Infections Génitales
Infections Génitales
Infections Génitales
Les microorganismes communs aux infections génitales de l’homme et de la femme sont presque
exclusivement responsables d’infections sexuellement transmissibles (IST). Les IST ont ainsi dans
un premier temps été appelées « maladies vénériennes » (liées à Vénus, déesse de l’Amour) puis
« maladies sexuellement transmissibles » (MST) et enfin IST afin de tenir compte des formes
asymptomatiques.
Les formes cliniques des infections génitales dépendent bien sûr du sexe mais aussi des
microorganismes. Le tableau 1 indique pour chaque agent responsable d’IST, les formes
cliniques observées. Notons que certaines IST, comme le SIDA ou l’hépatite B, ne se traduisent
pas par des lésions génitales.
Les infections génitales ne sont pas toutes des IST. Chez l’homme, certaines infections génitales
sont des complications d’infections urinaires. Chez la femme, la plupart des infections vaginales
font suite à un déséquilibre de la flore commensale vaginale.
Tableau 1
L’appareil génital féminin (Fig. 1 et 2) comprend des organes génitaux internes (deux ovaires,
deux trompes de Fallope, l’utérus et le vagin) et externes (la vulve = les grandes lèvres, les petites
lèvres et le clitoris).
La lumière des trompes utérines est réduite lorsqu’elles sont infectées (salpingite) avec
comme conséquence la stérilité (les spermatozoïdes ne peuvent rejoindre l’ovocyte) ou des
grossesses extra-utérines (l’œuf fécondé ne peut gagner l’utérus).
Le verrou microbiologique
Le premier secteur qui comprend la vulve, le vagin et l’exocol (l’appareil génital bas)
est colonisé par de nombreuses espèces commensales : c’est la flore vaginale (voir
paragraphe 2.1). Le pH vaginal acide (entre 3,9 et 4,5) inhibe la multiplication des
principaux pathogènes sauf des levures. De plus on y trouve des glandes sécrétrices de
mucus riche en protéases qui digèrent bon nombre de bactéries et de virus exogènes.
Le deuxième secteur est naturellement stérile. Il comporte l’endocol, ainsi que les cavités
utérine et tubaire (appareil génital haut).
La glaire cervicale sécrétée par l’endocol utérin joue le rôle d’un verrou microbiologique en
empêchant efficacement la remontée des bactéries vaginales. Son action antimicrobienne est la
résultante de trois effets :
Elle est constituée d’un épithélium cylindrique simple (Fig. 4) composé de cellules basales, de
cellules ciliées et de cellules caliciformes. Les replis de cet épithélium forment les glandes
cervicales qui sécrètent la glaire cervicale. La consistance de la glaire est sous contrôle hormonal
et dépend du cycle menstruel :
elle est « épaisse et visqueuse » pendant la 1ère partie du cycle et la période post-
ovulatoire.
alors qu’elle est « claire et filante » pendant la période pré-ovulatoire et l’ovulation
Les muqueuses vaginale et exocervicale se compose d’un épithélium pavimenteux stratifié non
kératinisé (Fig. 4) qui comporte trois couches cellulaires :
Les cellules basales remplacent les cellules superficielles à mesure que ces dernières sont
éliminées par le phénomène naturel de desquamation.
La glaire cervicale et les glandes de Bartholin humidifient en permanence ces muqueuses.
Sur un frottis vaginal, chez la femme non ménopausée, on observe différents types de cellules
selon le stade du cycle (Fig. 5) :
Dans les conditions physiologiques normales, on n’observe pas de cellules basales sur le frottis
sauf s’il existe un contexte inflammatoire particulièrement important.
Flore commensale vaginale
PLAN
Les microorganismes présents dans la flore vaginale sont classés en trois groupes en fonction de leur
concentration.
La répartition des différentes espèces au sein de la flore vaginale dépend essentiellement de facteurs
hormonaux et plus particulièrement de l’importance des sécrétions d’œstrogènes. Deux cas limites peuvent
se présenter :
Une propriété bien connue des œstrogènes est de favoriser la constitution, au niveau du vagin, d’importantes
réserves de glycogène. On parle d’imprégnation glycogénique de la muqueuse (Fig. 6). Ce glycogène est
ensuite dégradé en acide lactique par les lactobacilles, ce qui maintient le pH vaginal à des valeurs très
basses. Un tel environnement acide convient particulièrement aux lactobacilles et inhibe le développement
des autres espèces. L’examen d’un frottis vaginal montrera une large prédominance des lactobacilles.
Figure 6
Dans ce cas, le glycogène est peu présent au niveau de la muqueuse et le pH vaginal assez élevé. Les
lactobacilles sont alors rares et l’essentiel de la flore commensale. La flore apparaît constituée par les
autres espèces bactériennes d’origine intestinale et cutanée (entérobactéries, entérocoques, bactéries
anaérobies, Streptococcus agalactiae, Gardnerella vaginalis, staphylocoques..) mais en quantité assez
limitée en général.
À la naissance : la persistance chez la fillette des œstrogènes transmis par la mère en période fœtale
explique que cette flore soit presque exclusivement composée de lactobacilles.
De la naissance à la puberté : après disparition des œstrogènes d’origine maternelle, le taux
d’hormones reste faible et le pH vaginal plus élevé. La flore est alors variée et équilibrée bien
qu’assez peu abondante (entérobactéries, entérocoques, bactéries anaérobies, Streptococcus
agalactiae, Gardnerella vaginalis, staphylocoques..).
Chez la femme pubère non ménopausée : cette période se caractérise par une forte production
d’œstrogènes et un pH vaginal bas. La flore est de nouveau dominée par les lactobacilles, sauf
parfois après les règles où un certain polymorphisme est souvent observé.
Après la ménopause : le tarissement des sécrétions hormonales explique le retour à un pH vaginal
élevé idem et une flore commensale variée et équilibrée.
L. gasseri sécrète une protéine qui provoque la migration des macrophages facilitant ainsi
l’élimination des pathogènes.
Certains lactobacilles stimulent les monocytes qui sécrètent des substances pro-inflammatoires
dont TNF alpha, IL6 et IL10.
Une flore vaginale équilibrée est une flore dominée par les lactobacilles chez la femme pubère non
ménopausée.
Les facteurs susceptibles de rompre cet équilibre et donc d’entrainer des infections sont multiples : les
antibiotiques (sauf le métronidazole et les quinolones), les antifongiques, les spermicides, les diaphragmes,
les stérilets, les douches vaginales, les pantalons serrés, la multiplicité des partenaires sexuels et le tabac.
Symptômes, localisations et agents pathogènes des infections génitales de la femme
PLAN
Les infections génitales féminines sont nombreuses et variées. Elles sont causées par des
microorganismes exogènes sexuellement transmissibles mais aussi par des germes issus de la
flore vaginale commensale qui prolifèrent anormalement.
On distingue :
les infections génitales basses (IGB) qui affectent le vagin, l’exocol et la vulve ;
les infections génitales hautes (IGH) qui concernent l’endocol utérin, l’endomètre et les
trompes utérines.
Les leucorrhées (ou pertes blanches) sont des écoulements non sanglants provenant de
l’appareil génital. Leur observation constitue le symptôme majeur d’une infection génitale. Une
leucorrhée n’est cependant pas toujours d’origine infectieuse.
