Gouvernance
Gouvernance
Gouvernance
Définition de la gouvernance
la responsabilité,
la transparence,
l'Etat de droit,
la participation.
Dans un sens plus étroit, la gouvernance d'entreprise correspond à l'articulation entre les actionnaires
et la direction de la société, c'est-à-dire plus particulièrement au fonctionnement du conseil
d'administration, directoire ou conseil de surveillance.
Pourquoi la gouvernance ?
La complexité croissante, fruit de la globalisation, a pas mal secoué les
archaïques structures et les rapports de forces bien établis. L'ouverture des
marchés, tout comme les diverses dérèglementations imposées par la libre
concurrence, déstabilise la fragile stabilité de naguère.
Les notes
1) Désolé pour la lourdeur de la formulation !
2) On peut aussi comparer la dérèglementation à un casino géant où les
perdants systématiques, usagers-consommateurs, petits actionnaires et
retraités ne voient ni la roulette ni les enjeux. En référence, le scandale de la
dérèglementation de la fourniture d'électricité, réseau, distribution et
production en Californie et les pénuries orchestrées par les acteurs
privés, Enron notamment.
Voir aussi la loi Sarbanes Oxley qui fut la réponse aux scandales financiers du
début des années 2000 et les nouvelles règles comptables IAS IFRS.
En substance, la gouvernance
d'entreprise propose une nouvelle conception du processus de décision,
accordant toute sa place à la concertation entre les parties prenantes, les
stakeholders.
Encadrée par lois et règles comptables assurant l'indispensable transparence,
la gouvernance d'entreprise définit ainsi les devoirs (devoir de loyauté
notamment) de chacune des parties prenantes. Elle serait théoriquement le
moyen d'assurer au mieux (en terme d'efficacité) les intérêts multiples des
acteurs concernés.
Un pilotage raisonné
La nouvelle complexité induite par la globalisation touche bien sûr de plein
fouet les entreprises. De toute façon, il était temps comme le propose la
"gouvernance d'entreprise" d'en reprendre "à plusieurs mains" le pilotage. En
effet, avec l'éparpillement de l'actionnariat, le management exécutif dispose
des coudées franches. Voir notamment la théorie des parties prenantes qui
tente de formaliser la conception d'une stratégie et d'une gouvernance
fondée sur la négociation avec chacune des parties concernés directement ou
indirectement par le processus de création de valeurs.
(1) C'est bien pour illustrer la nécessité de contrebalancer les pouvoirs que je
glisse ce propos et non pour vanter les effets (méfaits) de la
dérèglementation financière et la libre circulation des capitaux (effective
depuis 1986) à l'origine de la multiplication de ces nouveaux instruments
financiers spéculatifs bien mal nommés (hedge funds, fond de couverture).
Les économistes sus-cités (ne vous en faites pas, j'ai les noms) ne sont
certainement pas les salariés, débarqués sans autre forme de procès, des
divisions insuffisamment profitables aux yeux des nouveaux propriétaires. Ne
nous le cachons pas, le salariat est la variable d'ajustement. Quelque part, la
source même de ces gains hors réalité.
Élaborer la stratégie
Définir le plan stratégique
Formuler la "politique" de l'entreprise
Type de management
Processus de décision
Nomination du dirigeant
Management des risques
Garanties de la conformité aux règlements, qu'ils soient légaux,
comptables & fiscaux, normatifs ou propres à l'entreprise et aux
principes et statuts de gouvernance établie
Mesurer et piloter la performance
Reporting & audit
Les règles fondamentales de la gouvernance d'entreprise
La transparence est le premier principe fondateur. La notion du secret,
soigneusement cultivée dans les entreprises, et les filtres
informationnels déformants sont les creusets de la rumeur. Ce n'est
pas ainsi que l'on fonctionne. Chaque acteur de l'entreprise a droit à
une information complète et à jour.
La mise en place d'un processus décisionnel parfaitement efficace,
assurant à chaque acteur les pouvoirs et les informations afin d'agir à
son niveau, est le deuxième principe fondateur.
La mise en oeuvre d'un système d'évaluation de la
performance suffisamment complet afin d'appréhender
synthétiquement la performance, c'est-à-dire dans sa globalité et dans
ses détails, est bien le troisième principe fondateur.
