Les Infections Genitales
Les Infections Genitales
Les Infections Genitales
ANNEE UNIVERSITAIRE2020/2021
LES INFECTIONS GENITALES
I-INTRODUCTION
A- Rappels
Leucorrhées physiologiques
leucorrhé e : ED coulement non sanglant provenant du vagin. Elle peut ê tre physiologique
(par sé cré tion de glaire cervicale et desquamation vaginale) ou pathologique
té moignant d'une infection, le plus souvent d'une vaginite.
Les é coulements sanguinolents sont à considé rer comme des mé trorragies. On
considè re comme anormales des pertes vaginales malodorantes ou responsables
d'irritation et de dé mangeaison.
Écosystème vaginal
Le vagin est un écosystème dynamique où chaque femme possède de nombreux
micro-organismes en équilibre. La flore dominante est le bacille de Döderlein :
II-DEFINITION
- Facteurs favorisants : multiplicité des partenaires sexuels, stérilet et toute manoeuvre endo-
III- DIAGNOSTIC
• INTERROGATOIRE
- leucorrhées ;
- prurit vulvaire ;
- oedème vulvaire ;
- brûlures vaginales ;
- dyspareunie ;
- dysurie – pollakiurie ;
- sanguinolentes : C. trachomatis ;
• Examen clinique :
Il n'a de valeur que si la patiente n'a pas fait une toilette vaginale
pré alable.
-d'é valuer l'é tat de l'é pithé lium vaginal et cervical et de ré aliser
des pré lè vements à des fins d'examen direct au microscope et pour
analyses en laboratoire
-Le frottis de dé pistage n'est pas optimal dans des conditions
d'infection.
Le toucher vaginal :
Le toucher vaginal recherchera une douleur à la palpation ou à la mobilisation de
l'uté rus et des annexes.
C'est un examen facile à ré aliser et qui est trè s informatif. Le pré lè vement
est é talé sur une lame avec une goutte de sé rum physiologique. On peut
ainsi visualiser un trichomonas, des fragments mycé liens ou des
leucocytes.
-
L’interrogatoire :
Symptomatologie
1- Examen de l’abdomen:
2- Examen gynécologique
• Au spéculum :
– des leucorrhées d’aspect variable (ou une glaire cervicale louche) et
parfois masquées par des métrorragies généralement peu abondantes,
– une endocervicite est fréquente (frottis cervical à vérifier si nécessaire,
à distance).
• Au toucher vaginal, on retrouve :
– une mobilisation utérine douloureuse qui constitue le signe le plus
évocateur,
– associée ou non à une douleur au niveau d’un ou des deux culs-de-sac
vaginaux latéraux, voire d’un empâtement douloureux des culs-de-sac.
Diagnostic différentiel
1- Abcès pelviens
2- Pelvipéritonite
C- Stratégie thérapeutique
de gonocoque.
III -ÉTIOLOGIES :
La vaginite à trichomonas est de contamination vé né rienne, elle est un bon marqueur
d'IST et ainsi justifie la recherche systé matique d'autres germes.
Les leucorrhé es sont verdâ tres, mousseuses, spumeuses, abondantes et nausé abondes
Au spé culum le vagin est rouge, le col framboisé . Le prurit est variable en intensité , il
existe souvent des brû lures au moment des rapports ou des mictions.
III.1.2 Mycose
Le symptô me essentiel est le prurit. Intense parfois intolé rable, le prurit entraı̂ne
souvent des dysuries ,voire une pollakiurie
Au spé culum les leucorrhé es sont blanches, caillebotté es (comme du lait caillé ),
grumeleuses, tapissant les parois du vagin. La vulve est sè che, œdé mateuse avec de
fré quentes lé sions de grattage. L'extension sur le pé riné e posté rieur est fré quente.
L'examen au microscope montre des filaments mycé liens. Le Candida albicans (est le
germe le plus souvent retrouvé .
