Techniques Photovoltaïques

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École Supérieure de Technologie

LP TEREE

Techniques Photovoltaïques

Pr R. El Bachtiri

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Chap1 : Généralités sur les matériaux photovoltaïques

L’effet photovoltaïque est un phénomène physique propre à certains matériaux appelés semi-
conducteurs qui produisent de l’électricité lorsqu’ils sont exposés à la lumière.

1. Notion de semi-conducteur

1.1. Structure cristalline et bandes d’énergie

Une structure cristalline est constituée d’un assemblage


régulier d’atomes (Figure 1). Ils mettent en commun des
électrons de leur couche périphérique pour constituer
des liaisons covalentes.
La couche électronique périphérique assure la stabilité
de l’atome. Elle est complète lorsqu’elle comporte 8
électrons pour atteindre la saturation
(La couche périphérique ne peut en comporter
d’avantage).
Figure 1 : Structure cristalline.

Dans cette description, les résultats de mécanique quantique montrent que chaque électron
possède un niveau d’énergie déterminé. Les deux dernières sont :
• la bande de valence si l’électron est attaché à l’atome ;
• la bande de conduction si cet électron se libère de l’atome (On dit alors qu’il est libre). Des
bandes interdites séparent tous ces niveaux
Énergie croissante avec l’éloignement du noyau

Pour illustrer ce phénomène, la représentation


énergétique de la Figure 2 est particulièrement
adaptée. La distance énergétique séparant les
bandes de conduction et de valence est appelée
« gap ». Sa valeur détermine la plus ou moins
bonne conductivité du matériau : plus le gap
est faible, plus le matériau est conducteur.

Figure 2 : Représentation énergétique.

2
1.2. Conducteur – Isolant – Semi-conducteur

Un matériau isolant possède un gap élevé. Tous les électrons de la couche périphérique sont
utilisés dans les liaisons chimiques covalentes. A la température de 0 K, il n’y a pas
d’électrons dans la bande de conduction. Une élévation de la température peut toutefois
apporter l’énergie nécessaire au passage de certains électrons dans la bande de conduction,
mais à température ambiante, cette probabilité est très faible, et le matériau reste isolant.
Dans un matériau conducteur, les liaisons chimiques n’utilisent pas tous les électrons de la
couche périphérique. Ceux qui sont excédentaires sont alors libres de circuler et se déplacent
naturellement dans la bande de conduction (même à 0 K). Ceci se traduit par un gap nul ou
négatif : les bandes de conduction et de valence se chevauchent.
Un matériau semi-conducteur (SC) est un isolant possédant un faible gap. Il est parfaitement
isolant à 0 K, mais devient progressivement conducteur lorsque la température augmente ou
par apport d’énergie sous une forme quelconque (lumière ou tout rayonnement
électromagnétique, chauffage, etc.). Il reste cependant proche de l’isolant à température
ambiante. S’il est pur —on dit que le semi-conducteur est intrinsèque— c’est un élément
chimique de valence 4 (la couche périphérique comporte 4 électrons).
Exemples de semi-conducteurs purs (entre parenthèses le symbole puis le numéro atomique) :
carbone (C, 6), silicium (Si, 14), germanium (Ge, 32).
Remarque : semi-conducteurs composés avec des éléments de valence 3 et 5 (ex : Arséniure
de gallium, GaAs).

Le matériau semi-conducteur utilisé pour plus de 95% de toutes les cellules photovoltaïques
fabriquées dans le monde est le silicium (Si). Le silicium présente un double avantage : il est
disponible en quantités suffisantes puisqu’il est le deuxième élément de la croûte terrestre, et
son traitement est respectueux de l'environnement.
Il faut distinguer trois types de cellules photovoltaïques selon le cristal utilisé pour leur
fabrication : les cellules monocristallines, les cellules polycristallines et les cellules amorphes.
Ces types de cellules diffèrent quant à leurs coûts de fabrication et leur rendement. Les
cellules amorphes (appelées « cellules à couche mince ») présentent des taux de rendement
inférieurs à ceux des deux autres types de cellules mais sont plus économiques en raison de
leur procédé de fabrication moins complexe.

2. Dopage d’un semi conducteur

2.1. Notion de « trou » : génération et recombinaison

Lorsqu’un électron quitte la bande de valence pour atteindre la


bande de conduction, il se déplace librement dans le réseau.
L’atome qu’il laisse n’est plus neutre, mais s’ionise
positivement. Cet atome dispose donc d’une place inoccupée
appelée « trou » (on dit aussi « lacune ») illustrée à la Figure 3.
Figure 3 : Illustration d’un trou.

3
Un électron venant d’un atome voisin peut alors occuper la place libre en laissant un trou à
son tour : c’est le mécanisme de recombinaison d’une paire électron-trou. Le
mouvement des charges négatives s’accompagne donc nécessairement d’un mouvement des
trous dans le sens inverse. La résistivité électrique du matériau semi-conducteur est très
sensible aux variations de la température. Pour la maîtriser, les recombinaisons sont
contrôlées par dopage du semi-conducteur.

