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CHAPITRE 2 : LOIS FONDAMENTALES ET DIPOLE

MAGNETOSTATIQUE

I- Flux du champ magnétique à travers une surface fermée


Nous donnons ici, sans le prouver une propriété très importante du champ magnétique. Considérons une
surface fermée quelconque s’appuyant sur une courbe fermée et orientée. Nous pourrons définir un
élément de surface ⃗= ⃗ dont le vecteur normal ⃗ est, par convention, orienté vers l’extérieur. Le
flux du champ magnétique, à travers une surface fermée est toujours nul.

Φ ( )= ⃗. ⃗ = 0

On parle alors de conservation du flux magnétique c’est-à-dire que le flux du champ magnétique est nul
à travers une surface fermée.
Cette propriété est reliée au fait qu’il n’existe pas dans la nature, de monopôle magnétique. En effet, en
électrostatique on peut dissocier les charges + des charges −, alors qu’en magnétostatique, on ne peut
pas séparer un pôle d’un pôle .
Remarque :
Cette loi est générale et reste valable même en régime variable.

II- Théorème d’Ampère


En électrostatique, le théorème de Gauss permettait, dans certains cas où le champ électrique avait une
grande symétrie, de simplifier grandement le calcul du champ. En magnétostatique il existe un théorème
semblable, le théorème d’Ampère qui nous permet de calculer rapidement le champ magnétique pour
des configurations de courants présentant une grande symétrie. Nous allons introduire le théorème
d’Ampère, sans le démontrer formellement, et voir quelques exemples de son application.

1- Circulation du champ magnétique


Considérons un contour fermé quelconque le long duquel on calcule la circulation du champ
magnétique ⃗. Soit ⃗ un déplacement élémentaire le long de ce contour. Par définition, la circulation
de ⃗ sur le contour fermé est égale à :

= ⃗. ⃗

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2- Théorème d’Ampère
En magnétostatique, le théorème d'Ampère permet de déterminer la valeur du champ magnétique grâce
à la donnée des courants électriques. Ce théorème est une forme intégrale de l'équation de Maxwell-
Ampère. Le théorème d’Ampère s’énonce de la manière suivante :
« La circulation du champ magnétique ⃗ long d’une courbe quelconque, orientée et fermée (appelée
contour d’Ampère) est égale au produit de par la somme algébrique des courants qui traversent la
surface délimitée par »

⃗. ⃗ =

Pour appliquer le théorème d’Ampère, il faut :


- En premier lieu, obtenir à l’aide des symétries de la distribution, la forme du champ magnétique en
utilisant le plan de symétrie ou d’antisymétrie pour déterminer sa direction ; et l’invariance par
rotation ou translation pour réduire la dépendance de ses composantes vis-à-vis des coordonnées.
- En second lieu : orienter le contour d’Ampère. Cette orientation définit le sens du vecteur normal
⃗ (donné par la règle du tire-bouchon ou du bonhomme d’Ampère) à la surface s’appuyant sur le
contour d’Ampère. Les courants sont ensuite additionnés en tenant compte de leur signe. Si le
courant circule dans le même sens que ⃗ , il est compté positivement ; il sera compté négativement
dans le cas contraire.

Le courant I traverse la
surface Σ s’appuyant sur le
contour C dans le sens de
⃗, il est compté
positivement.

Exemple :

I2 I3 I4 I5 I6
I1

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III- Divergence et rotationnel du champ magnétique (propriétés locales)
1- Divergence du champ ⃗
Pour calculer la divergence du champ
Z
magnétique ⃗, nous pouvons utiliser la relation

de Biot et Savart. Soit un élément de circuit ⃗ r

(centré sur un point ) parcouru par un courant x


I
M(x,y,z)
. Le champ ⃗ crée en un point est :

Y
⃗∧ ⃗
⃗( ) = avec ⃗= ⃗
4
X
Pour un circuit fermé ( ), le champ créé en est :
⃗∧ ⃗ ⃗∧ ⃗
⃗( ) = =
4 4
La divergence de ce champ a pour expression :
⃗∧ ⃗
⃗( ) =
4
On peut transformer l’expression à intégrer en utilisant les propriétés de différenciation d’un produit
vectoriel :
⃗ ∧ ⃗ = ⃗. ⃗ ⃗ − ⃗. ⃗⃗
On a :
⃗ ⃗
⃗( ) = . ⃗ ⃗− ⃗. ⃗
4

