BSV Maraichage Avril 2023 Final (1)

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Île de La Réunion

Cultures maraîchères
Avril 2023

Directeur de publication : Frédéric Vienne, Président de la Chambre d'Agriculture de La Réunion


24, rue de la source – CS 11048 - 97404 St-Denis Cedex - Tél : 0262 94 25 94 - Fax : 0262 21 06 17
Animateur filière : Pierre Tilma - Animateur interfilière : Romuald Fontaine
Comité de rédaction : Chambre d'Agriculture, Direction de l'Alimentation de l'Agriculture et de la Forêt,
Fédération Départementale des Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles, Agence Nationale de SEcurité Sanitaire de
l'alimentation, de l'environnement et du travail – Laboratoire de la Santé des Végétaux.
Crédits photos (sauf mention contraire) : Ephytia INRA, CA 974, FDGDON 974
Membres associés au réseau d'épidémiosurveillance : Anafruit, Armeflhor, Association des Vergers de l'Ouest, Cirad, CTICS, EPLEFPA de
St-Paul, eRcane, GAB Réunion, SCA Coop Ananas, SCA Fruits de La Réunion, SCA Terre Bourbon, SCA Vivéa, Sica TR, Tereos Sucre OI.

Sommaire
- Météorologie : …....................................................................................................................................................................... 2
La pluviométrie moyenne départementale est faiblement déficitaire, un écart de seulement - 10 % est relevé en
avril. Par contre, pour les températures moyennes, l’écart à la normale est exceptionnellement élevé, + 1,1 °C.
- Suivi des parcelles fixes …..................................................................................................................................................... 3
Tomate : mildiou et mineuse Tuta absoluta toujours présents, forte attaque de TYLCV sur 1 parcelle. 4
Pomme de terre : mildiou actif, présence de gale et rhizoctone brun sur tubercules récoltés. 6
Laitue : attaques de la pourriture du collet et du mildiou en baisse. 8
Cucurbitacées : légère diminution du niveau d'attaques des mouches des légumes. 9
- Observations ponctuelles en plein champ ....................................................................................................................... 10
Dégâts de noctuelles défoliatrices sur choux pommés, taches bactériennes sur laitue beurre signalées.
Attaque d'anthracnose sur piment, les viroses sur Cucurbitacées sont toujours d'actualité. 11
Carottes fourchues, un problème récurrent, connaître les causes et les solutions à y apporter. 12
- Suivi des cultures hors sol sous abri ................................................................................................................................... 13
Tomate, maladies : en plus de l'oïdium et du Botrytis, le Pythium est bien présent. 14
Tomate, ravageurs et viroses : aleurode et mineuse toujours d'actualité, absence d'autres ravageurs. 18
Cultures de diversification, pas de problèmes particuliers relevés. 19
- Informations diverses ............................................................................................................................................................ 21
Veille sanitaire internationale d'avril 23 ; Nouvelle liste des produits de biocontrôle autorisés publiée le 08/04/23.
Programmation des aides MAEC en 2023, la date limite de dépôt des demandes est reportée au 31 mai 2023. 22
Deux dispositifs d'aides FranceAgriMer actifs ; Aide Départementale à la plantation pour les indépendants. 23
Aide Départementale à la fertilisation minérale ou organique ; Déclaration pertes sécheresse 2022. 24
Collecte des EVPP prévue du 09 au 11 mai 2023 ; Note nationale biodiversité sur les abeilles sauvages. 25
Une nouvelle rubrique : « Bébèt’ l’auxiliaire ! » : la lutte biologique contre les pucerons. 26

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Météorologie
Relevés météo d'avril comparés aux normales du même mois (données Météo-France)

NORD EST OUEST SUD

Pointe Des Ligne Plaine des Grand


Postes météorologiques Gillot Salazie St Benoît Colimaçons
3 Bassins Paradis Cafres Coude

Normale 1991 – 2020 (mm) 133,4 193,6 349,4 45,9 78,6 101,2 124,0 314,0
PLUVIOMETRIE

Mensuelle d'avril (mm) 68,5 146,0 220,8 17,5 161,3 47,0 88,0 112,4

Nbre de jours pluvieux 8 j. 15 j. 14 j. 5 j. 12 j. 9 j. 9j 17 j.

Écart à la normale (%) - 49 % - 25 % - 37 % - 62 % + 105 % - 54 % - 29 % - 64 %

Normales 1991 – 2020 (°C) 25,8 20,5 25,2 26,7 20,8 24,9 15,9 18,5
TEMPERATURE

Mensuelles d'avril (°C) 26,9 21,3 25,9 27,2 21,1 25,6 17,1 19,6

Écart à la normale + 1,1 °C + 0,8 °C + 0,7 °C + 0,5°C + 0,3 °C + 0,7 °C + 1,2 °C + 1,1 °C
6

- La pluviométrie :
Les relevés des postes météo sont, à l'exception d'une station située dans l'Ouest, très en dessous de la normale.
Le relevé supérieur à la normale dans les Hauts de l'Ouest est celui de Colimaçons, avec un écart de + 105 %.
Toutes les autres stations sont déficitaires avec un écart variant de – 25 % à – 64 %.
C'est dans l'Est qu'on retrouve les plus faibles, - 25 % à Mare à Vieille Place et – 37 % à St Benoît.
Les Hauts sont également un peu moins déficitaires, avec – 29 % à la Plaine des Cafres.
Les déficits hydriques les plus importants sont mesurés dans les Bas, - 49 % à Gillot, - 62 % à la Pointe des Trois Bassins et
– 54 % à Grand Coude.
Au niveau départemental, Météo-France note que le bilan global est déficitaire de – 10 %. Il précise que 2 fois plus de
pluies sont observées dans l'Ouest (habituellement peu arrosé en avril) et que le Nord est également excédentaire.
Ailleurs les valeurs sont déficitaires ou proches des normales.

- Les températures :
Les relevés sur les 8 stations sont toutes supérieures à la normale avec des écarts variant de + 0, 3 °C à + 1,2 °C.
L'écart dépasse les + 1 °C dans les Hauts du Sud : + 1,2 °C à la Plaine des Cafres, + 1,1 °C à Grand Coude et sur le littoral
Nord + 1,1 °C à Gillot.
Il est un peu plus faible dans l'Est (moyenne de + 0,75 °C) et se rapproche des normales dans l'Ouest (moyenne de + 0,3 °C).
Météo-France précise que l’écart à la normale 1991-2020 pour les températures moyennes est de + 1,1 °C (au 2ème rang
des plus élevés). Il est le même (+ 1,1 °C) aussi bien pour les températures minimales (au 7 ème rang des plus élevés) que
les températures maximales (au 2ème rang).
Les journées sont notamment plus chaudes que d'habitude dans le Nord (écart de + 1,7 °C relevé à Gillot-Aéroport).

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Suivi des parcelles fixes
Stade phénologique

Parcelle Lieu-dit Altitude Espèce Variété Stade

P1 Bernica 300 m Tomate Canilla Nouaison

P2 Piton Hyacinthe 1 200 m Tomate Attitlan Fin de récolte

P3 Piton Hyacinthe 1 200 m Pomme de terre El Beïda Plantation

P4 Notre Dame de la Paix 1 150 m Pomme de terre Daifla Fin de récolte

P5 Petit Tampon 1 180 m Pomme de terre Synergy Plantation

P6 La Bretagne 170 m Batavia Batavia Tous stades confondus

P7 La Bretagne 170 m Laitue Feuille de chêne Tous stades confondus

P8 Dos d’Âne 1 200 m Laitue Batavia Tous stades confondus

P9 Dos d’Âne 1 200 m Batavia Blonde de Paris Tous stades confondus

P10 Mare à poule d'eau 750 m Chouchou Pei Récolte

P11 Notre Dame de la Paix 1 150 m Courgette Tarmino Début floraison

P12 Piton Hyacinthe 1 200 m Courgette Tarmino Fin de récolte

P 13 Pierrefonds 300 m Melon Anasta Récolte

Localisation des parcelles


Dans le cadre du réseau d'épidémiosurveillance, des observations sont mensuellement réalisées sur différentes parcelles
réparties sur l'ensemble de l'île.
Cette surveillance biologique concerne l'ensemble des bioagresseurs, à l'exception des adventices.
Trois types de parcelles sont observés et localisés sur la carte ci-contre :

Les parcelles fixes, au nombre de 13, qui concernent les 4 légumes


les plus cultivés et sur lesquelles sont observés régulièrement leurs
principaux bioagresseurs.