2.2. Semi-conducteur dopé

Un semi-conducteur dopé est une structure cristalline dans laquelle on a introduit des atomes
étrangers de valence 3 ou 5. L’état électronique s’en trouve modifié : le dopage accroît la
conductibilité du cristal tout en le maintenant entre l’isolant et le conducteur.

2.2.1. Semi-conducteur dopé P

En substituant des atomes de valence 3 (bore, aluminium, gallium, indium), des électrons
manquent pour compléter les couches périphériques voisines (Figure 4). Ceci entraîne la
présence de charges positives excédentaires : le semi-conducteur est dopé P (ou type P). A
température ambiante, tous les atomes dopants sont ionisés. Chacun a généré un trou qui est
libre de circuler dans le réseau. Tout en restant globalement neutre, on distingue donc deux
types de porteurs de charges :
• des trous libres ;
• des ions négatifs fixes (les atomes dopants qui gagnent un électron).

2.2.2. Semi-conducteur dopé N

En choisissant un dopant de valence 5 (phosphore, arsenic, antimoine), le semi-conducteur


contient des électrons excédentaires qui traduisent des charges négatives supplémentaires : le
semi- conducteur est de type N (Figure 5).
A température ambiante, tous les atomes dopants sont ionisés, mais le matériau reste neutre.
Chacun a libéré un électron qui circule dans le réseau. On distingue alors deux types de
porteurs de charges :
• des électrons libres ;
• des ions positifs fixes (les atomes dopants qui perdent un électron).

Fig.4 : Dopage P Fig.5 : Dopage N

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2.3. Assemblage de semi-conducteurs : jonction PN

On dispose de deux barreaux semi-conducteurs. Le premier


de type N est juxtaposé au second de type P. C’est à la
frontière des deux matériaux que l’on met en place une
jonction.

Figure 6 : Jonction PN

Dans chaque région, on recense différents porteurs :

• La région N contient des ions positifs (cations) fixes et des électrons mobiles qui constituent
l’essentiel des porteurs. On dit alors qu’ils sont majoritaires.

• La région P contient des ions négatifs (anions) fixes et des trous mobiles (Figure 6).
La quantité de charges reste globalement la même : Chaque région est électriquement neutre.

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Chap2 : Principe de la conversion photovoltaïque

1. Gisement solaire

Les cellules photovoltaïques sont des composants électroniques à semi-conducteurs qui,


lorsqu'ils sont éclairés par le rayonnement solaire, développent une force électromotrice
capable de débiter un courant dans un circuit extérieur. Leur fiabilité et leur faisabilité ont été
largement prouvées depuis les années 1960 , puisque la plupart des satellites artificiels
utilisent ces dispositifs pour tirer directement leur énergie du rayonnement solaire (qui atteint
1 361 kW/m2 hors de l'atmosphère). Sur terre, l'absorption préférentielle par l'atmosphère de
certaines longueurs d'onde modifie quelque peu le spectre solaire, mais l'énergie fournie est
toujours importante, non polluante, inépuisable et assez uniformément répartie à la surface du
globe. En effet, l'énergie annuelle globale (qui représente plus de 10 000 fois la
consommation mondiale d'énergie) ne varie que d'un facteur 2 des régions nordiques aux
régions les plus favorisées, souvent tropicales et désertiques.

Les spécialistes du photovoltaïque utilisent comme unité de référence la puissance crête


(maximale) débitée par une cellule photovoltaïque à 25 0C sous une puissance lumineuse
incidente fixée, pour les tests d'évaluation, à 1 kW/m2 . La distribution spectrale du
rayonnement solaire dépend de l'épaisseur de l'atmosphère à traverser (Air Mass : AM ). On
utilisera, par exemple, AM0 (hors atmosphère) pour les applications spatiales et AM1 , ou
AM1,5 pour les applications terrestres pour lesquelles la cellule photovoltaïque est placée au
niveau de la mer dans des conditions d'éclairement qui correspondent à un ciel parfaitement
clair et dégagé, sous un soleil de midi au zénith ( 900 ) pour AM1 ou d'inclinaison ( ∼ 420 )
pour AM1,5 (c'est-à-dire pour un rayonnement traversant 1 ou 1,5 fois l'épaisseur de la
couche atmosphérique). Plus le nombre d'unités de masse atmosphérique sera élevé, plus le
spectre solaire se décalera vers l’infrarouge.

En revanche, l'utilisateur sera évidemment plus intéressé par le prix du kilowattheure, seule
unité qui lui permette de comparer le prix de l'énergie solaire à celui de l'énergie fournie par le
réseau ou par d'autres sources. Le passage de la puissance crête (disponible à midi) à l'énergie
(journalière ou annuelle) disponible n'est pas simple, puisqu'il faudra tenir compte de la durée
de l'ensoleillement local.

2. Conversion photovoltaïque

La structure la plus simple d'une cellule photovoltaïque comporte une jonction entre deux
zones dopées différemment d'un même matériau (homojonctions P-N ) ou entre deux
matériaux (hétérostructures). La moins épaisse, ou celle de largeur de bande interdite la plus
grande, est soumise au flux lumineux.

