5 - Analyse Des Secteurs D'intervention PNGE VOL2 PDF
5 - Analyse Des Secteurs D'intervention PNGE VOL2 PDF
5 - Analyse Des Secteurs D'intervention PNGE VOL2 PDF
-----------
MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT
ET DES FORETS
VOLUME II
LA BANQUE MONDIALE
Fvrier 1996
II
AVANT PROPOS
III
Les rsultats de ces tudes et analyses, ainsi que les rsultats des tudes rgionales ont
permis de dfinir les politiques et stratgies spcifiques pour la protection de l'environnement et
la gestion rationnelle des ressources, prsents dans le prsent volume par secteur d'intervention
:
Gestion de l'espace agro-sylvo-pastoral :
-
Ressources nergtiques
Ressources minires
Gestion des risques naturels
Ressources en eau
IV
Sur la base des analyses sectorielles et d'autres donnes socio-conomiques, un cadre
gnral a t dfini sur la base des orientations de l'approche gnrale du PNGE. Ainsi les
objectifs sectoriels, qui ont permis de formuler les politiques et stratgies, dcoulent des
objectifs identifis dans le cadre de l'analyse gnrale avec les orientations suivantes :
-
CHAPITRE III
SECTEURS D'INTERVENTION
1.
1.1.
CARACTERISTIQUES DU SECTEUR
3
De toute vidence, ce sont les problmes lis l'utilisation des terres avec des nuances en
fonction des provinces ou rgions qui dominent principalement ce secteur, et mritent par
consquent d'tre considrs attentivement dans le cadre de l'laboration d'un plan de gestion
durable de l'espace rural.
a)
b)
Le droit applicable
4
Le droit foncier camerounais est compos d'un ensemble de textes d'ordre lgislatif et
rglementaire rsultant de la rforme foncire des annes 70.
La lgislation foncire en vigueur est compose en effet d'une part, des ordonnances prises par
le Prsident de la Rpublique en juillet 1974 (ordonnance fixant le rgime foncier, domanial et
relative la procdure d'expropriation pour cause d'utilit publique), et ratifies par l'Assemble
Nationale, d'autre part, des dcrets d'application intervenus deux ans plus tard.
A ces trois dcrets principaux, l'on peut ajouter le dcret n 84/311 du 27 mars 1984 portant
modalit d'application de la loi n 80/22 du 14 juillet 1980. Ces textes dits de droit moderne se
heurtent en pratique aux rsistances du droit coutumier traditionnel.
Les causes des rsistances coutumires sont nombreuses :
-
l'incorporation des terres occupes et exploites dans le domaine national est juge
inadmissible ;
la notion des terres libres de toute occupation. Il s'agit des terres que les Allemands ont
arraches aux indignes. Si ces derniers ont admis que ces terres taient vacantes, ils
n'ont jamais reconnu qu'elles sont "sans matre" puisqu'elles ont appartenu leurs
anctres qui en demeurent propritaires, mme outre-tombe, les ont transmises leur
descendance pour cause de mort ;
le conflit d'intrt. L'Etat, dans l'esprit de la lgislation en vigueur, ne veut attribuer les
terrains qu' ceux qui les auront mis en valeur, alors que les collectivits villageoises
poursuivent un but d'intrt priv ou la vente de terrains est devenue pour elles, une
source d'enrichissement ;
l'absence d'une politique foncire qui prenne en compte l'ensemble des aspects du
problme conduit au dcalage observ entre le droit moderne rglementant la proprit
individuelle et le droit coutumier rgulant la proprit coutumire ;
la conservation du potentiel des terres cultivables n'est pas une proccupation majeure;
c)
la prcarit des droits des exploitants agricoles dans certaines rgions du pays o les
chefs traditionnels, en l'occurrence les lamida du Nord Cameroun, disposent encore de
toutes les terres, rend impossibles les actions long terme pourtant indispensables en
matire de protection de l'environnement ;
l'absence de textes spcifiques sur les sols. Les textes existants spcifiquement dans le
domaine de l'agriculture sont le dcret 77/71 du 2 juin 1977 relatif la protection de
l'agriculture et visant essentiellement la protection des cultures de rente et la loi n
90/013 portant protection phytosanitaire et son dcret d'application.
Les structures institutionnelles
Le Ministre de l'Agriculture joue cet gard un rle central puisqu'il est charg aussi bien de
l'laboration et de la ralisation des programmes gouvernementaux relatifs l'agriculture, que de
l'animation rurale, du dveloppement communautaire, de la conservation des sols et de la
protection des vgtaux, en particulier par le contrle de l'utilisation des produits
phytosanitaires.
Dans la pratique, on constate qu'il y a une inadquation relative entre les missions de ce
dpartement, et ses ressources humaines et matrielles, ainsi que ses moyens juridiques.
Toutefois, l'encadrement agricole est-il renforc en partie par d'autres dpartements ministriels,
les organismes para-publics et les Organisations Non Gouvernementales.
Les structures institutionnelles sur le plan gouvernemental dont les interventions sont
essentielles au fonctionnement de ce secteur sont l'IRA (MINREST) pour ce qui est de la
recherche, l'Universit de Dschang (FASA) pour ce qui est de la recherche et de la formation et
les organismes para-publics. Il faut relever que l'attribution justifie de la mission de recherche
sur le plan agricole l'IRA et l'Universit de Dschang sans structures ou mcanismes de
coordination conduit des duplications et des dispersions des ressources dj trs limites. Il
n'est donc pas tonnant d'observer dans la mme rgion cologique des programmes ou
oprations de recherche parfois identiques menes paralllement par ces deux structures.
Parmi les acteurs de la socit civile intervenant dans l'agriculture et la protection des sols, les
associations sont les institutions les plus visibles. Il semble cependant que la plupart de ces
ONG ne soient pas oprationnelles et actives sur le terrain, et que leur prolifration s'explique
essentiellement par la poursuite de profits faciles. Toutefois, il existe plusieurs ONG agricoles
srieuses et dvoues, rellement animes d'un esprit associatif et qui, pour autant que leurs
faibles moyens le leur permettent, s'efforcent de mener bien leurs activits de production ou
d'encadrement en faveur de la production agricole, de la protection des sols et du
dveloppement durable. Quelques unes d'entre elles russissent de temps autre obtenir de
petits appuis financiers extrieurs pour la ralisation d'activits prcises ou l'excution de microprojets.
Pour leur part, les coopratives ont galement connu un net regain de fortune depuis quelques
annes. On attribue ce regain de fortune en grande partie la rforme opre par la loi de 1992
6
qui les rgit dsormais. Aujourd'hui, nombreuses sont celles qui agissent dans le domaine du
dveloppement rural et s'intressent l'agriculture et la protection des sols. C'est par exemple
le cas d'un certain nombre de coopratives agricoles de l'Ouest qui sont regroupes dans le cadre
d'une fdration, l'Union Centrale des Coopratives Agricoles de l'Ouest (UCCAO). C'est cette
centrale qui assure la distribution des intrants agricoles (25% des engrais vendus dans le pays).
Par ailleurs, c'est elle qui a gr de 1978 1992, le projet de dveloppement des hauts plateaux
de l'Ouest qui comportait entre autre un volet trs important de conservation et de restauration
des sols.
Enfin, les observations sur les relations entre institutions montrent qu'il existe des
chevauchements d'attribution lis aux alas de la rpartition des comptences. Les textes
dfinissant les missions particulires des diffrents services peuvent ainsi en tre partiellement
responsables. En effet, ils contiennent parfois des dispositions ambigus ou mme
contradictoires, qui peuvent tre l'origine de confusions ou d'incertitudes et partant, susciter
des prtentions concurrentes et engendrer des conflits de comptence. Il en est ainsi du dcret
92/265 organisant le MINEF en particulier les dispositions de son article 13 (1) qui dtaille les
attributions de la Direction de l'Environnement (DE). On y relve que celle-ci est investie d'un
certain nombre de tches que d'autres dpartements lui disputent en se prvalant de leurs propres
missions. Il pourrait en tre ainsi, notamment en ce qui concerne les matires suivantes :
-
7
ptroliers dont en bonne place, les produits agricoles. Ainsi la contribution de l'agriculture
vivrire la reprise de la croissance du PIB en termes rels entre 1993/1994 et 1994/1995, est
de 6,5%.
1.1.4. Analyse des potentialits
Etir entre le 2 et le 13 latitude Nord, le Cameroun se prsente comme l'Afrique en miniature
dans sa grande diversit gographique et cologique. En effet, l'on retrouve, juxtaposs du Sud
au Nord sur le territoire camerounais, les principaux climats africains : quatorial, tropical
humide, soudanien et soudano-sahlien, ainsi que les divers types de vgtations
caractristiques : fort dense, fort claire, savane et steppe.
Les sols sont varis, mais prdominance ferralitique, hydromorphe (vertisols) et volcanique
(hauts plateaux) et gnralement trs riches. Cet ensemble pdo-climatique diversifi offre au
Cameroun des potentialits d'un large ventail de productions (productions vivrires et de
rente).
L'existence de vastes tendues de plaines et de plateaux souvent faiblement occupes, surtout
dans la partie septentrionale du pays, offre en outre d'normes possibilits d'intensification de la
production agricole.
Les possibilits d'irrigation, du fait de la prsence sur la quasi totalit du territoire des lacs
naturels ou artificiels et d'un rseau hydrographique particulirement dense, permet d'assurer
une production pendant toute l'anne.
Du point de vue spatiale, l'agriculture occupe une superficie d'environ 1.966.800 ha sur une
superficie physique totale de 46.541.200 ha, soit environ 29% des terres cultivables. Sur la base
d'une extension estime des surfaces de l'ordre de 200.000 ha par an, on remarque que les
disponibilits en terres agricoles sont encore importantes et offrent au pays d'immenses
possibilits de dveloppement.
Les possibilits de dveloppement agricole du Cameroun montrent que le potentiel de cration
des agro-industries est encore quasi entier. Les produits exports l'tat brut sont nombreux, ce
qui prive le pays des retombes de la valeur ajoute indispensable son dveloppement
conomique et sociale.
Les conditions favorables au dveloppement simultan de l'agriculture et de l'levage offrent des
potentialits d'intgration agriculture-levage et au-del, de rduction de l'utilisation des intrants
trs onreux comme les engrais ; elle permet la rduction des cots et l'accroissement de la
marge bnficiaire des agriculteurs. Il s'agit l en ralit, des bases de toute la problmatique
d'une agriculture cologique.
8
agrgant lesdits rsultats par un regroupement au niveau national, il a t identifi comme
problme central du secteur agricole et de la protection des sols que :
Les systmes d'exploitation agricole sont inadapts
Les causes directes et immdiates de ce problme central sont :
a)
La gestion dficiente du terroir est due la connaissance insuffisante des ressources du terroir,
la planification de l'utilisation des terres insuffisantes, la lgislation foncire inadapte,
l'occupation irrationnelle de l'espace, au dboisement incontrl et de l'utilisation abusive des
feux de brousse :
.
la planification de l'utilisation des terres insuffisante est l'une des causes importantes
de l'occupation dsordonne des terres de l'espace rural. Il en est de mme de
l'agriculture itinrante sur brlis ou de la non matrise de l'intensification de la
production agricole qui favorisent un dplacement permanent des hommes en qute de
meilleurs espaces ;
la lgislation foncire inadapte est lie la non prise en compte du droit foncier
traditionnel dans le droit applicable d'une part, et d'autre part la non scurisation de la
proprit foncire dans le secteur agricole ;
9
qu'acclrer le processus de dsertification. L'utilisation abusive des feux de brousse est
lie l'extension des activits agro-pastorales et de chasse. En effet, les chasseurs, les
agriculteurs et surtout les leveurs, ont recours aux feux de brousse dans le but
respectivement de traquer le gibier, de faciliter les dfrichements et de favoriser les
repousses pour l'alimentation des animaux. Les consquences de cette pratique qui ne se
ralise pas suivant les rgles de l'art, sont identiques et concourent la dgradation de
l'environnement.
b)
La mauvaise matrise des techniques culturales est lie aux pratiques culturales inadaptes,
l'utilisation inapproprie des intrants, l'utilisation inapproprie des pesticides, l'utilisation
d'un matriel vgtal peu performant et l'inexistence des systmes d'alerte des risques et des
catastrophes :
.
les pratiques culturales inadaptes sont dues au recours des techniques culturales
telles que les feux de brousse, l'exploitation dsordonne et irrationnelle des ressources
disponibles et l'utilisation d'un outillage rudimentaire. Ces pratiques conduisent la
dgradation du sol et la rduction du potentiel de production ;
l'utilisation inapproprie des pesticides est lie la non application de leur mode
d'emploi et il en dcoule, soit un surdosage qui affecte la production, soit un sousdosage conduisant une absence de performance du produit. Plus grave est l'utilisation
des pesticides pour des activits telles que la pche ou la chasse ;
Le systme d'alerte des risques et des catastrophes peu dvelopp est d l'absence
des structures techniques d'observation et d'anticipation de ces vnements. Par ailleurs,
l'absence de personnels appropris dans ce secteur ne favorise pas la mise en place d'une
telle stratgie.
c)
La dgradation des sols est essentiellement lie l'rosion, aux techniques de dfense et de
restauration des sols et d'agroforesterie peu dveloppes :
.
l'rosion des sols est due l'utilisation abusive des techniques telles que les feux de
brousse, les dboisements et dfrichements dsordonns qui dnudent les sols et les
exposent aux intempries pendant les priodes les plus critiques, de dbut de saison des
pluies. Cet tat de choses accrot le ruissellement des eaux au dtriment de l'infiltration
et de la recharge des nappes phratiques ;
.
les techniques de dfense et de restauration des sols peu dveloppes surtout dans les
zones forte pression dmographique ont pour causes, un vieillissement acclr des
populations dans certaines de ces zones et d'autre part, une mise en exploitation
croissante des terres marginales fragiles et prcaires. Ce vieillissement conduit un
dlaissement accru de ces pratiques pourtant fondamentales pour la survie de
l'agriculture ;
les techniques d'agroforesterie peu dveloppes surtout dans les zones o elles sont
les plus prometteuses, sont essentiellement dues aux connaissances encore limites sur
les espces et les techniques de leur dveloppement sur la diversit des espaces ruraux
qui couvre l'ensemble du territoire national.
d)
e)
les conflits agro-pastoraux surtout dans les zones forte pression dmographique sont
causs par la divagation des btes et la pousse continue de l'agriculture dans les zones
traditionnellement rserves l'levage. Ils sont en outre accentus dans beaucoup de
zones par l'occupation anarchique du terroir ou le respect de la vocation des terres n'est
gnralement pas assur ;
la vulgarisation dficiente a pour cause une inadquation entre les thmes vulgariss et
les besoins rels des populations rurales. Ces thmes n'manent ni d'un diagnostic
systmatique ralis dans le monde rural, ni d'un besoin mme ponctuel exprim par les
paysans, mais plutt d'une estimation des problmes par le vulgarisateur et d'une
dfinition de leur solution. La participation des agriculteurs est donc inexistante et il
n'est pas tonnant que les checs soient nombreux ;
1.2.
Jusqu'en 1990, la politique agricole du Cameroun tait dfinie dans des Plans Quinquennaux de
Dveloppement Economique et Sociale. Les principales orientations de ces diffrentes
politiques taient :
.
.
.
1.3.
L'agriculture constitue la base de l'conomie camerounaise. Elle doit subvenir aux besoins d'une
population en croissance rapide. Malheureusement elle ne s'opre pas toujours selon les
exigences lies la gestion durable de l'environnement. Aussi la mise en place des
Systmes d'exploitation agricole amliors
revt une importance primordiale. Pour le raliser, les domaines d'intervention suivants ont t
retenus :
-
a)
Mesures stratgiques
Etant donn la gestion dficiente des ressources et eu gard aux potentialits du secteur agricole,
il est ncessaire, pour la ralisation de l'objectif immdiat de ce secteur, d'assurer
13
La gestion optimale des ressources.
Les actions a entreprendre cet effet viseront :
mettre en place des plans de gestion du terroir : Pour raliser une gestion efficace des
terroirs il est essentiel de commencer par un recensement des villages et une
programmation des oprations ncessaires l'laboration des plans de gestion du terroir.
Ces oprations concernent entre autre un inventaire et une connaissance dtaille des
ressources existantes et leur rpartition spatiale au niveau du terroir villageois. Une fois
ces ressources connues, il sera fondamental de sensibiliser les populations sur leur
importance actuelle et future, d'identifier et de dfinir les mthodes d'exploitation
durable et d'assister les populations dans l'organisation et l'excution de cette gestion. La
mise en oeuvre d'une stratgie de suivi et d'valuation permettra de s'assurer qu'une
gestion rationnelle des ressources est ralise et d'adapter ventuellement, si ncessaire,
les techniques ;
mettre en application une lgislation qui tient compte du droit coutumier. Le droit
foncier traditionnel est un outil capital de la gestion des terres communautaires de
l'espace rural. Ce droit foncier est mis en application par les autorits traditionnelles
14
locales. Mais de plus en plus la capacit de ces structures appliquer ce droit foncier
dpend de leur emprise social sur le milieu rural. D'o la ncessit d'une connaissance de
cette emprise, d'une analyse approfondie du droit foncier traditionnel existant et de son
mcanisme de fonctionnement. Cette tude devrait faire ressortir les aspects positifs de
ce droit qui, intgrs dans une lgislation moderne, pourrait tre appliqu de manire
efficiente avec le concours des autorits traditionnelles aprs une longue explication et
diffusion dans le milieu rural ;
b)
promouvoir l'utilisation rationnelle des feux de brousse : Le feu est un outil capital
de gestion rationnelle des ressources vgtales du terroir villageois mais condition qu'il
soit rationnellement appliqu. Aussi est-il ncessaire de rechercher et d'identifier dans
chaque zone cologique les types de feux applicable aux diffrentes communauts et
dfinir la frquence et les modalits de leur emploi. Il sera ensuite indispensable de
sensibiliser, d'duquer et de former les populations sur les mthodes d'utilisation des
diffrents types de feux. Un accent particulier sera port lors de cette sensibilisation sur
les dangers d'une utilisation anarchique de cet instrument. En outre, un contrle et un
suivi de l'application des techniques d'utilisation des feux permettront d'observer le
niveau de sa matrise par les populations et de raliser, si ncessaire, des ajustements au
niveau de la sensibilisation et de la formation.
Evaluation des mesures stratgiques
Faisabilit technique
De toutes les activits ncessaires l'obtention de ce rsultat, celles portant sur les
inventaires et l'laboration d'un plan d'occupation de l'espace peuvent bnficier le plus
des acquis en terme d'expertise nationale ou de structures techniques existantes
localement. Le potentiel humain ncessaire a une bonne gestion des ressources existent
mais ne sont pas adquatement exploits. Les experts en la matire sont disperss sur
l'ensemble du territoire et sans faire une valuation exhaustive de leur capacit on a
souvent recourt une assistance technique trangre souvent plus onreuse.
La gestion optimale des ressources est le rsultat dont les activits qui la compose
ncessitent des techniques assez bien matrises par les structures locales. La Facult
d'Agriculture de l'Universit de Dschang ou l'IRA en sont quelques unes. Cependant
l'absence d'une lgislation adapte permettant de garantir la proprit du capital foncier
15
et de stimuler les investissements long terme risque de compromettre les chances de
succs de ce domaine d'intervention.
-
c)
L'indicateur d'impact suivant mesure les effets sur l'environnement d'une gestion optimale des
ressources :
Augmentation sensible des villages qui grent les
ressources suivant un plan pralablement tablie.
Le respect d'un plan directeur dans la gestion des ressources est une illustration de l'adhsion des
populations aux principes de gestion optimale des ressources du terroir. Dans la mesure o une
telle gestion devrait se traduire par une incidence sur le bien tre des populations, elle devrait se
concrtiser par une augmentation des revenus des populations, une meilleure alimentation, et
des meilleures conditions sanitaires.
-
16
populations.
1.3.2. MISE EN OEUVRE DES PRATIQUES AGRICOLES ADAPTEES
L'tendue de l'espace cultivable au Cameroun n'incite pas toujours les paysans prendre
conscience de la fragilit des ressources de ce secteur. Aussi les activits retenues dans ce
domaine d'intervention visent la mise en oeuvre effective des techniques de production adaptes
aux caractristiques du milieu, tout en tenant compte des procds existants.
a)
Mesures stratgiques
Compte tenu des techniques culturales dficients ayant cours au Cameroun, des potentialits, et
pour contribuer de manire efficace la ralisation de l'objectif retenu dans ce secteur, il est
ncessaire que :
les pratiques agricoles adaptes soient
adoptes par les populations
Pour l'atteindre, il faudra :
dvelopper les techniques culturales appropries : Les sols les plus fertiles au
Cameroun sont ceux des rgions montagneuses o la dclivit du terrain accrot les
risques d'rosion, et ceux qui sont constitus d'argile et de terre alluviales qui risquent
d'tre saturs d'eau. Aussi, pour leur exploitation durable il est ncessaire d'identifier les
techniques culturales y appliques, d'valuer leur performances non seulement sur les
diffrents types de sols mais dans les diffrentes rgions cologiques. Les techniques
appropris ou pouvant faire l'objet d'une amlioration ventuelle seront retenues.
Aprs les corrections ncessaires, ces techniques seront mises la disposition des
populations suivant les moyens les plus adapts, la vulgarisation, le suivi et l'valuation
rgulier de ces techniques seront ncessaires pour des adaptations dans le temps. Le
recours la lutte intgre permettra en particulier de rationaliser l'utilisation des
pesticides ;
17
vulgariser un matriel vgtal adapt : Pour cela, on devra identifier les productions
de base et valuer leur productivit dans chaque rgion. La mise la disposition des
agricultures d'un matriel vgtal adapt requiert au pralable le dveloppement de la
recherche dans cette direction. On devra paralllement favoriser la cration des centres
de multiplication du matriel indiqu au niveau paysan. Ceci facilitera la vulgarisation et
la distribution de ce matriel. Un programme de suivi et d'valuation permettra les
adaptations ncessaires ;
diversifier les cultures : Dans un premier temps on identifiera les principales espces
adaptes aux diffrentes rgions. Par la suite on recherchera les associations spatiales
et/ou temporelles les plus indiques, tout en tenant compte des habitudes alimentaires, et
de la demande du march En outre, la mise au point des combinaisons culturales
alternatives permettra de faire face aux situations dfavorables ;
b)
18
avances mritent d'tre canalises et rationalises.
-
Faisabilit technique
Les techniques et technologies pour induire une mise en oeuvre des pratiques agricoles
adaptes existent, de mme que l'expertise nationale et l'assistance technique trangre.
Il existe galement cet effet des structures d'encadrement, de recherche, de formation
et mme de financement. Toutefois, il reste beaucoup faire du point de vue lgal et
institutionnel, organisationnel et logistiques pour que ces potentialits techniques soient
refltes dans la ralit.
c)
L'indicateur d'impact suivant devra permettre de vrifier les effets de la mise en oeuvre des
pratiques agricoles adaptes par les populations sur l'environnement.
Accroissement sensible de la population ayant
adopt les pratiques agricoles adaptes.
19
Cet accroissement permet de constater l'adhsion des populations aux techniques et mthodes
indiques. Son incidence socio-conomique et dmographique indiquera la compatibilit entre
les mesures de protection de l'environnement et les bnfices socio-conomiques. Ceci est
dterminant car peut influencer le degr de cette adoption.
-
a)
Mesures stratgiques
20
La restauration et la protection des sols.
Pour parvenir la ralisation de ce rsultat, il importe de mettre la disposition des agriculteurs
avertis des mthodes, des techniques et des outils appropris. Dans cette perspective, les
activits mener tendront :
former les agriculteurs aux techniques de dfense et restauration des sols : Pour
mener efficacement cette activit, il faudra dans un premier temps identifier les
mthodes de Dfense et Restauration des sols dj appliques, le cas chant, dans le
souci de prendre en compte le savoir faire paysan. Par la suite l'efficacit de ces
mthodes devra tre value. Sur la base de cette valuation on retiendra les mthodes
les plus appropries. Si ncessaire, on amliorera certaines pratiques ou on dveloppera
de nouvelles approches plus adaptes.
On assurera l'exposition des concerns aux rsultats des travaux ci-dessus par des
systmes de diffusion d'informations les plus adquats. Paralllement, on mettra en
place un systme de suivi valuation pour permettre d'apporter les mesures correctives
ncessaires ;
mettre en place les mesures favorisant la restauration des sols : Ceci requiert au
pralable d'identifier les zones o la dgradation des sols constitue une menace
permanente. Par la suite on dfinira et mettra en place un cadre gnral, incitatif aux
travaux de Dfense et Restauration des sols. Les mesures prises seront values et
adaptes priodiquement ;
21
ventuellement des techniques nouvelles plus approprie. Par la suite les techniques les
plus indiques seront vulgarises. Egalement, un programme de suivi-valuation
permettra de prendre les mesures correctives qui s'imposent.
b)
Faisabilit technique
Il existe une expertise nationale et une assistance technique mme de matriser les
problmes lis la protection et la restauration des sols. Il existe aussi des structures de
recherche, de formation et de vulgarisation cet effet. Toutefois la capitalisation de tous
ces acquis est loin d'tre effective, ce qui limite la traduction sur le terrain de la
possibilit technique d'assurer une protection et une restauration des sols.
22
-
c)
L'impact de la protection et la restauration des sols sur l'environnement sera valu l'aide de
l'indicateur objectivement vrifiable suivant :
Augmentation des surfaces cultivables
Il s'agit essentiellement d'une illustration de la port des actions entreprises. La protection et la
restauration des sols leur permet de maintenir leur aptitude soutenir la production de manire
continue.
-
23
a)
Mesures stratgiques
Les contraintes lies aux systmes de production agricoles industriels ecrutent l'utilisation
abusive des intrants agricoles avec des consquences nfastes sur l'environnement.
Etant donn que ce systme de production industriel peut permettre de mieux valoriser les
potentialits agricoles de certaines rgions, il est indispensable d'assurer l'optimisation de sa
gestion. Dans ce contexte l'objectif du secteur sera atteint par une
Gestion optimale des systmes de
production agricoles industriels
Pour que la ralisation de ce rsultat soit effective, on devra :
24
industrielles passe par la mise en place de systmes de conservation et de transformation
appropries. Pour y parvenir on devra dvelopper des agro-industries adaptes. Ceci
requiert tout d'abord l'identification les produits agricoles pouvant tre transforms
selon un processus industriel, et d'valuation de la demande du march pour les
productions agricoles transformes. On devra galement valuer les possibilits de
cration des plantations l'chelle industrielle et paysannale pour soutenir l'agroindustrie. Paralllement, des campagnes de sensibilisation seront menes pour attirer les
financements et susciter la recherche et la mise en application des technologies requises.
Par ailleurs, la dcision d'implanter une agro-industrie devra s'appuyer sur une tude
d'impacts sur l'environnement.
b)
Faisabilit technique
La gestion optimale des systmes de production agricole industriels est techniquement
faisable. Il existe pour cela des potentialits naturelles et une expertise nationale.
Compte sur des enjeux conomiques qu'elle comporte, la mobilisation ventuelle d'une
expertise internationale complmentaire pourrait se faire facilement. Il est indispensable
qu'un cadre lgislatif et institutionnel relatif la conformit du dveloppement agroindustriel aux exigences lies la prservation de l'environnement soit effectif pour
permettre la pleine expression des atouts techniques.
25
Pendant longtemps, l'Etat a pratiquement assum seul le dveloppement du tissu agroindustriel national. Sous l'impulsion de plusieurs organismes de coopration bilatrale et
multilatrale, des programmes de rformes conomiques tendent ouvrir ce circuit
l'investissement prive. L'objectif tant de rationaliser davantage l'exploitation de cette
filire. Toutefois la dfinition d'un cadre clair garantissant cette exploitation rationnelle
reste attendu.
c)
L'indicateur d'impact suivant permet de mesurer l'impact de la gestion optimale des systmes de
production agricole industriels sur l'environnement.
La pollution lie aux intrants ne dpasse pas les normes.
Il est une indication du degr d'intgration des proccupations environnementale dans le
dveloppement des agro-industries.
-
Mesures stratgiques
26
Les problmes qui entravent le bon encadrement des agriculteurs concernent globalement la
qualit des encadreurs, leur rpartition spatiale et leurs conditions gnrales de travail. Compte
tenu de l'importance d'un encadrement appropri pour la conduite efficace des activits
agricoles, l'amlioration des systmes de production agricole, qui est l'objectif de ce secteur
d'intervention sous-entend obligatoirement que
l'encadrement adquat des agriculteurs est assur.
L'aboutissement ce rsultat ncessite de mener des activits visant :
mettre en place un systme de crdit accessible aux paysans : tant donn que la
plupart de mcanismes de financement existants ne rpondent pas de manire
satisfaisante aux spcificits de la paysannerie, il importe de rendre effectif un crdit
27
agricole accessible aux paysans. Pour y parvenir, il faudra rechercher et mettre en place
les ressources financires ncessaires, adapter le systme de garantie, dfinir les critres
objectifs et transparents d'attribution des crdits, collecter efficacement l'pargne
paysanne. Un suivi et une valuation des activits permettront d'apporter les corrections
ncessaires.
b)
Faisabilit technique
Thoriquement, il est techniquement possible de garantir un encadrement adquat des
agriculteurs. A cet effet, il existe une expertise nationale approprie souvent renforce
par une expertise internationale et des structures consquentes y compris des instituts de
formation et de recherche. Pratiquement cependant les contraintes lies la capacit de
gestion des structures en charge de cet encadrement, aux conflits de rle et de
comptences entre les diffrents intervenants et la disponibilit des moyens logistiques
limitent fortement cette possibilit.
28
les actions entreprises ou entreprendre. Cet appui est manifeste travers des
programmes d'assistance multiformes dont des financements et des interventions
techniques directement orients vers les structures d'encadrement agricoles.
c)
1.4.
29
En conclusion, il est relever une cohrence la fois verticale (entre les activits d'un domaine
d'intervention) et horizontale (entre les domaines d'intervention) favorables une russite du
programme dfini.
1.4.2. Suppositions importantes
Malgr la cohrence des mesures stratgiques releves ci-dessus, l'obtention des rsultats et de
l'objectif attendus dpend de facteurs externes qui ne sont pas matrisables par les responsables
et gestionnaires des domaines d'intervention et des activits. Ces facteurs externes qui
reprsentent des conditions ncessaires, constituent des suppositions importantes parmi
lesquelles il est ncessaire de souligner les suivantes :
a.
b.
c.
ad.c.
En effet, les populations concernes ne seront encourages dans la mise en oeuvre des systmes
amliors d'exploitation agricole, que si elles y trouvent un intrt rel. Des dbouchs srs
constitueront pour eux une incitation adhrer des pratiques qui garantissent des revenus
court, moyen et long termes.
1.5.
PLAN D'OPERATIONS
30
Le plan d'oprations, bas sur le "Cadre Logique" (Tableau Synoptique de Planification du
Secteur) qui peut tre consult l'annexe fournit toutes les donnes et informations qui sont
ncessaires et importantes pour la conduite des mesures stratgiques en gnral et des activits y
relatives en particulier.
Le plan d'oprations comprend, outre la formulation des politiques et stratgies effectues dans
les chapitres prcdents, le Tableau Synoptique des Activits/Projets par secteur.
1.5.2. Description succincte des tableaux synoptiques
Le Tableau Synoptique des Activits et Projets par secteur oprationnalise le plan en spcifiant :
-
31
Le Tableau suivant donne un rcapitulatif des investissements par rsultat du secteur
Agriculture et Protection des Sols :
RESULTAT
Autres
Total
1.1.
12,86
40 711,92
40 724,78
1.2.
427,63
10 922,07
11 349,70
1.3.
326,96
3 819,03
4 146,00
1.4.
1.5.
6,79
10 754,72
10 761,51
774,24
66 207,74
66 981,98
TOTAL SECTEUR
dont projets en excution
19 411,00
En ce qui concerne le secteur "Agriculture et Protection des Sols", le Tableau Synoptique des
Activits/Projets par Secteur, tabli partir des activits ncessaires l'obtention des rsultats
retenus dcrit les mesures stratgiques relatives :
-
Les activits ont t spcifies dans la premire colonne des Tableaux Synoptiques. Les projets
retenus dans la deuxime colonne proviennent :
.
.
d'une part des projets identifis dans les "Grandes Rgions Ecologiques" (GRE) et
regroups par secteur d'intervention lors de l'laboration du "Rapport de Synthse des
Etudes Rgionales" ;
d'autre part des projets en cours ou planifis dans le secteur par diffrents organismes
engags dans la gestion de l'environnement et la valorisation des ressources.
Sur la base des activits retenues dans le "Cadre Logique" et tout en tenant compte des
lments importants identifis l'annexe, les rsultats intermdiaires et indicateurs
peuvent tre dfinis, ce qui permet d'tablir un tableau de suivi et d'valuation pour les
effets et les ralisations. Ces donnes facilitent la mise en place d'un systme de suivi et
d'valuation pour la gestion de l'excution, tout en tenant compte du calendrier
32
d'excution des activits.
-
33
TABLEAUX SYNOPTIQUES
SECTEUR 1
1.
2.
Rsultat 1.2.
Rsultat 1.3.
Rsultat 1.4.
Rsultat 1.5.
d'ordre
Projet Sectoriel
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
4me chiffre =
Secteur
Rsultat
Activit
Numro d'ordre si
plusieurs projets
pour la mme activit
R=
Projet Rgional
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
GRE
Rsultat
Numro
par rsultat
35
TABLEAU SYNOPTIQUE DE PLANIFICATION
OBJECTIF SUPERIEUR : PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT ET MISE EN VALEUR DES RESSOURCES
OBJECTIF DU SECTEUR 1. :
RESULTATS :
1.1. Gestion optimale des
ressources assure
ACTIVITES :
1.1.1. Elaborer des plans
d'occupation de
l'espace
Coopration internationale
efficace
36
2.
2.1.
CARACTERISTIQUES DU SECTEUR
37
Le petit levage en particulier, et le gros btail en gnral, posent des problmes cologiques
non ngligeables et entre en conflit avec diverses autres activits connexes. Il n'existe pas
encore un vritable droit agraire en dehors du dcret 76/420 du 16 septembre 1976 traitant
surtout de la protection sanitaire du btail.
La prise de conscience des problmes de l'environnement est cependant manifeste ; le cadre
juridique et institutionnel presqu'inexistant de manire formelle est rgi par les pratiques et
coutumes d'usage de nombreux intervenants voluant dans diffrents secteurs qui parfois se
chevauchent et par des textes trs fragments dont l'application n'est toujours pas assure faute
de coordination, de normes et de suivi.
C'est l'ordonnance n 74-1 du 6 juillet 1974 relative au rgime foncier qui rgit jusqu' prsent
le rgime foncier et l'exploitation des terres au Cameroun. D'aprs ce texte, l'Etat est le gardien
de toutes les terres. Il peut, ce titre, intervenir en vue d'en assurer un usage rationnel ou pour
tenir compte des impratifs de la dfense ou des options conomiques de la Nation.
D'aprs l'article 15, alina 1 de ladite ordonnance, les terres de pture appartiennent au domaine
national ; par consquent, les collectivits coutumires, leurs membres ou toute personne de
nationalit camerounaise, peuvent les occuper et les exploiter librement (article 17) ; ils peuvent
ainsi obtenir des titres de proprit. L'Etat peut cependant, en vue de la ralisation des
oprations d'intrt public, conomique ou social, incorporer dans son domaine priv ou celui
des autres personnes morales de droit public, des portions de pturages (article 18 de
l'ordonnance). Cette ordonnance en se prvalant certains droits sans compensation au profit des
propritaires et utilisateurs traditionnels (leveurs) ignore tort, le droit d'usage qui rgit ces
espaces et fait de ses exploitants ou gestionnaires, les propritaires. Elle pose l les germes de
conflits trs importants.
a)
Les chefs traditionnels ont dans la pratique, un pouvoir notable dans la gestion des pturages,
notamment dans les socits trs hirarchises de la partie septentrionale du Cameroun. En
effet, quoique les pturages soient un bien communautaire que la tradition veut inalinable, on
relve que le lamido ou ses reprsentants peuvent :
-
Dans les socits "Kirdi", la gestion des pturages revient aux chefs de terre. Elle reste
communautaire en raison de la concurrence avec l'agriculture.
Sur les hauts Plateaux de l'Ouest, l'Ardo dispose galement d'un certain pouvoir dont la gestion
des pturages qui demeure cependant communautaire ; ils interviennent dans l'attribution des
38
Wald et essentiellement des Hanare (zones de pturage d'altitude). Mais ils n'ont pas
d'influence dans les pturages de transhumance qui relvent gnralement des chefs
autochtones.
Les points d'eau naturels constituent des zones d'abreuvement communautaire frquentes par
l'ensemble des troupeaux du terroir villageois et mme, dans certains cas, de plusieurs terroirs
en fonction de l'importance du dbit. Il en est de mme des mares artificielles ou de barrages
amnags par les services d'levage. Certains leveurs construisent des points d'eau rservs en
priorit, soit aux troupeaux individuels, soit au cheptel de la collectivit :
-
Dans ce cas, le droit d'usage est limit en priorit aux promoteurs du point d'eau. Bien que la
lgislation officielle et les pratiques coutumires soient fixes, les conflits agro-pastoraux se sont
multiplis ces dernires annes dans l'ensemble des zones de pturage.
b)
Dans la partie septentrionale du Cameroun, les conflits de ce type sont de loin les plus
nombreux. Ils ont une incidence certaine sur des ressources naturelles dj fortement entames
par un climat austre et une vgtation quasi aride.
Les causes de ces conflits sont :
1.
2.
3.
4.
5.
Ces conflits se manifestent la suite des destructions de champs occasionnes par le btail et
par des blessures que les agriculteurs causent aux animaux.
Les consquences de ces conflits sont extrmement graves : ils entranent, pour les diffrents
protagonistes, des pertes matrielles normes, des batailles ranges, ou on arrive parfois
regretter des pertes en vies humaines.
Les feux de brousse trs rpandus dans le Grand Nord font partie des habitudes des populations
et institutions impliques dans la gestion des terroirs. Les causes de ses pratiques sont
rechercher dans les objectifs que poursuivent les uns et les autres. Il y a des feux contrls, des
feux prcoces, des feux de contre-saison, des feux incontrls. Ces deux dernires catgories
pratiques par les leveurs la recherche de repousses fraches, sont les plus prilleuses cause
de leurs effets dvastateurs. La pratique continue des feux de brousse incontrls entrane une
nette diminution de la diversit biologique.
Dans le Littoral, le Centre, le Sud et l'Est, cause de la faiblesse de l'activit pastorale, mais
39
aussi de la disponibilit en terre notamment dans les trois dernires provinces, les conflits agropastoraux n'ont pas la mme ampleur que ceux observs dans la partie septentrionale du pays.
Ces conflits limits rsultent de :
-
Le litige survient lorsqu'il y a destruction des cultures par les btes ou lorsqu'il y a limination
d'une bte par un agriculteur. Les consquences sont de deux ordres : sur le plan conomique, la
diminution de la production, bien que cette dernire ne soit pas du tout significative ; sur le plan
social, les tensions entre individus pouvant s'tendre la communaut par solidarit.
A l'ouest, au Nord-Ouest et dans le Sud-Ouest, les conflits agro-pastoraux connaissent
actuellement une recrudescence alarmante. On a mme pu noter des cas d'incendie de
campements d'leveurs Mbororo (cas de Bandjoun), des mutilations et des empoisonnements
des btes (Kedjom-Ketinguh dans le Nord-Ouest).
En dpit de l'existence du dcret n 78/263 du 3 septembre 1978 fixant les modalits de
rglement des litiges agro-pastoraux, le problme semble toujours ne pas avoir trouv de
solution. En effet, non seulement les protagonistes ne sont pas toujours informs de l'existence
d'une lgislation en la matire, mais aussi la commission charge du rglement du litige agropastoral n'est pas comptente en cas de destruction de biens, de tuerie de btes, de meurtre ou
d'attribution des coups et blessures.
c)
Dans la partie septentrionale du Cameroun, l'empitement des leveurs et de leurs troupeaux sur
les aires protges et les rserves de chasse sont aussi nombreuses que diversifies et s'explique
par :
-
Au regard de tout ce qui prcde, il ressort que les causes de ces conflits sont nombreuses et
variables, et les consquences se manifestent aussi bien sur l'quilibre cologique que sur
l'environnement social.
Le rglement de ces diffrents conflits fait appel soit au droit coutumier, soit au droit moderne.
. Sur le plan coutumier, le rglement se fait gnralement l'amiable devant l'autorit
traditionnelle qu'est le Chef du village et suivant le droit du terroir. En gnral, on value le cot
des dgts et le coupable est tenu gnralement de rparer les dommages subis par l'autre partie.
. Sur le plan moderne, le droit positif ne s'est pas beaucoup cart de cette mthode, car les
40
tribunaux procdent de la mme manire en se fondant sur la lgislation en vigueur contenue
dans le dcret n 78/263 du 3 septembre 1978 fixant les modalits de rglement des litiges
agro-pastoraux.
Les pratiques coutumires restent prpondrantes dans les zones pastorales et la rgulation
foncire s'opre l'cart du droit moderne. L'absence d'une politique foncire qui prenne en
compte les problmes relatifs la gestion de cet espace et du droit des leveurs sur ces
ressources rend impossible les actions long terme pourtant indispensables en matire de
protection de l'environnement.
d)
Le Ministre de l'Elevage, des Pches et des Industries Animales est l'institution dote d'une
comptence en matire de pturage et de production animale au Cameroun. Sa mission consiste
en :
-
Dans la pratique cependant, on constate une inadquation importante entre les missions de ce
dpartement, ses ressources humaines et matrielles et les objectifs de ce secteur.
Les structures qui, institutionnellement, sont charges d'assurer un appui essentiel au
dveloppement de ce secteur sont :
-
En dehors des mandats de formation des diffrentes institutions d'appui ce secteur qui ne
souffre d'aucune ambigut, les attributions dans le domaine de la recherche sont clates entre
la FASA et l'IRZV. Cette situation, certes comprhensive de par la vocation naturelle de l'une et
l'autre structure, est cependant dplorable, car il n'a jamais exist de mcanisme de coordination
efficace entre les deux structures. Cette situation a souvent conduit une duplication des projets
financer partir des ressources trs limites.
41
Les ONG au Cameroun, sont trs actives dans les divers secteurs de production. Certaines parmi
elles s'intressent au secteur des pturages et de la production animale, et leurs activits
compltent celles des autres structures de dveloppement et d'appui.
Au regard du nombre non exhaustif d'institutions intervenant dans ce secteur, nombreux sont les
domaines dans lesquels les positions de divergences sont constates, des risques de double
emploi patent et des conflits effectifs affronts. Les lments d'explications sont rechercher
dans les alas de la rpartition des comptences entre les institutions en prsence et dans les
chevauchements d'attribution qui en dcoulent.
D'autres structures par contre ont reu des mandats parfois assortis de monopoles et pendant
longtemps, ont cherch prserver ces monopoles sans jamais tre capables de respecter et de
raliser de manire efficiente les obligations lies cet engagement. Tel est le cas de l'OPV ou
de la SODEPA. L'OPV a t, pendant longtemps, la structure principale charge d'assurer
l'approvisionnement des leveurs en produits vtrinaires. L'incapacit de cette structure
accomplir cette mission semble tre pour beaucoup dans le systme dficient de distribution des
produits vtrinaires, et la situation sanitaire prcaire qui prvaut au Cameroun.
Il apparat donc fondamental de mieux circonscrire les responsabilits de chaque institution afin
qu'elle puisse connatre la nature prcise de ses comptences et les limites exactes qui lui sont
assignes. A cet effet, il convient de lever les ambiguts de certains textes institutionnels en
procdant leur rvision de faon concerte. Ce travail de mise en cohrence contribuerait
minimiser les frictions et les gaspillages occasionns par les conflits et les ddoublements
d'attribution.
2.1.3. Analyse des donnes socio-conomiques
Llevage offre de bonnes possibilits pour laccroissement du revenu des populations rurales.
Les petits ruminants et la volaille ont un potentiel considrable qui na pas encore t
pleinement exploit. Llevage des bovins au Cameroun domine et contribue pour une forte
proportion la valeur ajoute.
Le Cameroun dispose de grandes potentialits pastorales. Elles sont pour lessentiel exploites
par la population rurale (30%). Le secteur de llevage reprsente 16% de la production
agricole.
La faible participation du secteur des productions animales dans la production intrieure brute
du secteur agricole est en partie due au systme de production qui svi au Cameroun. Il sagit
pour le gros btail, le plus important et dont limpact sur lenvironnement est norme, du
nomadisme pastoral et de la transhumance qui en ralit, sapparente une activit de cueillette
qu une forme de production.
Le secteur traditionnel reprsente dans ce systme de production le secteur dominant. Ses
42
qualits ne sont pas ddaignes. Cependant la demande croissante de la viande et lintroduction
de lconomie montaire, obligeant lintensification, ont commenc dtruire le judicieux
quilibre qui existait entre la production bovine et la production fourragre.
Le taux moyen de croissance du cheptel au cours des deux dernires dcennies tait estim
2,5% par an avec des variations notoires. Les chiffres des annes 80 montraient cependant une
tendance nette au dclin. Avec ce taux de croissance, le cheptel bovin estim en 1991 4 814
millions de ttes est appel doubler lhorizon 2030. Cette croissance accentuera la pression
sur les parcours, et terme conduira, si rien nest fait une chute drastique des productions
animales avec une population qui dj en lan 2020 sera denviron 25 984 433, la situation sera
catastrophique.
Face une augmentation sans cesse croissante de la population, une urbanisation acclre,
laugmentation gnrale du niveau de vie, le spectre dun dficit de viande insupportable pour
un pays potentiellement capable de couvrir ses besoins plane lhorizon.
Pour se prmunir contre cette situation et sortir de la situation de crise gnralise, le Cameroun
a partir de 1988, souscrit trois plans dajustement structurel (PAS), dont le programme
dajustement structurel agricole (PASA) en est sa composante pour lagriculture.
Le PASA en ce qui concerne le sous - secteur de llevage, avec comme objectif principal la
satisfaction des besoins en protines partir de la production nationale, entendait prendre un
certain nombre de mesures :
-
Les mesures du PASA concernant le secteur de llevage comme lensemble du PAS nont pas
permis datteindre les objectifs escompts. Pour stopper la spirale de crise gnralise, la
dvaluation est dcide le 12 Janvier 1994. Le pays tant lgrement dficitaire en viandes et
nexportant pas, il navait donc pas de recettes supplmentaires attendre de ce secteur. Les
seules importations proviennent des pays de la zone francs et leur prix nen sont pas affects.
Les seuls effets notables concernent :
la filire lait, qui comble son dficit par des importations europennes ;
les intrants vtrinaires et alimentaires imports dEurope et dont les prix ont,
thoriquement doubl entranant une augmentation du prix de la viande. La faiblesse du
pouvoir d'achat des mnages induite par la dvaluation a nanmoins limit la capacit
d'importation de viande et de produits d'origine animale diverses.
43
2.1.4. Analyse des potentialits
Le Cameroun dispose de grandes potentialits pastorales. L'importance de ces ressources est lie
la diversit gographique de ce pays. Aussi variables et intressants sont les types
d'exploitation qui, du Sud au Nord, occupent pour l'essentiel, au moins 30% de la population
rurale.
La disponibilit des parcours facilement exploitables et la possibilit d'amlioration de la
productivit des pturages font que la contribution de ce secteur qui actuellement, reprsente 16
% de la production agricole est encore de loin en de de ses potentialits relles. Les
perspectives de croissance de ce secteur sont trs prometteuses dans la quasi totalit des rgions
du pays en raison :
-
44
Les causes directes et immdiates, outre la pauvret, sont :
a)
La gestion de l'espace pastoral est dficiente compte tenu de l'inexistence d'un zonage de cet
espace, de la dgradation des pturages et d'un encadrement dficient :
.
le zonage inexistant de l'espace pastoral est l'une des causes les plus importants de la
gestion dficiente de l'espace pastoral, tant donn l'incapacit d'une connaissance
efficiente des ressources devant conduire une planification de leur utilisation et un
amnagement (points d'eau, mise en dfens, parcs de contention...) totalement inexistant.
Cette connaissance inadquate est lie l'absence d'un inventaire exhaustif des
ressources pastorales du pays ; ce qui est prjudiciable, non seulement pour une
exploitation optimale, mais aussi et surtout pour des amnagements conduisant une
intensification de la production ;
la dgradation des pturages est lie d'une part, la destruction du couvert vgtal,
tant donn le mode d'levage extensif qui domine dans la quasi totalit de l'espace
rural, et d'autre part, au surpturage malgr parfois la modicit du troupeau lie aux
techniques d'exploitation inadaptes et l'emploi quasi gnralis des feux de brousse
incontrls. Outre ces causes, il faut ajouter les conditions climatiques particulirement
rudes qui font peser des menaces de dsertification permanente, surtout dans la zone
soudano-sahlienne ;
b)
les techniques insuffisamment dveloppes sont dues au fait qu'au Cameroun, cause
des intrts gostes et partisans, beaucoup ont, pendant longtemps, encourag un
dveloppement de l'levage et du gros btail surtout l'cart des productions agricoles,
particulirement dans les rgions o l'intensification de l'agriculture rendait l'intgration
45
et le dveloppement des techniques adaptes possibles. Aussi, les structures de
recherche ne se sont jamais intresses cet aspect du dveloppement rural la mesure
de son potentiel ;
.
les conflits agro-pastoraux sont causs par la divagation des btes, le nomadisme
pastoral, le dveloppement de l'agriculture sur les espaces traditionnellement exploits
par les leveurs et surtout, la tendance pendant longtemps encourager un
dveloppement spar des productions agricoles et pastorales. Ces conflits sont
accentus par l'occupation anarchique de l'espace lie au non respect de la vocation des
terres par les populations rurales.
c)
La rgression des surfaces pturables est lie la prsence des poches de glossines,
l'envahissement des parcours par les espces indsirables et la pression de l'agriculture sur les
terres de parcours notamment dans les zones forte densit de population :
.
la pression sur les terres de parcours est manifeste dans les zones forte densit de
peuplement. Elle rsulte d'une rapide croissance dmographique lie d'une part, au taux
de natalit relativement lev et d'autre part, un exode urbain caus par la crise
conomique. En outre, le systme extensif de production agricole ou pastorale engendre
une mise en exploitation de larges superficies produisant gnralement en dessous de
leur potentialit, surtout que cette mise en oeuvre s'opre par des pratiques qui ne
tiennent pas compte des principes de gestion durable de l'environnement.
46
2.2.
Le diagnostic de la situation de l'levage met en vidence le rle capital des leveurs dans le
dispositif de production, la ncessit et l'importance des organisations traditionnelles ou
professionnelles, de l'association agriculture-levage, du maintien et de l'amlioration des
ressources alimentaires (pturages...). La rhabilitation de la condition de l'leveur par une forte
incitation la production grce des prix attractifs, des dbouchs assurs, un crdit accessible
et la possibilit d'avoir accs aux matires premires sont une ncessit.
Le Ministre de l'Elevage, des Pches et des Industries Animales a la charge de la conception et
de la mise en oeuvre de la politique gouvernementale dans le secteur de l'levage et de la pche.
L'valuation des documents et textes disponibles en provenance de ce dpartement ministriel
ne fait ressortir aucun lment de politique gnrale devant orienter les activits et les
interventions sur le terrain. Les grandes tendances n'ont pu tre dduites que des objectifs des
principales oprations ralises dans l'espace rural et qui sont:
-
La mise en oeuvre de cette politique semble thoriquement axe sur une meilleure valorisation
du potentiel de production et des possibilits de commercialisation existantes. Les oprations
dans l'ensemble restent cependant encore diffuses et domines par des intrts o ne se
retrouvent pas ncessairement ceux de la Nation.
2.3.
47
a t retenue comme objectif principal de ce secteur. Pour raliser cet objectif, des rsultats sont
attendus dans les domaines suivants :
-
Mesures stratgiques
Les pturages naturels sont encore abondants au Cameroun. Mais leur gestion actuelle n'est pas
adapte aux exigences de la protection de l'environnement. Aussi, le rsultat
escompt :
La protection et l'amlioration des pturages
est essentiel. Pour y arriver, il faudra :
valuer l'tat des parcours : Les informations fiables sur l'tat des parcours au
Cameroun sont inexistantes et sont pourtant fondamentales pour la gestion des
ressources de ce secteur. Pour pallier cette lacune de manire progressive il est
ncessaire de commencer par identifier les grandes zones de pturages, de les dlimiter
et de les cartographier. Une prospection dtaille de l'ensemble de ces zones permettra
d'avoir une ide prcise sur leur composition floristique, d'valuer leur production et de
dcrire dans quelle condition ou tat elles se trouvent ;
48
techniciens. Aussi est-il ncessaire de rechercher en fonction des populations cibles et
leurs habitudes les mthodes adaptes de vulgarisation des techniques identifies. Un
recyclage des techniciens sur cette approche et ces techniques sera ncessaire avant la
vulgarisation. Le suivi et l'valuation permettront de s'assurer si la matrise des
techniques sont effectives ;
renforcer les moyens de lutte pour l'radication des glossines : Pour mener de
manire efficiente cette activit il est fondamental de commencer par actualiser la carte
des zones infestes pour avoir une ide prcise de l'ampleur du problme au stade actuel.
Compte tenu de l'impact nfaste des diffrents produits chimiques sur l'environnement et
de leur cot, il sera ncessaire de rechercher les techniques de contrle adaptes la
gestion durable. Le recyclage des techniciens sur ces pratiques permettra, une fois la
stratgie de vulgarisation dfinie, d'assurer une mise en oeuvre efficiente du processus
d'radication ;
b)
Faisabilit technique
Les activits techniques permettant d'arriver ce rsultat peuvent tre ralises par une
expertise nationale de plus en plus exprimente. L'association des populations la
ralisation de cette tche est un bon garant de sa durabilit. Plusieurs structures
d'interventions localement ont une bonne matrise de la panoplie des techniques
ncessaires. Il s'agit entre autre de la Facult d'Agronomie de l'Universit de Dschang,
de l'Institut de Recherche Zootechnique et Vtrinaire... Seuls les moyens matriels et
financiers peuvent entraver leurs ralisations adquates.
49
-
c)
50
; ce qui, couple a un schma d'amnagement et de gestion adapte permettra une
intensification soutenue des productions animales. L'amlioration de la situation
financire et du cadre de vie des leveurs en dcoulera. Il en sera de mme de la
situation conomique de la communaut locale tout entire.
2.3.2. EXPLOITATION OPTIMALE DES RESSOURCES PASTORALES
L'levage extensif est la pratique pastorale qui prdomine au Cameroun. Non seulement elle
sous-utilise les ressources pastorales, mais elle engendre parfois leur dgradation. La mise en
oeuvre des mesures propre favoriser une exploitation optimale, objet des activits de ce
domaine d'intervention, est donc capitale pour l'accroissement de la productivit du Cheptel
camerounais.
a)
Mesures stratgiques
Tout en tenant compte de la rgression des surfaces pturables due la dgradation et de l'afflux
des troupeaux en priode de transhumance, ce qui rend difficile la bonne gestion des ressources
pastorales, l'obtention de l'objectif de ce secteur par la ralisation de
L'exploitation optimale des ressources pastorales
est essentielle et les actions ncessaires l'optimisation de l'exploitation de ces ressources
viseront :
mettre en place des mesures de gestion optimale des pturages : La distinction entre
site pastoraux est ralise sur la base des critres objectivement vrifiables. Cette
distinction indique que ces sites n'ont pas les mmes caractristiques et ne peuvent pas
tre soumis au mme mode de gestion ou d'exploitation. Aussi pour chaque site est
dfini un systme de gestion adapt. Les techniciens dans chacune des zones
cologiques devraient tre recycls sur ces techniques afin d'tre le plus apte possible
assister les leveurs dans la mise en oeuvre. Le suivi et l'valuation des actions de
gestion travers les rsultats observs sur l'tat des parcours permettront de s'assurer que
ces techniques sont efficacement appliques ;
51
b)
Faisabilit technique
Les techniques d'amlioration de la production pastorale sont suffisamment avances,
mais n'ont pas toujours t adquatement exploites et introduites auprs des groupes
cibles. les leveurs et autres agents de dveloppement pastoral ne se montre pas toujours
favorables aux diffrentes innovations. Par ailleurs les infrastructures et quipements
existants sont inadquats.
52
L'amlioration de la production pastorale requiert la participation effective de
l'engagement des leveurs. Un soutien tout aussi particulier est ncessaire de la part des
producteurs d'intrant. Malheureusement, les leveurs sont en gnral peu enclin
accepter les innovations et il en est de mme des producteurs d'intrants.
Cependant la contribution actuelle des populations estimes prs de 27,1 millions de
francs reprsente un effort financier norme compte tenu de leur situation conomique.
Elle tmoigne en outre d'une volont manifeste de changement de comportement.
-
c)
53
2.3.3. DEVELOPPEMENT DES TECHNIQUES AGRO-PASTORALES
L'levage peut faire partie d'un systme de culture intgr, dans la mesure o il produit la fois
engrais organiques et traction animale. L'agriculture fourni aux animaux les sous produits
agricoles parfois de trs bonne qualit. Un dveloppement harmonieux de ces deux activits
peut donc conduire la ralisation durable de l'objectif de ce secteur.
a)
Mesures stratgiques
54
indispensable d'utiliser les meilleures techniques pour atteindre l'objectif de ce secteur.
La lenteur avec laquelle on a mis au point de nouvelles techniques durant les 20
dernires annes n'incite pas penser que les rsultats de cette activit seront
spectaculaires dans l'immdiat. Aussi un inventaire et une analyse exhaustive des
techniques utilises dans ce domaine seront ncessaires. L'identification des blocages
la maximisation des performances sera ensuite ralise. Ainsi les adaptations pourront
s'oprer ou, sur la base de ces rsultats, des domaines prioritaires de recherche seront
identifis. Ces travaux de recherche produiront des rsultats vulgarisables auprs des
populations cibles pour un dveloppement soutenu de l'agriculture et de l'levage. Il est
urgent que ce type de recherche soit mis en place et que les spcialistes soucieux
d'obtenir des rsultats probants agissent avec toute la fermet voulue pour que ces
tablissements jouent leur rle crucial pour un dveloppement durable.
b)
Faisabilit technique
Toutes les activits permettant d'arriver ce rsultat sont techniquement faisable par les
spcialiste nationaux. Le Cameroun en effet dispose d'une expertise dans ce domaine
ayant de solides formations. Il faut relever cependant l'insuffisance du personnel d'appui
et des moyens pour accomplir cette tche.
55
L'engagement de l'Etat pour la mise en oeuvre effective des activits de ce rsultat reste
trs limit. A ce jour aucune activit d'envergure pouvant reflter l'importance de ce
secteur n'a t mis en oeuvre. Cependant la Coopration Internationale travers les
ONG manifeste depuis longtemps sa ferme volont d'assister le Cameroun dans ce
domaine.
c)
Mesures stratgiques
Compte tenu des problmes d'encadrement des leveurs lis la qualit des techniciens chargs
de la vulgarisation des techniques d'exploitation adaptes des ressources pastorales,
56
l'amlioration de la situation sera assure par
Le reforcement de l'encadrement des eleveurs
Pour atteindre ce rsultat, il faudra :
dvelopper les centres d'encadrement des leveurs : A terme il est souhaitable que les
leveurs matrisent parfaitement les techniques vulgarises. Il n'est cependant pas
possible d'avoir un nombre suffisant d'encadreur pouvant s'occuper individuellement de
chaque leveur. Aussi la mise en place des centres d'encadrement des leveurs en
fonction des caractristiques des grandes rgions cologiques pourra permettre de pallier
cette lacune. La dfinition des principes du mode de fonctionnement de ces centres sera
crucial. En outre dans chaque rgion cologique il faudra identifier les principaux
problmes environnementaux entravant l'optimisation de l'exploitation de l'espace par
les leveurs et les inclure dans leur programme d'encadrement. L'accomplissement de
cette mission ne sera enfin parfaite que si ces centres disposent de personnels
enseignants forms et quips ;
Sur la base des principes d'encadrement prlablement dfinis ou de l'ampleur des tches
accomplir pour une gestion durable de l'espace, il faudra assurer une rpartition
spatiale adquate des techniciens. L'excution de cette stratgie et son valuation
rgulire permettront des rajustements permanents.
57
b)
Faisabilit technique
Le potentiel humain ncessaire l'accomplissement de cette mission existe localement.
cette ressource humaine disponible est capable de mobiliser la technologie de
dveloppement rural approprie, de la dvelopper et de l'adapter au besoin des leveurs.
C'est le personnel d'appui et d'encadrement de base qui fait cruellement dfaut. La
formation de ce type d'agent aux exigences d'un dveloppement pastoral durable est
donc fondamental pour la survie de ce secteur.
c)
58
L'efficacit et le niveau de ralisation d'un bon encadrement des leveurs seront valus
par le biais de l'indicateur d'impact suivant :
Accroissement significatif du nombre d'leveurs appliquant
les techniques d'amlioration et de gestion des pturages.
Cet indicateur permet de se rendre compte du degr de mise en oeuvre des techniques
apprises par les leveurs. Il permet galement de se rendre compte des difficults que les
leveurs ont appliquer les mesures ncessaires. Ces techniques devraient permettre une
amlioration qualitative et quantitative des parcours, un accroissement de charge et une
intensification des productions animales.
-
2.4
59
accroissement des revenus une amlioration des conditions de vie des leveurs et au-del de la
trsorerie de la communaut locale et de l'Etat en gnral.
Le fonctionnement de ce secteur ne saurait tre cohrent que si les activits bien cibles sont
menes dans tous les domaines stratgiques. Ce qui justement n'a jamais t le cas.
2.4.2. Suppositions importantes
L'obtention des rsultats et objectifs retenus dans ce secteur dpend des facteurs externes qui ne
sont pas matrisables par les responsables des activits.
Ces facteurs qui reprsentent des conditions ncessaires constituent des suppositions dont les
plus importantes sont :
a.
b.
c.
d.
e.
f.
ad.a
Les interventions de l'Etat portent sur les grands problmes que les Communauts locales ne
peuvent rsoudre seules. Ceci suppose non seulement des moyens parfois sinon souvent
normes, mais aussi une volont clairement affirme. Sans cette volont manifeste il est
impossible de mettre en place des stratgies et de dgager des moyens effectifs ncessaires pour
mener efficacement la bataille contre la dsertification ;
ad.b
Cette coopration est ncessaire si l'on tient compte de la position du Cameroun et des
problmes que doit affronter ce secteur et qui sont communes aux pays voisins et ne peuvent
mieux se rsoudre qu'en commun. En outre les activits entreprises dans les pays limitrophes et
qui contribuent la dgradation de l'environnement sont nombreux. Une saine coopration
devrait permettre de trouver des moyens adquats permettant de mitiger considrablement ces
effets.
ad.c La fiscalit est allge
La fiscalit est l'un des facteurs cls de la non-matrise des effectifs de bovins par
l'administration. En effet, de la rglementation en vigueur en matire de fiscalit sur le btail, il
ressort que plus vous avez des animaux, plus vous devez payer d'impts l'Etat. La
consquence c'est que les leveurs ne dclarent jamais le nombre exact de leurs animaux lors
des recensements et bien plus, ils prfrent pour la mme raison, ne pas prsenter tous les
animaux aux diffrentes campagnes de vaccination. La rsultat c'est qu'il est difficile voire
impossible de connatre le nombre exact d'animaux dans la rgion. Ce fait est un handicap
srieux pour une gestion rationnelle de l'espace pastoral et une meilleure exploitation des
ressources naturelles ; quelles que soient les meilleures techniques de gestion introduites, la
fiscalit risque de constituer un facteur de blocage. Il faudra donc prendre en compte cette
supposition, la suivre et si possible l'influencer pour une meilleure ralisation des rsultats.
60
ad.d
L'excution des projets qui tiennent compte des exigences de protection de l'environnement
ncessite souvent des investissements supplmentaires pour mitiger les effets nfastes desdits
projets sur l'environnement. Ces investissements doivent pourtant tre financs. Si une politique
de protection de l'environnement n'tait pas une priorit pour l'Etat, il serait difficile, voire
impossible de souscrire des dpenses supplmentaires dont la rentabilit n'en est en aucun cas
assure.
ad.e
Les travaux de recherche, avec la crise qui perdure, sont de plus en plus inexistants. Les
rsultats de certains travaux, en outre, ne sont pas toujours mis la porte des vulgarisateurs.
Les oprations de recherche se droulent gnralement hors de la sphre de ces derniers. Il est
essentiel, pour assurer une mise en oeuvre efficiente des rsultats qui en dcoulent, de les mettre
la disposition des vulgarisateurs travers des sminaires, des fiches techniques ou tout autre
mcanisme de communication.
ad.f
2.5.
PLAN D'OPERATIONS
61
Le Tableau Synoptique des Activits et Projets par secteur oprationnalise le plan en spcifiant :
-
Le Tableau suivant donne un rcapitulatif des investissements par rsultat du secteur Pturages
et Productions Animales :
RESULTAT
Autres
Total
2.1.
9,35
243,84
253,19
2.2.
27,10
2370,83
2397,93
2.3.
91,61
1031,40
1123,01
2.4.
30,87
254,59
285,47
TOTAL SECTEUR
158,93
3 900,67
4 059,59
1 764,5
Les activits ont t spcifies dans la premire colonne des Tableaux Synoptiques. Les projets
retenus dans la deuxime colonne proviennent :
.
d'une part des projets identifis dans les "Grandes Rgions Ecologiques" (GRE) et
regroups par secteur d'intervention lors de l'laboration du "Rapport de Synthse des
62
.
Etudes Rgionales" ;
d'autre part des projets en cours ou planifis dans le secteur par diffrents organismes
engags dans la gestion de l'environnement et la valorisation des ressources.
Sur la base des activits retenues dans le "Cadre Logique" et tout en tenant compte des
lments importants identifis l'annexe. Les rsultats intermdiaires et indicateurs
peuvent tre dfinis, ce qui permet d'tablir un tableau de suivi et d'valuation pour les
effets et les ralisations. Ces donnes facilitent la mise en place d'un systme de suivi et
d'valuation pour la gestion de l'excution, tout en tenant compte du calendrier
d'excution des activits.
63
TABLEAUX SYNOPTIQUES
SECTEUR 2
1.
2.
Rsultat 2.2.
Rsultat 2.3.
Rsultat 2.4.
d'ordre
Projet Sectoriel
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
4me chiffre =
Secteur
Rsultat
Activit
Numro d'ordre si
plusieurs projets
pour la mme activit
R=
Projet Rgional
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
GRE
Rsultat
Numro
par rsultat
64
TABLEAU SYNOPTIQUE DE PLANIFICATION
OBJECTIF SUPERIEUR :
INDICATEURS D'IMPACT
PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT ET MISE EN VALEUR DES RESSOURCES
OBJECTIF DU SECTEUR 2 :
RESULTATS :
2.1. Pturages protgs
et amliors
2.4. Encadrement
des leveurs
renforc
ACTIVITES :
2.1.1. Evaluer l'tat
des parcours
SUPPOSITIONS IMPORTANTES
Augmentation significative
de la qualit et de la quantit
des espces appetes (2.1.)
La coopration sous-rgionale
est effective
Accroissement significatif du
2.4.2. Dvelopper les centres
nombre d'leveurs appliquant
d'encadrement des
les techniques d'amlioration et
leveurs
de gestion des pturages (2.4.)
65
Les pouvoirs publics : Garant de lintrt gnral, ils assurent la gestion de cette
ressource au profit de la socit camerounaise. A ce niveau, les bnficiaires sont :
-
b)
Les populations, particulirement celles de larrire pays dont les forts constituent le
support et le cadre de vie travers diffrents produits quelles en tirent, indispensables
pour leur nutrition, leur sant, etc.... .
Les oprateurs conomiques, assez nombreux qui bnficient des retombes gnres
par les activits du secteur. Environ 45 000 emplois (informels et formels) dcoulent
actuellement du secteur.
66
-
Les ONG (estimes plus de 170 travers le pays), en leur qualit de facilitateur et
encadreur des populations rurales, influencent plus ou moins la gestion des ressources
naturelles renouvelables, en loccurrence les forts. Depuis quelques annes, on assiste
lmergence des ONG spcialises dans lencadrement des populations au niveau du
dveloppement rural en gnral et des forts en particulier.
Les Chefs Traditionnels, dpositaires des traditions et gestionnaires dans une certaine
mesure des terroirs villageois, influencent galement la gestion des ressources
forestires.
La prsente loi et les textes pris pour son application fixent le rgime des Forts, de la Faune et
de la Pche en vue d'atteindre les objectifs gnraux des politiques forestire, de la Faune et de
la Pche, dans le cadre d'une gestion intgre assurant de faon soutenue et durable, la
conservation et l'utilisation desdites ressources et des diffrents cosystmes.
a)
Dispositions gnrales
67
Les dix (10) premiers articles font le lien entre les orientations nonces dans la politique
forestires suivies des diffrentes dfinitions relatives aux terminologies savoir, la notion de
forts, de produits forestiers ainsi que les prrogatives de l'tat en matire de gestion du
patrimoine forestier.
Au titre II de la loi, est considre comme fort, "les terrains comportant une couverture
vgtale dans laquelle prdomine les arbres, arbustes et autres espces susceptibles de fournir
des produits autres qu'agricoles". Cette dfinition est considrablement largie par l'article 17
qui permet ainsi l'Etat d'riger toute autre aire en zone cologie fragile ds lors que le constat
de menace cologique ou de la ressource est tabli.
La notion de fort ici est particulirement extensible et offre une marge de manoeuvres
suffisante aux pouvoirs publics pour circonscrire toute zone pour les impratifs de protection du
couvert vgtal.
Dans ce mme chapitre, les produits forestiers (art.9) regroupent les produits vgtaux ligneux
et non ligneux ainsi que les ressources fauniques et halieutiques tirs des forts. En tant que
ressource nationale, l'tat dtient les prrogatives majeures en matire de la gestion de ce
patrimoine. Toutefois, le droit dusage des populations vis--vis de la fort est galement
reconnu (art. 8).
b)
la fort permanente assise sur des terres dfinitivement affectes la fort (forts
domaniales, forts des collectivits) et
la fort non permanente assise sur des terres pouvant tre affectes d'autres activits
conomiques (agriculture, levage, exploitation minire...).
c)
Au terme de l'article 11, l'Etat est gardien du patrimoine forestier. A ce titre, il a la charge d'en
assurer la conservation ou la prservation. Pour y parvenir, la loi prvoit un certain nombre de
mesures prventives, incitatives et rpressives.
d)
Mesures prventives
Il s'agit ici d'empcher ou de contrler les activits potentiellement destructives ou nocives aux
ressources forestires. La loi prvoit aussi quatre mesures savoir :
-
la conservation ex-situ ;
la conservation in-situ ;
l'interdiction des activits dangereuses ;
l'institution des tudes d'impact.
Pour ce qui est de la conservation ex-situ, la loi l'envisage comme mesure de conservation de la
68
biodiversit. Elle autorise l'administration des forts procder ou participer la mise en place
d'units de conservation ex-situ des ressources biologiques (banque de ressources gntiques,
jardins botaniques, arboreta, vergers graines voire ppinires). En sa qualit de propritaire des
ressources gntiques du patrimoine, l'tat s'arroge la prrogative de rglementer son
exploitation, son exportation, sa commercialisation.
Le classement et la mise en dfens apparaissent comme moyens particulirement lastiques de
protection in-situ. Aussi, la loi prvoit-elle en ses articles 17 et 24 quelques catgories
diffrentes dans lesquelles pourraient rentrer des espaces apprivoiser pour le maintien ou pour
la restauration du milieu forestier :
-
Il est relever que les concessions attribues aux exploitants rentrent galement dans le
domaine forestier permanent.
Quant l'interdiction de pratiques dangereuses pour le milieu forestier, la loi, pour la prohiber,
mentionne quelques pratiques susceptibles de provoquer une dgradation grave et irrversible
du milieu forestier. Ce sont :
-
Enfin, une tude pralable d'impact sur le milieu forestier et par extension sur l'environnement
s'avre dsormais obligatoire pour tous projets de dveloppement susceptibles de produire
d'ventuelles perturbations en milieu forestier.
e)
Mesures incitatives
Au titre de l'article 19, des mesures incitatives peuvent tre prises en tant que de besoin en vue
d'encourager le reboisement, l'levage danimaux sauvages, algues et animaux aquatiques.
f)
Mesures rpressives
Deux types de mesures rpressives sont prvues selon qu'elles relvent du juge ou de
69
l'administration. Il sagit des sanctions relevant de ladministration et celles relevant du juge.
Les deux sanctions administratives sont prvues par l'article 65 de la loi et portent
particulirement sur la suspension et, en cas de rcidive, le retrait du titre d'exploitation ou de
l'agrment. Ces sanctions rpriment la violation des prescriptions du plan d'amnagement d'une
fort permanente ou communautaire, celle des obligations en matire d'installations industrielles
et enfin celle des ralisations des cahiers des charges.
Les sanctions relevant du juge rpriment des infractions diverses :
-
Au terme de l'article 162(2), les amendes et les peines privatives de libert peuvent tre
doubles en cas de rcidive, de violation de barrire de contrle forestier, ou lorsque les
coupables sont des agents asserments de l'administration ou des officiers de police judiciaire
comptence gnrale.
Les articles 158 et 159 introduisent la possibilit de demander des dommages et intrts aux
individus et entreprises coupables d'infractions la lgislation forestire. Ceux-ci sont calculs
"sur la base de la valeur mercuriale entire en vigueur sur les essences concernes".
Il y a lieu de relever que ces peines ne nous semblent pas suffisamment dissuasives pour une
activit aussi lucrative que l'exploitation forestire.
g)
Ces dispositions font ressortir trois lments principaux pour la gestion du patrimoine forestier
70
dont l'inventaire des forts, l'exploitation forestire et l'amnagement des forts.
Selon la loi (art. 40), l'inventaire des forts est une prrogative de l'Etat et permet de disposer
des donnes aux fins de prvision des recettes, de planification et d'amnagement. L'inventaire
est un pralable obligatoire toute exploitation de la fort.
L'exploitation forestire quant elle peut tre effectue par des personnes prives physiques ou
morales ayant pralablement obtenu un agrment la profession forestire. Les personnes
physiques agres, rsidant au Cameroun ou les socits y ayant leurs siges peuvent obtenir des
titres d'exploitation.
Lamnagement des forts au sens de la loi comprend les inventaires, les reboisements, la
rgnration naturelle ou artificielle, lexploitation forestire soutenue et la ralisation des
infrastructures. L'amnagement des forts relve de ladministration forestire qui peut
nanmoins soustraire certaines oprations des structures prives ou communautaires. La loi
insre le plan damnagement comme lment obligatoire du cahier de charges li la
convention dexploitation.
Dans la fort permanente, l'amnagement soutenu est la rgle. L'exploitation forestire est
autorise par convention d'exploitation attribue par le mcanisme d'appel d'offre sur une
superficie ne pouvant dpasser 200.000 ha d'une validit" de 15 (quinze) ans, renouvelables.
Dans la fort non permanente, l'administration forestire et les populations mnent un
amnagement conservatoire. L'exploitation forestire y est autorise dans le cadre de ventes de
coupe, d'une superficie de 2.500 ha pour une validit de 3 (trois) ans.
Le nouveau code forestier prvoit court terme, la transformation locale de la production de
grumes et fixe cet effet, une priode transitoire de 5 (cinq) ans.
Mais en dehors des ventes de coupes et de conventions d'exploitation, les produits forestiers
ligneux ou spciaux (dfinis dans l'article 9 alina 2) peuvent tre exploits travers les permis
d'exploitation et les autorisations personnelles de coupe. Les permis d'exploitation pour les bois
d'oeuvre ne peuvent dpasser un volume de 500 mtres cubes. Alors que les permis
d'exploitation peuvent avoir un intrt lucratif, les autorisations personnelles de coupe
concernent des utilisations personnelles et non lucratives. Le volume de bois exploit dans le
cadre des autorisations personnelles doit rester infrieur 30 mtres cubes, mais cette
disposition ne concerne que les populations riveraines. L'autorisation personnelle de coupe
permet ou rglemente en quelque sorte le droit dusage des populations riveraines en matire de
bois.
h)
La loi forestire permet une dcentralisation de la gestion des forts, travers les forts
71
communales (art. 30 33), les forts communautaires (art. 33 38) et les forts des particuliers
(art. 39). A cela il faudrait ajouter que loprateur conomique, conformment larticle n 67
du dcret est dsormais en charge de la mise en excution du plan damnagement de sa
concession; ce qui constitue galement une sorte de dcentralisation de la gestion.
i)
Au regard des rles jous par les forts dans la prservation de la qualit de l'environnement,
dans la vie des populations, dans l'occupation de l'espace territorial et dans l'conomie nationale,
les institutions gouvernementales qui interviennent ou influencent la gestion du secteur forestier
sont trs diversifies.
