire l’âge. Ce système s’applique surtout
aux cadres.
62
La difficulté réside dans l’évaluation du potentiel ultime afin de n’être pas
soupçonné d’arbitraire. (Système avec des courbes guides, cf. Weiss, p.406)
L’évaluation se produit après deux à trois ans d’ancienneté, puis bascule sur
une courbe guide et rémunération à l’ancienneté.
Avantages :
gestion à long terme de la carrière,
communication entre DRH et encadrement qui repère les potentiels.
Inconvénients :
gestion segmentée des rémunérations,
évaluation du potentiel ultime reste à définir,
peu de transparence,
effets pervers : l’agent situé sur une courbe très ascendante on va éviter
de la quittance qui peut le conduire à refuser activités risquées
provocant ainsi la dissuasion de l’initiative chez des personnes qui
pourraient être de futurs dirigeants.
c. Le bonus individuel
Il est fonction de l’évaluation de la performance et parfois de la prospérité de
l’entreprise.
C’est un outil de motivation à court terme souvent utilisé en faveur du
personnel d’encadrement. Son attribution dépend de la performance
collective, individuelle, objective et subjective (évaluée par la hiérarchie).
Remarque : Il est possible de verser un bonus exceptionnel. Le montant
peut être modulé selon les salariés en fonction de critères comme le poste,
l’ancienneté ou la classification (critères objectifs).
63
salariés peuvent y verser leur prime d’intéressement qui est alors exonérée
d’impôt sur le revenu.
Cette pratique de rémunération variable permet d’impliquer le personnel
dans l’atteinte des résultats de l’entreprise et de flexibiliser les
rémunérations en les liant à la performance de l’entreprise. Mais alors,
comment se traduit la proportion de ce qui est variable ?
Des objectifs secondaires existent bien tels que :
fidélisation,
amélioration du climat social,
augmentation du capital social,
protection contre les risques d’OPA.
La mise en place de ce type de rémunération nécessite des efforts
significatifs de veille ou d’écoute, de communication et d’information.
La législation qui concerne l’intéressement44 évolue afin de rendre
accessible ce type de rémunération à tous les salariés.
L’intéressement aux objectifs est basé sur la désignation d’objectifs par la
direction générale et la mise en place d’indicateurs afin de détermine leur
atteinte. L’intéressement est fonction de l’écart entre la réalisation et
l’objectif défini.
Ces indicateurs sont du type :
indicateurs de volume (CA, quantités...)
indicateurs de qualité (taux de rebut, délais livraisons…)
indicateurs de coût (consommation matières…)
indicateurs socio organisationnels (absentéisme, accident du travail…)
Ce type d’intéressement nécessite une négociation sur les objectifs.
Correctement réalisé, il est très stimulant et est bien adapté aux petites
équipes.
Les entreprises panachent de plus en plus un intéressement aux résultats
au niveau de l’entreprise et un intéressement aux objectifs au niveau des
équipes, des unités.
64
e. Les autres périphériques : abondement au plan d’épargne, stock-
option, actionnariat
La participation financière :
65
A terme, ces droits peuvent être utilisés pour un investissement productif,
un plan d’épargne, l’achat d’actions de l’entreprise ou d’actions diversifiées
(actionnariat salarié).
Exemple : Société générale dont les salariés actionnaires participent à
hauteur de 10% dans le capital (protection contre OPA).
Actionnariat :
Les objectifs de l’actionnariat pour les entreprises (B. Vivier, les perspectives
de l’actionnariat salarié, Semaine Sociale, Lamy, n°10 28, mai 2001) sont les
suivants :
implication et compréhension des objectifs de l’entreprise,
valorisation de l’image de l’entreprise aux yeux des salariés et
fidélisation,
rémunération exonérée de charges,
stabilité du capital social des entreprises.
Les intérêts pour les salariés :
acquisition d’actions intéressantes,
euphorie boursière,
retraite complémentaire (création des fonds de pension en Angleterre
et aux USA, PERCO en France – 2003 - Plan d’épargne pour la retraite
collectif)
Les stocks options :
Le plan d’option sur action associe surtout les cadres dirigeants et
supérieurs au développement de l’entreprise et aux plus-values du capital.
Les entreprises concernées sont les sociétés par actions qui proposent à
certains de leurs salariés d’acheter dans une période donnée (5 ans) un
certain nombre d’action à un prix déterminé au lancement du plan et non au
moment de la levée de l’option (prix du marché).
Le salarié peut donc réaliser deux plus-values, à l’acquisition et au moment
de la cession.
Les salariés doivent attendre 5 ans pour bénéficier de leurs plus-values. S’ils
ne respectent pas ce délai, les plus-values sont considérées comme un
66
salaire et donnent lieu à des cotisations sociales et à l’impôt sur le revenu.
Les gains sont aléatoires.
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3. L’individualisation des rémunérations : intérêts et risques
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rémunérer les compétences des salariés et conséquemment de miser sur leur
développement.
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Remarque : les compétences ne sont pas forcément liées au résultat et les
salariés reprochent à ce type de système son manque de liaison au
rendement.
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accorder les augmentations de salaire lorsque les compétences sont
validées ;
éviter de rémunérer les compétences désuètes en cas de changement
de technologies,
implanter ce type de rémunération auprès d’une catégorie de salariés
afin d’éviter les sentiments d’iniquité interne ;
communiquer les objectifs poursuivis ;
faire participer les salariés ;
lier l’ensemble avec la culture de l’entreprise ;
trouver et donner de la cohérence avec les autres pratiques de GRH.
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Après utilisation de votre support, vous avez peut-être des remarques, témoignages
ou des suggestions à formuler.
Nous vous remercions de bien vouloir nous en faire part en nous adressant ce coupon
réponse, par courrier, à l’adresse suivante :
Cordialement.