On observe en effet :
la mycose vaginale,
la vaginose bactérienne,
la vulvo-vaginite à Trichomonas vaginalis
les vaginites bactériennes spécifiques.
Mycose vaginale
Les signes cliniques les plus courants sont : prurit, brûlures en fin de miction, dyspareunie
(douleur ressentie lors des rapports sexuels).
Il ne s’agit pas d’une IST (infection sexuellement transmissible) mais d’un déséquilibre de la flore
vaginale avec prolifération d’une levure commensale. En effet 15 à 20 % des femmes sont
porteuses naturellement au niveau du vagin de Candida albicans. Sa prolifération, c’est-à-dire
son passage à l’état pathogène, serait conditionnée par l’apparition de circonstances favorisantes
qui, pour certaines, modifient le pH vaginal. Ces facteurs liés à l’hôte peuvent être séparés en :
L’examen gynécologique montre un érythème vulvaire et vaginal ainsi que la présence d’un enduit
vaginal blanchâtre. Les sécrétions sont blanches, grumeleuses et inodores. Le pH est normal
donc acide (pH< 4,5). L’apparition de ces signes cliniques après une antibiothérapie oriente vers
une mycose.
Les symptômes d’allergie (prurit) s’expliquent par la libération de grandes quantités de candidine,
une protéine allergisante.
Il n’y a pas de réponse inflammatoire de l’hôte (l’examen microscopique du frottis vaginal montre
généralement peu de leucocytes).
Le traitement à base d’antifongique est local (ovule ou crème). Les rechutes sont fréquentes mais
les causes restent souvent inconnues.
Vaginose bactérienne
C’est la pathologie vaginale la plus fréquente. Tout comme la mycose, ce n’est pas une IST mais
un trouble de l’écologie microbienne du vagin qui entraîne une prolifération polymicrobienne de
bactéries de la flore commensale (100 à 100 000 fois la concentration normale) et une
diminution importante des lactobacilles qui protègent normalement le vagin. Les bactéries en
cause sont essentiellement des anaérobies
stricts (surtout Prevotella spp., Peptostreptococcus, Mobiluncus, Atopobium vaginae), mais
aussi Gardnerella vaginalis, Mycoplasma hominis : leur quantité et leur diversité sont fortement
augmentées en cas de vaginose (voir tableau 2). D’après une étude récente Gardnerella
vaginalis serait l’espèce la plus virulente.
La moitié des patientes ne présentent pas de symptômes. S’ils existent, les principaux symptômes
sont des leucorrhées abondantes, homogènes, grisâtres, adhérentes et malodorantes (odeur de
poisson avarié liée aux amines).
Les vaginoses bactériennes sont traitées avec du métronidazole (antibiotique actif sur les
bactéries anaérobies strictes).
La vaginose bactérienne est une pathologie bénigne hors grossesse, mais représente une cause
majeure de complications obstétricales dont l’accouchement prématuré. C’est pourquoi la HAS
(Haute Autorité de Santé) recommande depuis 2001 de dépister systématiquement toutes les
femmes enceintes à haut risque (ayant un antécédent de prématurité) en début de grossesse afin
de les traiter.
La moitié des patientes ne présentent pas de symptômes. S’ils existent, les principaux symptômes
sont des leucorrhées abondantes, homogènes, grisâtres, adhérentes et malodorantes (odeur de
poisson avarié liée aux amines)
On traite les vaginoses bactériennes avec du métronidazole (antibiotique actif sur les bactéries
anaérobies strictes).
C’est une IST due à un protozoaire flagellé, Trichomonas vaginalis. C’est le seul pathogène
vaginal capable d’entrainer une inflammation de la muqueuse vaginale chez la femme pubère non
ménopausée.
Le frottis est inflammatoire (nombreux granulocytes et quasi disparition des cellules vaginales).
Les lactobacilles sont très souvent remplacés par une flore très souvent monomorphe composée
d’un entérocoque, d’une entérobactérie ou de S. agalactiae. Les granulocytes sont très nombreux.
La patiente et tous les partenaires, puisqu’il s’agit d’une IST, seront traités au métronidazole.
Ces vaginites sont essentiellement retrouvées chez la petite fille ou la femme ménopausée.
L’infection est toujours monomicrobienne : une bactérie provenant soit du groupe II ou soit du
groupe III de la flore commensale (voir tableau 1) se multiplie abondamment au dépend des
lactobacilles (groupe I) et entrainent une inflammation de la muqueuse vaginale (afflux de
granulocytes neutrophiles). Les bactéries les plus fréquemment en cause sont : S.
agalactiae (streptocoque B), E. coli ou S. aureus. Sont plus rarement rencontrées : Haemophilus
influenzae, le pneumocoque, les entérocoques, les Neisseria et Moraxella.
Les raisons qui expliquent cette prolifération sont : l’immaturité de la muqueuse vaginale chez la
fillette, des traitements antibiotiques ou hormonaux, des troubles trophiques vulvaires (sécheresse
vaginale, atrophie vulvo-vaginale..) liés à une carence hormonale (comme au cours de la
ménopause) mais aussi des facteurs liés à la bactérie elle-même.
Les IGH sont le plus souvent des IST au cours desquels les germes progressent par voie
ascendante et infectent l’endocol utérin (endocervicite), puis l’endomètre (endométrite) et enfin les
trompes utérines (salpingite). Les salpingites peuvent s’accompagner d’une obstruction des
trompes avec comme conséquence la stérilité (obstruction totale) ou un risque de grossesse extra
utérine (obstruction partielle). Enfin les germes peuvent continuer leur progression dans les
trompes utérines jusqu’au pavillon ; ce dernier s’ouvrant sur le péritoine, les IGH peuvent se
compliquer de péritonite.
Endocervicites
L’infection gonococcique (après une incubation de 8 à 10 jours) passe le plus souvent inaperçue :
les femmes n’ont pas de symptômes dans plus de 50% des cas. Lorsqu’elle est symptomatique,
l’infection entraine des leucorrhées plus ou moins purulentes voire sanglantes et parfois des
douleurs abdominales. Une urétrite accompagne très souvent l’endocervicite. En absence de
traitement, l’infection peut progresser en direction de l’endomètre et surtout des trompes
utérines(infections utéro-annexielles).
Chez la femme enceinte, une gonococcie non traitée peut provoquer un accouchement
prématuré, une rupture prématurée des membranes, une conjonctivite chez le nouveau-né (risque
de cécité).
Mycoplasma genitalium est une très petite bactérie sans paroi, comme toutes les bactéries de la
classe des Mollicutes, découverte en 1980. Elle fait partie des mycoplasmes génitaux
avec Mycoplasma hominis et Ureaplasma spp. C’est la seule espèce de ce groupe à être
responsable d’endocervicites (son pouvoir pathogène est certain). C’est une IST cosmopolite.
Le traitement antibiotique de choix est l’azithromycine, substitué par une fluoroquinolone en cas
de résistance à ce macrolide.
Les formes pauci- ou asymptomatiques sont habituelles ce qui explique la fréquence des
séquelles : stérilité tubaire et grossesse extra-utérine. Quand elles sont symptomatiques, elles se
manifestent par des douleurs pelviennes d’intensité variable, des leucorrhées et quelquefois par
de la fièvre.
Ce sont le plus souvent des complications d’endocervicite. Les espèces isolées sont
alors Neisseria gonorrhoeae, Chlamydia trachomatis ou Mycoplasma genitalium.