Les opérateurs sont calculés par rapport aux coordonnées de donc n’agissent pas sur les coordonnées
du point ⟹ ⃗ ⃗ = 0⃗
D’autre part on a :
⃗ 1
=− ⃗

⃗ 1
⟹ ⃗ =− ⃗ ⃗ = 0⃗

Nous obtenons ainsi la relation fondamentale :

⃗=
Cette relation est absolument générale et s’applique à toutes les distributions de courants.

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2- Rotationnel du champ magnétique
Le théorème de Stokes nous permet d’écrire :

= ⃗. ⃗ = ⃗ ⃗ . ⃗=

étant une surface limitée par le contour . Nous pouvons introduire la densité de courant ⃗ traversant
la surface .

= ⃗. ⃗

Nous obtenons ainsi :

⃗ ⃗. ⃗ = ⃗. ⃗

Cette équation étant vraie quel que soit le contour et la surface, nous déduisons l’expression locale du
rotationnel de ⃗
⃗⃗= ⃗

IV- Potentiel vecteur


1- Définition du potentiel vecteur
On vient de voir que la divergence du champ magnétique ⃗ est toujours nulle ( ⃗ = 0). On peut donc

écrire ⃗ comme le rotationnel d’un autre champ de vecteur ⃗ puisque la divergence de tout rotationnel
est nulle et que réciproquement tout champ de divergence nulle est le rotationnel d’un autre champ.
⃗= ⃗ ⃗

Par définition, ce champ de vecteur ⃗ est appelé le potentiel vecteur du champ magnétique ⃗. Tout
comme le champ ⃗ dérivait dans le cas statique d’un potentiel scalaire (car ⃗ ⃗ = 0⃗), le champ
magnétique dérive d’un potentiel qui a une forme vectorielle et non scalaire.

2- Choix de jauge du champ


Le rotationnel du gradient d’une fonction scalaire quelconque étant nul, ⃗ est en fait défini au gradient
d’une fonction quelconque près, c’est-à-dire que si nous considérons non plus le potentiel ⃗ mais le
potentiel vecteur ⃗′ = ⃗ + ⃗ , il vérifie l’équation précédente puisque le rotationnel d’un gradient
est nul.
Le choix de la fonction constitue le choix de Jauge du champ. On peut par exemple choisir tel que
⃗ = . C’est la jauge dite « de Coulomb ». Dans ce cas, on montre que ⃗ est lié simplement aux

sources.
⃗( )
⃗( ) =
4 ⃗

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Remarque : En magnétostatique, il est commode de travailler dans la jauge de Coulomb c’est-à-dire de
sélectionner tel que ⃗ =0

3- Expression de ⃗ à partir des courants


Il existe plusieurs manières de déterminer les expressions des composants du potentiel ⃗ en fonction de
la distribution de courants. Nous allons les déterminer ici en utilisant la loi de Biot et Savart.
Pour une distribution des courants caractérisée par la densité de courant ⃗, le champ ⃗ d’après Biot et
Savart est donné par :
⃗∧ ⃗ ⃗∧ ⃗
⃗ ( ⃗) = =
4 4
Mettons ce champ sous la forme d’un rotationnel.
On sait que :
⃗ 1
=− ⃗

Nous obtenons ainsi :


1
⃗( ⃗) = ⃗ ∧ ⃗
4

Or ⃗ ⃗ = ⃗ ⃗+ ⃗ ( ) ∧ ⃗.

En posant = et ⃗= ⃗

On a :
⃗ 1
⃗( ⃗) = ⃗ − ⃗ ⃗.
4 4

Or ⃗ ⃗ = 0⃗ car la dérivation se fait suivant les coordonnées du point .


Le champ magnétique est donc simplement égal à :
⃗ ⃗
⃗( ) = ⃗ = ⃗
4 4

Or on a : ⃗= ⃗ ⃗

⃗ ⃗
⟹ ⃗= =

⃗ étant un élément infinitésimal centré en du circuit parcouru par le courant uniforme .

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