Enfin, un pilotage propre à la gouvernance elle-même afin d'en assurer
un fonctionnement conforme et durable, accompagné d'audit
d'efficacité garantissant la création de valeur dans la durée, est le
quatrième principe fondateur.
Le gouvernement d’entreprise
Publié le 8 décembre 2017
Le gouvernement d’entreprise définit les relations entre la direction d’une société, son conseil d’administration,
ses actionnaires et les autres parties prenantes. Elle détermine les modalités de gestion et de contrôle des
entreprises. Le cadre du gouvernement d’entreprise est une combinaison de dispositions législatives et de
mesures non contraignantes, à savoir les codes de gouvernance d’entreprise appliqués selon le principe « se
conformer ou s’expliquer » (comply or explain), qui laisse une marge de manœuvre importante aux sociétés et à
leurs actionnaires. Les actionnaires ont un rôle crucial à jouer dans la promotion d’une meilleure gouvernance
d’entreprise.
Les sociétés cotées doivent déclarer, dans leur rapport annuel, le code de gouvernement d’entreprise auquel
elles décident de se référer, et éventuellement préciser les raisons pour lesquelles elles ont décidé de dérogerà
certains de ses principes selon le principe "se conformer ou s'expliquer".
Les codes de bonnes pratiquesEn France, deux codes ont été élaborés par les associations
professionnelles : le code AFEP/MEDEF de gouvernement d’entreprise des sociétés cotées et le code
MIDDLENEXT pour les valeurs moyennes et petites. Ces codes contiennent les recommandations à
destination des sociétés et de leurs organes de gouvernance.
Le rapport annuel de l’AMF sur le gouvernement d’entreprise et les rémunérations des dirigeants permet à l'AMF
de formuler chaque année des recommandations afin d'améliorer l'application de l'ensemble de ces dispositions.
Ce rapport est aussi l'occasion de lancer des pistes de réflexions destinées axu associations professionnelles.
Le vote des actionnaires en assemblée générale
Dans le cadre de sa mission protection de l’épargne, l’AMF porte une attention particulière à la capacité des
actionnaires à exercer leurs droits de vote aux assemblées générales. Elle engage régulièrement des réflexions
sur l’amélioration de la qualité de l’information donnée aux actionnaires des sociétés cotées et le déroulement de
ces assemblées.
En 2011-2012, un groupe de travail, constitué d’acteurs concernés du marché, avait déjà été formé au sein de
l'AMF. Ses travaux avaient abouti à la publication d’un rapport.
L'AMF avait également publié après concertation, une recommandation sur les agences de conseil en vote.
En mars 2017, le rapport du groupe de travail de la Commission consultative "épargnants" de l'AMF formulant 31
propositions visant à améliorer la transparence et l'effectivité du vote des actionnaires "pour un vote transparent
et effectif en assemblée générale à l'ère du numérique" a été publié. L'AMF a décidé de reprendre plusieurs
propositions de ce rapport et de les intégrer, sous forme de recommandations, à sa doctrine.
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Le gouvernement d’entreprise définit les relations entre la direction d’une société, son
conseil d’administration, ses actionnaires et les autres parties prenantes. Elle détermine les
modalités de gestion et de contrôle des entreprises. Le cadre du gouvernement d’entreprise
est une combinaison de dispositions législatives et de mesures non contraignantes, à savoir
les codes de gouvernance d’entreprise appliqués selon le principe « se conformer ou
s’expliquer » (comply or explain), qui laisse une marge de manœuvre importante aux
sociétés et à leurs actionnaires. Les actionnaires ont un rôle crucial à jouer dans la
promotion d’une meilleure gouvernance d’entreprise.
Alors que les régulations d’inspiration keynésienne étaient déjà « bien amorties », à partir
des années 1980, les réformes libérales entreprises dans le cadre des plans d’ajustement
structurels et conformément au Consensus de Washington , se sont présentées comme la
meilleure thérapeutique aux problèmes économiques, financiers et sociaux des pays en
développement (PED). La suprématie du « tout marché » s’est alors affirmée et la politique
de moins d’Etat est devenue la règle. La libéralisation commerciale, celle des marchés des
capitaux, les privatisations, l’austérité budgétaire, la suppression des subventions
publiques..., autant de réformes censées permettre au « tout marché » de jouer pleinement
son rôle présumé dans la promotion du développement économique et social. Mais rien n’y
fit. Ce sont autant d’assertions qui ont été reniées par les faits, le bilan des réformes s’étant
révélé très mitigé. Avec une croissance ralentie, des déséquilibres macroéconomiques non
atténués et des inégalités sociales aggravées, la politique d’Etat minimum s’est révélée loin
d’être la panacée au « mal développement ». Bien que les institutions internationales n’aient
pas eu d’autre choix que de relativiser leurs discours, en insistant sur la nécessité d’une
« bonne gouvernance » interne, l’idée rattachée au post-consensus reste celle de compléter
les premières réformes libérales, par d’autres institutionnelles, sans pour autant remettre en
cause leur pertinence ou leur fondement théorique.