.
Institutions gouvernementales
-
72
forestire.
Le cadre institutionnel dans lequel volue le secteur forestier reste complexe et ncessite cet
effet une meilleure clarification des attributs, rles et fonctions des diffrents intervenants en
milieu forestier, aspect indispensable au regard des caractres multidisciplinaire et intersectoriel
73
de la gestion de ce dernier. La restructuration du MINEF s'avre ce titre ncessaire, ainsi que
celle de ses organismes d'intervention, afin de lui donner l'envergure relle pour une meilleure
coordination des interventions dans le milieu forestier.
.
Les autres textes qui ont une influence sur la gestion des forts au Cameroun sont les suivants:
Le rgime foncier et domanial qui est fix par les ordonnances n74/0,74/2 et 74/3 toutes du 6
juillet 1974, et leurs dcrets d'application. On peut y ajouter la loi n 80/22 du 4 juillet 1980
portant rpression des atteintes la proprit foncire et domaniale et la loi n 19 du 26
novembre 1983 sur la comptence de la commission consultative et celles des juridictions en
matire de litiges fonciers. Ces textes ont une porte gnrale visant distinguer le patrimoine
collectif national et prciser les conditions d'accs la proprit individuelle, en ce qui
concerne les terres du territoire national. Cet arsenal juridique distingue le domaine priv de
l'Etat du domaine national (auquel appartiennent certaines forts permanentes).
Les instruments juridiques internationaux. Ce sont des conventions bilatrales dont le
Cameroun est signataire. Pour ce faire, on distingue:
.
74
.
Le plan de zonage
C'est l'un des textes de base qui ont servi la conception tant de la loi forestire que de son
dcret d'application. Il porte sur 14,011 millions d'ha de la partie mridionale du territoire
national. Etabli sur la base de donnes bioclimatiques et physiques d'une part, sur l'organisation,
l'occupation humaines et les aptitudes conomiques d'autre part, le plan de zonage propose une
dlimitation du territoire forestier en deux grandes entits: forts permanentes et forts non
permanentes.
De ce qui prcde, l'on peut relever que les forts font l'objet d'une multiplicit de conventions
internationales qui, au niveau du Cameroun, se traduit galement par une multiplicit de cadre
de planification, phnomne qui rend parfois difficile la gestion forestire. Aussi serait-il
loisible d'entrevoir la mise sur pied d'une convention unique concernant les forts.
3.1.1.3 Analyse des donnes socio-conomiques
Dans un contexte conomique national caractris respectivement par la crise et la dvaluation,
le secteur bois et autres produits forestiers est apparu comme un des principaux supports de
lconomie nationale. Une grande partie de la population rurale dpend de la fort. Aussi,
lintrieur de la production rurale, doit-il tre considr avec une attention particulire, car
susceptible, si utilis rationnellement de participer de faon soutenue leffort de
dveloppement.
En effet, contrairement au secteur agricole, les diffrents indicateurs conomiques du secteur
ont continu s'amliorer.
La valeur ajoute du secteur a ainsi doubl au cours de la dernire dcennie.
De faon globale, le bois avec 20,30% de la valeur des exportations reprsente le deuxime
produit dexportation en valeur au Cameroun. Il a contribu gnrer 45 000 emplois dont
environ 22 000 dans le secteur formel ou lgal et 23 000 au niveau informel. Sa contribution
la formation du PIB est de lordre de 5%.
a)
Lexploitation forestire est assure par une centaine de socits forestires implantes sur une
superficie globale de lordre de 7 millions dha dont 41% dtenus par dentrepreneurs
nationaux. Il existe 3 grandes rgions forestires (Centre et Sud, Est, Littoral et Sud-Ouest)
recelant 80% de la production totale. Lon peut relever un glissement net des surfaces exploites
des zones ctires vers lest et le sud qui renferme plus de 55% de la potentialit long terme.
75
Enfin, malgr les efforts rcents des pouvoirs publics, il manque un rseau cohrent
dinfrastructures routires et portuaires permettent datteindre les marchs avec des dlais de
rponse et des cots comptitifs.
La filire bois doeuvre est actuellement assez bien connue du fait que son suivi et son contrle
constituent lactivit principale de ladministration des forts. Elle se caractrise par une
progression de la production lente mais constante depuis deux dcennies. Ainsi, de 1 200 000
m3 en 1975, la production forestire a doubl pour atteindre 2 400 000 m3 en 1990.
Les effets de la dvaluation ont permis un accroissement substantiel de la production passant
ainsi de 2 400 000 m3 2 700 000 m3 en un an (1994) .
La production, actuellement 2,8 millions de m3 (1994/95) se rpartit sur une trentaine
dessences dont cinq reprsentent elles seules plus de 70% de cette production; il sagit de
lAyous, du Sapelli, de lAzob de lIroko et du frak.
La transformation industrielle est essure par 64 units constituant une capacit installe de 2,05
millions de m3 de grumes/an. Compte tenu du niveau de vtust du matriel d'usine dont la
majorit ne peuvent fonctionner qu' 80% de leur capacit, on estime 1,7 million de m3 le
potentiel rel de ces usines. Le volume annuel entr usines se situe gnralement entre 1 et 1,3
million de m3 grume. L'installation de ces usines rpond en fait des normes officielles ne
prenant en compte, ni la richesse, ni la localisation gographique et conomique de la fort
obtenue en licence.
Ces units se rpartissent ainsi quil suit :
I.
II.
III.
IV.
58 scieries ;
4 units de droulage ;
1 unit de fabrique dallumettes ;
1 unit de tranchage.
Il est relever que la majorit de ces installations souffre dun matriel vtuste et souvent
inadapt, dune pnurie de personnel qualifi et dun manque de normalisation des produits, ce
qui se traduit par une faible productivit.
Lindustrie de 2me et 3me transformation est trs peu dveloppe, secteur gnralement
domin par de micro-units de type artisanal.
La commercialisation du bois sest assez bien structure en ce qui concerne les exportations,
mais est demeure inorganise au plan du commerce local malgr un march intrieur en nette
progression.
Elle se caractrise par lexportation de 1,2 million de m3 de grume, 250 000 m3 de sciages
divers et 50 000 m3 de placages et contre-plaqus. Les principaux importateurs du bois
Cameroun sont rests les pays de la CEE avec 70% de grume et 90% de sciage. Le march sousrgional est quasi inexistant. Le march local consomme essentiellement du bois dbit de du
contre-plaqu. Les circuits et les statistiques ne sont pas encore matriss. Toutefois, une bonne
partie de la demande intrieure de bois est couverte par les dbits provenant en majeur partie
des scieur artisanaux qui de ce fait, occupent lespace laiss par lindustrie qui, en raison de la
76
dvaluation, privilgient plutt le march extrieur.
b)
Plus de 80% de la population tire son nergie de la biomasse qui, de ce fait, reprsente 64% de
lnergie consomme au niveau national.
Les donnes sur la production ne sont pas connues mme si ce secteur fait lobjet dune intense
activit commerciale.
La consommation actuelle devrait se situer 12 millions de m3 soit 4 fois la production
industrielle de bois et ce pour une valeur estime 50 milliards.
Il est certain que la demande en bois nergie devra crotre au cours des prochaines annes sous
linfluence conjointe de la dmographie et de la crise latente. Dans cette hypothse, le bois de
feu occupera une place de plus en plus importante dans la production forestire du Cameroun
do la ncessit dy accorder une attention spciale.
c)
Plantes mdicinales : Plusieurs dentre elles sont exploites au Cameroun et font lobjet
de commerce international florissant (Pygeum, Cinchona, Yohimbe). Seule une unit
situe Bua (Plantecam) procde actuellement une premire transformation de ce
produit avant export. Il est prvu deux nouvelles units dans le Nord-Ouest et lOuest.
Lon estime que 60% de la population recourent ces produits naturels pour se soigner,
phnomne accentu par les effets de la dvaluation et de la crise.
Plantes de service : Elles rentrent dans la fabrication des meubles et objets divers vendus
des cots compatibles aux revenus bas.
Le sous-secteur autres produits est trs important. En plus des divers usages dcrits cidessus, ce domaine procure en milieu rural et chez les oprateurs conomiques de grosses
activits et gnre des ressources importantes.
Le systme de production nest pas organis. Cependant le secteur est en nette progression et
son chiffre daffaire annuel est actuellement estim 8,5 milliards de francs CFA en ce qui
concerne exclusivement le rotin, le charbon de bois et le bambou.
Le poids du secteur forestier dans lconomie nationale est important et continue samliorer.
Toutefois, il est remarquer que cette importance est encore sous-estime, les donnes
77
disponibles ntant pas compltes notamment compte tenu de la mauvaise organisation des sous
secteurs bois-nergie et autres produits forestiers ; on napprhende que partiellement la
contribution de ses sous secteurs lconomie nationale.
d)
Si l'une des proccupations des pouvoirs publics a toujours t la participation des populations
riveraines au partage juste et quitable des retombes lies aux activits d'exploitation forestire,
la ralit n'a pas souvent suivie cette proccupation.
En effet, la participation des populations s'est souvent limite leur prsence dans le cadre de
runion d'information o elles sont tout simplement informes (tenue de palabre), par
l'administration sur les dcisions prises parfois de faon unilatrale (classement des forts,
ouverture d'une zone l'exploitation forestire, octroi d'une licence).
Pour ce qui est de retombes de la fort pour les populations, elles sont de deux ordres :
-
Le droit d'usage est un droit reconnu par la loi et qui permet aux populations de tirer de la fort
les produits (alimentaires, bois nergie, etc...) dont elles ont besoin pour leur survie.
Pour ce qui est des ouvrages d'intrt socio-conomique, qui est l'aspect le plus palpable des
retombes positives de l'exploitation forestire au niveau des populations, il est relever que cet
aspect a volu de la manire ci-aprs.
Selon l'ordonnance de 1973, les besoins exprims par les populations riveraines taient
consigns dans un cahier de charge raliser par les exploitants forestiers ; cette stratgie n'a
pas russi. Les ouvrages taient insuffisamment raliss, du fait que les exploitants ne sont pas
arms pour ce genre de travaux (route, ponts, coles, etc...). Les modifications subsquentes de
ladite loi ont abouti la substitution par une taxe paye par les exploitants au Fonds
d'Equipement Intercommunal (FEICOM), en vue de sa redistribution aux Communes
concernes qui il revenait dsormais la ralisation des ouvrages sociaux d'intrt commun.
A ce niveau, l'on a galement relev que ce mcanisme n'a pas russi. Les fonds verss au
FEICOM n'tant pas reverss aux Communes, privant ainsi les populations riveraines de
retombes lies l'exploitation forestire.
La nouvelle loi (94/001 du 20/01/1994), tout en excluant le FEICOM dans le processus, prescrit
une affectation directe d'une partie des revenus (sans intermdiaire) tirs de la vente des produits
forestiers (exploit dans le domaine national) aux populations riveraines. Toutefois, ce
mcanisme n'est pas encore appliqu, du fait qu'il n'est pas encore mis au point.
e)
78
particulirement complexe, les thories existantes en la matire ntant pas toujours
concordantes.
Suivant certaines tudes menes par la FAO, la rpartition des facteurs destructeurs de la fort
se prsente ainsi qu'il suit :
-
De nombreuses tudes menes aussi bien localement qu'ailleurs, dmontrent qu'au regard de
l'exploitation slective telle qu'elle se pratique actuellement, environ 90% de l'aire d'exploitation
n'est touche ni par les hommes, ni par les engins. Ainsi, environ 10% seulement de cette fort
est endommage. En ralit, pour l'exploitation qui respecte les "rgles de l'art", moins de 5% de
la fort est rellement dtruite en raison de la construction des routes, parcs bois et usines etc...
.
Les principales causes de destruction de la fort demeurent les pratiques agricoles itinrantes et
le bois nergie.
Dans le contexte du Cameroun, il n'existe ni un systme raffin de surveillance permanent de la
couverture vgtale, ni des normes d'tude d'impact et d'intervention en milieu forestier (leur
laboration est prvue dans le futur Programme d'Action Forestier).
Le document du PAFT Cameroun (vol II P. 55) avance dj un taux de dfrichement annuel de
100 000 ha en fort dense, ce qui correspond une rgression forestire pour la priode allant de
1976 1986, d'environ 1.000.000 ha.
En extrapolant ce rsultat sur l'ensemble du pays, aussi bien en zone de fort qu'en zone de
savane, l'on aboutit une perte de matire ligneuse exploite de l'ordre de 15 millions de m3,
soit autant que les volumes combins :
-
La projection de cette rgression du couvert vgtal sur la priode 1986-1994, avec le facteur
croissance dmographique, devrait situer les pertes totales 2 500 000 ha. En somme, la fort
Camerounaise continue rgresser; les facteurs ayant acclr le processus sont les suivants :
-
79
-
La prolifration des coupes frauduleuses du bois par les trononneuses. Il s'agit ici d'un
vritable flau pour les forts, ce d'autant plus qu'il sintensifie un moment o l'administration
des forts est quasi absente sur le terrain.
Ces prlvements se font tous azimuts, notamment autour des grandes villes, Douala, Yaound,
et sans respect des rgles classiques d'exploitation (diamtre d'exploitabilit). Le phnomne est
respectivement li la perte de l'emploi, et l'existence d'un march local porteur aussi bien
dans les grandes villes que dans les campagnes.
En effet avec la dvaluation, les industriels ont fortement privilgi l'exportation au dtriment
d'un march de plus en plus ravitaill partir des produits provenant de la coupe la
trononneuse (sciage artisanal) vendus relativement bas prix quand bien mme la qualit est
mdiocre.
A cette situation, il faudrait ajouter que pendant les cinq dernires annes, l'Etat, travers son
organisme spcialis l'ONADEF, n'a plus ralis (en raison de la crise de liquidit) des
reboisements. On estime actuellement prs de 90.000.000 m3 les pertes de bois toutes
catgories, dues aux activits d'exploitations et de dfrichement de la fort. Il faudrait cet effet
reboiser un rythme (hypothse faible) de 33.000 ha/an.
La dgradation de ce patrimoine forestier, les menaces qui psent sur lui chaque jour et de faon
soutenue constituent un grand dfi pour le Cameroun ; en effet si on tient compte du fait que :
-
le volume global ft (sans les branches) varie en fort dense de 120 m3/ha 350 m3/ha,
selon les facteurs d'exploitabilit et les conditions du march on en retire de 5 m3/ha 40
m3/ha ;
le volume global (avec branches) varie de 5 60 m3/ha dans les formations vgtales
soudano guinennes, de 5 40 m3/ha en savanes soudaniennes et de 3 10 m3/ha en
savanes soudano-sahliennes.
Ces chiffres simples devraient faire rflchir sur la perte potentielle que peut entraner le
dfrichement total d'un ha de forts sans prjuger toutefois des apports positifs que ce
dfrichement pourrait susciter.
Le document du PAFT/Cameroun (cf Vol. II, rapport de synthse, page 55), sur la base d'un
rythme de disparition du couvert vgtal de 100 000 ha, a estim pour la priode 1976 - 1986,
une perte de l'ordre de 1 500 000 ha ce qui ramne la superficie forestire exploitable
16 000 000 ha (17 500 000 - 1 500 000 ha).
Au rythme de cette disparition, le couvert forestier n'existerait plus dans un sicle et demi (150
ans) :
+ 16 000 000 ha
------------ =
150 ans
80
+
Les potentialits forestires du Cameroun sont considrables sur le triple plan de ltendue, de la
diversit Biologique et du potentiel ligneux sur pied et le placent dans une situation tout fait
privilgie dans la sous rgion. Cet atout tient de sa situation gographique exceptionnelle, car
constituant une sorte de charnire incontestable entre lAfrique de lOuest et lAfrique Centrale,
depuis les rives du lac Tchad aux portes du dsert jusquau pentes du Mont Cameroun qui
domine de ses 4.074 m le Golfe de Guine. Si lon ajoute la diversit des sols et des reliefs assez
particuliers (20% du territoire en montagne, 350 km de cte) le Cameroun prsente une varit
dcosystmes forestiers exceptionnelle en Afrique.
De la fort dense du Sud en passant par la savane humide des montagnes et des savanes sches,
les formations forestires du Cameroun prsentent diffrents sous types, reflet de sa diversit
gographique.
Le couvert forestier reprsente 60% du territoire national. Les diffrentes formations forestires
se prsentent ainsi quil suit :
-
81
-
Le potentiel floristique nest encore que partiellement valu. Des connaissances actuelles, 8
000 espces floristique ont t identifies sur un potentiel estim 12 000. Les inventaires
raliss par les organismes publics sur 14 millions dha de fort dense ont rvle un potentiel
ligneux sur pied exploitable denviron 1,517 milliard de m3 pour les DHP>DME et de 2,648
milliards pour les DHP > 20 cm. Les volumes pourraient tre multiplis par 4 si lon devait
prendre en compte le bois de pte papier (tout venant) et le bois nergie.
A ce jour, 300 espces sont commercialisables dont une soixantaine seulement font lobjet
dune exploitation rgulire.
Le potentiel exploitable sur la base des conditions actuelles du march de bois slve environ
750 millions de m3 rpartis en trais catgories ainsi quil suit :
A:
B:
C:
Filire bois-nergie
82
Il demeure indniable que cette filire est importante quand on sait que prs de 80% de la
population Camerounaise tire son nergie du bois. Suivant le rapport du Plan Energtique, 64%
de lnergie de la consommation dnergie du Cameroun est fournie par la biomasse. Toutefois,
cette ressource est ingalement rpartie : la partie Sud du territoire est excdentaire, alors que la
partie septentrionale est dficitaire. Au-del des moeurs et coutumes, la forte dpendance en
bois nergie est imputable sa disponibilit et surtout linaccessibilit des populations aux
nergies alternatives actuellement utilisables. En outre, lutilisation de ces dernires sources
ncessite un appareillage complmentaire assez onreux.
Le niveau de la consommation et des flux commerciaux est encore mal connu. En dehors de
grandes agglomrations des zones forestires (Douala, Yaound) o une partie du bois nergie
consomm provient des rbuts dindustries y compris la sciure, la quasi totalit du bois nergie
est directement prleve des formations forestires. La consommation actuelle devrait se situer
12 millions de m3, soit plus de 4 fois la production nationale de bois dindustrie (2,8 millions).
c)
Ecotourisme
83
dveloppement du Cameroun. Les secteur porteurs seront ainsi :
-
a)
Les dficiences constates dans la gestion du patrimoine forestier rsultent essentiellement des
prestations insuffisantes de ladministration et du manque de respect envers les exigences lies
la protection de la fort :
.
84
chevauchements dans les comptences des diffrentes institutions impliques.
A ces dficiences dordre institutionnel, sajoutent des lacunes techniques considrables
parmi lesquelles une mauvaise planification spatiale des activits forestires, aussi bien
au niveau de lexploitation quen ce qui concerne les oprations de reboisement et de
rgnration.
Cette mauvaise planification est caractrise par labsence quasi totale des Plans
dAmnagement pour les massifs forestiers. En plus, les mthodes et techniques de
rgnration ne sont pas suffisamment matrises, notamment en ce qui concerne les
mthodes de rgnration naturelle et la sylviculture des essences locales de grandes
valeurs. Enfin, la connaissance de la ressource reste insuffisante ; linventaire national
des ressources forestires nayant couvert ce jour que 14 millions ha sur les 22
millions dha programms, de plus, cette opration sest uniquement focalis sur les
ressources ligneuses au dtriment des autres ressources pourtant trs importantes
pour les populations. La mauvaise connaissance des ressources est dautant plus grave
que laspect dynamique des cosystmes forestiers reste marginalis dans les
programmes de recherche forestire ;
.
le non respect des exigences lies la protection des forts. Ce phnomne procde
de limplication insuffisante des populations la gestion des ressources forestires,
domaine le plus souvent monopolis par ladministration. Cette situation est
particulirement accentue en zone de fort dense humide ou labondance apparente des
ressources ligneuses nincite pas non plus aux populations le dsir de participer la
prservation de celles-ci. Ainsi, ces populations font-elles parfois preuve dun certain
incivisme caractris par le refus dobserver les lois en vigueur et les recommandations
des services publics pour une meilleure gestion des ressources forestires. Aussi, les
populations dfrichent-elles sans discernement les zones cologie fragile mis en dfens
par ladministration (pentes fortes, abords des cours deau, etc...).
Cet incivisme proviendrait dune part, des conflits entre les lgislations traditionnelles et
modernes en matire dappropriation de lespace et dautre part, de linsuffisance de la
part des revenus gnrs par le secteur forestier au profit des populations. Cette
faiblesse des retombes de lexploitation forestire au profit des populations dcoulant
du fait que les mcanismes conus pour lacheminement de ces bnfices vers les
concerns nont pas souvent fonctionn comme prvu.
b)
une exploitation forestire trs slective. Lcrmage reste la pratique dominante dans
lexploitation forestire au Cameroun. En effet, les prlvement sont axs sur les
85
essences les plus apprcies par le march. Environ 5 essences reprsentent 70% de la
production du bois dindustrie (2 700 000 m3. Ceci aboutit non seulement une
dprciation de la fort, mais favorise une utilisation trs extensive des surfaces
forestires.
On est ainsi oblig de parcourir des espaces plus vastes pour obtenir les volumes
recherchs, parpillant ainsi les dgts dcoulant des pntrations humaines sur le
territoire forestier. Cet aspect slectif de lexploitation a galement procd :
.
une forte demande en bois nergie. Le bois tant la premire source dnergie utilise
86
au Cameroun (lunique source pour la plupart des populations rurales), son exploitation
cette fin exerce une forte pression sur les cosystmes forestiers naturels. Phnomne
particulirement accentu dans les zones cologiques o la vgtation naturelle est une
savane plus ou moins boise, notamment dans la partie septentrionale du territoire o les
actions de dboisement lies la coupe du bois de chauffe stendent sur un rayon de 70
km environ.Cette pression pour la collecte du bois de feu est due entre autres la faible
accessibilit des nergies alternatives pour la majeur partie de la population.
c)
La cration de ces rserves nest pas en gnral ngocier avec les population
riveraines ;
lvolution du dveloppement socio-conomique de la zone est rarement pris en
compote ;
les limites ne sont pas matrialises ;
la colonisation des terres forestires. Les forts du domaine national sont colonises
par toute une gamme dactivits avec pour chef de fil lagriculture
itinrante.
Mais bien dautres pratiques de subsistance telles que les feux de brousse souvent
dclenches pour les besoins de chasse ou pour la repousse dans les pturages
aboutissent une dgradation irrversible des espaces forestiers ;
le zonage insuffisant des terres forestires. Il est relever que lamnagement des
forts ne peut soprer dans de bonnes conditions et de faon durable que lorsquil
sinscrit dans un cadre global dune rpartition de lespace ou le territoire forestier est
circonscrit et protg. Le MINEF, en collaboration avec les autres Ministres vient de
mettre sur pied un plan de zonage qui essaie de dmarquer les terres vocation
forestire des zones destines dautres utilisations du terroir (zones agricoles et
agroforestires, agro-industrielles, minires, rcratives...) Malheureusement, ce plan ne
concernent que moins du 1/3 du territoire national.
87
Bien plus, ce plan de zonage qui est un lment de base de la mise en oeuvre de la
politique forestire du pays na pas encore connu ladoption officielle par le
Gouvernement et de ce fait, ne peut pas encore simposer aux autres administrations.
Mais le problmes sans doute le plus important dans la dlimitation de lespace forestier
est le manque de matrialisation des limites sur le terrain. Loccupation des rserves
forestires par les populations est plus acclre l o les limites ne sont pas visibles.
3.1.2
DESCRIPTION
CAMEROUN
DE
LA
POLITIQUE
FORESTIERE
ACTUELLE
DU
Les rflexions pour la conception de la politique forestire du Cameroun ont commenc avec
l'analyse du secteur forestier effectue dans le cadre de l'laboration du Plan d'Action Forestier
Tropical/Cameroun, dont le document final a t approuv par le Gouvernement en 1988
Ces rflexions ses sont poursuivies aprs 1992 afin de tenir compte des rsolutions de "RIO" et
les conventions affrentes relatives au secteur forts La politique forestire du Cameroun
adopte par le Gouvernement en novembre 1995 aprs examen et approbation par un comit
interministriel mis sur pied cette fin
Aussi, la nouvelle politique forestire du Cameroun est-elle le reflet des proccupations de la
socit camerounaise vis--vis de la conservation de la nature, ainsi que des nouveaux concepts
tablis l'chelle mondiale en matire de dveloppement et de l'environnement
Elle est une composante de la stratgie nationale de promotion des activits conomiques en
milieu rural et vient de ce fait en appui la politique agricole Par rapport aux politiques
antrieures, elle innove ici par l'association des populations rurales dans sa mise en oeuvre
notamment travers la promotion des forts communales afin de garantir celles-ci des
avantages substantielles et les inciter mieux protger le couvert vgtal
La gestion des ressources forestires est participative et engage des actions tournes vers le long
terme L'amnagement forestier est au centre de l'action, et prvoit l'intgration de l'ensemble des
composantes et ressources de l'cosystme forestier et fait appel lors de sa conception et de sa
mise en oeuvre la participation des partenaires impliqus savoir, l'administration, les
partenaires impliqus et les populations Il s'applique un paysage forestier compos de deux
ensembles principaux dfinis par le plan d'utilisation des terres qui sont :
-
la fort permanente assise sur des terres dfinitivement affectes la fort, encore
appele FORET DE DOMAINE PERMANENT Cet ensemble est compos de
massifs forestiers appartenant l'Etat (Forts Domaniales) et aux collectivits publiques
(Forts Communales) ;
la fort vocation multiple assise sur les terres forestires du domaine national
susceptibles d'tre affectes d'autres spculations (agricoles, pastorales) ou FORET
DU DOMAINE NATIONAL, comprenant galement les forts communautaires et des
particuliers.
88
la foresterie communautaire dveloppe sur le base des programmes de vulgarisation sylvicole,
dagroforesterie destins soutenir la production ligneuse, (+ bois nergie) et autres produits
forestiers, restaurer les sols stabiliser l'activit agro-pastorale.
Dans la fort du domaine permanent, l'amnagement forestier procde du souci de disposer d'un
couvert forestier permanent d'au moins 30% du territoire reprsentant la biodiversit nationale et
compos de massifs forestiers dont les vocations et les modes de gestion sont dfinis par les
plans d'amnagement.
La mise en exploitation des ressources se fait sur une base planifie par vente de coupe dans le
domaine forestier national et par concession de longue dure dans le rseau des forts du
domaine permanent travers le mcanisme d'appel d'offre.
La nouvelle politique est oriente vers la vulgarisation des ressources forestires (bois industrie,
bois nergie, "autres produits forestiers). L'utilisation des ressources forestires se fait travers
un programme de promotion auquel participe activement le secteur priv et qui fait de
l'information des utilisateurs potentiels un lment dterminent s'appuyant sur la disponibilit
des ressources, la connaissance des proprits chimiques et technologiques, les marchs et les
possibilits d'exportation.
L'essor de la transformation est assure par l'industrialisation croissante et soutenue avec comme
objectif moyen terme l'exportation des seuls produits forte valeur ajoute.
L'activit forestire doit engendrer des revenus collects au moyen de la fiscalit forestire. Ces
revenus sont destins respectivement aux collectivits locales, et alimenter le budget national
en vue du financement des programmes de conservation et d'amnagement des ressources
forestires. La politique forestire envisage l'insertion des nationaux dans toutes les activits
forestires et encourage la cration des socits d'tudes susceptibles de sous-traiter la mise en
oeuvre de certaines activits forestires jadis dvolues uniquement l'Etat (reboisement,
amnagement, inventaires, etc...).
Aussi, la philosophie de base de la nouvelle politique forestire du Cameroun est "de prenniser
et de dvelopper les fonctions conomiques, cologiques et sociales des forts, dans le cadre
d'une gestion intgre et participative qui assure de faon soutenue et durable la conservation et
l'utilisation des ressources et des cosystmes forestiers".
Elle s'articule ainsi sur cinq grandes orientations savoir :
-
89
3.1.2.1.Assurer la protection de notre patrimoine et participer la sauvegarde de
lenvironnement et la prservation de la biodiversit
Afin d'atteindre cet objectif, trois stratgies sont envisages, qui sont: intgrer la composante
"environnement et quilibre des cosystmes" dans la politique d'amnagement du territoire;
crer un domaine forestier permanent reprsentant la biodiversit nationale et dvelopper les
mesures de protection, d'amlioration et de conservation de l'ensemble des ressources.
forestires :
.
90
conservatoire des ressources forestires par les collectivits, promouvoir le dveloppement des
forts prives, de llevage du petit gibier en milieu rural et dvelopper l'agroforesterie dans les
systmes agraires :
.
91
Ce sous-secteur comporte quatre stratgies qui sont :
.
orienter la demande vers les moyens moins coteux en nergie ou vers des solutions
de substitution : Pour ce faire, deux actions sont prconises, savoir: l'tude de la
demande et de la commercialisation du bois nergie et de service et, le renforcement du
Plan National Energie ;
b)
92
d'amnagement et la surveillance de leurs concessions.
La politique actuelle prconise un systme d'amnagement soutenu et durable travers
des actions telles que : la matrialisation effective des limites des units forestires
d'amnagement, la dtermination de la possibilit annuelle de coupe, la mise en pratique
des techniques d'exploitation protgeant la rgnration et les tiges d'avenir, les
traitements sylvicoles ncessaires au renouvelable de la fort et un systme de
surveillance efficace. Au niveau de la recherche, la politique prconise une meilleure
connaissance de la dynamique de la fort et la matrise des mthodes et techniques
sylvicoles ;
.
93
rforme de la fiscalit forestire, la simplification et la mise en place de systmes
transparents d'attribution des titres d'exploitation, l'exploitation judicieuse des
dispositions des rgimes d'investissement, l'amlioration des conditions de mobilisation
des produits forestiers, la mise en place des facilits de financement accessibles tous
les oprateurs conomiques et la planification de certaines ventes de coupes et
concessions l'intention des seuls nationaux.
c)
identifier le potentiel naturel en vue d'une gestion conservatoire des ressources. Les
moyens de concrtisation de cette stratgie sont: le recensement des utilisations, la prise
en compte des produits dans les inventaires forestiers, la planification d'une exploitation
conservatoire de ces produits, l'appui la mise en place de peuplements artificiels et
l'appui la recherche sur l'utilisation potentielle de ces ressources et des techniques de
renouvellement ;
94
plantations en rgie dans les primtres de reboisement et grer les massifs naturels par la
rglementation des coupes, l'amlioration des techniques d'exploitation d'arbres naturels et leur
mise en dfens. Une attention particulire sera donne aux arbres usages multiples lors du
choix des essences. De mme, on devra chercher associer autant que possible les ONG,
surtout dans les actions de vulgarisation.
En plus, il est prconiser de travailler avec les communes dans toute l'tendue du territoire
national pour reboiser les villes et cits selon les normes internationales d'urbanisme et
conformment la loi en vigueur.
L'nonc de politique forestire reconnat cependant que pour mettre en pratique de telles
orientations, certains moyens et actions sont ncessaires parmi lesquels: la mise en place des
projets pilotes en vue de la production du matriel vgtal performant, la mise au point de
guides agricoles pratiques par zone cologique, la gestion des plantations forestires existantes
identifies comme ayant un potentiel productif et conomiquement rentable, l'adoption d'un plan
de zonage sur l'ensemble du territoire pour scuriser l'activit forestire et la mise la
disposition des services comptents des moyens adquats pour accrotre l'efficacit de leurs
interventions.
redfinir globalement les tches des intervenants du secteur. Les intervenants ont t
identifis comme tant les administrations, les privs, les collectivits et les ONG. Les
dispositions prendre pour cette stratgie concernent une rforme institutionnelle o
l'Etat labore les politiques, les met en oeuvre, assure le contrle, la formation et la
recherche. Les privs quant eux s'occupent de la production, la promotion et la gestion
de la profession. Les ONG sont impliques dans la vulgarisation et l'encadrement, et les
collectivits dans la gestion des forts de protection, la conservation, la formation et la
sensibilisation.
Les mesures d'accompagnement pour cette stratgie concernent la rvision des missions
de l'ONADEF, la mise en cohrence des textes lgislatifs et de la fiscalit forestire, la
facilitation de l'accs des forts aux nationaux et la mise en place des structures
professionnelles et interprofessionnelles ;
95
interministriel des programmes de dveloppement forestier, l'intgration des
programmes de vulgarisation sylvicole aux programmes de vulgarisation agricole et
pastoral et l'adaptation des programmes de recherche et de formation aux options de
politique forestire ;
.
assurer le financement des activits du secteur sur une base prioritaire. Les
activits damnagement et la conservation des ressources forestires sont spcifiques en
ce sens quelles sont portes vers le long terme. Leur financement a toujours t
confront aux problmes du quotidien. Aussi, afin dassurer la ralisation effective et
soutenue des objectifs de la nouvelle politique forestire, lEtat sengage accorder aux
programmes du secteur forestier une attention prioritaire dans laffectation de ses
ressources financires.
96
-
97
.
Le Cameroun dtient 350 km de cote et lcosystme forestier ici na pas fait lobjet
dune prescription particulire, notamment les mangroves. Au-del de leur particularit
elles constituent des zones phrages indispensable la reproduction des ressources
halieutiques. La destruction de ce biotique hypothquerait le renouvellement de ces
ressources.
La protection des rives de cours deau n'a pas fait l'objet d'une stratgie particulire.
La protection de ces rives est pourtant indispensable pour rguler le rgime des cours
d'eau. Les bassins versants malgr leur importance nont pas fait galement l'objet de
stratgie particulire cet effet, lAdamaoua avec ses falaises constituent le chteau
d'eau du Cameroun et aurait d bnficier d'une prescription particulire dans le cadre de
la prsente politique.
Bien que l'une des plus grandes innovations de la politique soit la participation des
populations dans la gestion des ressources, la femme ne semble pas avoir fait
l'objet de prescription spcifique, alors qu'elle est la base de la gestion dus terroirs
de l'exploitation de la biodiversit et du prlvement du bois nergie. Sa marginalisation
est de nature hypothquer toute politique visant soit protger la biodiversit, soit
intgrer l'arbre dans les systmes agraires.
La politique reste peu agressive en ce qui concerne le bois nergie, pourtant une des
principales causes de la destruction des ressources forestires, la protection des
ressources phytogntiques, de la biodiversit, ainsi que les orientations en matire de
recherche forestire, n'ont pas t mis en exergue. Il est indispensable que le bois nergie
face l'objet de prescription particulire.
98
rsultats conomiques en dessous des esprances, un systme de gestion sectoriel sans vritable
coordination, tel se prsente le secteur forestier, aussi :
Lexploitation rationnelle des ressources forestires,
au stade actuel de lvolution du secteur, a-t-il t retenu comme objectif principal.
Pour raliser cet objectif, les principaux rsultats attendus concernent les domaines suivants:
lamnagement du domaine forestier permanent ; la gestion optimale des ressources ligneuses et
autres produits forestiers ; la participation des populations la gestion des forts ;
la valorisation optimales des produits forestiers et la rgnration forestire.
Mesures stratgiques
99
formation forestire de savane). Par la suite, il faudra raliser des oprations dinventaire
avec des mthodes de tldtection matrises. A ce stade il sera ncessaire au pralable
dachever les inventaires des forts de la partie mridionales du Cameroun travers les
phases V, VI, VII portant sur 15 millions dha, ensuite complter la carte vgtale de la
partie septentrionale.
Une banque de donnes informatises devra tre stocke dans une structure
dadministration capable de grer ces donnes dinventaire ;
100
terme des oprations affrentes.
Sur la base de ces paramtres lon devra procder la matrialisation des forts
domaniales aprs avoir ngocier au pralables les contours avec les populations
riveraines.
Il est relever que pour ce qui est des forts de production du domaine forestier
permanent, la matrialisation des limites est dvolue au concessionnaire y oprant, aussi
lon devra ce niveau suivre la mise en place des limites qui se fera galement aprs
consultation des populations riveraines et ce, sur la base des normes de dlimitations
tablies ;
101
La viabilit de plan damnagement du domaine forestier permanent et la protection de
celui-ci ne sera effective que si par ailleurs la satisfaction en ressources forestires des
collectivits riveraines est assure dans le domaine forestier national. Aussi,
paralllement sera-t-il ncessaire didentifier et de concert avec les autres partenaires
(institutions et organismes intervenant dans le domaine forestier national) des actions
susceptibles damliorer la gestion des ressources dans ces zones et partant rduire la
pression des populations sur le domaine forestier permanent ;
b)
102
Faisabilit technique
En matire de gestion du patrimoine, il est important de disposer des techniques et
technologies adaptes. La capacit technique existe au niveau de son Personnel
technique (1 500 techniciens dont environ 250 Ingnieurs de conception et grce
lexprience acquise par le pass par lex Fonds Forestier Piscicole et par le Centre
National de dveloppement des Forts (ONADEF). Il faut relever que lONADEF
dispose de la meilleure expertise de la sous rgion de lAfrique Centrale dans le
domaine des inventaires.
A ces expertises sus-voques, il convient galement dajouter celles du MINREST et
du MINSUP.
c)
103
territoire national dont 10% constitu des aires protges
alors que les superficies agricoles se stabilisent et les paysans
respectent les exigences lies la protection du domaine
forestier permanent.
Le dveloppement du secteur forestier ne peut s'oprer de faon durable que s'il s'inscrit
dans le cadre d'un plan global d'organisation de l'espace o le territoire forestier est
circonscrit et protg. L'indicateur sus-indiqu rvle que toutes les mesures concourant
la dtermination d'un domaine forestier permanent reprsentant 30% du territoire et
refltant les diffrents facis ont abouti. Ainsi, l'inventaire national est achev, un plan
d'affectation des terres mis sur pied et les massifs forestiers identifis dans le domaine
forestier permanent class suivant leur vocation et ce avec l'aval des populations
riveraines. Il est relever que cet indicateur rvle un caractre particulier dans la
mesure o il contribue jauger l'adhsion des populations la protection des forts
mises en rserve.
104
a)
Mesures stratgiques
Pour une gestion efficace des ressources forestires, il est ncessaire de promouvoir lintgration
des activits complmentaires, de coordonner les mesures mises en oeuvre lintrieur du
secteur et celles sappliquant dautres secteur afin dassurer et de minimiser les conflits dans
lutilisation des ressources. Le rsultat atteindre cet effet est
La gestion optimale des ressources ligneuses et autres produits forestiers.
Pour raliser ledit objectif, il faudra ncessairement :
105
En second lieu, il sera indispensable de procder un dcoupage du territoire forestier
sur la base des units forestires de gestion ou unit technique oprationnelle (UTO)
quipes et fonctionnelle.
Il faudra doter ladministration forestire de moyens matriels et humains qualifis.
Dans cette optique un certain nombre de mesures daccompagnement seront ncessaires:
le Fonds Spcial de Dveloppement devra tre oprationnel, de mme un systme de
recyclage et de formation continue du personnel technique devra tre mis sur pied en
sappuyant sur les structures de formation existantes.
Par ailleurs, lmulation du personnel pourra tre renforce en ractivant et en
appliquant les textes rgissant le personnel forestier notamment en ce qui concerne
respectivement ceux relatifs au port des uniformes et des armes et de primes de risque ;
b)
106
A cela, il faudra ajouter le projet Appui II de la coopration ainsi que le projet
FORESTRY CAPACITY qui contribue dvelopper la capacit des services forestiers
mieux assurer une gestion optimale des ressources forestires.
-
Faisabilit technique
Hormis lexpertise des services forestiers, ainsi que celle de lOffice National de
Dveloppement des Forts, le secteur forestier compte une centaine doprateurs
conomiques dont une partie non ngligeable matrise les techniques de gestion des
forts.
c)
107
-
Mesures stratgiques
La participation des populations la gestion des forts permettra dassurer une meilleure
protection du couvert forestier et une augmentation des revenus des intresss - Pour atteindre
cet objectif, il est ncessaire d'assurer
La participation des populations la gestion des forts.
A cet effet, les actions ci-aprs seront dployes :
108
paramtres de faisabilit de cette participation en tenant compte des particularits
rgionales et des cosystmes forestiers.
Fort de ces rsultats, il sera ncessaire par la suite de dterminer par cosystme
forestier, la nature des activits, les profits ventuels dvolus aux populations et le
mcanisme de participation. La mthode participative sera privilgie au cours de toute
la stratgie.
Il sera ncessaire en outre de mettre sur pied des Comits Paysans-Fort, sorte dorgane
de base de concertation pour la participation des collectivits. Il est souligner que lon
devra privilgier lors de limplantation de ces comits, les zones riveraines (ou zones
tampons) aux forts domaniales.
Outre ces mesures, il est relever que lmulation des collectivits sera indispensable,
aussi devra-t-on ractiver le mcanisme de transfert des revenus gnrs par les activits
dexploitation forestire opres par les oprateurs conomiques au profit des
collectivits concernes conformment aux dispositions de la rglementation en vigueur.
Il est de toute vidence quil sera galement opportun dencadrer et de suivre
lutilisation effective de ces revenus par la ralisation des ouvrages dintrt commun
pour ces collectivits ou communauts villageoises dont la clarification du statut
juridique sera ralise au pralable ;
109
Dans ce processus, les populations doivent tre au pralable suffisamment sensibilises
sur lenjeu de cette activit. Une fois les mesures facilitant l'accs la proprit foncire
prises, il faudra mettre en place une structure centrale de coordination des forts
communautaires dote de personnel pralablement form. Dans un deuxime temps
procder une campagne de sensibilisation des collectivits locales, les ONG afin
quelle adhre cette option de la politique forestire.
La dfinition du rgime juridique acqurir par les communauts, ainsi que les
modalits et critres daffectation des forts aux collectivits de mme que les
conventions de gestion desdites forts seront des outils indispensables cette
participation. Des mesures transitoires seront en tout tat de cause indispensables pour
viter tout conflit.
Sur la base de ces paramtres, il faudra encadrer les populations dans la gestion de ces
forts. Paralllement, lon devra dvelopper des projets pilotes devant servir de modle
de gestion participative ;
ractiver les actions mobilisatrices des jeunes pour le reboisement : Les jeunes, bien
mobiliss et encadrs peuvent contribuer efficacement aux actions de protection de
couvert forestier. Pour y parvenir, il faudra tout dabord valuer limpact des oprations
antrieures mobilisant les jeunes aux actions de protection du milieu naturel (Opration
SAHEL-VERT).
Par la suite mettre en place des mcanismes de mobilisation des jeunes tel la journe de
larbre, les colonies de vacances, etc...
Paralllement, il sera ncessaire de sensibiliser et de dployer des projets pilotes devant
servir de modle vulgariser et sensibiliser les diffrents groupes cibles ;
110
b)
Faisabilit technique
La loi forestire actuelle accorde une place de choix la participation des populations
la gestion forestire. Le code forestier prcise les modalits ainsi que les obligations des
Pouvoirs publics et des collectivits locales.
Laffectation dune partie des revenus gnrs par les activits dexploitation forestire
aux collectivits locales contribuent stimuler cette participation.
Toutefois, il convient de renforcer lencadrement et dorganiser au mieux ses
collectivits dans ce processus qui reste encore nouveau.
c)
111
-
Cet indicateur montrant l'impact de la participation des population la gestion des forts
peut tre vrifi par un recensement des forts communautaires, des forts des prives
o il existe des comits locaux de gestion, ensuite par des enqutes rgulires permettant
d'approuver la durabilit de leur action, et, enfin par des statistiques comparatives des
revenus tirs de cette activit.
Amlioration du potentiel des ressources forestires du
domaine forestier national alors que la biodiversit du
domaine forestier permanent est maintenue.
En grant de faon efficiente les forts communautaires et prives et en respectant les
exigences lies la protection des forts, les populations de l'arrire-pays auront ainsi
contribu amliorer le potentiel forestier du domaine national. Cet indicateur d'impact
pourrait se mesurer par les enqutes et tudes comparatives travers des placettes
chantillons ou des zones tmoins rigs dans le cadre globale de la surveillance du
couvert vgtal.
-
112
faciles mobiliser pour leur protection.
3.1.3.4.VALORISATION DES PRODUITS FORESTIERS
Les ressources forestires apportent une contribution importante l conomie du Cameroun
Source apprciable de devise, de valeur ajoute et demplois, elle reprsentent
incontestablement un gisement de progrs qui peut jouer un rle plus important dans
l conomie tout en assurant par ailleurs, les quilibres cologiques ncessaires.
a)
Mesures stratgiques
Il sagira de mettre en place des mthodes permettant de conserver le potentiel productif tout en
optimisant le prlvement. Afin datteindre cet objectif, il est impratif d'assurer :
La valorisation optimale des produits forestiers.
Les actions ci-aprs seront ncessaires pour obtenir ce rsultat. Les activits viseront :
113
Lon pourra imposer lutilisation dun quota de bois dans la construction des immeubles
publics. De mme des mesures encourageant lutilisation dune machinerie pour les
faibles diamtres pourraient tre prises ;
114
d'organiser les filires de commercialisation et de dvelopper la consommation
nationale.
b)
Faisabilit technique
En matire de valorisation des produits forestiers, il existe un nombre de techniques et
technologies adaptes lexpertise nationale ncessaire cette fin. Cette expertise
sacquiert notamment travers le Centre de Promotion de Bois de lONADEF et les
Instituts de recherche et de formation. Toutefois, lassistance technique sera encore
ncessaire.
c)
115
Les activits d'exploitation forestire restent actuellement focalises uniquement sur la
matire ligneuse notamment le bois d'industrie et le bois nergie, alors que la fort du
Cameroun recle d'autres types de produits aux potentialits certaines. Le dsquilibre
est particulirement nfaste aussi bien pour le bois que pour la fort. La valorisation des
autres produits forestiers rduira terme cette pression sur l'exploitation des ressources
ligneuses et partant sa surexploitation du fait que la fort aura offert d'autres alternatives
travers les "autres produits forestiers". Un dveloppement quilibr de tous les
produits forestiers sera salutaire pour la prservation des ressources forestires en
gnral et de leur cosystme.
-
Mesures stratgiques
116
b)
117
accumule travers les travaux des diffrents organismes mis sur pied par lEtat et
charg de cette activit.
Parmi les projets en cours, on peut citer les diffrents chantiers de lOffice National de
Rgnration des forts.
-
Faisabilit technique
LOffice National dtient lexpertise et la technicit requise cette fin ; seul le
financement des oprations fait dfaut, situation gnre par le contexte conomique.
c)
118
On peut noter que les indicateurs mesurant les actions de rgnration forestire
donne aussi une indication sur le degr de satisfaction de besoin des populations en
bois de chauffage, produit forestier le plus solliciter.
Lamlioration du couvert vgtal et de la production forestire sont des indices de
satisfaction de besoin en produits forestiers et du respecte des exigences lies la
protection des forts.
Au regard de lanalyse subsquent sur le secteur forestier, lobjectif principal retenu est
lexploitation rationnelle des ressources forestires. Pour y parvenir, il faudra compte tenu de
lvolution des techniques des nouveaux concepts politiques des conventions et au regard du
contexte socio-conomique national et international :
-
Assurer une meilleure coordination des actions des diffrents intervenants au milieu
forestier. A cet effet, il savre indispensable de donner une capacit relle
ladministration des forts en la dotant de moyens matriels et humains ncessaires
cette fin.
119
forestires reste tributaire d'un certain nombres de facteurs externes non matrisables par les
matres d'oeuvre des diffrentes activits. Ces facteurs externes qui reprsentent les conditions
ncessaires constituent des suppositions importantes dont les principales sont les suivantes:
a) La coopration sous-rgionale internationale est active;
b) Les populations adhrent la politique de gestion participative.
c) Le fond spcial de dveloppement forestier est oprationnel.
ad.a
Les populations restent au centre des activits de gestion forestire, et c'est leur bnfice que la
politique de gestion doit tre oriente aux fins d'un dveloppement soutenu et durable.
L'adhsion de ces populations s'avre ainsi comme une condition fondamentale pour la russite
des diffrentes actions prvues cette fin. Pour y parvenir, ces populations se doivent de
bnficier des retombes financires dcoulant de l'exploitation ou de la protection des forts
laquelle elles se doivent d'tre impliques.
ad.c
PLAN D'OPERATIONS
3.1.5.1.Cadre gnral
Le plan d'oprations, bas sur le "Cadre Logique" (Tableau Synoptique de Planification du
Secteur) qui peut tre consult l'annexe fournit toutes les donnes et informations qui sont
ncessaires et importantes pour la conduite des mesures stratgiques en gnral et des activits y
relatives en particulier.
Le plan d'oprations comprend, outre la formulation des politiques et stratgies effectues dans
les chapitres prcdents, le Tableau Synoptique des Activits/Projets par secteur.
3.1.5.2.Description succincte des tableaux synoptiques
Le Tableau Synoptique des Activits et Projets par secteur oprationnalise le plan en spcifiant :
120
-
Le Tableau suivant donne un rcapitulatif des investissements par rsultat du secteur Fort:
filire bois et autres produits forestiers :
RESULTAT
Autres
Total
21 998,09
21 998,09
2 748,95
2 748,95
106,27
1 751,01
1 857,27
97,85
2 109,68
2 207,53
1080,56
12 831,65
13 912,21
1 284,67
41 439,38
42 724,85
33 646,2
En ce qui concerne le secteur "Fort : filire bois et autres produits forestiers", le Tableau
Synoptique des Activits/Projets par Secteur, tabli partir des activits ncessaires
l'obtention des rsultats retenus dcrit les mesures stratgiques relatives :
-
Les activits ont t spcifies dans la premire colonne des Tableaux Synoptiques. Les projets
retenus dans la deuxime colonne proviennent :
.
d'une part des projets identifis dans les "Grandes Rgions Ecologiques" (GRE) et
121
Sur la base des activits retenues dans le "Cadre Logique" et tout en tenant compte des
lments importants identifis l'annexe. Les rsultats intermdiaires et indicateurs
peuvent tre dfinis, ce qui permet d'tablir un tableau de suivi et d'valuation pour les
effets et les ralisations. Ces donnes facilitent la mise en place d'un systme de suivi et
d'valuation pour la gestion de l'excution, tout en tenant compte du calendrier
d'excution des activits.
122
TABLEAUX SYNOPTIQUES
SECTEUR 3.1
1.
2.
Rsultat 3.1.2. :
Rsultat 3.1.3. :
Rsultat 3.1.4. :
Rsultat 3.1.5. :
d'ordre
Projet Sectoriel
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
4me chiffre =
Secteur
Rsultat
Activit
Numro d'ordre si
plusieurs projets
pour la mme activit
R=
Projet Rgional
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
GRE
Rsultat
Numro
par rsultat
123
TABLEAU SYNOPTIQUE DE PLANIFICATION
OBJECTIF SUPERIEUR : PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT ET MISE EN VALEUR DES RESSOURCES
OBJECTIF DU SECTEUR 3.1. :
(BOIS/AUTRES PRODUITS)
RESULTATS :
3.1.1. Domaine forestier
permanent amnag
ACTIVITES :
3.1.1.1. Inventorier
(multi-ressources)
les ressources
3.1.2.1. Assurer une meilleure3.1.3.1. Mettre en place les 3.1.4.1. Amliorer les techniques3.1.5.1. Ractiver
coordination des
conditions d'incitation
d'exploitation
la politique
intervenants
la participation
de rgnration
forestire
3.1.1.2. Matrialiser les limites 3.1.2.2. Renforcer les capadu domaine forestier
cits d'intervention
de l'Administration
des forts
3.1.3.2. Renforcer
l'encadrement
INDICATEURS D'IMPACT
SUPPOSITIONS IMPORTANTES
124
La population Camerounaise (citadine ou rurale) dans sa grande majorit utilise les ressources
fauniques dans son alimentation. Dans certaines rgions du Cameroun l'instar de la grande
rgion cologique du Sud-Ouest-Est, la faune reprsente non seulement la principale source de
protines pour les populations paysannes, mais galement une source de revenu non
ngligeable. Ces populations pratiquent aussi de plus en plus la chasse comme activit lucrative.
Cette chasse s'effectue l'aide des moyens traditionnels (les piges par exemple), mais l'usage
de l'arme feu est de plus en plus courante. Aussi, les activits agricoles et pastorales des
populations peuvent avoir un impact sur la faune en modifiant ou en dtruisant son habitat.
Toutefois il est relever que cette dpendance de la faune en protine est moindre dans la partie
septentrionale du Cameroun, pour des raisons culturelles et religieuses.
-
125
-
Les oprations d'exploitation forestire jouent un rle important dans la gestion du patrimoine
faunique en ce sens que l'ouverture des routes forestires cre des pites de pntration pour les
chasseurs. En outre l'exploitation forestire est une cause de perturbation de l'habitat de la faune
sauvage.
En tant que ressource nationale, susceptible de gnrer des revenus, et ayant en outre un impact
sur le mode de vie des ruraux, les pouvoirs publics en gnral sont fortement concernes par la
gestion de ce prcieux patrimoine.
Le Ministre de l'Environnement et des Forts travers la Direction de la Faune et des Aires
Protges est le maillon au sein des pouvoirs publics en charge des prscriptions et du suivi de
la mise en oeuvre des politiques et programmes affrents; son action est complte par celle du
MINREST, pour les activits de recherche sur la faune, sauvage ; du Ministre du Tourisme en
raison des ses actions de valorisation touristique et du Ministre de l'conomie et des Finances
dans le cadre des dotations budgtaires alloues pour supporter les oprations des gestions et de
conservation de la faune.
b)
La Coopration internationale
Elle se prsente sous forme d'apports financiers (multi ou bilatrales) ou alors dans le cadre de
mise au point des nouveaux concepts, voire mesures restrictives, conventions (CITES) en
matire de gestion, conservation et valorisation des ressources cyngtiques. Ces actions
influencent dans une certaine mesure les politiques nationales en matire de faune.
3.2.1.2. Analyse du cadre juridique et institutionnel
Historiquement, les forts (la flore) et la faune ont eu des cadres juridiques intgrs. Ceci reste
encore vrai dans le contexte actuel, le rgime de la faune comme celui des forts tant dfini par
la mme loi N94/01 du 20 Janvier 1994. A l'instar des forts, le code rgissant la faune a t
priodiquement mis jour. Le Cameroun se trouve actuellement sa troisime rvision on peut
citer :
126
-
a)
Loi 81/13 du 27 Novembre 1981 portant rgime des Forts, Faune et Pche et ses
dcrets 83/169 du 12 Avril 1983 pour les forts.
83/170 du 12 Avril 1983 pour la Faune
83/173 du 12 Avril 1983 pour la Pche.
Loi N 94/01 du 20 Janvier 1994
Dcret N 95/531 du 23 Aot 1995 pour les Fort
Dcret N 95/466 du 20 Juillet 1995 pour la Faune.
Dispositions lgales fixant rgime de la faune au Cameroun
La loi n 94/01 du 20 Janvier 1994 qui fixe ces dispositions se regroupe en quatre types :
-
Les dispositions relatives la protection des personnes et biens contre les animaux.
A ce niveau, le droit la lgitime dfense des personnes est reconnu face aux menaces
qui pourraient provenir des espces animales mme les plus protges. Toutefois, si
l'abattage tait conduit pour un tel motif, la loi prcise que la preuve de lgitime dfense
devra tre fournie et les trophes remis l'administration charge de la faune.
127
ou pieds, les cornes et les plumes, ainsi que toute partie de l'animal susceptible
d'intresser le dtenteur. La loi prcise les conditions de dtention et de circulation
l'intrieur du territoire national d'animaux protgs vivants, de leurs dpouilles ou de
leurs trophes, ainsi que leur ventuelle exportation. Toujours en relation avec
l'exploitation de la faune, les rgles relatives au fonctionnement des "games-ranches"
appartenant l'Etat o l'levage des animaux sauvages en "ranch" sont fixes.
Afin de faciliter l'amnagement des aires protges, la loi prvoit la cration d'un fonds
spcial d'amnagement et d'quipement des aires de conservation et de protection de la
faune, qui est aliment par 30 % des sommes rsultant du recouvrement des droits de
permis et licences de chasse ainsi que les produits des taxes d'abattage, de capture et de
collecte.
-
b)
Ce sont des conventions et accords dont le Cameroun est signataire et qui entrent dans le cadre
du droit international. Parmi ces textes, on peut distinguer :
-
128
-
c)
Les principaux dpartements Ministriels qui interviennent dans la gestion des ressources
fauniques sont:
-
129
complt par dcret N92/251 du 21 Septembre 1992.
-
L'exploitation lgale de la faune est assure par quelques dizaines de socits trangres qui
louent des espaces cyngtiques, moyennant un apport financier sous forme de taxes, dans des
parcs et rserves de faune, situs spcialement dans la partie septentrionale du pays (WAZABnou-FARO-Boudandjidah). On estime environ 4,2 millions d'ha les surfaces totales d'aires
protges travers le territoire national dont :
1,03 millions d'ha pour les parcs nationaux ;
1,002 millions d'ha pour les rserves de faune ;
2,200 millions d'ha pour les zones cyngtiques.
Dans les aires lgales de chasse s'organisent des circuits auxquels participent des guides, des
porteurs, des chasseurs, guides et porteurs tant rmunrs raison de 2.000 FCFA/jour par
personne. On compte environ 2.500 guides et porteurs dans la partie septentrionale du pays. La
saison de chasse dure en moyenne 6-7 mois par an.
En dehors des circuits lgaux de chasse, s'organisent des filires de braconnage travers tout le
territoire camerounais.
Ces circuits partent des parcs et rserves de faune, et des forts situes soit proximit des
grands centres urbains (rserves de faune Douala/Eda) soit trs loin desdits centres (parcs
nationaux).
130
La chasse dans ce cas revt plutt un caractre illgal et elle est pratique par des gens de
l'arme (fusils de gros calibre) et par des chasseurs de mtiers (dtenteurs d'armes de chasse)
dont on estime le nombre environ 8.000.
La production est gnralement coule vers des centres urbains (viande boucane). Les grands
centres de consommation des produits de chasse illgale sont Maroua-Garoua-Yaound-Douala.
b)
L'une des proccupations actuelles des pouvoirs publics reste l'implication des populations
riveraines la gestion des aires protges et des ressources fauniques, c'est--dire une rpartition
juste et quitable des retombes lies aux activits de protection et d'exploitation desdites
ressources.
L'implication des populations riveraines s'est souvent rduite leur participation aux runions
de sensibilisation et d'information tenues par l'administration lors du classement et de la
dlimitation des aires protges. Toutefois en matire de droits d'usage, ces populations dans les
zones alentours peuvent pratiquer la chasse avec des matriaux dits "traditionnels". Il va sans
dire que les niveaux et qualits de prise dans ces zones sont oprs de faon irrationnelle (mles
+ petits sont capturs) et antienvironnementale (utilisation de poisons), dpeuplant rapidement
la zone de son potentiel.
Au niveau gouvernemental, l'on estime annuellement entre 1 et 1,5 milliards de FCFA le
volume de recette dcoulant de l'exploitation des aires protges et des ressources fauniques, et
suivant les textes en vigueur relatifs l'amnagement des aires protges, il est prvu la cration
d'un fonds spcial d'amnagement et d'quipement des aires de conservation et de protection de
la faune, aliment par 30 % des sommes recouvres au niveau des droits et permis de licences
de chasse, d'abattage et de capture d'animaux.
c)
131
Jouissant d'une grande diversit de milieux cologiques qui servent d'habitat la faune, le
territoire Camerounais abrite l'une des faunes les plus riches et les plus varies du continent
africain. En fait, aprs le Zare, Madagascar, la Tanzanie et l'Afrique du Sud, le Cameroun se
trouve au cinquime rang de la diversit biologique du continent. Ce classement est d'autant
plus remarquable que le Cameroun, dont la superficie ne reprsente que 1,6% du continent
africain, recle lui tout seul:
-
21 % d'espces de poissons
48 % d'espces de mammifres
54 % d'espces d'oiseaux
50 % d'espces de batraciens
30 75 % d'espces de reptiles
25 50 % d'espces de papillons africains.
A ce jour, on a dj pu dnombrer :
-
21 espces d'oiseaux
23 espces de mammifres
27 espces d'amphibiens
12 espces de poissons.
Plusieurs espces animales qui ont dj disparu dans certains pays tropicaux et qui sont classes
comme espces menaces d'extinction se rencontrent encore au Cameroun. Parmi celles-ci, on
peut citer :
132
-
Pour protger et grer ce patrimoine, le Cameroun dispose d'un rseau d'aires protges dont la
superficie totale est de 4 232 899,07 ha reprsentant ainsi prs de 9% du territoire national, et se
rpartissant ainsi qu'il suit :
NOMBRE
07
07
26
03
SUPERFICIE (ha)
1 030 900
1 002 995
2 200 000
4 07
4 232 899,07
Trois des aires protges du Cameroun sont inscrites comme rserves de la biosphre ; ce sont,
le parc national de Waza, la rserve de faune du Dja et le parc national de la Bnou. Le parc
national de Waza et la rserve de faune du Dja sont classs comme sites du patrimoine mondial.
L'tendue de ces aires protges donne au Cameroun un atout considrable pour l'co-tourisme
cyngtique, car ses potentialits sont remarquables par rapport celles d'autres pays de la sous
rgion.
La faune sauvage contribue l'conomie nationale d'abord d'une manire trs significative
quoiqu'informelle par l'approvisionnement des populations en protines. En effet, plus de la
moiti de la population Camerounaise compte presqu'exclusivement sur la faune sauvage pour
ses besoins en protines.
De manire plus formelle, le secteur faune gnre l'Etat des recettes directes de l'ordre d'un
milliard de francs CFA provenant pour l'essentiel des :
-
133
-
Il existe une gamme d'autres recettes indirectes qui ne sont pas souvent comptabilises sous le
secteur faune mais qui, si elles l'taient, valoriseraient mieux le secteur. Parmi celles-ci, on peut
citer :
-
En plus, une trs grande partie du tourisme Camerounais est base sur l'activit cyngtique.
Aussi la faune contribue partiellement au chiffre d'affaires du secteur tourisme et peut tre
considre cet effet comme une source de rentre de devises.
Les emplois directs du secteur faune sont estims 2000 personnes dans le secteur formel. Les
catgories socio-professionnelles sont :
-
Le secteur informel quant lui emploierait 8000 personnes comme chasseurs braconniers,
revendeurs etc...
La contribution du secteur faune l'conomie nationale est aujourd'hui sous-estime, car le
systme de comptabilit nationale ne permet pas de bien apprhender son importance. De
mme il n'existe pas d'tudes systmatiques visant quantifier l'apport de la faune
l'alimentation des populations au cameroun sa valeur conomique relle et son apport dans le
134
processus de dveloppement du pays.
En perspective, tant donn la volont des pouvoirs publics d'associer les populations locales
la gestion des ressources fauniques, on devrait s'attendre ce que plus d'emplois au bnfice des
populations soient crs dans un avenir pas trs lointain.
3.2.1.5. Analyse des problmes
Le Cameroun dispose encore d'importantes ressources fauniques tant en qualit qu'en quantit.
Ces ressources sont abondamment exploite soit par les populations qui y trouvent une grande
source de protines pour leur subsistance, soit alors dans le cadre des activits touristiques dont
l'importance s'accrot de jour en jour.
Dans le but d'assurer une conservation de ces ressources grce une utilisation rationnelle,
l'administration, travers le rgime de la faune, a conu une rglementation adapte et a procd
au classement d'un certain nombre de zones en aires protges. Ces aires protges couvrent
ce jour 4 232 899,07 ha reprsentant environ 9 % du territoire national. Malgr ces mesures, le
secteur faune connat une volution inquitante due un problme principal qui est :
La mauvaise exploitation du potentiel des aires
protges et des ressources fauniques.
Les causes directes et immdiates de ce problme central sont :
-
les activits de chasse : la pratique de feux de brousse est une opration assez
couramment rencontre surtout en zone de savane. Les feux sont allums dans le but de
traquer le gibier. Le ct ngatif de cette opration tient au fait que ces feux deviennent
135
difficiles contrler, dtruisent la plupart des espces ligneuses et herbeuses jusqu'au
stade semis. Ces feux peuvent galement progresser jusqu' l'intrieur des aires
protges et endommager l'habitat rserv la faune sauvage ;
.
b)
les activits agricoles et pastorales : les zones dvastes par des feux but cyngtique
font souvent l'objet de convoitise de la part des agriculteurs qui y installent des cultures,
parfois au-del des limites permises. En dehors des chasseurs et des agriculteurs, le
troisime groupe d'agents utilisant la technique de feux de brousse reste les leveurs.
Bien que la rglementation en vigueur autorise la mise en feu prcoce des aires de pture
pour activer la repousse de jeunes herbes, trs peu d'leveurs font fi de cette nuance
rglementaire car on assiste plutt une exploitation dsordonne de cette pratique
(feux tardifs et incontrls) somme toute nuisible au maintien de la biodiversit, et donc
la cause centrale reste la pression sur les terres des fins agricoles et pastorales et le non
respect de la rglementation en vigueur ;
L'envahissement des aires protges
L'envahissement des aires protges est d deux principaux phnomnes savoir la non
matrialisation des limites desdites aires et la forte pression exerce sur les terres.
.
la non matrialisation des limites est surtout accentu dans les zones forte
dmographie (Ouest - Littoral - Extrme-Nord - Nord-Ouest). Il existe au Cameroun
environ 4,2 millions d'ha de superficie d'aires protges. Ces aires font malheureusement
l'objet de violations diverses, notamment de la part des populations riveraines qui s'y
installent ou y mnent des activits autres que forestires. La plupart des aires protges
ont t cres l'poque coloniale parfois en utilisant des mesures coercitives et sans
l'implication des populations locales, qui ne se sentent donc pas concernes par les
objectifs de protection, et ce d'autant plus que les limites de ces aires leur ont t
imposes.
En outre, lesdites populations ne bnficient en rien des retombes financires rsultant
de la politique de protection. En fin de compte, le plus grand problme rside dans
l'insuffisance de moyens logistiques financiers et humains, qui ne permet pas
l'administration de procder la matrialisation des limites des aires concernes;
la pression sur les terres dcoule de l'effet conjugu d'une dmographie galopante et de
l'absence de planification dans l'allocation des terres ; planification rendue difficile du
fait de l'incohrence entre les rgimes fonciers moderne et traditionnel.
Par ailleurs, la plupart des aires protges sont situes en zone cologie fragile o le
phnomne de dgradation des sols est particulirement perceptible cause soit des
effets anthropiques, soit des facteurs climatiques, et les aires protges dans ces zones
apparaissent comme la principale rserve en terres cultivables.
136
Le non respect de la rglementation, l'insuffisance de contrle et d'infrastructures
d'amnagement ainsi que la non participation des populations la gestion des ressources sont
autant de causes de la gestion dficiente constate dans le domaine des aires protges et des
zones cyngtiques :
d)
137
La gnralisation du phnomne de braconnage est lie trois facteurs savoir la forte demande
en gibier, le non respect de la rglementation et la non participation des populations la gestion
de la ressource, telle qu'voque plus haut :
.
138
.
Notamment par la dlimitation des aires protges pour la faune sur le terrain, l'ducation des
populations en matire de conservation de la faune, la cration des jardins zoologiques,
l'identification des espces en voie de disparition ainsi que leur besoin d'habitat, l'amlioration
de la lgislation sur les armes et munitions et le renforcement de la rglementation des feux de
brousse.
3.2.2.2.Amliorer la participation des populations locales dans la conservation et la
gestion de la faune afin que celle-ci contribue lever leur niveau de vie.
Ceci pourra se faire par :
.
l'levage du gibier en milieu rural. Ceci pourra tre fait par des mesures d'information et
d'incitation des populations, par l'accs au foncier pour scuriser l'activit d'levage du
gibier, et par les projets pilotes de dmonstration.
139
effective de nouvelles aires identifies, le dveloppement d'une conscience politique
certaine vis--vis de la conservation des aires protges, la mise en place d'un
mcanisme de redistribution des recettes entre l'tat, les communes et les communauts
locales, la sdentarisation des activits agro-pastorales, l'laboration et l'adoption d'un
plan de gestion participative et la dotation de l'administration de la faune et des aires
protges en moyens logistiques et financiers;
.
assurer la protection des personnes et leurs biens par la mise en place des comits de
vigilance, le curage et l'approvisionnement des mares, l'organisation des oprations de
refoulement et des battues administratives contrles, la sensibilisation des populations,
la mise sur pied d'un systme de monitoring pour reprer la position des troupeaux et
l'laboration d'un plan de gestion de gros mammifres.
140
gestion des aires protges, rendant ainsi difficile leur valorisation.
a)
Mesures stratgiques
matrialiser les limites des aires protges : A l'instar des activits subsquemment
voques, cette opration pourra se faire concomitamment dans le cadre de
matrialisation des limites du domaine forestier permanent.
Il s'agira de faire l'tat des lieux des aires protges existantes et d'actualiser leur limites
aprs consultation des populations riveraines et, par la suite mettre sur pied un
141
programme global de matrialisation et procder aux oprations de bornage et
signalisation des limites de l'ensemble des aires protges.
Il est relever qu' ce niveau, il sera ncessaire sur la base d'inventaire de dterminer
l'occasion la profondeur du bouclier de la zone tampon de chaque aire protge. En
outre, la cration et le classement de nouvelles rserves s'avrent indispensables si la
prservation de la diversit biologique des cosystmes camerounais doit tre recherche
;
mettre en oeuvre les plans d'amnagement des aires protges : Il s'agira tout
d'abord d'exploiter les donnes d'inventaires raliss dans le cadre de l'inventaire
national afin de dterminer la nature des tudes ou types d'inventaires complmentaires
raliser pour matriser les donnes sur le potentiel. Les donnes ainsi recueillies
devront permettre d'laborer avec la participation des diffrents partenaires (populations
et oprateurs conomiques) les plans d'amnagement assortis de celui des zones
tampons. Chaque plan d'amnagement fera l'objet de cahier de charges destin aux
diffrents partenaires impliqus dans sa mise en oeuvre ainsi que des prcisions sur le
statut de l'aire protge au cas o l'amnagement est ax sur la valorisation des
ressources.
Enfin, il faudra mettre sur pied les infrastructures aussi bien d'amnagement(route,
ponts, miradors etc...) que de valorisation(htel, campement etc...). En vue de maintenir
une capacit de charge compatible avec l'quilibre des cosystmes des aires protges,
il faudra restaurer les parcours et rguler priodiquement l'effectif de la faune travers
les battues administratives avec le concours des populations ;
b)
142
Le Parc National de Waza, l'un des plus clbres du Cameroun voire de l'Afrique et l'un
des premiers bnficier d'un programme d'amnagement intensif au cameroun, a
contribu pendant longtemps former une expertise en matire d'amnagement des aires
protges. Dans le mme ordre d'ide, l'on pourrait galement citer LE DJA, rserve de
la biosphre.
Toutefois, la grande partie des aires protges au cameroun ne font pas l'objet
d'amnagement, particulirement celles de la zone des cosystmes de la fort dense
tropicale; ceci procde notamment du manque de ressources.
-
Faisabilit technique
Les structures relevant du MINEF qui assurent les activits ncessaires la gestion
optimale des aires protges disposent de l'expertise nationale ncessaire pour la raliser.
L'efficacit de cette expertise sera d'autant plus amliore que la gestion forestire de
manire gnrale se fera sur la base de l'unit technique oprationnelle. Toutefois,
l'assistance technique sera encore ncessaire.
c)
143
L'amnagement des aires protges devrait se traduire du point de vue biophysique par:
-
144
et des aires protges.
Pour atteindre ce rsultat, les principales actions entreprendre viseront :
responsabiliser les collectivits dans la gestion des zones de chasse : Dans un premier
temps, il faudra identifier et dlimiter en concertation avec tous les concerns, les zones
de chasse appropries. Par la suite, et sur la base des exigences des uns et des autres,
mettre sur pied des cahiers de charges pour chaque partenaire. Il sera en outre
indispensable de former les populations cette fin. Paralllement et afin d'optimiser les
revenus tirs de ces activits de chasse, il faudra crer de nouvelles zones synergtiques
et organiser la filire "GIBIER" en dterminant les normes, les prix, etc...
Faisabilit technique
Au regard de l'expertise nationale et des expriences acquises travers les diffrents
projets auxquelles il faudrait joindre l'intrt des populations aux problmes de
conservation des ressources forestires, la faisabilit technique dans ce domaine est
possible avec un appui de l'assistance technique extrieure.
145
En faisant de la participation l'un des objectifs majeurs de la politique forestire actuelle,
l'Etat a dmontr sa volont de grer la fort sur une base de partenariat. A cet effectif il
faudrait mentionner sa contribution dans le cadre de la majorit des projets en cours
d'excution. Toutefois cette contribution reste en de des attentes.
La coopration internationale intervient dans la majorit des projets en cours d'excution
visant dvelopper des mcanismes de gestion participative des aires protges.
c)
Toutefois, en raison de l'importance des actions prendre au dpart, les effets positifs ne
pourraient tre obtenus qu' moyen terme.
Augmentation significative des projets proposs et zones de
chasse gres par les collectivits locales qui en tirent profit
tout en respectant les exigences lies la protection de la
faune sauvage.
Le nombre de projets et zones cyngtiques grs par les collectivits traduira
inluctablement leur adhsion aux stratgies de protection de la faune et des aires
protges. Ceci pourrait conduire la matrise en vue de la restauration du cadre
environnemental des paramtres relatifs la prservation des cosystmes naturels,
particulirement ceux de l'habitat de la faune. Toutefois, ces effets ne se ressentiront qu'
moyen terme.
-
146
Augmentation sensible au niveau des populations
de
l'arrire-pays des retombes socio-conomiques de la
valorisation des aires protges.
La participation des collectivits locales la gestion de la faune et des aires protges
contribuera diversifier les activits gnratrices de revenu au niveau des populations
tout en permettant ces derniers de mesurer l'importance et les enjeux lis la
protection de la faune et de ses cosystmes.
Il y a lieu de relever qu'au regard de l'intrt de plus en plus grandissant accord par
certains donateurs et ONG internationales au renforcement de la capacit institutionnelle
des populations en vue de leur participation la gestion des ressources naturelles en
gnral, il est attendu que ces Bailleurs de Fonds investissent dans les rgions o ces
pralables seront acquis.
Toutefois, le concept participation des collectivits la gestion des ressources tant
quelque peu nouveau, il est probable que les effets conomiques lis sa mise en
application n'apparaissent qu' long terme.
147
promouvoir l'cotourisme haut de gamme : Ceci ncessite que soient identifies les
aires protges les plus aptes satisfaire les exigences d'un tel tourisme, puis que soit
mis sur pied un programme spcifique en vue de leur viabilisation sur une base de
partenariat et enfin, que des relations de coopration avec des organismes touristiques
internationaux soient tablies.
Faisabilit technique
Le Cameroun dtient une expertise et un cadre juridique et institutionnel appropri pour
faire de l'cotourisme un secteur important. Cette expertise est continuellement
renforce par les cadres respectivement sortis de l'Ecole de Faune de Garoua et de celle
de l'Htellerie de Ngaoundr.
En dpit d'un potentiel cotouristique certain, la volont politique n'a pas en ralit suivi.
Il faudra pour dvelopper ce secteur faire appel l'appui des comptences extrieures.
Il conviendra tout d'abord d'valuer le potentiel touristique des aires protges ainsi que
les infrastructures ncessaires cette fin. Sur la base de ces donnes, il sera ncessaire
de mettre en place une stratgie nationale d'quipement des aires protges en
148
infrastructures appropries avec l'appui du secteur priv.
Les infrastructures petite chelle et en matriaux locaux seront encourages car plus
accessibles aux nationaux et plus facilement compatibles aux exigences de
l'environnement.
-
149
Les indicateurs d'impact ci-aprs devraient permettre de mesurer les effets socioconomiques et dmographiques du dveloppement de l'cotourisme:
Le nombre de touristes intresss par les circuits cologiques
augmente moyen terme de l'ordre de 50 %
L'afflux des touristes intresss par les circuits cologiques est rvlateur d'une matrise
de la filire cotouristique qui aura de ce fait drainer des oprateurs conomiques pour y
investir.
Les revenus gnrs par l'cotourisme contribuent de faon
sensible amliorer le niveau de vie des collectivits des zones
d'influence des sites.
Les actions de valorisation des diffrentes composantes de la fort sont autant de sources
potentielles d'emplois en milieu rural susceptibles de dvelopper des ples conomiques
et partant freiner l'exode rural tout en prservant les cosystmes forestiers.
mettre sur pied des mesures de surveillance : Cette opration pourra tre mene dans
le cadre de la surveillance du couvert vgtal prvu dans le volet ressources forestires
ligneuses et autres produits forestiers. Il s'agira de mettre en place un systme
d'informations rfrence spatiale permettant de suivre l'volution des diffrentes
populations et leur milieu, ceci sur la base d'un rseau de zones tmoins qui par analyse
compare priodiquement, aiderait apprcier des actions et partant permettrait de
dvelopper des mesures correctives ;
150
Faisabilit technique
En matire de prservation des ressources fauniques, il existe un nombre de techniques
et technologies adaptes et l'expertise nationale. Cette expertise s'acquiert l'Ecole de
Faune de Garoua ou celle des Eaux et Forts de Mbalmayo et dans les projets de
conservation existants.