Les parcelles flottantes, qui concernent l'ensemble du maraîchage


et de ses bioagresseurs. Les problèmes phytosanitaires décrits sont
remontés du terrain par des techniciens de coopératives, de la
Chambre d'Agriculture, de la FDGDON, d'autres organismes
intervenant sur la filière ou d'agriculteurs.

Les cultures sous abris sont également suivies par la FDGDON, avec
des observations concernant essentiellement la tomate qui
représente près de 70 % des cultures hors sol mais aussi d'autres
cultures de diversification, comme le melon, poivron, aubergine...

Les informations provenant des parcelles flottantes ne sont que des observations ponctuelles alors que les autres font
l'objet d'une notation variant de 0 à 3 en fonction de la gravité de l'attaque et d'une approche des risques encourus.

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État phytosanitaire des cultures
➔ Tomate plein champ
Estimation Pression et Seuil de
Bio-agresseurs Évaluation des risques
des dégâts évolution risque

Risque moyen : ce ravageur est retrouvé sur les 2


Aleurodes des serres P1 : 1 Dès le début
= parcelles mais il ne cause pas de dégâts directs
(Trialeurodes vaporariorum) P2 : 1 d'infestation.
visibles (piqûres d'alimentation, fumagine...).

Risque moyen : des symptômes sont relevés sur


Bactérioses aériennes Dès les la parcelle en fin de récolte. Les pluies assez
P1 : 0
(Pseudomonas et = premiers régulières, même si elles sont déficitaires,
P2 : 1 symptômes.
Xanthomonas) permettent aux bactérioses de s'installer et de se
multiplier dans les cultures.

Risque moyen : quelques symptômes sont


Dès les
Botrytis de l’œil P1 : 0 observés sur la parcelle en fin de récolte. Les
= premiers
(Botrytis cinerea) P2 : 1 symptômes. conditions climatiques actuelles restent favorables
au développement de ce bioagresseur.

Dès les Risque faible : aucun cas n'est encore signalé sur
Flétrissement bactérien P1 : 0
= premiers les parcelles suivies. L'absence de fortes pluies
(Ralstonia solanacearum) P2 : 0 symptômes. limitent les risques d'apparition du flétrissement.

Risque moyen : on observe une légère baisse de


Dès les
Mildiou P1 : 1 pression de la maladie. Mais la climatologie reste
 premiers
(Phytophthora infestans) P2 : 1 symptômes. favorable à un mildiou qui est bien installé, à
surveiller pour les nouvelles plantations.
Dès Risque moyen : présence de ce ravageur sur la
apparition
Mineuse de la tomate P1 : 0 parcelle du Sud en fin de récolte. La mineuse est
= des
(Tuta absoluta) P2 : 1 premières pourtant d'habitude plutôt bien contrôlée de
mines. manière préventive.

Noctuelle de la tomate P1 : 0 = Attaque Risque moyen : ravageur non signalé sur les 2
(Heliothis armigera) P2 : 0 moyenne. parcelles suivies.

Risque moyen : régulièrement signalé sous abri,


l'oïdium est moins problématique en plein champ.
Oïdium P1 : 0 = Faible Quelques symptômes de cette maladie ont
(Leveillula taurica) P2 : 1 présence. toutefois été retrouvés sur la parcelle en fin de
récolte mais ils n'ont que peu d'impact sur la
culture.

Risque faible : aucun signalement de ce ravageur.


La pluviométrie estivale, même déficitaire, est
Tétranyque P1 : 0 Attaque
 suffisante pour limiter son développement.
(Tetranychus urticae) P2 : 0 moyenne.
Le risque d'attaque d'acariens diminue en saison
de pluies.

Risque moyen : ce ravageur n'est retrouvé que


Thrips californien P1 : 0 1 thrips sur la parcelle en fin de récolte. Les précipitations
=
(Frankliniella occidentalis) P2 : 1 /feuille. assez régulières de ces derniers mois permettent
de freiner l'évolution des populations.

Risque faible : virose rarement rencontrée, les


P1 : 0 1 plante
TSWV = sur 1 000.
variétés hybrides utilisées présentent
P2 : 0
pratiquement toutes des résistances aux viroses.

Risque faible : forte attaque sur la parcelle de


P1 : 3 1 plante l'Ouest avec des pertes importantes à déplorer. Le
TYLCV 
P2 : 0 sur 1 000. non respect des mesures prophylactiques sont à
l'origine de cette situation.

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Évolution de la pression des bioagresseurs de la tomate plein champ sur les 12 derniers mois
Bio-agresseurs mai 22 juin 22 juil 22 août 22 sept 22 oct 22 nov 22 déc 22 janv 23 févr-23 mars 23 avr 23
Aleurodes
Bactérioses aériennes
Botrytis de l'œil
Flétrissement bactérien
Mildiou
Mineuse de la tomate
Noctuelle de la tomate
Oïdium
Tétranyque
Thrips
TSWV
TYLCV

Forte attaque de TYLCV dans l'Ouest (Tomato Yellow Leaf Curl Virus)
La parcelle de tomate est fortement infestée. On y retrouve des plants développés gravement atteints qui proviennent de
la plantation précédente et qui sont sources de contamination. Ces anciens plants côtoient des plants repiqués il y a 3
semaines. Certains se sont correctement développés mais ils présentent des symptômes bien marqués.
D'autres n'ont jamais démarré, laissant même suggérer une contamination précoce avant repiquage.

Les symptômes rencontrés et illustrés ci-dessus, sont typiques de cette virose :


- Dans le cas d'infections précoces, les plantes restent naines, ne se développent plus et ne produiront pas de fruits.
- Sur plants plus développés, les apex présentent un aspect buissonnant avec de nombreux rameaux axillaires aux
entre-nœuds assez courts. Les folioles s'enroulent de la périphérie du limbe vers le haut, leur donnant une apparence de
cuillère. On observe aussi un jaunissement internervaire plus ou moins intense du limbe qui a tendance à durcir.
Les fleurs avortent et les fruits sont peu nombreux et restent petits.

Plusieurs mesures préventives permettent de diminuer le risque d'apparition de cette virose :


• Cherchez la résistance variétale, des hybrides F1 tolérants au TYLCV sont maintenant commercialisés.
• Utilisez des plants sains venant de pépinières étanches; vérifiez qu'ils aient été toujours bien protégés pendant le
stockage avant la livraison et pendant le transport. Détruisez les plants suspects.
• Ne mettez pas la nouvelle culture à proximité de cultures ayant pu être contaminées.
• Désherbez soigneusement les parcelles et leurs abords afin d'éliminer des sources de virus et/ou de vecteurs
• Maîtrisez les populations du vecteur l'aleurode (lutte biologique, protection insecticide e-phy). Testez les
produits de biocontrôle et stimulateurs de défense liste disponible ici.
• Éliminez rapidement les premiers plants infestés s'ils sont peu nombreux.
• Se rappelez que plus l'attaque est précoce, plus le rendement sera affecté.

BSV maraîchage d'avril 2023 5/27


➔ Pomme de terre
Estimation Pression et Seuil de
Bio-agresseurs Évaluation des risques
des dégâts évolution risque

P3 : 0 Dès les
Alternariose Risque faible : maladie peu fréquente mais à
P4 : 0 = premiers
(Alternaria solani) symptômes. surveiller en cas de fortes pluies.
P5 : 0

Risque moyen : présence de symptômes de gale


P3 : 0
Gale commune 10 % plantes commune sur la parcelle en fin de récolte. Elle
P4 : 1 =
(Streptomyces sp.) atteintes. n'affecte pas la commercialisation dans cette
P5 : 0
période en manque de production.

Risque élevé : symptômes de mildiou retrouvés


P3 : 1 Dès les sur toutes les parcelles. Les pluies déficitaires
Mildiou
P4 : 1  premiers mais constantes maintiennent active cette
(Phytophthora infestans) symptômes.
P5 : 1 maladie qui peut-être difficile à contrôler en cas
d'absence de traitements préventifs.

P3 : 0 Dès les Risque moyen : aucun cas de flétrissement n'est


Pourriture brune
P4 : 0 = premiers observé sur les 3 parcelles. Suite aux pluies, le
(Ralstonia solanacearum) symptômes.
P5 : 0 risque est pourtant plus important.