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Chacune des régions est reliée à une électrode métallique au moyen d'un contact ohmique de
faible résistance. Le principe de fonctionnement, relativement simple, peut être décomposé en
deux parties : l'absorption de photons avec génération de charges et la collecte des porteurs de
charge ainsi créés.

2.1. Absorption des photons et génération de paires électron-trou

Soit une cellule illuminée par un flux de photons. Selon leur énergie, les photons sont
réfléchis ( R = coefficient de réflexion du matériau), ou absorbés ( α = coefficient
d'absorption), ou transmis. Les photons absorbés, seuls utiles à la génération de l'effet
photovoltaïque, sont ceux dont l'énergie h est supérieure ou égale à la largeur de bande
interdite du matériau ( Eg = 1,1 eV pour le silicium dont le schéma de bande est représenté
sur la figure 1 et la structure sur la figure 2).

Fig. 1. Schéma de bandes d’énergie


d'une cellule à jonction N+P .

g : génération.
r : recombinaison.

La bande interdite 1,1 eV du silicium sépare deux bandes, une correspondant à la conduction
des électrons appelée bande de conduction de largeur Ec et l'autre correspondant à la
conduction des trous Ev (bande de valence). À la jonction de ces deux matériaux, l'un dopé
N dont les porteurs majoritaires sont des électrons (de concentration n0 ), l'autre dopé P
dont les porteurs majoritaires sont des trous (de concentration p0 ), il se crée une zone de
charge d'espace (zone de neutralité de charges) où règne un champ électrique, correspondant à
une énergie qVB , schématisé par la courbure des bandes entre les deux zones N et P . Le
champ électrique sépare les charges (électrons et trous) et les accélère vers les régions où elles
sont majoritaires (les charges négatives vers la région N et les positives vers la région P ).

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Fig. 2. Schéma typique d'une cellule photovoltaïque à jonction N+P.

La base (collecteur) est de 300 µm d'épaisseur de silicium de type P (dopée au bore) et


l’émetteur est fortement dopé avec du phosphore (type N+). Le champ électrique qui règne à
la jonction de ces deux matériaux sépare les charges (électrons et trous) et les accélère vers les
régions où elles sont majoritaires (les électrons vers la région N+ et les trous vers la région P).

L'énergie des photons absorbés sert partiellement à briser une liaison de valence, qui génère
de ce fait une paire électron-trou susceptible de se mouvoir (génération illustrée par la flèche
montante sur la figure 2). L'énergie excédentaire est cédée au réseau cristallin sous forme de
chaleur.

2.2. Collecte des porteurs

Les paires ainsi créées principalement au voisinage de la surface éclairée vont diffuser vers la
face arrière sous l'action d'une force qui est liée à leur gradient de concentration (effet
Dember). Un grand nombre d'entre elles se recombinent en chemin, suivant un phénomène
inverse de celui de l'absorption, et sont perdues pour le processus de conversion
(recombinaison illustrée par la flèche descendante sur la figure 1). Les paires qui atteignent la
zone de charge d'espace sont alors séparées : le champ électrique de la jonction accélère les
électrons vers la région N et les trous vers la région P .

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Chap3 : Cellule solaire et modèles électriques

Les cellules ont été développées dans un premier temps pour les technologies spatiales. En
effet, les générateurs photovoltaïques représentent une des meilleures solutions pour
satisfaire les besoins en électricité à bord des satellites. Actuellement leur usage se
développe fortement pour la production d'énergie électrique aussi bien en site isolé que
raccordé au réseau ;

1. Caractéristiques I-V Récepteur

L’effet photovoltaïque permet de Diode


convertir directement l’énergie des
rayons solaires en électricité par le
biais de la production et du transport
dans un matériau semi-conducteur de
charges électriques positives et
négatives sous l’effet de la lumière.

Fig. 1 : Caractéristique électrique


d’une cellule PV Récepteur Générateur

Pente 1/Rp
I Icc

Pente 1/Rs

Uo

(à vide)

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La cellule est, en fait, une jonction P-N dont la zone N est bombardée par les photons
solaires : sa caractéristique est donc similaire à celle d'une diode capable de fonctionner en
générateur en fonction de la puissance rayonnée E (ou irradiance) sur sa surface.

Donc, en pratique, on exploite la caractéristique du quadrant IV du graphe représenté ci-


avant en convention récepteur.

Le courant et la tension de sortie sont comptés positifs (convention générateur)


Icc : courant proportionnel à l’éclairement ou irradiance.