L'assistance technique extrieure est ncessaire. La bonne performance court terme
pourrait encourager les populations rurales accepter les innovations. Les structures
151
d'intervention du MINEF, du MINREST et du MINEPIA matrisent parfaitement les
techniques de gestion.
-
152
faune sauvage dans leur habitat naturel.
3.2.4.
153
3.2.5. PLAN D'OPERATIONS
3.2.5.1.Cadre gnral
Le plan d'oprations, bas sur le "Cadre Logique" (Tableau Synoptique de Planification du
Secteur) qui peut tre consult l'annexe fournit toutes les donnes et informations qui sont
ncessaires et importantes pour la conduite des mesures stratgiques en gnral et des activits y
relatives en particulier.
Le plan d'oprations comprend, outre la formulation des politiques et stratgies effectues dans
les chapitres prcdents, le Tableau Synoptique des Activits/Projets par secteur.
3.2.5.2.Description succincte des tableaux synoptiques
Le Tableau Synoptique des Activits et Projets par secteur oprationnalise le plan en spcifiant :
-
la localisation des projets dans la Grande Rgion Ecologique (GRE). Ces GRE ont t
dtermines lors de l'laboration du "Rapport de Synthse des Etudes Rgionales". Elles
sont issues de l'agrgation des zones cologiques ayant des caractres communs;
les organismes responsables de l'excution des projets ;
les sources de financement des diffrents projets ;
les cots et en particulier les contributions de la population et des autres partenaires;
les dbuts des projets, compte tenu des informations provenant des fiches de projet;
la dure des projets, compte tenu des informations provenant des fiches de projet et la
rfrence rgionale.
Le Tableau suivant donne un rcapitulatif des investissements par rsultat du secteur Faune et
Aires Protges :
Cot (Millions de F.CFA)
RESULTAT
Pop.
Autres
Total
80,33
4 163,08
4 244,22
203,69
3 540,43
3 744,12
1,08
447,25
448,33
67,42
7 502,35
7 569,76
352,51
15 653,12
16 006,44
TOTAL SECTEUR
154
dont projets en excution
11 689,4
Les activits ont t spcifies dans la premire colonne des Tableaux Synoptiques. Les projets
retenus dans la deuxime colonne proviennent :
.
.
d'une part des projets identifis dans les "Grandes Rgions Ecologiques" (GRE) et
regroups par secteur d'intervention lors de l'laboration du "Rapport de Synthse des
Etudes Rgionales" ;
d'autre part des projets en cours ou planifis dans le secteur par diffrents organismes
engags dans la gestion de l'environnement et la valorisation des ressources.
Sur la base des activits retenues dans le "Cadre Logique" et tout en tenant compte des
lments importants identifis l'annexe. Les rsultats intermdiaires et indicateurs
peuvent tre dfinis, ce qui permet d'tablir un tableau de suivi et d'valuation pour les
effets et les ralisations. Ces donnes facilitent la mise en place d'un systme de suivi et
d'valuation pour la gestion de l'excution, tout en tenant compte du calendrier
d'excution des activits.
155
TABLEAUX SYNOPTIQUES
SECTEUR 3.2
1.
2.
d'ordre
Projet Sectoriel
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
4me chiffre =
Secteur
Rsultat
Activit
Numro d'ordre si
plusieurs projets
pour la mme activit
R=
Projet Rgional
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
GRE
Rsultat
Numro
par rsultat
156
TABLEAU SYNOPTIQUE DE PLANIFICATION
OBJECTIF SUPERIEUR :
INDICATEURS D'IMPACT
SUPPOSITIONS IMPORTANTES
3.2.3. Ecotourisme
dvelopp
3.2..4. Diversit
biologique
conserve
ACTIVITES :
3.2.1.1. Inventorier
le potentiel
3.2.3.3. Promouvoir le
tourisme national
3.2.3.4. Promouvoir
l'cotourisme de
haut de gamme
Augmentation sensible de la biodiversit des aires protges alors que laLa coopration sous-rgionale
superficie globale de celles-ci reste est active
stable (3.2.1.)
157
4.
RESSOURCES HALIEUTIQUES
4.1.
CARACTERISTIQUES DU SECTEUR
Les Pcheurs sont des concerns de base de ce secteur. On compte environ 24.136 pcheurs
artisans repartis dans 205 villages et campements de pche de la zone ctire, la pche
industrielle employant plus de 1500 personnes. Le nombre de pcheurs dans la pche
continentale n'est pas connu avec exactitude. Enfin, on dnombre 1500 pisciculteurs possdant
2.000 tangs en ce qui concerne l'aquaculture.
Les compagnies de pche qui exploitent les ressources halieutiques. En 1993, le Cameroun
comptait une douzaine de compagnies de pche dont : PECAM, COPEMAR, SOCIAA,
CAMECRUS, CHALUCAM, NEPTUNE, OFMC, SOM'S TRADING, PECHAM, KOSCAM,
PRISTAR, SOGESCAM.
Les socits qui importent les ressources halieutiques. On en compte actuellement sept socits
dont : SAPP, CCFI, GULF FISHERIES, SOM'S TRADING, PECHAM, KOSCAM, PRISTAR,
SOGESCAM.
Autres concerns : Il s'agit essentiellement des mareyeurs et des transformateurs. Les mareyeurs
sont des hommes ou des femmes qui achtent les produits halieutiques pour les revendre ou
pour les transformer. Les transformateurs sont des fumeurs ou des scheurs de poissons.
L'Universit de Dschang o il y a un dpartement halieutique et l'Universit de Douala avec en
son sein un Institut de Sciences Halieutiques, mais non encore fonctionnel.
4.1.2. Analyse du cadre juridique et institutionnel
Le cadre juridique et institutionnel sont deux matrices fondamentales pour le succs de tout plan
de dveloppement.
La politique du Cameroun en matire de ressources halieutiques est traduite par la loi n94/01
du 20 janvier 1994 en ce qu'elle porte, non seulement le rgime des forts et de la faune, mais
aussi celui de la pche. Cette loi est taye cet gard par le dcret n95/413/PM du 20 juin
1995 fixant certaines modalits d'application du rgime de la pche.
Dans le but de la conservation des ressources halieutiques, la loi du 20 janvier 1994 prvoit que
des restrictions peuvent tre apportes l'exercice du droit de pche, y compris de la pche
traditionnelle. Dans cette optique, certaines activits sont interdites. Il s'agit notamment - du
158
dversement de matires toxiques et nocives telles que les polluants industriels, agricoles
(pesticides, fertilisants) et domestiques (principalement les dtergents) dans les milieux
aquatiques - de la destruction de l'environnement sur une distance de 50 mtres le long d'un
cours d'eau ou sur un rayon de 100 mtres tout autour de sa source. - l'exploitation des
ressources halieutiques sans autorisation pralable de l'administration charge de la pche l'introduction au Cameroun des ressources halieutiques vivantes trangres - la capture, la
dtention et la mise en vente des ressources halieutiques protges dont la liste est fixe par
l'administration charge de la pche - la pche dans toute zone ou secteur interdit par
l'administration de la pche.
Le dcret n95/413 dfinit les diffrents types de pche prvus par la loi savoir : la pche
industrielle, la pche semi-industrielle, la pche traditionnelle ou artisanale, la pche sportive et
la pche scientifique. Si la rglementation de la pche et notamment des conditions d'octroi d'un
agrment de dlivrance d'une licence, d'un permis et d'une autorisation, vise rguler les prises
et maintenir le niveau de production un niveau acceptable, cette rglementation reste
cependant trs limite car bien qu'interdisant l'utilisation de certains types d'engins de pche, elle
ne dfinit pas les diffrentes mailles de filet par espce pche, de mme les saisons de pche ne
sont pas dtermines sur la cte.
Du point de vue institutionnel, des structures spcifiques se sont vues confrer des comptences
en matire de gestion de ressources halieutiques. Il s'agit des Ministres de la Dfense (Marine
Nationale), Transports (Marine Marchande), Elevage, Pche et Industries Animales (Direction
des Pches), Environnement et Forts (Direction de l'Environnement) Recherche Scientifique et
Technique (Centre de Recherches Halieutiques et Ocanographiques de Limb de l'Institut de
Recherches Zootechniques et Vtrinaires), Ministre des Mines, de l'Eau et de l'Energie
(Direction de l'hydraulique villageoise).
Sans vouloir entrer dans les dtails des responsabilits des uns et des autres, un seul constat
s'impose ; c'est celui d'un chevauchement de leurs attributions. En effet, que ce soit au niveau
central ou au niveau local, ces structures ou institutions sont confrontes quotidiennement des
conflits de comptences. L'existence de ces institutions investies de fonctions diverses se traduit
par une dmultiplication des politiques et des stratgies qui quoique se rapportant au mme
domaine sont devenues nettement divergentes, sinon antinomiques et finalement inefficaces.
4.1.3. Analyse des donnes socio-conomiques
L'importance socio-conomique de la pche dans le pays est grande et diversifie. Ainsi, la
pche contribue pour plus de 44% de protines animales consommes dans le pays. Les
camerounais mangent plus de poisson que de viande, soit respectivement 18 et 16 kg par an et
par habitant. Dans le secteur de l'emploi, prs de 12% de la population active subsiste grce la
pche et/ou aux activits connexes, les femmes dans les campements ou villages de pche
interviennent 90% dans la conservation et la commercialisation des produits de pche.
En ce qui concerne les exportations, le Cameroun exporte du poisson vers les pays voisins et les
crevettes vers l'Europe pour une valeur de plus de 40 millions de dollars US par an, en mme
temps, le Cameroun importe annuellement prs de 30.000 tonnes de poissons du Sngal et de
la Mauritanie. Ce paradoxe vient du fait que presque toute la production artisanale est exporte
159
vers les pays voisins par des circuits informels. Les trangers occupent une place importante
dans la pche artisanale maritime au Cameroun. Sur un effectif de 24.136 pcheurs, 76% sont
de nationalits trangres (nigrians, ghanens et bninois essentiellement).
4.1.4. Analyse des potentialits
Le Cameroun regorge de potentialits naturelles et humaines pour le dveloppement de la pche
maritime, continentale et l'aquaculture.
En ce qui concerne la pche maritime, le potentiel naturel de pche inclut 360 km de cte avec
un plateau continental couvrant 14.500 km exploitable et pouvant produire annuellement
112.500 tonnes de poisson. La faune halieutique marine est trs riche et trs diversifie, on
compte plus de 40 espces de poissons exploitables. Si les stocks cibles semblent aujourd'hui
surexploits, il n'en demeure pas moins vrai que d'autres stocks des fonds rocheux de la rgion
de Kribi peu favorables au chalutage sont encore inexploits. Le dveloppement des techniques
de pche adaptes ces fonds permettront d'exploiter ce potentiel estim actuellement 3000
tonnes par an. A ces potentialits, il faudrait ajouter 2.700 km de mangroves et d'estuaires ; ces
mangroves constituent des frayres pour de nombreuses espces de poissons et de crevettes.
Dans le secteur continental, les conditions climatiques et l'important rseau hydrographique
confrent au Cameroun d'normes potentialits pour le dveloppement de la pche continentale.
En effet, le pays compte 39.600 km de plans d'eau intrieurs constitus essentiellement de
fleuves (1000km), de plaines d'inondations et de marais (34.000 km) de lacs naturels (1800
km) et de retenues artificielles (2800 km), avec une production potentielle d'environ 200.000
tonnes de poisson par an. Ces eaux intrieures constituent un gte de biodiversit aquatique ;
actuellement on dnombre plus de 500 espces de poissons vivant dans les eaux intrieures
camerounaises.
Le Cameroun regorge galement d'normes potentialits pour le dveloppement de
l'aquaculture. Aux 39.600 km de plans d'eau continentaux, il faut ajouter 2700 km de
mangroves, favorables l'aquaculture en cage. A cela, il faudrait ajouter les 1000 tangs privs
abandonns, une faune aquatique riche et diversifie. La bioclimatologie camerounaise est
favorable une croissance et une reproduction continue des organismes aquatiques.
Du point de vue potentiel humain et structurel, il existe une expertise nationale non ngligeable
dans les domaines tels que la biologie des pches, l'ocanographie biologique, l'cologie marine,
la technologie des produits de pche et l'aquaculture. Des structures logistiques existent
galement savoir les units de recherche halieutiques et ocanographiques installes Limb,
Kribi et Foumban, des organismes de dveloppement de la pche, notamment la Mission de
dveloppement de la Pche Artisanale Maritime (MIDEPECAM) et la Caisse de
Dveloppement de la Pche Maritime (CDPM). Le rle de ces organismes est de pourvoir la
logistique et la formation aux pcheurs.
4.1.5
160
Que ce soit au niveau de la pche maritime, continentale ou de l'aquaculture, le problme central
qui mine ce secteur est:
L'exploitation irrationnelle des ressources halieutiques
Les causes directes et immdiates de cette exploitation irrationnelle des ressources halieutiques
sont les suivantes :
- Exploitation dsordonne des ressources ;
- Pertes des produits aprs rcolte ;
- Manque d'encadrement des pcheurs ;
- Non respect de la rglementation.
a)
les techniques de pche actuellement utilises par les pcheurs artisans et industriels
ne ciblent que quelques familles gnralement les familles de Sciaenidae et de
Clupidae pour la pche maritime ; Cichlidae, Bagridae et Synodontidae pour la pche
continentale. Si la tendance persiste, on pourra terme arriver l'extinction des espces
concernes et par consquent la rduction de la biodiversit. Cependant d'autres
ressources existent mais ne font pas l'objet d'une vritable exploitation. On arrive une
situation o certaines ressources sont surexploites et d'autres sous-utilises;
les engins de pche en gnral ne sont pas slectifs, ainsi ils prennent des poissons
immatures, ceci se peroit par la prsence sur le march d'innombrables petits poissons
toutes espces confondues et que l'on dsigne par l'appellation de friture.
161
stocks exploitables et leurs quantits : l'inventaire des stocks exploitables est encore
partiel, ceci surtout dans le domaine continental. Tout effort de planification est rendu
difficile par cette lacune ; toutes les ressources ne sont pas encore identifies.
b)
On estime entre 20-40% de perte aprs rcolte de produits halieutiques dans la pche artisanale,
ceci est due surtout la persistance de l'utilisation de mthodes archaques de conservation et de
traitement des produits de la pche. A ceci, s'ajoutent une mauvaise organisation des circuits de
commercialisation et de distribution des produits et le manque d'infrastructures routires,
l'enclavement des diffrents centres de dbarquement des produits de la pche artisanale
contribue galement l'augmentation des pertes aprs capture.
c)
d)
le personnel encadreur administratif dans sa grande majorit n'a pas reu une
formation suffisante pour encadrer le pcheur. L'accent a t mis plutt sur la collecte
des taxes et le contrle de qualit des produits de pche ;
les effectifs des agents ne sont pas suffisants pour l'encadrement efficace de
l'ensemble des pcheurs (25.000 pour la cte maritime et plus de 30.000 dans le
domaine continental) ;
Le non respect de la rglementation se matrialise entre autres par la pche dans les zones
interdites (frayres, zone de 3 mille pour la pche industrielle). La lgislation existante est
inadapte surtout en ce qui concerne la protection des ressources, la gestion des conflits.
L'insuffisance de contrle est due au manque de moyens logistiques. Par ailleurs, l'inadquation
du cadre juridique et institutionnel constitue une cause importante du non-respect de la
rglementation. Elle est due d'abord l'inexistence d'une lgislation adapte, puis un manque
de structure de coordination de diffrents intervenants. Il n'existe pas de cohrence dans les
actions de diffrents intervenants et des conflits de comptences naissent tous les jours entre les
diffrentes institutions charges de la gestion des ressources halieutiques.
4.2
Plusieurs Ministres sont directement impliqus dans la gestion des ressources halieutiques. Les
plus importants sont : les Ministres de l'Elevage des Pches et des Industries Animales, de la
162
Recherche Scientifique et Technique, de l'Environnement et des Forts, des Transports.
4.2.1. Administration des pches
L'administration des pches relve du Ministre de l'Elevage des Pches et des Industries
Animales (MINEPIA). Ce Ministre est responsable de la mise en oeuvre de la politique
gouvernementale en matire de pche et d'aquaculture. Son objectif essentiel aujourd'hui est la
promotion de la production nationale de poissons en vue de rduire la quantit de produits
halieutiques imports et d'atteindre terme l'autosuffisance alimentaire en matire de protine
animale. Pour ce faire le Gouvernement envisage :
-
163
L'exploitation irrationnelle des ressources halieutiques menace la fois le renouvellement des
ressources, le bien-tre socio-conomique des populations et l'quilibre des cosystmes
aquatiques.
L'objectif principal atteindre pour rsoudre le problme ci-dessus voqu est:
L'exploitation rationnelle des ressources halieutiques.
Cette exploitation des ressources halieutiques est une proccupation environnementale
importante pour la protection de la biodiversit aquatique, source de scurit alimentaire. La
stratgie dvelopper ncessite les mesures suivantes :
- Gestion optimale des ressources halieutiques ;
- Valorisation des produits ;
- Renforcement de la lgislation et des capacits des structures d'intervention
4.3.1. GESTION OPTIMALE DES RESSOURCES HALIEUTIQUES
La conduite gnrale de la gestion des ressources halieutiques en cours ne tient pas toujours
compte des critres de rationalit, de durabilit des ressources. C'est pourquoi il est ncessaire
de prconiser des mesures pour une gestion optimale de ces ressources.
a) Mesures stratgiques
Compte tenu des dangers que font peser certaines formes d'exploitation des ressources
halieutiques, et tant donn la ncessit de veiller une exploitation durable et quilibre de ces
ressources, il est ncessaire de mettre en place
Une gestion optimale des ressources halieutiques
Les actions ncessaires pour atteindre le rsultat escompt viseront :
valuer les ressources halieutiques : On devra dans un premier temps, identifier toutes
les ressources fauniques et floristiques de l'eau. Ces ressources seront caractrises en
termes de leur biologie, de leur quantit, de leur rpartition gographique et de leur
pression d'exploitation. En particulier, on tablira un tableau donnant les ressources
exploites et les ressources non exploites ;
164
Faisabilit technique
Les potentialits techniques existantes en matire de pche peuvent permettre une
exploitation rationnelle des ressources halieutiques. Des structures tels que le MINEPIA
et l'IRZV sont charges d'assurer un dveloppement judicieux des activits de pche. Il
convient toutefois d'voquer l'insuffisance de personnel comptent, et des carences
organisationnelles et logistiques qui limitent les possibilits d'assurer techniquement
165
l'exploitation rationnelle des ressources halieutiques.
-
c)
Les indicateurs suivants permettront d'valuer et de suivre le niveau atteint par l'exploitation
rationnelle des ressources halieutiques.
Augmentation de la production halieutique
tout en respectant l'quilibre des ressources.
Il donne une indication d'une bonne intgration des objectifs de production et de protection des
ressources.
166
L'exploitation rationnelle des ressources halieutiques devrait se traduire par la garantie
d'un niveau de revenus satisfaisant, l'amlioration de la sant du fait de la consommation
suffisante de protines de bonne qualit. Ces aspects peuvent dterminer l'attitude des
populations vis--vis des mesures retenues.
4.3.2. VALORISATION DES PRODUITS DE LA PECHE
On estime de 20 40% les pertes des produits halieutiques aprs rcolte. Ce qui entrane une
moins-value sur l'activit. D'o l'urgence de valoriser davantage les produits de la pche.
a) Mesures stratgiques
Au regard du faible niveau de valorisation des ressources halieutiques, il est fondamental de tout
mettre en oeuvre pour raliser
La valorisation des produits de la pche.
Pour atteindre ce rsultat, il sera ncessaire de :
167
dans les activits de "marketing" lies l'introduction de ces nouveaux produits ;
Faisabilit technique
Les techniques et les technologies pour la valorisation des ressources halieutiques
existent. L'expertise nationale en la matire existe, bien qu'en quantit insuffisante. Elle
peut judicieusement tre complte par l'assistance technique. Des structures
d'encadrement, de contrle, de formation et de recherche existent galement cet effet.
Des carences rglementaires, organisationnelles, l'insuffisance de moyens humains,
matriels et financiers, handicapent la pleine expansion des potentialits disponibles.
168
-
c)
169
halieutiques, le rsultat suivant :
le renforcement des capacites des structures d'intervention
est ncessaire. Les activits mener pour l'atteindre viseront :
sensibiliser les concerns sur la rglementation ainsi mise au point : On devra, pour
y parvenir, prparer une documentation et/ou des supports d'information adquats. On
devra par la suite organiser la diffusion et l'exploitation de la rglementation. Ceci sera
d'autant plus facile que les concerns auront t organiss en groupements d'intrts
communs.
Faisabilit technique
Thoriquement, il est techniquement possible de renforcer les capacits des structures
d'intervention. Les limitations viendront des carences organisationnelles, logistiques et
des insuffisances financires et humaines.
170
conomiques pour dfinir et faire respecter les conditions cadres devant rgir les
activits de pche.
La communaut internationale a une influence relative sur la rglementation nationale
travers les conventions internationales.
c)
4.4.
171
activits sont galement synergiques et assurent l'effectivit des rsultats attendus dans chacun
des domaines.
Au total, il est relever une cohrence la fois verticale (entre les activits d'un domaine
d'intervention) et horizontale (entre les domaines d'intervention) favorables une russite du
programme dfini.
4.4.2. Suppositions importantes
Malgr la cohrence des mesures stratgiques releve ci-dessus, l'obtention des rsultats et de
l'objectif attendus dpend de facteurs externes qui ne sont pas matrisables par les responsables
et gestionnaires des domaines et des activits. Ces facteurs externes qui reprsentent des
conditions ncessaires, constituent des suppositions importantes parmi lesquelles il est
ncessaire de souligner les suivantes :
a.
b.
c.
d.
172
4.5.
PLAN D'OPERATIONS
Le Tableau suivant donne un rcapitulatif des investissements par rsultat du secteur ressources
halieutiques :
RESULTAT
Autres
Total
4.1.
230,92
6 472,69
6 703,61
4.2.
64,40
542,10
606,50
173
4.3.
18,00
659,98
677,98
TOTAL SECTEUR
313,32
7 674,77
7 988,09
3 130,1
Les activits ont t spcifies dans la premire colonne des Tableaux Synoptiques. Les projets
retenus dans la deuxime colonne proviennent :
.
.
d'une part des projets identifis dans les "Grandes Rgions Ecologiques" (GRE) et
regroups par secteur d'intervention lors de l'laboration du "Rapport de Synthse des
Etudes Rgionales" ;
d'autre part des projets en cours ou planifis dans le secteur par diffrents organismes
engags dans la gestion de l'environnement et la valorisation des ressources.
Sur la base des activits retenues dans le "Cadre Logique" et tout en tenant compte des
lments importants identifis l'annexe. Les rsultats intermdiaires et indicateurs
peuvent tre dfinis, ce qui permet d'tablir un tableau de suivi et d'valuation pour les
effets et les ralisations. Ces donnes facilitent la mise en place d'un systme de suivi et
d'valuation pour la gestion de l'excution, tout en tenant compte du calendrier
d'excution des activits.
174
-
175
TABLEAUX SYNOPTIQUES
SECTEUR 4
RESSOURCES HALIEUTIQUES
1.
2.
Rsultat 4.2.
Rsultat 4.3.
d'ordre
Projet Sectoriel
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
4me chiffre =
Secteur
Rsultat
Activit
Numro d'ordre si
plusieurs projets
pour la mme activit
R=
Projet Rgional
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
GRE
Rsultat
Numro
par rsultat
176
RESULTATS :
4.1. Exploitation rationnelle des ressources
halieutiques
ACTIVITES :
4.1.1. Evaluer les ressources
halieutiques
177
5.
5.1.
CARACTERISTIQUES DU SECTEUR
le Ministre du Tourisme (MINTOUR) qui est charg du contrle des sites et des
activits touristiques ;
Les compagnies ptrolires qui explorent et exploitent le ptrole et le gaz naturel, les
178
industries de transformation comme la SONARA (raffinerie de ptrole), les
infrastructures des ports de Douala, Limb, Kribi, les industries navales comme le
Chantier Naval et Industriel du Cameroun (CNIC).
Enfin les pcheurs sont des concerns de base de ce secteur. On compte environ 25.000
pcheurs artisans dans la zone ctire et 39 bateaux de pche industrielle employant plus
de 1.500 personnes.
5.1.2. Analyse du cadre juridique et institutionnel
Si l'on ne peut plus affirmer de faon premptoire aujourd'hui que l'environnement marin et
ctier camerounais est dpourvu de toute protection cause de l'existence sur le plan
international d'un important dispositif normatif sur les ocans, les mers et les zones littorales
susceptible d'tre appliqu cet espace, sur le plan interne, cependant, cette affirmation doit tre
maintenue, surtout en ce qui concerne la pollution, mais aussi en matire de pche ; les quelques
textes, au demeurant trs pars et sectoriels existant dans ce domaine, ont t pris dans une
optique plus conomique qu'environnementale.
a)
La navigation maritime
L'ordonnance n 62-07 du 31 mars 1962 portant code de la marine marchande est le
premier instrument juridique pris par les autorits camerounaises au lendemain de
l'accession du pays la souverainet internationale. Bien que son objectif principal reste,
aprs des modifications successives par la loi n 63/17 du 19 juin 1963 et la loi n
67/LF/25 du 30 novembre 1967 la rglementation du milieu marin pour la navigation
(circulation des navires fins de commerce et de transport), elle contient quelques
dispositions susceptibles de prserver le milieu marin de la pollution.
C'est ainsi que son article 197 (2) laisse la possibilit au transporteur de dtruire des
marchandises inflammables, explosives ou dangereuses au cas o elles mettraient en
danger le navire ou la cargaison. La lutte contre la pollution est encore illustre par les
articles 297 et suivants qui rpriment les atteintes aux ouvrages portuaires ou la mer.
De manire gnrale, si l'on peut dire que des dispositions du code relatives la scurit
de la navigation notamment les diverses mesures de contrle et de sanction portant sur
l'hygine bord ainsi qu' l'embarquement et l'arrimage des grains et des marchandises
dangereuses, peuvent tre mis contribution pour la sant du milieu marin, il reste qu'il
s'agira d'une protection trs limite.
Elle est d'autant plus insatisfaisante que la marine marchande, habilite pour effectuer
cette surveillance, n'est pas quipe de la logistique lui permettant d'assurer
179
convenablement ce travail. Pour l'heure, les espoirs sont du ct de Bangui o s'labore,
dans le cadre de l'UDEAC, un nouveau code de la marine marchande.
-
Cette ide de ngligence de la prvention est conforte par l'inexistence jusqu' ce jour,
des installations de surveillance adquates pour prvenir des cas accidentels de pollution
ou du moins permettant de dtecter facilement le navire auteur d'une pollution.
180
L'observation "de visu" demeure le principal mode de contrle de la pollution dans la
zone portuaire camerounaise.
Un autre reproche ces textes est la fixation limitative des montants des amendes qui
prsage d'emble des rparations trs insatisfaisantes des dommages cologiques.
-
La loi n89-027, bien que rcente n'est pas exempte de critiques. Ces carences textuelles
et infrastructurelles auxquelles s'ajoute l'absence des mesures rglementaires
d'application confortent dans l'ide que l'adoption de cette loi semble avoir t dicte par
la mode de l'poque.
b)
L'activit industrielle dont le milieu marin ainsi que la zone ctire, apparaissent comme leur
espace d'installation privilgie, n'a pourtant pas fait beaucoup de place la protection de
l'environnement marin alors mme que ses effets nfastes sur ce milieu sont des plus
redoutables.
181
La pollution d'origine industrielle du milieu marin n'tait effleure jusqu'en 1990 que par
certaines dispositions du dcret n 76/372 du 02 septembre 1976 portant rglementation des
tablissements insalubres et incommodes ou dangereux. C'est avec l'arrt n 51/MINDIC/IGI
du 28 dcembre 1990 fixant les modalits d'application de l'ordonnance n 90/001 du 29 janvier
1990 portant rgime de la zone franche industrielle que la pollution marine d'origine industrielle
sera souligne expressment travers les articles 33 35.
Mais, comme les prcdentes, cette nouvelle rglementation est insatisfaisante. la principale
lacune est relative au caractre trs restrictif de sa porte en ce sens que, mme dans la zone
littorale o certaines industries sont en dehors de la zone franche industrielle, ce texte n'aura
point d'effet.
L'industrie ptrolire, dont le potentiel de pollution du milieu marin est le plus lev et mme le
plus dcri, est rgie par des textes qui se proccupent plus de la rentabilit financire. C'est le
cas avec la loi n 78-24 du 29 dcembre 1978 compltant, en ce qui concerne les
hydrocarbures, la loi n 64-LF-3 du 6 avril 1964 portant rgime des substances minrales qui ne
contient, ni dans ses dispositions sur l'exploration ou l'exploitation, ni encore moins en matire
de sanctions, des mesures susceptibles de protger le milieu contre les pollutions par
hydrocarbures.
On constate donc que la pollution du milieu marin et ctier qui est du reste le plus srieux
problmes d'environnement dans cet espace, n'est pas rgie par une rglementation gnrale.
C'est plutt une lgislation en miette et incidente qui existe sur la matire. Le dispositif de lutte
contre la pollution du milieu marin et ctier apparat en dfinitive inadapt.
c)
Du point de vue institutionnel, des structures spcifiques se sont vues confrer des comptences
en matire de gestion des cosystmes marins et ctiers, il s'agit notamment des Ministres de
182
l'Environnement et des Forts (MINEF), de l'Elevage, des Pches et des Industries Animales
(MINEPIA), des Mines, de l'Eau et de l'Energie (MINMEE), des Travaux Publics (MINTP), des
Transports (MINTRANS) et du Tourisme (MINTOUR).
Le Ministre de l'Elevage, des Pches et des Industries Animales assure travers la Direction
des Pches, la gestion et l'administration des pches, la protection des ressources maritimes, le
contrle sanitaire et statistique en matire de pche. Il assure en outre la tutelle des organismes
de dveloppement comme la MIDEPECAM (Mission de Dveloppement de la Pche Artisanale
et Maritime au Cameroun), la CDPM (Caisse de Dveloppement de la Pche Maritime).
Le Ministre des Mines, de l'Eau et de l'Energie veille la gestion rationnelle des ressources
naturelles, en particulier des hydrocarbures et des minerais marins pour le domaine maritime. Il
est appuy dans sa mission par des organismes comme la SNH (Socit Nationale des
Hydrocarbures).
Le Ministre des Transports, pour assurer sa mission dans le domaine maritime, dispose d'une
Direction de la Marine Marchande qui s'occupe des problmes de scurit en mer, et de contrle
des frontires maritimes en navigation maritime ; l'Office Nationale des Ports du Cameroun
(ONPC) assure, sous la tutelle du MINTRANS, la gestion des activits portuaires.
Le Ministre des Travaux Publics agit, de concert avec les autres ministres impliqus dans la
gestion du domaine maritime en ce qui concerne la ralisation des travaux portuaires ou
d'infrastructures marines (construction de pipelines, d'oloducs, de plate-formes ptrolires,
etc...), il en est de mme des autres ministres dont les attributions touchent plus ou moins les
sciences de la mer : MINTOUR, MINDIC, etc...
En plus des structures d'appui places sous la tutelle des dpartements ministriels,
interviennent dans la gestion des cosystmes marins et ctiers, le Centre de Recherches
Halieutiques et Ocanographiques de Limb de l'IRZV, les Facults de Science des Universits
qui assurent la formation dans les sciences de la mer et des ONG qui appuient les projets de
dveloppement dans le secteur.
On remarque au total une multitude de structures qui, sur le plan institutionnel, interviennent
dans l'espace ctier et marin sans vritable mcanisme de coordination. Ceci est un handicap
srieux pour un bon fonctionnement des activits de cet espace et surtout pour sa gestion
durable.
183
On peut ainsi s'attendre un revenu moyen par tte et par mnage plus lev dans la rgion
ctire que dans l'ensemble du pays.
Plusieurs activits se dveloppent dans la rgion littorale, notamment l'agriculture avec plusieurs
plantations industrielles dont les plus importantes sont : la Cameroon Development Corporation
(CDC) dans la province du Sud-Ouest qui emploie plus de 15.000 personnes (deuxime
employeur aprs la Fonction Publique) pour une surface cultive de 36.160 ha, la SOCAPALM
et la SAFACAM dans les provinces du Littoral et du Sud, HEVECAM dans le Sud. Des
socits de pche artisanale et industrielle y exploitent les ressources halieutiques marines avec
environ 25.000 pcheurs pour une production annuelle de 72.300 tonnes (1993) de poissons et
crevettes.
Le revenu moyen mensuel d'un pcheur permanent est d'environ 62.000 FCFA (avant
dvaluation), le plaant au-dessus des autres secteurs du monde rural et mme de certains cadres
de l'administration.
Enfin, l'exploitation ptrolire dans la rgion de Rio del Rey, de la Sanaga et du Nyong est le
nouveau-n qui est venu enrichir les activits conomiques de la zone maritime depuis 1977/78
; les industries portuaires dveloppes Douala, Limb et Kribi sont galement des atouts
conomiques pour la rgion maritime.
5.1.4. Analyse des potentialits
La zone maritime regorge de potentialits naturelles et humaines pour son dveloppement.
Parmi ces potentialits, on peut citer les ressources halieutiques, les gisements de minerais et
d'hydrocarbures, la fertilit et la richesse des sols et du sous-sol, les plantations, les agroindustries, le tourisme ctier, le transport maritime et le potentiel humain et structurel.
a)
Ressources halieutiques
exploitables.
b)
184
Les chutes de la Lob, les sites naturels rares comme le rocher du loup, les splendides plages de
sable blanc, la prsence du Mont Cameroun (4070 m) qui surplombe l'ocan Atlantique, sont
autant des atouts pour le dveloppement de l'activit touristique dans la rgion ctire. Cette
activit prend dj de l'envol, surtout dans les dpartements de l'Ocan et du Fako, mais
demeure organiser pour attirer des touristes en toute saison.
Le transport maritime partir des ports existants dans la rgion en fait la porte d'entre et de
sortie du pays et d'une partie de la sous-rgion de l'Afrique Centrale (pays enclavs). Ce
transport maritime qui sera dvelopp avec la ralisation des projets de port en eau profonde et
du pipeline Tchad-Cameroun, offre des perspectives heureuses pour l'avenir.
c)
Mangroves et estuaires
La flore de la mangrove est la base de sa trs grande productivit. La mangrove joue un rle
important dans la production halieutique des zones ctires, car elle fonctionne entre autre
comme une zone de repeuplement et de frayres pour plusieurs espces de poissons et des
crustacs.
d)
La rgion ctire possde un sous-sol riche en gisements d'hydrocarbures (gaz naturel, ptrole)
dont une partie est exploite depuis une vingtaine d'annes. Il existe des minerais tels que le fer
dans la rgion de Kribi dont l'exploitation sur un site ctier sera aise (transport) et bnfique ;
on y retrouve aussi des sources d'eau minrale (Limb, Muyuka). On signale galement la
prsence des modules polymtalliques qui sont des concentrs minraux se trouvant des
grandes profondeurs des ocans.
e)
Les sols adjacents la rgion ctire camerounaise sont trs fertiles, en raison d'une conjugaison
de facteurs tels que le climat, le relief, la nature volcanique des sols (rgion de Fako, Moungo).
Cette fertilit se traduit par la pratique des cultures extensives d'exportation de l'hva, du
palmier huile, du th, du bananier, etc... Il existe ainsi des plantations agro-industrielles
modernes dont les principales sont : CDC, SOCAPALM, HEVECAM, SAFACAM, FERME
SUISSE, PAMOL.
5.1.5. Analyse des problmes
L'espace marin et ctier camerounais exigu est fragilis par le fait des hommes qui le
185
considrent comme un milieu de prdilection pour leurs multiples activits. Cet environnement
est dangereusement menac de dgradation et son problme central est :
Gestion irrationnelle de la cte
maritime et de ses ressources
Les causes directes et immdiates de cette gestion irrationnelle sont : l'rosion ctire,
l'exploitation dsordonne des ressources et des espaces maritimes, la pollution marine.
a) Erosion ctire
L'rosion des berges est cause par le dboisement des rives, l'exploitation dsordonne des
carrires de sable et de gravier, la disparition des cocotiers le long de la cte :
.
l'exploitation anarchique des carrires de sable et de gravier est effectu pour les
besoins en matriaux de construction. Cette exploitation irrationnelle va contribuer
l'acclration de l'rosion par les grands vides qu'elle laisse et qui favorise la progression
des eaux sur le continent ;
186
b)
Les causes directes et immdiates de cette gestion irrationnelle des ressources de la cte
maritime sont : l'exploitation dsordonne des ressources ; la connaissance insuffisante des
ressources marines ; la connaissance limite des zones de fraie ; le non respect de la
rglementation :
.
le non respect de la rglementation : se matrialise entre autre par la pche dans les
zones interdites. La lgislation existante est inadapte surtout en ce qui concerne la
protection des ressources, la gestion des conflits. Par ailleurs, l'inadquation du cadre
juridique et institutionnel constitue une cause importante du non respect de la
rglementation. Elle est due surtout un manque de structure de coordination de
diffrents intervenants ;
187
c. Pollution marine
La pollution marine dans l'environnement ctier a pour causes directes et immdiates le
dversement des dchets nuisibles et l'existence d'une lgislation inadapte :
.
le dversement des dchets nuisibles dans cette zone (mtaux lourds provenant des
dchets urbains, les substances chimiques provenant des industries et des plantations
agro-industrielles, les dchets provenant des mnages), qui arrivent par la suite la mer
entranent la mort massive des oeufs et/ou des larves de poissons. Ce phnomne rduit
considrablement la quantit et mme la qualit des ressources disponibles avec des
consquences sur la biodiversit aquatique. Il convient d'ajouter les effets de la pollution
microbienne entranant certaines pidmies dans les campements de pche. En effet,
dans les campements de pche, les habitations sont dpourvues de toilette et le niveau
d'hygine y est trs bas puisqu'il est d'usage d'utiliser les plages et les voies d'eau l'air
libre comme toilette. Ceci est particulirement grave dans les baies fermes et les
lagunes ctires o la circulation est faible; la pollution microbienne ou bactrienne est
dominante ici. Cette pollution provoque gnralement l'eutrophisation qui peut dcimer
toute une population ;
la lgislation inadapte est lie aux nombreuses lacunes existants dans les maigres
textes partiels relatifs cette zone. Ceci entrane des conflits de toutes sortes et en
particulier les conflits pour les ressources biologiques et non biologiques. Eu gard
l'importance de la zone ctire et maritime, on se serait trs logiquement attendu une
protection renforce de cet espace. Il est regrettable de constater une quasi absence de
mesures juridiques vocation proprement environnementale en ce domaine.
Le littoral camerounais, de par la diversit des activits qui s'y droule, est une zone o
interviennent plusieurs structures dveloppant plus ou moins efficacement des politiques qui, en
l'absence de toute coordination, entranent parfois des conflits de comptence.
Le Ministre de l'Administration Territoriale est charg dans cette zone de la mise en oeuvre de
la politique gouvernementale en matire d'amnagement du territoire.
Le Ministre de l'Elevage, des Pches et des Industries Animales assure la protection des
188
ressources maritimes, fluviales et lacustres, et notamment la faune aquatique ainsi que le
contrle sanitaire et statistique en matire de pche.
Le Ministre des Mines, de l'Eau et de l'Energie s'efforce en particulier : (i) de la vrification des
installations industrielles et commerciales sous l'angle de la pollution, des nuisances, de
l'hygine et de la scurit ; (ii) du contrle des conditions d'implantation et d'exploitation des
tablissements classs dangereux, insalubres ou incommodes ; (iii) de l'valuation et de la
protection des ressources en eau ; (iv) de la promotion des nergies nouvelles ; (v) de
l'laboration de normes de qualit du milieu rcepteur et de dispositifs juridiques de lutte contre
les pollutions ; (vi) de la prvention des catastrophes naturelles. Sans oublier, enfin, que la
tutelle du MINMEE s'exerce sur des organismes tels que la Socit Nationale des Eaux du
Cameroun (SNEC) et la Socit Nationale d'Electricit (SONEL).
En tant que responsable du dveloppement coordonn de tous les modes de transport utiliss y
compris le transport maritime, le Ministre des Transports met en oeuvre les mesures
ncessaires relatives, tant la scurit des transports qu' leurs effets dommageables sur les
milieux terrestre, ctier, aquatique ou atmosphrique. Divers organismes oprationnels se
trouvent placs sous la tutelle de ce ministre dont l'Office National des Ports du Cameroun
(ONPC), la Cameroon Airlines (CAMAIR...).
Le Ministre des Travaux Publics est charg, avec le Ministre des Transports, d'assurer la
protection et l'entretien du patrimoine routier, ferroviaire et portuaire. Ses principales missions,
ce titre, consistent valuer et prendre en compte les impacts environnementaux des grands
travaux qu'il entreprend sur les cosystmes d'implantation des infrastructures. En outre, il
assure notamment la tutelle du Laboratoire National de Gnie Civil (LABOGENIE).
Le Ministre du Dveloppement Industriel et Commercial (MINDIC) est charg de la promotion
d'un dveloppement harmonieux des secteurs de l'industrie, du commerce et de l'artisanat, y
compris quant ses retombes sur l'environnement. Il est ainsi conduit, entre autres, s'occuper
de la rglementation et du contrle des pollutions et des nuisances engendres par ces activits
et aussi, veiller au respect des normes de fabrication et de qualit des produits. Ce dpartement
ministriel assure en outre le suivi de l'Office National des Zones Franches Industrielles
(ONZFI), ainsi que la tutelle de la Chambre de Commerce, d'Industrie et des Mines.
Enfin, le Ministre du Tourisme est charg du contrle des sites et des activits touristiques et
gre les tablissements touristiques dans cette zone.
Avec un nombre aussi lev de structures d'intervention, les conflits de comptence
environnementaux entre les diverses institutions sont vidents. Ils ont pour causes les
chevauchements d'attribution entre plusieurs institutions, la mconnaissance par certaines
autorits de leurs limites de comptence.
5.3.
La productivit des cosystmes marins et ctiers est menace par la destruction de l'habitat
naturel, la mauvaise exploitation des ressources et diffrentes formes de pollution. L'objectif
principal atteindre pour rsoudre les problmes sus-voqus est la
189
Gestion rationnelle de la cte
maritime et de ses ressources
Cette gestion rationnelle des cosystmes marins et ctiers est fondamentale pour la
conservation de cette zone et la stratgie dvelopper ncessite les mesures suivantes :
-
rationaliser l'exploitation des carrires ctires : Dans un premier temps, les zones
d'exploitation de carrires devront tre identifies et dlimites. Par la suite, les effets de
ces carrires sur l'environnement ctier devront tre valus. Si ces carrires s'avrent
exploitables, un plan d'amnagement et d'exploitation adapt devra tre labor. Une
rglementation adapte aux conditions spcifiques des sites permettront de contrler de
manire rationnelle l'exploitation ;
190
mettre en dfens les zones fragiles : La protection des zones fragiles ncessite d'abord
leur identification et leur dlimitation avec le concours et la participation de la
population locale. Les zones fragiles ayant t identifies, les populations seront
sensibilises sur l'importance de ces zones, ce qui les amnera prendre conscience de
son utilit prsente et future et d'en assurer une protection efficace. Des mesures seront
galement prises afin de veiller au respect de la rglementation ;
planifier la construction des ouvrages de manire viter les effets ngatifs des
courants. Cette activit exige pour la construction de tout ouvrage le respect scrupuleux
des rgles de l'art. Dans cette perspective, les tudes de l'impact de ces ouvrages (jete,
digue, barrage...) dans le milieu sont fondamentales. Les tudes de la direction et de la
vitesse des courants, des vents dominants et de la houle par exemple doivent tre
effectues avant toute construction pour minimiser les effets ngatifs qui favoriseront ou
acclreront les phnomnes d'rosion. Des mesures favorisant l'application des activits
seront mises en oeuvre.
b)
Faisabilit technique
Il existe une technologie et une expertise locales qui peuvent tre mobilises pour le
contrle de l'occupation de la berge, le recasement des dplacs, la restauration des
zones rodes, la plantation des cocotiers, l'exploitation de la mer, du sable et du gravier,
ainsi que la rgnration et la protection de la mangrove. Cependant, une telle
mobilisation requiert des moyens logistiques appropris. Des problmes pourraient se
poser dans le processus d'acquisition des terres et d'expropriation de ceux installs tout
au long de la cte constituant un domaine de l'Etat.
Pour le moment, il n'existe pas de structure clairement tablie charge de contrler
l'occupation de la berge, la plantation des cocotiers et la protection des ressources de la
191
mangrove. Le Ministre des Mines, de l'Eau et de l'Energie est cependant cens
rglementer et contrler l'exploitation des ressources minires en mer, du sable et du
gravier le long des ctes. Cette tche n'est pas le plus souvent bien accomplie du fait du
manque de moyens logistiques adquats et des conditions favorables cet effet. Par
ailleurs, les agents chargs de cet exercice ne prennent pas toujours en considration des
problmes lis la protection et la prservation des espces aquatiques et du milieu
naturel.
-
c)
L'indicateur d'impact suivant devrait nous permettre d'valuer les effets sur l'environnement
biophysique du contrle de l'rosion ctire.
Cte stabilise.
La plantation des anacardiers et des cocotiers rsistants amliore l'esthtique des berges et
plages, indique un souci d'amnagement prservant les ctes contre l'rosion et reprsente une
implantation dissuasive contre les carrires anarchiques de sable et de gravier. Cette mise en
oeuvre implique des units oprationnelles veillant sur l'emprise maritime. En outre, il est ais
d'observer et de s'en rendre compte.
L'impact du contrle de l'rosion ctire est trs important en ce qu'elle contribue entre autre
stabiliser le profil de la cte. La matrise de l'rosion peut contribuer rduire la sdimentation.
L'accumulation de sable va freiner l'avance des eaux vers le continent rduisant ainsi les effets
de l'rosion.
192
Les principales activits lies au contrle de l'rosion de la cte n'ont pas un impact immdiat
sur l'conomie. Cependant, ce contrle s'il est effectif, devra long terme susciter le
ramnagement des plages pour la promotion du tourisme cologique, ainsi que la rgnration
et la conservation des espces aquatiques prcieuses. La promotion du tourisme conomique et
l'exploitation rationnelle des espces aquatiques contribueront coup sr accrotre le revenu
des mnages, de la municipalit et de l'Etat dans la rgion. Le tourisme conomique a l'avantage
de pouvoir attirer les touristes et faire entrer les devises dans le pays. Il est aussi attendu que le
taux d'emploi dans le secteur touristique augmente.
5.3.2. GESTION RATIONNELLE DES RESSOURCES MARINES ET COTIERES
La gestion rationnelle des ressources contribuera la conservation des ressources naturelles de
la Cte Maritime tout en prservant le dveloppement de la rgion cologique. Les potentialits
nombreuses garantissant des activits conomiques gnratrices de valeur ajoute, la
rationalisation de leur exploitation et un gage de dveloppement durable.
a) Mesures stratgiques
L'exploitation rationnelle des ressources de la Cte Maritime apparat fondamentale compte
tenu de l'enjeu que reprsente cette rgion du point de vue environnemental. Pour atteindre cet
objectif, il faut raliser
Une exploitation rationnelle des
ressources marines et ctieres
Les activits principales entreprendre consisteront :
mettre en place un plan de gestion des zones ctires : Les ressources marines et
ctires ainsi que les cosystmes associs sont trs complexes et divers.
Aussi, dans l'excution de cette activit, il faudra commercer par identifier les diffrents
cosystmes, rechercher et mettre en oeuvre des systmes de gestion adapts ces
cosystmes. Le renforcement de la rglementation sur la gestion des aires protges
sera capitale de mme qu'un recensement et une protection des zones propices au
dveloppement des activits touristiques. Ces activits rationnellement menes, c'est-dire avec la participation des populations locales, seront essentielles un dveloppement
conomique durable de la rgion ;
assurer une gestion adapte des mangroves : La mangrove est un cosystmes trs
spcifique de la zone ctire ; elle renferme des ressources ligneuses diversifies et
constitue la zone de frayre des espces halieutiques. Pour assurer une gestion
rationnelle de cette mangrove, il est essentiel d'identifier les diffrentes zones biocologiques, de dfinir leurs caractristiques et d'laborer une fiche technique
d'exploitation des essences de ces zones bio-cologiques notamment en dterminant le
diamtre des arbres l'abattage, le rythme de ralisation des claircies dans les nouvelles
193
plantations de paltuviers, la priode de rotation des exploitations et de replantation.
Cette fiche technique devra faire l'objet d'une large vulgarisation auprs des populations
cibles. En outre, il sera essentiel d'valuer les potentiels d'exploitation de nouvelles
ressources sans rompre l'quilibre de cette mangrove. Il s'agit de l'aquaculture en cage,
des possibilits d'levage des hutres des paltuviers, du dveloppement de l'cotourisme
et de la pche slective. Cette pche slective concerne essentiellement les crevettes
d'estuaires, genre Palaemon Hastatus qui constitue une richesse importante dans la zone
ctire et qui est prise par toutes les couches de la population du pays. Actuellement, sa
production annuelle est d'environ 10.000 tonnes ;
mettre en place des mesures favorisant le contrle des activits d'exploitation : Il est
judicieux dans cette activit de commencer par faire un inventaire de la lgislation
existante dans le domaine de l'exploitation des ressources marines et ctires ; l'analyse
de cette lgislation devra permettre d'identifier les lacunes et de proposer des
amliorations ventuelles et une adaptation au contexte actuel. Pour atteindre le but vis,
la diffusion de cette lgislation auprs des concerns sera indispensable. Le suivi et
l'valuation permettra de se rendre compte si les rsultats escompts ont t atteints ;
sensibiliser les populations ctires sur la ncessit d'une gestion rationnelle des
ressources : L'identification des populations cibles doit tre la premire tape dans la
ralisation de cette activit. Ensuite, les problmes d'exploitation (difficults d'accs aux
ressources, problmes de transport, de conservation...) devront trouver des solutions
adaptes. Suivra alors un programme de sensibilisation devant tenir compte des
problmes identifis et une vulgarisation soutenue.
b)
Faisabilit technique
194
Le potentiel technique en matire de pche existe. Mais il n'y a pas un mcanisme
permettant le transfert de la technologie halieutique aux utilisateurs. Ainsi, les pcheurs,
les commerants, les producteurs d'intrants et ceux qui transforment les produits de la
pche au Cameroun n'ont pas encore acquis la technologie moderne lie cette activit.
Beaucoup reste encore faire dans ce domaine pour former les pcheurs aux techniques
adaptes de pche.
Les structures administratives pour la gestion des exploitations de pche existent.
Cependant, il faudra essayer de rendre ces structures performantes et efficaces, en les
dotant d'quipements adquats et d'un personnel form et comptent.
-
Les pcheurs proprement dits investissent la fois en terme humain, technique et dans
l'achat du matriel de pche. Leur savoir faire et exprience sont dterminants pour le
secteur.
Les fabricants d'engins contribuent au dveloppement du secteur par leur technique et
investissement.
Les mareyeurs constituent le troisime groupe de population. C'est eux qui achtent les
produits de la pche pour les transformer (valoriser). Ils mettent ainsi leurs fonds et
quipements de transformation pour le dveloppement du secteur. Cette catgorie de la
population est compose de 80% de femmes dans les villages et campaments de pche.
D'autres mareyeurs achtent les produits transforms pour les mettre dans le march de
la consommation.
Les consommateurs constituent le dernier groupe. Ils contribuent au dveloppement de
la pche en assurant l'achat des produits.
-
pches.
e)
195
Effets socio-conomiques
L'effet immdiat attendu est l'augmentation des revenus des pcheurs ainsi que ceux des
commerants et des industriels intervenant dans les secteurs de la pche. A moyen et
long terme, il est attendu une augmentation des revenus des mnages de la rgion, des
municipalits et du trsor public. Le dveloppement du secteur de la pche permet aussi
de rduire l'importation des produits de mer, et le dficit considrable observ sur la
balance commerciale. Il existe aussi une possibilit long terme d'exporter les produits
de mer l'tat frais ou transform, afin de rapporter les devises l'Etat.
196
en outre des modifications de la reproduction et/ou une perturbation de la croissance des adultes
cause de l'accumulation des lments nocifs.
Les poissons ainsi contamins prsentent un danger pour la sant des populations. Il est donc
impratif de procder
au contrle de la pollution marine et ctire
Pour parvenir l'limination du dversement anarchique des dchets nuisibles, il faudra :
mettre en place des mesures visant la rduction des pollutions diverses : Cette
activit ncessite dans un premier temps l'identification des principales sources de
pollution des zones marines et ctires (pollutions d'origines urbaines, portuaires,
marines, industrielles, agricoles...). Ensuite, il faudra faire un inventaire et une analyse
des mthodes de traitements actuellement utilises et valuer leur efficacit. Enfin la
fixation des normes nationales pour chaque type de polluant et leur large diffusion
permettra d'assurer une vrification efficace par des quipes de contrle spcialement
formes cet effet ;
197
Sur la base du dcret n76 372 du 02 septembre 1976 donnant un classement aux
industries et autres tablissements dangereux, insalubres et incommodes, le Ministre
des Mines, de l'Eau et de l'Energie classe les industries en catgories, et intervient dans
la protection des eaux de surface et des eaux souterraines. Toutefois, en l'absence de
normes nationales et de mesures contraignantes, ces dispositions se limitent aux mesures
de scurit. En ce qui concerne le transport maritime, aprs ratification de la Convention
de MARPOL par le Cameroun, l'ONPC et la Marine Marchande devront se doter des
moyens ncessaires pour endiguer les effets des rejets des navires.
-
Faisabilit technique
La lutte contre la pollution est apparemment techniquement faisable. Cependant, le
Cameroun ne dispose pas encore d'une expertise et d'une technique adquate en matire
de contrle de la pollution de l'eau. Par ailleurs, il est relativement difficile de changer
les habitudes des diffrents pollueurs.
L'administration a mis en place certaines structures de base charges du contrle de la
pollution. Ces structures demeurent cependant relativement centralises, et ne
participent pratiquement pas la lutte contre la pollution de l'eau au niveau local. Les
structures existantes ne disposent pas de moyens matriels et financiers adquats pour
une intervention efficace. En outre, le personnel en place est peu form et manque
d'exprience.
c)
198
Effets sur l'environnement biophysique
L'indicateur d'impact suivant devra nous permettre de mesurer l'impact sur
l'environnement biophysique de la rduction des pollutions diverses :
Diminution significative des infractions en mme temps que
s'amliore la qualit de l'environnement ctier et marin.
L'impact de la lutte contre les dversements anarchiques de dchets nuisibles est
observable au niveau des plages, lieu de prdilection de l'activit de tourisme ctier. La
diminution peut tre constate par la diminution ou l'limination totale des dtritus
divers et des nappes d'huile.
La rduction des pollutions diverses dues au dversement des dchets nuisibles a un
impact trs important sur l'amlioration de la qualit de l'eau et donc la qualit mme
des ressources halieutiques.
La lutte contre les pollutions diverses permettra en outre la conservation et la
prservation des ressources aquatiques qui, rationnellement exploites rapporteraient
plus aux pcheurs, aux mnages et terme l'Etat.
5.4.
199
mer est respect. Ceci permettra en effet de percevoir d'avantage de taxes verses par les
compagnies oprant sur les eaux camerounaises et d'tre en mesure de faire face proprement au
multiples problmes qui se posent dans ce milieu. En outre la participation des compagnies
ptrolires et des agro-industries la lutte contre la pollution est d'une imprieuse ncessit et
devrait tre acquise si cet cosystme doit tre prserv.
5.4.2. Suppositions importantes
L'obtention des rsultats et la ralisation de l'objectif de ce secteur dpend des facteurs externes
qui ne sont pas matrisables par les responsables et gestionnaires.
Ces facteurs externes, qui reprsentent des conditions ncessaires, constituent des suppositions
importantes parmi lesquelles il est ncessaire de souligner les suivantes :
a.
b.
c.
ad.c.
Les compagnies ptrolires et les agro-industries sont de plus en plus conscientes des dgts de
leurs activits sur l'environnement. Il faudrait cependant qu'elles contribuent davantage en terme
d'infrastructures et de moyens financiers la ralisation de cette tche.
5.5.
PLAN D'OPERATIONS
200
ncessaires et importantes pour la conduite des mesures stratgiques en gnral et des activits y
relatives en particulier.
Le plan d'oprations comprend, outre la formulation des politiques et stratgies effectues dans
les chapitres prcdents, le Tableau Synoptique des Activits/Projets par secteur.
5.5.2. Description succincte des tableaux synoptiques
Le Tableau Synoptique des Activits et Projets par secteur oprationnalise le plan en spcifiant :
-
201
Le Tableau suivant donne un rcapitulatif des investissements par rsultat du secteur Gestion
des Ecosystmes Marins et Ctiers :
RESULTAT
Autres
Total
5.1.
10,00
329,20
339,20
5.2.
16,10
788,60
804,70
5.3.
34,00
424,92
458,92
TOTAL SECTEUR
60,10
1 542,72
1 602,82
0,0
Les activits ont t spcifies dans la premire colonne des Tableaux Synoptiques. Les projets
retenus dans la deuxime colonne proviennent :
.
.
d'une part des projets identifis dans les "Grandes Rgions Ecologiques" (GRE) et
regroups par secteur d'intervention lors de l'laboration du "Rapport de Synthse des
Etudes Rgionales" ;
d'autre part des projets en cours ou planifis dans le secteur par diffrents organismes
engags dans la gestion de l'environnement et la valorisation des ressources.
202
5.5.3. Structures et mcanismes pour la gestion de l'excution
Les donnes et informations contenues dans le plan d'opration favorisent la dtermination des
structures et mcanismes ncessaires la gestion de l'excution.
-
Sur la base des activits retenues dans le "Cadre Logique" et tout en tenant compte des
lments importants identifis l'annexe. Les rsultats intermdiaires et indicateurs
peuvent tre dfinis, ce qui permet d'tablir un tableau de suivi et d'valuation pour les
effets et les ralisations. Ces donnes facilitent la mise en place d'un systme de suivi et
d'valuation pour la gestion de l'excution, tout en tenant compte du calendrier
d'excution des activits.
203
TABLEAUX SYNOPTIQUES
SECTEUR 5
GESTION
COTIERS
DES
ECOSYSTEMES
1.
2.
MARINS
Rsultat 5.1.
Rsultat 5.2.
Rsultat 5.3.
d'ordre
Projet Sectoriel
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
4me chiffre =
Secteur
Rsultat
Activit
Numro d'ordre si
plusieurs projets
pour la mme activit
R=
Projet Rgional
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
GRE
Rsultat
Numro
par rsultat
ET
204
RESULTATS :
5.1. Erosion ctire contrle
ACTIVITES :
5.1.1. Renforcer le respect de la
rglementation
205
En ce qui concerne les bnficiaires du secteur, nous avons deux dpartements ministriels: le
Ministre du Dveloppement Industriel et Commercial (MINDIC) pour lequel la production
nergtique est un vecteur de dveloppement industriel, et le Ministre des Transports
(MINTRANS) en tant que responsable du secteur privilgi de consommation des produits
ptroliers.
Par ailleurs, nous avons l'autre catgorie des bnficiaires qui est constitue des industries
(lectricit et produits ptroliers, biomasse forestire et non forestire), des populations
(biomasse forestire, lectricit, produits ptroliers et nergies alternatives) et des
administrations (lectricit).
En outre, il faut relever les structures charges de la fixation et la rgulation des prix que sont la
Direction des Prix du Ministre de l'Economie et des Finances (MINEFI) et la Caisse de
Stabilisation des Prix des Hydrocarbures (C.S.P.H.).
6.1.1.2.Analyse du cadre juridique et institutionnel
L'analyse du secteur des ressources nergtiques rvle que la matrise et l'expansion de ce
secteur dans le cadre d'une politique cohrente ncessite que soient leves des contraintes
d'ordre institutionnel, juridique et rglementaire qui la pnalisent.
L'importance des structures administratives et des organismes publics et privs concerns par
l'organisation et la gestion des ressources nergtiques au Cameroun traduit le poids stratgique
de ce secteur en gnral, et la ncessit d'oeuvrer pour une gestion durable des ressources
nergtiques, compatible avec la prservation de l'environnement et la scurit.
Les structures administratives charges du secteur sont les suivantes :
206
Le Ministre des Mines, de l'Eau et de l'Energie assure la conception, la dfinition et
l'application de la politique nergtique nationale et par consquent la gestion des
ressources nergtiques. Le MINMEE fonctionne dans sa configuration actuelle depuis
sa rorganisation par dcret n 88/1350 du 30 septembre 1988.
Le Ministre de l'Economie et des Finances fixe les prix des nergies, ngocie et met en
place les financements des projets tatiques dans le secteur.
Le Ministre de la Recherche Scientifique et Technique est responsable du Laboratoire
de Recherche Energtique charg de la recherche dans le domaine des nouvelles
nergies.
Le Ministre de l'Environnement et des Forts de cration rcente, a en charge la gestion
des ressources forestires et par voie de consquence, la gestion de la ressource
biomasse-nergie.
Outre les directions et services comptents des diffrents ministres pr-cits, les pouvoirs
publics s'appuient sur des entreprises nationales ou participation majoritaire de l'Etat pour
conduire la politique du secteur.
La SONEL, entreprise cre en 1974 et dont le capital est dtenu 93,9% par l'Etat, assure la
production, le transport et la distribution de l'lectricit.
Le domaine des hydrocarbures concerne quelques socits nationales qui sont :
-
La Socit Nationale des Hydrocarbures (SNH), 100% tatique, est charge de la mise
en valeur des hydrocarbures et de la gestion des intrts de l'Etat dans ce domaine.
La Socit Nationale de Raffinerie (SONARA), au capital rparti entre l'Etat (66%) et
les socits ptrolires (34%), exploite une raffinerie de ptrole d'une capacit nominale
de 2 millions de tonnes qui couvre largement les besoins intrieurs.
La Socit Camerounaise des Dpts Ptroliers (S.C.D.P.), au capital dtenu 51% par
l'Etat et 49% par les socits ptrolires, a pour mission le stockage des produits
ptroliers sur l'ensemble du territoire.
La Socit HYDRAC 51% tatique, qui procde au contrle de la qualit des
hydrocarbures.
La Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures permet l'Etat de stabiliser les
prix et d'en assurer la prquation au niveau national.
Il est important de relever que cette conception des socits d'Etat est en train d'voluer, eu
gard la privatisation. Les entreprises prives quant elles, oprent dans l'exploration et la
production des hydrocarbures, le transport du ptrole brut, le transport et la distribution des
hydrocarbures.
Le secteur de l'nergie est largement domin par la branche de l'lectricit et celle des produits
ptroliers, et la quasi totalit des textes pertinents qui rgissent le secteur se rapportent ces
deux branches.
S'agissant de l'lectricit, la loi n 20 du Novembre 1983 portant rgime de l'lectricit
constitue le fondement des rgles et rglements qui rgissent la production, le transport et la
distribution de l'nergie lectrique au Cameroun. Les dcrets prcisant les conditions
d'application de cette loi sont le dcret n 90/1240 du 20 Aot 1990 dfinissant le rgime de
production d'lectricit et le dcret n 90/1241 du 22 Aot 1990 dterminant le rgime du
207
transport et de la distribution. Le dispositif rglementaire est complt par les deux arrts
d'application de ces dcrets : n 20/MINMEE/DEE/SRE et n 20(bis)/ MINMEE/DEE/SRE du
12 Juin 1991, ainsi que la circulaire prsidentielle n 5/CAB/PR du 4 Octobre 1990.
Les autres textes qui se rapportent ce secteur concernent les produits ptroliers dont
l'exploitation et le transport constituent une source importante de dgradation de
l'environnement. Nous avons le dcret n 77/528 du 23 Dcembre 1977 portant rglementation
du stockage et de la distribution des produits ptroliers ainsi que ses deux arrts d'application
n 011/79/MINMEN/DEE du 16 Mai 1979 fixant certaines modalits d'application et n
012/79/MINMEN/DEE du 16 Mai 1979 dterminant les lieux d'exploitation des dpts civils
des produits ptroliers, les capacits minrales et les stocks de rserve minimaux. Ce dcret a
t modifi par le dcret n 95/135/PM du 3 Mars 1995.
En ce qui concerne les autres nergies nouvelles et renouvelables, il faut remarquer que la
rglementation reste lacunaire pour certaines sources d'nergie comme les nergies thermique,
solaire, olienne et la biomasse non forestire. Par ailleurs, le transport et la distribution du bois
de chauffe demeurent un stade artisanal et ne font l'heure actuelle l'objet d'aucune
rglementation : ce sujet, on peut noter l'inadaptation de la lgislation forestire ne prenant pas
suffisamment en compte l'exploitation de la fort des fins nergtiques.
La gestion des ressources nergtiques prsente au niveau du cadre juridique et institutionnel,
un certain nombre de dfaillances et de contraintes :
-
Toutes ces dfaillances et contraintes influent sur la matrise des effets de l'approvisionnement
et de l'utilisation des technologies nergtiques, et rendent complexes la prise en compte des
paramtres de la scurit des hommes et des biens, et la protection de l'environnement, qu'une
stratgie synergique devrait intgrer.
6.1.1.3.Analyse des donnes socio-conomiques
La place des ressources nergtiques dans lconomie du Cameroun peut tre apprhende
travers les indicateurs suivants : la valeur ajoute, les investissements, les recettes budgtaires et
lemploi.
En ce qui concerne les produits ptroliers, les ventes domestiques se sont fortement contractes
en passant de 0,6 million de tonnes en 90/91, environ 0,2 million de tonnes en 91/92. Cette
baisse est conscutive aux importations frauduleuses de carburant.
a)
208
La contribution des ressources nergtiques au PIB national est essentiellement due aux produits
ptroliers dont le chiffre ralis en 1992/1993 tait de 113 milliards de F CFA. Le chiffre
daffaires ralis dans la mme priode en lectricit a t de 57 milliards de F CFA alors que la
vente du bois nergie a rapport 50 milliards de F CFA. Les chiffres du sous secteur des
nergies nouvelles et renouvelables sont difficiles cerner car les activits sont ralises dans le
circuit informel.
b)
La formation brute de capital fixe du secteur nergtique reprsente une part importante du total
des investissements raliss au Cameroun. En ce qui concerne le sous secteur lectrique, les
emprunts de la SONEL reprsentent en 1987/1988 environ 9% de la dette extrieure du
Cameroun.
De lanalyse des statistiques disponibles, il ressort que le taux daccs llectricit en zone
rurale est de 5% et que 1038 villages seulement de plus de 250 habitants taient lectrifis au 31
dcembre 1993. Pour les villages traverss par le rseau lectrique, le cot moyen
dalimentation des localits les plus peuples se situe entre 20 et 25 millions de F CFA, ce qui
donne un minimum de 60 milliards de F CFA pour le raccordement desdits villages. Il est
noter que les investissements dans le sous secteur des ENR ne sont pas matriss.
c)
Lactivit ptrolire favoris la cration directe dun certain nombre dentreprises de biens et
services qui ont gnr de nombreux emplois.
Par ailleurs la SONEL avec prs de 4000 salaris (3.779 salaris en 1993/1994), est lun des
plus importants employeurs au niveau national et le sous secteur de lnergie lectrique a
permis la cration de prs dune centaine dentreprises sous-traitantes fortes consommatrices de
main doeuvre quoique saisonnire. Les estimations du sous secteur du bois nergie permettent
davancer une main doeuvre denviron 40 000 personnes dans le circuit informel.
Source : PEN, Compte-rendu de gestion de la SONEL, exercice 93/94
6.1.1.4.Analyse des potentialits
Le secteur des ressources nergtiques est caractris par d'normes quantits de ressources
nergtiques nouvelles et renouvelables ainsi que de quantits plus modestes d'hydrocarbures.
a)
Electricit
209
reprsente 720 MW, soit prs de 89,4% de la puissance totale installe par la SONEL, 1,23% du
potentiel hydrolectrique sauvage et 3,44% du potentiel quipable. Ce dernier ratio de
valorisation des ressources lectriques est infrieur la moyenne africaine qui est de 4% d'un
brut total de 6300 Gw.
La production hydrolectrique totale a t de 2748 Gwh pour l'exercice 93/94, alors que la
production thermique a t de 32,2 Gwh (90 MW de puissance installe).
Cette production lectrique permet l'approvisionnement du secteur public, des clients industriels
et des mnages urbains et ruraux. le chiffre d'affaires ralis dans le domaine de l'lectricit pour
l'exercice 92/93 est de 57 milliards, ce qui reprsente un apport substantiel l'conomie
nationale.
Par ailleurs, l'existence d'un potentiel important valorisable est une garantie pour la matrise
nergtique ncessaire au dveloppement industriel.
b)
Hydrocarbures
Les rserves de ptrole brut sur lesquels le pays pourrait tabler pour assurer son dveloppement
conomique sont limites. En ce qui concerne le gaz naturel, les rserves prouves s'lvent
110 milliards de m3 standard, en y incluant les gaz dissous (30 MMT), les gaz cap et les
rserves non prouves, elles s'lvent 255 milliards de m3. Les tentatives de mise en valeur de
ce gaz court terme ont but sur le problme de dbouchs susceptibles de rentabiliser les
investissements ncessaires.
La production de ptrole brut est passe de 4,73 millions de TM en 81/82 8,36 millions de TM
en 87/88. Elle a commenc dcrotre et selon les prcisions, le Cameroun pourrait cesser de
produire du brut en l'an 2000 si les nouveaux gisements ne sont pas mis en exploitation.
La gestion rationnelle de cette ressource non renouvelable est donc envisager. Toutefois, les
hydrocarbures impulsent le domaine des produits ptroliers et permettent d'approvisionner le
secteur du transport 71,34% des produits ptroliers en 87/88. Le secteur habitat et mnage
(14,34% des produits ptroliers en 87/88) et l'industrie manufacturire (12,05% des produits
ptroliers en 87/88). Le chiffre d'affaire li la distribution des produits ptroliers a t de 113
milliards pour l'exercice 92/93. (Source : PEN, Programme des Investissements Prioritaires PIP -).
c)
Biomasse
Le potentiel de bois nergie est important compte tenu de l'important potentiel forestier :
17,5 millions d'hectares de forts denses (350 m3/ha avec branches) en zone tropicale
humide du sud 4,5 millions d'hectares de forts dgrades et 4 millions d'hectares de
savanes boises (60 m3/ha avec branches) et arbustives denses susceptibles de mettre
la disposition des mnages et du dveloppement artisanal et industriel une source
d'nergie renouvelable et endogne.
Cette estimation qui procde d'un inventaire forestier partiel ne fait pas apparatre
l'ingale rpartition sur le territoire national, et les dficits de combustible ligneuse dans
les rgions sahliennes, alors que les rgions du sud possdent des excdents.
210
Par type d'nergie, la biomasse reprsente 65% environ de toute l'nergie consomme
par les secteurs primaire, secondaire, tertiaire et les mnages. Cette consommation de
bois de chauffe, du charbon de bois, des sous-produits agricoles et des sous-produits
industriels donne toute son importance la ressource nergtique biomasse, dont la
gestion rationnelle est handicape par le fait que les activits relatives ces nergies sont
ralises travers le circuit informel. Des indications permettent d'valuer 50 milliards
le chiffre d'affaires ralis dans la vente du bois d'nergie au cours de l'exercice 92/93.
-
Energies alternatives
L'nergie solaire est abondante et disponible sur tout le territoire. La zone Sud, plus
humide, reoit une insolation moyenne de 4 Kwh/J/m2 et la zone Nord dispose d'un
ensoleillement rgulier, avec une insolation de 5,8 Kwh/J/m2 ; ce qui fait une insolation
moyenne de 4,9 Kwh/J/m2 pour l'ensemble du pays, soit 2327,5 Twh pour la superficie
totale. L'utilisation des fins nergtiques reste peu dveloppe au Cameroun : une
centaine d'installations de puissance totale d'environ cinquante kilowatts-crte. Cette
nergie peut se substituer au pompage moteur en hydraulique villageoise.
L'utilisation de l'nergie olienne au Cameroun reste marginale. Elle a toutefois donn
lieu quelques recherches menes par le Laboratoire de Recherche Energtique. Les
provinces du Nord et de l'Extrme-Nord prsentent des sites favorables. Le pompage
olien peut tre tudi dans le cadre des programmes d'hydraulique villageoise : les
oliennes multipales offrent une possibilit de mieux exploiter certains puits ou forages
et constituent une alternative par rapport aux solutions manuelles ou photovoltaques.
Petite hydraulique
La petite hydraulique faisant intervenir des units de moins d'une dizaine de mga-watts
prsente un potentiel exploitable de 1,115 Twh, principalement dans les rgions de l'Est
et de l'Ouest. Cette petite hydraulique peut approvisionner moindre cot les rgions
non accessibles par le rseau interconnect (Source : PEN, PIP).
211
a)
b)
Les nergies alternatives ne sont pas promues compte tenu de la valorisation insuffisante de
l'nergie solaire, de l'nergie olienne, de l'nergie gothermique et de la petite hydraulique:
c)
L'utilisation de l'hydrolectricit n'est pas optimale compte tenu de l'insuffisance des rseaux de
212
distribution, de l'importance des pertes dans les rseaux installs, du caractre insuffisant de la
qualit de tension et du niveau de scurit en distribution et de l'absence de contrle des
installations domestiques :
.
les pertes dans les rseaux Basse Tension (BT) sont leves (23,3%) et dcoulent
d'une part du manque de normalisation de la longueur des rseaux BT urbains et ruraux,
du manque d'optimisation du systme de distribution et du vieillissement de certains
quipements, pour le cas des pertes techniques, et d'autre part des branchements
clandestins et de l'utilisation frauduleuse d'lectricit, facteurs de surcharge des rseaux
et par consquent des pannes et des incendies dangereux pour l'homme et
l'environnement ;
d)
L'utilisation des produits ptroliers n'est pas optimale compte tenu de l'inexistence des mesures
d'conomie des produits ptroliers, de la vtust du parc motoris et des mlanges frauduleux de
produits ptroliers :
.
213
sont trop levs, qu'au niveau de la pollution atmosphrique qui en dcoule ;
.
6.1.2.
Pour renforcer le caractre actuel de cette politique, il faut relever que le rapport de politique
sectoriel PEN a t mis au point en 1990 aprs que le gouvernement ait publi en Mai 1989 sa
dclaration de stratgie et de relance conomique dans le cadre des accords signs avec la
Banque Mondiale et le FMI.
En dpit, et dans une certaine mesure cause des contraintes de l'ajustement, les options de
libralisation et de rationalisation de la gestion du secteur, de politique de l'lectrification rurale,
d'amlioration du cadre juridique, rglementaire et institutionnel, ainsi que les mcanismes de
financement sont maintenus.
En particulier, le MINMEE prconise actuellement, dans le cadre de l'lectrification rurale
dcentralise et de la protection de l'environnement, les orientations et actions ci-aprs:
-
Priorits la construction des micro centrales lectriques dans les zones loignes des
rseaux interconnects,
214
Etudes multisectorielles pour localiser les sites quipables,
Dfinition d'un plan directeur d'lectrification rurale dcentralis,
Evaluation des lois et rglements en matires de coupe, transfert, distribution et
utilisation du bois usage domestique et industriel,
Encouragement des artisans locaux la fabrication des foyers amliors,
Etude et mise en oeuvre des mthodes de valorisation des sous produits agricoles et des
ordures mnagres,
Etude d'identification des zones dans lesquelles l'investissement dans l'nergie solaire
s'impose.
6.1.3.1.UTILISATION DE LA BIOMASSE
L'utilisation de la biomasse a un impact fondamental sur la gestion rationnelle des ressources
nergtiques et la prservation de l'quilibre cologique.
a)
Mesures stratgiques
En tenant compte du dficit localis de biomasse, et eu gard la forte demande ,il est
indispensable d'envisager des conomies de biomasse pour prserver l'environnement et limiter
la contribution de l'effet de serre. Pour parvenir l'objectif du secteur, il est ncessaire de
raliser
215
une utilisation rationnelle de la biomasse
Les activits principales entreprendre pour atteindre ce rsultat consisteront :
valoriser les sous-produits agricoles et forestiers dans une double perspective nergieenvironnement. Des tudes devront tre faites pour dterminer les produits pouvoir
calorifique lev, en agro-industries, scieries, sucreries, artisanat. L'utilisation des sousproduits agricoles devra tre vulgarise par les oprations pilotes de production de
chaleur, de mthanisation des dchets d'abattoirs et de brasseries ou de densification de
la balle de riz. Les filires d'approvisionnement et/ou de distribution seront le cas
chant, organises et une grille tarifaire incitative devra tre labore.
b)
216
Faisabilit technique
L'expertise est disponible travers les administrations des Mines, de l'Eau et de
l'Energie, et de l'Environnement et des Forts.
c)
217
-
Effets socio-conomiques
Au niveau des effets socio-conomiques, une biomasse rationnellement utilise
augmenterait la contribution au Produit Intrieur Brut (PIB) en termes de recettes
budgtaires, et gnrerait de la valeur ajoute dans l'optique d'une filire de distribution
organise.