Sur collet, Risque moyen : quelques symptômes de


P3 : 0
Rhizoctone brun dès les rhizoctone brun sont retrouvés sur la parcelle en
P4 : 1 =
(Rhizoctonia solani) premiers fin de récolte. Il n'y a aucune incidence sur la
P5 : 0 symptômes.
commercialisation.

Évolution de la pression des bioagresseurs de la pomme de terre sur les 12 derniers mois
Bio-agresseurs mai 22 juin 22 juil 22 août 22 sept 22 oct 22 nov 22 déc 22 janv 23 févr 23 mars 23 avr 23

Alternariose

Gale commune

Mildiou

Pourriture brune

Rhizoctone brun

Parmi les tubercules récoltés, on retrouve quelques symptômes de rhizoctone et plus fréquemment ceux de la gale.
Rhizoctone brun (Rhizoctonia solani) Gale commune (Streptomyces sp.)

Le rhizoctone est une maladie du sol qui attaque aussi bien La gale commune est une bactérie hébergée par le sol et
les parties aériennes de la plante que les tubercules. Ce transmise par le plant. Elle peut se conserver dans les terres
champignon se développe à partir des sclérotes noirs fixés pendant plusieurs années. On observe 2 types de gales :
sur le tubercule-mère ou présents dans le sol. - A gauche, gale en liège ou lisse : présence de taches
- A gauche, petits amas noirs durs, appelés sclérotes (forme liégeuses plates ou superficielles, en réseau ou non.
de conservation du champignon). - A droite, gale en pustules ou en relief : attaques profondes,
- A droite, forte attaque en conditions humides qui conduit à les attaques peuvent se limiter à des petites tâches en étoile.
la pourriture du tubercule.

BSV maraîchage d'avril 2023 6/27


Densité de plantation, quantité de semences conseillée selon le calibre du plant :

Calibre de la Nombre de Nbre de tubercules Nombre moyen Qté nécessaire Densité


Nbre plants/ha
semence tiges par plante par plante par sac de 25 kg en tonnes/ha conseillée

28/35 mm 3à4 10 à 15 600 à 900 1,3 à 1,9 26 cm x 70 cm 55 000 plants

35/45 mm 5à6 15 à 20 400 à 600 1,9 à 2,8 30 cm x 75 cm 45 000 plants

45/55 mm 7à8 20 à 25 320 à 400 2,8 à 3,5 30 cm x 80 cm 40 000 plants

Pour les dernières plantations avec les semences d'importations, attention au boulage
Les derniers conteneurs de semences d'importation vont bientôt arriver.
Des problèmes de levée sur les plantations tardives avec les dernières semences d'importation mises en place en fin mai
et juin peuvent se produire.
Cette mauvaise levée est due à un désordre physiologique lié à l'âge du plant (durée d'incubation) appelé le boulage.
En cas de boulage, seuls quelques plants émergent, sans par la suite se développer. Sur la plupart d'entre eux, on
aperçoit une formation de tubercules fils à partir d'un tubercule mère sans qu'il y ait eu un développement foliaire.
Le risque de boulage est augmenté lorsque la température du sol, au moment de la plantation, est trop fraîche et donc
défavorable à la croissance. Les germes affaiblis ne démarrent pas et la tubérisation intervient alors immédiatement.
Le facteur variétal joue également un rôle important : les variétés à vitesse d’incubation rapide (Rosanna, Delena,
Universa...) sont plus sensibles au boulage que les variétés à incubation lente (Daifla, El Beïda, Synergy...).

Manque à la levée ou plants restant chétifs, formation de tubercules fils sans développement foliaire, tubérisation avant plantation.

En temps normal, à partir de fin mai et sans connaître la date de récolte du plant importé et ses conditions de
conservation, le risque de boulage devient réel et augmente au fil du temps.

BSV maraîchage d'avril 2023 7/27


➔ Laitue
Pression
Estimation Seuil de
Bio-agresseurs des dégâts
et
risque
Évaluation des risques
évolution

P6 : 0 Risque moyen : présence du ravageur en légère


10 % de
P7 : 1 baisse sur les 2 zones de production. Utiliser des
Limaces, escargots  plantes
P8 : 0 attaquées. appâts à base de phosphate ferrique et maintenir
P9 : 1 les abords des parcelles propres et dégagés.
P6 : 0
Dès les Risque moyen : mildiou toujours présent sur les
Mildiou des Composées P7 : 1
= premiers 2 parcelles de laitues beurre. Les pluies étant
(Bremia lactucae) P8 : 0 symptômes. favorables à la maladie, à surveiller.
P9 : 1

P6 : 1 Dès Risque moyen : quelques mines ont été


Mouche mineuse P6 : 1 l'apparition
= observées sur la Bretagne. Les températures ne
(Liriomyza sp.) P8 : 0 des premières
mines. diminuant que peu, le risque reste présent.
P9 : 0

Pourriture du collet P6 : 0 Risque moyen : la pression phytosanitaire


Sur collet, dès
(Botrytis cinerea) P7 : 1 diminue légèrement avec les pluies moindres. Les
 les premiers
(Rhizoctonia solani) P8 : 0 symptômes. dégâts concernent surtout les laitues beurre,
(Sclerotinia sclerotiorum) P9 : 1 variétés les plus fragiles.

P6 : 1 Risque moyen : ce ravageur n'est signalé que sur


Thrips californien P7 : 1 Dès le début la Bretagne mais il n'a toujours pas d'impact sur
=
(Frankliniella occidentalis) P8 : 0 d'infestation. les cultures. Attention car la période qui reste
P7 : 0 estivale est favorable à sa multiplication..
P6 : 0
Dès les
TSWV P7 : 0 Risque faible : aucun symptôme de virose n'est
= premiers
(Tomato Spotted Wilt Virus) P8 : 0 symptômes. signalé sur les parcelles suivies.
P9 : 0

Évolution de la pression des bioagresseurs de la laitue sur les 12 derniers mois


Bio-agresseurs mai 22 juin 22 juil 22 août 22 sept 22 oct 22 nov 22 déc 22 janv 23 févr 23 mars 23 avr 23

Limaces, escargots

Mildiou des Composés

Mouche mineuse

Pourriture du collet

Thrips californien

TSWV

Pourriture du collet (Sclerotinia sp, botrytis cinerea)


La climatologie actuelle avec un temps un peu moins humide, freine son extension. Mais la
pression étant toujours assez forte, il convient de maintenir la surveillance.

La lutte préventive passe par :


• Une rotation, la destruction des déchets de culture et des salades non
récoltées et l'isolement des pépinières des zones de production.
• Le paillage, en limitant le contact de la base de la plante avec le sol, limite les risques.
Botrytis au collet
• La surélévation des planches améliorent le drainage et donc réduit les attaques.
• Il faut également favoriser l'aération : diminuer les densités, ne pas planter les
mottes trop profondément et orienter les rangs dans le sens des vents dominants.
• Préférer les arrosages au plus tard en milieu de matinée pour que le plant puisse
sécher.
• Contre le sclérotinia, des apports à la mise en place de la culture d'un champignon
antagoniste, le Conithyrium minitans,, permet de réduire le nombre de sclérotes de Mycélium de sclérotinia
Sclérotinia sur les parcelles. Mycélium de sclérotinia

BSV maraîchage d'avril 2023 8/27


➔ Cucurbitacées

Estimation Pression et Seuil de


Bio-agresseurs des dégâts évolution risque
Évaluation des risques

Risque élevé : le nombre de fruits piqués reste


Mouches des légumes 5 % de fruits
P10 : 25 %  identique à celui de mars avec un volume de
sur chouchou piqués.
production toujours élevé.

Risque élevé : pourcentage de dégâts en


Mouches des légumes P11 : 0 % 5 % de fruits
 diminution avec une seule parcelle en fin de
sur courgette P12 : 15 % piqués.
récolte, l'autre étant au stade début floraison.

Risque faible : sur la parcelle de melon hors-sol


Mouches des légumes 5 % de fruits
P13 : - de 5 % = sous abri dans les Bas, le nombre de piqûres sur
sur melon sous abri piqués.
fruits est limité et il stagne.

