6.1. Energie Interfaciale

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UNIVERSITE HASSAN II de CASABLANCA

Faculté des Sciences et Techniques


Mohammedia

Pr. Abdellah Elmchaouri

6.1
Energies superficielles et interfaciales

Pr. Elmchaouri 1
Introduction :

Rôle de l’énergie interfaciale :

L'énergie de surface d'un solide a un effet déterminant sur sa mouillabilité par


des liquides. La connaissance de cette grandeur permet de prévoir de manière
sommaire le travail de l'adhésion et la tension interfaciale avec des liquides
avec des propriétés connues.

Elle est également une donnée par examiner la capacité de la surface du solide
à établir des liaisons avec des liquides.

Ces informations sont importantes pour certains processus comme le


revêtement, la peinture, le nettoyage, l'impression, le revêtement hydrophobe
ou hydrophile, le liage, la dispersion, etc.
Les valeurs de ces énergies de surface sont délicates à déterminer en valeur
absolue ; la plupart des méthodes donnent l'énergie interfaciale entre un
liquide et un solide, et ces valeurs sont très sensibles à de nombreux
paramètres (ex : la température).
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Mesure de l’énergie superficielle d’un solide : Mesure par
mouillabilité c-à-d par la mesure de l’angle de contact

Une hypothèse : dans la mesure où toutes les forces de cohésion


agissent de manière indépendante, l’énergie de surface peut être
considérée comme la somme de plusieurs termes :
 S  sD  sP  sI  sC  sM ...
(D) dispersion, (P) polaire, (I) ionique, (C) covalente, (M) métallique…
Dans la cas général de l’interaction solide-solide ou solide-liquide qui
ne sont pas susceptibles d’échanger des liaisons ioniques, covalentes
ou autres, seuls interviennent les termes dispersif et polaire.
Ainsi, la relation ci-dessus se réduit à :

 S  sD  sP
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Il résulte de ces hypothèses de calcul plusieurs Modèles de calcul de
l'énergie de surface (selon les interactions considérées)

Composantes de l'interaction de la
Modèle selon le ou les auteur(s)
tension de surface TS
Fowkes Partie dispersive et partie non dispersive
Owens-Wendt-Rabel et Kaelble Partie dispersive et partie polaire
Wu Partie dispersive et partie polaire
Partie dispersive et partie polaire, mesure
Schultz
dans la phase liquide volumique
Part d'acide de Lewis et part de base de
Oss, Good (acide-base)
Lewis
Partie dispersive et polaire et partie de
Méthode avancée de Fowkes
liaison hydrogène
Aucune division des composants ;
Zisman détermination de la tension de
surface critique
Équation d'état de Neumann Aucune division des composants
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Les interactions de London, aussi appelées interactions
dispersives (D), sont la composante principale des forces de
Van der Waals.

Selon l’approche de Fowkes, à ces interactions dispersives


s’ajoutent les interactions polaires (P) (ou spécifiques ou non
dispersives) et comprennent toutes les autres forces non
dispersives (ND) (Keesom, Debye, liaisons hydrogènes,
couples acido-basiques au sens de Lewis . . .)

Cette première approche (de Fowkes) conduit directement aux


différents modèles mathématiques développés pour le calcul de
l’énergie de surface des solides.

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Modèle de Fowkes
Interface solide-liquide avec solide de faible énergie

Le modèle de Fowkes est le seul modèle vérifié théoriquement, les autres


étant des modèles semi-empiriques ou empiriques.

Fowkes, en étudiant l’énergie interfaciale entre l’eau et des hydrocarbures


saturés ne comportant donc pas de composante polaire, a considéré
seulement les interactions dispersives (D). L’interaction entre les deux phases
ne fait ainsi intervenir que les contributions apolaires des énergies de surface.

Pour Fowkes :
Si seules les forces de dispersion (D) et polaires (P) sont disponibles entre
deux phases condensées (1) et (2), l’énergie interfaciale entre ces deux phases
se traduit par la moyenne géométrique des composantes de tension
superficielle de chacune des phases :

1 1
I12D  2.  1 . 2



D D


2 et I12P  2.  1 . 2 



P P 2
   
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Rappelons quelques relation afin d’exprimer l’énergie d’adhésion :

Relation de Young :  SG  SL  LG cos [1]

Relation de Dupré: ESL  L 1 cos   e  ISL


D  I P [2]
SL
 

Par ailleurs, Fowkes a montré que l’énergie d’interaction de dispersion s’écrit sous
la forme (deux milieux isotropes) :
1 1
I12D  2.  1 . 2



D D


2 et I12P  2.  1 . 2 



P P 2
[3]
   

La combinaison de ces relation permet d’obtenir :

L I SL  e
D P

cos  2.  s . D
  1 [4]
L L L
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Quelques hypothèses :
D’une part, dans le cas des solides d’énergie superficielle faible (ex :
polymères) donc voisines de celles des liquides utilisés, il a été montré
que le terme e est négligeable.
P
D’autre part, si l’on étudie des solides non-polaires, le terme I SL est
nul. Par conséquent, la relation [4] devient :

L D

cos  2.  s . D
1 [5]
L
Mesuré Inconnue Tabulées

C’est une équation à une inconnue.