Certaines s’expliquent par une déficience du verrou microbiologique liées à un acte médical (pose
de stérilet, hystéroscopie, curetage) ou une pathologie sous-jacente (polypes au niveau du col,
cancer ou atrophie de l’endomètre,..).
Les espèces isolées appartiennent alors au groupe II et III de la flore vaginale comme les autres
mycoplasmes urogénitaux (Mycoplasma hominis et Ureaplasma spp.)
Certaines bactéries de la flore vaginale commensale peuvent présenter un risque infectieux pour la femme
enceinte et son fœtus. Présentes en petit nombre, au sein d’une flore vaginale dominée par la flore de
Döderlein, elles ne sont pas visibles au Gram et seront repérées uniquement en culture. Il n’y a pas de
pathologie vaginale, il s’agit d’un portage asymptomatique.
Les principales bactéries vaginales à haut risque infectieux (BVHRI) appartiennent aux groupes II et III
de la flore commensale ; les portages les plus fréquents concernent Streptococcus agalactiae (Streptocoque
du groupe B) et Escherichia coli. Moins fréquents mais entrainant plus souvent de graves complications :
Haemophilus spp, Staphylococcus aureus, Streptococcus pneumoniae, Streptococcus pyogenes et N.
meningitidis.
Ces BVHRI peuvent, par voie ascendante, coloniser la cavité amniotique du nouveau-né suite à l’ouverture
prématurée du col, à la rupture prématurée des membranes. Cette colonisation peut évoluer vers une
chorioamniotite qui se manifeste par de la fièvre, des contractions utérines ; le fœtus est en souffrance. Les
complications de la colonisation ou de l’infection de la cavité amniotique peuvent être :
Ces BVHRI peuvent aussi contaminer le nouveau-né lors de son passage par le vagin.
Streptococcus agalactiae (streptocoque B)
10-20% des femmes enceintes sont porteuses de Streptococcus agalactiae avec le risque de le transmettre à
leur fœtus 1 fois sur 2. Les conséquences de ce portage sont rares mais graves (1 à 2 % des nouveau-nés sont
susceptibles de développer une infection néonatale : bactériémie, méningite). C’est de plus le seul germe
capable d’infecter le nouveau-né indépendamment de la présence de facteurs de risque infectieux. Il est
responsable de 50 % des infections néonatales et de 15 % des infections de la femme enceinte.
C’est pour cela que l’HAS (Haute Autorité de Santé) recommande de rechercher entre la 34ème et la
38 semaine d’aménorrhée Streptococcus agalactiae à partir d’un prélèvement vaginal, de le quantifier et
ème
Autres BVHRI
Les données actuelles ne permettent pas de justifier le dépistage systématique en fin de grossesse des
BVHRI autres que Streptococcus agalactiae. Leur recherche se justifie s’il existe des facteurs de risque
infectieux (ouverture prématurée du col, rupture prématurée des membranes, fièvre maternelle).
Source ANAES 2001 : recommandations pour la prévention anténatale du risque infectieux bactérien
néonatal précoce.
Recherche du portage vaginal de Streptococcus agalactiae
Cette recherche s’effectue sur prescription explicite du clinicien : « recherche de S. agalactiae ».
Prélèvement
Écouvillonnage vaginal sur l’ensemble de la cavité vaginale en insistant sur le 1/3 inférieur du vagin
(l’utilisation d’un spéculum n’est pas recommandée).
Culture
Lecture et interprétation
Les colonies suspectes sur gélose au sang sont grisâtres, translucides, de taille moyenne et présentant une
discrète zone d’hémolyse ß.
L’observation microscopique des colonies après coloration de Gram montre des coques à Gram positif dont
le mode de groupement n’est pas toujours caractéristique. Classiquement en diplocoque ou courtes
chainettes dans les prélèvements, Streptococcus agalactiae peut aussi former des amas quand le frottis est
préparé avec des colonies.
S. agalactiae Gram X 1000
© Pascal Fraperie
Streptococcus agalactiae comme tous les Streptococcus est catalase négative. Il agglutine avec les particules
de latex identifiant le groupe B.
Remarque : 50% des souches humaines de Streptococcus porcinus agglutinent aussi en B mais leurs
colonies sont de petite taille et la zone d’hémolyse ß est large.
S agalactiae appartient au groupe B
© Pascal Fraperie
La réponse (présence ou absence de S. agalactiae) est donnée de façon semi-quantitative : négative,
1+, 2+, 3+, 4+ en fonction du nombre de quadrants sur lesquels une croissance de S. agalactiae est
observée. Cela permet de quantifier le risque de faible (1+) à majeur (4+). Actuellement toutes les
femmes enceintes dépistées positives (1+ à 4 +) sont traitées par la pénicilline G ou le céfotaxime (en cas
d’allergie à la pénicilline G).
Ces milieux sont utilisés pour la détection et l’identification présomptive de Streptococcus agalactiae,
communément appelés Streptocoque du Groupe B (SGB) dans les prélèvements vaginaux ou rectaux de la
femme enceinte.
Gélose GRANADATM (bioMérieux)
COMPOSITION
LECTURE
GRANADATM Bouillon biphasique (bioMérieux)
COMPOSITION
StrepBSelect TM (BIORAD)
COMPOSITION
LECTURE
Colonies de Streptocoque B
© bioMérieux
Colonies d’entérocoques et de lactobacilles
© bioMérieux
chromIDTM Strepto B (bioMérieux)
COMPOSITION
LECTURE
Tableau récapitulatif
Schéma récapitulatif
PLAN
Prélèvement et transport
Examen macroscopique
Éléments d’orientation à l’examen microscopique
Préparation à l’état frais
Frottis coloré au MGG
Frottis coloré au Gram
Résultats des observations microscopiques selon les pathologies
Prélèvement vaginal normal
Frottis inflammatoire ou non inflammatoire
Mycose vaginale
Vaginose bactérienne
Vaginite à Trichomonas vaginalis
Vaginite bactérienne spécifique
Cultures
Choix des milieux
Technique d’ensemencement
Interprétation des cultures (hors recherche des BVHRI)
Prélèvement et transport
Avant de prélever il est important de « moucher » le col. Cela consiste à enlever la glaire
endocervicale avec une compresse imbibée de sérum physiologique et montée sur une pince
longuette (Fig. 9). En effet la présence d’un ectropion* physiologique chez de nombreuses
femmes, entraine une réaction inflammatoire due à l’acidité du vagin. Ainsi la présence de
granulocytes neutrophiles sur un frottis vaginal pourrait être attribuée à tort à une infection.
Précautions
Il est indispensable que le prélèvement ne soit pas déshydraté (ajouter quelques gouttes d’eau
physiologique si nécessaire). L’idéal est que le prélèvement soit fait au laboratoire et qu’il soit
examiné rapidement (moins de 2 heures) en particulier pour
observer Trichomonas vaginalis vivant à l’état frais. Si ce n’est pas possible, on utilise des milieux
de transport type Portagerm®, TGV®, Transtube® (Fig.10).
Certains aspects des pertes sont assez caractéristiques bien que ce critère ne puisse en lui-même
constituer un diagnostic, par exemple :
Les examens microscopiques permettent à eux seuls une très bonne orientation du diagnostic des
quatre pathologies vaginales.
On réalise deux frottis assez denses (un sera coloré au Gram, l’autre au MGG) et une préparation
à l’état frais (EF).