Mesures stratgiques
218
prcdentes, il faudra laborer au pralable une rglementation approprie. Il s'agira
ensuite de faire un inventaire exhaustif des sites exploitables compte tenu de l'intrt
local de la petite hydraulique. La participation des privs dans la production et
l'exploitation devra tre encourage. Par ailleurs, les techniques de construction de minicentrales devront tre diffuses.
b)
Faisabilit technique
L'expertise ncessaire est disponible dans les administrations concernes et dans les
socits para-publiques et prives intresses par l'utilisation des nergies solaires
notamment.
c)
219
pression sur les nergies trs sollicites telles que le bois et le charbon de bois, et par
consquent une diminution de la pression sur les forts, et d'autre part une valorisation
des rbus et des dchets parfois polluants. Cet accroissement s'inscrirait dans une double
perspective nergie environnement.
-
Effets socio-conomiques
Les effets socio-conomiques attendus sont une amlioration de l'conomie des localits
et une rduction des charges.
6.1.3.3.HYDROELECTRICITE
L'hydrolectricit est l'une des sources d'nergie privilgies pouvant contribuer la
prservation du milieu biophysique.
a)
Mesures stratgiques
densifier les rseaux de distribution pour amliorer le taux d'accs des populations et
agents conomiques. Le rseau urbain devra tre densifi et l'lectrification rurale devra
tre tendue par l'tablissement d'un Plan Directeur de production et de transport de
l'nergie lectrique. Le plan nergtique national envisageait d'atteindre un taux d'accs
l'lectricit en l'an 2010 de 70% en zone urbaine et 15% en zone rurale. Dans cette
optique, les financements ncessaires devront tre mobiliss ;
rduire les pertes dans les rseaux grce une normalisation de la longueur des
rseaux de distribution, qui devront en outre tre optimiss. Par ailleurs, les quipements
seront rgulirement rnovs afin de limiter les surcharges, de rduire les pannes de
courant et incendies ;
220
tre cr pour lutter contre l'anarchie actuelle. Il s'agira ensuite d'laborer les procdures
de contrle. Les populations devront en outre tre sensibilises sur l'utilisation optimale
des installations domestiques et des appareils. Par ailleurs, sur le plan oprationnel, les
installations lectriques domestiques seront rgulirement contrles, de mme que les
appareils et le matriel domestique. Le cas chant, les contrevenants seront sanctionns
de faon effective.
b)
Faisabilit technique
L'expertise ncessaire est disponible la SONEL, tant au niveau de la production qu'
celui de la distribution.
c)
221
Ces indicateurs sont facilement vrifiables parce que quantifiables : il suffira de
comparer les statistiques. Sur le plan biophysique, la diminution significative des
sinistres permet d'tablir une amlioration de la protection des hommes, des biens et de
l'environnement.
-
Effets socio-conomiques
Les effets socio-conomiques attendus consistent une productivit accrue de
l'conomie nationale et une amlioration de la comptitivit de la production
industrielle. Par ailleurs, l'lectrification rurale peut constituer un frein l'exode rural, et
un paramtre d'amlioration de la sant en zone rurale.
6.1.3.4.PRODUITS PETROLIERS
La contribution des produits ptroliers la gestion rationnelle des ressources nergtiques est
fondamentale eu gard au caractre de ressources non renouvelables.
a)
Mesures stratgiques
Afin d'assurer une gestion dynamique de la marginalit des ressources en hydrocarbures tout en
contrlant les niveaux de pollution tout le long de la filire, et en prvenant les effets sur
l'environnement et les populations, il convient de parvenir
l'utilisation optimale des produits ptroliers
Les activits principales entreprendre pour atteindre ce rsultat consisteront :
mettre en place des mesures favorisant l'conomie des produits ptroliers : Dans
cette perspective, il s'agira de dvelopper le transport en commun urbain et inter-urbain.
Les mthodes d'conomie d'nergie devront tre vulgarises : dislisation soutenue du
parc automobile, rglementation des vitesses maximales, obligation pour les
concessionnaires d'indiquer la consommation du carburant. Par ailleurs, il s'agira de
promouvoir l'utilisation de cycles pour les services urbains, de mme qu'il faudra inciter
l'utilisation des voitures lectriques ;
assurer la qualit du parc motoris : Les normes de contrle devront tre tablies dans
un premier temps. Il faudra paralllement systmatiser le contrle automobile et mettre
en place un contrle effectif des divers engins motoriss, des chaudires et autres
quipements industriels thermiques. Par ailleurs, il faudra interdire l'importation du
matriel obsolte (vhicules automobiles dsuets) et interdire l'utilisation de matriel
dfectueux. Le cas chant, les contrevenants seront svrement sanctionns ;
assurer la qualit des produits ptroliers : Dans cette perspective, il est ncessaire de
suivre la mise en application des normes rgissant la qualit des hydrocarbures et des
emballages (gaz de ptrole liqufi). Les procdures de contrle permettant un suivi
effectif devront tre tablies. Paralllement, il s'agira d'une part de renforcer la lutte
contre les mlanges frauduleux dans la distribution et d'autre part de renforcer la lutte
contre les importations frauduleuses. Dans cette optique, une grille tarifaire approprie
222
devra tre labore pour dcourager les fraudes. Enfin, il s'agira d'optimiser la
distribution, par l'accroissement de la scurit dans le transport des produits ptroliers
par camion citerne.
b)
Faisabilit technique
L'expertise ncessaire est disponible dans les socits publiques suscites et les
administrations des Mines, de l'Eau et de l'Energie ; elle est insuffisamment dveloppe
pour une normalisation effective.
c)
Cette rduction implique une baisse relative de consommation d'nergie, et induit une
rduction du niveau de pollution li la filire des hydrocarbures.
-
Effets socio-conomiques
Les effets socio-conomiques attendus sont des conomies montaires, valorisables pour
d'autres besoins vitaux essentiels.
223
6.1.4. COHERENCE DES MESURES STRATEGIQUES
ET SUPPOSITIONS IMPORTANTES
6.1.4.1.Relations entre les mesures stratgiques
L'utilisation rationnelle de la biomasse, la promotion des nergies alternatives, l'utilisation
optimale de l'hydrolectricit et l'utilisation optimale des produits ptroliers constituent les
mesures stratgiques concourant de manire cohrente la gestion rationnelle des ressources
nergtiques.
En effet, la matrise de l'nergie, la prservation de l'environnement et la promotion de la
scurit recommandent de matriser l'volution de la contribution du Cameroun l'mission de
gaz effet de serre, du fait du transport et de la dforestation croissante, lie une
consommation effrne de bois-nergie. La valorisation des autres nergies nouvelles et
renouvelables limitera cette pression sur le bois de chauffe, de mme que l'extension du rseau
lectrique interconnect, pour lequel il convient nanmoins de prvenir les effets sur
l'environnement et les populations.
6.1.4.2.
Suppositions importantes
L'obtention des rsultats retenus dans le cadre de cette stratgie dpend des facteurs externes qui
sont des conditions ncessaires, constitues par les suppositions importantes suivantes :
a.
b.
c.
ad.a
Cette expertise est fondamentale pour la valorisation des nergies alternatives que sont les
nergies solaires, oliennes, gothermiques.
ad.b
Elle est ncessaire pour le dveloppement des programmes intgrs utilisant les nergies
alternatives : hydraulique rurale, tlcommunication etc...
ad.c
PLAN D'OPERATIONS
6.1.5.1.Cadre gnral
224
Le plan d'oprations, bas sur le "Cadre Logique" (Tableau Synoptique de Planification du
Secteur) qui peut tre consult l'annexe fournit toutes les donnes et informations qui sont
ncessaires et importantes pour la conduite des mesures stratgiques en gnral et des activits y
relatives en particulier.
Le plan d'oprations comprend, outre la formulation des politiques et stratgies effectues dans
les chapitres prcdents, le Tableau Synoptique des Activits/Projets par secteur.
6.1.5.2.Description succincte des tableaux synoptiques
Le Tableau Synoptique des Activits et Projets par secteur oprationnalise le plan en spcifiant :
-
Le Tableau suivant donne un rcapitulatif des investissements par rsultat du secteur Ressources
Energtiques :
RESULTAT
Autres
Total
11,85
982,95
994,80
18,70
162,60
181,30
1 830,00
1 830,00
30,55
2 975,55
3 006,10
0,0
225
retenus dcrit les mesures stratgiques relatives :
-
Les activits ont t spcifies dans la premire colonne des Tableaux Synoptiques. Les projets
retenus dans la deuxime colonne proviennent :
.
.
d'une part des projets identifis dans les "Grandes Rgions Ecologiques" (GRE) et regroups
par secteur d'intervention lors de l'laboration du "Rapport de Synthse des Etudes
Rgionales" ;
d'autre part des projets en cours ou planifis dans le secteur par diffrents organismes engags
dans la gestion de l'environnement et la valorisation des ressources.
226
TABLEAUX SYNOPTIQUES
SECTEUR 6.1
RESSOURCES ENERGETIQUES
1.
2.
Projet Sectoriel
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
4me chiffre =
Secteur
Rsultat
Activit
Numro d'ordre si
plusieurs projets
pour la mme activit
R=
Projet Rgional
1er chiffre =
GRE
2me chiffre =
Rsultat
3me chiffre =
Numro d'ordre
par rsultat
227
Diminution de la consommation
6.1.3. L'hydrolectricit est utilise 6.1..4. Les produits ptroliers sont annuelle de bois nergie
de faon optimale
utiliss de faon optimale par habitant (6.1.1.)
ACTIVITES :
6.1.1.1. Matriser l'offre en bois
d'nergie et charbon de
bois
SUPPOSITIONS IMPORTANTES
RESULTATS :
6.1.1. La biomasse est
rationnellement utilise
INDICATEURS D'IMPACT
Rduction du pourcentage de
6.1.4.1. Mettre en place des mesures
consommation de bois nergie
favorisant l'conomie des dans le bilan nergtique (6.1.1.)
produits ptroliers
Les financements sont disponibles
Augmentation de la contribution
des nergies alternatives au
bilan nergtique (6.1.2.)
Collaboration entre les intervenants
Diminution significative de la
frquence des sinistres lie
l'utilisation inapproprie des
installations (6.1.3.)
228
229
Les substances minrales solides, c'est--dire les carrires et les mines, sont rgies depuis
l'indpendance par la loi n 64/LF/3 du 06 Avril 1964 fixant rgime des substances minrales.
Cette loi dfinit et classe les substances minrales avant d'noncer les dispositions auxquelles
seront soumises les activits de prospection, de recherche, d'exploitation, de dtention, la
circulation et le commerce de celles-ci. Sur le plan rglementaire, le dcret n 76/372 du 2
Septembre 1976 porte application de cette loi minire. Cette loi est particulirement axe sur la
protection des intrts patrimoniaux de l'Etat et reste valide aujourd'hui en dpit de quelques
projets de modifications non finaliss.
Les autres textes importantes du secteur sont la loi n 77/15 du 6 dcembre 1977 rglementant
les substances explosives et les dtonateurs ; la loi n 80/23 du 27 Novembre 1980 portant
cration d'une taxe sur les carrires et la loi n 86/008 du 5 Juillet 1986 fixant rgime des
appareils pression de gaz et pression de vapeur d'eau.
Sur le plan rglementaire, il y a lieu de mentionner le dcret n 74/411 du 1er Avril 1974
portant rglementation de l'exploitation artisanale de l'or ; le dcret n 72/145 du 18 Fvrier
1972 portant rglementation de la catgorie d'instruments de mesurage ; le dcret n 90/1477 du
9 Novembre 1990 portant rglementation de l'exploitation des carrires ; le dcret n 81/1279
du 15 Juillet 1981 fixant les conditions d'application de la loi sur les substances explosives et le
dcret n 83/140 du 9 Avril 1983 rglementant les mouvements et l'utilisation des
radiolments.
En ce qui concerne le domaine des hydrocarbures, la lgislation en vigueur applicable en la
matire comprend un certain nombre de lois spcifiques, notamment la loi n 78/14 du 29
Dcembre 1978 compltant les dispositions sur les hydrocarbures dans la loi gnrale de 1964
sur les substances minrales et la loi n 82/20 du 26 Novembre 1982 fixant les obligations
particulires des compagnies ptrolires. D'autres lois compltant la loi n 64/3 du 6 Avril 1964
ont t adoptes mais elles concernent surtout le financement et le recouvrement des droits
fixes, loyers et taxes minires.
Sur le plan rglementaire, on notera le dcret n 64/DF/162 du 26 Mai 1964 fixant les
modalits de recherche, d'exploitation et de transport des hydrocarbures liquides ou gazeux; le
dcret n 77/46 du 10 Fvrier 1977 portant rglementation des modalits de participation des
socits ptrolires aux frais de contrle et le dcret du 29 Septembre 1978 portant cration
d'une prime spciale de contrle des activits ptrolires, modifi par le dcret n 85/1668 du
26 Novembre 1985. Par ailleurs, environ une trentaine de dcrets ont t signs sur l'institution
des concessions, l'accord ou la mutation des permis et la convention d'tablissement au bnfice
des socits ptrolires.
Sur le plan institutionnel, il faut relever la multiplicit des intervenants et les conflits de
comptence qui en dcoule, notamment dans le cas de la Socit Nationale des Hydrocarbures
vis--vis du Ministre des Mines, de l'Eau et de l'Energie. En outre, l'absence d'une structure
nationale approprie d'exploration minire et gologique n'assure pas une synergie d'actions en
faveur de la protection de l'environnement.
230
Les dispositions constituant le cadre lgislatif et rglementaire du secteur minier portent
essentiellement sur l'exploitation, et le caractre gnral de ce cadre ne prvoit ni prescriptions
techniques, ni normes. La problmatique de l'environnement n'est considre que de manire
indirecte et implicite, dans l'interprtation des dispositions ayant trait la prvention des risques
ou la rparation des dommages. Dans le cas spcifique des hydrocarbures, le caractre clat
de la lgislation ne prend pas suffisamment en compte le principe de la responsabilit pour
dommage cologique, le principe pollueur/payeur et le principe de l'valuation d'impact
environnemental ne sont pas consacrs par la lgislation en vigueur.
6.2.1.3.Analyse des donnes socio-conomiques
Les ressources minires contribuent lconomie du Cameroun de faon considrable et les
indicateurs suivants permettent de lapprcier : la valeur ajoute et les recettes budgtaires, les
investissements, lemploi et le commerce extrieur.
a)
La contribution des ressources minires est essentiellement due au ptrole brut compte tenu du
caractre clandestin de la filire des substances prcieuses. La valeur ajoute du secteur
extractif, domine 99% par les activits ptrolires est passe de 214 milliards en 1987/1988
correspondant 10% du PIB national 243,4 milliards en 1991/1992 et 191,5 milliards en
1992/1993. Cette tendance est plutt stationnaire et est menace par la production marginale de
brut dont les rserves exploites sont puisables terme.
En effet, l'volution de la production en millions de tonnes a t la suivante : 7,4 millions en
1990/1991 ; 6,9 millions en 1991/1992 ; 5,8 millions en 1992/1993. Cette courbe descendante
est imputable la diminution de 9,5% des extractions des puits du Rio del Rey 75,7% de la
production ; diminution que la mise en exploitation du gisement d'Itondi (425.000 t/an) n'est pas
encore parvenue compenser.
En ce qui concerne les substances prcieuses, une soixantaine de sites dexploitation sont
recenss dans lEst du Cameroun pour une production inorganise estime plus de 1000 Kg
dor par an et environ 7000 carats de diamant par an.
b)
231
Lactivit ptrolire au Cameroun a permis la cration directe dun certain nombre dentreprises
de production et a favoris la cration dentreprises sous-traitantes rparties tout le long de la
filire. Le domaine de la recherche et de la production est le plus important en volume
dactivits et en actifs mobiliss.
Au niveau des activits minires artisanales, en absence de statistiques fiables, on estime
moins de 10.000, le nombre dorpailleurs/diamineurs. Ce nombre augmente en saison sche et
diminue en saison des pluies.
6.2.1.4.Analyse des potentialits
Le secteur des ressources minires est caractris par l'existence des ressources minrales
solides et des gisements d'hydrocarbures.
Les rsultats des principaux travaux de recherche dans le domaine gologique et minier ont
permis de dceler au total des indices d'une trentaine de substances minrales dont environ une
huitaine peuvent tre industriellement exploites.
En ce qui concerne les minerais solides, nous avons deux gisements de bauxite Mini-Martap
(Nord de Tibati) et Fongo-Tongo (rgion de Dschang), dont les rserves respectives sont
values plus d'un milliard de tonnes et 50 millions de tonnes. L'exploitation de ces
gisements serait bnfique pour l'industrie de l'aluminium d'Eda. Deux gisements de fer sont
connus actuellement au Cameroun: le gisement de Mbalam dans le Sud de Mintom (Sud-Est
Cameroun) avec 320 millions de tonnes de rserves de minerai haute teneur (60% Fe), et 500
millions de tonnes de minerai pauvre (30 35% Fe) et le gisement de Mamelles prs de Kribi
avec un minimum de 300 millions de tonnes 30% Fe. Le rutile d'Akonolinga a des rserves
minrales de 400.000 tonnes.
Tous ces minerais solides constituent une potentialit considrable d'exploitation minire et un
intrt conomique certain. Il en est de mme pour la synite nephlinique, recherche par
l'industrie de la cramique dont les gisements ont t signals autour de Kribi (estimation 12
millions de tonnes Eboundja, Mont des Elphants et Rocher du Loup).
Les substances utiles telles que le calcaire, la pouzzolane, le marbre et les argiles existent et
peuvent se prter une exploitation industrielle ou artisanale. L'or et le diamant font l'objet
d'une exploitation artisanale dans l'Est et le Sud-Est du pays, notamment Mborguene et
Colomines, prs de Btar Oya, Mo Massa et Mobilong prs de Yokadouma.
L'industrie minire au Cameroun reste domine par les hydrocarbures dont les rserves
exploites de ptrole sont estimes moins de 30 millions aujourd'hui. Le gaz naturel demeure
inexploit malgr un potentiel prouv de 160 milliards de m3. La contribution du sous secteur
hydrocarbures aux ressources de l'Etat est importante. De mme que sa contribution aux autres
secteurs d'activit notamment travers le quota de transport obligatoire par des compagnies
nationales.
232
En tenant compte des rsultats des phases rgionale et sectorielle et eu gard aux orientations
gnrales arrtes pour les stratgies sectorielles de gestion durable de l'environnement au
Cameroun, il a t identifi comme problme central du secteur des ressources minires :
l'exploitation irrationnelle des ressources minires,
dont les causes directes et immdiates sont :
-
a)
L'activit minire s'exerce dans une contexte o le potentiel minier reste mconnu compte tenu
de l'insuffisance des donnes quantitatives et de l'insuffisance du personnel qualifi :
.
b)
233
trafic intense observ. Cette insuffisance des ressources financires dcoule du manque
de priorit accorde un secteur gnrateur de valeur ajoute.
c)
Les techniques d'exploitation sont inadquates compte tenu de l'utilisation des mthodes et
techniques artisanales, de l'insuffisance des moyens logistiques et de l'insuffisance
d'encadrement technique :
.
l'utilisation des mthodes et techniques artisanales est due au non accs aux
technologies appropries, l'inexprience des acteurs et l'inorganisation du secteur.
Elle contribue une exploitation minire inadquate, provoquant des dgradations
importantes sur l'environnement physique surtout en ce qui concerne la pollution des
rivires, le dpt excessif des rsidus miniers, la dforestation, l'rosion et le
soulvement des poussires nocives.
l'insuffisance des moyens logistiques dcoule des moyens financiers limits compte
tenu de l'inorganisation du secteur. Eu gard l'exploitation artisanale prdominante, la
ncessit de mobiliser des capacits logistiques n'est pas intgre par les concerns;
d)
234
minrales ainsi que leur exploration et leur exploitation. Au cours du 6me Plan, les priorits
ont t portes sur la restauration des vieux sites, les tudes de faisabilit en vue de la
confirmation des rserves exploitables, l'installation des units pilotes de traitement des mines
lourdes, la formulation d'un plan national pour le gaz et la constitution des coopratives des
mineurs locaux. Le plan d'ajustement structurel, tout en privilgiant la privatisation, a
svrement perturb cette politique, dans un contexte o les proccupations cologiques se sont
dveloppes. Les objectifs court terme de la politique actuelle sont :
-
Continuer les projets de prospection minire en cours et mettre en valeur les indices dj
dcouverts et confirms ;
Informatiser le traitement et la conservation des donnes gologiques et minires ;
Renforcer la formation du personnel et rhabiliter les laboratoires ;
Elaborer et mettre en place un cadre institutionnel incitatif et attractif pour amliorer la
recherche et l'exploitation minire ;
Libraliser le secteur minier.
235
a)
Mesures stratgiques
b)
236
plusieurs projets d'exploration gologique et minire, dont une partie est inscrite au
programme des investissements prioritaires quadriennal. Il s'agit :
-
du projet Sud Est portant sur l'exploration du calcaire dans le bassin de Douala et
sur l'exploration de Nickel Cobalt de Lomi.
du projet Centre Nord portant sur l'exploration de l'or de Bouba Njida ainsi que
sur l'exploration du calcaire phosphat et des indices polymtalliques.
projet Or de l'Est.
Faisabilit technique
Le Cameroun est dot d'un dpartement ministriel spcialis qui dispose de ressources
humaines pouvant impulser la relance de la prospection minire, condition que les
capacits d'intervention du personnel soient renforces.
c)
237
biais des indicateurs d'impact suivants:
Le traitement informatis des donnes minires est effectif 2
ans aprs le lancement du P.N.G.E.
Les informations sont disponibles et exploites.
Ces indicateurs permettent de mesurer la matrise du potentiel des ressources minires
par la connaissance en temps rel de l'effectif des gisements sur le plan qualitatif et
quantitatif.
-
Effets socio-conomiques
La connaissance des potentiels facilitera terme la valorisation des ressources minires
et les rpercussions sur la valeur ajoute, le PIB, en dcouleront.
Mesures stratgiques
Dans la filire minire, les conditions cadre sont fondamentales pour parvenir une exploitation
rationnelle des ressources. Dans ce contexte il est ncessaire d'assurer que
les conditions cadre de la filire minire sont optimises.
Les activits principales entreprendre pour atteindre ce rsultat consisteront :
238
conomiques visant adopter des programmes environnementaux. Le principe
exploration exploitation sera renforc dans la lgislation camerounaise, et devra tre pris
en compte dans le code d'investissement spcifique au secteur minier ;
mettre en place des mcanismes de financement des activits : Dans cette optique, il
faudra favoriser la prise de participation du secteur priv dans le financement des
activits minires. D'autre part la cration d'une structure de financement de la petite
industrie devra tre favorise ventuellement sous la forme d'un fonds spcifique pour le
dveloppement des industries minires, ravitaill par des frais et taxes des mineurs, des
producteurs et des consommateurs, en adoptant l'approche du cycle de vie d'un produit
en ce qui concerne le partage des responsabilits environnementales. Par ailleurs, on
pourra mettre en place une caisse d'assistance aux mineurs artisanaux dont les
contributions proviendraient essentiellement des organismes bilatraux et multilatraux;
assister les mineurs la formation des groupes d'intrt, par l'laboration des textes
fixant les conditions de formation des groupes d'intrt, et la vulgarisation des textes
rglementant l'activit minire en gnral. Il s'agira en outre d'organiser les rseaux
d'change d'informations et d'duquer les mineurs l'action cooprative et mutualiste.
b)
Faisabilit technique
L'laboration et la mise en place cadre optimises peuvent tre gres valablement par
les ressources humaines disponibles au Ministre des Mines de l'Eau et de l'Energie;
239
c)
Effets socio-conomiques
Les effets socio-conomiques de la rduction du trafic et de l'activit clandestine
s'valueront en terme de croissance lie l'augmentation des recettes budgtaires, et de
rduction des dficits budgtaires.
Mesures stratgiques
Outre l'optimisation des conditions cadre de la filire, l'exploitation rationnelle des ressources
minires est influence par les techniques d'exploitation. Dans cette optique, il faut s'assurer que
:
Les techniques d'exploitation artisanales
adquates sont adoptes
240
devront tre vulgarises en mme temps que les filires de ravitaillement en intrants et
quipements seront organises ;
b)
Faisabilit technique
Le Cameroun est dot d'un Ministre des Mines de l'Eau et de l'Energie qui a en principe
les capacits minimales ncessaires pour mener les rformes envisages.
241
Effets socio-conomiques
Les effets socio-conomiques attendus terme sont une augmentation sensible de la
rentabilit des activits minires, dans un respect croissant des proccupations
environnementales.
6.2.3.4.
Mesures stratgiques
Compte tenu de la ncessit de valoriser le potentiel minier existant de faon durable, il est
242
recommand :
mettre en place une stratgie de l'industrie minire : Cette mise en place ncessite la
dfinition des stratgies moyen et long terme, permettant un accroissement de la
production minire et l'augmentation de la contribution du secteur minier au Produit
Intrieur Brut, en ce qui concerne notamment les substances prcieuses et les matriaux
de construction. Dans cette optique, les rles des intervenants devront tre clairement
dfinis afin de garantir une meilleure coordination de toutes les actions de la stratgie. Il
faudra en outre suivre la mise en application de la stratgie, en valuant rgulirement
les rsultats de la valorisation prconise;
raliser les tudes d'impact environnemental avant tout projet minier. Dans cette
perspective, la mise en oeuvre des tudes d'impact environnemental devra tre prescrite
dans les textes rglementaires. La ralisation des tudes d'impact environnemental tous
les niveaux ncessite la formation d'un personnel comptent, pour renforcer les capacits
tant au sein des structures gouvernementales, qu'au sein des acteurs non
gouvernementaux. Ces tudes d'impact auxquelles les populations seront associes
tiendront compte des paramtres socio-culturels, biophysiques et socio-conomiques ;
b)
243
d'une stratgie adquate de l'industrie minire et ptrolire, tenant compte des exigences
de protection de l'environnement.
-
Faisabilit technique
La promotion d'une exploitation industrielle et semi-industrielle peut s'appuyer sur
l'expertise des campagnes ptrolires, des entreprises spcialises dans l'exploitation des
matriaux de construction (cimenteries) et sur les ressources humaines de
l'Administration et des socits tatiques concernes.
c)
Effets socio-conomiques
Les effets socio-conomiques attendus sont la croissance conomique gnrale, la
rduction du dficit de la balance de paiement. Il est ais de suivre l'volution de ces
indicateurs qui sont quantifiables par exercice budgtaire;
244
6.2.3.5.CONDITIONS DE VIE FAVORABLES AU DEVELOPPEMENT
DES ACTIVITES MINIERES
Les conditions de vie ont une incidence vidente sur le dveloppement des activits minires.
Ce domaine d'intervention concerne la viabilisation du milieu biophysique.
a)
Mesures stratgiques
viabiliser les zones d'exploitation et les zones d'intrt potentiel par des actions
visant assurer l'approvisionnement en eau potable, l'lectrification villageoise et
l'assainissement du milieu. La viabilisation envisage ncessite galement qu'on
encourage la participation des concerns l'amlioration de leur cadre de vie ;
dsenclaver les zones d'activit minire pour faciliter le ravitaillement des sites et
l'vacuation des minerais. Les nouvelles routes devront tre construites en mme temps
que les anciennes routes seront rhabilites. Il est important de faire participer les
concerns au dsenclavement de leurs zones d'activit.
b)
Faisabilit technique
L'expertise ncessaire l'encadrement ou phase oprationnelle est disponible dans les
diffrentes administrations concernes par les quipements socio-conomiques, la
viabilisation et le dsenclavement.
-
245
c)
Effets socio-conomiques
Par ailleurs, les effets socio-conomiques de la sdentarisation croissante des
populations sont un accroissement de la production et de la productivit, engendrant une
amlioration du revenu des mnages et des collectivits locales.
246
En effet, la connaissance du potentiel est la base de l'exploitation rationnelle par des mthodes
artisanales ou par des techniques industrielles, et la commercialisation optimale des gisements
recommande la mise en place des conditions favorables au niveau organisationnel et au niveau
spatial, et la mise en place des mesures de protection assurant une gestion durable des
ressources et une maximisation des retombes socio-conomiques.
6.2.4.2.Suppositions importantes
Les paramtres alatoires qui conditionnent le succs des actions mener sont les suivants:
a.
b.
c.
d.
e.
f.
ad.a
Il faut que cette condition soit remplie pour que l'Etat mette contribution les ressources
budgtaires ncessaires.
ad.b
La protection de l'environnement doit tre dicte par des critres et des modalits gnrales
rigoureuses, permettant de cadrer avec la politique actuelle de l'Etat dans ces domaines.
ad.c
ad.d
Cette expertise est indispensable pour l'encadrement et les tudes d'impact permettant une
adquation entre la rentabilit conomique et la rentabilit environnementale. Elle devrait
provenir en partie de la coopration technique.
ad.e
ad.f
247
Les cours mondiaux des substances minrales sont intressants.
Dans ce cas, les oprateurs conomiques sont prts investir quelle que soit la teneur
d'exploitation, du moment o la productivit est leve.
6.2.5.
PLAN D'OPERATIONS
6.2.5.1.Cadre gnral
Le plan d'oprations, bas sur le "Cadre Logique" (Tableau Synoptique de Planification du
Secteur) qui peut tre consult l'annexe fournit toutes les donnes et informations qui sont
ncessaires et importantes pour la conduite des mesures stratgiques en gnral et des activits y
relatives en particulier.
Le plan d'oprations comprend, outre la formulation des politiques et stratgies effectues dans
les chapitres prcdents, le Tableau Synoptique des Activits/Projets par secteur.
6.2.5.2.Description succincte des tableaux synoptiques
Le Tableau Synoptique des Activits et Projets par secteur oprationnalise le plan en spcifiant :
-
Le Tableau suivant donne un rcapitulatif des investissements par rsultat du secteur Ressources
Minires:
RESULTAT
Autres
Total
1 369,87
1 369,87
49,80
49,80
621,21
621,21
248
6.2.4. Une exploitation industrielle et semi-industrielle
adquate est promue
6.2.5
2 040,88
2 040,88
0,0
En ce qui concerne le secteur "Ressources Minires", le Tableau Synoptique des Activits/Projets par Secteur,
tabli partir des activits ncessaires l'obtention des rsultats retenus dcrit les mesures stratgiques
relatives :
-
Les activits ont t spcifies dans la premire colonne des Tableaux Synoptiques. Les projets retenus dans la
deuxime colonne proviennent :
.
d'une part des projets identifis dans les "Grandes Rgions Ecologiques" (GRE) et regroups par
secteur d'intervention lors de l'laboration du "Rapport de Synthse des Etudes Rgionales" ;
d'autre part des projets en cours ou planifis dans le secteur par diffrents organismes engags dans
la gestion de l'environnement et la valorisation des ressources.
Sur la base des activits retenues dans le "Cadre Logique" et tout en tenant compte des
lments importants identifis l'annexe. Les rsultats intermdiaires et indicateurs
peuvent tre dfinis, ce qui permet d'tablir un tableau de suivi et d'valuation pour les
effets et les ralisations. Ces donnes facilitent la mise en place d'un systme de suivi et
d'valuation pour la gestion de l'excution, tout en tenant compte du calendrier
d'excution des activits.
249
Paralllement, en tenant compte des informations relatives aux organismes responsables,
les attributions des diffrentes entits organisationnelles engages dans la mise en
oeuvre des activits en gnral et des projets en particulier doivent tre dfinis en
consquence.
Les donnes et informations disponibles facilitent la mise en place d'un systme de
dveloppement organisationnel en gnral et de dveloppement des ressources humaines
en particulier.
250
TABLEAUX SYNOPTIQUES
SECTEUR 6.2.
RESSOURCES MINIERES
1.
2.
d'ordre
Projet Sectoriel
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
4me chiffre =
Secteur
Rsultat
Activit
Numro d'ordre si
plusieurs projets
pour la mme activit
R=
Projet Rgional
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
GRE
Rsultat
Numro
par rsultat
251
INDICATEURS D'IMPACT
SUPPOSITIONS IMPORTANTES
RESULTATS :
ACTIVITES :
6.2.1.1. Relancer la prospection
6.2.2.1. Renforcer les
6.2.3.1. Dvelopper
gologique et minire
capacits d'intervenl'utilisation des
tion de l'Etat
mthodes et
techniques modernes
6.2.4.2. Dvelopper la
coopration
internationale
6.2.1.3. Renforcer les capacits6.2.2.3. Mettre en place des6.2.3.3. Dvelopper les changes
6.2.4.3. Raliser les tudes
d'intervention du
mcanismes de
d'exprience tant
d'impact environnepersonnel en matire
financement des
l'intrieur qu'
mental avant tout
de prospection
activits
l'extrieur du pays
projet minier
Augmentation de la contribution
du secteur minier au PIB (6.2.2.)
Augmentation de la contribution
des industries minires au PIB
national (6.2.4.)
Augmentation du rapport
investissement tranger contribution
du secteur minier au PIB (6.2.4.)
252
La distinction entre les catastrophes d'origine humaine et les catastrophes naturelles s'applique
essentiellement aux facteurs de dclenchement et non au processus global de ces situations, car
toutes les catastrophes comportent toujours une dimension humaine.
L'analyse des risques naturels au Cameroun portera successivement sur le volcanisme, les
sismes, les manations de gaz toxiques, les glissements de terrains et les boulements de
rochers, les inondations ; afin de permettre une meilleure gestion de ces risques, ils seront
examins sous plusieurs aspects : causes, impacts sur l'environnement, mesures de prvention et
d'alerte, plans d'intervention en cas de catastrophes, gestion des ressources et aides alloues.
Nous avons retenu ici les risques lis la gologie ; les autres types de risques (criquets...) tant
traits par ailleurs.
a)
Le volcanisme
Le Cameroun est parcouru par une chane de volcans, actifs depuis le tertiaire ; elle part du horst
volcanique du Mont Cameroun au Sud-Ouest et va jusqu'au massif du Kapsiki au Cameroun
septentrional. Toute cette ligne de volcans appele "ligne du Cameroun", longue de 1.700 km et
large de 100 km environ, traverse les provinces suivantes : Sud-Ouest, Nord-Ouest, Ouest,
Adamaoua, Nord et Extrme-Nord. Les villes principales suivantes peuvent tre affectes par
une catastrophe issue de cette ligne : Bua, Tiko, Limb, Kumba, Bamenda, Douala,
Nkongsamba, Bafang, Bafoussam, Dschang, Foumban, Ngaoundr, Garoua, Maroua,
Kousseri, pour ne citer que les plus importantes. Il est bien entendu que les prcautions
envisageables devront tre tendues toutes les rgions concernes par la ligne du Cameroun et
abritant environ 50% de la population du Cameroun.
L'emprise de la "Ligne du Cameroun" comprendrait une partie des grandes rgions cologiques
253
identifies dans le cadre du Plan National de Gestion de l'Environnement ; il s'agit des Grandes
Rgions Ecologiques n :
1.
2.
3.
4.
6.
7.
8.
9.
10.
Monts Mandara
Plaines de l'Extrme-Nord
Valle de la Bnou
Savane d'altitude de l'Adamaoua (en partie)
Plaine Tikar
Hauts Plateaux de l'Ouest et du Nord-Ouest
Cte Maritime (en partie)
Forts dgrades du Centre-Littoral (en partie)
Forts denses humides du Sud-Ouest-Est (la partie Ouest).
Le foyer le plus actif de la ligne est le Mont Cameroun dont les enregistrements des ruptions
existent depuis le dbut du 19 sicle ; elles sont souvent accompagnes de coules de laves
avec explosions et projections de cendres.
Les dernires manifestations se situent en 1982 avec mission de laves et de cendres, suivi de
glissements de terrain.
Le Mont Cameroun appartient au domaine intraplaque continental caractris par un volcanisme
alcalin. Celui-ci se traduit par des ruptions explosives avec projections de cendres et missions
des coules de laves fluides.
L'activit du Mont-Cameroun reprsente une menace permanente pour les populations installes
au pied et sur les flancs. Une bonne connaissance du dynamisme ruptif de ce volcan actif
permettra d'tablir une zonation des risques volcaniques, de prvenir et de rduire les dangers
encourus par les hommes et leurs constructions.
En effet, les risques d'panchement des laves sont les plus levs, comme en tmoignent les
ruptions historiques rpertoris jusqu' ce jour. Les coules peuvent atteindre, suivant la nature
des pentes et selon le dbit, une vitesse de progression de l'ordre de 90 100 mtres par minute.
En prsence des pentes fortes, elles deviennent extrmement dangereuses ; l'vacuation des
populations est difficile, ce qui accrot le nombre de victimes et alourdit les dgts matriels
(destruction des diffrents cosystmes).
La plupart des ruptions du Mont Cameroun dbutent par des explosions avec des projections
stromboliennes comme le confirme la prsence d'une centaine de cnes difis par les
retombes ariennes (scories, lapilli, cendres, blocs, etc...) sur le grand axe du volcan. Les
cendres fines mises affectent un primtre assez important autour du volcan. Les cendres sont
un facteur de pollution atmosphrique non ngligeable. Les dpts des projections volcaniques
recouvrent les plantations de cultures vivrires dont la destruction entrane la famine court
terme.
Sur le Mont Cameroun, les prcipitations dpassent six mtres de hauteur sur le flanc Ouest du
254
massif. Le mlange de ces eaux mtoriques avec des matriaux volcaniques incohrents et
instables peut engendrer des lahars dvalant les flancs du massif avec un pouvoir destructeur
norme et parcourant plusieurs dizaines de kilomtres. Ces coules de boues, laves et rochers
entremls que sont les lahars, reprsentent l'un des phnomnes volcaniques les plus
meurtriers. Leur production est faible au Mont-Cameroun, mais il est prudent d'en tenir compte
si l'on se rappelle les coules boueuses produites le 26 aot 1978 Dschang.
Les fortes prcipitations alimentent des nappes d'eau souterraines pouvant contribuer des
ruptions explosives phrato-magmatiques et phratiques. Ce dynamisme ruptif, certes rare
dans l'analyse des risques volcaniques du Mont Cameroun, ne doit pas tre cart. Les cratres
des lacs Monoun et Nyos ne relvent-ils pas d'un tel dynamisme ?
Le secteur continental de la "ligne du Cameroun" s'tend du Mont-Cameroun jusqu'au Kapsiki
et est constitu d'une centaine de volcans (cnes stromboliens et maars) d'ge quaternaire
actuel. Ces volcans aux formes parfaitement conserves sont localises dans les rgions
suivantes
SecteurNgaoundr - Dibi
Grassfield - Bamenda
Fundong - Nkamb
Tombel - Mbanga
Kumba - Manf
Plaine du Noun.
Ces rgions offrent des sols trs fertiles. Les activits agro-pastorales y sont abondantes. Elles
ont une densit variant entre 200 et 300 habitants au km. Les ruptions volcaniques et
l'mission de gaz volcaniques constituent un risque permanent pour ces populations. Elles
correspondent aux grandes rgions cologiques n 4 (Savane d'Altitude de l'Adamaoua, n 6
(Plaine Tikar) et n 7 (Hauts Plateaux de l'Ouest et du Nord-Ouest).
b)
Les sismes
255
VILLES
BUEA
CATEGORIE
(PNGE)
Transitionnel
LOCALISATION
GRANDE
REGION
ECOLOGIQUE
INTENSITE
MERCALLI
MODIFIE
1905
1906
1907
1908
1909
1989
1990
VII
V
V
10
1945
10
1911
VI
LOLODORF
10
1911
IX
AKONOLINGA
10
1913
VI
1945
TAPARE
1983
IV
DENG DENG
1913
1986
1969
1969
IV
MAGBA
1983
TIBATI
1987
VI
NDU
1990
IV
1911
1983, 1989
IV
1907
YOKADOUMA
EBOLOWA
BATOURI
Centre mergent
Centre mergent
GAROUA-BOULAI
YOKO
FOUMBAN
KRIBI
PENJA
Centre rgional
Centre frontalier
ANNEE
SEISME
256
Des observations sporadiques de l'activit sismique suggrent que les tremblements de terre
persistent au Cameroun ; la plupart de ces sismes ont leurs picentres sur la dorsale volcanotectonique qu'est la ligne du Cameroun. Une quinzaine de tremblements de terre survenus
entre le 16 juillet 1966 et le 10 mai 1967, enregistrs simultanment par les sismographes de
Bangui (RCA) et de Moka (BIOKO), ont leurs picentres sur la ligne du Cameroun ; cinq
dans la rgion de Bakossi, cinq dans le secteur Dschang-Bafang et deux dans le secteur
Loum-Tombel. Le 24 janvier 1969, un sisme d'intensit IV se produit Foumban et les
secousses sont ressenties jusqu' Yoko. En gnral, tous les dix jours, on enregistre en
moyenne 3 4 sismes de magnitude comprise entre 2,5 et 3,4 ; en priode d'activit
volcanique (16 octobre - 14 novembre 1982), cette frquence a atteint 8 10.
Un rseau de six stations de sismographes installs en octobre 1984 dans la rgion du MontCameroun, enregistre au moins deux sismes tous les trois jours. Ces secousses sont en
gnral d'intensit IV VI sur l'chelle de Mercalli Modifi.
Les donnes sismologiques recueillies par une quarantaine de sismographes temporaires
installs entre Garoua et Meiganga ont montr que l'activit sismique du Cameroun,
influence par une tectonique active, provoque des secousses qui sont vivement ressenties en
dehors de la rgion du Mont-Cameroun.
Par ailleurs, certains sismes survenus en Afrique au voisinage du Golfe de Guine, ont t
fortement ressentis au Cameroun ; c'est le cas du violent sisme qui s'est produit le 12
septembre 1945, les secousses trs violentes ont atteint l'intensit VIII Ouesso (Congo) et V
Yokadouma et Batouri dans la partie Sud-Est du Cameroun.
Les tremblements de terre sont provoqus par des dformations et des tensions troitement
associes aux mouvements brusques des couches suprieures de l'corce terrestre.
La premire tectonique d'envergure est l'ouverture de l'Ocan Atlantique Sud dont l'histoire et
les diffrentes phases restent prciser. Cette ouverture a entran un reflet ocanique dans le
Golfe de Guine, c'est--dire un effondrement gnralis, l'loignement du continent et
l'incursion de la mer qui va contribuer la formation des bassins ctiers de Douala, de
Campo, de l'Angola, du Zare, du Congo et mme du Cap.
Il s'en est suivi de grandes cassures de la bordure Ouest africaine dont les principales
directions sont les suivantes :
-
257
Ces failles transversales (ou obliques entre elles) dcoupent le relief en panneaux qui vont
jouer les uns sur les autres. Par endroits, on a des affaissements (grabens) et des
surlvements (horsts). Ces affaissements et surlvements prouvent qu'il y a dplacement de
terrain, que les failles sont profondes et ont probablement atteint le manteau. D'o
l'avnement d'un volcanisme conscutif.
Toutes ces failles du Golfe de Guine se recoupent prfrentiellement suivant la direction de
la ligne du Cameroun. Les points de concours des failles sont des siges de grandes
faiblesses, par consquent trs favorables une remonte magmatique ; ce qui pourrait
expliquer l'alignement des structures volcaniques suivant la ligne du Cameroun.
On peut affirmer que la tectonique d'effondrement qui a engendr le Golfe de Guine est
naturellement le sige de sismes depuis le Miocne. De l'Angola en Cte d'Ivoire, les
mouvements peirogniques auraient atteint 5 mm/an en certains endroits. De nos jours, cette
activit se poursuit par de nombreux sismes enregistrs le long de la cte. Ces sismes
atteignent leur paroxysme dans le secteur de Conakry avec des sismes catastrophiques qui
ont endeuill la ville (22 et 24 dcembre 1983, intensit IX sur l'chelle de Mercalli Modifi).
Les sismes camerounais sont d'intensit assez faible, mais leur permanence et la prsence du
volcanisme n'exclut pas des secousses ultrieures catastrophiques, voire meurtrires.
La frquence des sismes tmoigne d'une intense activit magmatique subcrustale, favorisant
la monte du magma et la fuite des gaz magmatiques qui remontent jusqu' la surface du sol.
Ceci explique la prsence du gaz carbonique dans les nombreuses sources hydrodermales qui
jalonnent la "ligne du Cameroun".
c)
Parmi la cinquantaine des lacs d'origine volcanique que l'on trouve dans la "ligne du
Cameroun", certains occupent des cratres d'explosion ultrieurement remplis d'eau
d'infiltration et/ou d'coulement subarien (Baleng, Negop-Bagang), d'autres sont des lacs de
barrage volcanique (Dia-Dia, Petponoun..), d'autres enfin se sont installs dans des maars qui
sont des cratres d'explosion phrato-magmatique. Le phratomagmatisme, particulirement
actif une poque relativement rcente (quelques centaines quelques milliers d'annes)
actuelle, est l'origine d'une trentaine de maars dans le volcanisme camerounais. Ces maars
sont creuss soit dans le socle granito-gneissique et/ou sdimentaire (Barombi-Mbo,
Barombi-Koto, Soden au Nord-Est du Mont-Cameroun, Banefo, Monoun dans la plaine du
Noun, Elum, Oku, Nyos Nyi dans les Monts Bamenda - Fundong - Wum -Nkamb, Mardja,
Marboui, Balajam dans l'Adamaoua), soit dans des formations volcaniques antrieures (Mfou
dans la plaine du Noun ; Edib Eboga, Edib Ewum dans la caldira de l'Eboga dans le
Manengouba, Awing dans les Monts Bamenda ; Mbalang-Djaling dans la rgion de
Ngaoundr).
La quasi totalit de ces maars hbergent de trs beaux lacs. Certains d'entre eux, tels les lacs
258
Nyos et Monoun, sont actuellement aliments par des manations de gaz volcaniques
travers des dbris encombrant les diamtres et les fissures des roches encaissantes. Ces deux
lacs (Nyos et Monoun) se sont rendus tristement clbres par l'mission brutale d'une quantit
importante de gaz carbonique d'origine magmatique qui tua les hommes et les animaux en
quelques secondes d'aspiration. Il est aujourd'hui tabli, la lumire des mesures enregistres
sur le site, que ce nouveau type d'ruption gazeux constitue l'un des risques potentiels le plus
important en ce qui concerne les catastrophes naturelles au Cameroun.
En effet, des travaux ont t raliss sur les lacs Nyos et Monoun ; il est clair que le gaz ltal
est du dioxyde de carbone (CO2) d'origine magmatique. Les eaux de ces deux lacs montrent
une stratification thermique et chimique ; la temprature et la teneur en gaz augmentent avec
la profondeur, les eaux sont chaque nouveau prlvement plus riches en gaz, sulfates,
chlorures et acides. Il est galement confirm que les ruptions des gaz volcaniques
Monoun et Nyos sont des phnomnes cycliques ; ils se produiront ds que la pression des
gaz volcaniques dissouts sera plus forte que la pression hydrostatique, ou la suite d'un
retournement brutal des eaux du fond du lac.
d)
Les glissements de terrains et les boulements de rochers sont des risques de catastrophes
naturelles frquents dans les rgions quatoriales et tropicales humides caractrises par une
importante pluviomtrie.
De nombreuses rgions du Cameroun, des degrs divers, sont exposes aux risques de tels
phnomnes naturels.
En l'absence d'un organisme charg de la collecte des informations des catastrophes
naturelles, il est bien difficile de recenser tous les dsastres lis aux glissements de terrains.
Cependant, quelques cas signals soulignent l'urgence de la prise en compte de tels
phnomnes dans un programme de protection civile. Quelques cas connus :
-
Ces phnomnes sont frquents dans les hautes terres de l'Ouest et les Grassfields o ils
259
affectent souvent les voies de transport (route Mbouda-Bamenda, Bamenda-Wum,
Nkongsamba-Bafoussam).
Un cas particulier de risque est celui du dversoir du barrage naturel du Lac Nyos. Ce barrage
naturel haut de 55 m est constitu par des projections phrato-magmatiques mises en place au
cours de la formation du maar abritant le lac. Les pyroclastites meubles et friables, car mal
consolids, sont soumis aux actions combines des pousses hydrostatiques des eaux du lac et
de l'rosion rgressive.
La rupture de ce barrage constitue un risque gologique trs catastrophique, car plusieurs
millions de mtres cube d'eau pourraient se dverser dans la valle de la rivire Katsina,
causant des dgts jusqu'au Nigria.
Au Cameroun, on constate, travers les statistiques disponibles, que les glissements de
terrain se produisent souvent la suite des orages extrmement violents pendant la saison des
pluies. Ces glissements surviennent pour la plupart dans les rgions volcaniques de l'Ouest
constitues essentiellement de sols latritiques et saprolitiques.
Le dboisement et le surpturage acclrent l'rosion des sols et le ravinement, augmentant
ainsi le taux d'infiltration des eaux et par consquent les risques de glissement.
De mme, les microsismes frquents sur la "ligne du Cameroun" sont des facteurs pouvant
dclencher des glissements de terrain par aggravation de fissures existantes.
Les boulements de rochers sont des phnomnes de dplacements divers qui se produisent
au pied des falaises comportant des masses rocheuses.
En effet, les rochers, forms de roches cristallines (laves, plutonites ou roches
mtamorphiques), de gaz ou de calcaires, comportent toujours des fissures de dimensions
variables ; ces diaclases sont des voies naturelles d'infiltration. La dsagrgation mcanique
des rochers est accentue par les phnomnes de thermoclastie qui dissocient les blocs ; en
quilibre instable, ces normes blocs se dtachent la moindre perturbation et s'entassent au
pied des montagnes comme on peut le constater dans les rgions de Ngaoundr, du Mont
Bankolo Yaound, des Monts Mandara et de la falaise de Bamenda.
L'boulement de rochers peut, en outre, tre acclr si l'rosion torrentielle, ou mme une
cause artificielle telle que l'ouverture d'une carrire, provoque un affouillement la base, d'o
un surplomb dangereux qui favorise la chute des blocs.
Au Cameroun, et notre connaissance, le risque d'boulements rocheux est certain, surtout
dans les zones des montagnes dont la surveillance s'impose. Compar au sisme, ce risque
catastrophique est d'importance moindre.
e)
Les inondations
260
Les inondations les plus frquentes au Cameroun rsultent des situations exceptionnelles dans
lesquelles des terres initialement merges sont recouvertes, par suite d'une soudaine
abondance, d'eau de pluies diluviennes. Chaque anne, ces inondations frappent de
nombreuses populations, notamment dans la partie septentrionale et dans de nombreux
quartiers de grandes mtropoles urbaines. Nous n'envisagerons ici que des cas d'inondations
exceptionnels ayant des impacts importants sur les populations et les biens.
Les rgions o on a dplor des inondations dvastatrices sont surtout dans la partie
septentrionale (Garoua, Pitoa, Maroua, Kousseri, Goulfey, Mokolo, Tokombr, Kal).
En gnral, ce phnomne est favoris par plusieurs facteurs sur lesquels on peut plus ou
moins agir, en termes de surveillance. Il s'agit entre autres :
-
6.3.1.1.
Le Ministre de la Dfense est apparemment beaucoup moins outill pour protger les
civils au point de vue logistique ; il a, sous son contrle, le corps des Sapeurs
Pompiers forms au sauvetage des populations, le gnie militaire et l'aviation (utiles
par leurs quipements lourds ncessaires pour l'accs aux zones sinistres).
Le Secrtariat d'Etat la Scurit Intrieure (SESI) est une autorit civile qui dispose
des moyens humains pour intervenir en cas de catastrophes. Au niveau pratique, leurs
moyens logistiques seraient limits.
261
rapidement sur les situations d'urgence. En effet, il est relay au niveau des rgions par
les Gouverneurs, les Prfets, les Sous-prfets, les Chefs de district et les Chefs
traditionnels.
-
Les populations des zones risques. Malgr la menace des risques, ces populations,
pour la plupart installes depuis plusieurs annes, n'abandonnent pas leur terroir
auquel ils sont affectivement attachs. Certaines populations prfrent attendre une
catastrophe hypothtique (car dans certains cas, elles ont intrioris la menace
laquelle elles ne sont plus sensibles) sur place, que d'abandonner la terre de leurs
anctres (parfois religion, culte des anctres, refus d'aller vers l'inconnu obligent !).
6.3.1.2.
Les catastrophes naturelles constituent donc une ralit au Cameroun. Les plus spectaculaires
sont celles des Lacs Nyos (1986) et Monoun (1984) qui ont entran la disparition d'environ
1.850 personnes (suivant les statistiques officielles) et le dplacement des populations.
Malgr les menaces persistantes (sismes, inondations, ruptions volcaniques, manations de
gaz toxiques), le Cameroun ne s'est pas encore dot d'une structure de gestion des
catastrophes digne de ce nom.
En d'autres termes, il n'existe pas encore au Cameroun de cadre juridique rgissant la
prvision, la prvention, la gestion ou l'intervention en cas de catastrophes. Les catastrophes
sont gres au cas par cas, notamment par la cration d'une commission (pour le cas du Lac
Nyos par exemple, le dcret n 86/1433 du 22 septembre 1986 cre la commission charge
d'analyser la situation et de faire des recommandations, et le dcret n 86/1144 du 12
septembre 1986 cre le Comit National de Gestion des Secours d'Urgence charg de recevoir
et de distribuer l'aide d'urgence aux victimes).
262
travailler, mais pour rcolter quelques subsides des aides destines aux sinistrs.
6.3.1.3.
263
mobilis toute la communaut internationale et nationale qui a contribu en nature et en
services.
En ce qui concerne les inondations, les plus dvastatrices sont concentres dans la partie
septentrionale. Elles dtruisent les cultures, les habitations, les infrastructures et les rserves
piscicoles. Il s'en suit une priode de famine et d'pidmies (cholra, typhode, mningite).
Dans les grandes agglomrations urbaines (Douala, Yaound, Garoua, Maroua, Limb), les
inondations sont aussi l'origine d'interruptions de l'approvisionnement en lectricit ainsi
que de l'endommagement des vhicules et des systmes de communication.
Mme s'il est difficile dans tous les cas d'avancer un chiffre approximatif du cot des dgts
causs par les catastrophes naturelles, force est de constater la lumire de ce qui se passe
ailleurs, que les cots induits sont trs levs.
6.3.1.4.
Les diffrents lacs de cratre (on en dnombre 50) qui se sont dvelopps le long de la ligne
du Cameroun peuvent constituer une attraction touristique pour peu que des accs soient
amnags pour en faciliter la visite. Pour que le tour soit attrayant, il faudrait former des
guides la comprhension de la gologie, de l'histoire, de la gographie, de l'hydrogologie,
de la dmographie du milieu. Dans tous les cas, ces guides devraient aimer la nature afin de
partager leurs connaissances avec les touristes.
Des amnagements touristiques issus d'une vritable planification de mise en valeur de la
rgion des lacs de cratre devraient tre envisageables. On pourrait alors confier cette
opration des entreprises prives qui devraient obligatoirement procder un amnagement
cologiquement acceptable.
Dans la partie septentrionale, les inondations vont ralimenter les nappes phratiques,
augmentant par l-mme le potentiel hydrique de cette rgion menace de dsertification.
L'exploitation des rserves ainsi constitues sera d'un intrt indniable pour l'irrigation en
agriculture.
Par ailleurs, le Cameroun dispose d'un corps de sapeurs pompiers qui est intgr dans le corps
des armes.
En gnral en cas de catastrophes, toutes les units de l'arme de terre, de l'air, de la
gendarmerie, de la police, sont en tat d'alarme maximale. Le seul handicap est que les units
ne disposent pas toujours de la logistique adquate pour intervenir trs rapidement.
La solidarit nationale est galement une force positive sur laquelle on peut compter en cas de
catastrophe.
6.3.1.5.
Le secteur des risques naturels se caractrise par la menace permanente des ruptions
volcaniques, des sismes, des manations de gaz toxiques dissous dans les lacs de cratre
d'origine phratomagmatique, des glissements de terrains et boulements rocheux et des
264
inondations. Le problme central de ce secteur est :
La non prise en compte des risques naturels
dans la protection de l'environnement
dont les causes directes les plus importantes sont :
a)
les populations non suffisamment proccupes par les dangers des risques naturels ;
l'absence de rglementation propre aux risques naturels ;
la gestion irrationnelle des risques naturels.
Les populations ne sont pas suffisamment proccupes par les dangers des risques
naturels
C'est une cause lie au fait que les populations sont attaches leur terroir malgr les risques et
l'ignorance des consquences de ces risques naturels :
.
les populations sont attaches leur terroir malgr les risques cause essentiellement
des croyances ancestrales d'une part, du refus de se dplacer vers une situation inconnue
d'autre part, brisant par l mme leurs habitudes (relations de voisinage, etc...) acquises
depuis des dcennies;
l'ignorance des consquences des risques naturels est lie au fait que les populations
ne sont pas du tout sensibilises sur les dangers des risques naturels cause notamment
de l'absence de moyens logistiques pour lancer une telle campagne. Le deuxime aspect
rside dans le fait que les populations ne sont pas informes sur les dangers qu'elles
courent en occupant des zones soumises aux catastrophes potentielles. Le troisime
aspect est li au fait que les comportements adopter en cas de risques ne sont gure
vulgariss.
Il en rsulte donc une dsorganisation de la population d'une part, et un comportement
irresponsable d'autre part face aux dangers lis aux catastrophes naturelles.
b)
L'absence de la rglementation approprie est cause par une volont politique non clairement
exprime, la lgislation en matire de risques inexistante et les conventions internationales sur
la gestion des risques non respectes :
265
la volont politique non clairement exprime est lie un certain immobilisme qui
caractrise l'administration camerounaise. Les diffrents conflits de comptence qui
existent entre les diverses institutions favorisent galement cet tat de fait ;
les conventions internationales sur les risques non respectes. Ceci est li
essentiellement une incertitude sur les conditions de l'entre de ces conventions dans le
droit national d'une part et d'autre part des insuffisances importantes dans la traduction
concrte des clauses acceptes par le pays.
c)
Cette gestion est essentiellement lie une volont politique non clairement exprime, la non
prise en compte des risques dans les programmes d'amnagement, l'inexistence des mesures de
prvention et des stratgies d'intervention :
.
la volont politique non clairement exprime est lie aux causes exprimes dans le
paragraphe prcdent ;
266
Cameroun pour ne citer que cet exemple ;
.
la non disponibilit des ressources humaines est surtout due l'absence d'un
vritable plan de formation de spcialistes de tous les domaines (mdecins,
secouristes de tous genres, corps d'lites), prts intervenir pour porter les
premiers secours et aussi aux conditions gnrales de travail non motivantes. A
cela, il faut ajouter que les collectivits locales n'ont leur charge aucune
obligation spcifique en matire de dfense. La grande majorit des communes
n'a pas encore de corps de sapeurs-pompiers.
267
Il est en outre prvu un plan d'urgence comprenant :
-
des plans d'intervention particuliers qui dfinissent les mesures prendre proximit
des sites risques (plan particulier constitu aprs l'approbation du Maire et des parties
concernes) ;
le plan de secours aux victimes isoles (plan rouge) ;
le plan de secours spcialis pour les risques bien dfinis.
Tous ces plans malheureusement restent au stade actuel, rien que des projets. Il est par
consquent urgent de combler le vide juridique qui existe en matire de prvention et de gestion
des catastrophes naturelles.
En s'appuyant sur les directives internationales, la future loi camerounaise sur les catastrophes
naturelles pourrait s'articuler autour des ples suivants :
-
En effet, la lecture des objectifs des diffrents plans et sans prsumer de leur contenu (que
nous ne connaissons malheureusement pas), force est de constater que l'accent a t mis surtout
sur la gestion de la catastrophe qui est en ralit la partie la plus douloureuse, la plus odieuse
qui, bien qu'tant l'affaire du pays concern, comporte ncessairement une forte coloration
internationale.
6.3.3
Le Cameroun, comme bien d'autres pays, n'est pas l'abri d'une catastrophe naturelle; l'actualit
rcente nous en a donn la triste preuve. Des efforts de prvention, de contrle, d'intervention et
de secours ont t faits. Pourtant quelque soit l'ampleur des efforts engags, l'exprience nous a
appris que le risque nul n'existe pas.
La gestion des risques naturels est menace par l'inconscience des populations, l'absence d'une
rglementation propre et notamment le manque des stratgies d'intervention.
Pour assurer une scurit maximale des populations ainsi que la protection de l'environnement,
l'objectif principal atteindre est :
La gestion optimale des risques naturels.
Cette gestion optimale est une proccupation environnementale importante pour le Cameroun et
la stratgie dvelopper ncessite les mesures suivantes :
.
.
.
268
la mise en place des stratgies d'intervention.
Mesures stratgiques
Le cadre juridique et institutionnel des risques naturels apparat fondamental compte tenu des
dangers que reprsentent les diffrents risques naturels au Cameroun pour le milieu humain et
biophysique. Pour obtenir l'objectif immdiat de ce secteur, il est ncessaire de
mettre en place un cadre juridique et institutionnel.
Les activits principales entreprendre pour atteindre ce rsultat consisteront :
faire une analyse de la situation des risques : Dans cette optique, tous les risques
seront identifis et on fera l'historique des catastrophes survenues. On procdera ensuite
un inventaire des actions entreprendre avant, et aprs la catastrophe, et on les
intgrera dans la planification. Il sera ensuite ncessaire d'estimer la zone d'influence du
risque ;
s'assurer que la rglementation est applique : Dans ce cadre, on devra dfinir une
procdure d'application de la rglementation, instituer des contrles priodiques, former
des contrleurs, dterminer une priodicit de contrle et faire des contrles
contradictoires. Par ailleurs, il faudra proposer des recommandations issues des
contrles contradictoires, prvoir des incitations financires et/ou honorifiques pour
motiver les contrleurs ayant donn ample satisfaction ;
269
catastrophe. Dans le cas des rcoltes et levages, tant donne leur grande vulnrabilit,
l'Etat devra garantir un revenu minimum aux paysans victimes d'vnements
catastrophiques. Dans tous les cas, des calculs d'opportunits conomiques devront tre
systmatiss pour tout investissement dans les zones risques ;
b)
Faisabilit technique
Il existe des structures de faisabilit technique mises en place par l'Etat. En possession
des moyens financiers et matriels suffisants, ces structures pourront mener bien le
projet.
c)
270
Effets sur l'environnement biophysique.
L'indicateur d'impact suivant :
La rglementation sur les risques existe et est applique
ne permet pas de mesurer directement l'impact de l'existence d'une rglementation en
matire de risque sur le milieu biophysique. Toutefois, les effets induits sur
l'environnement par l'application de cette rglementation sont apprciables dans la
mesure o on pourrait dans certaines circonstances prserver le couvert vgtal ainsi que
les vies humaines.
Par ailleurs, le renforcement des capacits d'intervention, l'indemnisation des sinistrs
sont autant d'activits dont la concrtisation permettra d'assurer une meilleure
rinstallation des populations diminuant ainsi la charge sur le milieu biophysique.
A long terme, les populations, face aux efforts accomplis pour lutter contre les
catastrophes, pourront reprendre confiance, crer des activits viables et rentables et
contribuer ainsi l'amlioration de leur niveau de vie. Un rflexe de solidarit devra
natre entre les populations qui luttent ensemble contre le mme flau. Le sentiment
d'appartenance un groupe qui fait quelque chose de constructif et positif pourrait tre le
point de dpart d'actions de dveloppement de plus grande envergure dans la mesure o
les populations se prennent en charge elles-mmes.
6.3.3.2.COMPORTEMENT DES POPULATIONS VIS-A-VIS DU RISQUE
La prparation de la crise est une composante importante dans la gestion optimale des risques
naturels. La prparation caractre psychologique des populations est fondamentale pour
limiter les dgts. Ce domaine d'intervention met en oeuvre des stratgies visant l'information et
la sensibilisation des populations.
a)
Mesures stratgiques
271
Outre le cadre juridique et institutionnel, "La gestion optimale des risques naturels" est
galement influence par l'attitude des populations. C'est pourquoi il est fondamental que soit
mis en place un mcanisme
d'adoption du comportement des populations vis--vis des risques.
Pour y parvenir, il faudra :
valuer les contraintes des populations vis--vis des risques : Cette activit ncessite
la dtermination et surtout la comprhension des causes socio-culturelles et
conomiques qui orientent les comportements des populations habitant depuis plusieurs
gnrations des zones risques, sans jamais intrioriser le risque et accepter de se
dplacer ailleurs pour des raisons de scurit, moins d'y tre contraints par la force ;
assister les populations dans la mise en oeuvre des mesures favorisant la prvention
des risques naturels : Dans un premier temps on recensera les populations cibles et on
identifiera leur mode de vie. Par la suite, il s'agira de dfinir une organisation de ces
populations en tenant compte du risque potentiel. Outre ces activits, il faudra dfinir un
code de mobilisation et organiser les populations en comits capables de se prendre en
charge et d'intervenir efficacement pendant les premires heures de la catastrophe. Par
ailleurs, il faudra mettre la disposition de ces populations les moyens d'intervention
d'urgence.
On devra ensuite former les populations l'utilisation et la maintenance prventive et
curative de ces moyens. Enfin, il sera utile de dfinir les incitations financires et/ou
honorifiques pour les populations qui se sont particulirement illustres par leur courage
et leur engagement dans la prvention des catastrophes.
b)
Faisabilit technique
L'information et la sensibilisation exigent l'existence d'un certain nombre d'outils
techniques et des ressources humaines. L'expertise nationale dans le domaine existe au
272
Ministre des Affaires Sociales. Son inaction est essentiellement lie l'absence d'une
volont politique et surtout du manque de moyens logistiques et financiers. La mise
contribution des experts nationaux dans une telle opration est vivement attendue.
-
c)
273
La protection des biens particuliers et communautaires par une organisation efficace face
aux dangers des catastrophes devra moyen terme permettre aux populations de dgager
une pargne qui jadis servait aux reconstructions. Il s'ensuivra une augmentation du
niveau de vie et un bien tre social dont les effets bnfiques concourent la protection
de l'environnement.
Les zones risque seront mieux viabilises, diminuant ainsi l'exode rural, notamment
par le dveloppement de l'cotourisme et de l'agriculture (surtout dans les zones
volcaniques rputes trs fertiles).
6.3.3.3.PREVISION ET PREVENTION DES RISQUES NATURELS
Les structures et les dispositions lgislatives actuelles ne permettent pas une prvision et une
prvention rationnelles des risques naturels. Il importe toutefois que les mesures soient prises
pour que la gestion des risques naturels soit optimale.
a)
Mesures stratgiques
La prvision et la prvention sont des maillons importants dans la chane des activits qui
concourent la gestion des risques naturels. Dans ce contexte, il est impratif de mettre en place
un systme
de prvision et de prvention des risques naturels.
Pour atteindre ce rsultat, les actions suivantes doivent tre entreprises :
mettre en place des observatoires : Cette mise en place sera assure par l'valuation
des diffrents sites d'observations d'abord, puis par la construction des infrastructures
ncessaires. Outre les activits prcdemment cites, il faudra assurer la protection des
infrastructures contre le vandalisme. On devra paralllement cerner les paramtres
scientifiques critiques suivre, puis en dfinir la technologie de suivi.
Toutes ces actions seront accompagnes de la dfinition des modalits pratiques de
mesures des paramtres critiques. On devra autant que possible utiliser l'nergie
d'origine olienne ou solaire pour limiter les problmes lis aux sources d'nergie
lorsque l'observatoire est dans des endroits difficilement accessibles. On devra ensuite
dfinir une procdure de maintenance des observatoires afin de garantir la faisabilit de
l'instrumentation et par consquent la qualit des donnes recueillies. Dans certains cas
des observations extra situ combleront les observations in situ, permettant ainsi de saisir
plusieurs paramtres en mme temps. Dans tous les cas, il faudra, pour s'assurer de la
qualit des rsultats obtenus, former le personnel de soutien la gestion des
observatoires ;
274
On devra par la suite dvelopper une base documentaire connecte aux diffrents
rseaux d'informations nationaux et internationaux. La participation aux runions
internationales sur les risques permettra rgulirement d'changer les expriences en la
matire et de mesurer les efforts fournir pour atteindre le rsultat escompt ;
prendre en compte les effets des risques naturels sur les constructions et les
amnagements : En ce qui concerne cette prise en compte, il faudra au pralable faire
l'inventaire des risques potentiels et ensuite analyser et exploiter les donnes
scientifiques disponibles au plan national et international. On devra par la suite classifier
les sites en fonction des risques et surtout vulgariser les mthodes de construction antirisques. A cet effet, les populations exposes devront tre formes l'application de ces
mthodes de construction, qui bien respectes doivent contribuer rduire les dgts
aprs les catastrophes ;
renforcer les programmes de recherche sur les risques naturels : Pour y arriver, il
est ncessaire dans un premier temps d'identifier tous les problmes techniques, sociaux
et environnementaux lis aux risques naturels. On devra ensuite rorienter les
programmes de recherche existants en fonction des problmes majeurs identifis et
surtout privilgier les recherches orientes projet. Outre ces activits, on introduira des
thmes de recherche spcifiques relatifs aux mthodes de prvision, de prvention et
d'intervention. La rduction des risques naturels et leurs effets demande des efforts
conceptuels et des approches techniques pluridisciplinaires.
On devra donc en outre introduire des mthodologies d'action bases sur la mise au
point des scnarios simulant les situations "relles" avec leurs volutions possibles ou
probables et notamment dvelopper des systmes de contre mesures bass pour partie
sur une approche exprimentale aid des modles de calcul.
Par ailleurs, on devra profiter au mieux d'un partenariat de recherche avec l'tranger.
b)
Faisabilit technique
Au regard de l'expertise nationale disponible et des facilits de plus en plus offertes
d'accs aux banques de donnes internationales, ce rsultat peut tre atteint. Toutefois,
on peut redouter quelques lacunes au niveau des quipements et infrastructures
ncessaires aux campagnes de mesures in situ et extra situ.
Certaines tches au pralable bien dfinies pourraient bnficier de l'appui de l'expertise
internationale.
275
c)
276
construites suivant un rglement prcis), la prvision (il s'agit de rpondre aussi
prcisment que possible aux questions suivantes : o, quand et avec quelle intensit
aura lieu la catastrophe), la prparation la crise, la rponse la crise et la reconstruction
(planification des quipements urbains, des amnagements et des infrastructures en
milieu rural).
L'obtention des informations sur les risques et leur vulgarisation peuvent dans une
certaine mesure rassurer les populations, qui organises, se livreront des activits
lucratives, sources de revenus pour les mnages locaux et mme les communes et
communauts publiques locales. Du fait de l'augmentation du revenu des mnages, les
rentres fiscales sont amliores cause du payement de taxes diverses.
L'existence d'un certain potentiel d'activits locales va contribuer au ralentissement de
l'exode rural, au cas o la zone d'influence du risque comprendrait des zones urbaines,
les populations concernes, mieux informes, vaqueraient leurs occupations dans la
tranquillit et la srnit.
6.3.3.4.LES STRATEGIES D'INTERVENTION
La mise au point des stratgies d'intervention efficaces, contribue galement la gestion
optimale des risques naturels.
a)
Mesures stratgiques
Les conflits de comptences entre les diffrents intervenants, le manque d'une coordination
efficiente des actions aprs catastrophes entravent les rsultats escompts. Pour pallier cette
situation, il faut
mettre en place des stratgies d'intervention.
Pour y parvenir, il faudra concrtiser les mesures suivantes :
coordonner les actions des diffrents intervenants : Il s'agit dans un premier temps
d'identifier les diffrents intervenants et d'laborer des stratgies d'intervention. Il faudra
ensuite informer chaque intervenant potentiel du rle qui lui est confi et de la manire
de le remplir.
Outre ces activits, on devra mettre au point des plans d'intervention diffrents niveaux
du pays (commune, rgion, nation) et surtout s'assurer de la cohrence de ces plans et de
leur oprationnalit. On devra rgulirement ractualiser ces plans en tenant compte de
nouvelles donnes (flux migratoire, modification des donnes techniques, etc...). Par
ailleurs, la mise en place d'une cellule de coordination permanente est une grande
ncessit. Elle sera en outre dote de moyens matriels et financiers pour mener bien
sa mission ;
277
d'exploiter fond la solidarit nationale d'abord puis internationale ensuite.
Outre ces activits, il faudra prvoir des abris provisoires de recasement, dfinir le
matriel de survie et identifier les moyens de communication. Par ailleurs, il faudra
prvoir des moyens en matriels roulants, des moyens ariens et assurer des dispositions
sanitaires adquates aux sinistrs ;
former le personnel de secours : Pour mener bien cette tche, on s'inspirera dans un
premier temps de l'exprience des autres pays, ensuite il faudra monter un programme de
formation adapt aux ralits du risque et des populations. Pour avoir un personnel de
secours performant, il faudra envisager un recyclage priodique avec une valuation des
performances. Par ailleurs, les incitations financires et /ou honorifiques seront prvues
pour le personnel particulirement performant ; ;
b)
Faisabilit technique
La mise en place des stratgies d'intervention en matire de risques naturels est
techniquement faisable en s'appuyant d'une part sur l'expertise nationale et d'autre part
sur l'expertise internationale pour l'utilisation des moyens logistiques lourds ainsi que la
formation des quipes de secours humanitaires compltes et oprationnelles.
278
mesures concrtes, malgr les orientations politiques annonces par l'Etat dans la
constitution des plans ORSEC et des secours d'urgence. L'impact de ces stratgies ne
peut tre rellement positif que si l'Etat procde la rorganisation des structures des
localits exposes aux risques et la mise leur disposition des moyens logistiques
adquats.
Les interventions extrieures en cas de catastrophes relvent de la solidarit
internationale. Dans cette optique, il faudra renforcer la coopration technique et
financire avec les pays susceptibles d'aider le Cameroun en cas de catastrophe.
c)
279
la mise en place du cadre juridique et institutionnel ;
l'adaptation du comportement des populations l'existence des risques naturels ;
la mise en place des moyens permettant d'assurer la prvision et la prvention des
risques naturels;
l'adoption des stratgies efficaces d'intervention.
La mise en place d'un cadre juridique et institutionnel permettra d'avoir une rglementation
dfinissant clairement les aspects juridiques de la gestion des catastrophes naturelles, des
secours et de la mobilisation de la zone sinistre, de la compensation et de la rparation des
victimes de catastrophes ainsi que la prvention et la rduction des catastrophes.
L'adaptation du comportement des populations l'existence des risques naturels correspond la
prparation la crise. Cette prparation revt une importance fondamentale dans la mesure o
elle s'articule autour d'une prparation caractre psychologique, d'une prparation par la mise
en place des moyens d'avertissement adquats et d'une prparation effective d'un certain nombre
de parages individuels et collectifs sur le terrain.
En effet, les activits prcdemment cites ne sauraient produire le rsultat escompt si la
prvention des risques n'est pas assure travers des dispositifs adquats. Par ailleurs, la mise
au point des stratgies d'interventions oprationnelles permettra finalement d'atteindre le but
recherch et par consquent l'objectif suprieur du secteur qui est l'quilibre cologique.
6.3.4.2.Suppositions importantes
L'obtention de rsultats et objectifs retenus dans le cadre de cette stratgie dpend des facteurs
externes qui ne sont pas matrisables par les responsables et gestionnaires des rsultats et
activits.
Ces facteurs externes, qui reprsentent des conditions ncessaires, constituent des suppositions
importantes parmi lesquelles il est opportun de souligner les suivantes :
a.
b.
280
ad.b. Etant donn que la "ligne du Cameroun" influence galement les zones orientales
du Nigria par le volcanisme, les sismes et les inondations issues de la rupture
ventuelle du deservoir du barrage naturel du Lac Nyos, la gestion de ces risques
relve de la comptence des deux pays.
Un cadre juridique ncessaire l'organisation des activits dans ce domaine requiert une
coopration effective sinon indispensable du Nigria. La naissance de nombreux traits et
accords relatifs la protection de l'environnement en gnral, ainsi que la cration de
nombreuses organisations non gouvernementales participeraient cette volont de coopration.
Des projets transnationaux seront les bienvenus.
Il faudra donc prendre en compte cette supposition, la suivre et si possible l'influencer par des
moyens appropris pour une meilleure ralisation des rsultats attendus.
6.3.5.
PLAN D'OPERATIONS
6.3.5.1.Cadre gnral
Le plan d'oprations, bas sur le "Cadre Logique" (Tableau Synoptique de Planification du
Secteur) qui peut tre consult l'annexe fournit toutes les donnes et informations qui sont
ncessaires et importantes pour la conduite des mesures stratgiques en gnral et des activits y
relatives en particulier.
Le plan d'oprations comprend, outre la formulation des politiques et stratgies effectues dans
les chapitres prcdents, le Tableau Synoptique des Activits/Projets par secteur.