Récemment, on constate le développement d’approches d’inspiration libérale, mais qui
relativisent singulièrement la fin du keynésianisme, selon elles un peu prématurément
annoncée. Aujourd’hui, l’idée de l’Etat reste désormais d’actualité, même si son rôle est
remis en cause dans maints discours politico-économiques. En effet, parmi ce que
l’avènement de la mondialisation suggère, est sans doute l’impossibilité d’envisager
l’organisation et le développement du monde, sur la base d’un simple système interétatique.
D’où l’idée récurrente de gouvernance économique mondiale, qui sous-tend que la
régulation à l’échelle de la planète n’est plus réductible à la régulation exclusive et autonome
des États. L’on se demande alors si à l’heure où l’économie mondiale est en pleine mutation
et les sources de compétitivité sont en perpétuel changement, la gouvernance mondiale
serait ce système de régulation qui permettrait d’atteindre l’objectif tant recherché d’un
développement harmonisé de l’économie et de la société mondiale ?
Cette interrogation nous incite à analyser les principaux éléments du débat qu’elle soulève
autour de la problématique de développement. Dans le cadre de ce débat, il y a ceux pour
lesquels le système de gouvernance mondiale constituerait la meilleure réponse, voire la
seule, à la multiplication d’intérêts et d’objectifs conflictuels. Ils s’appuient sur des arguments
puisés dans différentes approches théoriques, pour légitimer ce système intermédiaire entre
l’Etat et le marché, face au besoin d’une structure organisationnelle de régulation d’une
économie mondialisée. Tandis que pour d’autres, le système de gouvernance mondiale
serait une légitimation « insensée » d’un cadre légal et institutionnel dont les véritables
finalités sont loin de concrétiser le besoin d’un nouveau développement de l’économie et de
la société mondiales. Ils s’appuient à leur tour sur des arguments théoriques, mais aussi sur
des faits historiques et récents, remettant en cause le bien-fondé des politiques libérales
prônées par les institutions internationales. Ils apparentent le système de gouvernance
mondiale à un mode organisationnel qui privilégie les intérêts des économies puissantes,
celle des Etats-Unis en premier, et qui concrétise la suprématie des pouvoirs décisionnels
des firmes multinationales et des marchés financiers.
L’avenir de l’architecture mondiale passerait donc par la mise en place d’un système de
gouvernance mondiale. Or, aujourd’hui l’équation se complique sensiblement : alors
qu’auparavant, il était surtout question de réguler et de limiter le pouvoir des États pour éviter
les déséquilibres et les politiques économiques discrétionnaires, l’enjeu de la gouvernance
mondiale serait maintenant de peser collectivement sur le destin du monde en instaurant un
système de régulation de ces interactions qui manifestement, surpassent l’action des États.
Mais, l’homogénéisation politique de la planète, grâce à l’avènement de la démocratie dite
libérale, est censée faciliter l’institution de ce système de gouvernance qui dépasse le
laisser-faire du marché et qui constitue alors une sorte de laisser-faire géopolitique. Le terme
de « gouvernance mondiale » s’est ainsi progressivement imposé dans le débat
international, s’articulant autour d’une question cruciale : Comment gouverner la
mondialisation sans gouvernement mondial ? Ou en d’autres termes, comment exercer, par
le jeu d’un assortiment de régulations différentes, un ensemble de fonctions qui, au sein des
Etats, relèvent usuellement des gouvernements nationaux ?