Évolution de la pression des mouches des fruits sur Cucurbitacées sur les 12 derniers mois
Mouche des légumes mai 22 juin 22 juil 22 août 22 sept 22 oct 22 nov 22 déc 22 janv 23 févr 23 mars 23 avr 23

Chouchou

Courgette

Melon

Moyens de lutte, rappel des 3 actions à mener conjointement :


1- PROPHYLAXIE, ramassage et destruction des légumes piqués pour interrompre le cycle de reproduction.
2- PLANTES PIÈGES, traitement par tâches avec des produits de biocontrôle à base de spinosad sur maïs ou les abords.
3- PIÉGEAGE, pièges sexuels destinés à capturer les mâles pour surveiller les populations et évaluer leur importance.

Pour plus d'informations sur la biologie du ravageur et les méthodes de lutte, consulter la fiche phytosanitaire : mouches-
légumes, ou le BSV Spécial mouches des fruits et pour la construction de différents types d'augmentorium la note
technique :.fabriquer son augmentorium.

BSV maraîchage d'avril 2023 9/27


Observations ponctuelles en plein champ
✔ Noctuelles défoliatrices sur chou
Des attaques toujours importantes de noctuelles défoliatrices sont à
déplorer sur chou. Deux espèces peuvent être à l'origine de ces dégâts :
- principalement la teigne des crucifères (Plutella xylostella), qui est connue
et sévit depuis longtemps. Elle ne s'attaque qu'aux plantes de la famille
des Brassicacées et notamment à tous les types de choux,
- et plus rarement la chenille légionnaire d'automne (Spodoptera
frugiperda) pour laquelle un arrêté préfectoral a été pris pour mettre en
œuvre des mesures de lutte obligatoire à La Réunion en 2018.
Elle se nourrit de plus de 80 espèces de végétaux mais on la retrouve
localement principalement sur maïs. Voir fiche technique ICI.
Les chenilles de ces 2 noctuelles rongent d'abord les feuilles externes puis Dégâts de chenilles défoliatrices qui trouent et
migrent progressivement vers les jeunes feuilles du centre, devenant alors découpent les feuilles, épargnant seulement la
difficile à atteindre. nervure.

Moyens de lutte contre les différentes espèces de noctuelles défoliatrices :


• Utiliser des pièges à phéromones pour détecter l'arrivée des mâles et suivre l'évolution des populations.
• Un arrosage abondant ponctuel en début de soirée permet de faire tomber les larves.
• Détruire manuellement les premières chenilles si elles ne sont pas trop nombreuses.
• Traiter dès l'apparition des premiers symptômes sur les feuilles externes car seules les jeunes chenilles sont
les plus vulnérables et elles ne seront plus accessibles quand elles auront atteint l'intérieur de la pomme.
• Intervenir sur jeunes larves avec des produits de biocontrôle à base de Bacillus thuringiensis. Différents
sérotypes existent et sont plus ou moins efficaces selon les cibles (voir les usages autorisés sur e-phy).
• Traiter de préférence en fin de journée car le B.t. est sensible à la lumière du soleil et les jeunes chenilles sont
actives surtout la nuit. En cas de forte attaque, un traitement hebdomadaire doit être envisagé.
• Ne pas arroser après un traitement, le B.t. est un produit de contact et il est facilement lessivable.

Bactéries foliaires (Pseudomonas cichorii, Xanthomonas campestris pv. vitians)


Suite aux pluies de ces derniers mois, on observe parfois sur des laitues beurres
des petites taches chlorotiques, devenant rapidement brunes foncées à noires en
se nécrosant.
Sur certains plants, la nervure principale des jeunes feuilles noircit sur
pratiquement toute sa longueur.
Ce type de symptômes est souvent du à l'une des 2 bactéries pathogènes
retrouvées sur laitues mais aussi d'autres Composées (artichaut, chicorée).
On les retrouve lors de périodes pluvieuses prolongées, durant lesquelles l'eau
déposée sur les feuilles est favorable aux contaminations et à sa dissémination.
Pour ces 2 bactéries, la détermination n'est pas une obligation car les symptômes
peuvent prêter à confusion et ce sont surtout les mêmes méthodes de lutte qui Taches bactériennes nécrotiques

devront être mises en œuvre.

Prophylaxie :
• Utiliser des semences et des plants sains et une eau d’arrosage de qualité si utilisation d'une réserve.
• Éviter de planter la laitue à proximité de cultures infectées et assurer une bonne circulation d’air entre les
plants en limitant la densité des plantations et en orientant les planches parallèlement aux vents dominants.
• La fumure des plantes devra être équilibrée, attention aux excès d'azote (d'origine organique ou minéral).
• Éviter la présence d'eau sur le feuillage, arroser plutôt le matin, afin que les plantes puissent sécher durant la
journée.
• Éliminer le maximum de débris végétaux à la récolte et ne pas les enfouir dans le sol car la bactérie peut s'y
maintenir un certain temps.
• Le traitement au cuivre peut freiner son extension. Mais ce produit n'étant que bactériostatique, il a une
efficacité limitée, il n'élimine pas les bactéries. Facilement lessivable, il doit aussi être renouvelé après les pluies.
• Le Bacillus subtilis est utilisable en préventif avec une assez bonne rémanence, mais ne pas oublier ses
conditions d’efficacité (climat doux et humide) qui doivent être réunies pour obtenir des résultats satisfaisants.

BSV maraîchage d'avril 2023 10/27


Anthracnose sur petits et gros piments (Colletotrichum sp.)
Des attaques d'anthracnose sont signalées sur des parcelles de petits piments sur l'Est
du département. On en signale également sur gros piment à l'Ouest.
Cette maladie est facilement identifiable avec des lésions sur feuilles ou fruits qui se
ressemblent. Elles apparaissent d'abord comme de petites taches circulaires gorgées
d'eau qui s'élargissent en laissant au centre une zone plus claire.
On aperçoit des anneaux concentriques de couleur beige à noire.
On peut avoir plusieurs taches sur fruits, taches qui finissent par se rejoindre et qui le
font pourrir entièrement et se momifier.
L'anthracnose est principalement une maladie des fruits murs. La sensibilité à la
maladie s'accroît avec le degré de maturité du fruit, les attaques débutent en général
lorsqu’il commence à se colorer. Taches d'anthracnose sur feuilles
et fruits de piment.

Mesures prophylactiques :
• Éviter l’irrigation par aspersion et éliminer les fruits malades.
• Arracher et brûler une plante qui présente de nombreux fruits atteints pour
supprimer la source d'infestation.
• Planter les cultivars repérés comme les moins sensibles.
• Diminuer les densités de plantation et si possible orienter les planches
parallèlement aux vents dominants.
• Intervenir avec un produit de biocontrôle dont la liste est disponible sur le lien
suivant : e-phy.

Viroses sur Cucurbitacées


Quelques attaques de viroses sont parfois aperçues sur Cucurbitacées (citrouille, courgette et pastèque).
Les symptômes se manifestent par des feuilles dentelées, déformées, décolorées ou filiformes avec des boursouflures
vert foncé. Les fruits présentent également des déformations mais c'est essentiellement la baisse des rendements qui est
préjudiciable.
Il s'agit principalement du virus de la mosaïque jaune de la courgette (ZYMV) mais aussi la mosaïque du concombre (CMV)
et celle de la pastèque (WMV).
La transmission de ces 3 viroses se fait essentiellement par piqûre du puceron, et secondairement par contact lors des
interventions humaines.

Filiformisme sur courgettes

Feuilles de courgette filiformes Feuilles de concombre recroquevillées

Mesures préventives à adopter :


• Utiliser du matériel végétal sain (semences certifiées, jeunes plants produits par pépiniéristes
agréés) et rechercher les résistances variétales.
• Éliminer ou faucher les mauvaises herbes qui sont des foyers potentiels d'infection.
• Éliminer systématiquement les plantes touchées et les débris végétaux.
• Lutter contre son principal vecteur, le puceron.
• Désinfecter mains et outils après avoir travaillé dans une parcelle infestée.