6.3.5.2.Description succincte des tableaux synoptiques
Le Tableau Synoptique des Activits et Projets par secteur oprationnalise le plan en spcifiant :
-
Le Tableau suivant donne un rcapitulatif des investissements par rsultat du secteur Gestion
des Risques Naturels :
RESULTAT
Autres
Total
281
6.3.1. Le cadre juridique et institutionnel est mis en
place
154,00
154,00
110,00
110,00
950,00
950,00
130,00
1 300,00
2 514,00
2 514,00
TOTAL SECTEUR
dont projets en excution
0,0
En ce qui concerne le secteur "Gestion des Risques Naturels", le Tableau Synoptique des
Activits/Projets par Secteur, tabli partir des activits ncessaires l'obtention des rsultats
retenus dcrit les mesures stratgiques relatives :
-
Les activits ont t spcifies dans la premire colonne des Tableaux Synoptiques. Les projets
retenus dans la deuxime colonne proviennent :
.
.
d'une part des projets identifis dans les "Grandes Rgions Ecologiques" (GRE) et
regroups par secteur d'intervention lors de l'laboration du "Rapport de Synthse des
Etudes Rgionales" ;
d'autre part des projets en cours ou planifis dans le secteur par diffrents organismes
engags dans la gestion de l'environnement et la valorisation des ressources.
Sur la base des activits retenues dans le "Cadre Logique" et tout en tenant compte des
lments importants identifis l'annexe. Les rsultats intermdiaires et indicateurs
peuvent tre dfinis, ce qui permet d'tablir un tableau de suivi et d'valuation pour les
effets et les ralisations. Ces donnes facilitent la mise en place d'un systme de suivi et
d'valuation pour la gestion de l'excution, tout en tenant compte du calendrier
d'excution des activits.
282
Paralllement, en tenant compte des informations relatives aux organismes responsables,
les attributions des diffrentes entits organisationnelles engages dans la mise en
oeuvre des activits en gnral et des projets en particulier doivent tre dfinis en
consquence.
Les donnes et informations disponibles facilitent la mise en place d'un systme de
dveloppement organisationnel en gnral et de dveloppement des ressources humaines
en particulier.
283
TABLEAUX SYNOPTIQUES
SECTEUR 6.3
1.
2.
Projet Sectoriel
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
4me chiffre =
Secteur
Rsultat
Activit
Numro d'ordre si
plusieurs projets
pour la mme activit
R=
Projet Rgional
1er chiffre =
GRE
2me chiffre =
Rsultat
3me chiffre =
Numro d'ordre
par rsultat
284
ACTIVITES :
6.3.1.1. Faire une analyse de la
situation des risques
SUPPOSITIONS IMPORTANTES
RESULTATS :
6.3.1. Mise en place du cadre
juridique et
institutionnel
INDICATEURS D'IMPACT
6.3.4.4. S'assurer de la
coopration
internationale dans
les interventions
285
7.
RESSOURCES EN EAU
7.1.
CARACTERISTIQUES DU SECTEUR
Les bnficiaires du secteur sont les consommateurs qui peuvent tre les agriculteurs, les
leveurs, les mnages et les industries par un usage direct ou travers la production
hydrolectrique.
7.1.2. Analyse du cadre juridique et institutionnel
L'eau est communment admise comme tant la source de toute vie. Conscient de cet enjeu, les
pouvoirs publics ont mis en place des structures administratives et para-tatiques pour s'occuper
spcifiquement des problmes de l'eau.
Les structures administratives du dispositif institutionnel sont les suivantes :
.
286
Le Ministre du dveloppement Industriel et Commercial, travers les activits de
valorisation des ressources en eau minrale.
287
disposition prenant en compte les problmes d'environnement en ce qui concerne les eaux de
surface. La seule proccupation du lgislateur de 1984 conditionnant le prlvement des eaux
domaniales par tout citoyen, sous rserve de nuire la faune, la flore aquatique et
l'environnement reste marginale : aucune disposition de prvention des risques, de traitement,
de rparation du dommage cologique n'est prvue, de mme qu'aucun mcanisme de
surveillance de la qualit des eaux n'est envisag. Cette loi est donc particulirement pauvre en
matire de protection de l'environnement et ncessite d'tre renforce, d'autant plus qu'aucun
dcret d'application n'a t pris depuis la promulgation de la loi.
Par ailleurs, le Comit National de l'Eau, organisme consultatif du Gouvernement, demeure non
fonctionnel depuis sa cration il y a une dizaine d'annes.
7.1.3. Analyse des donnes socio-conomiques
Les ressources en eau ne sont pas prises en compte de manire explicite dans la comptabilit
nationale, eu gard la diversit d'usage de la ressource eau (alimentation, irrigation,
hydronergie, etc...). Ce secteur d'activit est souvent li au secteur nergtique (lectricit, gaz
et eau) dans l'apprciation et l'volution des indicateurs conomiques.
La valeur ajoute des ressources en eau est donne de manire indirecte par l'volution du PIB
du sous-secteur lectricit, gaz et eau, par l'volution du sous-secteur des brasseries, par l'impact
sur l'agriculture et l'levage et par l'amlioration du cadre de vie de l'tat gnral de la
population.
En ce qui concerne les investissements, il ressort de lanalyse des statistiques disponibles que le
taux de couverture des besoins en quipements dhydraulique est de lordre de 35% en zone
rurale, dont 50 70% sont hors dusage.
Environ 10252 ouvrages ont t raliss pour approvisionner les populations rurales et une
rpartition quitable des points deau demande une ralisation denviron 10.000 ouvrages, en
considrant les normes du MINMEE.
Par ailleurs, hormis les statistiques du personnel de la SNEC, les chiffres concernant limpact du
secteur sur lemploi ne sont pas matriss. Les linaires des canalisations de distribution des
diffrentes rgions sont les suivants en fin d'exercice 1993/1994 : 456.819 ml pour Douala et
son agglomration, 283.353 ml pour le Nord et l'Adamaoua, 390.375 ml pour l'Ouest, 472.430
ml pour le Sud, l'Est et les autres centres urbains du Centre, 210.068 ml pour le Littoral,
155.387 ml pour l'Extrme-Nord, 247.091 ml pour le Nord-Ouest, 260.781 ml pour le SudOuest. (Source : Compte-rendu de gestion SNEC, 93/94)
288
Les ressources en eau sont caractrises par l'existence d'un rseau hydrographique vari, mme
s'il est irrgulirement distribu dans l'espace national. Nous avons, d'une part des ressources en
eau de surface qu'il s'agisse des fleuves et cours d'eau ainsi que des lacs naturels, mares et lacs
artificiels crs par les barrages, et d'autre part les nappes souterraines.
La dynamique de l'eau dans les rgions septentrionales est influence par les caractristiques de
la couche superficielle des sols mal protgs et le caractre limit dans le temps, de la saison des
pluies et l'coulement saisonnier. Plusieurs cours d'eau sont temporaires et les fleuves
importants (Bnou, Faro) prsentent des tiages faibles voire nuls en Fvrier, Mars et Avril. A
l'inverse, en saison des pluies, les fleuves dbordent et inondent de trs vastes zones de plaines
de dpression. L'approvisionnement en eau potable et l'irrigation de la zone soudano-sahlienne
sont forcment influencs par cette irrgularit et on constate une alternance entre les priodes
de plein rgime et les priodes de pnurie. Les plans d'eau artificiels que constituent le lac de
Maga et les barrages de Mokolo, de Chidifi et de Lagdo permettent l'approvisionnement en eau,
l'irrigation et la production de l'lectricit (Lagdo).
Il est important de souligner que les cours d'eau de la zone soudano-sahlienne sont navigables
en priode de pluies et que la Bnou, affluent du Niger, permet le transport des hommes et des
marchandises partir du port saisonnier de Garoua. En ce qui concerne la ressource partage
qu'est le Lac Tchad et ses affluents, le Logone et le Chari, sa situation en pleine zone de forte
pnurie d'eau en fait un plan d'eau quasi stratgique pour le dveloppement des activits
agricoles et l'approvisionnement en eau. Enfin, il faut souligner le potentiel halieutique de toutes
ces ressources en eau et son importance pour l'quilibre alimentaire et la valeur ajoute
conomique.
Au Sud du pays, les cours d'eau sont rguliers et les tiages ne sont jamais nuls, bien que les
fleuves et rivires descendant de l'Adamaoua soient sujet des tiages plus ou moins svres.
les principaux lments des eaux de surface sont l'objet d'un grand intrt au regard du potentiel
hydrolectrique qu'ils concentrent. Les barrages de rgulation de Bamedjing sur le Noun, de
Map sur la Map, permettent de rgulariser le dbit de la Sanaga en priode d'tiage et revtent
divers usages potentiels : pisciculture, tourisme, agriculture.
D'une manire gnrale, l'approvisionnement en eau potable, l'approvisionnement en eau
industrielle est assure par les ressources en eau de surface de la partie Sud du pays. Le principal
missaire du rseau hydrographique est la Sanaga, d'une longueur de 920 km, qui draine un
bassin versant d'environ 140 000 km2 avec un module inter-annuel de 2000 m3/s Eda et les
pointes de dbit pouvant atteindre 5000 m3/s : il alimente les deux grands amnagements
hydrolectriques d'Eda et de Songloulou.
En ce qui concerne les eaux souterraines, 90% de la surface du territoire est constitue de
terrains cristallins abritant des nappes abondantes rparties en trois grands bassins sdimentaires
(Tchad 19 800 km2, Garoua 7 800 km2, Douala 7 500 km2). Ces eaux souterraines sont
utilises pour l'approvisionnement en eau potable et l'irrigation que ce soit au Sud ou au Nord
du pays. Les sources thermominrales (environ 150) sont encore peu exploites pour
l'approvisionnement en eau potable ou pour la production de l'nergie dans le cas des sources
chaudes.
7.1.5. Analyse des problmes
289
Le secteur des ressources en eau est d'une importance fondamentale du point de vue
environnemental car il est l'instrument par excellence d'amlioration du bien tre gnral et du
cadre de vie. En tenant compte des rsultats des approches rgionales et sectorielles, il a t
retenu comme problme central,
L'exploitation irrationnelle des ressources en eau
dont la principale consquence est le dficit localis de l'eau.
Les causes directes et immdiates de cette exploitation irrationnelle sont :
a)
Le potentiel en eau est mconnu compte tenu de l'absence de carte des potentialits des rgions,
de l'inadaptation des programmes de recherche et de l'insuffisance de personnel qualifi :
b)
le personnel qualifi est insuffisant pour mener les tudes ncessaires et assurer
l'laboration et la mise disposition des informations sur le potentiel en eau. Cette
insuffisance de qualification dcoule du dsintrt qu'ont les concerns que ce soit les
pouvoirs publics ou les populations pour ce domaine d'activit trs spcialis et pourtant
vital.
L'utilisation des ouvrages hydrauliques n'est pas rationnelle compte tenu du manque d'tudes
290
d'impact avant la ralisation des ouvrages, de la dfaillance de maintenance des ouvrages
raliss, des insuffisances quantitatives et de l'inadaptation des mthodes et des technologies de
construction.
.
la maintenance des ouvrages est dfaillante cause des mauvaises tudes de faisabilit
ou tout simplement de l'absence de celles-ci. On retrouve ainsi plusieurs pompes en
panne et des amnagements hydro-agricoles sont envahis par des sdiments divers (50
70% des quipements d'hydraulique rurale sont hors d'usage). Il en est de mme pour les
rseaux urbains dans lesquels les pertes dues aux fuites sont importantes ;
c)
L'exploitation de l'eau disponible n'est pas optimale compte tenu des pertes importantes
observes, des systmes d'irrigation non matriss, des conflits divers et de l'insuffisance du
personnel d'encadrement :
.
les pertes importantes observes sont dues au fait que les besoins en eau ne sont pas
matriss et que les quipements techniques sont inadapts une exploitation optimale
des disponibilits en eau. Nous avons une rpartition non quilibre du rseau qui induit
une sous utilisation du potentiel ;
les conflits divers sont lis l'existence d'une plthore d'intervenants dans le secteur
sans une coordination efficiente. On relve galement la volont des diffrents
utilisateurs de contrler l'usage de cette ressource pour leurs besoins exclusifs, que ce
soit des agriculteurs vis vis des leveurs et vice versa, ou tout simplement des
291
agriculteurs entre eux. En outre, le Comit National de l'Eau n'est toujours pas
fonctionnel ;
.
d)
La protection des ressources en eau est insuffisante compte tenu des lacunes de la
rglementation, des insuffisances du contrle de la qualit et de la participation insuffisante des
populations :
.
7.2.
La politique de leau est lune des plus rcentes au Cameroun. Elle est pratiquement ne avec la
cration du Ministre des Mines de lEau et de lEnergie en 1972, au sein duquel avait t cre
une Direction de lEnergie et de lEau soccupant de lapprovisionnement en eau potable des
centres urbains.
Cette politique ne devient une ralit quavec la rorganisation du MINMEE du 30 Septembre
1988 (Dcret n88/1350) au terme de laquelle sont regroupes dans ce dpartement ministriel
toutes les activits de gestion de leau parpilles dans plusieurs administrations (MINAGRI,
MINPAT).
Deux directions se voient ds lors confier les responsabilits de la gestion de leau : la Direction
de lEau et de lAssainissement urbain charge des problmes deau et dassainissement dans
les zones urbaines et la Direction de lHydraulique rurale charge des problmes de l'eau en
zone rurale.
A dfaut de politiques formelles, lorientation des activits portant gestion de leau en ville et en
milieu rural est celle qui se rattache aux attributions de ces deux Directions telles que dfinies
dans leurs textes organiques.
Les objectifs court, moyen et long termes fixs dans le cadre de la politique gnrale du
secteur sont outre lassainissement :
-
accroissement du taux daccs des populations tant urbaines que rurales leau potable.
laboration et mise en oeuvre des programmes ralistes qui tiennent compte des
292
populations bnficiaires, de la raret de leau, des infrastructures socio-conomiques
existantes et du souci de rentabilit de ces infrastructures par la SNEC.
Les stratgies ci - aprs sont prconises pour atteindre ces objectifs :
-
L'eau est communment admise comme tant la source de la vie et l'instrument par excellence
d'amlioration du cadre de vie et de l'tat gnral de la sant des populations, facteurs
indispensables au dveloppement conomique et social du pays. L'importance de ces enjeux, la
diversit d'usage (irrigation et hydronergie) des ressources en eau et l'ingale rpartition
qualitative et quantitative travers le territoire national font ressortir comme objectif principal
du secteur :
L'exploitation rationnelle des ressources en eau".
Les rsultats devant concourir cette exploitation rationnelle sont les suivants :
-
Mesures stratgiques
293
Le potentiel des ressources en eau est fondamental compte tenu de l'importance de l'eau pour
l'amlioration du cadre de vie. Pour obtenir l'objectif immdiat de ce secteur, il faut
connatre le potentiel des ressources en eau.
Les activits principales entreprendre pour atteindre ce rsultat consisteront :
b)
Faisabilit technique
L'expertise ncessaire la prospection est insuffisante. Les services du Ministre des
Mines, de l'Eau et de l'Energie, du MINREST et du MINESUP disposent de ressources
humaines de haut niveau dont le renforcement qualitatif et quantitatif est indispensable.
Toutefois la SNEC est un concessionnaire spcialis disposant d'un niveau suprieur
d'expertise lev pouvant tre mis contribution pour l'inventaire.
294
Les orientations en matire de politique de l'eau montrent que l'engagement de l'Etat
dans le domaine est effectif : cette volont est induite dans l'objectif d'accroissement du
taux d'accs des populations l'eau potable.
De nombreux bailleurs de fonds internationaux interviennent dans des programmes
d'eau et d'assainissement de la zone septentrionale, de l'Est et du Sud-Ouest.
c)
Effets socio-conomiques
Les effets socio-conomiques attendus sont une optimisation de la mise en oeuvre des
adductions d'eau, dont les forages seront raliss au emplacements judicieux
Mesures stratgiques
L'exploitation rationnelle des ressources en eau exige la mise en oeuvre des activits de
prservation contre les dangers de pollution. Dans cette optique, il est indispensable de
protger les ressources en eau.
295
introduisant le principe de rparation du dommage cologique dans le corpus lgislatif et
rglementaire ;
b)
Faisabilit technique
En matire de gestion des ressources en eau, le MINMEE, le MINREST, le MINESUP,
la SNEC et les rserves du Dveloppement Communautaire disposent d'un potentiel
humain mobilisable pour la mise en oeuvre des activits de contrle.
296
c)
Effets socio-conomiques
Les effets socio-conomiques attendus sont une rduction des dpenses lies aux
maladies d'origine hydrique et une vitalit accrue des populations.
Mesures stratgiques
raliser les ouvrages ncessaires : Dans cette perspective, les besoins prioritaires
devront dans un premier temps tre dtermins, et les sites d'implantation seront
identifis. Il conviendrait ensuite de choisir un type d'ouvrage appropri au milieu. Dans
297
cet ordre d'ides, il importe de raliser les retenues de captage des eaux pluviales. Pour
tenir compte des paramtres sociologiques et biophysiques, il faudra effectuer les tudes
d'impact auxquelles les populations seront associes. La ralisation des ouvrages
demandera la mise disposition d'un personnel comptent ainsi que la mobilisation des
financements ncessaires. Sur le plan oprationnel enfin, il s'agira de mettre sur pied un
programme de ralisation des ouvrages ;
b)
assurer la maintenance des ouvrages pour viter les pertes d'eau lies la mauvaise
utilisation des quipements. Les mthodes prventives et curatives de maintenance
devront tre vulgarises. La formation et le recyclage du personnel comptent permettra
d'optimiser la maintenabilit des ouvrages. En outre, les populations devront tre
formes la maintenance des ouvrages. Sur le plan logistique, il conviendra d'organiser
la distribution des pices de rechange.
Evaluation des mesures stratgiques
Faisabilit technique
Le personnel de base pour la ralisation des ouvrages est disponible au niveau local,
dans les services comptents. L'expertise d'appui y participe galement travers les
programmes financs par les donateurs.
c)
298
-
Effets socio-conomiques
Les effets socio-conomiques attendus sont outre la qualit de la vie, une rduction des
dpenses et la promotion des investissements locaux.
Mesures stratgiques
Compte tenu des conflits observs dans l'utilisation des ressources, un cadre de gestion concert
apparat fondamental pour la prservation du cadre de vie.
Pour parvenir l'objectif immdiat du secteur, il est indispensable
de mettre en place un cadre de gestion concerte des ressources en eau
Les activits principales entreprendre pour atteindre ce rsultat consisteront :
harmoniser les interventions dans le secteur des ressources en eau : Pour ce faire, il
est ncessaire d'valuer les conflits de comptence entre les divers intervenants afin de
clarifier les fonctions et attributions des uns et des autres. Par ailleurs, des comits de
299
gestion concerte devront tre crs afin de rassembler tous les acteurs au niveau local et
rgional et le Comit National de l'Eau devra tre redynamis ;
b)
associer les populations la gestion des ressources en eau : Dans cette optique, il
faudra au pralable former les populations la gestion des ressources en eau. Dans un
deuxime temps, il s'agira d'aider l'organisation des comits locaux de gestion de l'eau
au sein des communauts, et dans une troisime phase il est indispensable de suivre le
fonctionnement desdits comits.
Evaluation des mesures stratgiques
Faisabilit technique
Les activits devant conduire la mise en place d'un cadre de gestion concerte sont
ralises de manire informelle par les ONGs et autres organisations locales.
c)
300
lie une gestion concerte des ressources
Cet indicateur implique une utilisation optimale des ressources en eau et une diminution
des conflits lis l'exploitation. Sur le plan biophysique, on devrait parvenir la
restauration des autres ressources naturelles, tout en garantissant l'approvisionnement en
eau potable et l'utilisation pour des besoins hydro-nergtiques.
-
Effets socio-conomiques
Les effets socio-conomiques attendus sont l'augmentation de la production agricole, de
l'levage et l'amlioration du cadre de vie.
7.4.
Les activits entreprises dans les pays limitrophes et qui contribuent la dgradation de
l'environnement ont des consquences nfastes sur les programmes tablis. Cette saine
coopration devrait permettre de trouver des moyens pour limiter ces effets.
ad.b
Cette collaboration est ncessaire pour harmoniser les interventions et rduire les conflits divers
301
Etant donn l'importance des ressources financires ncessaires la ralisation des programmes
d'hydraulique, il est fondamental que les dcaissements soient effectifs tant au niveau des
ressources internes qu'au niveau des financements extrieurs.
ad.d
La protection intgrale des ressources en eau est une priorit pour l'Etat
Eu gard l'importance des rformes juridiques ncessaires, les pouvoirs publics devront
rapidement mettre en oeuvre un cadre juridique et rglementaire appropri et mobiliser les
ressources financires ncessaires la protection des ressources en eau.
7.5.
PLAN D'OPERATIONS
Le Tableau suivant donne un rcapitulatif des investissements par rsultat du secteur Ressources
en Eau:
RESULTAT
302
Pop.
7.1.
7.2.
7.3.
7.4.
Autres
Total
0,0
0,0
0,0
24,00
223,04
247,04
105,20
6 270,30
6 375,50
336,38
6 226,30
6 562,68
TOTAL SECTEUR
465,58
12 719,64
13 185,22
4 407,5
Les activits ont t spcifies dans la premire colonne des Tableaux Synoptiques. Les projets
retenus dans la deuxime colonne proviennent :
.
.
d'une part des projets identifis dans les "Grandes Rgions Ecologiques" (GRE) et
regroups par secteur d'intervention lors de l'laboration du "Rapport de Synthse des
Etudes Rgionales" ;
d'autre part des projets en cours ou planifis dans le secteur par diffrents organismes
engags dans la gestion de l'environnement et la valorisation des ressources.
Sur la base des activits retenues dans le "Cadre Logique" et tout en tenant compte des
lments importants identifis l'annexe. Les rsultats intermdiaires et indicateurs
peuvent tre dfinis, ce qui permet d'tablir un tableau de suivi et d'valuation pour les
effets et les ralisations. Ces donnes facilitent la mise en place d'un systme de suivi et
303
d'valuation pour la gestion de l'excution, tout en tenant compte du calendrier
d'excution des activits.
-
304
TABLEAUX SYNOPTIQUES
SECTEUR 7
RESSOURCES EN EAU
1.
2.
Projet Sectoriel
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
4me chiffre =
Secteur
Rsultat
Activit
Numro d'ordre si
plusieurs projets
pour la mme activit
R=
Projet Rgional
1er chiffre =
GRE
2me chiffre =
Rsultat
3me chiffre =
Numro d'ordre
par rsultat
305
SUPPOSITIONS IMPORTANTES
RESULTATS :
7.1. Le potentiel des ressources
en eau est connu
INDICATEURS D'IMPACT
ACTIVITES :
7.1.1. Renforcer les capacits
en matire de
prospection hydrogologique
Augmentation progressive de la
satisfaction des besoins en eau
lie l'utilisation rationnelle
des ouvrages hydrauliques (7.3.)
Augmentation progressive de la
satisfaction des besoins en eau
lie une gestion concerte des
ressources (7.4.)
La coopration sous-rgionale
est effective
306
8.
ENVIRONNEMENT URBAIN
8.1.
CARACTERISTIQUES DU SECTEUR
Dpartements ministriels
-
b)
Structures specialises
-
307
Comptence en matire d'infrastructures urbaines :
. Socit Nationale d'Electricit du Cameroun (SONEL),
. Socit Nationale des Eaux du Cameroun (SNEC),
. PTT.
c)
d)
Oprateurs conomiques,
Artisans,
Industriels
ONG ...
Les principaux bnficiaires des prestations lies la gestion de l'environnement urbain sont en
gnral les municipalits, et en particulier les citadins qui sont les mnages, les artisans et les
industriels.
8.1.2. Analyse du cadre juridique et institutionnel
La ville tant le lieu de dploiement des activits conomiques, artisanales, industrielles, etc, les
pouvoirs publics ont mis en place des structures administratives et para-publiques pour assurer
la gestion des aspects lis l'environnement urbain. L'efficacit de ces structures peut tre
apprhende travers l'analyse du cadre institutionnel d'une part, et du cadre juridique et
rglementaire d'autre part.
Les institutions ci-aprs ont des responsabilits plus ou moins tendues l'gard de
l'environnement urbain :
-
308
Le Ministre de l'Administration Territoriale (MINAT) est investi de la politique
d'amnagement du territoire, de la protection civile et de l'organisation des collectivits
locales dont il assure la tutelle. Dans ce cadre, il intervient en milieu urbain travers la
Direction des Collectivits Publiques Locales qui est charge de la dfinition du
rendement des services communaux et l'amlioration de leur qualit, du suivi de toutes
actions concourant l'amlioration du cadre et de la qualit de vie en milieu rural et
urbain.
Le Ministre des Mines, de l'Eau et de l'Energie (MINMEE) est charg en particulier des
aspects lis la pollution et l'assainissement, notamment l'laboration des normes, de
la rglementation et de la lgislation, ainsi que le contrle de leur excution et de leur
mise en application. Ces diffrents aspects sont respectivement assurs par la Direction
de l'Eau et de l'Assainissement Urbain et la Direction des Mines, des Techniques et des
Nuisances Industrielles.
309
La Cellule Spciale de Dveloppement Urbain (CSDU), cre par dcret n 88/202 du
4 fvrier 1988 et place sous la tutelle du MINUH, est charge, en liaison avec les
dpartements ministriels concerns, de la bonne excution du Projet de Dveloppement
Urbain n 2 en conformit avec les accords de prts consentis cet effet par la Banque
Mondiale. Les objectifs viss concernent entre autres la rationalisation des
investissements publics dans le secteur urbain (planification, financement, ralisation et
entretien des infrastructures et services urbains), le renforcement des municipalits,
l'amlioration de la gestion des terrains urbains et du fonctionnement du march foncier,
l'expansion du rle du secteur priv dans le logement et l'amnagement des terrains.
L'environnement urbain est rgi par un arsenal de textes de lois, ordonnances, dcrets, arrts et
circulaires portant sur des aspects trs varis qui traduisent la complexit des problmes de
gestion de l'espace urbain. Pour mieux apprhender cet arsenal juridique et rglementaire, il est
310
utile de considrer trois aspects : la gestion de l'espace urbain sous l'angle de l'occupation du sol,
la gestion des ressources en eau du point de vue de sa qualit, et la gestion des dchets et de la
pollution du point de vue des consquences sur la sant des populations et sur l'environnement.
a)
Gestion de l'espace
Le cadre normatif ci-dessus montre bien la ncessit, pour les pouvoirs publics, de clarifier les
modalits d'occupation du sol en milieu urbain, tant donn l'importance des activits qui s'y
dploient et qui par ailleurs, contribuent soit amliorer le cadre de vie des populations travers
de nouveaux lotissements, soit les dplacer pour cause d'utilit publique.
D'autres aspects positifs de ce cadre normatif rsident dans les mesures de protection et de
gestion du domaine priv de l'Etat, d'autant plus que la croissance urbaine se traduit par la forte
pression sur les terrains urbains. Toutefois, bien que les sanctions appropries soient prvues
l'encontre des contrevenants, les dispositions pratiques ne permettent cependant pas d'assurer
efficacement la protection du domaine priv de l'Etat.
b)
La loi n 73/16 du 7 Dcembre 1973 portant rgime des eaux de source et des eaux minrales
donne le plein pouvoir de contrle de l'exploitation de ces eaux au Ministre des Mines, de l'Eau
311
et de l'Energie, tant au niveau des installations qu' celui de la qualit des eaux.
Les textes modificatifs subsquents insistent sur le primtre de protection des ressources en eau
exploites, de faon viter la pntration d'animaux divaguant, ainsi que toutes activits
susceptibles de polluer l'environnement immdiat ou d'influer sur les caractristiques de l'eau
livre la consommation.
Bien que ces diffrents textes traduisent le souci d'viter la consommation de l'eau pollue, ils
tendent cependant marginaliser les sources d'eau de faible importance utilises par les
populations en zones urbaines ou pri-urbaines.
c)
Dfaillances et contraintes
312
des documents d'urbanisme initis par le MINUH relve plutt de la comptence de la
Prsidence de la Rpublique. Les dlais d'approbation tant trs longs, voire des annes, on
assiste un vide juridique dans la mise en application d'un certain nombre de contraintes
auxquelles les administrations et les oprateurs conomiques privs sont en effet soumis. Or, les
documents d'urbanisme ne leur sont opposables que s'ils sont approuvs.
D'une manire gnrale, le cadre juridique et rglementaire ne pourra tre efficace dans la
pratique que dans la mesure o un certain nombre de structures visant faire respecter les rgles
ainsi dictes sont mises en place.
8.1.3. Analyse des donnes socio-conomiques
La gestion efficace et durable de l'environnement urbain ncessite d'importants moyens
financiers qui, compte tenu de la situation de crise conomique que traverse le pays, ne peuvent
pas provenir comme jadis des seules recettes de l'Etat. La ncessit d'une nouvelle approche de
la mobilisation des moyens financiers s'avre incontournable. Aussi faut-il en prciser les
contours sur la base du diagnostic du systme actuel de financement de l'assainissement et de la
gestion de l'environnement urbain.
a)
313
ce problme doit tre innove non seulement au niveau des schmas techniques,
mais galement au niveau des schmas de financement et de gestion ainsi qu'au
niveau des schmas de participation des citadins.
.
314
prcarit de la situation financire des communes ;
absence de diversification des modes de financement locaux ;
encadrement excessif des taux et tarifs des taxes directes et indirectes ;
rendements limits de la fiscalit ds des insuffisances des modes de
recouvrement ;
insuffisance des moyens logistiques et humains ;
absence de lien entre action sur l'environnement urbain et effort de participation
des usagers ;
insuffisance de l'exploitation des opportunits/potentialits des acteurs urbains
(Etat, Collectivits, Mnages) ;
absence de motivation l'innovation en matire de gestion urbaine.
A la lumire du diagnostic ci-dessus, il apparat que les communes n'ont pas les moyens
financiers suffisants pour assurer les responsabilits que leur confre le cadre
institutionnel. Les niveaux de recettes des communes suffisent peine pour assurer leur
fonctionnement normal. Dans le cas de Yaound par exemple, les recettes fiscales lies
l'aspect assainissement et enlvement des ordures mnagres en 1991/1992 taient
d'environ 80 millions de FCFA, alors que les besoins pour la priode taient estims
1600 millions, soit 20 fois la valeur des recettes.
C'est dans ce contexte qu'il convient d'examiner en particulier les possibilits de mobilisation
des ressources financires des mnages.
b)
Les analyses prcdentes montrent que les diffrents services contribuant l'amlioration de
l'environnement urbain ncessitent, pour tre convenablement excuts, qu'un surcrot d'effort
soit sollicit des contribuables. Or, dans le contexte actuel de dtrioration des conditions de vie
que connaissent les populations en gnral et les populations urbaines en particulier, avec
notamment la chute des salaires, la dvaluation et les compressions successives, il y a lieu de se
demander si le surcrot d'effort financier ncessaire est faisable. Aussi faut-il examiner
comment, en terme macro-conomique, ces mesures affecteraient les mnages.
-
Tableau N1 :
Annes
Populations
(milliers)
PIB prix
march
1984/85
1985/86
1986/87
1987/88
1988/89
1989/90
1990/91
1991/92
1992/93
1993/94
1994/95
1995/96
9 823
10 110
13 432
10 733
11 044
11 364
11 693
12 032
12 381
12 740
13 110
13 490
315
3 838,9
4 106,2
821,9
3 644,5
3 513,0
3 420,0
3 423,0
2 929,0
2 664,0
2 890,0
3 556,0
4 093,0
390 807
406 153
375 952
339 563
318 094
300 950
292 739
243 434
245 168
223 338
278 871
303 409
Tableau N 2 :
Revenu national
disponible
Rmunration des
salaris
Excdent net
d'exploitation
Consommation finale
dont :
- administration
publique
- mnages
Epargne
Salaire/PIB en %
1974/75
1976/77
1978/79
1984/85
1988/89
100 %
100 %
100 %
100 %
100 %
28,9 %
28,8 %
31,5 %
37,9 %
34,3 %
57,8 %
56,8 %
56,4 %
61,5 %
62,0 %
92 %
88 %
89 %
80 %
90 %
13 %
12 %
11 %
10 %
12 %
79 %
8%
25,8 %
76 %
12 %
26,1 %
78 %
11 %
28,6 %
70 %
20 %
23,8 %
78 %
10 %
30,3 %
Le PIB par habitant en FCFA constants (base 100 = 1979/80) a progress d'abord de
4,8 % par an entre 1979/80 et 1985/86, en passant de 168.000 FCFA 233.000 FCFA par an,
puis dcrot ensuite pour atteindre 158.000 FCFA en 1990/1991, c'est--dire le niveau obtenu
12 ans plus tt en 1979/80.
Le niveau de consommation relle par tte se situe 99.000 FCFA en 1987/1988 contre
316
117.000 FCFA en 1979/80, aprs avoir atteint 141.000 FCFA en 1985/1986.
L'analyse des donnes statistiques pour l'anne 1992 montre, pour le compte des mnages et
entreprises individuelles, que la rmunration des salaris est de 862 millions de FCFA, soit
39 % du revenu disponible brut, alors que l'excdent d'exploitation est de
1204 millions, soit 54 % du revenu disponible brut (RDB). La consommation des mnages est
de 1624 millions (73,7 % du RDB). Les transferts intrieurs reprsentent 117 millions, soit
5,3% du RDB ou 7,2 % de la dpense de consommation finale.
Il en rsulte une pargne brute des mnages et entreprises individuelles de 579,7 milliards de
FCFA, soit 26 % du revenu disponible brut. Les dpenses d'investissement pour formation
brute de capital fixe reprsentent 203,9 milliards, soit 35 % de l'pargne brute. Il reste donc
374 milliards comme capacit de financement, soit 64 % de l'pargne.
Par ailleurs, l'analyse de la rpartition du PIB au prix du march par branche et par zone en
1989/1990 montre que la population de Douala et Yaound reprsente 14 % de la population
totale et produit 44 % du PIB national, soit un peu plus de trois fois la moyenne par tte
d'habitant. D'autre part, la population urbaine reprsente 40% de la population du pays et
produit 60 % du PIB, alors que la population rurale qui en reprsente 60 % produit seulement
40 % du PIB. Le tableau ci-aprs illustre cette situation.
317
Rpartition du PIB au prix du march par branche et zone
en 1989/1990 (en milliards FCFA)
Tableau N 3 :
Branche d'activit
Douala
Yaound
Autres
urbains
Total
urbain
Rural
Total
Cameroun
1- Agriculture
vivrire,
levage, pche
16
95
112
465
577
2- Agriculture de
rente
33
12
12
49
61
3- Bois
22
37
113
150
4- Ptrole
233
62
36
58
321
5- Raffineries
28
40
169
464
6- Industries
200
100
22
90
58
7- BTP
300
250
102
402
21
8- Commerce
150
150
58
608
100
99
399
152
9- Services
marchands
100
982
27 %
7,5 %
607
17 %
6,5 %
593
17 %
26 %
2 182
61 %
40 %
1 382
39 %
60 %
321
61
522
111
502
760
499
3 564
100 %
100 %
Le tableau ci-dessous donne un essai de calcul des utilisations des revenus disponibles partir
des comptes rgionaliss. Il permet de dgager des capacits de financement positives pour
Douala alors qu'elles sont ngatives pour Yaound et les autres villes.
318
Tableau N4 Compte des mnages et entreprises individuelles de 1993 (en Millions de FCFA)
Total
Rmunration des salaris
Excdents d'exploitation
Douala
Yaound
Autres
villes
Rural
862,6
331
219
166
144
1 204,7
165
77
159
800
29
18
20
56
Intrts
41,6
21,5
Transferts intrieurs
117,4
Transferts extrieurs
17
2 204
525
314
345
1 000
1 624
406
267
290
850
(7,9)
(3)
impts directs
(51,6)
(50)
Epargne brute
579,7
119
47
55
150
355
93
60
92
110
(195)
(60)
(45)
(60)
(30)
(+224)
+26
-13
-37
+40
L'analyse des donnes ci-dessus permet de rsumer certaines mesures comme suit, en prenant le
cas de la ville de Yaound :
*
*
*
*
Soit prs de 4,5 milliards de FCFA correspondant 1,8 % des dpenses des mnages de
Yaound. Ce taux pourrait tre support par les mnages de Yaound tant entendu que ses
populations urbaines ont dj support comme impt un niveau qui doit tre voisin de 2 3%.
Au total, l'effort fiscal conduirait un taux de 4,8 % maximum, ce qui se situe dans la limite de
319
5 % des dpenses. A moyen terme, il est admis qu'on devra atteindre 10 %. Une telle marge de
manoeuvre montre bien que la capacit contributive des mnages pourrait tre davantage
exploite afin de mobiliser les moyens financiers ncessaires et indispensables la gestion
efficace et durable de l'environnement urbain.
8.1.4. Analyse des potentialits
Les centres urbains du Cameroun, selon le recensement de 1987, concentrent eux-seuls prs
de 38% de la population totale du Cameroun ainsi que la quasi totalit des activits
conomiques et industrielles du pays. Cette proportion est de l'ordre de 46,6 % en 1995 et
atteindra 50% l'horizon 2000 et 68% l'horizon 2020. De ce fait et en dpit de leur diversit
gographique et de la complexit de leurs problmes environnementaux, ils regorgent d'normes
potentialits qui mritent d'tre examines quatre niveaux.
a)
Equipements Publics
L'une des causes principales de l'attraction des villes et de l'exode rural rside dans le potentiel
infrastructurel de base dont bnficient les centres urbains. D'une part, ce potentiel est constitu
par des ralisations publiques dont l'importance est lie la typologie des villes. Citons en
particulier les btiments administratifs (Ministres, Provinces, Prfectures, Sous-Prfectures,
Mairies...), les quipements sociaux (Ecoles, Dispensaires, Hpitaux...), les quipements de
superstructures (Ports, Aroports, Terrains de sports...), les quipements d'infrastructures
(voiries urbaines, rseaux d'eau potable, d'lectricit, d'clairage public, de tlphone, etc...), les
quipements de communication tels que la radio et la tlvision en tant que moyens d'ducation
et de sensibilisation des populations.
D'autre part, ce potentiel infrastructurel englobe galement les ralisations prives, notamment
les difices usage commercial ou rsidentiel, les stations services, les htels, bars et
restaurants, etc...
L'effet synergique de ces diffrents quipements publics et privs peut tre mesur travers le
taux de croissance des villes. Il en est ainsi des centres mergents tels que Akonolinga, Nanga
Eboko, Ngaoundal, Fontem, etc dont la croissance rapide entre 1976 et 1987 est lie leur
"promotion administrative". C'est aussi le cas des centres rgionaux tels que Bertoua et Maroua
dont la croissance est lie l'impact des infrastructures socio-conomiques ralises l'occasion
du Comice agro-pastoral.
Ce potentiel infrastructurel pourrait tre davantage dvelopp afin de stimuler en particulier la
croissance des villes rgionales et de promouvoir ainsi le dveloppement plus quilibr de
l'armature urbaine du Cameroun.
b)
Activits industrielles
Les centres urbains sont par excellence des ples de concentration des activits conomiques en
gnral, et des activits industrielles et artisanales en particulier. A cet gard le cas de Douala et
Yaound permet d'illustrer l'effet d'attraction de leurs potentiels conomiques non seulement sur
la population rurale en qute du bien tre social, mais galement sur les investisseurs privs, tant
nationaux qu'trangers.
320
A l'oppos de Douala et de Yaound, figure le cas de Nkoteng dont les activits agroindustrielles de la Cameroon Sugar Compagny ont largement contribu modifier le paysage
urbain, tant sur le plan de l'occupation du sol que sur le plan de l'assainissement et de la gestion
urbaine en gnral.
Bien que ces exemples permettent d'apprcier le potentiel conomique li aux activits
industrielles en zones urbaines, il est cependant utile de souligner que les possibilits de
dveloppement de ce potentiel sont immenses compte tenu de la diversit et de la richesse des
ressources naturelles dont dispose le Cameroun. En effet, ces possibilits pourraient tre
exploites sur plusieurs axes :
-
c)
Centres de consommation
Le potentiel humain des centres urbains du Cameroun se distingue par son caractre
htrogne et dynamique, du fait de la jeunesse mme de la population camerounaise.
Ce potentiel pourrait tre facilement mobilisable pour le dveloppement communautaire
;
d)
321
Le march potentiel du travail que constituent les centres urbains offre la possibilit de
stimuler la crativit et la comptitivit au niveau mme des travailleurs et des
oprateurs conomiques;
La concentration dmographique dans les centres urbains exerce de faon significative
une forte demande de consommation des biens et services en gnral, et des terrains
mme sommairement quips en particulier.
Potentialits topographiques et hydrologiques
Les centres urbains des diffrentes rgions gographiques du Cameroun se distinguent par un
relief relativement dissqu et la prsence de cours d'eau permanents dans la partie mridionale
du pays ou saisonniers dans les rgions septentrionales. Cette particularit topographique et
hydrologique offre les principaux atouts suivants :
-
Les sites gnralement collinaires des centres urbains facilitent le drainage des eaux
pluviales par gravit, tandis que les cours d'eau peuvent tre utiliss comme exutoires
naturels pour le drainage primaire ;
Les sites urbains, malgr leur extension incontrle, offrent un cadre favorable pour la
mise en oeuvre des programmes d'urbanisation, d'une part en raison de la disponibilit
des espaces pour l'urbanisation, et d'autre part en raison des possibilits d'accroissement
de l'offre en terrains amnags et la cration des rserves foncires pour le
dveloppement de l'habitat ;
Les bas-fonds peuvent tre amnags pour le dveloppement des cultures marachres,
tandis que les plans d'eau peuvent tre exploits pour le dveloppement des activits
piscicoles ou mieux encore pour le traitement des eaux uses par lagunage.
a)
322
la pollution industrielle et artisanale.
la mauvaise planification des espaces urbains est lie l'inexistence ou la nonapprobation des documents d'urbanisme, ce qui cre un vide juridique dans la mise en
application d'un certain nombre de contraintes auxquelles les administrations et les
oprateurs conomiques privs sont en effet soumis. En outre, l'absence de dlimitation
du primtre urbain favorise l'extension anarchique de l'espace urbain avec pour
consquence la dforestation des zones priphriques et la destruction du couvert
vgtal. Dans ce contexte, la dfaillance des structures administratives rsultant d'une
part des conflits de comptence entre les diffrents acteurs de la planification, et d'autre
part de l'insuffisance des ressources humaines, financires et logistiques, contribue
davantage accentuer l'occupation incohrente des espaces urbains ;
323
libres et non amnags. C'est aussi le cas des activits lies l'exploitation de carrires et
les excavations diverses destines la production des matriaux de construction.
b) L'insalubrit urbaine
La dgradation de l'environnement urbain est galement lie l'insalubrit urbaine, notamment :
l'limination incorrecte des dchets solides, l'vacuation incorrecte des dchets liquides,
l'vacuation insuffisante des eaux pluviales et le non-respect des rgles d'hygine par les
populations :
.
l'limination incorrecte des dchets solides est lie un certain nombre de problmes
structurels, en particulier l'absence de structures de pr-collecte, de collecte et de
transport, l'absence de traitement pralable, l'absence de sites de dcharges
rationnellement amnags et l'inefficacit des services municipaux dont les moyens
financiers et logistiques sont limits et nettement insuffisants. Ces problmes structurels
sont davantage aggravs par l'volution alarmante de la population urbaine et de la
quantit d'ordures mnagres produites. En milieu urbain, la valeur moyenne de
production des ordures par habitant varie de 0,4 kg/habitant/jour dans les villes
secondaires 0,8kg/habitant/jour dans les villes de Douala et Yaound ;
l'vacuation incorrecte des dchets liquides est galement lie un certain nombre de
problmes structurels. Les infrastructures individuelles telles que les latrines et les fosses
septiques sont inappropries et peu fonctionnelles en raison des mthodes de
construction artisanales. Les infrastructures collectives sont satures et hors d'usage
d'une part, et inadaptes au contexte local d'autre part.
En effet, les rseaux collectifs tels que ceux de Biyem-Assi Yaound sont mal
entretenus, tandis que les stations d'puration comme celle du quartier Messa
Yaound, sont gnralement l'arrt ou satures. A ct de ces problmes, il faut
mentionner galement l'inefficacit des services de contrle, d'entretien et d'hygine en
liaison avec la gestion inadquate des ressources humaines, logistiques et financires,
l'absence de zones de dversement des dchets liquides en liaison avec les services de
vidange peu dvelopps, et surtout l'absence d'un schma directeur d'assainissement qui
permettrait entre autres d'assurer la cohrence dans le raccordement des diffrents
rseaux ;
l'vacuation insuffisante des eaux pluviales est lie plusieurs aspects, notamment
l'encombrement des exutoires naturels (cours d'eau et mayos) par les zones d'habitat et
les dchets solides, l'insuffisance du rseau secondaire et tertiaire implant le long des
voiries non revtues ou non amnages, et le mauvais tat de fonctionnement du rseau
existant, du fait de leur obstruction, de leur incohrence et des erreurs techniques au
niveau de leur conception ;
324
c) L'insuffisance d'eau potable
L'insuffisance d'eau potable est un aspect de plus en plus proccupant en milieu urbain, d'autant
plus que la forte croissance de la population urbaine induit un dsquilibre entre l'offre et la
demande en services urbains de qualit, ce qui favorise la consommation de l'eau pollue. Ce
phnomne dont les consquences sont nfastes pour la sant des populations a pour causes
directes l'insuffisance du rseau et des points d'eau potable, la pollution de la nappe phratique
et des points d'eau et la mauvaise qualit de l'eau de consommation :
d)
l'insuffisance du rseau et des points d'eau potable dans les centres urbains est
d'abord lie la faible densit du rseau, situation que l'on peut expliquer par
l'importance des cots d'investissement en matire de captage, de traitement, de
refoulement, de stockage et de distribution d'eau. Il faut en outre souligner les difficults
d'accs au rseau existant. En effet, en l'absence de voiries urbaines, la desserte en eau
potable n'est pas assure dans les zones d'accs difficiles et en particulier dans les zones
illgales occupes par des populations trs faibles revenus. L'analyse des statistiques de
la SNEC rvle, pour le mois de juin 1994, un chiffre de 11.000 demandes de
branchement en attente, ce qui accentue la consommation de l'eau pollue. A ct de ces
problmes, il faut mentionner l'insuffisance de la quantit d'eau mise en service, en
liaison avec certains problmes techniques inhrents au rseau. C'est le cas par exemple
des installations de Massoumbou dont les eaux provoquent rgulirement la destruction
de la crpine des pompes et des conduites, et mettent hors d'usage les quipements de
pompage et de forage ;
325
l'environnement urbain. En effet, dans un environnement urbain caractris par le
dveloppement des activit conomiques, industrielles et artisanales, le phnomne de la
pollution tend de plus en plus s'intensifier. Ses principales causes sont les nuisances diverses,
la pollution des sols, la pollution de l'eau et la pollution de l'air :
.
les nuisances diverses, du fait de l'action de l'homme travers ses diffrentes activits,
apparaissent de plus en plus comme une source de perturbation du cadre de vie des
populations. Ce phnomne urbain a pour causes : la pollution acoustique par le bruit
des heures o des emplacements inappropris souvent prjudiciables
l'panouissement des populations ; la "pollution visuelle" par la divagation des animaux
domestiques, ou encore par des animaux en route vers les zones de pturage ou vers les
centres commerciaux ; la "pollution olfactive" par les odeurs nausabondes rsultant de
la dcomposition des dchets solides, des ordures mnagres et surtout des carcasses
d'animaux abandonns. Il faut galement souligner que la cohabitation conflictuelle
entre certaines activits urbaines induit la plupart de ces nuisances qui perturbent le
cadre de vie, la rglementation en la matire tant inoprante, ou alors inexistante ;
la pollution de l'eau est lie au dversement des effluents non traits et la proximit des
zones d'activits. L'exemple de Yaound montre que les activits industrielles et
artisanales telles que les brasseries, l'abattoir, les stations de services, ou les garages
rejettent dans le cours du Mfoundi et ses affluents des huiles de vidange et des graisses.
C'est aussi le cas du Wouri Douala qui ne peut tre considr comme une ressource en
eau susceptible d'tre traite pour l'alimentation des populations urbaines. L'on
remarquera d'ailleurs que la plupart des zones d'activits industrielles et artisanales sont
implantes proximit des cours d'eau ou des zones marcageuses qui leur servent
d'exutoires naturels pour leurs effluents ;
8.2.
Jusqu' la fin des annes 70, le Cameroun a assist presque passivement une croissance
urbaine sans qu'aucune politique d'urbanisation adquate soit engage pour matriser ou tout au
326
moins, canaliser le dferlement des ruraux vers les centres urbains.
Les rsultats du premier recensement gnral de la population et de l'habitat de 1976 ont permis
d'apprhender l'tat d'incohrence du phnomne d'urbanisation et de ses consquences sur le
milieu urbain (insalubrit, occupation anarchique de l'espace, inscurit foncire, etc...).
Cette situation a amen les responsables publics prendre conscience de l'urgence d'une action
planificatrice, notamment l'laboration des politiques d'urbanisme, d'amnagement,
d'quipement et d'habitat. Les mesures prises vers la fin des annes 70 ont conduit la mise en
place des structures destines amliorer le cadre de vie des camerounais, savoir :
A travers ces diffrentes structures, les grandes orientations de la politique actuelle visent
stimuler l'intervention des secteurs public et priv dans la cration d'un cadre de vie dcent et la
ralisation d'un environnement propice un dveloppement conomique et social harmonieux.
Elles s'appuient sur :
-
La mise en oeuvre de ces politiques a t handicape par la pousse dmographique avec pour
corollaire, la pression trs forte des besoins en terrains, l'habitat spontan, l'insalubrit,
l'extension anarchique des villes, etc... Face cette situation, l'Etat a adopt trois mesures
importantes :
-
laborer des plans d'urbanisme plus adquats et renforcer les infrastructures urbaines
nettement insuffisantes (voirie, drainage, eau, lectricit, etc...) ;
viabiliser et lotir des terrains nouveaux, et raliser un vaste programme d'habitat social et
de moyen standing ;
327
assurer une plus grande scurit foncire grce l'adoption d'une nouvelle lgislation
visant gnraliser l'immatriculation de toutes les parcelles et l'enregistrement de tous
les titres fonciers.
Par ailleurs, le volet assainissement urbain a t transfr ds 1988 au Ministre des Mines, de
l'Eau et de l'Energie dont les comptences en matire d'environnement urbain couvrent
galement la pollution, les nuisances, ainsi que l'laboration des normes, de la rglementation et
le contrle de leur excution et de leur application. Cependant, ce ministre ne s'occupe pas des
ordures mnagres, de l'entretien et de l'exploitation des rseaux et des stations d'puration des
eaux uses, des groupes d'immeubles et des quartiers administrs par l'Etat. Cette activit relve
plutt de la comptence des municipalits.
La Cellule Spciale de Dveloppement Urbain, place sous la tutelle du MINUH, gre
galement certains projets d'assainissement dans le cadre des oprations de voirie urbaine, par
exemple le recalibrage du Mfoundi en aval. Une gestion efficace de ces projets ncessite une
coordination permanente entre les principaux acteurs.
Devant l'ampleur et la complexit des problmes d'urbanisation, une nouvelle stratgie urbaine
du gouvernement a t dfinie afin d'amliorer le paysage urbain au Cameroun. Cette stratgie
s'articule autour de six principaux volets, savoir :
-
Cette stratgie devra tre ramnage afin de prendre en compte les proccupations
environnementales en gnral et les aspects lis l'assainissement du milieu urbain en
particulier.
8.3.
A la lumire des problmes fondamentaux identifis dans les centres urbains, l'objectif majeur
qui dfinit la stratgie pour la rsolution des problmes environnementaux du secteur urbain est
:
328
L'amlioration du cadre de vie en milieu urbain
Cette amlioration du cadre de vie en milieu urbain reprsente un enjeu fondamental pour la
protection de l'environnement, eu gard au taux d'urbanisation galopant du Cameroun. Pour
atteindre cet objectif, les mesures stratgiques suivantes sont prconiser :
-
Mesures stratgiques
Dans le contexte socio-conomique actuel, il faut, pour atteindre l'objectif ci-dessus voqu,
s'assurer de
la matrise de l'occupation de l'espace urbain.
Ainsi, pour remplir efficacement cette mission, il est important de concrtiser les mesures
suivantes :
329
coordination des projets en milieu urbain pour assurer, d'une part, une bonne
collaboration entre les concerns, et d'autre part, une meilleure cohrence technique au
niveau des stratgies de dveloppement urbain l'chelle locale, rgionale et, nationale.
Les mesures ainsi prconises devront tre appuyes par une volont relle de mobiliser
les ressources financires ncessaires au renforcement de la capacit des municipalits
assurer la gestion urbaine, tant sur le plan technique que sur la plan logistique ;
amliorer les conditions de l'habitat : Cet aspect est fondamental en ce qui concerne
l'amlioration du cadre de vie des populations ou mieux encore la matrise de
l'occupation de l'espace urbain. Aussi est-il ncessaire de restructurer les quartiers
spontans en particulier et les quartiers populaires en gnral, sous l'angle de la
rgularisation des droits d'occupation du sol d'une part, et de la viabilisation de ces
quartiers d'autre part. En mme temps, il faudra amnager les zones de recasement
destines accueillir les populations dguerpies afin d'viter les risques de cration de
nouvelles zones d'habitat spontan. Dans la mme optique, il faudra augmenter le
nombre de parcelles viabilises faible cot pour viter galement l'occupation
anarchique des zones priphriques, ce qui ncessite des rserves foncires pour les
besoins futurs.
A ct de ces mesures curatives et prventives, la restructuration de la filire moderne de
production du logement urbain permettra de reconstituer une nouvelle filire susceptible
de produire des parcelles bien loties et bon march. Aussi faudra-t-il redfinir les
missions des organismes concerns, notamment la Socit Immobilire du Cameroun
(SIC), le Crdit Foncier (CFC) et la Mission d'Amnagement et d'Equipement des
Terrains Urbains et Ruraux (MAETUR). Il faudra galement redfinir les normes
d'habitat social en tenant compte d'une part du contexte conomique actuel caractris
par le dsengagement financier de l'Etat dans les oprations d'habitat social, et d'autre
part, de la ncessit d'uniformiser les normes de construction dans un secteur o la
concurrence doit s'oprer normalement, et ce dans l'intrt des citadins proccups par la
qualit et le cot des produits mis en vente.
Dans ce contexte, il faudra non seulement promouvoir la filire populaire de production
du logement et des matriaux locaux travers une approche d'auto-construction assiste,
mais il faudra galement faciliter la mobilisation de l'pargne prive pour le financement
de l'habitat. L'articulation entre les mesures prconises sur les plans technique, foncier
et financier constitue une base essentielle qui permettra d'amliorer les conditions de
l'habitat, d'viter l'occupation anarchique de l'espace urbain, d'embellir le paysage urbain
et surtout de prserver les emprises ncessaires l'implantation des quipements
collectifs et autres infrastructures de base;
330
d'embellir le paysage urbain, mais aussi de rduire le stress qui est le lot quotidien des
populations urbaines. Ces diffrents quipements devront tre rgulirement entretenus,
paralllement aux travaux de rhabilitation des quipements existants.
Par ailleurs, certains quipements d'intrt public tels que les cimetires ou encore les
marchs/gares routires doivent bnficier d'une attention assez particulire afin d'viter
leur dveloppement anarchique. Aussi faudra-t-il dlimiter les cimetires et amnager
les marchs/gares routires ainsi que les aires appropries pour le dploiement des
activits informelles ;
b)
331
anarchiques observes dans les zones amnages.
Cette mesure devra tre institue dans les projets en cours, notamment les oprationstests programmes Bodjongo-Douala et Nkomo-Yaound ; les grandes trames
assainies autour de l'aroport international de Nsimalen-Yaound ; le lotissement de
Mfandena Yaound; le lotissement de Soa en liaison avec la cration d'une Universit
dans cette ville satellite de Yaound ; le projet de dveloppement urbain (PDU II) qui
vient de s'achever par la rhabilitation des infrastructures urbaines Douala et Yaound.
Ces diffrents projets ont permis aux municipalits bnficiaires de renforcer leur
capacit technique en matire de gestion urbaine.
-
Faisabilit technique
La matrise de l'occupation de l'espace urbain ne ncessite pas une technologie
particulire. Au contraire, l'effet conjugu de l'exprience acquise au fil des ans par
l'expertise nationale, de la prdisposition des populations accepter les programmes
d'amnagement concert et de la disponibilit d'un parc national de matriels de gnie
civil, constitue un atout qui permet d'envisager la faisabilit technique de toutes activits
contribuant la matrise de l'occupation de l'espace urbain.
Pour faire face la complexit des problmes d'urbanisation, l'Etat a cr plusieurs
structures d'intervention charges de concevoir et de mettre en oeuvre les programmes
de dveloppement urbain (Dpartements ministriels, organismes para-publics
spcialiss, collectivits locales...). Ces diffrentes structures, l'instar de la
communaut urbaine de Douala ou encore la Cellule Spciale de Dveloppement Urbain
(CSDU), entretiennent un programme d'change et de coopration technique avec
certaines villes europennes et autres institutions spcialises qui leur apportent une
assistance technique dans la gestion des projets. Bien que ces structures disposent d'un
personnel qualifi et comptent, l'effectif demeure cependant insuffisant pour assurer
une gestion efficace de l'environnement urbain. Dans cette perspective, la formation du
personnel dans les institutions spcialises est une priorit qu'il faudra concrtiser trs
court terme. Les efforts doivent tre galement dploys pour assurer d'une part une
meilleure coordination des actions engages, et d'autre part crer un cadre de
concertation permanente entre les diffrents intervenants.
332
suivi de l'excution des plans d'urbanisme. Ces diffrents acteurs matrisent parfaitement
les problmes quotidiens d'occupation de l'espace urbain. Aussi faudra-t-il exploiter
cette exprience de terrain afin de soutenir les efforts dploys par les services de
contrle de l'occupation du sol.
-
c)
333
enqutes rgulires, par un recensement ou encore par des oprations d'adressage. Ce
chiffre traduit la mise en oeuvre des stratgies visant d'une part, le relvement du niveau
actuel de structuration de la ville, et d'autre part, la matrise de nouvelles implantations.
Il convient d'ajouter qu'une augmentation du nombre de permis de construire, de permis
d'implanter, de certificats d'urbanisme et la dlivrance effective des certificats de
conformit, contribueront la vrification de cet indicateur de matrise de l'occupation
du sol urbain.
Les activits retenues pour assurer la matrise de l'occupation de l'espace urbain
concernent le renforcement de la capacit des municipalits assurer la gestion urbaine,
l'amlioration des conditions de l'habitat, l'amnagement des quipements collectifs et
l'exploitation rationnelle des ressources en zones urbaines et pri-urbaines. Ces
diffrentes activits contribueront moyen et long termes la restauration de
l'environnement urbain et notamment l'embellissement de nos villes.
-
En effet, si les investissements initiaux qu'il faut envisager pour atteindre ce rsultat
court terme sont relativement importants, les conomies ralises moyen et long
termes sont par contre trs leves pour diverses raisons : augmentation des revenus de
l'Etat du fait de la rduction des cots d'expropriation et d'indemnisation d'une part, et
des rservations d'emprise pour l'implantation dfinitive des infrastructures sociales
d'autre part ; augmentation des revenus des populations cibles et notamment celles des
zones d'occupation spontane du fait des conomies ralises dans l'implantation
dfinitive de leurs activits ou de leurs habitations dans des zones viabilises ;
valorisation des matriaux locaux pour un dveloppement durable de l'habitat et des
travaux publics ; promotion des investissements locaux pour la mise en valeur des
terrains urbains rationnellement planifis ; dveloppement des activits touristiques du
fait de la cration des espaces verts, des parcs urbains, des jardins botaniques et des
334
marchs adapts au contexte sociologique et anthropologique etc...
Dans la mme perspective, le renforcement de la capacit des municipalits en matire
de gestion urbaine aura des effets conomiques trs positifs court et moyen termes,
notamment en ce qui concerne l'augmentation des revenus des communes et collectivits
publiques, du fait de la modernisation des sources de financement, de l'accroissement
qualitatif et quantitatif des services publics marchands et de l'application des taxes
diverses et des sanctions contre les contrevenants aux lois rgissant l'environnement
urbain.
Sur le plan dmographique, la matrise de l'occupation de l'espace urbain contribue
matriser la densit d'occupation du sol, aussi bien dans les zones dj urbanises que
dans les zones d'extension, grce au dispositif rglementaire des plans d'urbanisme qui
prconise le respect de certains coefficients d'occupation du sol dans des zones bien
dtermines. Une telle disposition permet ainsi d'viter le surpeuplement des diffrents
quartiers de la ville et de rduire par consquent la promiscuit.
Dans cette optique, le renforcement de la capacit de gestion urbaine permettra, dans le
cas de Yaound par exemple, d'viter une densification excessive des abords de
l'aroport international de Nsimalen, l'instar de la situation qui a longtemps prvalu
dans la zone aroportuaire de Nylon Douala.
En somme, une croissance dmographique matrise se traduit sur le plan
environnemental par la cration d'un cadre idal pour l'amlioration de la sant des
populations et leur panouissement en zones urbaines.
Mesures stratgiques
Les centres urbains, du fait de la concentration des populations et des activits conomiques,
apparaissent comme de vritables champs de prdilection de l'insalubrit. Dans ce contexte, il
est ncessaire
335
d'assainir le milieu urbain.
Cet objectif sera atteint si l'on envisage les cinq niveaux d'actions suivants :
336
mesures incitatives susceptibles de promouvoir la rhabilitation des infrastructures
existantes et l'utilisation grande chelle des techniques adaptes. Ces mesures devront
tre appuyes par le contrle rgulier de l'tat de fonctionnement des installations ;
vacuer correctement les eaux pluviales : Cette activit dont l'importance est
primordiale dans l'assainissement du milieu urbain, ncessite en premier lieu des
mesures visant amnager et protger le rseau de drainage naturel constitu par les
cours d'eau, les mayos, les bas-fonds, les bassins versants et les lacs, ce qui permettrait
de faciliter l'coulement des eaux pluviales et d'viter en particulier leur stagnation.
Il faudra ensuite dvelopper les rseaux secondaires et tertiaires installs le long des
voiries urbaines. En outre, pour assurer l'efficacit de ces mesures, il faudra non
seulement rhabiliter les rseaux existants et entretenir rgulirement les infrastructures,
mais mieux encore, il faudra mettre en place des mesures aptes matriser les
inondations, aussi bien dans les zones collinaires dont le relief facilite l'coulement des
eaux par gravit que dans les zones de plaine comme Kousseri dont la situation est
particulirement proccupante ;
b)
337
mtropoles. Cependant, la dure de ce programme tant limite dans le temps en raison
des contraintes budgtaires, il faudra laborer et mettre en oeuvre les mthodes de prcollecte, de collecte et de traitement des dchets solides mieux adaptes aux ralits
locales.
D'une manire gnrale, il reste beaucoup faire dans le secteur de l'assainissement, et
notamment en ce qui concerne l'laboration et la mise en oeuvre des plans directeurs
d'assainissement des centres urbains.
-
Faisabilit technique
La faisabilit technique des activits lies l'assainissement du milieu urbain est
handicape par l'insuffisance des infrastructures, des quipements, des techniques et
autres technologies appropries. Dans ce contexte, l'accent devra tre davantage port
sur ces diffrents aspects ainsi que sur la formation d'un personnel pouvant assurer le
dveloppement, la promotion et la vulgarisation des technologies nouvelles.
Elles peuvent galement, en liaison avec les collectivits locales, jouer un rle moteur
dans l'amnagement, l'entretien et la protection des points de dpt et des sites de
dcharge. A cet gard, une contribution foncire est indispensable pour viter les conflits
d'utilisation et de gestion des terrains urbains. Quant aux secteurs privs et notamment
les comits de dveloppement, les oprateurs conomiques et les ONGs, les
contributions les plus significatives se situent au niveau de l'enlvement et du recyclage
des ordures mnagres et des dchets mtalliques.
Engagement de l'Etat et Coopration Internationale
Malgr la volont de l'Etat d'assainir le milieu urbain, il reste beaucoup faire pour
concrtiser les orientations politiques annonces, notamment en ce qui concerne
l'organisation des structures d'intervention, les conditions de travail, les moyens
logistiques et financiers. En effet, les structures d'intervention dans le secteur de
l'assainissement urbain au Cameroun ont connu une longue priode de dclin lie une
crise conomique qui a contraint la plupart d'entre elles rduire leurs activits, ce qui
explique la dgradation prononce de l'environnement urbain dans les villes. Face cette
dficience des services publics et malgr le rle important jou par certaines ONGs dans
la collecte des ordures mnagres Yaound et Douala en particulier, il sera ncessaire
de renforcer les structures d'intervention par l'accroissement des moyens logistiques et
des ressources humaines et financires.
Les oprations d'hygine et de salubrit publique en cours Douala et Yaound dans le
cadre d'un programme dnomm "Programme Social d'Urgence" (PSU) montrent bien la
disponibilit de la coopration internationale collaborer financirement avec le
338
Cameroun pour l'assainissement de nos villes. Cependant, ce genre de coopration doit
tre largi d'autres centres urbains de faon durable et non temporaire, d'autant plus
que les ressources humaines sont disponibles et abondantes.
c)
339
fabrication du compost partir des ordures mnagres constitue une activit cratrice
d'emplois et gnratrice de revenus, et en mme temps une source d'engrais pour le
dveloppement des activits agricoles.
L'importance de cette activit de compostage est lie la quantit sans cesse croissante
d'ordures mnagres produites dans les centres urbains et dont le niveau varie de 0,4
kg/hab/jour pour les villes secondaires, 0,8 kg/hab/jour pour les villes de Douala et
Yaound. Il y a donc lieu d'entrevoir une rduction substantielle des importations
d'engrais et un accroissement concomitant des investissements locaux.
Dans la mme optique, les effets conomiques sont galement positifs en ce qui
concerne le dveloppement d'une technologie approprie pour le traitement des eaux
uses : latrines, fosses septiques, mini-stations d'puration biologique, promotion des
socits de vidange et des stations d'puration adaptes, etc... Le dveloppement des
infrastructures d'vacuation des eaux pluviales contribue dans le mme sens
promouvoir les investissements locaux et crer des emplois pour les travaux
d'entretien. Cependant, ces effets conomiques ne seront durables que si les rgles
d'hygine et de salubrit sont appliques et respectes.
Sur le plan dmographique, l'assainissement du milieu urbain contribue non seulement
amliorer le cadre de vie des populations urbaines, mais aussi et surtout amliorer leur
sant du fait de la rduction des maladies d'origine hydrique et respiratoire. Cet aspect
positif pourra tre consolid avec le renforcement de la mise en application des rgles
d'hygine publique.
8.3.3. APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
L'approvisionnement en eau potable des populations urbaines est une ncessit fondamentale en
ce qu'elle empche ces populations de consommer de l'eau pollue, prservant ainsi la sant des
citadins dont les nergies doivent contribuer la vitalit urbaine.
a)
Mesures stratgiques
Quelle que soit l'importance des villes, l'approvisionnement en eau potable demeure une
proccupation majeure dans la stratgie d'amlioration du cadre de vie des populations urbaines.
Les prestations en matire d'approvisionnement en eau potable sont gnralement insuffisantes,
voire inexistantes dans certains centres urbains. Une telle situation encourage la consommation
de l'eau pollue. Pour y remdier, il faut assurer
l'approvisionnement en eau potable des populations urbaines.
Pour l'atteindre, il faudrait envisager les mesures suivantes :
340
pourrait tre davantage amlior en facilitant les conditions d'accs au rseau SNEC
d'une part, et en multipliant les bornes fontaines publiques payantes d'autre part ;
amnager les autres sources d'eau potable : Cette activit est d'une importance vitale
pour les populations urbaines en ce sens qu'elle contribue amliorer le mdiocre taux
de couverture du rseau SNEC dont les cots d'investissement sont de plus en plus
levs. Dans cette optique, il est prconis d'amnager les sources naturelles tout en
protgeant leur accs. Il faudra galement vulgariser les techniques de construction des
puits dont l'utilisation est trs rpandue aussi bien dans les villes principales que dans les
centres secondaires et rgionaux. Ces installations ne seront performantes que si des
mesures de protection de la nappe phratique sont prises pour viter les risques de
pollution par contamination et infiltration des eaux uses ou autres dchets toxiques;
b)
Faisabilit technique
La mise en oeuvre des projets d'approvisionnement en eau potable est conditionne par
341
la disponibilit des ressources matrielles et financires (infrastructures, quipements et
matriels de contrle de qualit). Dans certaines rgions arides, la profondeur de la
nappe phratique ncessite non seulement des techniques et des technologies
appropries et adaptes au contexte gographique, mais aussi une assistance technique
extrieure pour appuyer les efforts de l'expertise nationale.
-
342
comparaison entre les donnes du fichier Client de la SNEC et les donnes relatives la
population urbaine.
Les diffrentes activits ncessaires l'approvisionnement en eau potable, savoir
l'accessibilit au rseau d'eau potable, l'amnagement des autres sources d'eau potable, et
le contrle de la qualit de l'eau de consommation, participent la rduction de la
consommation de l'eau pollue et par consquent l'amlioration du cadre de vie des
populations. Un autre aspect positif de ces activits rside dans l'efficacit des mesures
destines prserver les sources d'eau potable, et surtout protger les nappes
phratiques contre la pollution.
-
Mesures stratgiques
343
aussi bien par les populations que par l'ensemble des oprateurs conomiques privs. Il
faudra ensuite enlever les quipements uss et les paves diverses abandonnes le long
des voies publiques ou dans les terrains vides. D'autres mesures dissuasives consistant
rglementer le passage des gros porteurs en zones rsidentielles d'une part, et la
divagation des animaux en zones urbaines d'autre part, permettront galement de
prserver le cadre de vie des populations. Dans ce contexte, le passage de troupeaux sur
pattes en zones urbaines devra tre interdit. Ce train de mesures sera complt par la
rduction de la pollution de l'air lie aux gaz d'chappement des vhicules et autres
engins roulant, ce qui implique qu'il faudra imposer une visite technique priodique des
vhicules ;
promouvoir les activits artisanales peu polluantes : Dans un premier, les artisans
seront sensibiliss sur les effets nfastes de la pollution par le biais de l'information, de
l'ducation et de la communication environnementale (IEC). Il faudra ensuite mettre
leur disposition les ressources favorisant la promotion des activits artisanales peu
polluantes, ce qui implique non seulement une assistance logistique pour l'acquisition
des quipements appropris et l'amnagement des ateliers, mais galement des mesures
de facilitation et de financement prfrentiel. En outre, il faudra regrouper les artisans
par corps de mtier dans la perspective d'une bonne identification des secteurs d'activits
et d'un encadrement plus efficace ;
attnuer les effets de la pollution industrielle sur les citadins : Cette activit
essentielle pour la prservation de la sant des populations urbaines implique, dans un
premier temps, une valuation de l'ampleur de la pollution industrielle en milieu urbain.
Sur la base du diagnostic tabli, il faudra assurer la mise en application des mesures
permettant de rduire les effets de la pollution industrielle. Ensuite, des dispositions
seront prises d'une part pour informer les citadins sur les dangers de la pollution
industrielle, et d'autre part, pour contrler l'application des mesures prescrites ;
laborer des lois spcifiques rgissant le rejet des gaz dans l'atmosphre et le
traitement des effluents avant leur rejet : Compte tenu de l'importance des activits
industrielles et artisanales dans certains centres urbains, il est ncessaire d'adapter la loi
sur l'hygine et la salubrit et de mettre au point les normes camerounaises en la matire.
Il faudra ensuite assurer la mise en application desdites lois et en particulier celles
concernant le rejet des gaz dans l'atmosphre et prservant la couche d'ozone. Dans cette
optique, le traitement des effluents avant rejet doit tre garanti par des recommandations
prconisant l'installation des stations d'puration au niveau des industries et
l'amnagement des dcharges contrles dans les sites industriels.
b)
344
-
Faisabilit technique
La rduction des nuisances diverses et des pollutions lies aux activits industrielles et
artisanales ncessite des ressources humaines et des moyens logistiques importants
(technologies adaptes, infrastructures et quipements appropris, expertise nationale
suffisante...). Ces pralables sont en gnral inexistants ou embryonnaires dans les
diffrents centres urbains du Cameroun. Aussi faudra-t-il promouvoir le dveloppement
du personnel en liaison avec une assistance technique extrieure, acqurir les techniques
et les technologies appropries ainsi que les quipements adapts chaque type
d'activits polluantes.
c)
345
La rduction des effets nfastes des activits industrielles et artisanales sur
l'environnement urbain peut tre vrifie l'aide de l'indicateur suivant :
Les pollutions industrielles et artisanales
sont rduites de 80 % l'horizon 2010.
Cet indicateur montre que les effets nfastes des activits industrielles et artisanales
seront progressivement rduits et que la lutte prventive contre la pollution aura t
intgre par les acteurs principaux que sont les artisans et les industriels. De faon plus
concrte, cet indicateur pourra tre mesur travers des valuations rgulires des
infrastructures de traitement, l'observation de la conservation des espces animales et
vgtales et la non contamination des sites environnants par des tests de laboratoire.
D'une manire gnrale, les activits industrielles et artisanales contribuent de faon trs
significative la pollution de l'environnement. La rduction de leurs effets nfastes
constitue par consquent une tape dcisive dans la stratgie d'amlioration du cadre de
vie en milieu urbain. Pour atteindre ce rsultat, il faudra renforcer la mise en application
des mesures favorisant la rduction des nuisances diverses, promouvoir les activits
artisanales peu polluantes, attnuer les effets de la pollution industrielle sur les citadins,
et laborer des lois spcifiques rgissant le rejet des gaz dans l'atmosphre et le
traitement des effluents avant leur rejet.
La ralisation de ces diffrentes activits permettra de rduire la pollution et les
nuisances diverses, de valoriser la biodiversit, de prserver les cosystmes urbains, de
protger la couche d'ozone et de restaurer ainsi l'environnement urbain.
346
L'impact dmographique inhrent la rduction des effets nfastes des activits
industrielles et artisanales peut tre apprhend travers l'tat de sant des populations.
La rduction de ces effets contribue non seulement rduire la pollution et les nuisances
diverses, mais aussi rduire les maladies d'origine respiratoire et cardio-vasculaire.
Aussi faut-il envisager avec optimisme l'accroissement de l'esprance de vie des
populations urbaines.
8.3.5.
Mesures stratgiques
La russite des projets envisags dans le secteur urbain tels que les dguerpissements, le
recasement, la viabilisation ou encore les travaux d'entretien, ncessite l'adhsion des
populations afin d'viter les tensions sociales et les risques d'affrontement avec les pouvoirs
publics. Dans cette optique, il faut mettre en place un systme
de participation des populations la protection
de l'environnement urbain.
Pour remplir efficacement cette mission, il faudra envisager les mesures suivantes :
assister les comits locaux dans la mise en oeuvre des activits visant la protection
de l'environnement : Les comits locaux ne pourront tre efficaces et oprationnels que
s'ils reoivent un encadrement appropri. Aussi convient-il, dans un premier temps, de
promouvoir la participation des femmes et des leaders d'opinion dans les programmes de
sensibilisation et autres supports traditionnels. Ensuite, il faudra encourager la mise en
oeuvre des activits gnratrices de revenus par les comits de base afin de favoriser leur
fonctionnement endogne. Pour mieux concrtiser ce train de mesures, il faudra initier
347
les activits lies l'assainissement du milieu urbain en particulier, et la protection de
l'environnement en gnral.
b)
Faisabilit technique
De nombreuses organisations non gouvernementales bnficient d'une exprience de
terrain qui leur permet d'associer aisment les populations la protection de
l'environnement urbain. C'est ainsi que dans le cadre de ses activits en matire
d'assainissement et de fabrication du compost, l'approche participative a permis au
FOCARFE d'acqurir 15 sites dont la superficie varie entre 300 et 1500 m pour un total
de 10500 m. Il faut signaler que, outre les frais de ddommagement, ces terrains n'ont
t ni achets, ni lous, ce qui montre bien que les activits lies l'assainissement du
milieu urbain sont techniquement faisables.
Cependant, il faudra renforcer les capacits d'intervention des comits ou organismes
impliqus dans l'approche participative, notamment par les moyens financiers, les
moyens logistiques et en particulier les moyens de communication et d'ducation
environnementale, la formation d'un personnel comptent et le dveloppement des
programmes d'change avec les institutions spcialises l'instar du dpartement
348
d'amnagement urbain de l'Ecole Polytechnique de Yaound.