5Notre idée est celle de démontrer que si une gouvernance mondiale puisse paraître
théoriquement et logiquement légitime, dans les faits, elle semble loin d’avoir assuré l’objectif
ultime d’une performance globale. Derrière cette inefficacité se profilent de multiples
problèmes de dysfonctionnement, aboutissant à une crise de légitimité des finalités du
système de gouvernance mondiale, elle-même liée à une crise de légitimité des actions
préconisées et des acteurs impliqués dans les processus décisionnels. Notre objectif n’est
pas de proposer des solutions « toutes faites » à cette problématique, mais de mettre en
exergue les lacunes de la gouvernance mondiale qui jusque-là, elles semblent nous éloigner
de la perspective d’un développement harmonisé. Et nous pensons que c’est là où
apparaissent les impératifs d’une réflexion nouvelle et plus pragmatique, autour du
renouveau du rôle de l’Etat dans la promotion du développement. La première partie est
consacrée à une discussion approfondie des logiques de gouvernance mondiale ; la
seconde partie fait état du nécessaire retour des politiques économiques volontaristes (ceci
tant que le raisonnement économique reste ancré sur l’économie nationale comme espace
privilégié de formation du capital, de réalisation de profits et de (re)distribution des revenus).
Les théories de la firme
Publié le 14/12/2011
Introduction
Alors que l'entreprise est un agent économique central, elle n'a occupé qu'une place
marginale en sciences économiques jusque dans les années 1970 et la redécouverte
de l'article de R. Coase de 1937 [1].
Aujourd'hui encore, pour la théorie de l'équilibre général, pour les théories des
marchés ou pour une partie de l'économie industrielle, l'entreprise est assimilée à
une «boîte noire» ou un «point». En effet, la théorie économique néoclassique a pour
objet l'étude des marchés et des mécanismes de prix. La firme ne joue pas un rôle
central dans ce cadre-là, seules importent la quantité de ressources qui «entre» dans
la firme, les inputs (capital, travail, matières premières...) et la quantité de biens qui
en «sort», les outputs, directement vendus sur le marché (d'où le terme de «boite
noire» pour qualifier l'entreprise). Cette conception de la firme néoclassique repose
sur des hypothèses fortes. (i) L'entreprise est assimilée à un agent économique
individuel. Rien n'est dit sur le fonctionnement interne de l'entreprise et en particulier
sur les conflits d'intérêt. (ii) Le comportement de l'entreprise est assimilé à celui de
l'entrepreneur. Celui-ci, comme tout agent économique, a un comportement
parfaitement rationnel (il a une information parfaite et des capacités d'analyse
infinies). L'objectif poursuivi est unique : la maximisation du profit.
C'est l'irréalisme de ces hypothèses qui va justifier la remise en cause de cette vision
de la firme et le développement de conceptions alternatives de l'entreprise. Mais au
final, on retiendra aussi que la firme néoclassique est avant tout un acteur des
échanges sur les marchés et qu'elle n'a pas vocation à être elle-même sujet de
l'analyse néoclassique.
Cette synthèse s'articule autour de trois thèmes. Dans une première partie, nous
présentons trois approches représentatives d'une conception contractuelle de la
firme : la théorie des coûts de transaction, dans le prolongement des travaux de
Coase, la théorie des incitations et enfin la théorie des contrats incomplets. Dans une
seconde partie nous introduisons des approches alternatives aux théories
contractuelles : les approches dites cognitivistes. Dans une dernière partie nous
présentons la question des tests empiriques issus des analyses théoriques.
GOUVERNANCE ET CREATION DE
VALEUR
Toutes ces études faites ont pour but la recherche d'un système de
gouvernance efficace dans la mesure où il permet aux investisseurs et plus
particulièrement aux actionnaires de juger la performance de l'entreprise et
de s'orienter vers la firme la plus performante et vers les stratégies les plus
créatrices de valeur. Ainsi, Selon Nicolas Mottis et Jean-Pierre Ponssard
(2000) 3(*), l'objectif de la création de la valeur est un thème périodique dans
tout le discours courant sur l'évolution d'entraînements du gouvernement
d'entreprises. Si le concept de la création de valeur pour les actionnaires
est aujourd'hui en passe de devenir une exigence réelle, qu'en est-il de sa
mesure? A une époque, on a considéré qu'on pourrait juger de la valeur
d'une entreprise d'après sa taille. Les dirigeants très portés sur les
acquisitions, proclamaient haut et fort l'augmentation de valeur des actifs de
leurs entreprises. Puis, vinrent l'ère du bénéfice, PER, dividendes et de flux
cash-flow. Aujourd'hui, des nouveaux indicateurs ont fait progressivement
leur chemin dans le discours des dirigeants et ont envahi les pages des
revues financières, il s'agit de l'EVA, et de la MVA.