Traitement :
La prescription comprend un traitement spé cifique antimycosique, tel l'é conazole
(Gynopevaryl LP®), le fenticonazole (Lomexin®), le miconazole (Gynodaktarin®), le
butoconazole (Gynomyk®) ou l'isoconazole (Fazol®), en ovule gyné cologique et crè me.
Le traitement monodose favorise l'observance et ainsi diminue les rechutes.
rechercher des facteurs favorisants Ces facteurs sont d’ordre local ou général :
l’acidité locale.
Médicaments systématiques :
Facteurs hormonaux :
TRAITEMENT
ré aliser un mycogramme pour é liminer une ré sistance aux traitements ; envisager
un traitement de longue duré e per os (miconazole (Daktarin®) 8 cp/j pendant 8
jours ou amphoté ricine B (Fungyzone®) 6 gel/j pendant 20 jours).
ü Présence de « Clue-cells »
Gardnerella vaginalis est responsable d'une vaginite fré quente dont l'é lé ment
caracté ristique est la mauvaise odeur (poisson pourri).
Ce germe est pour certains un hô te normal de la flore vaginale car isolé chez prè s de 10
% des patientes. Pour ê tre pathogè ne il doit ê tre associé avec diffé rents germes
anaé robies. En fait c'est la dé carboxylation par les germes anaé robies des acides aminé s
é laboré s par le Gardnerella qui est responsable de cette odeur caracté ristique. Ai l'é tat
de sels non volatils in vivo, ces amines peuvent ê tre libé ré es lors de l'alcalinisation du
vagin, en particulier suite à un rapport ou en fin de rè gles.
Les leucorrhé es sont grisâ tres, fluides, peu abondantes, adhé rentes à la paroi vaginale.
Le germe est mis en é vidence par culture mais son association avec des anaé robies est
facilement reconnu par le test à la potasse (Sniff test) qui ré vè le, par application d'une
goutte de potasse à un pré lè vement sur lame, l'odeur caracté ristique de poisson pourri.
TRAITEMENT
Le traitement du partenaire est discuté , les ré cidives font proposer un traitement
complé mentaire pour amé liorer la flore vaginale.
III.1.4 Gonocoque
Hautement pathogè ne il est responsable d'infections gé nitales hautes (endomé trite,
salpingite).
Les leucorrhé es sont jaunes ou verdâ tres, purulentes avec parfois des signes d'uré trite
ou de ské nite L'examen au spé culum trouve une cervicite avec glaire purulente, les
parois vaginales sont rouges, saignant au contact.
La notion d'uré trite chez le partenaire ou d'é coulement mé atique doit faire penser au
diagnostic.
Diplocoque
TRAITEMENT
Le traitement concerne tous les partenaires, symptomatiques ou non
Mycoplasme
Ils ne sont pas habituellement associé s à des leucorrhé es mais il faut les rechercher
lorsqu'une IST est suspecté e. En particulier en cas de glaire louche, de cervicite chez une
femme jeune, la hantise d'une infection à Chlamydia et de ses consé quences sur le haut
appareil gé nital impose leur recherche systé matique.
Les leucorrhé es retrouvé es sont banales, jaunâ tres, parfois accompagné es d'une
uré trite ou une endocervicite .
Le diagnostic se fait par culture et titrage de germe pour le mycoplasme, par culture,
Polymerase Chain Reaction (ré action en chaı̂ne par polymé rase, Amplification en Chaı̂ne
par Polymé risation (ACP)) pour le Chlamydia.
Le traitement est basé sur les cyclines pour mycoplasme et Zithromax® en prise unique
pour Chlamydia.