2. Modèle électrique d'une cellule

Le modèle mathématique associé à une cellule se trouve à partir de celui d'une jonction
PN . On y ajoute le courant Iph , proportionnel à l'éclairement, ainsi qu'un terme
modélisant les phénomènes internes. Le courant I issu de la cellule s'écrit alors :
𝑞(𝑈+𝑅𝑠 𝐼) 𝑈 + 𝑅𝑠 𝐼
𝐼 = 𝐼𝑝ℎ − 𝐼0𝑑 (𝑒 𝑘𝑇 − 1) −
𝑅𝑠ℎ
𝑞(𝑈+𝑅𝑠 𝐼)
𝐼𝑑 = 𝐼0𝑑 (𝑒 𝑘𝑇 − 1)
Avec :
Iph : photocourant, ou courant généré par l'éclairement ( A )
I0d : courant de saturation de la diode ( A )
Rs : résistance série ( Ω )
Rsh : résistance shunt ( Ω )
k : constante de Boltzmann ( k = 1,38.10-23 )
q : charge de l'électron ( q = 1,602.10-19 C )
T : température de la cellule ( K )

On peut déduire de cette expression un schéma équivalent, comme le montre la figure


suivante :

Fig. 2 : Schéma équivalent d'une cellule photovoltaïque

La diode modélise le comportement de la cellule dans l'obscurité. Le générateur de


courant modélise le courant Iph généré par un éclairement.
Enfin, les deux résistances modélisent les pertes internes :
- Résistance série Rs : modélise les pertes ohmiques du matériau.
- Résistance shunt Rsh : modélise les courants parasites qui traversent la cellule.
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3. Effet de la température

La température de la cellule influe sur sa caractéristique I(U): lorsque la température


augmente la tension diminue assez nettement et le courant augmente un peu ce qui
entraîne globalement une nette diminution du rendement de la cellule.

Caractéristiques I(U) en fonction de la température à


puissance solaire rayonnée de 1000W/m²

0.30

0.25

0.20
0°C
I (A)

0.15
25°C
50°C
0.10
75°C
0.05

0.00
0,15 0,3 0,45 0,6 0,75
0 5 10 U (V) 15 20 25

Fig. 3 : Effet de la température sur la caractéristique d’une cellule PV

4. Effet de l’éclairement

À température constante, la caractéristique I = f(U) dépend évidement fortement de


l’éclairement : sur la courbe suivante, on remarque que le courant de court-circuit
augmente avec l’éclairement G1>G2 alors que la tension à vide varie peu.

Fig. 4 : Courbe courant / tension d’une cellule pour 2 valeurs irradiances.

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5. Puissance d'une cellule

La puissance électrique fournie par une cellule dépend du point de fonctionnement I-U
de celle-ci. Pour une valeur d'irradiance donnée la puissance est maximale lorsque la
surface du rectangle délimité par les coordonnées du point de fonctionnement est
maximale (point P2 ci-après).

X
P1
XP2

P3
X

Fig. 5 : Caractéristiques I-U et P-U d’une cellule PV


La puissance photovoltaïque produite diminue si :
• l’éclairement diminue.
• la température de la cellule augmente

Une surface exposée au soleil reçoit, à un instant donné, un rayonnement solaire en W/m², qui
est un flux (puissance par unité de surface).

6. Rendement d'une cellule photovoltaïque

La puissance fournie au circuit extérieur par la cellule éclairée dépend de la valeur de la


résistance de la charge Rc ; cette puissance est maximale quand le point de fonctionnement
est P2 sur la courbe de la figure 5 , soit VMIM . C'est pourquoi la quantité VMIM / VcoIcc ,
appelée facteur de courbe fc ou facteur de forme FF , toujours inférieure à l'unité
(généralement de l'ordre de 0,85 ), est importante pour l'efficacité de conversion.

Le rendement de la cellule photovoltaïque η est défini par le rapport puissance maximale sur
la puissance totale incidente, ou par le facteur de courbes multiplié par des grandeurs
mesurables en pratique comme Vco et Icc divisé par la puissance totale incidente :
η = VoptIopt / puissance totale incidente = fc Icc Vco / puissance totale incidente.

Pour une puissance totale incidente de 1 kW/m2 (condition AM1 ), le rendement d'une cellule
photovoltaïque au silicium de structure simple à jonction P-N aura un rendement qui ne
dépassera pas les 20 % . Les rendements théoriques de structures à jonction P-N plus
complexes (avec champ répulsif arrière, un minimum de pertes électriques en volume et en
surface ainsi qu'un minimum de pertes optiques par réflexion) peuvent atteindre 27 à 28 %
en fonction de l'estimation des pertes électriques et optiques inéluctables.
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Chap4 : Panneau et champ photovoltaïque

La puissance crête (Wc) est la puissance maximale que peut fournir le module dans des
conditions optimales d’ensoleillement (1000 W/m²) à 25°C sous la répartition spectrale
AM1,5 .

1. Module solaire ou photovoltaïque

1.1. Association des cellules en série

Les caractéristiques électriques d’une seule cellule sont généralement insuffisantes pour
alimenter les équipements électriques. Il faut associer les cellules en série pour obtenir une
tension plus importante : le module solaire ou panneau photovoltaïque.

Un panneau photovoltaïque est un assemblage en série de cellules permettant d'obtenir une


tension de 12 volts. La puissance d'un panneau solaire est fonction de sa surface, c'est à dire
du nombre de cellules photovoltaïques.

Un panneau constitué de 24 cellules photovoltaïques va donc délivrer une tension U autour de


12 V, et cela quel que soit l’ensoleillement. Mais pour faire fonctionner des appareils
électriques, c’est l’intensité I du panneau, variant en fonction de l’ensoleillement, qui va
déterminer l’énergie électrique.