On effectue l’étude cytologique à l’état frais et sur les frottis colorés au MGG et/ou Gram. Elle doit
préciser clairement si le frottis est inflammatoire ou non (Fig 11 et 12).
L’observation entre lame et lamelle des sécrétions vaginales avec un peu d’eau physiologique est
surtout utile pour repérer facilement Trichomonas vaginalis. En effet le parasite se distingue
nettement par sa mobilité saccadée des nombreux ou assez nombreux granulocytes qui
garnissent la préparation. Il peut être nécessaire de chauffer la lame à 37 °C pour observer cette
mobilité. Le parasite se présente sous forme d’éléments ovoïdes de 12 à 20 µm environ. La
confirmation sera apportée par l’examen du frottis coloré au MGG.
Il permet :
Il permet :
Le résultat de ces observations doit être consigné avec précision sur le compte rendu
Mycose vaginale
Interprétation :
Exemple
Fig. 14 : Vaginose bactérienne. GRAM x1000
© François Champagne
Cultures
La culture n’est pas toujours utile, ainsi le diagnostic des mycoses, vaginoses, et vaginites
à Trichomonas vaginalis se fait seulement à l’examen direct.
La recherche de BVHRI chez la femme enceinte : la culture est ici indispensable (Cf.
encadré 3)
Le diagnostic de vaginite bactérienne (surtout chez la petite fille ou la femme ménopausée)
Deux milieux sont essentiels et permettent d’isoler tous les germes pathogènes ; leur non
sélectivité permet d’observer la flore vaginale dans sa globalité. Il s’agit de :
D’autres milieux sélectifs peuvent compléter ce choix en fonction des résultats de l’examen direct,
des germes recherchés et des habitudes des laboratoires. A titre d’exemple :
prédominance de bacilles Gram – : le milieu de Drigalski ou celui de Mac Conkey sont les
plus indiqués du fait de leur sélectivité vis-à-vis des bacilles Gram- non exigeants.
prédominance de cocci Gram+ : la gélose au sang + ANC est le milieu de choix. En effet,
ce milieu inhibe les bactéries à Gram négatif (les levures y cultivent lentement)
présence de levures et/ou de filaments mycéliens : le milieu de Sabouraud +
chloramphénicol (+/- gentamicine) qui, en inhibant la plupart des espèces bactériennes,
rend ce milieu sélectif des champignons. On pourra aussi utiliser un milieu sélectif
chromogène (ChromID™ Candida, CandiSelect™ 4..)
Technique d’ensemencement
On étale une goutte de bouillon dans lequel a été exprimé l’écouvillon. On peut aussi ensemencer
directement avec l’écouvillon le premier quadrant et répartir l’inoculum dans le reste de la boîte à
l’aide d’un inoculateur.
la présence de quelques colonies de levures en culture alors que l’examen direct était
négatif signifie un simple portage et non une mycose.
la présence d’un type de colonie en dominance chez la petite fille ou la femme
ménopausée en accord avec l’examen direct permet de poser le diagnostic de vaginite à
cette espèce : réaliser son identification et son antibiogramme.
Rq : les lactobacilles donnent en 24h de très petites colonies non hémolytiques ou a hémolytiques
sur gélose au sang. Ils sont catalase –
Les microorganismes recherchés varient selon le contexte. Nous nous limiterons sur cette page à la
recherche de Neisseria gonorrhoeae et des bactéries vaginales des groupes II et III.
Les diagnostics des infections à mycoplasmes et Chlamydia trachomatis sont présentées aux pages suivantes
: diagnostic des infections à mycoplasmes et diagnostic des infections à Chlamydia trachomatis.
PLAN
Prélèvements et transport
Prélèvements
iPrélèvements d’endocol
Prélèvement urétral et recueil du premier jet urinaire
Prélèvements endo-utérins
Transport
Examen direct
Culture (sauf Chlamydia et mycoplasmes)
Choix des milieux
Résultats des cultures et interprétation des résultats
Dans certains cas, l’interprétation ne pose pas de problème
Dans d’autres cas, l’interprétation est problématique
Prélèvements et transports
Prélèvements
Prélèvement d’endocol
Le tableau 5 présente les indications des prélèvements d’endocol ainsi que que les bactéries recherchées.
Tableau 5 : les prélèvements d’endocol : indications et bactéries recherchées
Étant donné que les bactéries vaginales des groupes II et III peuvent être responsables d’infections génitales
hautes, il est nécessaire avant de les impliquer de s’assurer qu’elles proviennent de l’endocol. Pour cette
raison, il est très important de bien désinfecter l’exocol afin d’éliminer les bactéries de la flore vaginale.
La désinfection se fait à l’aide d’une compresse (montée sur une pince longuette) imbibée d’un antiseptique
(chlorhexidine par exemple que l’on laisse agir durant 2 minutes) puis on rince avec une compresse imbibée
d’eau physiologique.
Le nombre d’écouvillons et leur nature dépend des germes recherchés et des méthodes mises en œuvre
(écouvillon en dacron pour les recherches par culture et en nylon pour les recherches par biologie
moléculaire).
Les IGH s’accompagnent très souvent d’urétrites ainsi l’analyse en parallèle d’un prélèvement urétral ou
d’un 1er jet urinaire augmente les chances de retrouver un microorganisme pathogène.
L’analyse des urétrites est présentée à cette page.
Prélèvements endo-utérins
Transport
Étant donné que les microorganismes recherchés sont fragiles, le transport doit être rapide (moins de 2
heures à 20°C, 1 heure pour le gonocoque). Si ce n’est pas possible, on utilise des milieux de transport
appropriés : type Portagerm pour le gonocoque, milieux spéciaux pour les Chlamydia et les mycoplasmes.
Ces milieux permettent de conserver les prélèvements pendant 48h.
Examen direct
Un frottis est coloré au GRAM et éventuellement un second au MGG.
Il faut noter :
Ces examens microscopiques sont en général peu informatifs pour les raisons suivantes :
ils sont peu performants pour repérer le gonocoque (souvent en trop faible nombre) ;
l’absence de leucocytes ne permet pas d’écarter une infection ;
les Chlamydia et les mycoplasmes ne sont pas observables au GRAM.
Comme ils ne dictent pas le choix des milieux de culture, ils sont examinés après l’ensemencement.
Les Chlamydia et mycoplasmes ne cultivent pas sur les milieux usuels. Leur recherche au laboratoire est
donc particulière est développé dans les pages suivantes : diagnostic des infections à génitales à
Chlamydia et diagnostic des infections génitales à mycoplasme.
Une gélose chocolat enrichie incubé à 37°C sous 5 à 10% de CO 2 : ce milieu enrichi et non sélectif convient
bien à la culture du gonocoque qui est un germe exigeant ainsi qu’aux bactéries vaginales aérobies.
Une gélose chocolat enrichie + VCN ou VCAT ou VCF incubé à 37°C sous 5 à 10% de CO 2. ce milieu sélectif
des Neisseria pathogènes permet d’isoler le gonocoque. La vancomycine inhibe les Gram +, la colistine les
Gram – et la nystatine, l’amphotéricine B (également appelée fungizone) sont des antifongiques.
Une gélose au sang de mouton incubé à 37°C en ANAEROBIOSE : les bactéries vaginales AAF et ANAS
pourront s’y développer.