-
c)
349
Les populations urbaines peuvent participer, de faon efficiente, la protection de
l'environnement. Aussi, est-il ncessaire de promouvoir leur ducation
environnementale. Les activits prvues pour obtenir des effets positifs consistent
dterminer les contraintes lies la participation des populations, promouvoir les
comits locaux de gestion de l'environnement et assister ces comits locaux dans la
mise en oeuvre des activits visant la protection de l'environnement.
-
350
Les objectifs sectoriels concernent la matrise de l'occupation de l'espace urbain,
l'assainissement du milieu urbain, la rduction de la consommation de l'eau pollue, grce
l'approvisionnement en eau potable, la rduction des nuisances diverses et des pollutions lies
aux activits industrielles et artisanales et en dernier lieu la participation des populations la
protection de l'environnement. Dans chacun de ces domaines d'intervention, les activits
retenues doivent galement tre cohrentes.
Ainsi, la matrise de l'occupation de l'espace urbain permet de crer un environnement favorable
la mise en oeuvre des activits lies l'assainissement urbain. En effet, partir du moment o
l'espace urbain est rationnellement occup, il devient, non seulement ais d'amnager les
quipements collectifs, mais aussi d'accder plus facilement dans les zones rsidentielles pour
collecter les ordures mnagres. Dans ce contexte, les eaux pluviales sont vacues dans les
drains prvus cet effet.
Par ailleurs, un habitat mieux planifi et mieux implant participe, non seulement la matrise
de l'espace urbain, mais contribue de faon significative la gestion de l'assainissement,
notamment le traitement des eaux uses. L'intervention des services de contrle municipaux se
trouve ainsi facilite. Ce type d'environnement urbain facilite galement la mise en place des
infrastructures de base et en particulier l'approvisionnement en eau potable.
Dans la mme optique, les activits industrielles et artisanales sont soumises au respect des
dispositions prvues dans les plans d'occupation de l'espace urbain. Ces activits tant
rationnellement implantes, les services de contrle pourront aisment assurer la mise en
application des lois rgissant la pollution et les nuisances diverses.
Quant aux populations appeles vivre dans un environnement urbain restaur, leur
participation la protection de cet environnement est indispensable, d'o la ncessit d'identifier
les contraintes lies cette participation, de promouvoir les comits de base et d'assurer leur
encadrement.
A la lumire des analyses ci-dessus, il apparat que les diffrentes activits qui participent au
dveloppement des principales composantes du cadre de vie en milieu urbain sont cohrentes,
tant sur le plan horizontal que vertical. En d'autres termes, le poids de chacune de ces activits
est dterminant pour la ralisation des stratgies envisages.
8.4.2. Suppositions importantes
Les facteurs ncessaires l'obtention des rsultats escompts en vue de l'amlioration du cadre
de vie en milieu urbain revtent une importance primordiale, si l'on tient compte de la diversit
des intervenants dans les zones urbaines.
Les rsultats escompts peuvent tre obtenus si les suppositions importantes suivantes sont
ralises :
a.
b.
c.
d.
Les municipalits ont les moyens ncessaires pour assurer efficacement la gestion
urbaine.
La coordination effective des diffrents intervenants est acquise.
Le comportement des populations rpond aux exigences de l'assainissement.
La rentabilit des systmes de distribution d'eau potable est assure.
e.
f.
ad.a
351
L'adhsion effective des industriels et artisans la lutte contre la pollution est acquise.
L'adhsion des populations aux comits de base est effective.
Les municipalits ont les moyens ncessaires pour assurer efficacement la gestion
urbaine
La gestion urbaine est chue principalement aux mairies dont l'action est handicape par une
forte tutelle administrative. L'augmentation de la capacit d'intervention des municipalits
requiert l'autonomie de gestion qui est facilite par la dcentralisation. Dans le but de remplir
valablement la mission que leur confre le cadre institutionnel, les mairies auront besoin d'un
minimum de moyens financiers, matriels et humains, dont elles ne disposent pas actuellement.
Il est donc important que la capacit des municipalits assurer la gestion urbaine soit
renforce, compte tenu des difficults de trsorerie de l'Etat.
ad.b
Etant donn la diversit des actions et problmes en matire d'environnement urbain, il est
ncessaire d'assurer une bonne coordination et harmonisation des interventions si l'on veut
viter une cacophonie nuisible l'aboutissement du processus mettre en place, pour
l'amlioration du cadre de vie en milieu urbain. Il est hautement important que les comptences
dfinissant les domaines d'intervention de chaque acteur soient prcises par voie rglementaire.
En outre, l'Excutif ou la Tutelle devra veiller l'application stricte de cette mesure, et des
sanctions seront appliques aux contrevenants.
ad.c
Les mesures proposes pour rduire la consommation de l'eau pollue ne peuvent atteindre les
rsultats escompts que si la rentabilit des systmes de distribution d'eau potable est assure.
En effet, compte tenu du contexte de crise conomique que traverse le Cameroun depuis prs
d'une dcennie, caractris notamment par les difficults de trsorerie de l'Etat, la rduction des
budgets d'investissement public et en particulier les dficits structurels dans le budget
d'exploitation de la SNEC, il faudra rapidement amliorer la situation financire de gestion de la
SNEC afin de renforcer l'approvisionnement en eau potable dans les villes.
Ainsi, malgr la hausse des tarifs de la SNEC de 15 % en juin 1994 et la mise en place de
bornes fontaines payantes, une nouvelle mobilisation des ressources financires est
incontournable non seulement pour assurer une gestion quilibre des services, mais bien plus
352
pour mettre en oeuvre les mesures permettant de rduire la consommation de l'eau pollue dans
les centres urbains.
ad.e
L'influence des industriels et artisans sur la dgradation de l'environnement urbain est vidente,
qu'elle soit volontaire ou non. Ces oprateurs conomiques devront comprendre que le lutte
contre la pollution est une ncessit pour que leur contribution soit efficiente, sinon toutes les
mesures prconises pour rduire les effets nfastes de leurs activits seront vaines.
ad.f
PLAN D'OPERATIONS
rfrence rgionale.
353
RESULTAT
Autres
Total
8.1.
75,31
7 193,11
7 268,41
8.2.
288,19
9 937,75
10 225,94
8.3.
43,85
2 256,95
2 300,80
8.4.
50,70
7 039,28
7 089,98
8.5.
21,10
1 192,23
1 213,33
TOTAL SECTEUR
479,15
27 619,32
28 098,47
1 738,0
Les activits ont t spcifies dans la premire colonne des Tableaux Synoptiques. Les projets
retenus dans la deuxime colonne proviennent :
.
.
d'une part, des projets identifis dans les "Grandes Rgions Ecologiques" (GRE) et
regroups par secteur d'intervention lors de l'laboration du "Rapport de Synthse des
Etudes Rgionales" ;
d'autre part, des projets en cours ou planifis dans le secteur par diffrents organismes
engags dans la gestion de l'environnement et la valorisation des ressources.
Sur la base des activits retenues dans le "Cadre Logique" et tout en tenant compte des
lments importants identifis l'annexe, les rsultats intermdiaires et indicateurs
peuvent tre dfinis, ce qui permet d'tablir un tableau de suivi et d'valuation pour les
354
effets et les ralisations. Ces donnes facilitent la mise en place d'un systme de suivi et
d'valuation pour la gestion de l'excution, tout en tenant compte du calendrier
d'excution des activits.
-
355
TABLEAUX SYNOPTIQUES
SECTEUR 8
ENVIRONNEMENT URBAIN
1.
2.
Projet Sectoriel
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
4me chiffre =
Secteur
Rsultat
Activit
Numro d'ordre si
plusieurs projets
pour la mme activit
R=
Projet Rgional
1er chiffre =
GRE
2me chiffre =
Rsultat
3me chiffre =
Numro d'ordre
par rsultat
356
INDICATEURS D'IMPACT
PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT ET MISE EN VALEUR DES RESSOURCES
RESULTATS :
8.1. Occupation de l'espace
urbain matrise
8.3. Approvisionnement en
eau potable renforc
ACTIVITES :
8.1.1. Renforcer la capacit
des municipalits
assurer la gestion
urbaine
SUPPOSITIONS IMPORTANTES
8.1.2. Amliorer les conditions 8.2.2. Evacuer les eaux uses8.3.2. Amnager les autres
de l'habitat
travers le rseau
sources d'eau potable
collectif
357
9.
9.1.
CARACTERISTIQUES DU SECTEUR
358
d'autres administrations au nombre desquelles figurent notamment : le Ministre des Mines, de
l'Eau et de l'Energie, charg en particulier de la vrification des installations industrielles et
commerciales sous l'angle de la pollution, des nuisances, de l'hygine et de la scurit, du
contrle d'implantation et d'exploitation des tablissements classs dangereux, insalubres ou
incommodes, de l'laboration des normes de qualit du milieu rcepteur et de dispositifs
juridiques de lutte contre les pollutions.
Par ailleurs, le Ministre de l'Administration Territoriale (MINAT) par le biais de la Mission
d'Amnagement et de Gestion des Zones Industrielles (MAGZI) s'occupe de la planification de
l'implantation des industries. Son cahier des charges prvoit l'article 13 la prise en compte de
la pollution industrielle.
Le Ministre de l'Elevage, des Pches et des Industries Animales (MINEPIA) participe
galement aux actions de dveloppement industriel.
La Socit Nationale d'Investissement (SNI) cre en 1964 dtient les porte feuilles de l'Etat
dans la majorit des entreprises industrielles parapubliques.
Dans la pratique, les attributions du MINMEE et du MINDIC, en ce qui concerne les contrles
de pollution et de nuisances des activits industrielles gnrent des conflits de comptences. On
manque d'informations sur les moyens logistiques dont disposent les deux ministres pour
mener bien leurs tches respectives. Ce qui est certain, c'est que face aux restrictions
budgtaires, la majorit des institutions se trouvent dans l'incapacit de s'acquitter efficacement
de leurs nombreuses tches.
Il existe dans la lgislation camerounaise toute une srie de textes de nature diverse qui
participent la rglementation des dchets et de la pollution industrielle. On recense une
vingtaine de textes dont le plus ancien date de 1937 et le plus rcent de 1994. La particularit
surprenante est que les textes relatifs la pollution industrielle ne sont pas ncessairement
initis par le dpartement ministriel qui se charge de l'activit industrielle. Il est possible que
l'imprcision des libells des attributions des diffrents ministres comptents soit l'origine de
cette situation.
Par ailleurs si l'existence d'un cadre lgislatif et rglementaire est indniable, son contenu n'offre
que bien peu de moyens pour s'attaquer la pollution qui apparat aujourd'hui comme un flau.
Cette rglementation n'aborde pas l'ensemble des problmes. En effet si elle offre des bases
thoriques intressantes en matire de prvention, elle est en revanche trs lacunaire, s'agissant
des mcanismes de restauration des lieux pollus et de rparation des dommages ainsi causs.
Il est important de signaler qu'aucune rfrence aux normes de protection de l'environnement
n'est explicitement faite ni dans le code des Investissements, ni dans les textes rglementant les
zones franches industrielles.
Beaucoup de textes existent, mais l'urgence d'laborer un code adapt et relatif aux dchets et
pollutions industrielles s'impose, afin d'anticiper rationnellement sur l'avenir du dveloppement
industriel du Cameroun.
359
9.1.3. Analyse des donnes socio-conomiques
Le secteur industriel camerounais est subdivis en secteur moderne (structur) et secteur
informel dont l'organisation chappe aux rgles traditionnelles de la comptabilit nationale et
dont le poids dans l'conomie nationale est reconnu.
Au lendemain de l'indpendance et jusque dans les annes 1970, la politique industrielle
nationale a consist essentiellement en la valorisation des ressources naturelles, traduite par la
cration de plusieurs units agro-industrielles bnficiant, somme toute, d'importantes
subventions de l'Etat.
Le poids des industries manufacturires dans le PIB est pass de moins de 5% la veille de
l'indpendance 7%, 10,4% et 11,3% la fin respectivement de l'exercice 1960-1961 et des
premier et deuxime plans quinquennaux.
La formation du capital fixe dans l'industrie au cours du premier plan quinquennal, est pass de
22,2 milliards de F.CFA la fin de celui-ci 32 milliards de F.CFA pour la priode 1966-1967
1970-1971.
C'est surtout pendant la priode (1971-1982) que les investissements industriels ont enregistr
une grande progression ; c'est ainsi que les camerounais dtiennent une part croissante du capital
social des entreprises industrielles, qui est pass de 15% environ en 1960 30% en 1975-1976
(part rpartie dans la proportion de 47% 50% entre le secteur public et le secteur priv).
La moiti de l'offre des produits manufacturs est d'origine locale en 1975-1976 et le taux de
substitution des biens imports est de l'ordre de 75% dans le secteur des biens de
consommation.
Le poids du secteur secondaire dans le PIB est pass de 16,9% en 1970-1971 15,9% en 19751976 puis 30,7% en 1981-1982, devanant ainsi de quelques points le secteur primaire.
Pendant la mme priode, le secteur secondaire connat l'mergence des industries extractives,
domines par le ptrole partir de 1977.
Le PIB en francs courants passera de 2.172,8 milliards de F.CFA en 1981-1982 4.135
milliards de F.CFA en 1985-1986 et la contribution du secteur secondaire est d'environ 36%,
loin devant le secteur primaire qui a rgress cause de la chute du cours des matires
premires due la faible demande mondiale, entranant aussi la baisse des recettes fiscales et la
dtrioration des termes de l'change.
L'exercice 1985-1986 marque la fin d'une priode prospre et le dbut de la crise conomique
qui s'installe dfinitivement en 1987 et caractrise sur le plan macro-conomique par la chute
d'environ 11% du PIB en termes rels entre 1985/1986 et 1987/1988 et la baisse de 38% du
niveau des investissements au cours de ces deux exercices (dont 26% pour le secteur priv et
360
52% pour le secteur public), de 18,3% du PIB en 1985-1986 13,6% en 1987-1988. Dans
l'ensemble, la consommation totale a baiss de 9% sur la mme priode. Au niveau des finances
publiques, on note un dficit gal 11,8% du PIB en 1986-1987, ramen 4,9% en 1987-1988
grce aux rductions importantes des dpenses publiques. Ds lors, l'industrie, autrefois
protge, ne peut rsister la concurrence des produits venus du Nigria.
En 1990-1991, l'industrie moderne camerounaise totalise environ 74.000 emplois. Entre 1986 et
1989 on a assist une baisse gnralise du niveau des prix de 8,1% 5,4% pour voir
apparatre une stabilit entre 1989 et 1993. Cette baisse a gel les investissements et les usines
ont accumul des capacits inutilises assez importantes ; d'o un blocage de la relance du ct
de la demande et de l'offre. C'est dans ce contexte que survient la dvaluation de 50% du franc
CFA en janvier 1994, suivie d'une inflation d'environ 48% entre dcembre 1993 et dcembre
1994 Yaound.
Suite la mise en oeuvre de la rforme fiscalo-douanire, au niveau du commerce extrieur, le
volume des produits non ptroliers a cru de 18% l'exportation en 1994-1995, grce aux
produits agricoles et l'industrie lgre.
Ct importation, on a enregistr une hausse en valeur de 48,8% et une baisse de 3,9% en
quantit due la rduction des importations des produits alimentaires, boissons et tabacs (27,6%).
La dvaluation a eu pour effet de stimuler l'offre et la demande globale, conduisant ainsi une
reprise de 3,3% de la croissance du PIB en termes rels entre 1993-1994 et 1994-1995.
La contribution du secteur secondaire est de 3,2% et celle du secteur tertiaire de 5,5%.
9.1.4. Analyse des potentialits
Au Cameroun et dans le secteur informel il se cre plusieurs entreprises par an (certaines
statistiques avancent le chiffre de 3.000 entreprises par an dans le secteur informel). Leur dure
de vie est variable, dpendant des activits considres.
En se rfrant aux estimations nationales par secteur d'activit (selon la nomenclature
CITICAM-Rvise) on dnombre au
Cameroun :
-
361
Des atouts spcifiques caractrisent l'industrie camerounaise.
a)
Les Ressources
Particuliers
Groupes thermiques 80 MW
Des possibilits de production d'nergie existent en matires de biomasses non forestires, de
dchets agro-industriels ainsi qu'en ressources nergtiques solaire, olienne et gothermique.
. Les rserves en hydrocarbures sont modestes et estimes aujourd'hui 30 MT.
. Les rserves en gaz naturel s'lveraient 225 milliards de m3.
. Les ressources minrales sont trs diversifies. Au total 30 types de substances minrales ont
t confirms ce jour..
Sur ce total huit substances minrales prsentent un intrt conomique certain et peuvent tre
alors industriellement exploites :
-
Le ptrole brut, les eaux minrales et les matriaux de construction (calcaire, pouzzolane, sable,
marbre...) sont actuellement exploits.
-
362
environ 1000 kg/an d'or et 7000 carats de diamant par an.
-
. Les ressources halieutiques sont essentiellement localises dans les cosystmes marins.
La pche artisanale employant environ 60.000 pcheurs (dont en moyenne 25% de camerounais
seulement) fournit entre 90.000 et 120.000 tonnes de produits par an. La pche industrielle se
fait surtout au niveau des zones estuariennes, en 1993, elle a fourni 7.300 tonnes de poissons.
. Les ressources agricoles sont nombreuses et diversifies (caf, cacao, produits vivriers,
divers...).
b)
Infrastructures
L'infrastructure routire prsente des insuffisances dans certaines rgions du pays ; l'essentiel
tant en terre et reste bitumer. Environ 2500 km sont bitums et pas toujours bien entretenus.
De nouvelles routes devraient favoriser l'exploitation des rserves forestires de l'Est et du Sud.
Le rseau ferroviaire est beaucoup moins important pour l'industrie que le rseau du
transcamerounais Douala-Yaound. La ligne Ouest vers Nkongsamba est en dclin et en
mauvais tat.
L'infrastructure portuaire comporte un terminal container Douala par o transite l'essentiel du
commerce extrieur. Les ports de Limb et de Kribi sont spcialiss dans le transport du bois.
Le Cameroun comporte trois arodromes classs internationaux (Douala, Yaound, Garoua) et
plusieurs arodromes provinciaux.
Le rseau de tlcommunication intrieur et international est d'un niveau de fiabilit acceptable.
L'amnagement des zones industrielles quipes de l'ensemble des services, offre l'industrie
des facilits d'installation Douala, Yaound, Limbe et Bafoussam.
La formation du personnel d'encadrement est assure dans les Universits de Yaound I
(Electronique, Informatique, Mcanique...) et de Ngaoundr (Gnie des Procds, Maintenance
Industrielle).
c)
Industries
L'analyse des effluents et rsidus industriels montre que des indices srieux de pollution par les
activits de transformations industrielles existent au Cameroun. De ce fait, l'adoption d'un
programme de dveloppement industriel cologiquement durable prsente des avantages
certains plus d'un titre. Il permet
de :
363
rduire la pollution industrielle en diminuant, par l'utilisation des process appropris, les
volumes de rejets solides, liquides et gazeux
valoriser les dchets et sous-produits des diffrentes activits. On obtiendra ainsi des
dchets "ultimes", co-compatibles.
L'organisation du secteur informel (qui selon les estimations de la DSCN et le DIAL a produit
734 milliards de francs en 1993, pour une valeur ajouter de 423 milliards de francs CFA, double
de celle du secteur formel) et l'amlioration des process artisanaux de fabrication devront
contribuer assainir l'environnement notamment par la rcupration des dchets et rebuts des
units de fabrications diverses.
9.1.5. Analyse des problmes
Le secteur industriel camerounais est caractris par la juxtaposition de petites et moyennes
entreprises, petites et moyennes industries, organises en secteur "formel" et "informel" ; il
existe galement de grosses units agro-alimentaires et mtallurgiques appartenant
essentiellement au secteur formel. Si le secteur formel est structur en gnral suivant la
rglementation, le secteur informel, quoique gnrateur d'une masse montaire importante
chappe, dans la majorit des cas, un contrle systmatique des services de la comptabilit
nationale.
Le problme central du secteur industriel camerounais vis--vis des proccupations
environnementales est le suivant :
Dveloppement industriel inappropri
dont les causes les plus importantes sont :
a)
la dgradation de l'environnement
les ressources humaines qualifies insuffisantes
les conditions cadres dfavorables
les matires premires insuffisamment valorises.
Dgradation de l'environnement
364
au prlvement anarchique des ressources naturelles servant d'intrants pour l'industrie:
.
b)
la pollution industrielle rsulte des effluents industriels non traits que l'on dverse
dans la nature et surtout en milieu urbain, ainsi que des rejets industriels incorrectement
limins et cela en quantits importantes provenant des industries agro-alimentaires,
chimiques, mtallurgiques et du secteur informel et industries diverses:
-
les effluents industriels non traits sont lis l'inexistence quasi gnrale des
infrastructures de traitement des effluents et du systme de contrle inadquat.
L'inexistence des infrastructures de traitement a pour cause la non disponibilit
des normes nationales relatives au traitement des rejets industriels, ainsi que des
normes techniques relatives aux diffrentes installations industrielles. Cette
situation est aggrave, car l o elles existent, les technologies de traitement des
rejets ne sont gure adaptes au contexte camerounais. L'inadaptation des
technologies acquises est lie au manque d'une expertise nationale en qualit et
en quantit suffisante, la faiblesse du systme de recherche-dveloppement
national ainsi qu' la faiblesse de la planification des investissements industriels ;
Les ressources humaines qualifies insuffisantes sont lies l'insuffisance de la main d'oeuvre
qualifie ainsi qu' un encadrement insuffisant et inadquat :
.
365
de cadres de haut niveau industriel, bien forms et ayant l'exprience suffisante pour
vraiment jouer leur rle d'encadreur sans faille. Des coles de formation des cadres
existent ; malheureusement certains jeunes diplms accdent des postes de
responsabilit, donc d'encadrement, sans avoir vraiment acquis l'exprience requise.
Certains complexes, justifis peut-tre par un temps de retour de l'investissement trs
court, obligent quelques oprateurs conomiques recourir aux cadres expatris,
royalement pays, mais garants de la rentabilit de l'investissement, donc du
remboursement des prts bancaires aux taux peu allchants. Dans certains cas, ces
cadres expatris sont doubls de nationaux placs en fait en apprentissage ;
malheureusement l'attitude de ces derniers, dans beaucoup de situations et surtout le
souci du gain facile, les loignent des objectifs initiaux de l'investisseur qui taient de
prparer la relve de la main-d'oeuvre expatrie.
Il est galement envisageable de penser que le transfert de technologie n'a pas t
complt par le transfert du savoir faire, savoir communiquer, savoir encadrer, savoir
adapter, etc...
En outre il n'existe pas, de faon systmatise, des dispositions incitatives la formation
et au perfectionnement dans la majorit des industries camerounaises. Sur cet aspect, les
dispositions fiscales ne sont gure plus encourageantes.
La situation la plus tragique est le dysfonctionnement entre la formation et les besoins de
l'industrie. Les programmes officiels dans les coles de formation ne tiennent jamais
compte, sinon de faon trs marginale donc inefficace, des vritables problmes
industriels camerounais. Ces programmes, pour la plupart inspirs des programmes des
pays europens (ce qui est un bon repre) sont galement dispenss par des enseignants
ignorant eux-mmes pour la grande majorit, les contraintes du milieu industriel. Les
tentatives actuelles de professionnalisation de l'enseignement sont salues avec
beaucoup d'enthousiasme ; malheureusement, la crise conomique qui perdure risque de
constituer un handicap srieux pour cette initiative somme toute louable.
c)
Les conditions cadre dfavorables sont causes par la faiblesse de la politique des PME, les
importations de technologies inappropries et le contexte international dfavorable :
.
366
Certains pays, contraints par leur code environnemental, se dbarassent des technologies
polluantes qu'ils mettent la disposition des pays en dveloppement beaucoup moins
exigeants, cause du taux de chmage, des prix vils et parfois sous forme de dons en
gnral accepts. La gratuit devient alors une arme double tranchant ;
.
les problmes frontaliers sont une cause essentiellement lie la trs forte
concurrence des produits venants du Nigria voisin qui partage une longue
frontire trs permable avec le Cameroun.
En effet environ 28 % (DSCN) de la production camerounaise est directement
concurrence par les produits du Nigria ; proportion laquelle il faudrait ajouter
les produits d'origine asiatique transitant par le Nigria. De mme le Nigria est
galement le principal concurrent camerounais sur le march de l'UDEAC.
La monte de la concurrence nigriane amplifie la crise des dbouches des
entreprises camerounaises qui ont d'normes difficults, cause du cot des
facteurs de production, pour tre comptitives sur le march sous-rgional.
d)
Les causes les plus importantes des matires premires insuffisamment valorises sont :
-
367
deux dernires. Les causes principales de cette non valorisation et de cette insuffisance
de valorisation sont surtout l'existence des process inadquats et des difficults lies au
financement des petites et moyennes entreprises ;
-
les difficults lies au financement ont pour cause principale l'inexistence des
marchs de capitaux ; lorsque les capitaux existent, ils sont soit diffus dans des
circuits inoprants, soit sont des capitaux trangers dont le rapatriement de
certaines parts de bnfices ne favorise pas toujours la cration d'une industrie
intgre, utilisant intensment les technologies naissantes et nouvelles propres.
Les industries capitaux entirement ou partiellement trangers ont certes un
rle extrmement important jouer, car elles doivent ouvrir la voie l'industrie
moderne et crer dans le milieu des industriels nationaux, une sorte d'impulsion
et d'mulation propice l'investissement.
Tout ceci provient aussi des contraintes lies la rglementation et notamment
la fiscalit et au code des investissements qui non seulement ne crent pas des
conditions suffisantes telles que l'investissement soit stimul par la perspective
de profits levs, mais ne prennent aucune disposition visant la protection de
l'environnement ;
368
Cette inertie a pouss bon nombre d'entreprises la disparition totale, lchant
dans la rue des milliers de chmeurs l'avenir quasi incertain.
9.2
Les politiques industrielles actuellement pratiques au Cameroun sont largement influences par
les politiques sectorielles des matires premires utilises dans l'industrie ainsi que les
politiques de financement et de formation.
La tendance gnrale de l'Etat est son dsengagement des grandes units industrielles o il
possde des actions, pour les cder au secteur priv national ou international.
Quant la problmatique de la protection de l'environnement, elle est en gnral pris en compte,
mais de faon diffuse, dans les diffrentes politiques sectorielles. C'est ce qui explique que cette
prise en compte n'a jamais t vraiment oprante cause sans doute de l'absence des moyens de
contrles prconiss d'une part et d'autre part du chevauchement des comptences des
institutions concernes. Depuis l'avnement de la crise et surtout la mise en place du Plan
d'Ajustement Structurel (PAS), les entreprises bnficient des avantages des programmes
bilatraux et multilatraux de financement.
La plupart de ces programmes n'intgrent que trs peu la protection de l'environnement dans
leurs conditionnalits de financement. Dans l'ensemble le gouvernement camerounais et les
diffrents bailleurs de fond reconnaissent l'importance des PME/PMI dans la relance des
activits conomiques. C'est pourquoi un programme de promotion des PME est en cours
d'laboration avec l'assistance du Programme des Nations Unies pour le Dveloppement
(PNUD). Les principaux ples examins sont :
-
La philosophie gnrale du projet consiste rassembler les efforts des partenaires autour d'une
stratgie claire devant normalement dboucher sur des actions cohrentes. L'objectif majeur est
de cibler des secteurs offrant le plus d'opportunits d'affaires. Dans ce contexte, on mettra en
place des structures d'appui "gnres de l'intrieur" travers la constitution des groupes
sectoriels qui devraient alors permettre de dvelopper l'information, servir de point focal pour
l'appui technique et lever les contraintes de financement des investissements et des fonds de
roulement.
9.3.
L'industrie est une activit vitale dans la croissance conomique d'un pays en gnral et d'un
369
pays en voie de dveloppement en particulier. C'est l'ossature principale des interactions entre le
dveloppement durable et l'environnement. Compte tenu des contraintes releves dans
l'industrialisation camerounaise, notamment celles relatives aux enjeux environnementaux
nationaux et internationaux, il a t retenu que l'objectif immdiat de ce secteur est le
Dveloppement industriel
cologiquement durable.
Pour atteindre cet objectif, des rsultats sont attendus dans les domaines et secteurs
d'intervention suivants :
-
Mesures stratgiques
370
pralable l'tablissement d'une carte de localisation des endroits de prlvement des
ressources naturelles. Il faudra ensuite, dfinir les procdures de suivi, dterminer une
priodicit de suivi, dfinir la logistique de suivi. Par la suite des suivis contradictoires
ainsi que l'laboration des recommandations seront galement ncessaires.
b)
-
Faisabilit technique
La rationalisation du prlvement des ressources pour l'industrie constitue un des
domaines prioritaires qui requiert l'attention de beaucoup de structures, tant donn la
diversit des ressources concernes. Les techniques ncessaires pour garantir une bonne
exploitation de l'espace agro-sylvo-pastoral, des mines, de l'eau et de l'nergie font
l'objet d'une attention particulire par les services techniques comptents. Ces derniers
ne disposent pas toujours, dans la plupart des cas, d'une technologie adapte ou d'une
expertise nationale en quantit et en qualit suffisante.
Compte tenu de l'importance des problmes rsoudre, les innovations devraient tre
acceptes par les populations cibles. Le problme majeur restera celui de l'tablissement,
une chelle aussi dtaille que possible, de la carte de localisation des endroits de
prlvement ainsi que celui de l'appui financier et logistique.
371
de suivi.
-
c)
-
372
mme des exploitants des ressources qui tout en prservant leur environnement gagnent
beaucoup plus d'argent.
Ainsi court terme, l'on assistera un accroissement des investissements privs et
mme une intgration de la fabrication industrielle base alors sur la matrise des
technologies naissantes et nouvelles propres.
Les populations, familiarises avec les mthodes de rationalisation du prlvement des
ressources, en tireront des consquences utiles dans leur vie quotidienne grce un effet
de levier (pargne, par exemple, pouvant servir de base des investissements futurs et
diversifis).
On pourrait galement voir se dvelopper de nouveaux axes de recherche :
-
A long terme, les effets induits seront onreux et ne pourront tre considrs que si
toutes les suppositions importantes sont ralises. Pour cela on pourra assister :
.
.
.
Mesures stratgiques
En tenant compte du fait que la population, dsireuse d'une meilleure qualit de la vie, demande
avec insistance la suppression, ou au moins la limitation un faible niveau des pollutions, et eu
gard la pollution atmosphrique, la pollution de l'eau et du sol engendres par l'industrie, il
est fondamental de pouvoir :
373
Matriser la pollution et les nuisances industrielles
Ce rsultat est essentiel pour l'obtention d'un dveloppement industriel cologiquement durable.
C'est pourquoi les activits importantes suivantes sont ncessaires :
laborer des normes techniques. Dans un premier temps, on fera l'inventaire des
normes techniques au niveau international et on les valuera. Par la suite on adoptera les
normes, les plus co-compatibles. Sur la base des rsultats obtenus, on vulgarisera les
normes auprs des oprateurs industriels. Le dveloppement de la recherche sur la
chimie des nuisances sera galement entreprise et les rsultats permettront autant que
possible de ractualiser les normes nationales ;
b)
-
Faisabilit technique
374
L'ensemble des activits permettant d'arriver une matrise de la pollution et des
nuisances industrielles sont techniquement ralisables. L'laboration des normes
techniques devrait bnficier d'une expertise nationale disponible dans les diffrents
ministres techniques ainsi que dans les Institutions Universitaires. Cette expertise devra
tout de mme tre appuye par du personnel d'excution bien form.
Quant au contrle, il semble indiqu de reformer certains personnels en place et de
procder au recrutements de nouveaux contrleurs d'un trs bon niveau universitaire et
capables de bien interprter les rsultats des mesures obtenues. Ceci ne semble pas ais
dans la conjoncture conomique actuelle. Cependant une fiscalit bien tudie pourrait
faciliter l'opration pour le grand bien de l'environnement.
-
c)
-
375
polluants avec les normes
Cet indicateur montre que les effets nfastes des activits industrielles seront
progressivement rduits l o ils sont levs et maintenus un taux co-compatible l o
il n'y a pas actuellement de danger. La lutte prventive contre la pollution et les
nuisances aura donc t intgre par les concerns.
Cet indicateur pourra tre mesur travers des valuations rgulires des infrastructures
de traitement et du milieu biophysique environnant.
La ralisation de ces diffrentes activits permettra de rduire la pollution et les
nuisances, de valoriser la biodiversit et de prserver les diffrents cosystmes.
-
Mesures stratgiques
Etant donn le dysfonctionnement qui existe entre la formation, l'emploi et l'innovation, la non
376
prise en compte des exigences environnementales et surtout le manque de main d'oeuvre
qualifi qui empchent de tirer avantage des potentialits du dveloppement industriel
cologiquement durable, il est dsormais ncessaire de disposer :
de ressources humaines qualifies
en quantit suffisante.
Pour atteindre ce rsultat, il sera ncessaire de :
mettre en place des structures d'apprentissage de mtiers. Les activits viseront alors
l'valuation des besoins en apprentissage, la dfinition des profils de formation dsirs,
l'installation des infrastructures de formation. Par ailleurs il faudra galement recruter les
lments les plus mritants, promouvoir des stages de recyclage et de perfectionnement.
Il faudra par la suite, mettre en place un centre documentaire et promouvoir des stages
de longue dure en milieu industriel ;
377
activits selon les axes : d'ducation, de formation, de recherche et d'appui au
dveloppement.
-
Faisabilit technique
En effet il existe une expertise nationale capable de concevoir et de mener bien les
programmes de formation des ressources humaines pour l'industrie. Dans certains
aspects technologiques, on aura besoin d'un appui ponctuel et bien cibl de la
coopration internationale.
Les centres de formations spcialises ncessitent l'installation et la maintenance d'un
matriel technique sophistiqu, compatible avec l'ide de technologie propre. La
ralisation complte d'une telle opration ncessite l'appui des bailleurs de fonds et de
l'expertise internationale.
c)
-
378
en quantit suffisante, il a t retenu l'indicateur d'impact suivant :
80% des postes dfinis sont
occups par des employs qualifis
Il s'agit d'un indicateur qui rend compte des rsultats de la formation et du souci du
gouvernement d'employer fond l'expertise nationale.
L'impact le plus important concerne surtout la comptivit des industries nationales sur
le march international, l'accroissement de la valeur ajout aux matires premires, la
rduction du chmage et l'abaissement du taux de faillite des industries du secteur dit
moderne.
Les retombes d'une telle activit se retrouvent galement au niveau de l'augmentation
de la part du secteur industriel dans le Produit Intrieur Brut (PIB) et l'Indice de
Dveloppement Humain (IDH).
Le niveau de vie des populations s'en trouvera accru long terme ; favorisant l'accs aux
soins de sant, l'accroissement de la dure de vie donc de productivit. De cette faon la
charge de la population sur le milieu biophysique sera rduite.
-
Le dpt des brevets obtenus pour la valorisation des ressources nationales, par exemple, devrait
renforcer la fiert et l'identit nationale, lments phychologiques importants pour assurer une
intgration nationale durable, seule garante d'un dveloppement harmonieux.
Les meilleures conditions environnementales obtenues partir de ce rsultat pourront gnrer
des flux migratoires importants pour peu que les rgions aient un dveloppement ingal.
9.3.4. CONDITIONS CADRES
Les activits de ce domaine visent la mise en place d'un cadre lgislatif et rglementaire
favorisant le dveloppement industriel cologiquement durable.
a)
Mesures stratgiques
379
Etant donn le contexte international dfavorable, la faiblesse de la politique des PME qui
empche de tirer avantage des potentialits du dveloppement industriel cologiquement
durable, seul gage de la protection de l'environnement, il est imprieux de mettre en place
des conditions cadres favorables.
Pour atteindre ce rsultat, il sera ncessaire de :
crer les conditions incitatives pour l'attraction des capitaux et des technologies
trangers. Cette activit ncessite au pralable la prise des mesures fiscales favorables
aux investisseurs trangers. Il faudra ensuite prendre de mesures tendant protger les
investisseurs trangers contre des malversations dues leur partenaires nationaux et
inversment. Outre les activits prcdemment cites, il faudra renforcer le rseau des
infrastructures favorisant l'investissement et mettre en place des dispositions devant
minimiser les cots des facteurs de production afin d'accrotre la comptitivit des
produits issus de l'industrie nationale ;
b)
-
380
Suite aux contraintes imposes par le plan d'ajustement structurel, de nombreux projets
de cration d'entreprises et de rhabilitation des PME existent, financs par les bailleurs
de fonds bilatraux (projet Promo P.M.E etc.) et multilatraux.
Il est trs tt pour apprcier l'efficacit des mesures de restructuration prises. Toutefois
en l'absence des ressources humaines qualifies, ces oprations se limitent pour la
plupart aux financements, de petites entreprises du secteur tertiaire.
-
Faisabilit technique
La mise au point des conditions cadres favorables est techniquement faisable. Les
diffrents Ministre Techniques disposent de cadres capables d'entreprendre un tel
travail ; aids par quelques experts internationaux susceptibles d'apporter les expriences
d'autres types de dveloppement expriements ailleurs, notamment dans les pays du
Sud-Est Asiatique et d'autres pays africains.
c)
-
381
L'efficacit des conditions cadres peut tre mesure par les investissements trangers
respectueux des critres environnementaux.
L'augmentation de cet investissement est un tmoin indiscutable de l'apport de
technologies propres contribuant l'amlioration de la qualit de l'air, de l'eau ainsi qu'
la diminution des nuisances. Ces technologies adaptes, introduites par les investisseurs
trangers permettront de lever la charge sur les ressources naturelles qui seront alors
rationnellement exploites pour une meilleure prservation de la biodiversit.
-
Mesures stratgiques
Les matires premires disponibles comme intrants dans les processus industriels sont en
gnral insuffisamment valorises. Aussi est-il ncessaire, pour renverser la tendance, de
prendre des mesures correctives. A cet effet, il faut chercher les moyens pour
382
Une augmentation de la valeur
ajoute des matires premires.
Ce rsultat permet d'atteindre l'objectif du dveloppement industriel cologiquement durable.
Ainsi les actions mener, pour augmenter la valeur ajoute des matires premires, permettront
de :
valoriser les dchets industriels : Il faudra dans un premier temps inventorier les
dchets industriels existants et dfinir une nomenclature de classification. Par ailleurs, il
faudra dfinir les technologies propres adaptes et contrler les dchets "ultimes". Outre
les activits prcdemment cites, on devra assister les industriels dans les activits de
valorisation des dchets et surtout adopter des mesures fiscales incitatives pour cette
opration ;
b)
-
restructurer les industries existantes : Cette activit ncessite l'valuation des process
actuellement utiliss. On devra ensuite faire un calcul cot-avantage et proposer des
mesures tendant optimiser les process utiliss. Afin de s'assurer de la protection
effective de l'environnement, il faudra prendre des mesures favorisant la construction
des structures de traitement des rejets ainsi que les changes inter-industries pour le
recyclage des dchets. Il est prvu galement de promouvoir le contrle systmatique
des dchets "ultimes" suivant les normes nationales adoptes.
Evaluation des mesures stratgiques
Expriences et projets en cours
Plusieurs expriences et projets en cours existent et sont relatifs la valorisation de
383
divers types de ressources naturelles (minires, hydriques, nergtiques, forestires,
agricole, fauniques et halieutiques) dont dispose le Cameroun.
Dans le secteur informel plusieurs entreprises tentent de rcuprer et valoriser d'autres
dchets industriels notamment la ferraille, l'aluminium, les pneus-usagers, etc....
-
Faisabilit technique
La valorisation des ressources naturelles, des dchets industriels et des sous-produits
agricoles et du bois est techniquement faisable. L'administration a mis en place des
structures charges de dfinir le cadre de cette valorisation. Ces structures ne disposent
pas de moyen matriels et financiers adquats pour une relle efficacit. En outre, le
personnel en place est non qualifi et manque d'exprience.
Dans ce domaine, le Cameroun peut exploiter valablement les banques de donnes
mondiales sur les technologies ainsi que l'expertise internationale.
Les consommateurs assurent les dbouchs aux produits transforms. Les collectivits
traditionnelles et publiques locales devraient prendre une part plus active dans
l'organisation des populations en vue d'une gestion optimale des ressources naturelles
notamment en mettant leur disposition, des structures de premire ncessit ainsi que
des infrastructures ds que le besoin se fait sentir.
Le secteur priv financier quant lui peut allouer des fonds ceux qui interviennent
directement dans le secteur de la valorisation et de la transformation des matires
premires. Des tentatives de mobilisation efficace de l'pargne rurale ou de proximit
sont attendues. On lutte aussi contre l'irrsistible tentation d'utiliser l'excdent des
revenus pour une consommation immdiate au lieu d'pargner pour un avenir alatoire.
Cette opration, assez complexe, ncessite des efforts soutenus.
Les institutions gouvernementales concernes apportent gnralement une assistance
technique celle des parties directement impliques dans la valorisation des ressources
naturelles afin d'en assurer une exploitation rationnelle et durable.
Les municipalits et l'Etat devraient peser de leur poids dans la prohibition de la
destruction des ressources naturelles et l'ducation des concerns.
384
-
c)
-
385
386
interventionnisme travers des checs cinglants. La contemplation du systme national de
production permet d'affirmer que les petits entrepreneurs sont trs motivs pour pargner,
investir et s'engager psychologiquement dans leur affaire, car c'est leur seule possibilit de
survie ; cette attitude est fondamentale pour toute entreprise de production soucieuse de russite,
donc de gain.
Par ailleurs ces petits entrepreneurs ont recours de l'quipement local dans leur processus de
production. Cela facilite les relations avec d'autres petites entreprises et cre l'effet "boule de
neige", un effet dmultiplicateur dans le systme conomique tout entier, dont l'impact sur la
rduction de la pauvret est certain et mesurable.
ad.b. Le systmes d'information industrielle est structur
En effet, la majorit des entreprises devant contribuer au dveloppement industriel
cologiquement durable, seront de petites et moyennes entreprises ne disposant pas
ncessairement de moyens financiers suffisants pour accder aux informations industrielles
ncessaires leur secteur d'activit : pour grer, produire et dvelopper leurs diffrents produits.
La complexit et le cot lev des systmes d'informations demandent de la part de l'Etat un
effort pour mettre la disposition des PME, l'information dont elles ont besoin. Ceci pourrait
contribuer limiter certains drapages et ttonnements jusqu'ici constats dans la vie des
entreprises nationales et permettre par la mme occasion des crateurs potentiels, de mieux
librer leurs nergies de faon structure et optimale.
PLAN D'OPERATIONS
387
les chapitres prcdents, le Tableau Synoptique des Activits/Projets par secteur.
9.5.2. Description succincte des tableaux synoptiques
Le Tableau Synoptique des Activits et Projets par secteur oprationnalise le plan en spcifiant :
-
388
Le Tableau suivant donne un rcapitulatif des investissements par rsultat du secteur
Dveloppement Industriel Ecologiquement Durable :
RESULTAT
Autres
Total
9.1.
270,00
270,00
9.2.
49,00
49,00
9.3.
85,00
85,00
9.4.
99,00
99,00
9.5.
110,00
110,00
TOTAL SECTEUR
613,00
613,00
0,0
Les activits ont t spcifies dans la premire colonne des Tableaux Synoptiques. Les projets
retenus dans la deuxime colonne proviennent :
.
.
d'une part des projets identifis dans les "Grandes Rgions Ecologiques" (GRE) et
regroups par secteur d'intervention lors de l'laboration du "Rapport de Synthse des
Etudes Rgionales" ;
d'autre part des projets en cours ou planifis dans le secteur par diffrents organismes
engags dans la gestion de l'environnement et la valorisation des ressources.
389
9.5.3. Structures et mcanismes pour la gestion de
l'excution
Les donnes et informations contenues dans le plan d'oprations favorisent la dtermination des
structures et mcanismes ncessaires la gestion de l'excution.
-
Sur la base des activits retenues dans le "Cadre Logique" et tout en tenant compte des
lments importants identifis l'annexe, les rsultats intermdiaires et indicateurs
peuvent tre dfinis, ce qui permet d'tablir un tableau de suivi et d'valuation pour les
effets et les ralisations. Ces donnes facilitent la mise en place d'un systme de suivi et
d'valuation pour la gestion de l'excution, tout en tenant compte du calendrier
d'excution des activits.
390
TABLEAUX SYNOPTIQUES
SECTEUR 9
DEVELOPPEMENT
ECOLOGIQUEMENT DURABLE
1.
2.
INDUSTRIEL
Projet Sectoriel
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
4me chiffre =
Secteur
Rsultat
Activit
Numro d'ordre si
plusieurs projets
pour la mme activit
R=
Projet Rgional
1er chiffre =
GRE
2me chiffre =
Rsultat
3me chiffre =
Numro d'ordre
par rsultat
391
TABLEAU SYNOPTIQUE DE PLANIFICATION
OBJECTIF SUPERIEUR :
OBJECTIF DU SECTEUR 9 :
INDICATEURS D'IMPACT
PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT ET MISE EN VALEUR DES RESSOURCES
RESULTATS :
9.1. Prlvement des
ressources pour
l'industrie rationalis
Le systme d'information
industrielle est structur
9.5.1. Valoriser
les dchets
industriels
ACTIVITES :
9.1.1. Evaluer l'impact du
du prlvement
des ressources
pour l'industrie sur
l'environnement
SUPPOSITIONS IMPORTANTES
9.3.2. Dterminer
l'inadquation
formation-emploiinnovation
9.3.3. Organiser la
formation et le
perfectionnement
suivant les besoins
de l'industrie
Accroissement de la contribution
du secteur industrie dans la
formation du PIB (9.5.)
392
10.
Outre ces institutions tatiques, les diffrentes collectivits des lieux d'implantation des infrastructures,
les investisseurs publics et privs (syndicats) ainsi que les organisations non gouvernementales sont
plus d'un titre proccups par les impacts que peut avoir une infrastructure sur leur environnement
physique et socio-conomique.
393
10.1.2 Analyse du cadre juridique et institutionnel
Les diffrents ministres et institutions para-tatiques, impliqus dans la construction des diffrentes
infrastructures, oprent en ralit de faon quasi autonome. Le Ministre de l'Administration
Territoriale, par l'intermdiaire de sa division de l'Amnagement du territoire est charg de :
-
Le Ministre des Travaux Publics est charg de la construction des infrastructures. C'est cette
institutions qui devrait normalement se charger de la commande des tudes d'impact des
infrastructures .
Le Ministre des Mines de l'Eau et de l'Energie (MINMEE) exerce sa tutelle sur les organismes tels
que la Socit Nationale des Eaux du Cameroun (SNEC) charge de la production et de la distribution
de l'eau ainsi que la Socit Nationale d'Electricit (SONEL) responsable de la production de l'nergie
lectrique notamment partir des barrages hydrolectriques.
Le Ministre des Transports (MINTRANS). Il est responsable du dveloppement coordonn de tous
les modes de transport utilis au Cameroun ; il lui revient d'assurer le contrle de leur organisation et
de leur fonctionnement. Dans ce contexte, il doit mettre en oeuvre les mesures ncessaires relatives,
tant la scurit des transports qu' leurs effets dommageables sur les milieux terrestres, ctiers,
aquatiques et atmosphriques. Divers organismes sont placs sous la tutelle de ce Ministre et
notamment :
-
Les socits d'Etat chargs des transports urbains sont galement sous la tutelle du Ministre des
Transports.
Toute tude d'impact d'une infrastructure sur l'environnement peut comporter deux
volets (cette approche a t adopte pour prendre en compte l'aspect transport) :
-
394
Il apparat clairement que c'est le Ministre des Travaux Publics qui devrait tudier l'impact de
l'implantation de l'infrastructure de transport alors que le Ministre de Transport devrait s'occuper de
l'impact de son utilisation. De la mme faon dans le cas des barrages c'est le Ministre des Mines qui
s'occupe de l'impact des ouvrages hydrolectriques sur l'environnement.
Ce type de sparation est la premire source de conflits institutionnels qui est l'une des causes
importantes de l'infficacit du service public en gnral et des tudes d'impact en particulier.
Par ailleurs et pour illustrer le type de conflit ci-dessus cit, le barrage de LAGDO dans la province du
Nord a t construit pour des exigences agricoles et hydrolectriques ; une troisime activit, la pche,
s'est considrablement dveloppe sur le lac, faisant de Lagdo une grande zone de production
halieutique.
Les lachures d'eau priodiques Lagdo ne tiennent pas compte des convenances d'autres utilisateurs
que la SONEL qui pourtant dispose d'un cahier des charges, trs clair en la matire. L'ouverture
incontrle des vannes est l'origine des dgts importants sur les cultures, les habitations et les
infrastructures. Aucune indemnisation de la part de la SONEL n'aurait jamais t envisage pour
ddommager les victimes d'une telle ngligence.
Dans le mme ordre d'ide, la construction du barrage de retenue du Lac Maga et de la digue longeant
le Logone de Yagoua Tekele a caus un asschement de la plaine, entranant ainsi un drglement
total des cosystmes de cette rgion.
Dans tous les cas, une tude d'impact bien mene aurait permis d'viter sinon de limiter les dagts
causs par les deux ouvrages d'une part aux populations et d'autre part l'environnement.
Pour ce qui est du cadre juridique, hormis les missions gnrales dvolues aux diffrents ministres
(MINAT, MINTP, MINTRANS) et qui ne sont pas trs explicites sur les tudes d'impact, il n'existe
aucune disposition juridique nationale contraignante permettant de procder de faon systmatique aux
tudes des impacts des infrastructures sur l'environnement avant tout investissement, encore moins de
ceux de diffrents actes pris par l'homme.
Seules les exigences rcentes des bailleurs de fonds amnent certaines institutions, comme la SONEL,
intgrer des tudes d'impact dans leur dossier de demande de financement. Cette pratique n'est pas
encore gnralise aux actions gouvernementales et ne fait pas encore l'objet d'une rglementation
nationale
10.1.3. Analyse des donnes socio-conomiques
"L'tude d'impact" comme secteur de gestion durable de l'environnement est non structur au
Cameroun. Toutefois les tudes d'impact sont abordes dans le cadre de certaines projets, mais sans
rfrence une disposition rglementaire contraignante.
Afin d'avoir une ide du parc des infrastructures du Cameroun, nous allons doner quelques chiffres
tirs de l'annuaire statistique du Cameroun de 1991. Nous pensons que ces chiffres restent acceptables
car, du fait de la crise, il n'y a pas eu beaucoup d'investisseurs initis dans la priode 1991-1995.
. Le rseau routier national comporte 65.131 kilomtres de routes entretenues parmi lesquels on
395
dnombre :
.
34 131 km de rseau class compos de 3.719 km de routes bitumes et 30.412 des routes en
terre (nationales provinciales, dpartementales et rurales) ;
Le rseau class reprsente donc 52,4% dont 4,7% bitum et 47,6% de pistes.
De 1987 1991, le rseau bitum est pass de 3070 km 3719 km alors que les routes en terres
passaient de 31.623 km 30.412.
Le transport routier est exerc essentiellement par le secteur priv, mais conformment la politique
nationale de dveloppement. Ce secteur emploie une main-d'oeuvre importante tous les niveaux, de
faon directe (conducteur, chargeurs) et indirecte (vendeurs des gares routires etc.).
En 1991, le parc automobile national tait estim 114.046 vhicules et compos essentiellement de
93.563 voitures de tourisme, 1.254 remorques et semi-remoques, 1.255 tracteurs et engins et 17.974
motocyclettes. Ce parc est constitu en grande partie de voitures d'occasion. La tendance la baisse du
parc automobile, observe pendant la priode 1988/1989 et 1989/1990, combine aux effets de la
dvaluation du Franc CFA et la baisse des salaires permet de prsumer que l'effectif du parc
automobile de 1995 pourrait tre infrieur celui de 1991.
. Le rseau ferroviaire ainsi que le transport correspondant est assur par la Rgie Nationale des
Chemins de Fer du Cameroun (REGIFERCAM). Le rseau comporte environ 942 km notamment
entre Douala et Ngaoundr depuis l'abandon des tronons Ngoumou - Mbalmayo, et MbangaNkongsamba. Il existe un trafic voyageur et un trafic marchandise fortement concurrencs par le
rseau routier qui vacue la plupart des matires dangereuses pour l'environnement (gaz,
hydrocarbures etc.).
L'opportunit de l'tablissement de nouvelles lignes ferroviaires dpend essentiellement des
perspectives de dveloppement de la rgion autour de Kribi (port en eau profonde de Grand Batanga et
l'ventualit de relier cette rgion Bangui et/ou la ligne du transcamerounais).
Cette activit ferroviaire, aprs un chiffre d'affaires d'environ 20 milliards de Francs CFA en 19901991 connat une baisse notable d'environ 13% en moyenne dans toutes les composantes des recettes
(voyageurs, marchandises) entre les annes 1989/1990 et 1990/1991. Cette tendance ne s'est gure
amliore.
. L'essentiel du commerce extrieur transite par le port de Douala qui dtient environ les 94% du trafic
maritime national. En 1990/1991, on a enregistr au Port de Douala/Bonabri 2564 navires contre
2491 en 1989/1990 et qui ont dbarqu 523.465 tonnes d'hydrocarbures et 46.911 tonnes d'engrais
chimiques. Ces produits sont les plus susceptibles de pollution directe.
La profondeur du port de Douala est insuffisante pour recevoir des navires de plus de 30.000 tonnes. Il
est envisag de crer un port en eau profonde Kribi (Grand Batanga) qui pourrait servir pour
l'exportation des bois et l'importation des chargements en vrac, notamment l'alumine. Il pourrait
galement servir exporter le ptrole venu du Tchad par pipeline.
396
En 1990/1991, le port de Kribi a reu 58 navires pour 96.416 tonnes de marchandises exportes
composes essentiellement de billes de bois et de bois dbits. Le port de Limbe sert surtout au
transport des hydrocarbures et la pche. Depuis la recession conomique, les activits du port fluvial
de Garoua ont t considrablement ralenties.
L'ensemble des activits portuaires est coordonn par l'Office Nationale des Ports du Cameroun
(O.N.P.C.) qui constitue un gisement de main-d'oeuvre apprciable (main-d'oeuvre temporaire et
main-d'oeuvre permanente).
. L'infrastructure arienne est compose de 65 arodromes publics et 31 privs (PDI) dont trois classs
internationaux (Douala, Yaound, Garoua). Depuis l'avnement de la crise conomique, seuls les
aroports de Douala, Yaound-Nsimalen, Ngaoundr, Garoua et Maroua sont vraiment oprationnels
; les autres tant pour l'instant utiliss la plupart du temps pour quelques vols privs.
. Le Cameroun dispose de cinq ouvrages principaux de production d'nergie hydrolectrique. Ce sont :
.
la centrale d'Eda (GRE n9, Fort dgrade du Centre Littoral) avec une capacit installe de
263.235 kw ;
le barrage de Mbakaou (GRE n4, Savane d'Altitude de l'Adamaoua) d'une capacit de 2.620
millions de m ;
le barrage de Bamendjin (GRE n7, Hauts Plateaux de l'Ouest et du Nord Ouest) d'une
capacit de 1800 m ;
la centrale de Song-Loulou (GRE n9, Fort dgrade du Centre Littoral) avec une puissance
installe de 387.600 kw ;
la centrale de Lagdo (GRE n3, Valle de la Bnou) avec une puissance installe de 72.000
kw.
La longueur des lignes haute tension installes est de 480 km pour les lignes de 225 Kv, 337 km pour
les lignes de 110 Kv et 1064 km pour les lignes de 90 Kv. La Socit Nationale d'Electricit (SONEL)
avec 3.779 employs en 1994-1995 est responsable de la construction, de la gestion de de l'entretien de
toutes ces infrastructures. D'autres barrages de production sont projets Memve'ele sur le Ntem pour
faire face la demande de l'nergie lectrique aprs l'an 2004. C'est le projet alternatif au projet
hydrolectrique de Natchigal (Sanaga) et celui d'amnagement d'un barrage rservoir sur le Lom. Des
barrages de rgularisation sont galement projets notamment le projet Noun-Wouri.
Par ailleurs, la construction du pipeline terrestre dans le cadre du Projet d'Exportation TchadCameroun permettra d'avoir dans la liste des infrastructures disponibles au Cameroun, un pipeline de
ptrole brut de 30 pouces (72,2 cm), long de 650 miles (1046 km) environ allant du bassin de Doba
dans le Sud du Tchad, travers le Cameroun, jusqu' une installation maritime de stockage et de
dchargementr situe sur la cte atlantique du Cameroun, prs de Kribi. La ralisation de ce pipeline
va engendrer des problmes environnementaux certains dans les Grandes Rgions Ecologiques n2
(Plaine de l'Extrme-Nord) ; n3 (Valle de la Benou) ; n4 (Savane d'Altitude de l'Adamaoua) ; n5
(Savane Basse du Centre et de l'Est); n9 (Forts dgrades du Centre Littoral) ; n10 (Fort dense
humide du Sud-Ouest - Est). L'analyse de l'impact d'un tel ouvrage sur l'environnement national est
397
d'une extrme ncessit, vues les diffrentes perturbations prvisibles que cette infrastructure va
imposer aux diffrents cosystmes des rgions traverses, tant en phase de construction que pendant
l'utilisation.
10.1.4. Analyse des potentialits
Nous avons retenu comme potentialits de ce secteur celles relies directement aux infrastructures
elles mmes savoir :
le dsenclavement : on dit souvent que "l o la route passe, le dveloppement suit".
L'infrastructure de transport est donc un vecteur de dveloppement socio-conomique en ce sens
qu'elle permet le dplacement ais des populations, l'vacuation vers les centres urbains des produits
de l'agriculture, de l'artisanat, de l'levage et de la chasse. Elle favorise galement la distribution des
produits manufacturs, le tourisme et les changes internationaux.
Les barrages vont assurer la production d'lectricit et dans certains cas favoriser l'irrigation, la pche
et la distribution d'eau potable.
Ces infrastructures rationnellement planifies et gres constituent un atout certain pour une
conception cologique de l'conomie nationale.
10.1.5. Analyse des problmes
L'valuation des impacts sur l'environnement en gnral, consiste dterminer, interprter et prvoir
les rpercussions d'une action (toute entreprise d'ingnierie, tout projet de loi, politique ou procd
pouvant avoir des consquences sur l'environnement) donne sur la sant, le bien tre de l'homme, y
compris l'quilibre des cosystmes dont dpend sa survie.
Les niveaux d'intrt sont considrs selon trois cadres temporels en ce qui concerne les infrastructures
:
-
pendant les travaux, l'environnement est perturb. La qualit de vie des habitants est altre par
les diffrentes installations de chantier ;
la fin des travaux, un nouvel environnement est n, qu'il faudra grer moyennant de nouvelles
contraintes ;
au cours de quelques dcennies suivantes, l'investissement donnera lieu une srie de formes
imprvues d'activits humaines. Au bout de 50 ans par exemple, alors que la structure premire
sera peut tre tombe en dsutude, les changements de l'environnement auront probablement
pris plus d'importance que ne l'auraient jamais imagin les concepteurs du projet.
Outre les cadres temporels, il faut galement faire entrer en ligne de compte certains cadres spatiaux et
notamment :
-
398
Le problme cologique central de ce secteur est :
Effets ngatifs des infrastructures sur l'environnement
Les causes directes les plus importantes sont :
-
a)
Elles sont dues principalement l'impact de l'infrastructure sur les activits humaines et sur le milieu
physique :
.
l'impact sur les activits humaines est li au dplacement des populations et leur
recasement, l'indemnisation due aux pertes des plantations, des cultures et de l'habitat. Des
effets non ngligeables se ressentent au niveau de la sant des populations. Il peut s'en suivre
des dsordres phychologiques importants provenant essentiellement des contrariets, de la
perte de certains symboles tabous et valeurs traditionnels ;
b)
La faiblesse des tudes d'impact est due principalement une coordination non optimale des
oprations confies aux diffrents intervenants, une participation insuffisante des populations, une
expertise nationale insuffisante et l'ignorance de l'importance de l'environnement dans le processus
de dveloppement viable :
.
399
.
c)
Elles sont matrialises principalement par les nuisances et pollutions des infrastructures lies l'eau
et celles des infrastructures de transport :
.
les nuisances et pollutions des infrastructures lies l'eau sont essentiellement dues la
prolifration des maladies telles que la bilharziose, les filaires de mdine etc. En outre, les eaux
stagnantes que contiennent les barrages permettent le dveloppement des formes larvaires des
insectes vecteurs qui sont l'origine des maladies telles que la fivre jaune, les filarioses.
Le deuxime aspect est constitu par les risques potentiels provenant de la rupture des barrages
qui lchent alors des millions de mtres cubes d'eau qui dtruisent tout sur leur passage
(constructions, cultures, couvert vgtal, rosion, destruction de la flore).
La troisime cause est essentiellement lie la drgulation du rgime naturel de l'eau,
entranant soit des rosions, soit des inondations non dsires, soit un dficit hydrique
prjudiciable l'agriculture, la vie normale de la faune et en gnral au miantien de l'quilibre
des cosystmes ;
les nuisances et pollutions des infrastructures de transport sont lies principalement aux
bruits et vibrations causs par les voitures, les camions, les trains et les avions au niveau des
campagnes et surtout des centres urbains.
Le deuxime aspect est li la pollution de l'air provenant du rejet dans l'atmosphre des
polluants (Hc, Co, So2, Co2) issus de l'oxydation des combustibles fossiles.
Le troisime aspect est li la pollution de l'eau due au transport. En effet, les diffrentes
huiles de vidange contaminent la nappe phratique ainsi que les eaux de surface. Dans le cas du
transport maritime, les eaux de cale et de lavage de citerne, les eaux du ballast pour les navires
ptroliers, les peintures anti-algues et anti-coquille appliques pour la protection des bateaux,
sont autant de causes de pollution.
Le quatrime aspect est li aux risques technologiques qui sont entre autres des accidents
d'engins (bateaux, trains, camions, etc...) transportant des produits dangereux, la ruine des
ouvrages d'art dsuets, le renversement des pylnes ou la chute ventuelle des arbres sur les
lignes de transport d'nergie lectrique.
400
Le cinquime aspect est li aux paves de camions et voitures, de vieux trains, de vieux
bateaux, de vieux rails, de vieux avions, de vieux engins de travaux publics abandonns dans la
nature. De tout ceci, il en rsulte non seulement l'encombrement des infrastructures (parfois
source d'accidents), mais galement une contribution l'enlaidissement de l'environnement en
gnral et de l'environnement urbain en particulier dont certains quartiers sont transforms en
vritables "cimetires" des engins roulants.
401
10.2.
A notre connaissance, il n'existe pas de politique nationale clairement exprime en matire des
tudes d'impact d'une action sur l'environnement. Les quelques textes d'organisation des
diffrents ministres, susceptibles de prendre part de telles tudes, sont lacunaires quant la
mthodologie d'approche globale d'une telle opration d'une part, et quant aux dispositions
contraignantes d'autre part, eu gard aux enjeux environnementaux.
Face l'exigence des bailleurs de fonds, les diffrentes institutions (SONEL par exemple)
s'efforcent tant bien que mal, de joindre leurs demandes de financement, un volet sur les
tudes d'impact en s'appuyant sur l'expertise internationale en la matire et les directives
gnrales des bailleurs de fonds relatives aux procdures des tudes d'impact de diffrents types
d'infrastructures.
En ce qui concerne le ddommagement des populations affectes par la construction d'un
ouvrage, plusieurs ministres sont impliqus dans l'opration, notamment en ce qui concerne les
mesures compensatoires directes et indirectes. Ces diffrentes interactions sont parfois
l'origine des retards, insupportables par les populations, dans la distribution des compensations.
10.3.
FORMULATION DES POLITIQUES ET STRATEGIES
SPECIFIQUES DE LENVIRONNEMENT.
Ltude dimpact constitue le volet complmentaire aux tudes techniques conomiques et
financires permettant dclairer les dcisions, compte tenu des proccupations
environnementales, dans les projets damnagement ou de travaux.
Le public naccepte plus le massacre des sites par divers projets. Car les ressources sont limites
et lhomme a besoin dun environnement acceptable.
Compte tenu des problmes environnementaux lis la construction des infrastructures et des
contraintes lies leur utilisation, il a t retenu comme objectif de ce secteur :
L'impact des infrastructures sur l'environnement
est cologiquement acceptable.
Pour atteindre cet objectif, les rsultats sont attendus dans les domaines suivants :
. le respect des procdures relatives llaboration des tudes dimpact
. la rduction des contraintes lies limplantation
. la rduction des contraintes lies lutilisation des infrastructures leau
. la rduction des contraintes lies lutilisation des infrastructures de transport.
402
10.3.1. PROCEDURES RELATIVES A L'ELABORATION
DES ETUDES D'IMPACT
La matrise des procdures relatives llaboration des tudes dimpact est indispensable pour
la connaissance de limpact des infrastructures sur lenvironnement.
a)
Mesures stratgiques
coordonner les activits des diffrents intervenants. Il faudra tout dabord recenser
les diffrentes parties intervenant dans le projet et analyser leurs contributions, afin den
dterminer toutes les implications dans la planification des oprations. On devra ensuite
crer un comit de pilotage comprenant les reprsentants des diffrents intervenants et
faire des recommandations permettant de rendre le comit opratoire;
403
mettre en place un programme de formation sur des tudes d'impact. Cette activit
commencera par un inventaire quasi exhaustif des problmes immdiats et futurs causs
par l'infrastructure l'environnement. On devra ensuite identifier les personnes
ressources possdant les connaissances requises pour aborder des tudes d'impact, en
tenant compte bien videmment du fait que "les tudes d'impact" constituent un domaine
complexe multi et interdisciplinaire.
Outre cet inventaire, on devra concevoir les programmes de formation en tenant compte
des spcificits des Grandes Rgions Ecologiques retenues dans l'laboration du PNGE,
dterminer les moyens de formation et assurer la formation requise en s'appuyant, dans
la phase de dmarrage, sur l'expertise internationale beaucoup mieux outille en tudes
de cas pratiques. Toutefois, des valuations priodiques de l'efficacit de la formation
devront normalement permettre de faire des recommandations constructives.
b)
-
Faisabilit Technique.
Le Cameroun est dot dun Ministre de lEnvironnement qui a en principe les capacits
humaines pour mener llaboration dun code tudes dimpact. Leffort quil y a faire
est grable par cette structure pour peu quelle sy intresse vraiment et sassure les
services de lexpertise nationale disponible dans dautres dpartements techniques.
L'tude minutieuse des codes d'tudes d'impact d'autres pays s'avre ncessaire pour
servir de point de dpart l'laboration du code camerounais.
404
-
c)
-
405
Le choix du lieu dimplantation dune infrastructure constitue un lment primordial dans
lvaluation de son impact sur lenvironnement. Ce choix intgre en gnral les considrations
conomiques, sociales et environnementales.
a)
Mesures stratgiques
Etant donn les effets gnrs par une infrastructure tant dans le milieu biophysique que dans le
milieu humain, il est ncessaire de :
Rduire les contraintes lies a l'implantation
Aussi, il faut mettre en oeuvre un certain nombre de stratgies savoir :
dterminer les effets des infrastructures sur le milieu physique et humain. Dans un
premier temps il faudra laborer une rglementation pour chaque type dinfrastructure,
dcrire linfrastructure projete ainsi que les diverses variantes proposes.
Ensuite on dterminera les diffrents lments du milieu physique et humain
susceptibles dtre perturbs par la construction de linfrastructure. On devra prvoir la
nature et lordre de grandeur des effets ainsi crs sur lenvironnement.
Par ailleurs il faudra tablir la liste des indicateurs auxquels on aura recours pour
mesurer limpact effectif de linfrastructure sur lenvironnement. Dans cette optique il
faudra calculer la valeur de chaque indicateur et enfin de limpact total de
linfrastructure sur lenvironnement.
Au vu des rsultats obtenus on devra recommander lune des possibilits suivantes :
- entriner le projet ;
- imposer des mesures correctives ;
- entriner une ou plusieurs variantes du projet ;
- rejeter le projet ;
assurer la mise en application des mesures visant la rduction des contraintes lies
406
limplantation. En ce qui concerne la mise en application de ces mesures, il faudra
tout dabord les identifier et en informer les concerns.
Ensuite on procdera la coordination de la mise en oeuvre des mesures retenues et
dfinira les procdures de suivi.
b)
-
Faisabilit technique.
Il existe une expertise nationale mme de concevoir les stratgies propres rduire les
contraintes lies limplantation des infrastructures.
Cette expertise est disponible dans les diffrentes socits dEtat (SONEL, SNEC) dans
les institutions universitaires et les diffrents ministres concerns. Leur mobilisation
permettra d'aborder cette stratgie avec beaucoup de srnit.
c)
-
407
En effet, le but recherch est de minimiser les effets ngatifs des infrastructures sur le
milieu biophysique travers des tudes systmatiques dimpact suivant un code bien
tabli et prenant en compte les spcificit des grandes rgions cologiques dfinies dans
le cadre du Plan National de Gestion de l'Environnement (PNGE).
Le prsent indicateur permet de mesurer le chemin parcouru dans cette voie.
La rduction des contraintes lies limplantation a un effet direct et immdiat sur
lenvironnement en ce sens que ce dernier est protg de laction nfaste de
linfrastructure ; lquilibre cologique est donc maintenu.
-
Mesures stratgiques
Etant donn le rle important jou par les barrages, les ports, les canaux d'irrigation et de
navigation dans la vie dun pays, la matrise des perturbations environnementales engendres
par ces infrastructures est dune importance capitale . Dans ce contexte, il est ncessaire de
rduire les contraintes lies l'utilisation
des infrastructures lies l'eau
Pour y parvenir les actions mener viseront :
408
probables ; ensuite on devra informer et organiser les populations concernes.
Les procdures dintervention tant dfinies, les populations seront formes aux
premiers secours. Par ailleurs il sera important dassurer la disponibilit des moyens
dintervention adquats. Priodiquement la fiabilit des moyens matriels prvus pour
lutter contre les inondations devra tre vrifie ;
b)
mettre en place des mesures visant rduire lrosion dues aux infrastructures.
Cette activit commence par le bilan des effets de linfrastructure sur le ruissellement et
la percolation des eaux ainsi que lidentification des aires potentiellement rodables.
Outre ces activits, on devra mettre en place des dispositifs de rduction de lrosion et
en valuer lefficacit.
Dans tous les cas, des recommandations tendant amliorer lefficacit des dispositifs
retenus seront formules et diffuses ;
409
-
Faisabilit technique.
Tout comme la rduction des contraintes lies limplantation, la rduction des
contraintes lies lutilisation des infrastructures lies leau bnficie dune grande
faisabilit technique avec lappui de lexpertise nationale et l'exprience que pourrait
apporter la coopration internationale.
c)
-
410
laisser place, dans un certaine mesure, une irrigation raisonne. A court et moyen
termes les potentialits de production agricoles vont saccrotre et les bnfices gnrs
permettront une amlioration du niveau de vie des populations, ainsi quune
augmentation des recettes fiscales des communauts publiques locales.
10.3.4. CONTRAINTES LIEES A L'UTILISATION DES
INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT
Nous entendons ici par infrastructures de transport, les chemins de fer, les axes routiers, les
arodromes, les lignes de haute tension, les pipelines qui influencent de diverses manires
l'environnement qui les accueille.
a)
Mesures stratgiques
Compte tenu des dangers que font peser les utilisations diverses des infrastructures de transport
sur lenvironnement et tant donn la ncessit de le protger au mieux, pour un dveloppement
durable, il est ncessaire de :
rduire les contraintes lies l'utilisation
des infrastructures tansport.
Les actions ncessaires pour atteindre le rsultat escompt viseront :
prendre des mesures favorisant llimination des dchets solides. Cette activit
commencera par la mise en place dun systme pour liminer les dchets solides
composs essentiellement dpaves de voitures, de trains , davions, de bateaux ainsi que
des rails et poteaux lectriques abandonns.
Il faudra ensuite laborer des mesures favorisant llimination de ces dchets par les
411
pollueurs eux-mmes. Outre ces activits on valuera priodiquement les mesures
proposes et des recommandations seront formules ;
b)
-
Faisabilit technique.
Tout comme le rsultat prcdant, la rduction des contraintes lies lutilisation des
infrastructures de transport bnficie dune grande faisabilit technique.
Cependant une formation complmentaire des contrleurs savre ncessaire pour rendre
cette opration trs profitable l'environnement.
Pour rendre le contrle efficace, des mesures tendant confier cette activit aux
oprateurs conomiques privs savrent indispensables ; lEtat nintervenant que pour
un suivi contradictoire.
412
elles seront responsabilises et pourront donc assurer lentretien prventif et curatif de
ces dispositifs.
-
c)
-
413
Les effets induits au niveau conomique sont importants notamment leffet
multiplicateur au niveau des PME engages dans la production des biens de
consommation courante.
A court et moyen terme, le niveau de vie des mnages augmente ; il en est de mme des
finances publiques.
Ces activits pourraient contribuer de faon marginale certes, la rduction de la
dlinquance pour peu quelles soient organises et les concerns forms la
rcupration.
10.4. COHERENCE DES MESURES STRATEGIQUES ET
SUPPOSITIONS IMPORTANTES
10.4.1. Relations entre les mesures stratgiques.
Le respect des procdures relatives llaboration des tudes dimpact, la rduction des
contraintes lies lutilisation des infrastructures de transport et de celles lies leau
constituent des domaines dinterventions stratgiques qui, mis en place de manire efficace,
concourent de manire homogne et cohrente la conception et la ralisation des
infrastructures cologiquement acceptables.
Ce fonctionnement ne saurait tre cohrent que si des activits bien cibles sont menes dans
tous les domaines stratgiques, aussi labsence de cartes thmatiques, ainsi que dinformations
gologiques, gographiques, hydrologiques etc... sur certains sites peut constituer un handicap
srieux pour une valuation exhaustive de l'impact des infrastructures.
10.4.2. Suppositions importantes.
Lobtention des rsultats et objectifs retenus dans le cadre de cette stratgie dpend de facteurs
externes qui ne sont pas matrisables par les responsables et gestionnaires des rsultats et
activits. Ces facteurs externes, qui reprsentent des conditions ncessaires constituent des
suppositions importantes parmi lesquelles il est ncessaire de souligner les suivantes :
a) Lenvironnement socio - politique est favorable aux investissements
b) Les conflits inter - institutionnels sont rduits
c) Limportance de lenvironnement est connue et accepte
ad.a
Le Cameroun traverse une crise conomique sans prcdent, qui est due, entre autres raisons
une conjoncture conomique nationale et internationale trs dfavorable. Les diffrents plans
dajustements en cours permettront sans doute terme dassainir les finances publiques, de
rduire la dette extrieure et intrieure et de raliser les grands quilibres macro-conomiques.
Les programmes dinvestissements en infrastructures ncessitent de moyens financiers
414
importants, ne serait quau niveau des tudes techniques. Il est donc craindre que le volet
tudes dimpact environnemental ne soit sacrifi aux profits des tudes traditionnelles
techniques, conomiques et financires. Ceci est dautant plus inquitant que dans certaines
situations, le cot des tudes dimpact peut sensiblement avoisiner celui des tudes techniques.
ad.b
Cette importance de lenvironnement se traduit par une volont politique soutenue. Cest ce qui
permettrait la mise en pratique effective des diffrents codes de protection de lenvironnement
qui serviront alors de support juridique aux diffrentes tudes dimpact, en fonction des grandes
rgions cologiques identifies. Dans ce contexte beaucoup de dcisions gouvernementales
devraient tenir compte de la protection de lenvironnement.
10.5. PLAN D'OPERATIONS
10.5.1. Cadre gnral
Le plan d'oprations, bas sur le "Cadre Logique" (Tableau Synoptique de Planification du
Secteur) qui peut tre consult l'annexe fournit toutes les donnes et informations qui sont
ncessaires et importantes pour la conduite des mesures stratgiques en gnral et des activits y
relatives en particulier.
Le plan d'oprations comprend, outre la formulation des politiques et stratgies effectues dans
les chapitres prcdents, le Tableau Synoptique des Activits/Projets par secteur.
415
RESULTAT
Autres
Total
3 690,50
3 690,50
10.1.
10.2.
225,00
225,00
10.3.
valuer
valuer
10.4.
165,00
165,00
4 080,50
4 080,50
TOTAL SECTEUR
dont projets en excution
3 533,5
Les activits ont t spcifies dans la premire colonne des Tableaux Synoptiques. Les projets
retenus dans la deuxime colonne proviennent :
.
.
d'une part des projets identifis dans les "Grandes Rgions Ecologiques" (GRE) et
regroups par secteur d'intervention lors de l'laboration du "Rapport de Synthse des
Etudes Rgionales" ;
d'autre part des projets en cours ou planifis dans le secteur par diffrents organismes
engags dans la gestion de l'environnement et la valorisation des ressources.
416
10.5.3. Structures et mcanismes pour la gestion de
l'excution
Les donnes et informations contenues dans le plan d'oprations favorisent la dtermination des
structures et mcanismes ncessaires la gestion de l'excution.