Définition du watt crête : la puissance crête d’une installation photovoltaïque est la puissance
maximale délivrée par un module dans les conditions optimales (orientation, inclinaison,
ensoleillement,…). Elle s’exprime en Watt crête (Wc).
En première approximation, on estime qu’un module de 1 m2 produit 100 Wc.

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1.2. Diodes « by-pass »

La mise en série des cellules peut être dangereuse lorsque l’une d’entre elles se retrouve à
l’ombre. Elle va s’échauffer et risque de se détruire.
En effet, une cellule "masquée" voit l'intensité qui la traverse diminuer. De ce fait, elle bloque
la circulation de l'intensité "normale" produite par les autres modules. La tension aux bornes
de cette cellule "masquée" augmente, d’où apparition d’une surchauffe. C'est l'effet
d'autopolarisation inverse. Une telle cellule est appelée "Hot spot".

Pour supprimer ce problème et protéger la cellule « masquée », on place des diodes «bypass»
en anti-parallèles sur 18 ou 24 cellules de façon à court-circuiter les cellules ombrées. Un
panneau solaire dispose d'une à trois diodes by-pass, en fonction de son nombre de cellules
(en moyenne 36 cellules pour 3 diodes bypass). En cas de masque :
- 1 diode : 100 % du module est en by-pass,
- 2 diodes : 50 % du module est en by-pass,
- 3 diodes : 33 % du module est en by-pass.

Exemple : la deuxième rangée passe par la Diode By-Pass pour cause d’ombrage

Au niveau de la 2ème rangée, le courant passe par la diode by-pass pour cause d’ombrage.

2. Constitution d’un champ photovoltaïque

Afin d’obtenir la tension nécessaire à l’onduleur, les panneaux sont connectés en série. Ils
forment alors une chaîne de modules ou string. Les chaînes sont ensuite associées en parallèle
et forment un champ photovoltaïque (champ PV).

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Il faut également installer des diodes en série sur chaque chaîne de modules.
Ces protections sont utiles pour éviter qu’en cas d’ombre sur une chaîne, elle se comporte
comme un récepteur et que le courant y circule en sens inverse et l’endommage.

3. Technologie de capteurs

Le silicium est actuellement le matériau le plus utilisé pour fabriquer les cellules
photovoltaïques. Il doit être purifié afin d’obtenir un silicium de qualité photovoltaïque. Il se
présente alors sous la forme de barres de section ronde ou carrée appelée lingots. Les lingots
sont ensuite découpés en wafers : fines plaques de quelques centaines de microns d’épaisseur.
Ils sont ensuite enrichis en éléments dopants pour obtenir du silicium semiconducteur de type
P ou N.

Des rubans de métal sont alors incrustés en surface et raccordés à des contacts pour constituer
des cellules photovoltaïques. Les cellules les plus utilisées pour la production d’électricité
sont les cellules silicium polycristallin grâce à leur bon rapport qualité-prix.

Les constructeurs garantissent une durée de vie de 20 à 25 ans à 80 % de la puissance


nominale.

Remarque : on estime qu’une cellule photovoltaïque doit fonctionner environ 2 à 3 ans pour
produire l’énergie qui a été nécessaire à sa fabrication.

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La première étape de production d'un système d'énergie photovoltaïque : le lingot de
silicium

Élément de base des panneaux photovoltaïques, il s’agit d’une des matières les plus
abondantes sur la planète. Cet élément reste rare sous sa forme naturelle mais est présent en
grand nombre sous forme d’oxydes. Il doit donc être extrait de cette forme par des procédés
métallurgiques afin d’obtenir le niveau de pureté suffisant pour être utilisé pour une
installation solaire photovoltaïque. Le niveau de pureté est de 99,99 % pour obtenir un
silicium de qualité solaire.

Deux types de silicium sont utilisés pour les panneaux solaires photovoltaïques :
•Le silicium mono-cristallin utilisant des barres pures de silicium.
•Le silicium poly-cristallin composé de plusieurs barres pures de silicium.

Vient ensuite : le lingot.


Le lingot est la première forme de traitement des lingots de silicium. La charge de silicium
pure est fondue pour ensuite être façonnée.

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La seconde étape de fabrication des panneaux photovoltaïques : la découpe des wafers
en cellules

Après être conditionné sous forme de lingot, le silicium est découpé en tranches très fines.
Ces tranches sont appelées « Wafer », elles possèdent une épaisseur de 0,2 mm.
Cette partie de la chaîne technique fait appel à des technologies et un savoir-faire très précis.

Une fois découpées, ces tranches font l’objet d’une des étapes les plus importantes : le
«dopage». Cette étape va permettre de transformer les tranches en photopiles.

Une fois traitées, les wafers sont découpés en cellules.

La troisième étape de réalisation de système d'énergie solaire : la protection des cellules


photovoltaïques

Les cellules photovoltaïques sont très fragiles. Elles sont donc placées dans un module afin de
les protéger des intempéries et des poussières. La face supérieure du module est constituée
d’une surface vitrée et résistante. Les cellules photovoltaïques sont enrobées d’EVA, une
résine permettant de protéger les cellules. Très sensible lors de son conditionnement, la résine
EVA permet de protéger la cellule photovoltaïque.