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Donc pour le cas de solides non-polaires, la connaissance de l’énergie de
surface d’une série de liquides et le terme de dispersion permet de
mesurer l’angle de contact avec ce solide et par la suite déduire son
énergie de surface donnée par l’équation :

cos  2 






1 .  
2
D
L
1
2
1  S  sD
 s 
L

P
Reprenons la relation [4] sans le terme polaire I SL

cos  2  sD  



1
.  
2
D
L
1
2

P
I SL
1
 
L L
Attention dans le cas des solides polaires est compliqué et
nécessite plusieurs hypothèses et approximations.
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Cette méthode dérive des concepts d’autres modèles adoptés par d’autres
auteurs comme Girifalco et Good puis par Dann et Fowkes.

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Modèle d’Owens-Wendt-Rabel et Kaelble
à deux composantes
Ce modèle permet de caractériser l’énergie de surface, en prenant en compte
la polarité d’une surface.

Comme Fowkes l’a décrit pour les forces dispersives, ces auteurs
décomposent la composante polaire par la moyenne géométrique des
composantes polaires des énergies de surface des phases en présence.
Dans le cas d’une interaction solide-liquide, on obtient l’expression de
l’énergie d’adhésion alors :

ESL  S  L  2  D. D  2  P. P


L S L S

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Dans ce modèle, les énergies de surfaces des liquides et du solide ont été
séparées en deux composantes, l’une dispersive et l’autre polaire, avec
respectivement pour la phase liquide et solide une énergie de surface totale :

 L  LD  LP  S  sD  sP

L’équation de Owens-Wendt se fait par moyenne géométrique :

 L.1 cos   2  D. D  2  P. P


L S L S

Dans cette équation, il y a deux inconnues : la composante dispersive et la


composante polaire
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 L.1 cos   2  D. D  2  P. P
L S L S

Mesuré Inconnues  S  sD  sP
Tabulées

Pour déterminer les deux inconnues, il faut disposer de deux équations


indépendantes.
Des données de l’équation sont tabulées comme le montre la tableau suivant.

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Les composantes polaires et dispersives selon le modèle sont données

Les liquides de test usuels sont les suivants :

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Owens-Wendt-Rabel et Kaelble : OWRK
inconnues
mesuré

1  cos . L   .
 P
P
L
  D


S S
2.  D D
L L

Données tabulées

On procède par régression linéaire de la forme : y = ax + b


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On procède par régression linéaire de la forme : y = ax + b

L P
 L.(1 cos )
x D et y 
L 2  LD

La régression conduit directement aux composantes du solide

 SP  a2 et  SD  b2

Dans le cas de détermination à deux liquides, l’eau et de l’iodure de méthylène


sont habituellement utilisés.
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On cherche à déterminer l’énergie interfaciale d’un acier : donc on mesure
l’angle de contact de différents liquides dont on connait les tensions avec
leurs composantes comme dans le montre le tableau précédent.

Exemple : Mesures de l’angle de contact de chaque liquide effectuée sur


l ’acier traité au plasma.

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y  5.7563 x  5.5875

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Les régressions conduisent aux composantes de tension de surface des solides.

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Le modèle de van Oss
Comme le modèle de Owens, Wendt, Rabel et Kaelble, le modèle de van
Oss décompose l’énergie de surface en une composante dispersive (D) et
une composante polaire (P).
Cependant, dans ce modèle la composante polaire est, elle-même,
décomposée en deux termes : un terme "donneur d’électron" + et un terme
"accepteur d’électron", - respectivement appelé acide et base au sens de
Lewis. La composante polaire alors appelée composante acide base AB
devient :
 
  2  .
AB

ESL  ESLD  ESLAB


On peut calculer la composante AB de l’énergie d’adhésion dû aux forces
polaires :

ESLAB  2  S. L  2  S. L


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E  E D  E AB  2  D. D  2  .   2  . 
SL SL SL S L S L S L

L’emploi du modèle de van Oss devient plus judicieux lorsque la prédiction


du comportement du système nécessite la caractérisation des interactions
acide/base (miscibilité, comportement d’une molécule dans un milieu
aqueux).

Cependant, certaines critiques remettent en cause ce modèle, notamment


sa validité mathématique car on obtient des tensions superficielles
négatives.

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Modèle de Zisman
Méthode empirique pour déterminer la mouillabilité d’une poudre.

Ce modèle consiste à mesurer les angles de contact à l’aide de


plusieurs liquides d’énergie de surface différente sur la même
surface. Seul des liquides non polaires sont utilisables pour
cette technique.

On appelle énergie de surface critique de la phase solide C est


un critère empirique calculée par extrapolation à l’aide d’une
régression linéaire ; c’est celle correspondant à un étalement
complet, soit θ = 0°.

Une valeur élevée de C correspond à une haute énergie de


surface, mais elle n’est pas équivalente à s .
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