-
Sur la base des activits retenues dans le "Cadre Logique" et tout en tenant compte des
lments importants identifis l'annexe, les rsultats intermdiaires et indicateurs
peuvent tre dfinis, ce qui permet d'tablir un tableau de suivi et d'valuation pour les
effets et les ralisations. Ces donnes facilitent la mise en place d'un systme de suivi et
d'valuation pour la gestion de l'excution, tout en tenant compte du calendrier
d'excution des activits.
417
TABLEAUX SYNOPTIQUES
SECTEUR 10
1.
2.
Projet Sectoriel
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
4me chiffre =
Secteur
Rsultat
Activit
Numro d'ordre si
plusieurs projets
pour la mme activit
R=
Projet Rgional
1er chiffre =
GRE
2me chiffre =
Rsultat
3me chiffre =
Numro d'ordre
par rsultat
418
TABLEAU SYNOPTIQUE DE PLANIFICATION
INDICATEURS D'IMPACT
SUPPOSITIONS IMPORTANTES
RESULTATS :
10.1. Les procdures relatives
l'laboration des tudes
d'impact sont respectes
ACTIVITES :
10.1.1. Sensibiliser les concerns
sur l'intrt de la protection
de l'environnement
419
11.
420
b)
Les Organisations Non Gouvernementales (ONG) sont de deux types : les ONG
trangres qui ont gnralement leurs siges dans leurs mtropoles et o ils reoivent la
plupart de leurs financements. Elles sont sur le terrain et travaillent avec des populations
sur des domaines bien prcis.
Il en existe spcialis en matire d'environnement SNV, Bois de feu etc... qui intgrent
les femmes dans leurs programmes sur le terrain
La deuxime catgorie est constitue des ONG nationales, jeunes pour la plupart, sans
exprience dans le domaine de l'environnement, sans moyens mais proches de la
population et attentives au regard de leurs objectifs aux proccupations
environnementales.
421
-
Etat de la population :
Le dernier recensement d'avril 1987 affichait une population de 10.493.655 habitants, avec un
taux de reproduction de 2,9% par an.
Deux caractristiques majeures sont relever : la prpondrance des effectifs fminins (51%), le
rajeunissement de l'ensemble de la population. L'esprance de vie la naissance est de 56 ans
pour les femmes, et 54 ans pour les hommes.
Selon l'enqute dmographique et de sant faite en 1991 au Cameroun, la fcondit devient de
plus en plus prcoce, ceci est d l'ge au premier mariage qui reste bas. En gnral, il se situe
aprs 15 ans, l'ge lgal. On remarque cependant dans la zone septentrionale, des mariages
l'ge de 12 ans. Il n'est pas tonnant que l'indice synthtique de fcondit se situe 56% en
1987. Les femmes en ge de procrer (entre 15 49 ans) reprsentent 41,8% de la population
fminine et le taux national d'utilisation des contraceptifs modernes est encore de 4,3%.
b)
Femmes et emploi
Les femmes camerounaises s'impliquent de plus en plus dans les activits conomiques
rmunres hors du foyer. Elles reprsentent 42% de la population active occupe contre 58%
chez les hommes. Le taux brut d'activit est de 44% pour les hommes et 30% pour les femmes.
C'est le secteur primaire et plus particulirement l'agriculture, qui dtient la proportion la plus
leve des femmes.
422
Rpartition de la population fminine active occupe par secteur d'activit et selon
le secteur de rsidence.
SECTEUR RESIDENCE
SECTEUR D'ACTIVITE
Ensemble pays
Secteur urbain
Secteur rural
Secteur primaire
92,1
61,3
97,2
Secteur secondaire
2,6
11,7
1,0
Secteur tertiaire
5,3
27,0
1,8
Source :
-
Secteur primaire
La quasi totalit des femmes actives en milieu rural le sont dans l'agriculture vivrire.
70,9% de la population totale occupe sont agriculteurs leveurs, les femmes y reprsentent
49,2% (RGPH 1987). Elles n'ont cependant pas accs au capital essentiel dans ce secteur : la
terre.
-
Secteur secondaire
Les femmes reprsentent 27,1% des effectifs dans les industries du bois, 19,4% dans les
industries alimentaires, 19,1% dans la fabrication des boissons et le tabac.
-
Secteur tertiaire
Beaucoup plus prsentes dans le commerce et les services o elles reprsentent respectivement
52,8% et 48% des effectifs.
Par ordre dcroissant, elles se rpartissent par secteur comme suit :
Mdico social
43,80% de femmes
Educatif
32,33%
Administratif et juridique
23,93%
Financier
17,62%
Technique
9,64%
c)
Education
423
Le taux d'analphabtisme est de 50% chez les femmes contre 30% chez les hommes.
-
Education formelle
79,8% de filles ont t l'cole primaire, 19,6% au niveau secondaire et 0,6 au niveau
suprieur (RGPH 1987).
Maisons de la femme
Centres sociaux relevant du MINASCOF
Centre de formation des jeunes filles et de rinsertion sociale (Home-Ateliers de
Douala).
Education informelle
Il existe une dizaine de programmes ducatifs destins aux femmes au niveau des mdias
diffuss en langues nationales et en langues officielles.
d)
64,63%
21,44%
13,93%
Consommation produits nergtiques par habitant : 340 KEP dont 220 KEP en biomasse. Les
femmes charges de la prparation des aliments sont responsables de la cueillette du bois de
chauffe.
Une analyse du taux d'accs des populations l'nergie montre que les populations ont plus
accs la biomasse (68,5%), au ptrole lampant (76,47%), moyennement au charbon de bois
(31,12%) et faiblement l'lectricit (23,51% et 5,91% de gaz).
424
11.1.4. Analyse des potentialits
Les potentialits d'intgration de la femme dans les programmes d'environnement rside dans le
fait que :
-
425
a)
L'inexistence d'une politique IFD est lie la non adoption des orientations gnrales
d'intgration de la femme au dveloppement.
Le Ministre des Affaires Sociales et de la Condition Fminine dispose d'un projet de politique
en cours de validation dans les provinces.
Une stratgie intermdiaire a consist laborer des orientations gnrales IFD sur la base des
politiques sectorielles dont devraient, depuis 1993, s'inspirer les dpartements techniques pour
intgrer la composante fminine dans tous leurs programmes :
.
426
.
b)
427
Par ailleurs les prix aux producteurs restent bas et constants et n'obissent aucune
mercuriale. Pour rpondre leurs besoins, les producteurs investissent sur des plus
larges espaces.
L'intgration des intrts commerciaux n'est pas encore pris en compte comme lment
du dveloppement durable et de la scurit.
Ds le 4me plan quinquennal, les politiques agricoles prvoyaient dj un apport en
intrants aux agriculteurs. Cette disposition n'a profit qu'aux cultures de rentes et les
producteurs ont reu une connaissance idoine en la matire. Par mimtisme, les femmes
dans la production vivrire ont adopt l'emploi des engrais chimiques sans en matriser
l'usage, les doses, les types d'engrais en fonction des produits et des sols etc...
La surexploitation des terres est lie la surexploitation de l'espace rural, la forte
pression dmographique sur la terre et l'exclusion des femmes la distribution des
terres amnages.
La non diversification de l'emploi fminin en milieu rural est due au manque
d'alternatives gnratrices de revenus et ses interventions limites dans d'autres
secteurs. En outre le niveau de connaissance limit des femmes en matire de
valorisation des ressources (forestires et halieutiques) et de protection de
l'environnement ne facilite pas leur condition de vie. La multitude de technologies
traditionnelles mises en oeuvres sont peu performantes et certaines connaissances peu
valorises faute d'encadrement et de volont d'intgration suffisante de la femme ;
.
l'action anthropique de la femme : Elle est cause par la mise en application des
techniques de pche inappropries, les pratiques culturales ne respectant pas les normes
requises et l'exploitation intensive du bois de chauffe. L'ensemble de ces oprations
nfastes est li l'ignorance des enjeux environnementaux par les femmes et des
potentialits spcifiques des terres dans certaines zones rsultant de la marginalisation
des femmes de beaucoup de programmes fondamentaux de dveloppement durable de
l'espace rural ;
11.2
428
11.2.1. Rappel des politiques antrieures
L'analyse des plans quinquennaux et des programmes mis en valeur nous montre globalement
que l'intgration de la femme dans les programmes de dveloppement et ceux de
l'environnement est particulire et est reste timide.
Quoique ds 1975 (dans le 4me plan) il existe dj un service de l'action dmographique et de
la promotion fminine, mcanisme nationale de coordination des activits d'intgration de la
femme au dveloppement au sein du Ministre des Affaires Sociales, c'est en 1981 avec le V
plan qu'on voit ressortir comme stratgie de dveloppement la mobilisation des ressources
humaines fminines dans tous les domaines d'intervention : la population, la sant, le social, le
dveloppement rural, l'ducation, l'industrie, le commerce, les PME et l'artisanat, le cadre de
vie, l'habitat rural et urbain, l'information, la culture, la jeunesse et les sports, et la recherche
scientifique et technique. Parmi les 9 secteurs il y en a qui relevaient dj comme nous allons le
voir dans la suite un intrt pour la protection et la gestion des ressources naturelles.
a)
Le secteur population
Dans le secteur population le V Plan prvoit la mise en place d'une politique dmographique
soucieuse de l'adquation population/production, population/ressources et population/emploi
dans le but de favoriser l'amlioration du bien-tre familial dans le cadre d'une parent
responsable.
b)
Le secteur sant
La responsabilisation des populations notamment les masses fminines dans la gestion des
problmes de la sant devient une ncessit. Elle passe par la sensibilisation et l'ducation
l'hygine individuelle dans le cadre de la lutte contre la pollution, l'alcoolisme, la drogue, les
risques hrditaires et les modalits transmissibles.
c)
Le constat d'une fminisation de la population rurale due l'exode rural et l'implantation des
complexes agro-industriel est tabli. L'augmentation des charges de la population rurale
fminine qui va vieillissante apparait vidente. L'amlioration des conditions de vie de cette
population fminine qui assume la responsabilit de l'auto-suffisance et de la scurit
alimentaires nationales s'accompagne d'un certain nombre d'actions d'appui au dveloppement
rural notamment l'accs l'eau potable et l'lectrification rurale, l'ouverture des pistes rurales et
des grands axes de communication, la fourniture des quipements en petite mcanisation
agricole, la conception et la mise en forme des projets ,d'introduction des technologies
appropries pour femmes, dans le souci de rduire les charges et la pnibilit du travail, mais
aussi de rduire la consommation du bois de chauffe comme dans le cas des foyers amliors.
Les actions et les projets ncessitent dans ce secteur un programme de formation et d'animation
dont les femmes rurales sont les principales cibles. Ils visent :
429
-
Mais l'accent est surtout mis sur l'accroissement du rendement agricole, l'aspect prservation des
ressources tant trs peu abord.
d)
adapter l'habitat social urbain aux conditions de vie familiale (espace suffisant et
facilits...) ;
amliorer l'habitat rural par une meilleure utilisation des matriaux locaux ;
amener les populations urbaines participer l'assainissement de l'environnement
urbain.
Le secteur information, culture, jeunesse et sports
L'un des impacts des mdia sur les mentalits peut tre la promotion d'une image de la femme
plus respectueuse de sa personne. Dans ce sens, un programme comprenant les actions telles
que :
-
430
couvert.
Elle est sous-tendue par 5 axes d'intervention prioritaires :
a)
b)
431
-
c)
duquer et diffuser auprs des femmes rurales des enseignements portant sur les conseils
en nutrition, l'amlioration de l'habitat, l'alimentation, la sant et l'assainissement de
l'environnement ;
2.
3.
Comme on peut le remarquer les trois units mnent des activits en direction des femmes et
ceci sans coordination. L'adoption d'une politique multisectorielle rduirait cette multiplication
d'action.
Le Ministre des Affaires Sociales et de la Condition Fminine charge de l'encadrement des
groupes fminins d'intrts conomiques et de l'ducation des femmes jouerait un rle de relais
entre les femmes la base et les dpartements techniques en terme de diffusion des messages
cls.
Il aurait quatre rles :
1.
le rle de vigie en s'assurant de la prise en compte de la femme dans les projets de tous
les dpartements ;
2.
3.
le rle de sensibilisation pour la dfense des droits de la femme et son accs aux moyens
de production : terre, crdit, nergie, formation, technologie ;
4.
432
dans la prise en compte des proccupations environnementales. L'objectif principal atteindre
pour raliser la ncessit ci-dessus voque est :
L'integration des femmes dans
les programmes d'environnement
La stratgie dvelopper dans ce cadre appelle les mesures suivantes :
-
Mesures stratgiques
L'adoption et la mise en oeuvre d'une politique IFD est un enjeu de taille compte tenu de la forte
prsence des femmes dans les domaines de l'agriculture, de l'hygine et de la salubrit. Pour
atteindre l'objectif du secteur il faut s'assurer de :
L'adoption et de la mise en oeuvre d'une politique
d'intgration de la femme au dveloppement.
Les activits principales entreprendre pour atteindre ce rsultat consisteront :
laborer une politique multisectorielle IFD : Dans cette optique, les orientations
nationales en matire de femme et environnement seront dfinies, ensuite il sera
ncessaire de former les planificateurs et autres intervenants du dveloppement
l'analyse de genre afin de renforcer leur capacit prendre en compte dans les exercices
de planification la composante fminine.
Par ailleurs il faudra laborer un plan d'action multisectoriel pour s'assurer que toutes les
proccupations environnementale dans lesquels s'impliquent la femme prvoient des
actions en direction de cette dernire en tant qu'actrice et bnficiaire ;
433
Il faudra ensuite assurer la coordination des actions en direction des femmes, en matire
d'environnement tant au niveau rgional que national. Par la suite il faudra assurer la
responsabilit des femmes la base dans tous les comits rgionaux afin de les
impliquer la prise de dcision spcifique aux problmes de leur zone cologique.
Enfin il faudra laborer un programme national d'animation rural afin d'harmoniser
l'approche des diffrents intervenants et de limiter les effets des interventions quelques
fois contradictoires s'annulant mutuellement et qui rendent perplexes les populations ;
b)
-
Faisabilit technique
Les femmes qui constituent la principale main d'oeuvre en agriculture sont une
potentialit exploiter. Des technologies tels les foyers amliors, sont disponibles et
peuvent tre vulgarises, les connaissances traditionnelles des femmes peuvent tre
capitalises dans la valorisation de la biodiversit. Toutes ces potentialits sont
exploitables eu gard la disponibilit des femmes, la sensibilisation et la formation,
et leur rceptivit aux innovations.
Il se trouve malheureusement que le manque d'harmonisation des approches de plusieurs
intervenants et une multitude de technologies limitent encore l'impact de l'encadrement
fminin qui lui mme reste timide.
434
L'adoption et la mise en oeuvre d'une politique d'IFD suscite la participation de groupes
de populations suivants :
-
c)
-
435
Les activits retenues pour atteindre ce rsultat prvoient l'laboration d'une politique
IFD, la participation des femmes toutes les tapes du cycle des projets
environnementaux, le contrle de la mise en application de la dimension femme et
environnement.
-
Mesures stratgiques
Pour assurer "l'intgration des femmes dans les programmes d'environnement" qui est l'objectif
principal du secteur il est fondamental que :
La protection de l'environnement
soit une priorite pour les femmes.
Pour atteindre ce rsultat il faudrait :
436
assister la femme dans la gestion des ressources eau et nergie en respectant les
exigences environnementales : Les tapes importantes couvrir dans l'excution de
cette activit sont : l'encouragement la gestion de l'eau selon les normes requises,
l'encouragement de la participation des femmes dans les comits de gestion de l'eau, la
vulgarisation des foyers amliors, la promotion des autres nergies que le bois de
chauffe ;
b)
-
Faisabilit technique
Il existe sur le terrain un personnel d'encadrement en animation rurale qui peut tre
mobilis en matire d'environnement pour la gestion rationnelle de la terre, des
ressources forestires et de la ressource en eau.
Cependant une telle mobilisation requiert une formation complmentaire des
437
animatrices, un accs facile aux diffrents intrants (terre, semences amliores, etc...).
Pour le moment les ministres impliqus dans le dveloppement rural, dans leur
encadrement ne mettent pas un accent sur les proccupations environnementales.
-
c)
-
438
Revenus des femmes amliors tout en respectant
les exigences de l'environnement diffuses.
L'augmentation des revenus des femmes tout en respectant les exigences en matire
d'environnement prouve que les femmes auront acquis des connaissances pour une
gestion rationnelle des ressources.
L'impact de la mise en oeuvre d'une politique IFD dans le secteur femmes dans les
programmes d'environnement est trs important en ceci qu'elle permet de voir comment
tenir compte de la femme dans toutes les composantes de l'environnement.
Les activits retenues pour atteindre ce rsultat prvoient la protection de
l'environnement travers la valorisation de la production agricole fminine, la gestion
des ressources en eau et en nergie, la diversification des activits gnratrices de
revenus et la rduction des contraintes lies au contexte socio-culturel qui censurent les
femmes.
-
439
-
Il y a cohrence entre les deux domaines en ce qui concerne la production diversifie des
femmes, la gestion rationnelle des ressources qu'appellent une politique IFD et la considration
de la protection de l'environnement comme une priorit pour les femmes.
Ces mesures stratgiques relvent d'une approche globale pour un dveloppement durable qui
tient compte des avantages conjugus de l'exploitation rationnelle des ressources naturelles et de
la protection de l'environnement.
11.4.2. Suppositions importantes
L'obtention des rsultats et objectifs dans le cadre de cette stratgie dpend de certains facteurs
externes qui ne sont pas matrisables par les gestionnaires des activits. Ces facteurs
reprsentent cependant des conditions ncessaires garantes de l'atteinte des rsultats. Il s'agit de :
a)
b)
l'acceptation du principe d'intgration de la femme tous les niveaux par les hommes
la mise en application effective des textes relatifs l'intgration de la femme au
dveloppement.
ad.a. L'acceptation du principe d'intgration de la femme tous les niveaux par les
hommes
Etant donne la rsistance des populations locales l'IFD surtout la rsistance des hommes
l'accs la terre des femmes, l'adhsion des hommes au principe d'intgrer les femmes tous les
niveaux dans la perspective d'une protection de l'environnement et d'une gestion rationnelle des
ressources disponibles est un pralable.
ad.b. Les textes relatifs l'IFD doivent tre suivis dans leur mise en oeuvre effective sur
le terrain.
440
11.5.2. Description succincte des tableaux synoptiques
Le Tableau Synoptique des Activits et Projets par secteur oprationnalise le plan en spcifiant :
-
RESULTAT
Autres
Total
11.1.
108,50
108,50
11.2.
1250,30
1250,30
TOTAL SECTEUR
1358,80
1358,80
248,0
Les activits ont t spcifies dans la premire colonne des Tableaux Synoptiques. Les projets
retenus dans la deuxime colonne proviennent :
.
d'une part des projets identifis dans les "Grandes Rgions Ecologiques" (GRE) et
regroups par secteur d'intervention lors de l'laboration du "Rapport de Synthse des
441
.
Etudes Rgionales" ;
d'autre part des projets en cours ou planifis dans le secteur par diffrents organismes
engags dans la gestion de l'environnement et la valorisation des ressources.
Sur la base des activits retenues dans le "Cadre Logique" et tout en tenant compte des
lments importants identifis l'annexe, les rsultats intermdiaires et indicateurs
peuvent tre dfinis, ce qui permet d'tablir un tableau de suivi et d'valuation pour les
effets et les ralisations. Ces donnes facilitent la mise en place d'un systme de suivi et
d'valuation pour la gestion de l'excution, tout en tenant compte du calendrier
d'excution des activits.
442
TABLEAUX SYNOPTIQUES
SECTEUR 11
FEMMES
DANS
D'ENVIRONNEMENT
1.
2.
LES
PROGRAMMES
Projet Sectoriel
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
4me chiffre =
Secteur
Rsultat
Activit
Numro d'ordre si
plusieurs projets
pour la mme activit
R=
Projet Rgional
1er chiffre =
GRE
2me chiffre =
Rsultat
3me chiffre =
Numro d'ordre
par rsultat
443
TABLEAU SYNOPTIQUE DE PLANIFICATION
OBJECTIF SUPERIEUR :
OBJECTIF DU SECTEUR 11 :
INDICATEURS D'IMPACT
SUPPOSITIONS IMPORTANTES
RESULTATS :
11.1. Politique IFD adopte
et mise en oeuvre
ACTIVITES :
11.1.1. Elaborer une politique
multisectorielle IFD
444
12.
Par ailleurs, les ONG et le secteur priv confessionnel mnent des activits dans le
domaine, mme si les mthodes proposes en matire de planning familial par les
associations religieuses privilgient la contraception naturelle.
La population est associe par le biais des quatre modules la gestion de leur famille en
rapport avec leurs moyens.
445
12.1.2. Analyse du cadre juridique et institutionnel
Un dcret portant approbation de la politique de population ainsi que les rsolutions de la
premire session de la Commission Nationale de la Population (CNP), constituent les lments
du cadre juridique du secteur. Certaines dispositions des textes organiques du MINASCOF et du
MINSANTE compltent ce dispositif.
Le programme d'ducation la parent responsable qui est un programme de sensibilisation
avait initialement un lien structurel avec le MINASCOF, l'aspect clinique qui ne reprsente
qu'un module tant assur par le Ministre de la Sant.
La coordination n'a pas t ralise au niveau du Gouvernement parce que le MINEFI , le
MINSANTE , le MINASCOF et le Ministre de la Communication se disputaient le leadership.
L'existence d'une Cellule de Coordination en matire de population anime par le Fonds des
Nations Unies pour la Population (FNUAP), essaie de pallier cette carence de synergie.
12.1.3. Analyse des donnes socio-conomiques
La femme est le dterminant principal de l'accroissement de la population. Le Cameroun est
caractris par une fcondit prcoce, elle-mme due au mariage et aux relations sexuelles
prcoces, surtout dans les provinces septentrionales. 34,1% des mres sont adolescentes et 10%
des femmes ont leur premier enfant hors mariage.
L'absence de maturit physique des paturientes se rpercute sur l'issue des grossesses. En effet,
26% des grossesses sont improductives. Le souci d'amener les femmes matriser leur cycle de
procration justifie la mise en oeuvre des programmes en matire de population ; 73% de
femmes connaissent au moins une mthode contraceptive en 1991, contre 36% en 1978. Mme
si 4,3% seulement de femmes utilisent les mthodes modernes, force est de constater qu'on
amorce un dclin de la fcondit. L'indice synthtique de fcondit de 6,0 enfants (RGPH 1976)
est pass 5,6 enfants en 1987 (Enqute dmographique et sanitaire).
L'accs aux soins maternels s'amliore : 79% des femmes sont suivies par un professionnel de la
sant, 64% des accouchements sont assists en formation sanitaire et 12% par une accoucheuse
traditionnelle, 90% de femmes en zone urbaine accouchent dans les formations sanitaires contre
50% en milieu rural.
446
Les potentialits existantes et exploitables sont :
-
l'existence des coles dans tout le territoire national, et la prsence d'une forte proportion
de la population dans le systme scolaire est un potentiel qui, sensibilis en matire
d'EPR, assurera l'acquisition des nouvelles attitudes la grande majorit de personnes ;
les structures sanitaires sont disponibles pour la planification familiale et le personnel
form ;
une majorit des femmes a accs aux PMI et autres formations sanitaires ;
les contraceptifs non mdicaux sont de distribution assez large et sont accessibles la
population ;
la population est rceptive la sensibilisation ;
la participation des communauts de base aux activits de dveloppement est un cadre
idal pour renforcer leurs capacits la gestion des biens et leurs capacits
l'autopromotion.
l'exode rural a aggrav la rpartition ingale des populations dont la densit varie de
moins de 10 hab/km 100 hab. et plus. Les villes sont devenues des lieux de forte
concentration des populations. L'insuffisance des revenus et des quipements ducatifs
et sanitaires en milieu rural a favoris l'exode des jeunes. Le phnomne frappe
beaucoup plus les hommes qui vont en ville la recherche d'un emploi potentiel et les
campagnes se fminisent davantage.
Les villes font ainsi brutalement face un grand nombre de personnes mais surtout une
demande sociale sans cesse croissante et non programme ;
447
.
b)
la faiblesse d'un programme peut tre lie une approche non systmique d'un
phnomne qui interpelle jeunes, parents, adultes dans la satisfaction de leurs besoins
individuels et socio-conomiques. Les contenus des quatres composantes semblent y
rpondre.
La faiblesse du programme de l'EPR tient de quatre facteurs principaux : la non prise en
compte de l'EPR dans le systme scolaire, le programme restreint aux centres urbains, le
manque de spcialistes en EPR dans toutes les structures de SMI/PF, le manque de suivi
des programmes d'EPR.
La non prise en compte de l'EPR dans le systme scolaire exclue de ce programme les
parents de demain, lorsqu'on sait que prs de la moiti de la population camerounaise se
448
trouve dans le systme scolaire, de la maternelle l'Universit. Le Programme EPR a
cit la jeunesse, mais sans prciser par quelles voies le programme serait introduit auprs
de la jeunesse scolaire et estudiantine et de celle non scolaire.
Les proccupations peuvent bien s'intgrer dans l'enseignement de plusieurs disciplines,
de l'cole primaire l'enseignement suprieur, en fonction de l'ge et du niveau de
comprhension de l'lve.
Le programme EPR qui reste encore sa phase exprimentale est restreint dans les
centres urbains o on l'assimile un lment : la planification familiale. Les sances de
sensibilisation sont rgulires dans les centres de SMI/PF publics o dans les cliniques
de planification familiale de certaines structures prives (CAMNAFAW) dans les villes.
Les multiples projets de sensibilisation la parent responsable des diffrents ministres
(MINTPS - MINJES - MINASCOF) et du secteur priv confessionnel justifient le
pourcentage lev des femmes connaissant au moins une mthode de contraception ;
cependant le taux d'utilisation de la contraception moderne reste faible, de l'ordre de
4,3%.
Le manque de spcialistes en EPR dans toutes les structures de SMI/PF rduit l'impact
du programme. Le personnel form la protection maternelle et infantile n'est pas
forcment habilet faire une consultation de planning familial et de rpondre une
demande ventuelle de prestation de service s'il n'est pas form toutes les mthodes
modernes et naturelles afin de respecter le choix de la cliente.
Le conflit de comptence entre les mdecins et les sages femme sur la responsabilit de
certains actes mdicaux en matire de contraception est une des causes qui limite le
perfectionnement des personnels des SMI/PF. Le manque de suivi des programmes
d'EPR occasionne une perte considrable d'acceptrices. Les animatrices rurales, agents
relais sur le terrain sensibilisent sur le thme EPR mais n'ont pas de connaissances
suffisantes dans le domaine du planning familial. Elles devraient rfrer un centre de
sant toutes les personnes demandant une prestation particulire de service et les
encadrer aprs dans le suivi des prescriptions mdicales. Malheureusement, ce relais
n'est pas tabli entre les units de sensibilisation, les centres de prestations et la
communaut et reprsente une faiblesse fondamentale du programme qui n'a pas de
feed-back de ses activits en vue d'une amlioration ncessaire ;
.
449
prfre des mthodes naturelles qui assurent l'espacement des naissances sans
hypothquer les chances de procration (allaitement maternel prolong,
abstinence, etc..). L'accs aux contraceptifs modernes n'est pas suffisant cause
de l'indisponibilit des produits qu'on ne trouve qu'en pharmacie, de
l'intervention ncessaire d'un mdecin, du cot lev de ses produits.
Le seul contraceptif barrire accessible est le condom qui commence tre
suffisamment vulgaris, mais que les hommes adoptent difficilement au sein des
mnages ;
-
la rsistance des populations est lie au fait que les garants du savoir faire dans
la socit n'ont pas t associs au projet. La finalit de l'EPR et les habitudes
traditionnelles avaient pourtant des points de convergences tels que l'espace
intergnsique de plus de 2 ans, l'allaitement maternel recommand, l'abstinence
sexuelle comme mthode contraceptive pour viter une grossesse non dsire.
L'accord pralable des anciens et notables qui constituent des assembles o les
dcisions collectives se prennent aprs discussions, n'a pas t sollicit.
Pour la socit traditionnelle camerounaise, l'enfant reprsente une valeur, c'est
un don de Dieu, il crdibilise le parent qui la socit fait dsormais confiance
parce que responsable de la vie de sa famille et partant de la socit. L'enfant ou
plus prcisment le nombre des enfants est un lment qui confre la scurit
sociale. Par ailleurs, la forte mortalit infantile encourage les parents en faire
plusieurs pour tre srs d'en garder certains ; un ensemble de donnes socioculturelles que le programme n'a pas suffisamment ngoci;
450
ont vu une relation inversement proportionnelle entre le niveau de
scolarisation et la taille de la famille, le niveau d'ducation tant un prrequis pour l'assimilation de toutes les informations et formations
pratiques ;
la nuptialit prcoce est une particularit des provinces septentrionales.
Dans le reste du pays, l'ge au premier mariage se situe de plus en plus
vers 18 ans donc au dessus de l'ge lgal qui est de 15 ans. Mais dans les
provinces septentrionales, le mariage est une prvention contre la
dbauche de la jeune fille. Par consquent, elle ne doit atteindre l'ge de
pubert que chez un mari. On assiste alors des mariages ds l'ge de 10
ans. Une pratique que le lgislateur camerounais ne reprhende pas assez
malgr la disposition lgal fixant l'ge minimum du mariage 15 ans ;
la natalit prcoce est d'une part le corollaire de la nuptialit prcoce
mais elle est aussi d un relchement des moeurs. Les jeunes
entretiennent des rapports sexuels non protges et s'exposent des
maladies sexuellement transmissibles et des grossesses non dsires,
10% des femmes ont leur enfant hors mariage et souvent sur les bancs de
l'cole. Une situation laquelle l'application du module Education la
vie sexuelle du programme Education la Parent Responsable pourrait
remdier.
L'avnement de la dmocratie accorde dsormais une grande importance
la disponibilit d'un nombre lev d'lecteurs, pour avoir des chances de
remporter les lections. Ce contexte peut favoriser des comportements
natalistes par endroits, et entraver l'impact de l'EPR.
12.2.
C'est avec le IV Plan qu'apparat la mise en place d'une politique dmographique soucieuse de
l'adquation population/ressources.
Le V Plan se veut plus prcis. Dans le but d'assurer une adquation entre la population et les
ressources et de promouvoir le bien tre social et familial, les actions prescrites sont la
sensibilisation des familles et des individus la Parent Responsable afin d'attnuer aussi bien
les risques de strilit, de mortalit maternelle et infantile par des programmes sur l'ducation
sexuelle, l'information et les mthodes contraceptives.
451
-
la planification familiale
POLITIQUES
ET
STRATEGIES
DE
La croissance rapide de la population, la forte densit enregistre dans les villes, constituent une
menace permanente face aux ressources disponibles.
Le souci de l'quilibre entre ces deux variables amne retenir comme objectif du secteur
Relation entre la croissance de
la population et PIB favorable
Les principaux domaines d'intervention pour atteindre cet objectif concernent :
-
a)
Mesures stratgiques
La ncessit d'tablir les bases pour une utilisation optimale des ressources disponibles rend
impratif
L'tablissement d'un rapport favorable entre
452
la population et les ressources disponibles
un enjeu environnemental de taille. Pour l'atteindre, il sera ncessaire de mener les actions
suivantes :
stabiliser les populations rurales : Face au phnomne croissant de l'exode rural il sera
ncessaire d'augmenter le revenu du monde rural. On dveloppera ensuite les
infrastructures de production, de conservation et de distribution. On devra galement
renforcer les activits communautaires et paralllement viabiliser le milieu rural ;
b)
-
Faisabilit technique
Les mesures de relance conomique sont de plus en plus mise en place. Le secteur
agricole est redynamis, la masse des dpenses publiques est rduite progressivement.
Le secteur informel est en plein essor. Il existe cependant des faiblesses au niveau de la
gestion des diffrentes ressources exploites et au niveau de l'information conomique
453
que plusieurs dflats ou sortants du systme ducatif pourraient exploiter pour se
reconvertir et/ou s'impliquer dans d'autres crneaux.
-
c)
-
Ceci permet d'valuer dans quelle mesure les ressources augmentent et partant le PIB, et
d'apprcier comment l'quilibre dmographique recouvr entre le monde rural et le
monde urbain tablit une juste exploitation des ressources naturelles et services sociaux
disponibles.
L'adquation entre la croissance de la population et le PIB a des impacts directs sur
l'environnement, en ceci qu'elle influence l'orientation du dveloppement et dtermine
454
les secteurs prioritaires d'exploitation. Dans le cadre du Cameroun le secteur primaire
tant le plus sollicit, il faudra tenir compte des principes de protection de
l'environnement et de dveloppement durable.
-
a)
Mesures stratgiques
Compte tenu des acquis dans le domaine de l'ducation la parent responsable, et pour
contribuer la ralisation de l'objectif du secteur planning familial, il est ncessaire de mettre en
place une stratgie adapte
la sensibilisation l'ducation la parent responsable
455
Pour cela, il faudra :
b)
-
Faisabilit technique
Les mthodes et les informations permettant d'assurer une parent responsable sont de
plus en plus disponibles et accessibles. Un personnel qualifi se trouvent dans les centres
456
de protection maternelle et infantile (PMI). On remarque des dfaillances au niveau de la
coordination des diffrents maillons du programme : Sensibilisation - Prestation de
service, Suivi et une couverture limite aux grands centres urbains.
-
c)
-
457
L'indicateur qui permettra d'valuer les effets socio-conomiques et dmographiques de
la sensibilisation des populations l'EPR est l'indice synthtique ramen de 5,6 enfants
5 enfants en l'an 2000.
L'impact social et dmographique ne sera pas immdiat mais une stabilisation de la
croissance sera une donne apprciable pour le ncessaire quilibre entre la croissance
de la population et le PIB.
12.4. COHERENCE DES MESURES STRATEGIQUES ET
SUPPOSITIONS IMPORTANTES
12.4.1. Relations entre les mesures stratgiques
Comme mentionn plus haut l'objectif principal du secteur est
Relation entre la croissance de la population et le PIB
Cette relation ncessite :
-
Il y a en effet cohrence entre ces deux domaines en ce qui concerne l'augmentation du nombre
de produits gnrant des devises, l'amlioration du revenu du monde rural, la large information
des populations en matire de planning familial et la rduction de l'indice synthtique de
fcondit. Effectivement, ces mesures stratgiques sont caractristiques d'une approche globale
pour tablir un quilibre entre la croissance conomique et la croissance de la population.
Les options envisages tiennent compte des problmes et des objectifs des diffrents secteurs
concerns.
458
dveloppement
b.
ad.a
ad.b
459
-
RESULTAT
Autres
Total
12.1.
12.2.
304,62
304,62
TOTAL SECTEUR
304,62
304,62
0,0
Les activits ont t spcifies dans la premire colonne des Tableaux Synoptiques. Les projets
retenus dans la deuxime colonne proviennent :
.
.
d'une part des projets identifis dans les "Grandes Rgions Ecologiques" (GRE) et
regroups par secteur d'intervention lors de l'laboration du "Rapport de Synthse des
Etudes Rgionales" ;
d'autre part des projets en cours ou planifis dans le secteur par diffrents organismes
engags dans la gestion de l'environnement et la valorisation des ressources.
Sur la base des activits retenues dans le "Cadre Logique" et tout en tenant compte des
lments importants identifis l'annexe, les rsultats intermdiaires et indicateurs
peuvent tre dfinis, ce qui permet d'tablir un tableau de suivi et d'valuation pour les
effets et les ralisations. Ces donnes facilitent la mise en place d'un systme de suivi et
d'valuation pour la gestion de l'excution, tout en tenant compte du calendrier
d'excution des activits.
460
-
461
TABLEAUX SYNOPTIQUES
SECTEUR 12
1.
2.
Projet Sectoriel
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
4me chiffre =
Secteur
Rsultat
Activit
Numro d'ordre si
plusieurs projets
pour la mme activit
R=
Projet Rgional
1er chiffre =
GRE
2me chiffre =
Rsultat
3me chiffre =
Numro d'ordre
par rsultat
462
TABLEAU SYNOPTIQUE DE PLANIFICATION
OBJECTIF SUPERIEUR : PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT ET MISE EN VALEUR DES RESSOURCES
OBJECTIF DU SECTEUR 12 :
ACTIVITES :
12.1.1. Stabiliser les populations rurales
SUPPOSITIONS IMPORTANTES
RESULTATS :
12.1. Rapport entre population et ressources
disponibles favorable
INDICATEURS D'IMPACT
463
13.
HYGIENE PUBLIQUE
Les collectivits publiques locales charges de la gestion directe des cits. Elles sont les
464
structures d'excution des diffrents dpartements techniques cits plus haut. Par leurs
services d'hygine, elles doivent assurer les enqutes domiciliaires hebdomadaires,
attester de l'tat de salubrit des tablissements publics (htel, restaurant, coles,
hpitaux, marchs), s'assurer du respect des normes de construction, mais aussi prvenir
les conflits entre voisins dans l'octroi d'un permis de btir, assurer l'vacuation des
dchets solides, prvenir certains aspects de pollution de l'eau, vrifier la conformit des
ralisations sur le terrain dans le strict respect des plans d'excution autoriss par les
mairies.
b)
L'Institut PASTEUR peut intervenir dans le contrle de la qualit des aliments, de l'eau,
des adductions.
c)
.
d)
La population
La population la base est un intervenant qu'il faut engager dans le souci de durabilit
des acquis en matire d'ducation environnementale et d'hygine publique. Elle est
rceptive aux innovations, potentialit qu'il faudra capitaliser.
465
Le cadre juridique du secteur d'hygine publique est caractris par la caducit des textes
rglementaires qui le rgissent.
On peut recenser dans le domaine : premirement, l'arrt franais du 1937 portant sur les rgles
gnrales d'hygine et de salubrit sur le territoire camerounais sous mandat franais ainsi que
des amendes y affrentes en cas de contravention.
Ensuite, il faut relever la loi fdrale n 64-LF-23 du 13 novembre 1964 mentionnant les
champs d'intervention de l'Etat en matire de protection de l'hygine et la salubrit publique et
fixant comme modalits d'intervention les mcanismes statuaires tels des dcrets et des
ordonnances.
Un dcret d'application de cette loi de 1964 comprenant 74 articles a t labor et est
actuellement en cours d'approbation. Il faudra mentionner aussi la note circulaire du
MINSANTE relative aux dchets.
On note par ailleurs, en ce qui concerne les eaux uses, les dchets dangereux, le contrle des
denres alimentaires, une insuffisance dans la diffusion des normes tablies et un manque de
contrle de la part des administrations.
Le cadre institutionnel est complexe cause de plusieurs intervenants impliqus dans chaque
volet de l'hygine publique (eau, vacuation des dchets, pollution etc...)
L'institution centrale en matire de sant et d'hygine publique est le Minsant. Le dcret n
89:011 du 05 janvier 1985 rorganisant ce dpartement ministriel lui donne des prrogatives
sur plusieurs volets de l'hygine : la direction de la mdecine prventive et rurale tant charge
de l'hygine et de l'hygine environnementale en collaboration avec d'autres dpartements
ministriels. Le service de l'hygine publique avait pour mission l'laboration des normes
nationales d'hygine, le contrle de la qualit des aliments, de l'eau et des boissons en
collaboration avec les autres ministres, l'laboration des standards de pollution et la
rglementation des dchets domestiques et industriels en collaboration avec d'autres ministres,
l'tude, aussi bien de la protection du personnel implique dans le domaine de la sant
environnementale que de leur possibilit de formation.
Le dcret n 95/040 du 07 mars 1995 rorganisant le MINSANTE cr une direction de la
Sant Communautaire et renforce l'importance de l'hygine et la salubrit publique, attribue
comme mission une sous-direction qui a les mmes prrogatives que celles du dcret de 1989,
avec en sus le contrle des effectifs radio-actifs sur l'environnement, et l'laboration d'une
politique de l'hygine environnementale en collaboration avec d'autres ministres.
Comme on le voit les tches ne semblent pas bien dtermines pour chaque intervenant dans le
secteur, ce qui cre des conflits de comptence.
466
Le programme d'hydraulique urbaine et rurale a, pendant les dcennies 70 et 80, une activit
visant amliorer le cadre de vie des populations. Mais, malgr les efforts consentis, beaucoup
reste faire. On constate un taux de couverture nationale en eau de 35% (milieu urbain 40%
versus, 31% milieu rural).
Ce taux de couverture connat des disparits rgionales assez importantes.
a)
60%
PROVINCE DU NORD
64%
PROVINCE DE L'OUEST
34%
PROVINCE DU CENTRE
33%
PROVINCE DE L'ADAMAOUA
32%
PROVINCE DU SUD
29%
PROVINCE DE L'EXTREME-NORD
26%
9,9%
41,5%
10,7%
35,2%
La situation n'est pas plus satisfaisante en milieu urbain. La proportion des centres urbains
aliments en eau potable est de 33% et seulement 27% des habitations bnficient d'un
branchement dans les villes alimentes. Le pourcentage des habitations utilisant l'eau des puits
est de 60% et celui des habitations utilisant l'eau des sources et marigots de 23%
467
c)
L'indicateur que nous retenons ici est le systme d'vacuation des excretas. La prdominance est
encore aux fosses et latrines simples.
Rpartition des mnages par type d'aisance et milieu de rsidence (RGPH 1976-1987)
TYPE D'AISANCE
MILIEU URBAIN
1976
1987
MILIEU RURAL
1976
1987
6,3%
14,6%
0,5%
2,2%
86,5%
84,4%
63,9%
87,9%
7,2%
1,0%
35,7%
9,9%
100,0%
100,0%
100,0%
100,0%
On remarque cependant une adoption des latrines et un dclin considrable de l'utilisation des
champs par les populations comme lieu de dfcation.
13.1.4. Analyse des potentialits
Les potentialits du secteur de l'hygine publique sont les suivantes :
-
468
Le profil de morbidit prsentant des maladies infectieuses, parasitaires, respiratoires, et les
maladies de la peau, la rsurgence des pidmies de cholra, de mningite, sont les signes
tmoins de la prcarit de la sant des populations lie au non respect des exigences
environnementales dont les causes directes sont :
a)
469
b)
L'vacuation des dchets liquides et solides se fait gnralement par les mnages qui sont censs
suivre les normes d'hygine et d'assainissement requises. Cette vacuation incorrecte se double
d'un non respect des normes d'hygine et d'assainissement, et dcoule de l'absence d'un systme
de collecte, l'inexistence de programme de dparasitage, l'insuffisance des rseaux de drainage
et d'assainissement urbain.
L'absence d'un systme de collecte des dchets est une des proccupations importantes dans nos
grandes villes. L'insuffisance des services urbains collectifs et la participation insuffisante des
populations l'vacuation des dchets, en sont la cause.
Dans la plupart des quartiers, des dpotoirs spontans se crent au bord des routes, ou alors, les
dchets sont vacus dans les cours d'eau favorisent la prolifration des moustiques et d'autres
vecteurs de maladies.
Par ailleurs, la participation des populations est insuffisante et ne facilite pas la tche au service
de collecte des ordures. Les ordures sont jetes terre, juste ct du bac, mme quand il est
vide, et sans respect de quelque lieu que se soit. Les populations adoptent ensuite pour leur
limination des solutions telles l'incinration des ordures toutes catgories confondues.
Outre la mauvaise vacuation des ordures et l'envahissement des domiciles par les herbes
hautes, on constate que les eaux stagnantes dveloppent un ensemble de parasites que les
solutions individuelles et isoles ne peuvent plus enrayer, dans un contexte o les programmes
de dparasitage au niveau des communes (assez onreux) sont suspendus depuis longtemps.
Les rseaux d'assainissement et de drainage ne sont raliss que dans les oprations de
lotissement et de restructuration des quartiers dans les villes de Yaound, Bertoua et Douala, et
dans le cadre de rhabilitation d'axes urbains. Il faut cependant relever que l'impact de ces
tentatives d'assainissement dans les quelques villes ci-dessus cites est limit par la mauvaise
odeur que des stations d'puration exhalent cause du manque d'entretien et du mauvais rglage
des ouvrages.
L'inexistence d'un systme d'gouts aggrave les problmes d'assainissement. On peut expliquer
cette insuffisance de rseaux de drainage par le non respect des normes requises en matire de
conditions de salubrit des logements, l'occupation dsordonne de l'espace, la mauvaise
implantation des latrines, le non respect des rgles de l'art dans la construction des fosses
septiques et le mauvais tat de voiries urbaines.
Les normes requises ne sont pas respectes en matire de conditions de salubrit des logements
cause du relchement des services comptents des collectivits locales ;
470
l'absence d'un plan de restructuration. Cette occupation dsordonne prsente des
problmes de pollution mme au sein des concessions o latrines et cuisines se ctoient.
L'vacuation des matires fcales se fait dans la plupart des mnages (86,6%) par les
latrines ;
.
la mauvaise implantation des latrines dans les zones d'habitat spontan, prs des
points sensibles tels le puits, la maison, cre des nuisances et des risques de pollution
dans la mesure o la nappe phratique n'est pas trs loigne ;
le non respect des rgles de l'art dans la construction des fosses septiques assimile
ces dernires des puits perdus, les fosses septiques parfois sont simplement orientes,
des installations domestiques au rseau de drainage, transformant ce dernier en canaux
d'vacuation ciel ouvert ;
le mauvais tat des voiries urbaines s'accentue avec les problmes d'insalubrit que
connaissent les villes.
Le drainage des eaux de pluies est plus assur par les canaux naturels, les rigoles et les
lits des rivires. Les canaux mis en place lors des ralisations des voiries sont obstrus
par tous les immondices qu'entranent les eaux de pluies, et ne permettent pas la
circulation des eaux de pluies. Le manque d'entretien les rend quasiment hors de service,
multipliant les inondations en priode de pluies et entranant des mares nausabondes en
saison sche.
c)
471
marginalisation la planification des diffrents projets les concernant ;
.
d)
Lie l'utilisation de l'eau pollue, dcoule du non respect des rgles d'hygine lmentaires, du
contrle insuffisant des eaux d'irrigation, de l'approvisionnement insuffisant en eau potable :
.
le non respect des rgles lmentaires d'hygine est flagrante. On dplore une hygine
nutritionnelle dficiente et une ignorance des dangers de l'insalubrit par les populations.
La mauvaise matrise des mthodes de dfense et de protection des vgtaux contamine
des lgumes et d'autres produits comestibles, ce qui constitue des risques d'intoxication
des vgtaux, des animaux et des personnes. Le lavage de ses produits avant la cuisson
ou la consommation viterait ces problmes de sant. Le manque d'hygine personnelle
se manifeste surtout dans le domaine nutritionnel au niveau de la conservation des
aliments.
La mauvaise conservation des aliments aussi bien dans les mnages que dans la petite
restauration en plein essor dans le secteur informel et dans la petite industriel artisanale
est courante. Les produits alimentaires sont mal conservs, les mthodes de
transformation ne sont pas contrles, les dlais de premption ne sont ni tudis, ni
472
inscrits sur les produits commercialiss, et les conditions de stockage ne respectent
aucune norme. Ces aliments sont en contact avec tous les vecteurs qui se dveloppent
facilement dans les tas d'ordures, les eaux uses, les latrines ouvertes, les mares, etc...
Les populations n'apprhendent pas assez le concept de cadre de vie et ignorent les
dangers de l'insalubrit. Le manque de culture d'hygine est manifeste dans les rflexes
de la population. On peut jeter partout, toute forme de dchets, mme ct d'une
poubelle, ou devant un balayeur. Trs peu de personnes ont le rflexe de se laver les
mains avant de manger ou de contacter des aliments. La grande majorit de la population
rurale ignore que la plupart des maladies sont dues au manque d'hygine lmentaire et
mme d'hygine personnelle pour certaines, telles la conjonctivite, les maladies de la
peau, etc...
L'analphabtisme des populations contribue largement cette ignorance des dangers de
l'insalubrit. Eduquer traditionnellement des modes de vie et des faons de faire pas
toujours conformes aux proccupations environnementales. La faiblesse du programme
d'alphabtisation fonctionnelle n'a pas permis jusqu'ici l'intgration dans les moeurs de la
protection de l'environnement comme une valeur ;
.
473
.
le traitement insuffisant des eaux : La coloration de l'eau des adductions d'eau en zone
urbaine font dire que cette eau n'est pas bien traite. La socit distributrice tant ellemme charge du contrle de la qualit de l'eau, elle se fait juge et partie. Il n'y a aucune
garantie sre par rapport aux normes et priodicit de traitement. Les populations ne
sont pas duques quant au traitement domestique de l'eau pour la rendre potable.
Le choix de technologies diverses et non appropries est le rsultat de plusieurs projets
autonomes et l'implication d'une plthore d'intervenants dans la gestion de l'eau, chacun
avec sa technologie.
Certains ouvrages disproportionns, ne tenant pas compte des charges rcurrentes et de
la capacit des populations de les assurer, sont aujourd'hui hors de service. Le projet de
rhabilitation des quipements d'eau potable les estime 60% des pompes main, 40%
des motopompes et 35% des systmes gravitaires.
Le manque d'internalisation des techniques d'entretien par les populations explique la
perte de ces quipements collectifs. Au Cameroun, le programme d'accs l'eau ne s'est
pas accompagn d'une formation des artisans la fabrication de certaines pices de
rechange et la rparation des ouvrages.
L'insuffisance de la politique en matire de gestion de l'eau est caractrise par l'absence
d'une vision globale et de coordination capable d'uniformiser les approches des divers
intervenants, la non implication des bnficiaires, la gestion alatoire des programmes ;
le cot de l'eau est lev dans les villes couvertes par la Socit Nationale des Eaux du
Cameroun (SNEC) ; le cot des branchements particuliers n'est pas accessible aux
populations, ce qui explique que seulement 20% de la population des centres quips en
adduction d'eau, bnficient de ces branchements. La politique d'extension du rseau
urbain d'adduction d'eau s'est paralllement dveloppe avec la mise hors service des
bornes fontaines publiques privant ainsi les dmunis de l'eau potable. La remise en
service de certaines bornes service payant est encore embryonnaire et le cot d'accs
l'eau par famille n'est pas encore valu. Cependant, dans la zone septentrionale o des
petits mtiers se sont dvelopps autour de la distribution de l'eau, une dpense
journalire de 100 FCFA pour 50 litres d'eau paraissait excessive pour la plupart des
familles ;
la faible couverture des besoins en eau du milieu rural s'explique par l'insuffisance
qualitative des ouvrages et la discontinuit dans l'approvisionnement de l'eau potable.
Une tude du Ministre de l'Agriculture estimait en 1986 31% le taux de couverture de
la population rurale en eau potable par le biais de 7.350 ouvrages hydrauliques. Cette
disponibilit connat une dgradation du fait de la discontinuit de l'approvisionnement
due aux choix des technologies non appropries et au manque d'internalisation des
techniques d'entretien.
474
L'analyse des plans quinquennaux montre que plusieurs programmes en matire d'hygine
publique existaient dans diffrents secteurs.
13.2.1. Hygine et salubrit
Le Ministre de la Sant, comme prvu dans les 4 et 5 plans, formait des techniciens
sanitaires qu'il mettait aprs formation, la disposition des communes.
Le programme d'ducation sanitaire et la campagne d'hygine et salubrit publique qui
institurent une "journe nationale de salubrit publique", sont des dmonstrations d'une
politique du MINSANTE dans le secteur.
13.2.2. Education sanitaire
Le V plan prvoyait l'intgration de l'ducation sanitaire environnementale. Quelques timides
actions furent menes, en l'occurrence un sminaire sur l'ducation sanitaire l'cole, tenu en
1976.
13.2.3. Services d'hygine hospitalire
Malgr le fait que le V plan et tous les dcrets rorganisant le MINSANTE retiennent cet
aspect, la composante gestion de la protection de la sant ne semble pas prioritaire. L'vacuation
approprie des dchets hospitaliers devient un problme important avec l'avance du SIDA.
13.2.4. Contrle de la qualit de l'eau et des aliments
Les organigrammes du ministre se proccupent de ce volet de l'hygine publique, le V plan
aussi l'avait retenu, cependant, aucun laboratoire de contrle n'est disponible.
13.2.5. Pollution industrielle, arienne et le contrle des radiations
Aucune lgislation n'est labore malgr le fait que les dcrets rorganisant le MINSANTE en
1985 et en 1989 lui assignent la tche d'laborer les normes en collaboration avec d'autres
ministres.
La mme disposition se trouvant dans les organigrammes des ministres intresss. Il va sans
dire qu'un problme de coordination se pose.
475
Elle est considre comme un domaine relevant du MINSANTE, mais dans le secteur urbain,
c'est le MINUH et les mairies qui s'en chargent.
13.2.8. Formation du personnel en sant environnementale
Les 4, 5 et 6 plans quinquennaux avaient prvu la formation de beaucoup d'ingnieurs et
techniciens sanitaires. Projets qui n'ont pas t raliss cause de la conjoncture conomique
qui entrane la fermeture des coles. Le document de rorientation des soins de sant primaires
mentionne aussi l'hygine environnementale.
13.2.9. Contrle des sites touristiques, des ports, aroports, gares, etc...
Le projet de dcret d'application de la loi de 1964 donne des orientations dans ce domaine et
responsabilise les autorits communales pour ces activits d'hygine environnementale. La prise
de cette responsabilit reste cependant trs timide.
13.3. FORMULATION DES POLITIQUES ET STRATEGIES
SPECIFIQUES DE l'ENVIRONNEMENT
La forte pression dmographique observe dans les villes et le non respect des normes requises
en matire d'habitat et d'assainissement entranent une dgradation du cadre de vie des
populations. Aussi a-t-on retenu comme objectif principal :
Sant des populations lie au respect des
exigences environnementales amliores
Pour y parvenir il est ncessaire d'intervenir dans les domaines suivants :
.
.
.
EN
MATIERE
DE
Le cadre juridique et institutionnel de ce secteur n'est pas labor et les programmes existants ne
sont pas propres assurer la sant en matire de protection de l'environnement.
a)
Mesures stratgiques
476
Les conditions d'hygine constates ne permettent pas d'assurer l'hygine publique. Pour
remdier cette situation et atteindre l'objectif immdiat du secteur il est ncessaire :
D'adopter une politique sanitaire en
matire de protection de l'environnement
Pour y arriver, il faudra :
b)
-
Faisabilit technique
La mise en oeuvre d'une politique sanitaire en matire d'environnement suppose
l'existence d'un personnel bien form, d'outils techniques de pointe. Il existe un
personnel moyen form mais insuffisant cause de la fermeture de l'cole de formation
et de l'absence d'un matriel de contrle appropri.
Les services d'hygine localiss dans les mairies sont les seuls chargs du contrle des
tablissements, de la conformit des certains ouvrages en milieu urbain cependant trs
477
peu sont fonctionnels et toutes les mairies n'en disposent pas.
-
c)
-
478
Cette dfinition claire des attributions de chaque intervenant traduit la responsabilisation
de chacun dans un domaine d'intervention prcis et par ricochet le respect de sphres de
comptence.
Existence des services d'hygine fonctionnels
dans toutes les communes.
L'adoption et la mise en place d'une politique sanitaire en matire de dveloppement
conduira au respect des normes d'hygine en matire d'hygine domestique, d'hygine
alimentaire et nutrionnelle, d'assainissement et de l'amlioration du cadre de vie.
-
Mesures stratgiques
La bonne gestion des eaux uses et des dchets mnagers, l'accs l'eau potable, ont un enjeu
479
environnemental certain, et permettront d'atteindre l'objectif immdiat du secteur. Aussi il est
fondamental de rechercher
le respect des exigences en matire d'hygiene publique.
Pour y parvenir il faudra mener les actions ci-aprs :
b)
assurer le respect des normes d'hygine dans les concessions prives : Dans un
premier temps il faudra former les populations au tri des ordures afin de l'assurer d'une
vacuation saine des dchets qui seraient dangereux et paralllement reprendre d'une
faon systmatique les visites domiciliaires afin de pnaliser les infractions diverses ;
480
-
Faisabilit technique
Les structures du MINUH, du MINMEE, le MINAT et les services spcialiss tel la
MAETUR, la MAGZI, la SIC, l'Institut Pasteur, disposent de techniciens et de
technologies pour la ralisation et le contrle de mesures exiges en matire d'hygine
publique. Il leur manque cependant des moyens pour tre efficaces.
c)
481
Le respect des exigences en matire d'hygine publique peut tre vrifis par le nombre
de systme individuels de traitement des eaux uses conformes aux normes de
construction requises et par le nombre de certificats d'hygine dlivrs sur les
tablissements existants signe tmoin de contrle effectif des services d'hygine.
L'avantage du respect des exigences de la sant publique n'est pas dmontrer. En effet
il assure la bonne gestion des eaux uses domestiques et des ordures mnagres, la
rduction de la contamination des puits d'eau, et de la prolifration des dchets non
biodgradables.
- Effets socio-conomiques et dmographiques
Les effets socio-conomiques et dmographiques du respect des exigences en matire
d'hygine publique seront vrifis par l'indicateur d'impact suivant :
Nombre de systmes individuels de traitement des
eaux uses respectant les normes de construction
Lorsque les populations s'occupent de prserver l'hygine domestique tout en protgeant
l'environnement, la pollution de l'environnement et la contamination des puits sont
rduites, l'tat de la sant est amlior et les dpenses de sant sont rduites.
Les principales activits prconises ont un impact social direct vident. Sur le plan
conomique en diminuant les dpenses de sant, il y a moyen terme, des retombes
dues aux conomies ainsi ralises.
Mesures stratgiques
Les politiques en matire d'hygine publique peuvent s'appuyer sur la gestion de l'eau
Le rsultat atteindre exige la ralisation d'un certain nombre d'activits dont la rsultante est
La rduction des maladies lies a l'eau.
482
Pour y parvenir, il faudra :
b)
-
Faisabilit technique
Les structures ci-dessus cites existent pour mettre la disposition des populations des
adductions d'eau en milieu rural mais les technologies proposes ne sont pas adaptes au
milieu et une formation la gestion de l'eau ne prcde pas toujours les diffrents
projets.
Il existe dans les villes la SNEC une entreprise publique qui assure l'approvisionnement
483
en eau en milieu urbain.
-
c)
-
484
13.4.1. Relations entre les mesures stratgiques
La sant des populations lie au respect des exigences environnementales amliore est
l'objectif principal du secteur hygine publique. Pour y parvenir, la mobilisation des
intervenants dans une structure de coordination en vue de la mise en oeuvre de politiques
sanitaire en matire de protection de l'environnement est ncessaire. Ces politiques doivent tenir
compte des exigences en matire d'hygine publique.
Dans cette optique une rglementation adquate rpondant aux besoins du milieu, une ducation
environnementale sont de nature dtourner les populations de leur comportement anti
environnementale, et de promouvoir l'aspect sanitaire de la protection de l'environnement.
Le non respect des exigences en matire d'hygine pourrait avoir une influence sur la sant des
populations, rduire leur disponibilit au travail et avoir un impact ngatif sur l'conomie.
13.4.2. Suppositions importantes
L'obtention des objectifs et rsultats retenus dans le cadre de cette stratgie dpend des facteurs
externes pas matrisables par les responsables et gestionnaires des rsultats et activits.
Ces facteurs externes reprsentent des conditions ncessaires. Pour l'atteinte de l'objectif du
secteur, nous en faisons des suppositions importantes :
a.
b.
c.
485
Le ralentissement de la croissance conomique d'une part, la croissance dmographique
galopante doubl d'une rapide urbanisation d'autre part ne permettent pas aux seuls intervenants
nationaux l'Etat et les Communes d'assurer l'hygine et l'assainissement des villes. Sans un
engagement des donateurs les effets observs des projets actuels seraient hypothqus et
l'atteinte des rsultats escompts peu plausible.
13.5. PLAN D'OPERATIONS
13.5.1. Cadre gnral
Le plan d'oprations, bas sur le "Cadre Logique" (Tableau Synoptique de Planification du
Secteur) qui peut tre consult l'annexe fournit toutes les donnes et informations qui sont
ncessaires et importantes pour la conduite des mesures stratgiques en gnral et des activits y
relatives en particulier.
Le plan d'oprations comprend, outre la formulation des politiques et stratgies effectues dans
les chapitres prcdents, le Tableau Synoptique des Activits/Projets par secteur.
13.5.2. Description succincte des tableaux synoptiques
Le Tableau Synoptique des Activits et Projets par secteur oprationnalise le plan en spcifiant :
-
RESULTAT
13.1.
13.2.
13.3.
Autres
Total
245,10
245,10
245,10
245,10
486
dont projets en excution
0,0
Les activits ont t spcifies dans la premire colonne des Tableaux Synoptiques. Les projets
retenus dans la deuxime colonne proviennent :
.
.
d'une part des projets identifis dans les "Grandes Rgions Ecologiques" (GRE) et
regroups par secteur d'intervention lors de l'laboration du "Rapport de Synthse des
Etudes Rgionales" ;
d'autre part des projets en cours ou planifis dans le secteur par diffrents organismes
engags dans la gestion de l'environnement et la valorisation des ressources.
Sur la base des activits retenues dans le "Cadre Logique" et tout en tenant compte des
lments importants identifis l'annexe, les rsultats intermdiaires et indicateurs
peuvent tre dfinis, ce qui permet d'tablir un tableau de suivi et d'valuation pour les
effets et les ralisations. Ces donnes facilitent la mise en place d'un systme de suivi et
d'valuation pour la gestion de l'excution, tout en tenant compte du calendrier
d'excution des activits.
487
TABLEAUX SYNOPTIQUES
SECTEUR 13
HYGIENE PUBLIQUE
1.
2.
Projet Sectoriel
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
4me chiffre =
Secteur
Rsultat
Activit
Numro d'ordre si
plusieurs projets
pour la mme activit
R=
Projet Rgional
1er chiffre =
GRE
2me chiffre =
Rsultat
3me chiffre =
Numro d'ordre
par rsultat
488
TABLEAU SYNOPTIQUE DE PLANIFICATION
OBJECTIF SUPERIEUR : PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT ET MISE EN VALEUR DES RESSOURCES
OBJECTIF DU SECTEUR 13 :
INDICATEURS D'IMPACT
SUPPOSITIONS IMPORTANTES
RESULTATS :
13.1. Politique sanitaire en matire
de protection de l'environnement
adopte
ACTIVITES :
13.1.1. Elaborer une politique transectorielle
en matire d'hygine publique
489
14.
490
b)
Paralllement aux jeunes et aux femmes, d'autres cibles ont t identifies. Elles servent
mobiliser vritablement les jeunes et les femmes.
Les rgulateurs de l'environnement
Il s'agit de tous ceux qui ont la responsabilit publique des problmes environnementaux tant au
niveau central qu'au niveau priphrique. Ils doivent organiser des noyaux transectoriels sur
l'environnement, crer des normes et mettre des dcisions d'autorit. Ils doivent donc assurer le
contrle sur le respect des normes. Mais il y a encore un parpillement institutionnel de la
gestion de l'environnement qui a pour consquence une dilution des comptences et une absence
de coordination entre ces diffrentes administrations. Il s'agit des dpartements ministriels et
des communes.
c)
Dpartements ministriels
491
Ministre du Dveloppement Industriel et Commercial (MINDIC)
Promotion d'un dveloppement harmonieux des secteurs de l'industrie, du commerce et de
l'artisanat y compris quant ses retombes sur l'environnement ; rglementation et contrle des
pollutions et des nuisances engendres par ses activits ; respect des normes de fabrication et de
qualit.
Ministre des Travaux Publics (MINTP)
Impacts environnementaux des grands travaux sur les cosystmes d'implantation des
infrastructures.
Ministre de la Sant Publique (MINSANTE)
Hygine et salubrit, qualit des denres alimentaires, bien tre des hommes, amlioration des
conditions sanitaires, amlioration de la qualit de vie.
Ministre de la Culture (MINCULT)
Prservation des sites et monuments historiques, conservation du patrimoine artistique et
culturel.
Ministre du Tourisme (MINTOURISME)
Valorisation des sites naturels d'intrt naturel.
Ministre de l'Education Nationale (MINEDUC) et Ministre de l'Enseignement
Suprieur (MINESUP)
Introduction de l'ducation environnementale dans le primaire, secondaire et suprieur.
Ministre de la Recherche Scientifique et Technique (MINREST)
Politique de la recherche en environnement .
Ministre des Affaires Sociales et de la Condition Fminine (MINASCOF)
Education, formation des femmes en environnement ; meilleure accessibilit aux couches les
plus larges.
d)
Les communes
Il s'agit des collectivits locales dcentralises qui ont s'occuper des problmes d'hygine et de
salubrit, de la gestion foncire. Elles ont quelques pouvoirs de gestion et de protection des
forts, notamment dans la lutte contre les feux de brousse.
e)
Les prescripteurs
Il s'agit de tous ceux qui vont exercer une influence directe ou indirecte sur la dcision finale
d'adhsion au Programme. Ils sont souvent investis de l'autorit de spcialistes : les mdecins,
les ingnieurs sanitaires, les architectes, les services d'hygine, les urbanistes, les spcialistes
des sciences de la nature, l'industrie touristique, les responsables de l'agriculture, de l'levage,
les techniciens de l'environnement.
492
f)
Les initiateurs
Ils jouent un rle crucial dans l'veil des besoins d'un environnement sain et durable, c'est dire
un rle dans la circulation des informations ; intellectuels, organisations religieuses mass mdia,
journalistes, communicateurs, leaders d'opinion, enseignants, animateurs sociaux, formateurs,
agences internationales (donateurs, partenaires techniques), ONG locales et trangres, les
associations professionnelles, les partis politiques et associations.
g)
Les promoteurs
Il s'agit de ceux qui auraient accept de s'impliquer au Programme : ce sont les oprateurs du
Programme : coopratives et groupements villageois, syndicats, associations, agriculteurs,
leveurs, pcheurs, chasseurs, exploitants forestiers, secteur informel, les parcs nationaux, les
scieries, les tradi-praticiens, les randonneurs. En bref, tous ceux qui utilisent l'environnement
pour satisfaire leurs besoins, tous ceux qui sont victimes des risques inhrents de
l'environnement et qui deviennent "co-citoyens" en vue d'une gestion rationnelle de
l'environnement.
h)
Les dcideurs
Tous ceux qui auront le pouvoir de dcision effective sur l'adhsion au Programme : les chefs de
famille, les conseils traditionnels de village, les chefs de canton, les chefs de quartiers, les chefs
de blocs, les lites intrieures et extrieures, les chefferies traditionnelles.
14.1.2. Analyse du cadre juridique et institutionnel
Il nous importe de connatre de cadre dans lequel les intervenants vont mettre en oeuvre leurs
activits pour voir dans quelle mesure la stratgie juridique permet le dsengagement de l'Etat
en faveur d'une gestion dcentralise , prventive et, pourquoi pas, rpressive des ressources
naturelles.
a)
La libralisation du phnomne associatif, par la loi de dcembre 1990, marque un progrs qui a
favoris la cration des ONGs nationales et internationales, des partis politiques, des
confessions religieuses ainsi que des coopratives. Nous avons vu en quoi ces organisations
peuvent tre concernes par le Programme de sensibilisation et d'Education.
Mais, il y a regretter de ne pas pouvoir gnralement trouver dans cette loi, la moindre
disposition spciale rgissant les activits des ONG. Des "associations" ainsi cres pourraient
connatre de srieuses difficults mener bien leurs activits. En effet, la loi 90/053 du 19
dcembre 1990 exclut de son champ d'application les associations "de fait d'intrt conomique
ou socio-culturel" (article 5). Or les "associations" qui nous concernent devraient pouvoir
gnrer des revenus et des emplois pour tre viables aux yeux des populations. Par ailleurs, ces
associations ne peuvent recevoir des subventions des personnes publiques ou dons et legs des
personnes prives que si elles sont reconnues d'utilit publique. Cette disposition limite
srieusement leurs sources de revenus. Il y a donc lieu de revoir le rgime juridique des
associations en dfinissant mieux le statut d'ONG au Cameroun.
493
Il faut cependant ajouter qu'il existe d'autres formes d'organisation que les ONG qui accordent
plus de facilit. C'est le cas des coopratives et des groupes d'initiative commune rgis par la loi
92/006 du 14 aot 1992.
b)
Pour le droit rural : problmes fonciers ruraux et leurs consquences sur la protection
de l'environnement ; problmes cologiques lis l'agriculture, les forts, le pturage.
Pour le rgime gnral de l'eau et sur le rgime des eaux minrales et de source.
Il n'y a pas de moyens juridiques suffisants la gestion cologiquement rationnelle de
l'eau.
Les vides juridiques, le laxisme dans l'octroi des autorisations, la non observation du droit, les
conflits entre droit coutumier et droit moderne, la faible capacit de contrle...tout ceci vient
aggraver les risques d'irrversibilit inhrents la dgradation de l'environnement.
14.1.3. Analyse des donnes socio-conomiques
494
Faire de l'environnement la proccupation de tous, c'est accrotre l'adhsion des populations la
protection et la valorisation des ressources.
Parmi les donnes socio-conomiques susceptibles de menacer l'environnement, l'on peut citer
d'une part les activits de production et, d'autre part les comportements inappropris.
a)
495
Ainsi, l'environnement n'apparat que trs tardivement comme une valeur sociale digne de
protection. C'est une nouvelle valeur sociale contre le modle dominant de la consommation qui
reste quantitativiste.
b)
L'engagement insuffisant, en tout cas limit, des populations tant en ville qu'en campagne
s'explique par une sensibilisation insuffisante aux enjeux de la protection de l'environnement.
Lacunes dans la formation, l'information, la sensibilisation et la mobilisation du public. IL faut
donc procder au rveil de la conscience des populations par la formation et la mobilisation. Les
paysans sont conscients des problmes tels que la porte de fertilit des sols et la difficult
trouver du fourrage pour nourrir les animaux, se procurer du bois. Mais ils ne comprennent
pas toujours qu'il s'agit d'un problme d'environnement qu'il faut rsoudre.
On ne peut esprer faire de la cause environnementale une cause nationale, une cause populaire,
sans que les populations sachent de quoi on parle, quelle est leur part de responsabilit autant
pour exploiter que pour protger ou restaurer.
Cet effort, pour porter vritablement doit se fonder galement sur les donnes sur le niveau
d'instruction et le taux d'analphabtisation. L'on sait qu'une "population instruite adopte plus
facilement les techniques cologiquement rationnelles... et est toujours plus apte matriser son
milieu sans le dgrader... l'ducation des filles et notamment celle des jeunes et des femmes..."
Ainsi le dernier recensement nous apprend que dans la population de 15 ans et plus, 49% n'ont
jamais t l'cole, 28% ont le niveau de l'enseignement primaire, 22% ont le niveau
secondaire, et moins de 2% ont fait des tudes suprieures.
Quelque soit l'ge, la proportion des garons ayant t l'cole ou ayant un niveau d'instruction
lev, est plus grand que celle des filles. L'on apprend galement que l'avantage du milieu
urbain est nette : prs de 40% de la population ge de 15 ans et plus ont atteint le niveau
secondaire contre 10% seulement en milieu rural.
Les donnes disponibles indiquent que 41% des personnes vivant au Cameroun sont
analphabtes, c'est--dire des personnes de 11 ans et plus qui ne savent ni lire, ni crire aucune
langue. La population masculine est beaucoup moins analphabte (30%) que la population
fminine (50%).
Enfin, la rduction de la masse salariale a eu pour consquence la baisse drastique du niveau de
vie des mnages de salaris ainsi que des nombreux dpendants. La compression des effectifs a
aggrav la situation. Ces deux facteurs ont conduit les populations s'adapter par des
comportements qui affectent l'environnement : par exemple l'utilisation du bois au dtriment du
gaz et de l'lectricit, le recours aux eaux de puits et autres eaux de surface, le braconnage, la
dforestation.
496
Sensibilisation et d'Education en matire d'environnement. Ce Programme doit viser
communiquer avec une population au niveau d'instruction plutt modeste, surtout les femmes
du milieu rural. Mais il y a lieu de ne jamais oublier que les populations vis vis de
l'environnement dpendront plus que jamais l'avenir, dans ce contexte de crise, des politiques
orientes vers la protection de l'environnement qui sauront stimuler la cration d'emplois.
Si la cration d'emplois en faveur des dmunis est effective et accrot le niveau de vie global des
populations, alors la cause environnementale sera gagne en grande partie.
14.1.4. Analyse des potentialits
a)
Programme de sensibilisation
497
La Radiodiffusion : 13 stations qui ont une couverture de 90% du territoire et 80% de la
population : le poste national , les stations provinciales et deux FM commerciales.
La tlvision : le taux de couverture est de 48% du territoire et 70% de la population. Mais ce
taux chute au fil des jours.
Les journaux et priodiques : Cameroon Tribune est le seul quotidien. Il existe de nombreux
journaux d'initiative prive et quelques priodiques des organisations (SNH, SNEC, Ministre
de l'Economie et des Finances, ONPC..).
Les livres et bandes dessines : surtout des livres grand public qui abordent le thme de
l'environnement sous l'angle de la vie et de la survie.
La bande dessine connat un dveloppement d quelques ONG qui occupent le crneau sur
l'environnement.
Les animateurs sur sites tels que les concours d'hygine et de salubrit, les tournois sportifs de
vacance, les arts reprsentatifs (thtre, danse, chanson, pomes, peinture, photographie...)
restent possibles du fait de l'existence de nombreux cratifs.
Les exercices intellectuels (confrences dbats, ateliers, table-ronde) ont dj t tests.
Les mtiers traditionnels : le tam-tam, les griots, les rassemblements populaires, les rites
traditionnels (ex : fte du Ngondo, Mp) sont autant d'opportunits.
-
Les Rseaux
c)
Education formelle
498
Du fait de la couverture nationale, l'on peut laborer des messages et les matriels selon les
cosystmes. Du fait de la segmentation par niveau (primaire, secondaire, universitaire), l'on
peut adapter le matriel (bande dessine, programmes adapts, confrences/dbats etc...).
Il est possible de dvelopper un programme orient sur l'environnement en intgrant dans les
sujets actuels un contenu environnemental pour le secondaire. C'est plus facile que d'avoir
modifier les programmes. Pour le primaire et la maternelle, l'on peut organiser les sorties, les
observations. L'tude de la rgion naturelle de la commune, faire pousser les plantes, lever les
animaux l'cole, prserver l'environnement scolaire...
Les enseignants du secteur universitaire peuvent bnficier de stages et des sminaires pour les
aider diffuser la proccupation environnementale dans leurs enseignements.
d)
Education non-formelle
Il existe au Cameroun des instituts de formation spcialiss (IPD par exemple) des ONG
qualifies dans l'approche de l'ducation non formelle, l'ducation-action.
Il faut ajouter qu'en plus des centres et des structures spcialises, les publics peuvent bnficier
de l'ducation non formelle par les voies aussi varies que la radio, la tlvision, le livre, la
bande dessine, etc..
A l'intention de certains groupes particulirement cibls (par exemple des groupes de femmes
devant lutter contre la dgradation des sols en zone semi-montagneuse).
14.1.5. Analyse des problmes
Le secteur de la sensibilisation et de l'ducation en matire environnementale peut se dfinir par
le problme central ci-aprs :
La protection de l'environnement n'est
pas une priorit pour les populations.
Cette situation tient des causes directes que sont :
-
a)
L'ducation environnementale insuffisante est une cause lie au fait que les proccupations
environnementales ne sont pas prises en compte dans les curricula, les connaissances des
enseignants sont insuffisantes, le faible niveau d'ducation des parents en matire
499
d'environnement, l'enseignement suprieur n'intgre pas suffisamment les proccupations
environnementales, les valeurs culturelles parfois contraires l'ducation environnementale, la
sous-utilisation des structures non formelles :
.
b)
Les populations ne sont pas conscientes du niveau de dgradation de
l'environnement
C'est une cause lie au fait que les programmes de sensibilisation sont faibles ; il y a absence
d'intgration des proccupations environnementales dans les programmes des associations
500
communautaires, certaines rsistances rsultent du contexte socio-culturel, enfin le niveau bas
des connaissances des populations en matire de protection de l'environnement :
.
501
Quant aux rseaux, c'est--dire aux canaux d'influence, leur efficacit s'applique sur les publics
cibles restreints (villages, quartiers, milieux organiss...). Cette forme de communication
personnalise s'appuiera sur deux volets savoir la sensibilisation et les actions pilotes.
La sensibilisation consiste rendre conscient et responsable travers l'approche participative
qui encourage, soutient et renforce les aptitudes existant au sein des communauts pour
identifier leurs propres besoins, leurs propres objectifs. Elle se dveloppe en trois phase :
l'animation qui concourt modifier les connaissances, la structuration qui aide les populations
s'organiser pour rsoudre leurs problmes et la formation qui permet l'acquisition des
comptences et des techniques.
Enfin, les actions pilotes viseront mobiliser sur l'ensemble du territoire, le plus grand nombre
d'acteurs locaux pour l'amlioration de l'environnement. Il s'agit des oprations de nettoyage,
des rencontres (ateliers, congrs, salon de l'environnement, journes de l'environnement,
confrence internationale, formation de journalistes spcialistes), des concours (oprations de
nettoyage, productions artistiques sur l'environnement)...