- Quels sont les indicateurs les plus appropriés pour mesurer la création de
valeur ? Les nouveaux indicateurs apportent-ils une contribution nouvelle à
la théorie de valorisation des entreprises ou ne sont -ils qu'une formulation
des indicateurs traditionnels ?
Création de valeur
Rédigé par des auteurs spécialisés Ooreka • À jour en janvier 2020
Sommaire
Cette capacité qui peut aller de pair avec la recherche d’une croissance durable est
atteinte lorsque les investissements dégagent une rentabilité supérieure au coût moyen
pondéré du capital.
L’objectif des créateurs de valeur d’une entreprise (ses dirigeants) consiste à créer cette
valeur actionnariale afin d’accroître la richesse de ses propriétaires et de ses
actionnaires. Explications.
Rappel : le taux de rentabilité financière (Return on equity, ROE) est égal au résultat
net ÷ capitaux propres = (Résultat ÷ Actif) x (Passif ÷ Capitaux propres). Il permet de
mesurer le rapport entre les résultats dégagés par une entreprise et ses
investissements, c’est-à-dire le taux de rendement des capitaux propres.
Pour sa part, le coût moyen du capital correspond à la moyenne du coût des différentes
sources de financement de l’entreprise pondérée par leur valeur de marché (ensemble
des ressources). Il permet d’actualiser les flux de trésorerie futurs générés par un projet
et d’évaluer la valeur créée. Pour les actionnaires, ce coût est équivalent à la rentabilité
annuelle moyenne qu’ils peuvent attendre en contrepartie de leur investissement.
Bon à savoir : une entreprise détruit de la valeur si elle dégage une rentabilité inférieure
au coût du capital, ce qui l’appauvrit.
Pour calculer cette valeur actionnariale, il faut que la rentabilité de l’actif économique
(rentabilité des capitaux investis) soit supérieure au coût du financement, c’est-à-dire au
coût de la dette et des fonds propres (coût du capital).
Au sein de l’entreprise, les créateurs de valeur sont surtout représentés par les
directions générales et financières. Ce sont elles qui disposent des outils permettant de
mesurer et d’optimiser les ressources en capital.
La recherche de la création de valeur sert aujourd’hui de référence « managériale » en
matière de performance. Au fil du temps, elle est devenue un instrument de marketing
financier, notamment lors de la présentation des résultats. À cette occasion, les
dirigeants doivent attester de leurs résultats, c’est-à-dire démontrer que les risques qu’ils
ont pris sont assez rémunérés pour ne pas altérer la valeur de l’entreprise.
Bon à savoir : en marketing, la création de valeur d’un produit est assimilable à une
grandeur qui augmente quand la satisfaction du besoin augmente et/ou que le coût de
ce produit baisse (moindre coût).
INTRODUCTION GENERALE
dispositifs institutionnel1 et comportemental régissant les relations entre les dirigeants d’une
entreprise et ses stakeholders2 ». Il définit ainsi la gouvernance en fonction de deux types de
composantes : le contenu institutionnel et le comportement des personnes physiques chargées de
l’appliquer. Ces définitions permettent d’indiquer que l’objectif de la gouvernance d’entreprise est de
protéger les intérêts des actionnaires minoritaires, en minimisant et contrôlant les conflits d’intérêts
provenant de la délégation du pouvoir des actionnaires aux gestionnaires de l’entreprise (le conseil
d’administration et la direction générale). La gouvernance d’entreprise peut ainsi être perçue comme
un ensemble de mécanismes permettant de minimiser les coûts globaux, découlant de la séparation
de la propriété (les actionnaires) et de la gestion (le conseil d’administration) dans les sociétés
anonymes. Ces mécanismes peuvent, soit permettre de concilier les intérêts des différents
intervenants, tels que l’application d’une politique de rémunération des dirigeants basée sur la
performance boursière des sociétés, soit de contrôler et de sanctionner un comportement déviant
des gestionnaires, grâce par exemple à l’élection de membres du conseil d’administration
représentant les intérêts de l’ensemble des actionnaires. Cependant, dans la continuité de Jensen et
Meckling (1994) qui rappellent combien il est essentiel de comprendre la nature humaine pour saisir
le fonctionnement des organisations, la définition de Pérez (2003) met en évidence que comme dans