Une gélose au sang de cheval incubée à 37°C en aérobiose : culture des bactéries vaginales aérobies (le
gonocoque ne s’y développe pas par manque de fer libre).
Une gélose au sang + ANC pour sélectionner les bactéries à Gram positif
On observe les milieux après 24h, 48h et jusqu’à 5 jours en cas de suspicion de gonococcie ou d’infection
utéro-annexielle.
La cavité utérine est normalement stérile et dans la mesure où le prélèvement a été correctement
effectué toute bactérie isolée devrait être considérée comme pathogène. La pratique montre que
l’interprétation des résultats n’est pas toujours facile car les prélèvements sont souvent contaminés.
Présence du gonocoque : on le repère facilement sur les milieux car il cultive sur les deux géloses chocolat
(non sélective et sélective) mais ne cultive pas sur la gélose au sang. Les colonies suspectes sont petites (0,5 à
1 mm) convexes, grises, lisses, à bords réguliers. L’examen microscopique montre des diplocoques à Gram
négatif. L’oxydase est +.
Il faut ensemencer une galerie d’identification adaptée type Api NH et réaliser un antibiogramme sur
gélose chocolat+ polyvitex. En outre, il est nécessaire de rechercher la présence d’une bêta- lactamase
par un test à la nitrocéfine.
Présence d’un microorganisme en culture pure : il faut l’identifier et faire son antibiogramme.
Dans d’autres cas l’interprétation est problématique
Présence de flores polymicrobiennes. Il faudra réaliser des Gram sur toutes les colonies et identifier celles
susceptibles d’être pathogènes. On s’aidera des résultats des cultures de prélèvements endo-utérins si on en
dispose en donnant plus de poids à ces derniers. Bien entendu les renseignements cliniques, l’aspect des
lésions et leurs localisations sont indispensables à l’interprétation des résultats.
Deux testicules : ces organes de 5 cm de long sont logés dans une poche revêtue de
peau (le scrotum) ; Ils assurent deux fonctions : la production de spermatozoïdes et la
sécrétion d’hormones stéroïdiennes (testostérone notamment).
L’épididyme est un organe de 5 cm de long qui coiffe les testicules ; il assure le transport
et la maturation des spermatozoïdes.
Le canal déférent (ou spermiducte) émerge de l’épididyme et se termine par une région
dilatée, l’ampoule où sont stockés les spermatozoïdes avant d’être éjectés par l’urètre lors
de l’éjaculation.
L’urètre a deux fonctions : le transport du sperme au moment de l’éjaculation et celui de
l’urine lors de la miction.
Les glandes annexes :
Les vésicules séminales élaborent une grande partie du plasma séminal qui
constitue le volume principal de l’éjaculat.
La prostate est située sous la vessie et secrète un liquide qui constitue le quart du
volume du sperme et contribue à la motilité et au maintien en vie des
spermatozoïdes. Elle sécrète une protéase, appelée PSA (antigène prostatique
spécifique) qui liquéfie le sperme après l’éjaculation. Comme la prostate entoure la
partie initiale de l’urètre, elle peut le comprimer quand elle augmente de volume
générant alors des troubles urinaires. Le dosage du PSA sérique est utile pour le
diagnostic du cancer de la prostate ou d’autres pathologies affectant la prostate.
Tandis que lors d’urétrite subaiguë, l’écoulement urétral est cette fois peu abondant, clair, séreux
se limitant souvent à une simple goutte matinale. Dans ce cas, il n’y a pas de brûlures au moment
de la miction.
C. trachomatis est la première cause d’IST dans les pays industrialisés et la première étiologie
connue d’urétrite. Ainsi en France, elle est responsable de 20 à 30% des urétrites.
Elle est asymptomatique environ une fois sur deux. Si des signes cliniques apparaissent, elle se
présente alors :
le plus souvent comme une urétrite subaiguë avec écoulement clair, séreux et peu abondant ;
quelquefois comme une urétrite aiguë avec écoulement abondant, purulent accompagné de vives
brûlures mictionnelles
En 2009, en Europe, l’incidence chez l’homme s’élève à 152 cas /100 000. Les personnes à
risque sont jeunes (26 ans en moyenne), résident en Ile-de-France et ont eu récemment un
nouveau partenaire. La tendance est à l’augmentation mais témoigne aussi d’un dépistage mieux
ciblé sur les personnes à risque.
Urétrite gonococcique
L’urétrite gonococcique représente 10% des urétrites en France. C’est également une IST. Au
contraire de ce qu’on observe chez la femme, elle est presque toujours symptomatique chez
l’homme. Après une incubation silencieuse courte (2 à 7 jours), elle se manifeste dans 90% des
cas par un écoulement urétral purulent, une dysurie et des brûlures mictionnelles intenses. Ainsi
ces symptômes lui valent l’appellation de «chaude pisse ».
Cette infection est souvent associée à d’autres IST comme celles à C. trachomatis et chez les
homosexuels masculins, à la syphilis, à l’infection à Herpes Simplex Virus 1 et 2, à l’infection au
VIH et à la LGV.
Modalités de prélèvements
Schéma récapitulatif
Il existe trois façons de prélever pour le diagnostic des urétrites : prélèvement de l’écoulement
urétral, prélèvement urétral et 1er jet urinaire.
On recherche systématiquement à la fois les germes cultivant sur les milieux usuels
(dont Neisseria gonorrhoeae) et Chlamydia trachomatis. En revanche, on recherche les
mycoplasmes seulement sur prescription explicite du médecin.
On effectue ces prélèvements avant le traitement antibiotique et sans toilette ni désinfection
préalable.
Pour les prélèvements urétraux et de 1 er jet urinaire le patient doit se retenir d’uriner 2 heures
avant le prélèvement.
Recherche de Chlamydia Voir chapitre « Diagnostic des infections génitales à Chlamydia
trachomatis trachomatis »
Examens microscopiques
Les examens microscopiques permettent de poser le diagnostic d’urétrite et d’orienter quelquefois
l’identification de l’agent causal.
Ils sont réalisés après la mise en culture à cause de la fragilité de certains germes (gonocoque).
On réalise alors un état frais, un frottis coloré au MGG et un frottis coloré au GRAM.
Le diagnostic d’une urétrite repose sur une évaluation de l’intensité de la réaction inflammatoire.
Une urétrite se caractérise :
sur un frottis du prélèvement urétral ou de l’écoulement urétral coloré au MGG par la présence d’au
moins 5 granulocytes par champ au grossissement × 1 000.
sur un état frais du culot de centrifugation d’un premier jet urinaire par un nombre de granulocytes ≥
10/champ au grossissement x 400.
Son principal intérêt est d’orienter le diagnostic. Il faut noter l’abondance, sur le frottis, de chaque
type de germe observé.
Il peut permettre plus particulièrement le diagnostic présomptif d’une gonococcie aiguë par la
présence de très nombreux granulocytes dont certains contiennent des diplocoques à Gram négatif
en « grains de café » (Cf. fig. 32). Neisseria gonorrhoeae a, en effet, la propriété de se multiplier
dans les granulocytes. Les localisations extracellulaires sont surtout le fait d’éléments libérés par la
lyse des granulocytes. Lles germes sont observés alors au voisinage des débris cellulaires.
L’examen microscopique est moins évocateur si l’urétrite gonococcique est subaiguë.