14.3. FORMULATION DES POLITIQUES ET STRATEGIES
Le secteur "Sensibilisation et Education" la lumire des problmes et objectifs fondamentaux
identifis poursuit l'objectif majeur suivant :
La protection de l'environnement est
une priorit pour les populations.
Pour atteindre cet objectif, le secteur "sensibilisation et ducation" a dvelopp une stratgie
internaliste oppose l'utilisation de la coercition et des rcompenses. Cette stratgie vise en
effet changer progressivement une situation par la modification squentielle des connaissances
d'abord, des opinions ensuite et des comportements enfin. Cette stratgie met en oeuvre les
mdias et les rseaux. Les mesures stratgiques suivantes sont donc prconiser:
les connaissances relatives la protection et la gestion optimale de l'environnement
sont acquises travers les programmes d'ducation ;
la protection et la gestion optimale de l'environnement sont acquises par de nouvelles
attitudes des populations ;
la mise en oeuvre des formes cologiquement durables d'investissement et d'exploitation
des ressources est assure par les nouveaux comportements.
L'on pourrait schmatiser les mesures stratgiques ainsi :
-
La recherche des solutions aux problmes de l'environnement passe ncessairement par des
502
changements au niveau de l'ducation environnementale. En effet, compte tenu des rsultats
obtenus dans les rapports rgionaux il faut reconnatre qu'il y a un dficit d'information
environnement dans toutes les couches des classes sociales camerounaises. Il est donc urgent de
chercher pallier ce dficit si le devenir des gnrations futures doit tre prsserver.
a)
Mesures stratgiques
503
Il y a aussi lieu de signaler l'organisation prvue d'ateliers techniques cibls sur des
questions pointues relatives l'environnement. Ces ateliers regroupant chaque fois une
dizaine de personnes au maximum, seront rservs des spcialistes nationaux et
internationaux de haut niveau et porteront sur des questions scientifiques d'actualit telle
que la dimension thique et morale dans la protection de l'environnement ;
504
de l'objectif du Programme de sensibilisation et d'ducation.
b)
-
Faisabilit technique
L'ducation environnementale exige d'une part l'implication du Ministre de l'Education
Nationale et du Ministre de l'Enseignement Suprieur et de la Recherche Scientifique
dans l'intgration du contenu environnemental dans les disciplines traditionnelles ainsi
que dans le soutien des actions de dmultiplication de la formation en cologie des
formateurs placs sous leur tutelle. A cet effet, la priorit accorde l'environnement au
plan national ainsi que la sensibilisation des diffrents dcideurs restent des questions
fondamentales.
505
-
c)
-
506
humaines, parce que l'activit humaine ne prend pas en compte les considrations
environnementales, bien que ces populations ressentent douloureusement les
consquences des ressources. L'ducation est donc cense faire de l'environnement un
problme de socit.
L'on devrait donc constater travers un audit sur l'tat de l'environnement une meilleure
utilisation des produits phytosanitaires, le dpt des ordures dans les poubelles etc...
-
PAR
DE
a)
Mesures stratgiques
Le changement des attitudes est capitale pour la mise en oeuvre de toute innovation durable.
Dans cette perspective il est ncessaire que :
la Protection et gestion optimale de l'environnement soit
acquise par de nouvelles attitudes des populations.
Il ncessite pour cela la mise en oeuvre des activits permettant de :
507
construisons la pour notre bien et celui de nos enfants".
C'est dans ce but par exemple que le Programme prvoit les randonnes cologiques, les
oprations de nettoyage, la plantation des arbres.
Il s'agit ensuite d'inciter la participation de toutes les composantes de la population au
processus de gestion de l'environnement. L'environnement constitue un enjeu pour tous,
il doit tre la proccupation de tous car il est au profit de l'homme. La campagne de
sensibilisation doit veiller faire partager largement ce message qui doit inciter
l'adhsion et la participation au Programme : par exemple, ne pas dtruire la nature, ne
pas causer les dommages l'environnement, minimiser les cots de l'environnement et
maximiser les revenus, gnrer davantage des produits ou services et des revenus avec le
mme niveau de ressources, viter les pertes, gnrer des proccupations
environnementales, utiliser les ressources de la nature de faon durable... Tout ceci
participe au processus de gestion rationnelle de l'environnement.
Dans ces conditions, le Programme peut aider introduire la problmatique de
l'environnement dans l'ensemble du processus de dcision ;
b)
508
de protection. C'est une nouvelle valeur sociale contre le modle dominant de
consommation qui reste quantitativiste.
La dfaillance financire des municipalits face leurs responsabilits
environnementales a suscit des besoins en environnement sain qui ont atteint un niveau
d'intensit suffisant pour devenir un mobile d'une prise de conscience des responsabilits
des populations ainsi que l'intrt et le dsir d'agir. Ainsi, on voit merger dans les
grandes villes des attitudes nouvelles par un souci de la qualit de la vie, savoir par
exemple la sant, la tranquillit d'esprit, la remise en tat ou la rgnration des zones
touches par l'insalubrit, l'amnagement des espaces verts etc... Il existe donc une
dynamique profonde qui n'est pas dveloppe par une vritable sensibilisation sur les
questions environnementales sauf l'information et la sensibilisation du monde rural sur
les divers programmes et projets gouvernementaux de lutte contre tel flau menaant
l'agriculture, l'levage ou la sant humaine. Dans le mme ordre d'ide, le faible niveau
d'information, d'ducation et de sensibilisation ne participe pas au recul du mythe de la
nature inviole, l'environnement demeure un systme de ressources infinies.
C'est encore le milieu des ONG nationales et internationales qui pilotent des projets,
gnralement en milieu rural et qui contribuent transformer les mentalits vis vis de
l'environnement.
Le meilleur projet qui participera sans conteste dans le changement des attitudes est
l'introduction de l'environnement comme un droit.
-
Faisabilit technique
Les mesures stratgiques en vue d'une sensibilisation pour l'acquisition de nouvelles
attitudes sont faisables, travers l'utilisation des mass mdias, la mise en oeuvre du
processus d'animation, l'organisation des randonnes cologiques, des oprations de
nettoyage, des plantations d'arbres .
Ainsi, il y a lieu d'une part d'organiser un partenariat technique efficace avec la CRTV,
de mettre en place au niveau du PNGE un rseau d'animation et enfin de mettre en
oeuvre des capacits de co-organisation d'importantes oprations (randonnes, plantation
des arbres) avec le concours des municipalits et du secteur priv, notamment.
-
509
concret en faveur du changement des attitudes vis vis de l'environnement.
La coopration internationale est prte soutenir les activits pouvant soutenir cette
stratgie.
c)
-
510
a)
Mesures stratgiques
511
b)
-
Faisabilit technique
La faisabilit technique de ces mesures stratgiques relve de la bonne mise en oeuvre
du modle changement des connaissances/changement des attitudes/changement des
comportements. Il faut faire fonctionner par tapes, ce modle qui part de l'attention,
l'intrt, le dsir l'action. L'on voit bien que les stratgies de persuasion passeront tant
par la communication mdiatique que par la communication par rseaux c'est--dire par
la stratgie internaliste. Mais il y aurait galement lieu de complter cette stratgie par
l'usage de la coercition ou de la rcompense (stratgie externaliste).
512
exemple des aires protges. Il y a galement dans la nouvelle loi forestire un effort de
mise en oeuvre d'une gestion plus efficace des ressources forestires. Incontestablement,
l'on a pris conscience de l'exigence de durabilit conomique. Une forme d'engagement
spectaculaire est le Programme Social d'Urgence (PSU) dans son volet "assainissement",
des oprations de nettoyage sont menes dans les villes de Yaound et de Douala.
Elles dmontrent combien nos villes peuvent devenir propres avec des moyens rduits
qui permettent , cependant, de rsoudre passablement le problme du chmage urbain.
La participation internationale ne mnage pas son soutien sur ce genre de projet haute
intensit de main d'oeuvre.
c)
-
513
Les trois principales mesures stratgiques que nous avons retenus appartiennent au modle
squentiel d'introduction des changements, dnomm modle AIDA (attention, intrt, dsir,
action).
En effet, la sensibilisation et l'ducation doivent aider le PNGE permettre la ralisation de
l'quilibre cologique. L'environnement est au profit de l'homme aussi, parvenir l'quilibre
cologique c'est entrer dans la durabilit conomique et sociale. L'homme ne peut y parvenir que
s'il s'impose un changement de ses comportements.
Pour esprer un changement des comportements, point ultime du Programme de Sensibilisation
et d'Education, il faut, au pralable, avoir chang le niveau des connaissances en veillant
l'attention des populations en leur fournissant des informations et des notions de base. Il faut
ensuite un changement affectif c'est--dire le changement d'une attitude nouvelle de
responsabilit envers la nature qui permet la prise de conscience des implications et
rpercussions de l'environnement sur la qualit de la vie des populations. Le changement des
comportements est le produit des deux prcdents changements.
C'est dire que nos trois stratgies et activits s'articulent de faon cohrente et harmonieuse
travers le modle AIDA, la ralisation des objectifs sectoriels et de l'objectif majeur de la
protection de l'environnement.
Les objectifs sectoriels concernent : l'ducation (les connaissances relatives la protection et
la gestion optimale de l'environnement sont acquises travers les programmes d'ducation), la
sensibilisation (la protection et la gestion optimale de l'environnement sont acquises par des
nouvelles attitudes. La mise en oeuvre des formes cologiquement durables d'investissement et
d'exploitation des ressources est assure par les nouveaux comportements). Dans chacune de ces
domaines d'intervention, les activits retenues doivent galement tre cohrentes.
Ainsi, l'ducation contribue la protection de l'environnement car elle fait reculer l'ignorance
qui s'avre tre l'une des causes de la dgradation de l'environnement.
Pour ce qui est de la sensibilisation, elle exige un respect, un amour pour l'environnement ainsi
que le dpassement des fausses perceptions de la nature afin que les populations ressentent
l'intrt et le dsir d'agir efficacement par la suite sur l'environnement.
14.4.2. Suppositions importantes
Les rsultats escompts peuvent tre obtenus si les suppositions importantes suivantes sont
ralises :
a.
b.
c.
ad.a
514
systme scolaire (primaire, secondaire et ventuellement universitaire) intgre le contenu
environnemental dans ses programmes, alors les 56,3% de la population camerounaise
est directement touche : ce sont les jeunes de moins de 20 ans. Quand on sait que l'ge
moyen de la population camerounaise est de 22 ans, l'on peut mesurer l'impact d'un
systme scolaire.
ad.b
ad.c
Une large diffusion est faite des projets sur l'environnement. Le changement des
comportements en matire environnementale signifie passage l'action. Les populations
ne s'investissent vritablement que lorsqu'il existe un projet aux objectifs clairement
dfinitifs. La conception et l'laboration de ces projets constituent encore un srieux
handicap. Lorsqu'ils existent, les potentiels adhrents peuvent en valuer l'intrt et
s'engager en consquence. La question est encore plus vidente quand il s'agit de projets
alternatifs qui permettent de gnrer des revenus en abandonnant des activits
destructrices de l'environnement ou de micro-ralisations rentables sur l'environnement.
515
-
sont issues de l'agrgation des zones cologiques ayant des caractres communs;
les organismes responsables de l'excution des projets ;
les sources de financement des diffrents projets ;
les cots et en particulier les contributions de la population et des autres partenaires;
les dbuts des projets, compte tenu des informations provenant des fiches de projet;
la dure des projets, compte tenu des informations provenant des fiches de projet et la
rfrence rgionale.
516
Le Tableau suivant donne un rcapitulatif des investissements par rsultat du secteur
Sensibilisation et Education Environnementale :
RESULTAT
14.1.
14.2.
14.3.
Autres
Total
434,50
434,50
1 454,50
1 454,50
1 889,00
1 889,00
766,5
Les activits ont t spcifies dans la premire colonne des Tableaux Synoptiques. Les projets
retenus dans la deuxime colonne proviennent :
.
.
d'une part des projets identifis dans les "Grandes Rgions Ecologiques" (GRE) et
regroups par secteur d'intervention lors de l'laboration du "Rapport de Synthse des
Etudes Rgionales" ;
d'autre part des projets en cours ou planifis dans le secteur par diffrents organismes
engags dans la gestion de l'environnement et la valorisation des ressources.
517
14.5.3. Structures et mcanismes pour la gestion de
l'excution
Les donnes et informations contenues dans le plan d'opration favorisent la dtermination des
structures et mcanismes ncessaires la gestion de l'excution.
-
Sur la base des activits retenues dans le "Cadre Logique" et tout en tenant compte des
lments importants identifis l'annexe, les rsultats intermdiaires et indicateurs
peuvent tre dfinis, ce qui permet d'tablir un tableau de suivi et d'valuation pour les
effets et les ralisations. Ces donnes facilitent la mise en place d'un systme de suivi et
d'valuation pour la gestion de l'excution, tout en tenant compte du calendrier
d'excution des activits.
518
TABLEAUX SYNOPTIQUES
SECTEUR 14
SENSIBILISATION
ENVIRONNEMENTALE
1.
2.
ET
EDUCATION
Projet Sectoriel
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
4me chiffre =
Secteur
Rsultat
Activit
Numro d'ordre si
plusieurs projets
pour la mme activit
R=
Projet Rgional
1er chiffre =
GRE
2me chiffre =
Rsultat
3me chiffre =
Numro d'ordre
par rsultat
519
TABLEAU SYNOPTIQUE DE PLANIFICATION
OBJECTIF SUPERIEUR : PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT ET MISE EN VALEUR DES RESSOURCES
INDICATEURS D'IMPACT
SUPPOSITIONS IMPORTANTES
ACTIVITES :
14.1.1. Intgrer les proccupations
environnementales dans
l'enseignement primaire,
secondaire
14.3. La mise en oeuvre des formes cologiqueLes taux de dgradation de l'tat de . Le systme ductif formel intgre
ment durables d'investissement et
l'environnement ont baiss l'horizon les proccupations environned'exploitation des ressources est assure
2000 (14.1.)
mentales
par les nouveaux comportements des
populations
Les techniques et les activits rduisant la dgradation de l'environnement sont adoptes et augmentent
en volume (14.1.)
14.3.1. Encourager les initiatives
publiques ou prives visant
protger et amliorer
l'environnement
Le nombre d'associations et
d'entreprises d'co-dveloppement
se dveloppe
520
15.
FORMATION-RECHERCHE-INFORMATION
Formation
La formation est une activit qui se ralise de manire transversale, des niveaux trs diffrents
et complmentaires, avec des partenaires diversifis et indpendants les uns des autres.
On peut classer les types de formation existants en plusieurs catgories :
-
521
travers ces centres de Jeunesse, implants sur tout le territoire national et rpartis en centres
provinciaux, centres dpartementaux et centres d'arrondissement. Le second Ministre
(MINASCOF) y participe avec des structures telles que les Maisons de la Femmes, le HomeAteliers, les centres sociaux, etc... Certaines ONG sont galement impliques dans ce processus,
leur zone de prdilection tant le milieu rural.
b)
Recherche
522
c)
Information
Formation
L'activit de formation concerne une grande diversit de structures et d'acteurs socioconomiques appartenant la fois aux secteurs public et priv.
Au niveau du secteur public, cette fonction revient aussi bien au MINEDUC et au MINSUP
qu'aux diffrents ministres techniques qui assurent la formation ou le perfectionnement de leur
personnel dans leurs propres tablissements, ou qui cherche amliorer l'intgration socioconomique des jeunes peu favoriss.
Le cadre juridique et institutionnel de ces tablissements est rgi par les textes organiques de
chacun des ministres concerns, auxquels il faudrait se rfrer pour de plus amples
informations sur tel ou tel aspect particulier d'une cole.
En ce qui concerne les structures conventionnes de formation du secteur priv, elles sont
523
places sous la tutelle du Ministre du Travail et de la Prvoyance Sociale qui est la rfrence de
leur cadre institutionnel.
Il en est de mme de tous les autres types d'tablissements de formation. Chacun d'eux relve de
la tutelle d'un dpartement ministriel donn, en fonction des spcificits et des objectifs des
formations raliser.
b)
Recherche
Pour remplir ces missions, le MINREST s'appuie sur une structure centrale et des organes
extrieurs o s'excute la recherche. Au niveau central, on relve notamment l'existence d'une
Direction de la Recherche et de la Planification, et d'une Direction de la Valorisation et de
l'Appui au Dveloppement.
Au niveau des organes extrieurs, on peut citer :
- l'Institut de la Recherche Agronomique (IRA) ;
- l'Institut de Recherche Zootechnique et Vtrinaire (IRZV) ;
- l'Institut de Recherches Gologiques et Minires (IRGM) ;
- l'Institut National de Cartographie (INC).
Ce dernier institut a t cr en 1991 aprs la dissolution de l'Institut des Sciences Humaines
524
(ISH) qui avait vocation de couvrir l'ensemble du vaste domaine des sciences sociales.
La mission d'excution des programmes de recherche choit galement au Ministre de
l'Enseignement Suprieur (MINSUP) travers les Universits, les Grandes Ecoles et les autres
Etablissements qui lui sont rattachs. Cette activit est ncessaire pour la promotion du
personnel enseignant, et surtout pour l'encadrement et la direction des tudiants en fin de cycle
d'tudes, pour la rdaction de leurs mmoires et thses qui sanctionnent la fin de leur formation.
Certains ministres techniques s'avrent tre de grands consommateurs des produits de la
recherche pour la ralisation de leur mission. C'est le cas du MINAGRI, du MINEPIA, du
MINMEE, du MINEF notamment.
Dans chacun de ces diffrents dpartements ministriels, on a cr des structures internes
spcialises, charges soit du suivi, soit de certaines oprations de recherche, relatifs leur
secteur spcifique. Ces structures sont galement charges de la collecte, du traitement et de la
mise disposition de l'information technique pertinente, tout comme elles ont souvent la
responsabilit de l'orientation et du suivi des programmes de recherche qui s'excutent dans leur
domaine, par des chercheurs appartenant aux organismes de recherche.
Un autre groupe d'organismes nationaux trangers ou internationaux, parmi lesquels des
socits de dveloppement, des associations diverses et surtout les ONG, des organismes du
systmes des Nations-Unies etc..., initient et financent directement ou indirectement l'excution
de certains programmes dans des instituts de recherche, avec le concours des chercheurs
nationaux et autres si possible, sur la base d'accords de coopration tablis entre le MINREST et
ces divers partenaires.
La recherche scientifique s'excute encore presqu'exclusivement dans les structures relevant de
la tutelle des ministres, par un personnel fonctionnaire ou contractuel de l'Administration. A ce
titre, elle reste rgie par des rgles administratives qui imposent une certaine rigidit des
procdures et la restriction de l'initiative du chercheur, au niveau de la recherche des moyens de
travail.
L'laboration d'un cadre juridique et institutionnel moins contraignant, qui facilite la
collaboration du secteur priv, au niveau de la dtermination des programmes et celui de leur
financement, sera propice une meilleure valorisation des rsultats par tous les acteurs
conomiques.
c)
Information
525
Le Ministre de la Communication qui est l'organe gouvernemental charg de la tutelle de
l'information au Cameroun, a pour principale attribution : veiller l'application par les services
sous son autorit, de la rglementation et des directives de l'Administration Centrale, en
s'appuyant sur deux directions techniques qui sont :
-
Cette dernire Direction est davantage oriente vers le suivi des activits de la presse non
officielle. Elle est notamment charge :
de l'application de la lgislation et de la rglementation relative aux professions
de la communication sociale ;
de la dlivrance des cartes de presse, coupe-file et accrditation demands par les
professionnels des diffrents secteurs de la communication sociale ;
du contrle de l'application de la lgislation, de la rglementation et des
directives gouvernementales relatives l'exercice des professions et des activits
de la communication sociale ;
du suivi de l'ensemble de la presse crite et audio-visuelle nationale et
internationale ;
de la prparation et de la mise en forme de tous les dossiers relatifs au
dveloppement des technologies de la communication ;
de l'tude des dossiers de cration des entreprises de communication audiovisuelle.
Mais le MINEF devra plutt troitement collaborer avec la premire Direction, charge des
Actions Mdiatiques et de la Documentation, pour bien faire passer ces informations sur
l'environnement. L'une des tches de cette Direction est justement "de confectionner et de
diffuser par tous les moyens appropris, des matriaux d'information sur les activits et les
ralits politiques, conomiques, sociales et culturelles du cameroun, en rapport avec les
services et organismes comptents".
15.1.3. Analyse des donnes socio-conomiques
a)
Formation
Les besoins en personnel qualifi, ressentis par les oprateurs conomiques, secteurs public et
priv confondus, dterminent le volume de l'offre de la formation qui existe sur le march
national un moment donn.
Or, la conjoncture conomique difficile actuelle, rsultant de la mise en oeuvre de la politique
d'ajustement structurel, avec ses multiples consquences sur le plan socio-conomique, a
conduit la baisse continuelle de cette offre, au point o aujourd'hui, on enregistre la fermeture
de plusieurs coles et centres de formation conventionns, surtout dans le secteur public et parapublic.
Il y a quelques annes encore, le fait d'apprendre un mtier ou d'avoir un savoir-faire bien
526
matrise tait synonyme d'une certaine garantie de l'emploi auprs des diffrents oprateurs
conomiques. A l'heure actuelle, cette garantie s'effrite et la technicit tend plutt orienter les
jeunes vers la sous-traitance ou l'auto-emploi et parfois au chmage.
A cet effet, une enqute sur les "conditions d'activit de la population de Yaound en mars
1994" qui fait suite celle ralise en 1993, a montr comme la premire, que la dtention d'un
diplme ne constitue pas un lment qui facilite l'accs un emploi salari. Il est galement
rvl que plus le niveau de formation est lev, plus il devient difficile de se faire embaucher
dans une entreprise.
La crise conomique est ainsi un changement d'attitude qui, la longue, pourra s'avrer
bnfique sur le plan de la promotion des petites et moyennes entreprises (PME) et de l'autoemploi.
b)
Recherche
Depuis une dizaine d'annes environ, les activits de recherche se poursuivent tant bien que mal
au Cameroun, un rythme trs ralenti, cause de la mauvaise situation conomique gnrale du
pays.
Les instituts de recherche ont t les premires victimes de cette situation qui s'est ressentie
ngativement plusieurs niveaux depuis l'exercice 1982/1983. Elle se rsume en :
-
L'illustration de ces diffrents points peut tre donne partir des informations obtenues auprs
de l'IRZV, en suivant l'volution de son budget entre 1982 et 1991.
527
EVOLUTION DU BUDGET D'INVESTISSEMENT DE L'ETAT AU BENEFICE DE
L'IRZV DE 1982 A 1991
EXERCICE
BUDGETAIRE
1982/1983
1983/1984
1984/1985
1985/1986
1986/1987
1987/1988
1988/1989
1989/1990
1990/1991
MONTANT
APPROUVE
(x 1000 FCFA)
1.463.000
1.759.000
1.353.000
1.824.325
950.000
300.000
300.000
591.057
956.300
MONTANT
DEBLOQUE
(x 1000 FCFA)
TAUX
D'EXECUTION
DU BUDGET
EN %
600.000
977.000
1.041.000
1.215.394
650.000
42.614
33.335
91.057
0
41.0
55.5
76.9
63.2
68.4
14.2
11.1
15.4
0
Le problme de la dualit des conditions se rsume au fait que certains chercheurs sont des
fonctionnaires alors que d'autres sont soumis au statut de contractuel.
L'intervention d'un statut appropri des chercheurs n'a pas rsolu ce problme, car les
chercheurs contractuels restent bloqus des indices infrieurs, alors que les fonctionnaires
traversent allgrement cet obstacle, en faisant prvaloir leur statut d'origine. Cette situation
est frustrante pour la plupart des chercheurs contractuels.
Quant aux moyens ncessaires au fonctionnement de la recherche, leur absence partir du
528
budget de l'Etat oblige les chercheurs rechercher des sources de financement partout ailleurs
o cela est possible. Ils sont donc ainsi exposs travailler sur des programmes dfinis par les
bailleurs de fonds et non selon la programmation nationale de la recherche.
Enfin, l'irrgularit et mme l'absence des salaires dont certains personnels de la recherche
ont t victimes, a eu des effets trs ngatifs sur leur enthousiasme demeurer au sein des
structures qui ne peuvent mme plus assurer la survie de leur famille.
Beaucoup de fonctionnaires sont rentrs dans leur ministre d'origine (MINAGRI, MINEPIA,
MINMEE, MINEF, etc...) et ceux qui restent, surtout les chercheurs contractuels,
s'investissent dans la ralisation des oprations ponctuelles qui bnficient d'un financement
extrieur.
La relance des activits nationales de la recherche sera aussi fonction des capacits des
dcideurs rsorber les frustrations des personnels de la recherche, et redonner vie aux
structures existantes par une organisation des activits plus efficace et l'intressement des
partenaires locaux et internationaux, au financement des programmes.
c)
Information
L'information a une fonction sociale qui la place entre l'ducation et la sensibilisation. Elle
s'appuie sur l'ducation, afin qu'elle soit bien comprise, et elle se sert de la sensibilisation
pour qu'elle soit accepte surtout au niveau du grand public.
L'information joue donc un rle primordial au niveau de l'veil des conscience et de
l'excitation de la curiosit, sur des sujets importants qui se rapportent toutes les activits et
tous les vnements.
Au niveau de l'activit conomique, elle renseigne les oprateurs sur les possibilits et les
risques qu'ils peuvent rencontrer dans tel ou tel domaine, tel ou tel moment : agriculture,
pche, levage, environnement, etc...
Sur le plan social, elle contribue accrotre les connaissances des populations sur l'impact des
vnements, sur les avantages ou les inconvnients de leur comportement face un
phnomne donn tel que le SIDA, le chmage, l'environnement etc...
L'importance de l'information est reconnue par tous les oprateurs conomiques, et une
rcente tude ralise par le PNUD au Cameroun en 1995 montre que parmi les partenaires
potentiels intresss par la mise en place de rseaux d'information, les ONG et les
organisations prives se placent au premier, tant au mme niveau que les entreprises et les
industries, avec 30,2% de rponses positives. Les institutions universitaires et de recherche
suivent avec 11,2% de rponses (demande de l'information pour mieux orienter les tudes et
la formation). Les associations ou groupes communautaires et les coopratives avec 7,5%,
etc...
529
15.1.4. Analyse des potentialits
a)
-
Formation
L'encadrement
Les enseignants, les chercheurs, les cadres suprieurs des ministres et du secteur priv,
constituent la substance des ressources humaines qui sont ncessaires pour donner une
formation adquate aux groupes et individus impliqus dans un processus d'acquisition du
savoir-faire.
Ces ressources l sont disponibles dans les tablissements de formation du MINEDUC et du
MINSUP. Elles existent galement dans les coles de formation relevant des Ministres
Techniques qui emploient souvent, et volont, les cadres suprieurs dont ils disposent et qui
sont gnralement des professionnels des diffrentes disciplines du cursus de formation.
L'apport du secteur para-public et priv doit aussi tre pris en compte ici car, des entreprises
telle que la SONEL (Socit Nationale de l'Electricit) possdent leurs propres centres de
formation. En outre, l'intrieur mme de l'entreprise, il existe ce qui est gnralement
qualifi de "formation sur le tas", une forme bien prise dans le secteur priv, car elle est
moins onreuse et immdiatement oprationnelle.
Enfin, il convient de faire galement ressortir le rle des ONG (nationales et internationales)
dans le processus de la formation la base, dans les milieux ruraux et urbains.
Le personnel dont elles disposent pour assurer l'encadrement de leurs activits de formations
proviennent des structures publiques et prives sans discrimination. Ces organes offrent
souvent une plus grande diversit de comptences sur le terrain.
-
Il existe plusieurs types d'coles de formation au Cameroun. Celles qui sont le plus
reprsentatives vont tre reprsentes dans le tableau suivant, qui en donnera la dnomination
et l'appartenance selon le secteur public, priv ou autre.
PRINCIPALES ECOLES DE FORMATION EXISTANTES
DENOMINATION
APPARTENANCE
INSTITUTIONNELLE
OBSERVATIONS
MINSUP
FACULTE DE MEDECINE ET
DES SCIENCES BIOMEDICALES
(FMSB)
-"-
-"-
ECOLE NATIONALE
SUPERIEURE
POLYTECHNIQUE (ENSP)
530
ECOLE SUPERIEURE DES
SCIENCES ET TECHNIQUES DE
L'INFORMATION ET DE LA
COMMUNICATION (ESSTIC)
-"-
INSTITUT DE FORMATION ET
DE RECHERCHES
DEMOGRAPHIQUES (IFORD)
-"-
Un programme
l'environnement
population
et
CENTRE DE
BIOTECHNOLOGIES
-"-
de
la
FACULTE AGRONOMIQUE ET
DES SCIENCES AGRICOLES
(FASA)
-"-
sur
la
CENTRE D'ETUDES DE
L'ENVIRONNEMENT ET DU
DEVELOPPEMENT (CEDC)
MINREST
Spcialisation en environnement
LYCEES TECHNIQUES
MINEDUC
ETABLISSEMENTS PRIVES DE
FORMATION TECHNIQUE
-"-
MINEF
-"-
ECOLES REGIONALES
D'AGRICULTURE
MINAGRI
CENTRES DE FORMATION
ZOOTECHNIQUE ET
VETERINAIRE
MINEPIA
CENTRES DE FORMATION
PROFESSIONNELLE DU
SECTEUR PRIVE
(CONVENTIONNES)
MINTPS
STRUCTURES DE FORMATION
POST-SCOLAIRE
MINASCOF, MINJES,
ONG, Secteur priv
Les enseignants la FASA constituent une exception la rgle car, ils bnficient d'une
531
collaboration troite avec le CEDC de Maroua qui assure le perfectionnement des enseignants et
la formation des tudiants.
-
Moyens financiers
Groupes cibles
Le groupe cible principal concern par la formation est constitu de jeunes la fin de chacun
des cycles d'tudes habituels : primaire, secondaire et suprieur. Des adultes peuvent galement
bnficier de la formation sous forme de perfectionnement ou de recyclage, mais ils
reprsentent une proportion infime par rapport la demande de formation des jeunes. Il y a lieu
de ne pas ngliger les populations structures, adhrents des groupes, associations, etc... qui
expriment une forte demande de formation.
Les donnes prcises sur cette demande et sur l'offre de la formation au niveau national sont
indisponibles, et leur collecte est d'autant plus difficile que l'emploi qui est au bout du processus
revt souvent un caractre quasi discriminatoire.
Mais, en se rfrant aux statistiques de l'ducation, titre d'exemple, bien que les domaines
soient diffrents, on observe une volution qui montre que la demande est largement suprieure
l'offre, surtout au niveau du secondaire et du suprieur, o les besoins en formation des jeunes
se font le plus sentir.
532
EVOLUTION DE L'OFFRE ET DE LA DEMANDE DE L'EDUCATION
NIVEAU DE
L'ENSEIGNEMENT
OFFRE DE
L'EDUCATION
1970/1971
Primaire
895.127
DEMANDE DE
L'EDUCATION
1990/1991
1970/1971
1990/1991
1.666.352
923.234
1.964.146
Secondaire
414.901
75.157
513.398
Suprieur
9.432
2.575
34.180
La supriorit de la demande ici, par rapport l'offre est d'autant plus frappante que l'effort
national en matire d'ducation est trs important. Mais le taux lev de croissance de la
population impose des sacrifices bien plus considrables encore.
Dans le secteur de la formation, la diffrence entre l'offre et la demande est certainement plus
grande encore et la situation aujourd'hui doit tre pour le moins alarmante. D'aprs le rapport sur
le Dveloppement Humain au Cameroun publi par le PNUD en 1993, l'offre globale de la
formation dans le secteur public tait de 5.220 places en 1984/1985. Depuis cette priode, elle
est en baisse continue, cause des mesures limitatives de recrutement la Fonction Publique, la
fermeture de certaines structures de formation et le ralentissement des activits de celles qui
existent encore et enfin, la crise conomique qui a entran la baisse gnrale des activits dans
tous les secteurs.
Il rsulte de tout ce qui prcde, qu'un potentiel considrable de jeunes, sans cole et sans
emploi, est tout fait disponible et prt accepter toutes les possibilits de formation qui
peuvent leur tre offertes, des conditions qui leurs sont accessibles.
b)
-
Recherche
Moyens de financement
La baisse globale du budget de l'Etat et l'incertitude qui plane sur le recouvrement des recettes
escomptes au niveau national, ont conduit une rduction draconienne des ressources
financires ncessaires au fonctionnement de la recherche.
Ce constat a t clairement tabli au chapitre prcdent consacr la situation
socio-conomique. mais la volont politique de faire fonctionner la recherche scientifique
semble encore considrable. Elle peut entraner l'amlioration du financement de ce secteur,
avec la tendance positive actuelle qui se dessine globalement, au niveau de la matrise du
recouvrement des recettes de l'Etat.
En outre, les salaires des chercheurs sont dsormais rgulirement pays par le Ministre des
Finances, l'instar des ceux des enseignants de l'Universit, ce qui est un lment favorable
l'accroissement de la disponibilit des personnels.
533
Mais l'activit de la recherche est rgulirement soutenue par un certain nombre d'organismes de
coopration bilatrale et multilatrale, y compris les organismes du systme des Nations Unies.
Cette coopration se concrtise travers la ralisation des les projets de recherche dfinis dans
certains ministres (MINEF, MINAGRI, MINSANTE, MINREST, MINSUP, MINMEE,
MINASCOF, etc...) avec l'utilisation de la comptence des chercheurs, nationaux et les cadres
des Ministres concerns.
La multiplication de ce genre d'initiative permettra de maintenir l'activit de la recherche
scientifique et de mieux orienter les programmes vers la recherche de la rsolution des
problmes concrets qui se posent aux diffrents usagers des rsultats.
Enfin, au Cameroun, il existe un secteur priv en pleine expansion avec la tendance au
dsengagement de l'Etat, qui peut recevoir un soutien important de la recherche scientifique et
technique. A cet effet, il serait souhaitable qu'il soit labor un cadre efficace de collaboration
entre ce secteur et les structures de la recherche, afin que les diffrents partenaires participent
la dfinition des programmes, au financement de leur excution et la valorisation des rsultats
obtenus.
-
Infrastructures
Au cours des annes fastes de la priode d'avant 1985, les instituts de recherche et les
universits existantes, notamment la Facult des Sciences et les Grandes Ecoles, ont pu
bnficier des infrastructures et des quipements importants et de grande valeur, acquis aussi
bien travers le budget national, qu' travers les dispositions des accords de coopration entre le
Cameroun et ses diffrents partenaires amricains, europens, russes, japonais, etc...
Les Instituts de Recherche (IRA, IRZV, IMPM, IRGM, INC), l'Universit de Yaound I,
l'Universit de Dschang et l'Universit de Ngaoundr en particulier, ont largement profit de
cette conjoncture favorable d'avant la crise conomique et aujourd'hui, ces structures sont en
mesure d'effectuer des recherches valables, si elles disposent de moyens et d'un personnel
adquats.
Le potentiel du secteur priv en infrastructures et en quipements de recherche est certainement
considrable. Mais les donnes permettant de les valuer correctement sont indispensables tant
donn la marginalisation de ce secteur, dans le systme national de recherche.
L'limination de cette marginalisation aboutira sans doute renforcer les possibilits d'excuter
la recherche au Cameroun.
-
Ressources humaines
534
Les enseignants des universits, les chercheurs des instituts de recherche ainsi que les cadres
suprieurs des organes des tudes des ministres techniques, reprsentent un personnel qui peut
tre mobilis chaque instant, et dont les comptences couvrent le vaste champ des sciences
sociales et des sciences de la nature.
Dans les universits, et d'aprs les donnes de l'annuaire statistique 1990/1991, DBPO, Service
de la Planification et de l'Orientation Scolaire, le nombre d'enseignants tait de 1.060 personnes.
Ces effectifs n'ont certainement pas beaucoup vari ce jour, tant donn les difficults d'accs
la Fonction Publique depuis quelques annes.
Du ct des instituts de recherche, en 1993, on dnombrait encore quelques 250 chercheurs dont
164 l'IRA et 69 l'IRZV. Si ce personnel, on ajoute les professeurs de l'Universit, les cadres
suprieurs des ministres techniques, et ceux qui se sont replis dans le secteur priv, on peut
estimer globalement que le potentiel humain national, dans la recherche scientifique, se situe
largement au-dessus de la barre de 1.300 spcialistes.
Dans ces conditions, l'initiation des programmes nouveaux de recherche, axs sur les
proccupations environnementales, peut tre valablement envisage, sous rserve de la
disponibilit des moyens de fonctionnement, et que le personnel disponible reoive une
formation complmentaire approprie.
La disponibilit des chercheurs rejoindre de tels nouveaux programmes est d'autant plus
effective qu'il leur manque des moyens financiers pour excuter leurs programmes habituels de
recherche.
-
Programmes
Dans les institutions de formation et quel que soit leur niveau et leur champ de comptence, il
existe des programmes de cours habituels, fonds sur des disciplines classiques des diffrents
domaines de connaissances, avec un contenu qui varie selon le niveau de la formation.
L'introduction des lments de la connaissance des problmes de l'environnement, selon le
niveau du cours et le secteur concern, est donc a priori, une dmarche qui peut tre envisage
moyennant de lgres modifications des cursus actuels.
Dans des cycles de formation de niveau lev et dans l'enseignement suprieur en particulier,
des programmes de spcialisation fonctionnent dj normalement. Il serait possible de les
enrichir en introduisant des spcialisations dans le domaine des sciences environnementales.
En ce qui concerne la recherche scientifique, qu'elle s'effectue dans les tablissements
universitaires ou dans des instituts de recherche, les activits s'organisent autour des
programmes bien dtermins, qui se dcomposent souvent en thmes et en oprations ou projets
bien prcis excuter. Cette structuration des programmes est beaucoup plus labore dans les
instituts de recherche, et on y dnombre quelques 35 programmes qui peuvent se rapporter
l'environnement, dont 16 l'IRA, 11 l'IRZV, 2 dans chacun des trois autres instituts (IMPM,
IRZV, INC).
Certains de ces programmes, peut-tre mme la majorit, sont en veilleuse, cause de
535
l'insuffisance du financement de l'Etat. Ils prsentent nanmoins un cadre propice pour donner
une orientation environnementale au niveau des thmes et des oprations excuter, qui soient
susceptibles de recevoir des fonds des bailleurs ou des ONG.
-
Valorisation
Information
Les donnes pertinentes, relatives des secteurs dtermins ou des projets spcifiques peuvent
galement tre accessibles auprs d'un certain nombre d'oprateurs conomiques nationaux,
536
trangers ou internationaux. Mais, il se pose parfois le problme du traitement et de la gestion
de ces donnes, par la plupart des utilisateurs de l'information.
A ce sujet, il existe quelques structures disposant d'infrastructures et d'quipements apprciables
qui sont en mesure d'apporter des solutions acceptables ce genre de proccupations. Ces
structures sont localises dans des universits, avec en particulier l'existence d'un Centre de
calcul Yaound, l'Ecole Nationale Polytechnique connecte quelques rseaux internationaux
d'information, le CENADI qui est l'organe du Gouvernement de gestion informatique des
donnes.
La contribution du secteur para-public et priv ainsi que celle des ONG et des organismes de
coopration, y compris les agences nationales et trangres, peut aussi tre d'un apport
considrable dans le processus de la matrise de la gestion de l'information.
Un potentiel humain convenable est galement disponible auprs de chacune des structures
identifies ci-dessus. Il se compose d'enseignants de l'Universit et des professionnels du
traitement des donnes et des spcialistes des mdias.
Au niveau de la diffusion de ces donnes, on assiste un accroissement considrable des
effectifs des transporteurs de l'information, les agences nationales et internationales, les
institutions et organismes divers et les oprateurs conomiques.
L'augmentation du nombre de transporteurs de l'information, surtout dans le secteur priv et
parmi les ONG est un indicateur positif de la rceptivit du public.
15.1.5. Analyse des problmes
a)
Formation
le constat de l'existence des lacunes dans la formation : Ce constat se fonde sur le fait
que l'environnement est un vaste domaine qui intgre tous les secteurs d'activit. Or, la
coordination de ces diverses activits n'est pas assure, et cela est un obstacle de taille
une bonne structuration de la formation dans ce domaine.
L'absence d'une structure correcte de la formation est aussi partiellement imputable la
nouveaut des programmes dans certains secteurs, l'insuffisance des programmes
537
appropris et une mauvaise utilisation des infrastructures et du personnel qualifi
disponibles.
Le second aspect de cette situation qui apporte un autre clairage sur l'existence des
lacunes dans la formation en environnement, est relatif au financement des tudes. En
effet, la rduction sensible des ressources de l'Etat, celle de la plupart des entreprises du
secteur public ou priv, et celle des mnages, a limit au maximum l'offre du
financement de la formation des tudiants sous forme de bourses ou d'une quelconque
subvention.
Enfin, en ce qui concerne les jeunes en qute de formation, l'incertitude des dbouchs
dans le domaine de l'environnement est une contrainte qui tend les orienter vers
d'autres types de spcialisations mieux loties en potentialits d'emplois.
b)
Recherche
Les donnes provenant de l'activit de recherche mene dans les universits et les instituts
spcialiss, sont gnralement insuffisamment exploites, cause de l'existence d'une certaine
inadquation entre les objectifs des programmes et les proccupations environnementales. Il en
rsulte terme, une faible valorisation des rsultats obtenus.
Les caractristiques de cette inadquation des programmes peuvent se rsumer par les trois
points suivants :
.
538
rduire une srie de constats qui s'noncent comme suit :
.
.
.
le carence des donnes cologiques qui peuvent permettre de mieux organiser les
cosystmes ;
des connaissances trs limites en matire d'assainissement, d'hygine publique
et de pollution industrielle ;
l'insuffisante prise en compte de l'homme et de la socit dans la prservation de
l'environnement, malgr le fait que l'homme reste le principal perturbateur des
cosystmes terrestres, en dehors des phnomnes naturels destructeurs
(ruptions diverses, raz de mare, tornades violentes, cyclones, tremblement de
terre, etc...).
539
auprs des organismes disposant de technologies performantes, met le chercheur
camerounais dans une position d'infriorit, qualifie souvent tort, d'incapacit
par rapport au niveau du dveloppement technologique de ses collgues des pays
du Nord.
Les rsultats ventuels qu'il peut obtenir dans son contexte de pauvret multiforme sont
gnralement d'une qualit mdiocre, et ne peuvent supporter la concurrence des
produits des laboratoires mieux nantis.
c)
Information
Les consquences des constats ngatifs prcdents sont l'aboutissement une gestion dficiente
des donnes existantes sur l'environnement, cause de l'insuffisante coordination des oprations
de leur collecte et de leur exploitation. Il s'en suit galement une rduction sensible de
l'efficacit des mcanismes de communication, entre les dcideurs et la population d'une part et
entre les utilisteurs d'autre part.
15.2. DESCRIPTION DES POLITIQUES ACTUELLES
Etant donne l'importance de l'interaction entre la formation, la recherche et l'information,
diverses politiques sont actuellement.
15.2.1. Formation
En ce qui concerne la formation, l'objectif du gouvernement est de se rapprocher d'un certain
ajustement entre le flux des forms et les besoins (quantitatif et qualitatif) du march du travail
dans l'optique d'une adquation entre l'emploi et la formation.
Mais les mcanismes de collecte des informations ncessaires la gestion d'un tel flux sont
inefficaces. Il en est de mme des mcanismes susceptibles de raliser la correspondance entre,
les programmes de formation et les caractristiques de l'offre de l'emploi. Les instruments de la
540
mise en oeuvre de la politique du gouvernement en la matire manquent donc encore de
fiabilit.
Un effort notable est tout de mme accompli et il se poursuit toujours, dans le sens d'encourager
l'orientation des jeunes de l'enseignement secondaire vers l'enseignement technique et la
formation professionnelle, pour que le pays puisse disposer d'agents de matrise dans de
nombreux secteurs de l'activit conomique.
Plusieurs Lyces Techniques ont t cres dans les Provinces, avec une diversification accrue
des spcialits. Au niveau de l'enseignement suprieur, la tendance la professionnalisation est
plus accentue dans les diffrentes facults. Ensuite le monopole de l'Etat sur l'utilisation des
tudiants la fin de leur cycle dans des Grandes Ecoles, tend s'estomper, avec le gel des
recrutements dans la Fonction Publique, des suites de la conjoncture conomique difficile.
Le dsengagement de l'Etat dans ce secteur, se traduit par l'entre des tudiants libres (secteur
priv), dans certaines filires auxquelles ils n'avaient pas accs avant les mesures actuelles de
libralisation.
En ce qui concerne les tablissements de formation professionnelle appartenant des ministres
techniques, la qualit de leur fonctionnement varie selon le niveau des besoins du dpartement.
Pour le MINEF, les activits de ses coles se poursuivent assez normalement, tant que les
besoins en personnel qualifi, pour la protection de la faune et des forts, s'amplifient avec la
nouvelle politique qui s'labore travers la mise en place du Plan National de Gestion de
l'Environnement (PNGE). Ce plan, par ailleurs, ne trouvera son application que si les savoirfaire sont transfrs aux populations de base.
A l'heure actuelle, des orientations de porte gnrale et d'ordre politique ont t prconises
l'occasion de la tenue des Etats Gnraux de l'Education. Il est permis de croire que les textes
rglementaires qui sortiront des analyses des ides et recommandations mises lors de ces
assises, apporteront un regain d'intrt pour la formation des jeunes, au niveau national, local et
sectoriel.
15.2.2. Recherche
La politique actuelle dans le domaine de la recherche scientifique et technique est oriente vers
l'excution des programmes qui permettent d'atteindre les objectifs globaux dfinis dans le "Plan
d'Ajustement Structurel" (PAS), tel qu'il ressort du document de rfrence du gouvernement qui
est la "Dclaration de Stratgie de Relance Economique".
Le rle principal qui revient au Ministre de la Recherche Scientifique et Technique est
d'appuyer l'action du gouvernement dans ses efforts de dveloppement conomique et socioculturel. Ce ministre dfini et met en oeuvre les grandes orientations de la politique
scientifique et technique en ce qui concerne les sciences sociales, la sant, l'agriculture,
l'levage, l'nergie, les ressources naturelles, etc...
Dans cette optique, tous les besoins de recherche des ministre techniques et mme des
organismes publics, doivent tre prsents au Ministre de la Recherche Scientifique et
541
Technique, pour excution dans les Instituts spcialiss.
Des liens organiques existent entre les diffrents ministres techniques et les structures de la
recherche scientifique, travers deux types d'instances : le Comit des Programmes et le
Conseil d'Administration.
Le Comit des Programmes identifie les programmes pertinents de recherche excuter, avec la
participation des partis directement concerns par le domaine de recherche. Ces partis sont: les
chercheurs responsables centraux du MINREST, les principaux utilisateurs publics des produits
de la recherche (ministre technique responsable du secteurs et autres organismes publics ou de
coopration impliqus l'excution du projet de recherche).
Le Conseil d'Administration est une instance plus politique, administrative et financire. Il
examine les propositions du Comit des Programmes et sa composition obit aux mmes
principes c'est--dire, la participation des producteurs, des administrateurs/financiers et des
utilisateurs de la recherche. Il arrte le budget qui finance des programmes accepts.
Ces deux instances sont places sous la tutelle du MINREST, mais les utilisateurs extrieurs
ce ministre y jouent un grand rle. Le Prsident du Conseil d'Administration est une
personnalit extrieure. Mais un certain nombre d'lments concourent l'amoindrissement du
rle de ces assises. Ils peuvent tre rsums comme suit :
-
les textes qui rglementent les liens organiques entre le MINREST et les autres
ministres techniques ne sont pas assortis de modalits prcises d'application, pour viter
des confusions et parfois des conflits de comptence entre les ministres techniques
intresss d'une part, le MINREST et l'Institut spcialis d'autre part.
des lacunes existent dans les textes organiques, au sujet de la reprsentation de certains
ministres techniques au Comit des Programmes et au Conseil d'Administration. Les
proccupations de tous les ministres impliqus ne sont donc pas toujours pris en
compte dans les programmes de recherche.
Des problmes srieux existent donc l'heure actuelle, dans le fonctionnement de la recherche
scientifique et technique. Ils ncessitent la mise en oeuvre de certains ramnagements dans le
sens d'une meilleure coordination des activits entre les divers partenaires. Ils appellent
galement une politique plus agressive menant une exploitation rationnelle des possibilits
offertes par la coopration internationale.
Ces problmes incitent enfin envisager une plus grande mobilisation des ressources nationales
et locales y compris l'implication du secteur priv l'laboration et au financement des
programmes, tout comme la valorisation des rsultats de la recherche scientifique et technique.
15.2.3. Information
Les activits dans ce domaine sont encore largement domines par les organismes du secteur
public, qu'on peut d'ailleurs schmatiquement classer en deux catgories distinctes, qui
542
pourraient tre complmentaires, s'il existait une bonne coordination :
-
les structures internes aux diffrents ministres et aux socits publiques ou parapubliques.
543
ressources matrielles et humaines, et aussi cause de l'indisponibilit de l'expertise ncessaire
dans les domaines du traitement des donnes et de leur diffusion auprs de la population cible.
L'existence d'autres structures de communication, notamment dans le secteur priv, mrite d'tre
signale, surtout depuis la promulgation de la loi libralisant l'information au Cameroun en
1990.
Mais cette libralisation n'est pas encore effective dans le domaine audio-visuel. Seule la presse
crite en a largement profit et l'heure actuelle, plus d'une centaine de journaux privs sont
rgulirement disponibles sur le march, surtout dans les villes de Yaound et de Douala.
Plusieurs autres bulletins d'information sont diffuss par des organismes trangers ou
internationaux, et par des partis politiques et des associations diverses. La prolifration de ces
partis et associations alimentent abondamment la presse locale mme si leur priodicit reste
incertaine.
Un rajustement de la politique de l'information au Cameroun est en gestation suite la tenue
des "Etats Gnraux de la Communication" et au dpt d'un projet de loi sur ce sujet
l'Assemble Nationale. L'aboutissement de ce processus pourrait amener une plus grande
implication du secteur priv dans la presse audio-visuelle et un meilleur traitement de
l'information spcialise, surtout en ce qui concerne les problmes de l'environnement.
15.3. FORMULATION
DES
L'ENVIRONNEMENT
POLITIQUES
ET
STRATEGIES
DE
Mesures stratgiques
544
Une acquisition des comptences ncessaires
en matire de gestion de l'environnement.
Pour y parvenir il faut : identifier les besoins et dvelopper les programmes de formation
environnementale, renforcer le perfectionnement et le recyclage du personnel du secteur public
et priv et mobiliser les ressources pour une formation efficiente :
mobiliser les ressources pour une formation efficiente : Les ressources financires
provenant du budget de l'Etat s'amenuisant d'anne en anne, tant donn la conjoncture
conomique contraignante et les exigences du P.A.S., il est impratif d'envisager une
sensibilisation plus efficace du gouvernement sur l'importance de la formation en
science environnementale, afin d'obtenir un accroissement de sa contribution financire
pour cette activit.
En outre, le secteur priv rest jusque l l'cart de ces problmes devrait dsormais tre
545
impliqu dans le financement de la formation. De mme il faudra chercher accrotre la
contribution de la coopration internationale, sur le double plan technique et financier ;
b)
-
Faisabilit technique
Des tablissements pouvant accueillir les programmes d'tudes et de formation en
environnement existent, aussi bien dans le systme Universitaire que dans les circuits
professionnels du MINEF.
Il faudrait toutefois envisager la restauration des quipements actuels, procder une
spcialisation approprie du personnel et lui assurer une bonne gestion de sa carrire.
Sur le plan administratif, la cration du MINEF dote le pays d'une structure nationale de
gestion de l'environnement, qui agit aussi bien au niveau central du gouvernement qu'
celui des diffrentes units administratives implantes sur tout le territoire.
Enfin, la mise en oeuvre du PNGE offre un programme d'activit qui aidera au
renforcement des comptences ncessaires.
546
points prcis, afin d'tablir une bonne communication entre lui et la population, seul
gage du succs de son intervention.
-
c)
Mesures stratgiques
547
548
b)
-
Faisabilit technique
Il existe des institutions universitaires et des structures de recherche (Instituts, Centres,
Stations, Antennes, etc...) qui offrent un cadre de travail susceptible d'tre exploit bon
escient en tenant compte des spcificits des diffrentes zones cologiques.
Des insuffisances sont cependant relever au niveau des modalits de l'laboration des
programmes et en ce qui concerne la disponibilit des ressources humaines, matrielles
et financires ncessaires.
549
-
c)
550
a)
Mesures stratgiques
La concrtisation d'un tel rsultat suppose de raliser les activits telles que :
mettre en place un systme d'information rpondant aux besoins des utilisateurs et des
dcideurs ;
renforcer l'change de l'information aux niveaux national, rgional et international;
encourager l'animation scientifique en matire d'environnement (confrences,
sminaires, etc...) :
mettre en place un systme d'information rpondant aux besoins des utilisateurs
et des dcideurs : Dans la plupart des pays bien organiss, la disponibilit de
l'information scientifique est toujours obtenue par le biais de la cration d'un centre de
documentation et d'information performant. Mais la mise en place d'une telle structure
appelle l'acquisition de l'quipement appropri tel que les ordinateurs, les logiciels, les
serveurs, des groupes satellitaires, etc...
La principale mission d'un tel tablissement est de collecter l'information ncessaire
auprs des diffrentes sources existantes du secteur public ou priv, de constituer une
banque de donnes sur l'environnement, d'analyser et de prparer l'information pour les
besoins des dcideurs et des utilisateurs ;
551
population des activits de la recherche. La perspective de l'inversion de cette situation
ngative impose une approche dynamique d'information et de sensibilisation, travers
l'organisation des manifestations efficace d'animation scientifique.
La mise en oeuvre d'un tel processus passe par l'identification des groupes cibles et des
partenaires institutionnels ou privs d'une part, et d'autre part, par l'identification des
messages et des thmes appropris chaque contexte.
Mais il faudrait aussi oeuvrer mobiliser les moyens ncessaires et les mettre en oeuvre,
afin de pouvoir organiser des confrences, des sminaires, des table rondes, etc...
Cette animation scientifique devrait se faire aussi bien au niveau national qu' l'chelon
international, dans le sens du renforcement de la coopration.
Enfin, le suivi et l'valuation de l'impact de toutes ces manifestations devraient tre un
souci permanent des responsables de l'information.
b)
-
Faisabilit technique
Le cadre appropri pour l'implantation d'une telle structure est le MINEF qui est le
principal centre de convergence de toutes les proccupations environnementales. Cette
structure sera en rapport avec tous les services centraux et extrieurs des ministres, les
institutions de recherche et de formation et les divers utilisateurs de l'information
environnementale.
Mais la cration de cette infrastructure requiert l'acquisition de l'quipement ncessaire
et la formation d'un personnel adquat. La volont politique est acquise en ce qui
concerne le souci de l'amlioration des instruments de la gestion de l'environnement. Il
est en de mme, du ct de la coopration internationale, en ce qui concerne la
552
fourniture des moyens et de l'expertise pralables ncessaires.
-
c)
553
-
Rsultats de la recherche orients vers les besoins dans les domaines de la protection de
l'environnement et de la valorisation des ressources
Information en matire d'environnement disponible tous les niveaux
(dcideurs/utilisateurs).
Les diffrentes activits retenues dans chacun de ces trois domaines d'intervention se tiennent
logiquement entre elles, les unes pouvant tre considres comme le prolongement naturel des
autres.
Ainsi, l'acquisition des comptences ncessaires en matire de gestion de l'environnement peut
tre perue comme une dmarche pralable l'entreprise de l'laboration des programmes de
formation et de recherche scientifique appropris, afin que les besoins dans le domaine de la
protection de l'environnement et de la valorisation des ressources soient bien satisfaits.
Mais le processus d'laboration des programmes appropris ne peut tre efficacement men que
si les attentes des utilisateurs sont bien prises en compte. La satisfaction de cette dernire
exigence impose la mise en place d'un systme performant d'information, qui permette de
collecter les donnes locales, rgionales voire internationales, de les traiter et de diffuser
l'information ncessaire auprs de ceux qui peuvent en faire une exploitation judicieuse selon
leurs centres spcifiques d'intrt.
15.4.2. Suppositions importantes
L'obtention des rsultats et l'atteinte des objectifs poursuivis dans le cadre de cette stratgie
dpend de facteurs externes qui ne sont pas matrisables par les responsables et gestionnaires
des rsultats et activits.
Ces facteurs externes, qui reprsentent des conditions ncessaires constituent des suppositions
importantes parmi lesquelles, il est ncessaire de relever celles qui suivent :
a.
b.
c.
d.
e.
ad.a
554
L'Etat, les municipalits, les entreprises prives, les ONGs, etc... doivent donc envisager de
s'attacher les services d'un personnel comptent ncessaire la ralisation de leurs activits, tout
en vitant la dgradation du milieu.
La gnralisation de ces prvisions de recrutement procurera des emplois aux diplms de
l'Universit dans le secteur de l'environnement.
ad.b
La disponibilit des formateurs comptents est ncessaire, pour permettre l'ouverture des cycles
de formation en environnement dans les Universits et Ecoles de formation qui existent au
Cameroun.
Ces formateurs devront tre en nombre suffisant et couvrir tous les secteurs de l'environnement,
afin de mieux induire une conscientisation adquate des utilisateurs des milieux urbains et
ruraux sur les problmes environnementaux.
ad.c
Les instituts de recherche reste encore pour l'essentiel, une entreprise du secteur public avec un
quasi monopole de l'Etat.
Or les contraintes financires actuelles de l'Etat, et l'importance de plus en plus considrable du
secteur priv dans l'activit conomique de la nation, appellent une rvision de la politique en
matire de la recherche.
La collaboration accrue du secteur priv aux activits des instituts est souhaitable toutes tapes
les : programmation des oprations de recherche excuter ; financement des
activits ; valorisation des rsultats.
De telles dispositions pourront assurer une plus grande efficacit l'activit de la recherche
scientifique nationale.
ad.d
555
cration du Ministre de la Communication, et travers la mise en place des cellules de
communication dans les ministres. Il en rsulte toutefois, une disparit de sources qui se heurte
l'absence d'un mcanisme efficace de coordination des donnes disponibles.
La ncessit de la cration d'un Centre National d'Information environnementale s'impose alors
comme un dispositif de collecte, de traitement et de diffusion de l'information pertinente, au
niveau national et en direction des diffrentes zone cologiques dment identifies.
15.5. PLAN D'OPERATIONS
15.5.1. Cadre gnral
Le plan d'oprations, bas sur le "Cadre Logique" (Tableau Synoptique de Planification du
Secteur) qui peut tre consult l'annexe fournit toutes les donnes et informations qui sont
ncessaires et importantes pour la conduite des mesures stratgiques en gnral et des activits y
relatives en particulier.
Le plan d'oprations comprend, outre la formulation des politiques et stratgies effectues dans
les chapitres prcdents, le Tableau Synoptique des Activits/Projets par secteur.
15.5.2. Description succincte des tableaux synoptiques
Le Tableau Synoptique des Activits et Projets par secteur oprationnalise le plan en spcifiant :
-
RESULTAT
Pop.
15.1.
15.2.
Autres
Total
1 191,00
1 191,00
12 474,30
12 474,30
556
15.3.
1 279,00
279,00
13 944,30
13 944,30
1 634,5
Les activits ont t spcifies dans la premire colonne des Tableaux Synoptiques. Les projets
retenus dans la deuxime colonne proviennent :
.
.
d'une part des projets identifis dans les "Grandes Rgions Ecologiques" (GRE) et
regroups par secteur d'intervention lors de l'laboration du "Rapport de Synthse des
Etudes Rgionales" ;
d'autre part des projets en cours ou planifis dans le secteur par diffrents organismes
engags dans la gestion de l'environnement et la valorisation des ressources.
Sur la base des activits retenues dans le "Cadre Logique" et tout en tenant compte des
lments importants identifis l'annexe, les rsultats intermdiaires et indicateurs
peuvent tre dfinis, ce qui permet d'tablir un tableau de suivi et d'valuation pour les
effets et les ralisations. Ces donnes facilitent la mise en place d'un systme de suivi et
d'valuation pour la gestion de l'excution, tout en tenant compte du calendrier
d'excution des activits.
557
dveloppement organisationnel en gnral et de dveloppement des ressources humaines
en particulier.
558
TABLEAUX SYNOPTIQUES
SECTEUR 15
1.
2.
Projet Sectoriel
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
4me chiffre =
Secteur
Rsultat
Activit
Numro d'ordre si
plusieurs projets
pour la mme activit
R=
Projet Rgional
1er chiffre =
GRE
2me chiffre =
Rsultat
3me chiffre =
Numro d'ordre
par rsultat
559
TABLEAU SYNOPTIQUE DE PLANIFICATION
OBJECTIF SUPERIEUR : PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT ET MISE EN VALEUR DES RESSOURCES
INDICATEURS D'IMPACT
SUPPOSITIONS IMPORTANTES
ACTIVITES :
La circulation de l'information
est soutenue par l'Etat
560
16.
Ce secteur, particulier de part son fondement, reprend un certain nombres d'ides dj largement
dveloppes dans les autres secteurs notamment en ce qui concerne l'identification des
concerns, le cadre juridique et institutionnel, les potentialits, les donnes socio-conomiques.
Toutefois, pour des besoins d'harmonisation, nous reprendrons rapidement point par point, la
mthodologie gnrale adopte pour la rdaction des diffrents secteurs devant concourir une
meilleure protection de l'environnement au Cameroun.
16.1. CARACTERISTIQUES DU SECTEUR
16.1.1. Identification des concerns
Il s'agit des institutions publiques centrales et dcentralises ainsi que des institutions prives.
Toutes sont engages, des dgrs divers, dans la lutte pour la protection de l'environnement.
Cependant on peut signaler des motivations diversifies en fonction des institutions.
16.1.2. Analyse du cadre juridique et institutionnel
Il est globalement caractris par une multiplicit de structures aux intentions pas toujours bien
perues, un cloisonnement et des distorsions fonctionnelles, sources d'inefficacit.
Une analyse plus dtaille du cadre juridique et institutionnel a t faite au paragraphe 2.4.
16.1.3. Analyse des donnes socio-conomiques
Elles ont t systmatiquement analyses dans les diffrents secteurs d'intervention pour la
gestion de l'environnement camerounais.
Actuellement, les traits caractristiques, au niveau social, sont relatifs essentiellement aux
diffrentes compressions et au blocage du recrutement dans la fonction publique.
Le niveau des salaires ne milite pas pour un engagement optimal des employs des diffrentes
institutions impliques dans la protection de l'environnement.
16.1.4. Analyse des potentialits
Le Cameroun dispose d'un arsenal d'instruments juridiques et institutionnels pour une gestion
durable de l'environnement. Il a en outre souscrit un certain nombre de rglementations
internationales couvrant pratiquement tous les domaines de l'environnement.
Toutefois des efforts importants restent faire tant au niveau des ressources humaines que
financires afin de rendre certaines dispositions adoptes, oprationnelles.
561
Par ailleurs, le Cameroun gagnerait finaliser les procdures de certains instruments juridiques
internationaux non encore souscrits.
16.1.5. Analyse des problmes
En tenant compte des rsultats des diffrents secteurs retenus pour la gestion de l'environnement
camerounais, en analysant lesdits rsultats, il a t identifi comme problme central du
Renforcement des capacits institutionnelles :
Les capacits d'intervention des institutions insuffisantes en
matire de gestion de l'environnement et de valorisation des
ressources
dont les causes directes et immdiates sont :
.
.
.
a)
La faiblesse des organisations paysannes en matire de gestion du terroir est le fait des
connaissances insuffisantes des ressources, de l'insuffisance des organisations paysannes, et de
l'exploitation inadquate des ressources :
.
les connaissances insuffisantes des ressources sont lies l'inexistence d'une banque
de donnes susceptibles de renseigner sur les potentialits du terroir. Aussi les gens
exploitent les ressources sans tenir compte du potentiel disponible. Par ailleurs le niveau
intellectuel des populations est responsable de l'incapacit de celles-ci apprcier les
potentialits en ressources de leur rgion ;
562
L'insuffisance des institutions en matire de protection de l'environnement et de valorisation des
ressources s'appuie sur les lacunes de la planification, les lacunes dans la coordination des
activits, le non respect de la rglementation. En outre le suivi et l'valuation des diffrentes
activits entreprises sont inadapts :
.
les lacunes dans la coordination des activits sont le fait des conflits de comptences
institutionnelles gnrs par l'existence d'une rglementation floue et lacunaire.La
multiplicit des institutions et surtout leur cloisonnement ne font qu'aggraver ces
lacunes. Certaines institutions prives se lancent dans la protection de l'environnement
avec comme objectif majeur inavou de se faire de l'argent au dtriment des activits
environnementales pour lesquelles les bailleurs de fond mettent de l'argent leur
disposition ;
c)
Faiblesse de la lgislation
La faiblesse de la lgislation est lie essentiellement une lgislation en partie inadapte, une
lgislation en partie inexistante et l'absence de normes acceptables dans les diffrents secteurs
:
.
563
environnemental se retrouve parfois saupoudr entre plusieurs institutions ministrielles
avec pour rsultat l'immobilisme issu en gnral des conflits de comptence. Par ailleurs
certaines conventions internationales importantes, susceptibles d'impulser une
rglementation interne adquate ne sont pas ratifies par le Cameroun sans doute par
ngligence ou ignorance peut tre des responsables chargs de prparer les dossiers
adquats ;
.
564
a)
Mesures stratgiques
Pour lever les contraintes qui entravent l'exploitation optimale des ressources de l'espace rurale
camerounais et au-del lutter efficacement contre sa dgradation, il est impratif d'agir au niveau
des terroirs villageois. Dans ce contexte, il est ncessaire que soit assure
La gestion des ressources du terroir.
Son obtention comporte un ensemble d'activits fondamentales pour l'exploitation durable de
l'espace. Elles visent :
La dfinition des critres de contrle objectivement vrifiables du succs des activits renforcera
l'adhsion des populations ce processus dont le devenir des gnrations futures en
dpend ;
assister les associations paysannes dans la mise en oeuvre des activits relatives
l'exploitation des terroirs : La mise en oeuvre des activits relatives l'exploitation des
ressources d'un terroir est une activit complexe ncessitant souvent des prises de
dcision rapides sur la base, certes des rsultats des observations effectues sur le terrain
mais aussi et surtout de l'exprience acquise au cours du temps. Il est donc ncessaire en
fonction des zones cologiques et des habitudes des populations d'identifier les stratgies
de mise en oeuvre des activits de gestion du terroir et d'assister les populations, en
mme temps qu'on les forme, dans la mise en oeuvre de ces activits. Au cours de ce
565
processus l'initiation et l'assistance des paysans l'identification des contraintes et des
lacunes sera tout aussi ncessaire. Cette dernire opration dbouchera sur la formation
aux stratgies de recherche des solutions et mthodes alternatives et la matrise des
principes de suivi et d'valuation permanente des activits.
b)
-
Les projets de gestions des terroirs bien que limits existent surtout dans la partie septentrionale
du Cameroun. Des tudes dans ce domaine ont t raliss par l'Universit de Dschang et
de nombreux ONG. La mise en oeuvre de la plupart de ces projets par des organismes
para-tatiques et les ONG est en cours.
-
Faisabilit technique
La technologie et le potentiel humain ncessaire a une bonne gestion des ressources du terroir
existent, mais ne sont pas adquatement utiliss. Les experts nationaux en la matire sont
disperss sur l'ensemble du territoire. Souvent, il est fait appel a une assistance technique
trangre onreuse et pas toujours capable de matriser rapidement les ralits locales,
alors que le potentiel existe localement. En outre, les difficults faire parfois accepter
ces innovations aux populations et l'insuffisance des infrastructures diverses limitent le
degr de faisabilit technique de la gestion optimale des ressources des terroirs villageois
du territoire nationale.
-
Une bonne gestion du terroir ncessite la participation des populations locales, des autorits
traditionnelles et des collectivits locales. Les populations sous l'impulsion des autorits
traditionnelles sont les principaux concerns et les artisans de bases de l'excution des
diffrentes oprations. Leur contribution bien que faible entre 4 et 5% des besoins de
financement totaux, reprsente des efforts financiers trs importants compte tenu du
contexte social dans lequel vivent ces populations. La contribution matrielle ou en force
de travail est parfois dterminante.
-
L'tat en mettant en place des dispositifs et des structures d'encadrement favorisant la gestion
des terroirs manqu sa ferme volont de promouvoir par cette approche la gestion
rationnelle et durable des ressources de l'espace rural. La lgislation devant permettre le
dveloppement de la gestion des ressources des terroirs villageois bien qu'embryonnaire
n'entrave pas son volution cause de la volont de russite de tous les concerns.
c)
-
L'indicateur d'impact pouvant nous permettre de vrifier les effets sur l'environnement
566
biophysique de la gestion optimale des terroirs est :
Les amnagements tiennent compte des exigences
de gestion durable de l'environnement
Les amnagements sociaux, agricoles, agro-pastoraux doivent tre repartis de manire
assurer une exploitation rationnelle de l'espace par les hommes et les animaux. En effet
en assurant une affection et une exploitation des sols en fonction de leur potentiel, on est
certain d'obtenir une production accrue soutenue. La rpartition des points d'eau pour
l'abreuvement des animaux en fonction de la productivit des pturages permet un
accroissement de leur production. Cette stratgie permet donc une amlioration globale
de la production et du revenu des paysans et au-del de leur condition de vie.
L'optimisation de la gestion des ressources du terroir par la mthode participative telle
que prconise est une garantie de sa durabilit. En effet, elle suppose qu'au niveau des
villages, les organisations paysannes sont constitues et assurent de manire efficace
l'exploitation des ressources communautaires sur la base des plans d'utilisation adapts
et l'impulsion des membres des comits de gestion dynamique et entrevoyant.
-
567
a)
Mesures stratgiques
Etant donn la gestion inapproprie, des degrs divers en fonction des zones cologiques, des
ressources du terroir qui empche de tirer d'avantage de bnfices des potentialits diverses et
varies qu'offre le Cameroun, il est capitale que
Les prestations de l'administration en matire
de gestion de l'excution soient optimales
Cette mesure est fondamentale si l'on veut rationaliser la gestion du terroir et concourir
l'obtention de l'objectif immdiat de ce secteur. Pour atteindre ce rsultat il sera ncessaire de:
568
organisationnel.
b)
Faisabilit technique
L'expertise existe au Cameroun dans le domaine des prestations de l'administration en
matire de gestion de l'excution.
Le problme fondamental rside dans l'exploitation judicieuse de ces comptences et
surtout la mise sur pied des cadres et des conditions permettant aux administrations
concernes d'tre oprationnelles, c'est--dire de dvelopper et de s'impliquer dans la
planification des activits, dans la mise en place des structures organisationnelles et dans
le suivi et la gestion.
c)
569
Afin d'valuer les effets sur l'environnement des prestations en matire de gestion
d'excution l'indicateur d'impact suivant a t identifi :
La planification et la gestion des activits des entits
organisationnelles tiennent compte des exigences de protection
de l'environnement
Cet indicateur permet de s'assurer que les administrations ont une matrise des
techniques de planification et qu'elle les transfrent de manire efficiente aux structures
paysannes qu'elles encadrent. Ces dernires travers une gestion adaptes, assure le
maintien et l'amlioration de l'tat des ressources. En outre la prsence en nombre
croissant des organisations paysannes tmoigne de l'efficacit et de la performance des
structures charges de leur promotion.
-
Mesures stratgiques
L'environnement national fait l'objet d'une gestion dficiente cause notamment des prestations
insuffisantes de l'Administration et du non respect des exigence lies la protection de
l'environnement. Compte tenu de l'importance que revt une bonne lgislation dans le processus
de dveloppement conomique durable et la protection de l'environnement, il est ncessaire qu'
une lgislation adapte soit mise en application.
Ceci visera donc :
570
b)
Faisabilit technique
En matire de mise en application d'une lgislation adapte, le Cameroun dispose d'une
expertise technique acceptable, dissmine dans les diffrentes Institutions
Universitaires et les Ministres techniques. Toutefois, l'exprience acquise par d'autres
pays de mme niveau de dveloppement que le Cameroun pourra tre d'une grande
utilit, par le biais de l'expertise internationale.
c)
571
aux exigences de la protection de l'environnement"
La protection de l'environnement ncessite non seulement la sensibilisation des
populations sur les diffrents enjeux environnementaux, mais galement la mise
disposition d'une lgislation adapte et contraignante devant orienter les actions des
concerns. La vulgarisation d'une telle lgislation devrait permettre d'viter des conflits
de comptences au niveau des actions interministrielles. Il en rsultera une bonne
coordination de l'action gouvernementale avec toutes les implications positives sur la
protection de l'environnement.Dans ce contexte, on aurait une meilleure main-mise sur
les pollutions du sol, de l'air et de l'eau, sur l'exploitation des ressources naturelles, sur
l'industrialisation, bref sur tout secteur dont la gestion rationnelle concourt une
meilleure protection de l'environnement.
-
572
de gestion et d'organisation, l'initiation des concerns l'laboration des plans d'amnagement,
l'assistance aux associations paysannes dans la mise en oeuvre des activits relatives
l'exploitation des terroirs, le renforcement des capacits des institutions en matire de
planification, l'assistance aux concerns dans la gestion des activits, la mise en place d'un
systme adapt de dveloppement organisationnel, l'adaptation de la lgislation et la mise en
application de la rglementation.
Ce fonctionnement ne saurait tre cohrent que si des activits bien cibles sont menes dans
tous les domaines stratgiques. Aussi la non adhsion du Cameroun certaines conventions
internationales, la non prise en compte des conventions internationales dans certaines
rglementations nationales, les distorsions fonctionnelles au niveau des institutions, constituent
des lacunes qui rendent inefficace le fonctionnement global du secteur.
16.4.2. Suppositions importantes
L'obtention des rsultats et objectifs retenus dans le cadre des stratgies ci-dessus proposes
dpend des facteurs externes qui ne sont pas matrisables par les responsables et gestionnaires
des rsultats et activits.
Ces facteurs externes qui reprsentent des conditions ncessaires, constituent des suppositions
importantes dont il convient de souligner les suivantes :
a)
b)
573
16.5.1. Cadre gnral
Le plan d'oprations, bas sur le "Cadre Logique" (Tableau Synoptique de Planification du
Secteur) qui peut tre consult l'annexe fournit toutes les donnes et informations qui sont
ncessaires et importantes pour la conduite des mesures stratgiques en gnral et des activits y
relatives en particulier.
Le plan d'oprations comprend, outre la formulation des politiques et stratgies effectues dans
les chapitres prcdents, le Tableau Synoptique des Activits/Projets par secteur.
16.5.2. Description succincte des tableaux synoptiques
Le Tableau Synoptique des Activits et Projets par secteur oprationnalise le plan en spcifiant :
-
574
Le Tableau suivant donne un rcapitulatif des investissements par rsultat du secteur
Renforcement des Capacits Institutionnelles :
RESULTAT
Autres
Total
16.1.
351,21
10 961,00
11 312,22
16.2.
283,07
7 903,68
8 186,74
16.3.
172,00
1 976,11
2 148,10
TOTAL SECTEUR
806,28
20 840,78
21 647,06
9 113,3
d'une part des projets identifis dans les "Grandes Rgions Ecologiques" (GRE) et
regroups par secteur d'intervention lors de l'laboration du "Rapport de Synthse des
Etudes Rgionales" ;
d'autre part des projets en cours ou planifis dans le secteur par diffrents organismes
engags dans la gestion de l'environnement et la valorisation des ressources.
Sur la base des activits retenues dans le "Cadre Logique" et tout en tenant compte des
lments importants identifis l'annexe, les rsultats intermdiaires et indicateurs
peuvent tre dfinis, ce qui permet d'tablir un tableau de suivi et d'valuation pour les
effets et les ralisations. Ces donnes facilitent la mise en place d'un systme de suivi et
d'valuation pour la gestion de l'excution, tout en tenant compte du calendrier
d'excution des activits.
575
576
TABLEAUX SYNOPTIQUES
SECTEUR 16
1.
2.
Projet Sectoriel
1er chiffre =
2me chiffre =
3me chiffre =
4me chiffre =
Secteur
Rsultat
Activit
Numro d'ordre si
plusieurs projets
pour la mme activit
R=
Projet Rgional
1er chiffre =
GRE
2me chiffre =
Rsultat
3me chiffre =
Numro d'ordre
par rsultat
577
TABLEAU SYNOPTIQUE DE PLAN IFICATION
OBJECTIF SUPERIEUR : PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT ET MISE EN VALEUR DES RESSOURCES
OBJECTIF DU SECTEUR 16. :
RESULTATS :
16.1. Gestion des ressources
du terroir assure
ACTIVITES :
16.1.1. Renforcer les capacits des
associations paysannes en
matire de gestion et
d'organisation
La coopration technique
est soutenue