tout système humain, l’efficacité du système de gouvernance dépend fortement du comportement
des personnes impliquées dans sa mise en œuvre et son fonctionnement. Ainsi, afin d’évaluer la
qualité de la protection des intérêts des actionnaires minoritaires dans les entreprises, il est
nécessaire de prendre en considération non seulement l’ensemble des mécanismes de gouvernance,
mais également le pouvoir des différents intervenants de l’entreprise, formant un système de
gouvernance propre à chaque entreprise. 1 Le dispositif institutionnel correspond d’une part aux
structures propres de l’entreprise, tels que l’assemblée générale ou le conseil d’administration et
d’autre part aux procédures qu’elle doit suivre en fonction de son environnement légal. 2 Les
stakeholders peuvent être définis comme les parties prenantes dans l’entreprise, tels que les
actionnaires, les employés, les créanciers, les fournisseurs. INTRODUCTION GENERALE 13 L’objectif
de notre recherche est ainsi d’analyser la qualité de la gouvernance des sociétés cotées à la bourse
suisse, en fonction de l’application et des interactions des principaux mécanismes permettant de
protéger les intérêts des actionnaires. Pour y parvenir, nous utilisons une démarche exploratoire,
basée sur l’analyse empirique de la situation suisse. Cette démarche comprend cinq phases,
correspondant aux cinq parties de notre recherche. La première partie permet de définir le cadre
conceptuel de la gouvernance d’entreprise, avec ses origines et son évolution, notamment dans le
cadre de la Suisse. La deuxième partie est consacrée à l’analyse de la situation et de l’évolution de la
structure de propriété des entreprises suisses pour les années 1997 à 2002. Les comparaisons
internationales montrent que les entreprises cotées d’Europe continentale ont un actionnariat
caractérisé par la présence d’un actionnaire principal détenant une proportion importante des droits
de vote. La présence d’un tel actionnaire permet d’améliorer le contrôle de la gestion des
entreprises. Cependant, en l’absence de contraintes légales ou réglementaires efficaces, ce type
d’actionnaire peut tirer avantage de son pouvoir sur la gestion de l’entreprise pour s’approprier des
avantages, pécuniaires ou non, dont il est le seul à pouvoir bénéficier. Ces avantages sont alors
qualifiés de bénéfices privés, car ils sont perçus en plus des bénéfices publics que reçoit chaque
actionnaire, en fonction de sa participation au capital-action. Cette problématique est d’autant plus
importante lorsque le principe « une action – une voix » n’est pas respecté, c'est-à-dire lorsqu’un
actionnaire détient un pourcentage de droits de vote supérieur au pourcentage du capital-action
qu’il détient dans la société. Cette situation est rendue possible par exemple par l’utilisation d’actions
à droit de vote privilégié. Ce déséquilibre entre propriété et pouvoir peut donc augmenter la
tentation pour les gros actionnaires, de tirer avantage de leur pouvoir sur l’entreprise, pour
s’approprier des bénéfices privés au détriment des actionnaires minoritaires. L’objectif de la partie II
de notre recherche est ainsi d’analyser la structure de propriété et de pouvoir des entreprises suisses
cotées, pour les années 1997 à 2001, en fonction des obligations du cadre 14 INTRODUCTION
GENERALE légal suisse, afin d’évaluer le pouvoir de l’actionnaire principal, ainsi que les dispositifs de
levier utilisés pour obtenir ce pouvoir. La partie III précise l’évaluation de la structure de propriété et
de pouvoir dans les entreprises, en analysant l’exercice effectif des droits de vote lors des
assemblées générales. Cette approche novatrice de l’analyse du pouvoir des actionnaires est rendue
possible grâce à une enquête que nous avons réalisée sur l’exercice des droits de vote et le mode de
représentation des actionnaires aux assemblées générales 2002. La quatrième partie est quant à elle
consacrée à l’analyse de l’application des mécanismes de gouvernance par les entreprises cotées à la
bourse suisse. Cette évaluation porte sur les années 1997 à 2002 et est obtenue grâce à la création
d’indices de transparence et de gouvernance. Nos indices sont définis et évalués en fonction de
critères spécifiques à la situation suisse, puis agrégés selon la méthode d’agrégation ELECTRE TRI,