4. Secteurs d’application

4.1. Domaine spatial

C'est de loin le secteur le plus ancien puisque les premières utilisations de cellules solaires
pour des engins spatiaux (satellites, navettes,...) remontent aux années soixante.
Depuis lors, des recherches et développements nombreux ont été réalisés dans le domaine
militaire (NASA aux États-Unis) et public (ESA en Europe) pour accroître les performances
électriques tout en réduisant le poids des modules.

4.2. Habitation isolée

L'approvisionnement en électricité dans les régions rurales isolées est un problème d'actualité,
en particulier dans les pays en voie de développement. L'extension du réseau pour des
demandes relativement faibles et isolées n'est pas rentable pour les sociétés d'électricité.
De nombreuses organisations internationales d'aide aux pays en voie de développement ont
choisi la technologie photovoltaïque comme outil de développement social et économique
pour fournir des services de base à la population, tels que :
• Le pompage de l'eau pour la consommation du village ou pour l'irrigation, la
réfrigération pour la production de glace et la conservation de vaccins, sang, produits
agricoles,...,
• L’éclairage (lampe portative, éclairage public, électrification villageoise, ...)
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4.3. L’industrie isolée

Beaucoup d'applications professionnelles exigent une source d'électricité hautement fiable,


autonome, sans entretien et sans combustible. Le générateur photovoltaïque est de loin
l'option la plus séduisante; on l'utilise avec succès dans les télécommunications (stations relais
pour TV, radio, téléphonie, émetteur-récepteur,...), mais aussi pour d'autres applications telles
que: éclairage, balises et signaux pour la navigation, équipement de monitoring, télémétrie …

4.4. Centrale de puissance

Avec les applications photovoltaïques connectées au réseau d'électricité national, une


nouvelle tendance se dégage; elle est caractérisée par un fort potentiel de diffusion dans les
pays industrialisés. La plupart des projets utilisent des champs de capteurs plans, mais on
expérimente aussi les systèmes à concentration dans les régions riches en rayonnement direct.
Lorsque la pointe de la demande est en phase avec l'ensoleillement, la centrale
photovoltaïque connectée au réseau permet de fournir les pointes. C'est le cas dans le sud des
E.U. où la demande est maximum aux heures les plus ensoleillées à cause du conditionnement
d'air omniprésent.

4.5. Résidence urbaine

Le générateur photovoltaïque connecté au réseau est aussi envisagé en zone urbaine avec
l'installation de modules sur les toits et façades de bâtiments.
La façade photovoltaïque suscite beaucoup d'enthousiasme en Europe et aux E.U.; le
recouvrement des façades de bâtiments commerciaux - où la consommation est
essentiellement diurne - correspond mieux aux heures d'ensoleillement. Cependant, l'apport
énergétique d'une façade recouverte de modules photovoltaïques risque d'être assez
négligeable par rapport aux consommations de bâtiments commerciaux. En réalité,
l'enthousiasme découle du fait que le revêtement à l'aide de panneaux solaires photovoltaïques
reviendrait pratiquement au même prix qu'un recouvrement à l'aide de matériaux classiques.

4.6. Biens de consommation

L'électronique moderne requiert de très petites puissances - du milliwatt à la dizaine de Watt


de sorte que beaucoup de petits appareils peuvent être alimentés par une petite surface de
cellules photovoltaïques. Les calculatrices et les montres sont de loin les applications les plus
connues. Les chargeurs de batteries, radios, lampes de poche, luminaires de jardin, systèmes
d'alarme, jouets, fontaines, tondeuses à gazon, etc., sont d'autres exemples et cette liste n'est
pas limitative.
La plupart de ces mini-générateurs photovoltaïques utilisent des cellules au silicium
amorphe, bon marché et mieux appropriées aux faibles illuminations et petites puissances. Ils
constituent une alternative très intéressante aux piles qui comportent des risques divers de
contamination de l'environnement par les métaux lourds principalement. Le Japon est le
principal producteur et consommateur de ces articles.
18
Chap5 : Installations photovoltaïques

Une installation solaire photovoltaïque est composée de 4 grands éléments :

• Des modules photovoltaïques ou panneaux solaires qui sont les seuls composants
présents dans toutes les installations,
• Des batteries si on veut pouvoir consommer de l'électricité la nuit ou pendant des
périodes de faible ensoleillement,
• Un onduleur s'il faut convertir le courant continu produit par les modules
photovoltaïques en courant alternatif,
• Un régulateur solaire pour améliorer la durée de vie et le rendement de l'installation.

Dans une installation solaire photovoltaïque, ce n'est pas l'utilisateur qui décide quand
l'électricité est produite. Il faut donc souvent stocker l'énergie produite pour l'utiliser plus tard.
Pour cela on utilise des batteries qui seront chargées quand les panneaux solaires produiront
de l'électricité et déchargées quand l'utilisateur la consommera.

La quantité d'énergie stockée s'exprime en Watt-heure (Wh) mais les fabricants indiquent
souvent la capacité de leurs batteries en Ampère-heure (Ah). Dans ce cas, il faut multiplier ce
chiffre par celui de la tension aux bornes des batteries (en général 12 Volt) pour obtenir une
équivalence en Watt-heure

Exemple :
Quelle énergie stocke une batterie dont la tension est 12V et la capacité 100Ah ?
Utiliser trois unités.