BSV maraîchage d'avril 2023 11/27


✔ Carottes fourchues
On observe souvent un développement de racines secondaires, parfois multiples, qui est du à la désorganisation du
développement du méristème apicale de la racine. La croissance du pivot a été stoppée et ceci provoque le démarrage et
la tubérisation des racines secondaires.
Plusieurs causes peuvent être à l'origine de ce problème physiologique : un excès d'eau, du fumier mal décomposé, la
présence d'obstacles dans le profil du sol (débris de racines de culture précédente, pierres, mottes de terre, semelle de
labour...) ou une température froide pendant les premières semaines de culture.
Certains pathogènes du sol (Pythium spp., nématodes) peuvent aussi être à l'origine de la déformation des racines.
Pour qu’une carotte soit longue et bien droite, sa racine, qui est d’abord un fil étroit, doit descendre le plus vite possible
en profondeur sans se ramifier, avant de commencer à grossir dans sa partie supérieure.
C'est pour cela qu'il est conseillé d'éviter d'arroser après le semis pour forcer la racine à descendre chercher de l'eau en
profondeur. Des arrosages après semis rendent les racines « paresseuses », elles vont rester en surface et risquent de se
ramifier dans la zone humidifiée.

Le développement de ces racines a été bloqué à faible profondeur. Sur la photo de gauche et du centre, la partie haute s'est
correctement développée alors qu'en dessous, les fourches n'ont pas grossi. Le travail du sol en certainement en cause mais les pluies
abondantes et continuent des 3 derniers mois également. A droite, les racines secondaires se sont développées plus tardivement. On y
voit une émergence de petites racines consécutives à une attaque de nématodes.

Les 2 principaux problèmes soupçonnés d'être à l'origine de ces déformations au niveau local sont le plus souvent la
qualité du sol et de sa préparation et la présence d'un pathogène, les nématodes.
Les autres facteurs favorisants décrits précédemment ne doivent toutefois pas être oubliés.
1- Choisir sa parcelle :
Les terrains trop caillouteux sont à proscrire. Les risques de mauvais pivotements, de déformations des racines, de levées
irrégulières et de difficultés à l’arrachage y sont trop importants. Éviter également les sols trop lourds et asphyxiants. Ils
présentent des risques élevés de pourriture en cas de mauvais ressuyage du sol.
2- Préparer correctement du sol :
Localement, la préparation du terrain se limite en général à un seul passage de rotavator qui permet d’une part de broyer
la végétation restante et d’autre part de réaliser des ébauches de planches.
Mais cette technique présente de nombreux inconvénients : profondeur de travail insuffisante, sol soufflé, avec risque
important d’érosion, formation de zones plus compactes, voir en conditions humides de semelles.
Une préparation plus profonde du sol est recommandée, celle ci devant être suivie d’une reprise et d’un affinage en
surface. Elle peut être réalisée avec une charrue ou un rotalabour , cette opération culturale devra être réalisée sur sol
bien ressuyé.
3- Préparer avec soin le lit de semences :
Différents type d’outil peuvent être utilisés. Préférer le vibroculteur équipé de rouleau cage. En présence de mottes,
choisir un outil animé (cultirateau, rotavator…).
Si le sol est trop soufflé, il sera nécessaire de prévoir de le tasser légèrement (rouleau ou tasse-avant lors du semis).

4- Lutter contre les pathogènes du sol, réaliser une longue rotation :


Il faut savoir qu’il est conseillé de réaliser une rotation relativement longue, d’au moins 3 ans si l’on ne veut pas voir se
déprécier la qualité des racines (aspect lisse de l’épiderme) et augmenter les risque de maladies (nématodes, gale…).
Il est en effet reconnu que la mise en place d’une culture de carotte par an sur une même parcelle entraîne une réduction
de rendement et que la qualité du produit diminue graduellement avec des racines moins lisses, moins droites et plus
courtes.

BSV maraîchage d'avril 2023 12/27


Cultures en hors sol sous abris
Dix-sept parcelles ont été suivies en avril.
Douze sont cultivées en tomate et 5 en cultures de diversification, 1 en courge, 2 en melon et 2 en poivron.
Sur l'ensemble de ces parcelles, il y a eu 36 observations de bioagresseurs concernant 21 maladies, 14 ravageurs et 1
symptôme de virose. Aucune bactériose n'a été signalée.
La présence moyenne globale de ces bioagresseurs (nombre total d'observations/nombre de parcelles) est de 2,12, ratio
en forte baisse par rapport à celui de mars (3,0).
Cet indice ne permet pas d'évaluer l'impact réel de ces bioagresseurs sur les cultures mais il donne un aperçu de la
pression sanitaire du mois et le graphique ci-dessous retrace son évolution sur les 13 derniers mois. Cette pression a ce
mois-ci beaucoup diminué et est nettement la plus faible sur cette période.
Par contre, l'intensité des attaques a fortement augmenté avec 38,9 % d'attaques avec impact relevées sur les cultures
contre 25,6 % le mois précédent. Deux fortes attaques sont par ailleurs signalées.

✔ Tomates hors sol sous serre douze parcelles de tomates ont été suivies.

Échelle de notation = note 1 (+) : faible présence ; note 2 (++) : attaque moyenne ; note 3 (+++) : forte attaque.

BSV maraîchage d'avril 2023 13/27


Maladies cryptogamiques (18 observations sur 7 maladies) :

Notation Pression
Maladies Évaluation des risques
dégâts Évolution

Risque moyen : augmentation des attaques, 4 cas sont


Botrytis de l’œil 1 = 3 obs. relevés ce mois-ci contre 3 en mars. Par contre, l'impact sur

(Botrytis cinerea) 2 = 1 obs. les cultures diminue avec 1 seule attaque moyenne relevée,
rester malgré tout vigilant.

Risque moyen : 1 attaque moyenne est signalée. Les


Cladosporiose
2 = 1 obs.  conditions climatiques actuelles sont assez favorables au
(Passalora fulva)
développement de la cladosporiose, à surveiller.

Risque moyen : comme en mars, 2 cas de fusariose sans


Fusariose
1 = 2 obs. = impact sur les cultures sont relevés. Cette maladie est
(Fusarium oxysporum f. sp.)
présente depuis plusieurs mois et reste préoccupante.

Maladie des taches brunes Risque faible : toujours aucune attaque signalée malgré des
0 =
(alternariose, anthracnose, ...) conditions climatiques plutôt favorables.

Risque moyen : 1 cas est relevé ce mois-ci contre aucun


Mildiou
1 = 1 obs.  depuis 2 mois. La pluviométrie est plutôt propice à son
(Phytophthora infestans)
développement, à surveiller.

1 = 1 obs. Risque élevé : pression sanitaire du même niveau qu'en


Oïdium
2 = 2 obs. = février et mars, l'oïdium a été retrouvé sur près de la moitié
interne (Leveillula taurica)
des parcelles. L'intensité des attaques reste élevée, une forte
externe (Oidium neolycopersici) 3 = 1 obs. attaque et 2 moyennes sont relevées.

1 = 4 obs. Risque moyen : forte augmentation de la maladie, 5 cas de


Pythium
 Pythium sont signalés contre 2 en février et mars. Une
(Pythium spp.) 2 = 1 obs attaque moyenne est relevée.

Sclérotiniose = Risque faible : toujours aucun cas de sclérotiniose, cette


0
(Sclerotinia sclerotiorum) maladie n'a pas été retrouvée depuis plusieurs mois.

Stemphyliose Risque moyen : légère baisse du nombre de signalement, 1


2 = 1 obs. 
(Stemphylium sp.) seule attaque est relevée contre 2 le mois passé.

Évolution de la pression des maladies cryptogamiques de la tomate sous serre sur les 12 derniers mois
MALADIES mai 22 juin 22 juil 22 août 22 sept 22 oct 22 nov 22 déc 22 janv 23 févr 23 mars 23 avr 23

Botrytis

Cladosporiose

Fusariose

Maladie taches brunes

Mildiou

Oïdium

Stemphyliose

BSV maraîchage d'avril 2023 14/27


- Les Pythium spp, sont incriminés en général sur la problématique fonte de semis. Ce type d'attaque est à l'origine de
dégâts importants en pépinière.
Mais on peut aussi les retrouver sur plantes adultes, avec des dégâts situés principalement au niveau des racines. C'est le
cas ce mois-ci avec les 5 signalements relevés dont une attaque moyenne.
Ces attaques sont accompagnées de jaunissements foliaires et de flétrissements plus ou moins marqués et réversibles.
Les fruits de certains bouquets peuvent aussi présenter des symptômes de nécrose apicale. Dans certaines situations, les
plantes révèlent une faible croissance et des fruits de taille réduite.
L'expression des symptômes foliaires dépend de la balance qui s'est établie entre l'émission par la plante de nouvelles
racines et la proportion de racines parasitées et altérées.