Urétrite à N.
gonorrhoeae. Gram X1000
Ces examens microscopiques ne permettent pas de mettre en évidence des Chlamydiae ou des
mycoplasmes. Les méthodes employées pour rechercher ces germes feront l’objet de deux autres
chapitres.
Culture (Chlamydia trachomatis et mycoplasmes exclus)
Le gonocoque est une bactérie fragile et exigeante qui nécessite pour sa croissance du glucose,
des facteurs de croissance (NAD, cystéine ou méthionine, bases puriques et pyrimidiques,
vitamines du groupe B). Il est inhibé par les acides gras, le cholestérol, et certains métaux lourds
contenus dans les géloses. Ces substances sont neutralisées par l’addition de sang ou d’amidon
de maïs. Le gonocoque exige aussi un degré hygrométrique élevé et une atmosphère enrichie en
CO2 (5-10 %).
On ensemence en systématique :
o un milieu riche non sélectif additionné d’un supplément vitaminique : gélose chocolat enrichie : sur
un tel milieu la flore associée prolifère abondamment ;
o et un milieu riche sélectif : gélose chocolat enrichie + un mélange d’antibiotiques (VCN ou VCF ou
VCAT). La vancomycine inhibe les Gram +, la colistine la plupart des Gram -, la nystatine et
l’amphotéricine B (également appelé fungizone) les champignons. Le triméthoprime complète le
spectre antibactérien de l’association vancomycine-colistine. Ce milieu est très sélectif du
gonocoque mais 3 % des gonocoques, sensibles à la vancomycine, n’y cultivent pas.
On ensemence ces milieux sans attendre et on les incube à 35°-37C sous atmosphère humide et
enrichie en CO2 pendant au moins 72 h.
o une gélose au sang frais +/- ANC (37°C sous 5 à 10% de CO 2) : elle permet de repérer les colonies
de streptocoques et de staphylocoques ;
o un milieu sélectif des bacilles à Gram négatif non exigeants (Drigalski, Mac Conkey)
o un milieu sélectif pour les levures : gélose Sabouraud + chloramphénicol.
Les colonies suspectes sur géloses chocolat (non sélective et sélective) sont petites (0.5-1mm)
grisâtres, à bords réguliers.
On réalise un GRAM, les tests oxydase et catalase et on ensemence une galerie miniaturisée type
Api NH® (bioMérieux) ou Neisseria 4H ® (BioRad). Le gonocoque est un diplocoque Gram – en grain
de café, oxydase + et catalase +, il est glucose positif, mais maltose et saccharose négatifs.
Un antibiogramme sur gélose chocolat enrichie est indispensable pour repérer les résistances
acquises. On doit également rechercher une bêta-lactamase par un test chromogénique à la
nitrocéfine (test céfinase®). Un diamètre d’inhibition plus faible autour du disque d’amoxicilline
(AMX) qu’autour du disque d’amoxicilline + acide clavulanique (AMC) est aussi une preuve indirecte
de la présence d’une pénicillinase. Le test « PEN » dans la galerie API NH donne de faux négatifs
en raison de la faible durée d’incubation. (On peut réincuber la galerie 2h de plus en cas de réaction
douteuse à ce test).
Plusieurs trousses commercialisées sont utilisables en France, elles utilisent des principes
différents : Polymerase Chain Reaction (PCR), Ligase Chain Reaction (LCR), Strand
Displacement Amplification (SDA), Transcription-Mediated Amplification (TMA). La PCR, LCR et
SDA amplifient l’ADN bactérien, alors que la TMA amplifie l’ARN ribosomal bactérien. Ces
techniques sont développées dans la partie amplification génique du menu « outils
diagnostiques«
Pour Neisseria gonorrhoeae, la séquence d’ADN cible est constituée de 201 nucléotides situés
dans le gène codant la cytosine-ADN-méthyltransférase. Par précaution, il faut contrôler les
résultats positifs par une seconde technique d’amplification utilisant une autre séquence cible.
Prostatites, épididymites et orchites
Les épididymites et prostatites aiguës sont des infections profondes. En règle générale, elles font
suite à une infection urinaire ou urétrale.
Prostatites aiguës
Les prostatites sont des inflammations de la prostate. Elles sont d’origine bactérienne dans 5 à
10% des cas et peuvent être aiguës ou chroniques.
La plupart des prostatites bactériennes aiguës font suite à une infection urinaire. Les germes
pénétrant dans la prostate à l’occasion d’un reflux de l’urine. En absence de traitement, la prostatite
peut devenir chronique ou être à l’origine de sepsis, d’abcès de la prostate ou d’épididymite.
L’immunodépression ou les explorations instrumentales des voies urinaires (sondage, endoscopie,
biopsie, chirurgie..) favorise l’apparition de ces complications. Une fièvre élevée, des troubles
urinaires (brûlures à la miction, envies d’uriner fréquentes, impérieuses, ou au contraire lentes,
pouvant aller jusqu’à la rétention aiguë d’urine) sont les symptômes les plus courants d’une
infection aiguë. On peut observer des douleurs pelviennes. L’ANSM recommande de considérer les
infections urinaires fébriles de l’homme comme des prostatites aiguës.
Plus rarement, les prostatites sont des complications d’urétrites. Dans ce cas, on isole des germes
d’IST (Chlamydia trachomatis, Neisseria gonorrhoeae, mycoplasmes urogénitaux).
Le diagnostic repose sur un ECBU particulier car réalisé sur le premier jet urinaire (le massage
prostatique ne doit pas être pratiqué).
On considère comme pathogènes, les germes dont la concentration dépasse 10 4 UFC/mL. Dans
ce cas, il faut les identifier et réaliser leur antibiogramme.
Épididymites et orchi-épididymites
Les épididymites sont des inflammations de l’épididyme. L’infection d’origine urinaire ou urétrale
progresse par voie ascendante depuis l’urètre jusqu’aux canaux épididymaires et peut également
atteindre le testicule, on parle d’orchi-épididymites.
Les symptômes sont un gonflement des bourses accompagné de douleurs, de fièvre. Parfois il y a
des brûlures à la miction.
Le diagnostic des épididymites repose sur l’analyse d’un écoulement urétral ou d’un premier jet
urinaire.
On recherche :
Les mycoplasmes ont une taille bien trop petite (300 nm) pour être observables au grossissement
X1000 après coloration de Gram.
L’absence de paroi, liée à leur incapacité à synthétiser le peptidoglycane, leur donne des
propriétés particulières :
*ces espèces sont surtout pathogènes quand elles sont associées à d’autres microorganismes
Étant donné qu’ils n’ont pas de paroi, tous les mycoplasmes résistent naturellement aux
antibiotiques actifs au niveau de la paroi. Ainsi ils résistent aux béta-lactamines et aux
glycopeptides.
Ils résistent naturellement à d’autres antibiotiques. D’ailleurs certaines de ces résistances sont
recherchées pour différencier les espèces dans des galeries miniaturisées d’identification. Par
exemple :
En général, les antibiotiques actifs appartiennent aux familles des tétracyclines, fluoroquinolones,
macrolides et apparentés.
Pour Mycoplasma hominis et Ureaplasma spp, le diagnostic n’est pas simple car elles sont quelquefois
commensales. Ainsi, pour interpréter les résultats, il faut à la fois tenir compte de la concentration des
mycoplasmes isolés et de l’origine du prélèvement. L’identification et le dénombrement de ces espèces de
mycoplasmes se fait en les cultivant.