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Les panneaux PV produisent du courant continu en général (tension de 12 ou 24 V). Le
courant stocké et restitué par les batteries est également continu. Sauf s’ils sont conçus
spécifiquement pour être alimentés par une installation solaire, les appareils électriques
consomment l'électricité distribuée sur le réseau public, c'est à dire du courant alternatif dont
la tension est souvent de 220 Volts. Il va donc falloir convertir l'électricité produite par les
panneaux solaire pour l'utiliser. Pour cela on utilise un onduleur ("inverter" en anglais).

Pour faire fonctionner ensemble ces différents composants, il faut un "cerveau" pour
l'installation solaire. C'est le rôle du régulateur qui va notamment faire en sorte que les
batteries ne soient ni complètement déchargées ni surchargées. Des modèles permettent aussi
de maximiser la puissance fournie par les panneaux PV . La qualité du régulateur joue un rôle
clé dans la performance de l'installation et la durée de vie des batteries.

Régulateur PWM

Le régulateur PWM utilise un interrupteur électronique de puissance fonctionnant en MLI


(PWM) et une diode anti-retour. Il hache le courant délivré par le module, et l'envoie dans la
batterie sous forme d'impulsions. Il gère de façon optimale les connexions et déconnexions du
module au reste du système. Selon l’état de charge des batteries, il effectue des coupures plus
ou moins longues et plus ou moins fréquentes.

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Les régulateurs de charge PWM connectent directement le panneau solaire à la batterie à
charger. C’est donc la tension de la batterie qui définit la tension de fonctionnement du
module. Cette tension peut varier selon la charge de la batterie. Cette tension est généralement
différente de la tension optimale ! La puissance est donc plus faible que la puissance
maximale que peut débiter le panneau.

Régulateur MPPT

La courbe de puissance du panneau photovoltaïque présente un point auquel la tension UMPP


et le courant IMPP déterminent la puissance maximale. Les régulateurs MPPT déterminent
constamment et précisément ce point de travail optimal : le Maximum Power Point (MPP). Ce
point correspond à la puissance maximale : PMPP = UMPP x IMPP. La puissance au point de
fonctionnement optimal est électroniquement convertie en tension de batterie la plus basse
afin de charger la batterie avec le courant le plus élevé possible.

Avantages Inconvénients
L'énergie photovoltaïque peut être installée partout, Le coût des dispositifs électriques
même en ville pour PV est élevé.
Le rendement réel de conversion d'un
L'énergie photovoltaïque est renouvelable et gratuite
module est faible
Lorsque le stockage de l'énergie
Sur les sites isolés, l'énergie photovoltaïque offre une
électrique par des batteries est
solution pratique pour obtenir de l'électricité à
nécessaire, le coût du système
moindre coût
photovoltaïque augmente
Les systèmes photovoltaïques sont fiables : aucune
Le rendement électrique diminue avec
pièce employée n'est en mouvement. Les matériaux
le temps (20% de moins au bout de 20
utilisés (silicium, verre, aluminium), résistent aux
ans)
conditions météorologiques
Le coût de fonctionnement des panneaux
Les panneaux contiennent des
photovoltaïques est très faible car leur entretien est
produits toxiques et la filière de
très réduit, et ils ne nécessitent ni combustible, ni
recyclage n'est pas encore existante
transport, ni personnel hautement spécialisé

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Chap6 : Topologie de raccordement au réseau électrique

1. Différentes topologies

Conversion mono étage (avec ou sans isolement)

Architectures d’onduleurs : structure simple utilisant un pont de transistors

Conversion deux étages (avec ou sans isolement)

L’étage DC/DC est un hacheur qui permet de poursuivre le point de fonctionnement à


puissance maximale du panneau photovoltaïque.

L’étage DC/AC est l’onduleur qui permet de fournir une tension sinusoïdale.

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Architectures d’onduleurs : circuit 3 étages avec transformateur HF

50 Hz

Les principaux onduleurs monophasés (toutes applications confondues)

Pont tout transistor


+: simple, Is sinus 50Hz
-: transformateur BF, condensateur de forte valeur (durée de vie limitée)

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Pont tout transistor + Boost (Pour l’intégré)
+: gamme Ve ↑, Is sinus 50Hz, Mise à la terre (MALT)
-: transformateur BF

Circuit 3 étages + transfo HF


+: gamme Ve ↑, Is sinus 50Hz, Transfo. HF (volume ↓), MALT

Circuit 4 étages + Push-Pull (ex: Soladin 120 η=95,4% )


+: adaptation Ve, gamme Ve↑, MALT

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2. Problématique du raccordement

2.1. Accord de raccordement

L’installation de production décentralisée ne peut être raccordée au réseau de distribution


qu'après accord écrit du gestionnaire du réseau. Cet accord est également nécessaire au cas où
le producteur décentralisé envisage une modification de son installation de production,
notamment s'il modifie la puissance de l’installation concernée. Une exception à cette
procédure de demande/autorisation est prévue pour les petites installations de production
décentralisée. Pour ces petites installations, il est important de noter qu’il n’est pas nécessaire
d’introduire une demande de raccordement.