Moyens de lutte existants :


• Limiter l'irrigation et favoriser le drainage. Ne pas arroser tardivement en fin de journée pour éviter
que les racines restent dans un milieu trop humide.
• Maintenir une fertilisation équilibrée et éviter de stresser les plantes.
• Éliminer les plantes malades et débris végétaux qui sont sources de contamination.
• S'assurer de la bonne qualité sanitaire de l'eau d'irrigation. Contrôler les dispositifs de désinfection. En cas de
nécessité, rappelons que l’eau de Javel à 5 ppm peut être utilisée pour désinfecter l’eau d'irrigation.
• Les produits de biocontrôle autorisés en tomate présentent une action intéressante sur les maladies telluriques.
• Des applications préventives et répétées de champignons antagonistes ou de stimulateurs de défense des
plantes sont des pistes de travail, liste disponible ici.

Fonte des semis, pourriture basale Rabougrissement de la base des tiges Pourriture des racines

La pourriture grise ou Botrytis, augmentation du nombre d'attaque, 33 % des parcelles suivies sont concernées ce
mois-ci contre 27 % en mars. L'intensité des attaques reste élevée, 1 attaque moyenne est observée.
Il convient d'être vigilant et d'intervenir dès les premiers symptômes.

En préventif et en cas de présence :


• Penser d'abord à assécher les serres dès que la climatologie le permet.
• Soigner l'effeuillage et l'ébourgeonnage pour limiter les portes d’entrées du champignon sur les plantes par
des blessures humides. Enlever précocement les bourgeons axillaires pour réduire les blessures et traiter les
lésions sur les tiges si nécessaire avec une pâte fongicide.
• Ébourgeonner dans des conditions asséchantes (journée ensoleillée)
• Désinfecter les outils de taille (couteau ou sécateur) à l'eau de javel ou l'éthanol après chaque plant élagué.
L'utilisation d'une lame chauffante, outil développé par l'ARMEFLHOR, permet de cautériser les plaies de taille.
• Toutes les plantes touchées à un niveau critique (fanaison) doivent être sorties de l’abri.
• La conduite de fertilisation azotée doit être aussi raisonnée pour éviter d'avoir des plantes trop végétatives.
• Des stimulateurs de défense des plantes (SDP) peuvent être appliqués AVANT l’arrivée de la maladie.
• Il existe des produits de biocontrôle à base de champignon antagoniste ou de bactéries. Ces solutions peuvent
être utilisées de manière préventive et tant que la présence est faible dans la culture, liste disponible ici.

Botrytis après ébourgeonnage Attaque sur jeunes feuilles Couteau à lame chauffante

BSV maraîchage d'avril 2023 15/27


Ravageurs (7 observations sur 2 ravageurs) :

Notation Pression
RAVAGEURS Évaluation des risques
dégâts Évolution

Risque moyen : aucun cas n'est signalé ce mois-ci comme


Acarien tisserand
0 = en février et mars. Les pluies plus abondantes de ce début
(Tetranychus urticae)
d'année limitent les populations d'acariens.

Acariose bronzée Risque moyen : baisse du nombre de signalement, aucun


0 
(Aculops lycopersici) cas n'est relevé ce mois-ci.

Risque élevé : le nombre de signalements est en forte


Aleurode baisse avec 3 parcelles touchées contre 6 en mars.
1 = 3 obs. 
(Trialeurodes vaporariorum) L'intensité des attaques diminue également, aucune
attaque moyenne ou forte n'est observée.

1 = 1 obs. Risque élevé : forte augmentation du nombre d'attaques,


Mineuse de la tomate 4 cas sont relevés contre 2 en mars. L'impact sur les
2 = 2 obs. 
(Tuta absoluta) cultures est aussi plus important, 2 attaques moyenne et 1
3 = 1 obs. forte sont relevées.

Risque faible : aucun puceron n'est retrouvé sur les


Pucerons = parcelles suivies. Ce bioagresseur est ces derniers mois
0
(Aphis gossypii, M. euphorbiae,..) rarement observé sur tomate, il présente donc peu de
risque.

Risque moyen : après avoir subit une forte augmentation


Punaise des populations de ce ravageur, aucun cas n'est signalé ce
0 
(Nesidiocoris tenuis) mois-ci, restez malgré tout vigilant car sa proie est bien
présente.

Thrips
0  Risque moyen : aucun cas n'est relevé ce mois-ci.
(Frankliniella occidentalis)

Evolution de la pression des ravageurs de la tomate sous serre sur les 12 derniers mois
Bio-agresseurs mai 22 juin 22 juil 22 août 22 sept 22 oct 22 nov 22 déc 22 janv 23 févr 23 mars 23 avr 23

Acarien tisserand

Acariose bronzée

Aleurode

Mineuse Tuta absoluta

Puceron

Punaise N. tenuis

Thrips

BSV maraîchage d'avril 2023 16/27


- L'aleurode, les populations sont en baisse, ce ravageur est retrouvé sur 3 parcelles contre 6 en mars. L'intensité des
attaques a également diminué, aucun dégât n'est signalé sur ces parcelles.
Ce ravageur est assez bien contrôlé, mais il est toujours présent et peut envahir rapidement les cultures.
Il convient donc de rester vigilant et de maintenir la lutte. La rapidité de détection et de destruction des premiers
aleurodes permettra de limiter l’infestation de l’ensemble de la culture.

En cas de détection, appliquer sur les premiers foyers les mesures suivantes :
• Renforcer localement les panneaux englués jaunes pour piéger les adultes.
• Effeuiller régulièrement en cas de présence de larves.
• Lâchers de parasitoïdes (Encarsia formosa et Eretmocerus eremicus) pour une action larvicide, à compléter par la
punaise prédatrice Nesidiocoris volucer, ces 3 auxiliaires sont commercialisés par la biofabrique "la Coccinelle".
• Produits de biocontrôle : des champignons enthomopathogènes : Lecanicillium muscarium, Paecilomyces
fumosoroseus, Verticillium lecanii (action larvicide) ou certaines préparations : un assemblage de glucides la
maltodextrine et le savon noir, permettent de réguler larves et adultes, liste disponible ici.
• En fin de culture et en présence de populations élevées, traiter les plantes avant leur arrachage pour éviter
toute migration du ravageur vers d'autres serres.

Aleurode adulte Fumagine


Fumaginesur feuilles
sur feuilles Piégeage avec panneaux jaunes
Aleurode adulte Piégeage avec panneaux jaunes

- Tuta absoluta, les populations de ce ravageur augmente fortement, 4 parcelles sont touchées contre 2 au mois de mars.
Les dégâts sur cultures sont également plus importants avec 2 attaques moyenne et 1 forte signalées.
Le contrôle des populations nécessite une prophylaxie rigoureuse qui doit nécessairement être maintenue quels que
soient le stade de la culture et la pression du ravageur.
Les méthodes de lutte préconisées sont très chronophages et assez coûteuses mais elles permettent de maîtriser
correctement ce ravageur.

Mesures agroécologiques contre la mineuse Tuta absoluta


• Installer des pièges de surveillance, panneaux jaunes englués, piège à eau ou un piège delta avec
phéromone, bandes biosignal noires Tuta, pour surveiller la présence du ravageur.
• Surveiller sa culture régulièrement en observant les mines avec des larves vivantes.
• Éliminer manuellement et détruire tous les organes atteints. Mettre les déchets dans des sacs plastiques qui
doivent restés fermés au moins 2 semaines, de préférence au soleil.
• Mettre en place avant plantation la confusion sexuelle, à renouveler tous les 3-4 mois en fonction de la période.
Les diffuseurs doivent être renouvelés à temps et à dose pleine.
• Compléter la lutte avec le contrôle biologique : deux punaises prédatrices sont utilisées localement.
• Des pulvérisations prophylactiques de Bacillus thuringiensis permettent également d’éliminer les chenilles. Ce
traitement n'est efficace que sur jeunes chenilles et doit être renouveler régulièrement.
• En cas de vols importants des adultes, mettre en place un piégeage de masse des papillons (panneaux jaunes,
lampes UV, bandes biosignal noires à la périphérie et aux entrées des serres....).