En revanche, le diagnostic des urétrites à Mycoplasma genitalium ne repose pas sur une mise en culture
mais sur des méthodes d’amplification génique.
Prélèvement et transport
Les mycoplasmes génitaux sont recherchés à partir de prélèvements urétraux, cervico-vaginaux, endocol,
endométriaux, tubaires et du 1er jet urinaire. Le prélèvement doit ramener un maximum de cellules
auxquelles les mycoplasmes adhérent car ils sont à la recherche de cholestérol, indispensable à la structure
de leur membrane plasmique.
Les prélèvements sont placés dans un milieu de transport comme le milieu saccharose-phosphate (2SP)
enrichi en 5% de sérum de veau fœtal. Le prélèvement se conserve alors 48 h à + 4°C ou congelé à -70°C.
Du fait de leur petit génome les mycoplasmes ont une capacité de synthèse limitée et une croissance
dépendante de la composition de des milieux de culture. Pour cette raison, les milieux de culture de base
sont des milieux complexes enrichis en sérum animal (qui apporte des protéines, des lipides et du
cholestérol) et en extrait de levure (vitamines, ions minéraux..). En outre, ils sont rendus sélectifs pour
inhiber la culture des contaminants (au moins une ß-lactamine et d’autres inhibiteurs).
Mycoplasma hominis cultive bien sur le milieu de HAYFLICK modifié et sur la gélose A7 ; il alcalinise les
milieux contenant de l’arginine
Ureaplasma urealyticum et parvum cultive bien sur le milieu de SHEPARD et sur la gélose A7 ; il alcalinise les
milieux contenant de l’urée.
Mycoplasma genitalium étant très difficile à cultiver, sa recherche au laboratoire utilise des techniques
d’amplification génique.
Notons que Mycoplasma hominis et Ureaplasma spp peuvent aussi se satisfaire du même milieu, c’est le cas
du milieu présent dans le coffret Mycoplasma IST2 de bioMérieux.
Tout d’abord, il faut savoir qu’en milieu liquide la multiplication des mycoplasmes n’entraine pas de trouble
du milieu. Ainsi pour détecter leur croissance, on introduit des substrats dont l’utilisation se traduit par un
changement de la teinte d’un indicateur de pH (rouge de phénol). Par exemple, on observera une
alcalinisation liée à l’activité uréase d’Ureaplasma spp. ou à l’activité arginine dihydrolase (ADH)
de Mycoplasma hominis.
Différenciation des espèces avec des milieux contenant soit l’arginine, soit l’urée
Si nous disposons de deux milieux, chacun contenant seulement un de ces deux substrats
(arginine ou urée), comme Mycoplasma hominis et Ureaplasma spp n’ont pas le même profil biochimique,
la capacité du mycoplasme à faire virer le rouge de phénol de chacun de ces deux milieux suffit pour les
différencier. C’est le choix retenu dans la galerie Mycoplasma Duo.
Différenciation des espèces avec des milieux contenant à la fois l’urée et l’arginine
Afin de disposer de milieux également utilisables pour l’antibiogramme et convenant aux deux espèces, il
est nécessaire qu’il contienne à la fois l’urée et l’arginine. Dans ce cas il est nécessaire pour différencier ces
espèces d’ajouter un antibiotique pour lequel une d’elles présente une résistance naturelle (l’érythromycine
pour Mycoplasma hominis et la lincomycine pour Ureaplasma spp). C’est ainsi qu’ont été conçues la
galerie Mycofast RevolutioN et la galerie Mycoplasma IST2.
On peut également différencier ces espèces en observant les colonies au microscope optique (grossissement
X100) sur milieux gélosés. La culture en milieu gélosé permet en outre de vérifier que l’alcalinisation
observée en milieu liquide est bien due à un mycoplasme et non à la présence d’autres bactéries.
Caractère
ADH + ADH –
biochimiq
ue Uréase – Uréase +
colonies dites « en œufs sur le plat » détectables après colonies dites « en oursin » de taille
observation à la loupe binoculaire. irrégulière de couleur brune (précipité dû
à l’oxydation du sulfate de manganèse).
Aspect
des
colonies
sur milieu
avec du
sulfate de
manganès
e Colonies d’Ureaplasma spp. sur gélose
A7 X100
© bioMérieux
Résistanc
e
naturelle
utilisée
pour le
Érythromycine Lincomycine
diagnostic
différentie
l
Dénombrement et interprétation
Dans les prélèvements naturellement stériles (prélèvement d’endocol, prélèvements tubo-peritonéaux), les
mycoplasmes sont toujours pathogènes.
En revanche, pour les urines et les prélèvements urétraux et cervico-vaginaux, un dénombrement est
nécessaire pour distinguer une infection d’un portage commensal au niveau vaginal ou urétral. Le tableau 3
rassemble les seuils pathologiques habituellement retenus.
À cette fin, le dénombrement est effectué en milieu liquide en réalisant des dilutions (10-1 à 10-4) (galeries
miniaturisées) et s’exprime en unité changeant la couleur (UCC /mL) qui correspond à la concentration
minimale de mycoplasmes nécessaire pour faire virer l’indicateur de pH.
Autrefois considérées comme des virus, ces bactéries sont maintenant classées dans les
Eubactéries. Elles présentent des membranes (plasmique et externe) semblables à celles des
bactéries à Gram-négatif (avec des lipopolysaccharides), mais n’ont pas de couche de
peptidoglycane. Autres particularités, elles contiennent des ribosomes. Enfin elles sont incapables
de synthétiser leur propre ATP et sont donc des « parasites énergétiques ».
Au cours de leur cycle infectieux (Fig. 1), la bactérie évolue successivement sous deux formes :
une forme infectieuse, non réplicative, nommée corps élémentaire (CE) et une forme non
infectieuse réplicative appelée corps réticulé (CR).
Elles pénètrent donc dans les cellules épithéliales sous leur forme infectieuse (CE). Ensuite elles
se transforment en corps réticulés (CR), se multiplient et pour terminer les CR se transforment en
CE. Leur prolifération intracellulaire entraine la lyse de ces cellules et la libération
des Chlamydia sous leur forme CE.
Figure 1 : Cycle de multiplication des Chlamydia
Afin d’éviter ces complications les recommandations actuelles sont de dépister les femmes de
moins de 25 ans et les hommes de moins de 30 ans ayant un comportement à risque ou
consultant dans des centres de dépistage d’IST.
Suite aux recommandations de la HAS, les méthodes qui utilisent la culture cellulaire, la détection
d’antigènes par immunofluorescence ou ELISA et la détection du génome de Chlamydia
trachomatis par biologie moléculaire sans amplification ont été supprimées de la Nomenclature
Des Actes De Biologie Médicale (NABM) le 4 novembre 2011. En effet, ces méthodes manquent
de sensibilité ou de spécificité.
Désormais seule une technique est inscrite à la NABM. Il s’agit de la recherche d’ADN ou d’ARN
de Chlamydia trachomatis par amplification génique in vitro.
Prélèvement et transport
une séquence d’ADN localisée dans un plasmide appelé « plasmide cryptique » qui est commun à
tous les sérovars de Chlamydia trachomatis (plasmide présent en 7 à 10 exemplaires par bactérie)
des fragments d’ARNr.
Des contrôles internes d’amplification permettent de s’assurer que l’échantillon ne contient pas
d’inhibiteurs de l’amplification.