Les vaginites bacté riennes sont source d'embarras pour le mé decin, les troubles
fonctionnels sont dominé s par la leucorrhé e non spé cifique, gê nant par son abondance,
sa couleur et sa persistance. Il s'y associe parfois des signes d'irritation locale avec
brû lures. Leur survenue est plus fré quente avant la puberté et aprè s la mé nopause non
substitué e en raison de l'absence de flore de Dö derlein
1. L’herpés
La prévention des infections génitales récidivantes à virus Herpès simplex peut être entreprise
avec 1 comprimé par jour (500mg) de VALACYCLOVIR en 1 ou 2 prises et en cas d’échec,
après administration d’une prise unique de 500mg par jour ou en cas de récurrence fréquente
ou très symptomatique, le fractionnement en 2 prises (250 mg par 2 par jour) a permis
d’obtenir de meilleurs résultats.
http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/ 27/32
elles ont deux localisations préférentielles et dans 6 % jusqu’à cinq localisations : le col
utérin, le vagin, la vulve, le périnée et l’anus. Plus fréquemment, les lésions multicentriques
retrouvent des lésions du col utérin à type de néoplasie intra-épithéliale de haut grade (CIN3).
Le col et l’atteinte la plus constante en cas de centricité ainsi en cas de lésion vulvaire ou
vaginale ou anale, c’est le col qui est le 2ème site le plus souvent atteint.
traitement
Pour les CIN 2, les CIN 3, les cancers in-situ du col de l’utérus associés à des lésions
condylomateuses, l’indication est celle d’une conisation.
Comme dans le cas précédent, un frottis de contrôle sera effectué à 6 mois, puis ensuite une
surveillance annuelle par frottis.
Les applications peuvent être d’une durée de 8 heures, tous les deux jours, pendant
une durée de 6 à 10 semaines. Les résultats obtenus sont très encourageants puisque
dans 80% des cas, la guérison complète est obtenue
Les traitements destructeurs seront réservés aux lésions condylomateuses très étendues et
résistantes au traitement médical d’une part, aux lésions condylomateuses très proliférantes et
exophytiques au cours de la grossesse.
Pendant la grossesse, le seul traitement médical admis consiste en l’application locale d’acide
trichloracétique.
Une application par le patient au moment du coucher 3 fois/ semaine jusqu’à disparition des
lésions sans dépasser 16 semaines de traitement.
3. Le virus HIV
La transmission sexuelle des infections HIV plus connue pour les homosexuels mais aussi
pour les hétérosexuels. Les pratiques à risques sont parfaitement identifiées
• Sodomie
• Partenaires multiples – rapport sans préservatif
• Voyage ou rapport avec des femmes originaires des zones à forte séroprévalence du
4. Le virus de l’hépatite C
La transmission de l’hépatite C peut se faire par voie sexuelle, en particulier lorsqu’un des
partenaires est porteurs du virus ou en cas de signes cliniques. Il convient de pratiquer
régulièrement des sérologies au partenaire sain car il existe maintenant un traitement
spécifique de la phase aiguë de l’hépatite C par l’interféron alpha, avec un taux de succès de
98%.
III.2 NEOPLASIQUES
Les leucorrhé es peuvent ê tre ré vé latrices d'une lé sion cervicale tel né oplasie cervicale
intraé pithé liale) ou cancer. Il est important aprè s avoir traité l'infection de vé rifier
l'é tat du col surtout si la patiente n'a pas eu de frottis ré cent.
Une hydrorrhé e doit faire é voquer une pathologie uté rine ou tubaire.
Les deux causes de leucorrhé es auxquelles il faut penser chez les personnes
mé nopausé es sont :
Jeune fille
Les vulvovaginites infectieuses sont possibles chez la jeune fille. Le plus souvent il s'agit
de germes banaux, parfois une oxyurose ou une mycose.
Il faut toutefois penser à la possibilité d'un corps é tranger intravaginal que l'on sent
parfois par le toucher rectal.
Vulvovaginite
-
Conclusion :
Les donné es de l'examen clinique et de l'examen direct au microscope (quand il
peut ê tre fait) suffisent dans un grand nombre de cas pour faire le diagnostic
é tiologique et ainsi permettre l'instauration d'un traitement.
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