Larve et mines avec déjections Mine et déjections sur fruit Punaise prédatrice N. volucer

BSV maraîchage d'avril 2023 17/27


Viroses et bactérioses (1 observation de symptômes de virose) :

Notation Pression
Viroses / bactérioses Évaluation des risques
dégâts Évolution

Risque moyen : après 2 mois sans signalement de présence


Symptômes viroses
2 = 2 obs.  de symptômes atypiques, une attaque moyenne est relevée
atypiques
sur une parcelle en pleine récolte à St Joseph.

Risque moyen : aucun symptôme ressemblant à ceux du PVY


Symptômes de PVY =
0 n'a encore été signalé ce mois-ci, ce problème n'est plus
(Potato virus Y)
apparu depuis plusieurs mois.

Flétrissement bactérien = Risque faible : aucun cas de flétrissement bactérien n'est


0
(Ralstonia solanacearum) relevé.

Risque faible : après une attaque signalée en mars, aucun


Moelle noire
0  cas n'est relevé ce mois-ci. Cette bactériose reste, rappelons
(Pseudomonas corrugata )
le, une maladie très occasionnelle.

Évolution de la pression des viroses et bactérioses de la tomate sous serre sur les 12 derniers mois
VIROSES ET BACTÉRIOSES mai 22 juin 22 juil 22 août 22 sept 22 oct 22 nov 22 déc 22 janv 23 févr 23 mars 23 avr 23

Symptômes atypiques

PVY (symptômes)

ToCV

TYLCV

Flétrissement bactérien

Moelle noire

Cas de symptômes atypiques sur tomates en forte hausse


La problématique virose avec des symptômes atypiques reste d'actualité. L'ensemble des symptômes observés
aujourd'hui ressemble à ceux décrits auparavant et le nombre et l'intensité des attaques varient d'un mois à l'autre sans
connaître d'accalmie importante comme l'indique le tableau d'évolution de la pression des bioagresseurs ci-dessus.

Le bourgeon terminal est bloqué. Il forme une « boule de Anomalies des pousses florifères avec avortement des fleurs.
végétation » où s'entremêlent hampe florale, feuilles aux folioles L'orientation des hampes est anarchique.
déformés et bourgeons. Cette masse végétale ne présente aucun Le pédoncule allongé et les feuilles filiformes et déformées sont
jaunissement ou chlorose (photos C. Clain, FDGDON). nombreux (photos C. Clain, FDGDON).

Si ce type d'anomalies, ou d'autres symptômes atypiques qui semblent avoir une incidence sur le
rendement apparaissent, n'hésiter pas à alerter votre technicien et l'animateur filière.

BSV maraîchage d'avril 2023 18/27


Cultures de diversification hors sol sous abri :
Suivi de 5 parcelles de diversification : 1 en courge, 2 en melon et 2 en poivron.
Dix présences de bio-agresseurs ont été signalées, elles comprennent 3 attaques de maladies et 7 de ravageurs.

Échelle de notation = note 1 (+) : faible présence ; note 2 (++) : attaque moyenne ; note 3 (+++) : forte attaque.

Notation Pression
Bio-agresseurs Évaluation des risques
dégâts Évolution

Risque moyen : aucune présence d'acariens signalée ce mois-


Acariens
0  ci contre 1 en mars. Les conditions climatiques sont devenues
(Tetranychus urticae)
moins favorables à la prolifération de ce ravageur.

Risque moyen : non signalé en mars, l'aleurode est retrouvé


sur 2 parcelles, 1 de poivron et 1 de melon.
Aleurode Ce ravageur reste bien présent et il convient de surveiller son
1 = 2 obs. 
(Trialeurodes vaporariorum) évolution (pièges jaunes). Il faut aussi intervenir dès les
premières détections (lâchers d'auxiliaires, pose de panneaux
et traitement avec produits de biocontrôle).

Risque faible : aucune chenille n'est signalée ce mois-ci alors


Chenille
0  qu'elle a été vue sur une parcelle le mois dernier. Le risque de
(plusieurs Noctuidés)
propagation de ce ravageur est limité.

Risque moyen : aucune présence de cochenille n'est signalée


contre 1 le mois dernier. La lutte contre la cochenille farineuse
Cochenille
0  est délicate, une intervention doit être réalisée dès sa
(Phenacoccus sp. ; Icerya sp....)
détection. L’élimination manuelle des premiers foyers permet
d'éviter une colonisation.

Risque moyen : absent en mars, le puceron a été retrouvé sur


2 parcelles sans occasionner jusqu'à maintenant des dégâts
Pucerons 1 = 2 obs. directs (fumagines, déformation foliaire). Etant vecteur de

(Aphis gossypii, M. euphorbiae...) nombreuses viroses, l'évolution des populations de ce
ravageur doit être surveillée et la lutte rapidement mise en
oeuvre.

BSV maraîchage d'avril 2023 19/27


Tarsonème
2 = 1 obs.  Risque moyen : 1 attaque moyenne est signalée sur poivron.
(Polyphagotarsonemus latus)

Thrips Risque élevé : 1 attaque moyenne de thrips est signalée.


2 = 1 obs. =
(F. occidentalis, Thrips tabaci) Évolution à surveiller surtout sur culture du poivron.

Botrytis de l’œil Risque moyen : aucune présence de cette maladie n'est


0 
(Botrytis cinerea) signalée ce mois-ci.

1 = 1 obs. Risque élevé : 2 attaques dont une moyenne sur courge sont
Oïdium
 relevées. Les moyens de lutte préconisés contre cette maladie
(Leveillula taurica) 2 = 1 obs.
sont les mêmes que ceux décrits précédemment sur tomate.

Pythium
1 = 1 obs.  Risque moyen : 1 cas de Pythium est signalé.
(Pythium spp.)

Évolution de la pression des bioagresseurs des cultures de diversification sous serre sur les 12 derniers mois

BIOAGRESSEURS mai 22 juin 22 juil 22 août 22 sept 22 oct 22 nov 22 déc 22 janv 23 févr 23 mars 23 avr 23

Acarien

Aleurode

Chenille
ravageurs

Cochenille

Puceron

Tarsonème

Thrips

Anthracnose
maladies

Didymella

Oïdium

- Le thrips, ce ravageur est toujours présent, 1 attaque moyenne est signalée sur melon.
On le retrouve aussi bien sur les feuilles (lésions argentées) que sur les fleurs où il peut
être à l'origine de leur chute ou de la déformation du fruit.
Une forte attaque peut nuire au développement de la plante jusqu'à son blocage.
Un battage sur feuille blanche sera nécessaire pour bien repérer les individus.
Des panneaux englués bleus peuvent aussi être installés pour surveiller les populations.
Sous abri, 2 auxiliaires produits localement par la Coccinelle permettent de
contrôler les populations : un acarien Amblyseius swirskii et une punaise Nesidiocoris
volucer. Dégâts de thrips sur feuilles
Un dernier prédateur existe, le thrips Franklinothrips vespiformis qui est naturellement
présent à La Réunion mais il n'est pas produit par la biofabrique car difficile à élever.

Koppert R. Fontaine FDGDON Koppert


L'acarien Amblyseius swirskii : La punaise Nesidiocoris volucer : Le thrips Franklinothrips vespiformis :
Les adultes et les nymphes de cet acarien Elle se nourrit préférentiellement d’œufs et présent localement, l'adulte est de couleur
prédateur se nourrissent des larves de de larves d’aleurodes ainsi que de larves de noire brillante. Il ressemble à une fourmi
plusieurs espèces de thrips ainsi que de thrips. Elle n'est pas polyphage, en absence mais est différenciable par une tache claire
plusieurs autres insectes (aleurodes, de nourriture (ravageurs), un apport au milieu du corps. Il se nourrit de ses
tarsonèmes, tétranyques….). alimentaire sera nécessaire. proies en aspirant leur contenu.