Les méthodes d’amplification génique sont présentées sur d’autres pages de ce site :
Chez l’adulte un taux d’IgG ≥ 64 est le témoin d’une infection passée ou en cours. Une
augmentation significative du taux d’IgG entre 2 sérums prélevés à 3 semaines d’intervalle peut
permettre le diagnostic d’infection évolutive mais le titre atteint souvent rapidement un plateau et
la sérologie ne permet donc pas toujours de suivre l’évolution de la maladie.
Chez le nouveau-né le dosage des IgM est le témoin d’une infection récente.
Les techniques les plus récentes sont des tests immuno-enzymatiques (ELISA) ou immunoblot,
elles utilisent des peptides recombinants de la protéine majeure de la membrane externe (MOMP)
spécifique de Chlamydia trachomatis.
Ulcérations génitales
PLAN
Herpes génital
Chancre syphilitique
Chancre de la maladie de Nicolas-Favre ou lymphogranulomatose vénérienne (LGV)
iChancre mou
Donovanose
Une ulcération correspond à une perte de substance entraînant une plaie ouverte plus ou moins
profonde. Elle s’accompagne presque toujours d’adénopathies satellites. On parle de chancre
lorsqu’il s’agit d’IST.
Toutes les ulcérations génitales sont des IST. Chez l’homme, elles sont généralement localisées
sur le gland et chez la femme dans le vagin, sur les lèvres génitales et dans la région périanale.
Les ulcérations génitales sont des cofacteurs importants de la transmission du VIH. Les principaux
agents étiologiques sont présentés dans le tableau 1
La majorité des personnes infectées ne présentent pas de symptômes. Lors des formes
symptomatiques, on observe, après une période d’incubation de 2 à 20 jours, des érosions
multiples groupées en bouquet, très douloureuses, avec de multiples adénopathies de petite taille,
sensibles et fermes.
Le traitement d’une poussée fait appel aux antiviraux par voie orale (Aciclovir ou le Valaciclovir).
En cas de doute si le sujet ne présente pas de symptômes ou bien dans le but d’identifier le type
de virus en cause, on peut demander une analyse au laboratoire de microbiologie.
La PCR en temps réel est la technique qui s’impose actuellement. Elle permet de quantifier les
virus, de différencier HSV-1 de HSV-2. Puis surtout les faux négatifs sont rares.
La recherche d’antigènes viraux dans les cellules du prélèvement par immunofluorescence est une
alternative. Elle est rapide et permet de différencier aussi HSV-1 de HSV-2.
La culture cellulaire permet un diagnostic de certitude mais reste réservée aux laboratoires
spécialisés. Elle met en évidence dans un délai de 2 à 4 jours un effet cytopathogène sur des
cellules de rein de singe. Elle permet de différencier HSV-1 de HSV-2 grâce à des anticorps
monoclonaux spécifiques et permet également de tester la sensibilité de la souche aux antiviraux.
Seule la détection d’anticorps spécifiques anti HSV-2 permet de poser le diagnostic d’herpès
génital.
Chancre syphilitique
La syphilis est une IST due à Treponema pallidum subsp pallidum. Elle évolue en plusieurs
stades (primaire, secondaire et tertiaire) entrecoupés de phases de latence.
Le chancre correspond à la phase primaire. Il apparait environ 3 semaines après une incubation
silencieuse sous la forme typique d’une ulcération unique (le plus souvent) arrondie, à base
indurée et indolore qui guérit spontanément en 1 à 2 mois. Des adénopathies satellites sont
habituelles.
Depuis 1999, une augmentation importante du nombre de cas de syphilis est observée
particulièrement chez les homosexuels masculins. Seulement 17 % des patients infectés sont des
hétérosexuels.
Diagnostic direct
Il consiste à rechercher T. pallidum à partir des sérosités recueillies au niveau du chancre. Cela
peut se faire :
Il consiste dans un premier temps à un dépistage de la syphilis par deux réactions obligatoires
dont au moins une de chaque groupe :
Lors d’un dépistage positif, il faut réaliser, dans un deuxième temps, un titrage avec chaque
groupe de méthode.
C’est une IST rare en Europe mais en augmentation chez les homosexuels masculins. La durée
de l’incubation varie de 2 à 60 jours. Les premiers signes cliniques sont des micro-ulcérations
génitales ou anales passant souvent inaperçues car indolores puis apparaissent des
adénopathies inflammatoires inguinales qui peuvent se fistuler (en pomme d’arrosoir) ou entrainer
une anorectite aigüe.
Chancre mou
Les ulcérations multiples qui constituent le chancre mou sont dues à Haemophilus ducreyi ; c’est
une IST rare en Europe mais fréquente dans certaines régions d’Afrique, d’Asie et des Caraïbes.
Elle apparaît en général après une période d’incubation courte (moins de 1 semaine) et
commence par de petites lésions rouges qui se transforment en petits ulcères superficiels.
Contrairement à la syphilis, ces ulcères sont douloureux, inflammatoires à bords irréguliers et
non indurés (d’où le terme chancre mou). Des ganglions inguinaux discrets et douloureux
apparaissent chez la plupart des patients.
H. ducreyi est une bactérie vulnérable qui exige des contacts fréquents pour se propager dans
une population. En Europe, les rares cas documentés sont des cas importés ou associés à la
prostitution.
La culture de ce germe est très difficile : elle utilise un milieu riche type gélose chocolat enrichi +
sérum de veau fœtal (5-10%) ou une gélose Columbia au sang de lapin.
Après incubation de 48 h (et jusqu’à 10 jours) à 33-35°C en atmosphère enrichie en CO 2 (5-10%)
les colonies suspectes sont grisâtres, brillantes et de petite taille.
On ne peut identifier précisément cette espèce avec les galeries habituelles. Dans ce cas
l’identification se fait par amplification génique.
Donovanose
Cette IST très rare en Europe (uniquement des cas importés) mais endémique en Inde, Australie,
Papouasie Nouvelle Guinée, Afrique du sud, Guyane, Caraïbes, Brésil. Elle est due à un bacille à
Gram négatif, Klebsiella granulomatis (anciennement Calymmatobacterium granulomatis).
L’incubation est très variable (3 à 40 jours), les ulcérations sont multiples avec des bordures en
relief ; elles saignent facilement au contact et sont indolores. Il n’y a pas d’adénopathie satellite.
Sans traitement l’infection peut entrainer des destructions tissulaires étendues (laissant des
cicatrices ou d’importantes mutilations) et même des bactériémies. Le granulome inguinal se traite
en première intention avec un macrolide (érythromycine ou azithromycine).
Klebsiella granulomatis, n’est pas cultivable sur milieu synthétique, la seule façon de l’isoler est de
le cultiver sur monocytes (laboratoires spécialisés) ou bien par inoculation d’œuf embryonné.
Le diagnostic est donc avant tout microscopique : il repose sur la mise en évidence des corps de
Donovan dans le frottis d’un granulome inguinal coloré au MGG (ils apparaissent colorés en bleu).
Les corps de Donovan sont des inclusions bactériennes de forme caractéristique (aspect bipolaire
dit « en épingle à nourrice ») à l’intérieur des macrophages. La recherche est souvent négative en
cas de lésion très jeune ou, au contraire, ancienne. L’observation des corps de Donovan à partir
d’une lésion à clinique évocatrice est suffisante pour affirmer le diagnostic.