La demande de raccordement d’une installation de production décentralisée est évaluée par


l’ONEE sur la base des caractéristiques techniques de l’installation de production
décentralisée (par exemple la puissance), de la puissance de raccordement (existante ou
demandée) et des caractéristiques du réseau sur lequel l’installation de production
décentralisée fonctionnera en parallèle. En cas d’acceptation, le gestionnaire du réseau
détermine sur la base de ces critères les exigences pour le fonctionnement parallèle de
l’installation de production décentralisée avec le réseau de distribution.

2.2. Transit de puissance

Le transit (d’une partie) de la puissance produite via le réseau de distribution peut uniquement
être réalisé si les conditions suivantes, entre autres, sont remplies :
• la capacité des éléments du réseau de distribution ne doit pas être dépassée ;
• la puissance des transformateurs ne doit pas être dépassée ;
• l’augmentation attendue de la tension sur les autres points de raccordement ne doit
pas compromettre l’exploitation correcte du réseau de distribution publique.

2.3. Situations n-1

La situation n représente la situation du réseau de distribution public sans éléments


défectueux, la situation n–1 présente la situation du réseau avec 1 élément défectueux.

Dans une situation n–1 du réseau, la puissance totale des installations de production
décentralisées ne peut pas dépasser la puissance maximale admissible des transformateurs
HT/MT. En matière de puissance, d’autres contraintes peuvent être liées au dimensionnement
du réseau en amont de ces transformateurs.

Les prescriptions de raccordement peuvent donc stipuler en tenant compte des


réglementations spécifiques à chaque Région que l’installation de production décentralisée ne
peut pas fonctionner dans une ou plusieurs situations n–1 du réseau (ou seulement avec une
puissance limitée).

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2.4. Contribution à la puissance de court-circuit

La puissance de court-circuit ajoutée par l’installation de production décentralisée au point de


raccordement, cumulée à la valeur de la puissance de court-circuit du réseau, doit être
compatible avec les capacités réelles du matériel placé dans le réseau.

L’ajout de puissance de court-circuit de l’installation de production décentralisée devra être


inférieur à la marge disponible sur le réseau à moyenne tension (qu’elle soit synchrone,
asynchrone ou raccordée via électronique de puissance). Le raccordement de l’installation de
production décentralisée peut donc requérir des renforcements de réseau.

2.5. Transformateur

L’évaluation du raccordement peut entraîner l’obligation de placer un transformateur entre le


générateur et le réseau de distribution. Il peut cependant y avoir d’autres raisons d’opter pour
un transformateur. En cas d’utilisation d’un transformateur, celui-ci peut remplir une fonction
quintuple :
• La limitation de la puissance de court-circuit ajoutée ;
• La transformation adéquate de la plage de tension sur le réseau à moyenne tension
(de Uc-10% à Uc+10%) à la plage de tension du générateur, par le biais d’une
transformation avec au moins 3 positions (-5% , 0% , + 5%) ;
• Amortissement du côté réseau comme du côté générateur lors du couplage, de
courants dynamiques ou de courants de défaut ;
• Séparation des systèmes de mise à la terre de façon à ce que les courants de défaut
à la terre dans le réseau à moyenne tension ne passent pas dans le générateur ;
• Empêchement d’injecter un courant continu (par exemple en cas de défaillance de
l’onduleur).

Lors de la mise sous tension du transformateur, il faut également veiller à ce que le


courant d’enclenchement reste limité, et ce tant pour ne pas mettre en danger la sélectivité lors
de courants de défaut que pour limiter les perturbations du réseau. Pour cela :
• La magnétisation du transformateur doit se faire afin que le courant
d’enclenchement reste limité (magnétisation par le générateur, magnétisation via
une résistance additionnelle,..)
• Pour les grands transformateurs, le courant d’enclenchement doit être limité à
100% Inom (pour chaque période du sinus, y compris le premier).
• Si plusieurs transformateurs sont présents, le gestionnaire du réseau de distribution
peut imposer qu’ils ne puissent être enclenchés que séquentiellement.

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2.6. Variations de puissance

Pendant le fonctionnement, d’éventuelles variations brusques de puissance ne doivent pas


exercer une influence de plus d’un certain pourcentage sur le niveau de tension. En fonction
de la fréquence à laquelle les variations de tension (qui proviennent ou non de plusieurs
installations de production décentralisées) se produisent, les écarts de tension doivent être
limités aux valeurs inférieures pour éviter des pannes à d’autres utilisateurs raccordés au
même réseau. Ils ne peuvent pas provoquer de flicker dans le réseau de distribution.

2.7. Réglage de la fréquence

Afin de ne pas accentuer une instabilité en fréquence pouvant conduire à un black out, une
installation de production décentralisée doit être capable de modifier son injection en
puissance active en fonction de la fréquence du réseau.

En cas de fréquence supérieure à la fréquence nominale, l’installation de production


décentralisée doit moduler son injection en puissance active.

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