afin de conserver au mieux leur contenu informationnel. Ces indices permettent d’évaluer la
situation et l’évolution des entreprises suisses en matière de gouvernance d’entreprise, notamment
suite à la sortie en 2002 de deux documents devant permettre d’améliorer la situation des
entreprises suisses. Le premier document : Code de Bonne Pratique (CBP) publié par Economiesuisse,
propose une série de recommandations afin d’améliorer le respect des droits des actionnaires,
l’organisation de la haute direction de l’entreprise, l’efficacité de la révision externe, ainsi que la
divulgation d’informations sur la situation des entreprises. Le deuxième texte, la « Directive
concernant les informations relatives à la Corporate Governance » (DCG) de la bourse suisse, oblige
les entreprises à divulguer certaines informations en rapport direct avec la gouvernance. La
cinquième partie est consacrée à la vérification empirique de l’influence des parties prenantes à
l’entreprise (les stakeholders) sur la qualité de la gouvernance de leur entreprise. Grâce aux résultats
obtenus dans les parties précédentes et à une modélisation du système de gouvernance des
entreprises, nous pouvons mettre en évidence les interactions existantes entre les différents
mécanismes de gouvernance, ainsi que le comportement des actionnaires principaux, vis-à-vis de
l’amélioration de la gouvernance.
Sur le thème ancien de la séparation du pouvoir, la théorie de l’agence a permis d’amener plusieurs
éléments novateurs, tels que les concepts de coûts d’agence, de marché du contrôle des firmes
cotées avec les menaces d’offres publiques d’achat ou d’échange (OPA-OPE), de marché des
dirigeants sur lequel les managers s’apprécient (ou se déprécient) en fonction de leurs performances.
Ces notions permettent d’indiquer le courant de pensée à partir duquel s’est développée la
gouvernance et qui constitue toujours la référence théorique en la matière. Suite à l’article de Jensen
et Meckling (1976), de très nombreuses recherches tant empiriques que théoriques vont ainsi voir le
jour, aboutissant à la création de la gouvernance d’entreprise. Ces études portant initialement sur les
entreprises américaines se sont étendues au début des années 90 à d’autres pays tels que le Japon,
l’Allemagne ou encore le Royaume-Uni, puis malgré le manque de données encore disponibles à
l’ensemble des places financières mondiales. CADRE CONCEPTUEL DE LA GOUVERNANCE
D’ENTREPRISE 19 Ces recherches se sont tout d’abord intéressées à l’analyse des mécanismes
permettant de diminuer ou de contrôler les conflits d’intérêts au sein des entreprises, ainsi qu’à leurs
influences sur la performance boursière et/ou comptable des entreprises. Ces mécanismes peuvent
être répartis en deux types : les mécanismes internes aux entreprises, tels que le conseil
d’administration, la politique de rémunération ou encore la présence d’actionnaires importants, et
les mécanismes externes aux entreprises, tels que les offres publiques d’achat (OPA), les marchés
financiers et le système légal3 . Plus récemment, l’élargissement de l’analyse de ces mécanismes de
gouvernance à la plupart des places financières mondiales a permis de comparer l’application ou
l’efficacité des différents mécanismes dans les différents pays, en fonction de leurs caractéristiques
nationales. Leurs résultats ont notamment permis de montrer l’influence forte du système légal et de
la structure de propriété sur les autres mécanismes. Les analyses empiriques ont permis de vérifier
l’importance de la protection des actionnaires minoritaires. La limitation des droits de ces derniers a
ainsi des effets négatifs sur les entreprises, mais également sur les places financières. Il en résulte
ainsi une sous-évaluation des entreprises par le marché (La Porta et al. (1999), Claessens et al.
(2002)), un taux de distribution des dividendes plus faible ((La Porta et al (1999), Faccio et al (2002)),
une prime de vote élevée pour les actions avec droits de vote (Zingales (1994), Nenova (2000)), une
prime de transfert élevée pour les blocs d’actions permettant de contrôler l’entreprise (Dyck et
Zingales (2002)), des marchés de capitaux peu développés (La Porta et al (1997)), une croissance
économique plus faible (Demirguc-Kunt et al (1998)) et des introductions en bourse moins
nombreuses (La Porta et al (1997)). Asymétrie terrain