BSV maraîchage d'avril 2023 20/27


Informations diverses
VEILLE SANITAIRE INTERNATIONALE, LA PLATEFORME ESV
Le bulletin d’Épidémiosurveillance en Santé Végétale est une revue des actualités
concernant la santé du végétal en Europe et à l’International.
Un bulletin hebdomadaire est édité et une synthèse mensuelle est en général réalisée.
Celle d'avril n'est pas parue mais les 4 bulletins du mois sont consultables ICI.
Les informations qui y sont présentées concernant les fruits, le maraîchage et d'autres végétaux sont les suivantes :

Sujet phytosanitaire Zone géographique Cultures Nature de l’information

Xylella fastidiosa Portugal, France Multi-espèces Évaluation de l’état sanitaire

Xylella fastidiosa Liban Multi-espèces Notification de nouveaux cas

ToLCNDV Chine Melon, concombre, luffa Notification de nouveaux cas

LRNV et CYVCV (virus) Belgique, Pays-Bas Piment, tomate Notification de nouveaux cas

ToBRFV Canada Tomate, poivron, piment Évolution de l’état sanitaire

Dépérissement de la vigne France Vigne Notification de nouveaux cas

Spodoptera frugiperda Chine Multi-espèces Notification de nouveaux cas

Ceratocystis platani France Platane Notification de nouveaux cas

NOTE DE SERVICE DGAL/SAS/2023-240 du 08 AVRIL 2023


Cette note établit la liste des produits phytopharmaceutiques de biocontrôle au
titre des articles L.253-5 et L.253-7 du code rural et de la pêche maritime.
Elle définit également la méthodologie d'élaboration de la liste, et notamment les
critères généraux de définition des produits concernés

Les nouveaux produits de référence autorisés (surlignés), ceux qui sont retirés
(barrés) ou détenant une AMM temporaire délivrée dans des situations d'urgence
phytosanitaire (en vert) sont les suivants :

Substance active NOM COMMERCIAL N°AMM AB Observations

L’autorisation de mise sur le marché est


Beauveria bassiana souche 203 PHOEMYC+ 189997 délivrée du 12 septembre 2022 au 10 janvier
2023

Retrait de la liste au 01/02/2022


Paecilomyces fumosoroseus souche Fe9901 FUTURECO NOFLY WP 2200020 Oui
Délai de mise à jour d'étiquette : 31/01/2023

Virus de la mosaique jaune de la courgette souche Retrait de l'AMM le 20/01/2022


AGROGUARD-Z 2060125 Oui
bénigne Produit utilisable jusqu'au 20/01/2023

Phéromones à chaîne linéaire de lépidoptères (SCLP) CELADA LB 320 2210793 Oui

Phéromones à chaîne linéaire de lépidoptères (SCLP) CLICK LB-PRO 2200914 Oui Produit utilisable jusqu'au 30/04/2023

Phéromones à chaîne linéaire de lépidoptères (SCLP) LOBESIA PRO PRESS 2220334 Oui

Phosphate ferrique LIMEX ULTRA 2230036 Oui

ABE IT 56 BELVINE 2210387

La note avec la liste des produits de biocontrôle en annexe est consultable ICI.

BSV maraîchage d'avril 2023 21/27


NOUVELLE PROGRAMMATION DES AIDES MAEC et BIO
POUR 2023, programmation PAC 2023-2027
Si vous souhaitez bénéficier de ces aides, vous deviez déposer une
demande avant le 15 mai, mais les délais ont été rallongés.
La nouvelle échéance pour la déclaration PAC ainsi que les aides
surfaciques dont font parties les MAEC est fixée au 31 mai 2023.
Un nouveau catalogue de mesures spécifiques a été conçu pour les départements d’Outre-Mer. Il compte 19 mesures
concernant les fruits et légumes, les prairies et la canne et les couverts forestiers.

✔ Quatre mesures concernent le maraîchage, elles impliquent l'utilisation d'un minimum de 30 % d'azote organique,
l'abandon du paillage plastique avec utilisation de paillage bio ou non et de l'herbicide chimique en inter-rang ou en
totalité.

✔ Les 2 mesures concernant les petites exploitations hautement diversifiées intéressent aussi les exploitations
légumières.

✔ Les mesures d'accompagnement à la conversion à l'Agriculture Biologique ou à son maintien sont reconduites.

Un article décrit les 2 mesures portées par le Parc National sur le site BSV Réunion ICI et des notices détaillées de chaque
MAEC ont été rédigées et sont consultables sur le site de la DAAF Réunion ICI.

BSV maraîchage d'avril 2023 22/27


PLAN DE RELANCE FRANCEAGRIMER, 2 DISPOSITIFS
D'AIDES AUX INVESTISSEMENTS ENCORE (ou bientôt)
ACTIFS.
1- Ce dispositif a pour objectif d’aider les investissements permettant d’améliorer la résilience individuelle des
exploitations agricoles face à l'aléa sécheresse.
Le budget alloué à ce dispositif est de 20 millions d’euros. Le taux de l’aide est de 75 % pour les DOM et le plafond
d'investissements de 40 000 € (150 000 € pour les CUMA).
Tous les agriculteurs seront éligibles à cette aide qui sera prochainement activée, cliquez ICI pour prendre
connaissance de la décision du 08-02-2023 ainsi que de la liste du matériel éligible jointe en annexe et ICI pour
voir si le dispositif est ouvert, ce qui vous permettra de formaliser votre demande (1er arrivé, 1er servi).

2- Ce dispositif entre dans le cadre de la 3ème révolution agricole du plan France 2030.
Elle vise à optimiser la ressource en eau, s'adapter aux changements climatique et réduire la consommation
énergétique.
Les matériels éligibles, au nombre de 23, sont des matériels connectés et innovants et des innovations techniques de
filière qui ne semblent pas très adaptés à notre contexte. Le budget alloué à ce dispositif est de 40 millions d’euros.
Le taux de l’aide est de 75 % pour les DOM et le plafond d'investissements de 200 000 € (500 000 € pour les CUMA).
La décision du 02-03-2023 avec la liste du matériel et l'accès à la demande d'aide sont accessibles ICI.

La date limite de dépôt des dossiers de demande d'aide est fixée au 31 mai 2023.
Afin de soutenir la production locale de 9 fruits et legumes les plus consommes à La Reunion, le Departement met en œuvre
un dispositif d’aide specifique aux agriculteurs independants, non adherents à une cooperative ou une organisation de
producteurs. Ces agriculteurs s’engagent volontairement à produire ces fruits et legumes, en reponse à un marche clairement
identifie pour l’annee 2023.
L’aide est destinee à accompagner leur programme de plantation / entretien / commercialisation.
Son montant et les volumes à produire, avec les bonifications existantes, sont établis comme décrit ci-après :

Le formulaire de demande d'aide est disponible ICI.


Tous les renseignements concernant les modalités d'attribution, les pièces à joindre pour la demande
puis son paiement ainsi que les lieux et dates de réception des dossiers y sont précisés.

POUR PLUS D'INFORMATIONS SUR CE DISPOSITIF :


✔ Par téléphone ou sur rendez-vous ; via le N° VERT 0 800 000 490
✔ Par mail : aide.agriculture@cg974.fr

BSV maraîchage d'avril 2023 23/27


Aide exceptionnelle destinée à faciliter les opérations techniques
d'amélioration des caractéristiques agronomiques des sols à
court et moyen terme.
(Filière fruits et légumes, aides aux engrais).
La date limite de dépôt des dossiers de cette demande d'aide est fixée au 31 mai 2023.
Le présent dispositif d'aide vise à faciliter les opérations techniques d'amélioration des caractéristiques agronomiques des sols à
court et moyen terme au sein des exploitations agricoles réunionnaises détenues par des agriculteurs exerçant à titre principal.
L'aide est mobilisable un seule fois avant le 31 mai 2023, sur justificatifs de dépenses réalisées entre le 01/01/2023 et le
31/05/2023 et est fondé sur les principes suivants :
PIECES JUSTIFICATIVES A FOURNIR :
➢ aide maximale de 1 500 €/ha pour le maraîchage plein champ,
- La demande d'aide complète et signée (1 formulaire
➢ aide maximale de 1 500 €/1000 m² de serre pour le sous abris, pour l'ensemble des surfaces cultivées éligibles)
➢ aide maximale de 500 €/ha pour l'arboriculture fruitière, - Copie de la carte d'identité ou du passeport du
représentant légal de l'exploitation
➢ plafond d'aide globale de 1 500 € par exploitation.
- RIB/IBAN au nom de l'exploitation agricole qui est
Des gestionnaires conventionnés avec le Département seront en demandeuse de l'aide
charge du montage et du suivi du dossier. Ces gestionnaires sont : - Attestation d'affiliation CGSS et relevé de culture
➢ la Chambre d'Agriculture pour les indépendants, pour l'année en cours
- Relevé d'exploitation détaillant les surfaces
➢ les OP pour leurs adhérents.
déclarées à la CGSS pour l'année en cours
Au plus tard le 31 mai 2023, la demande d'aide avec les pièces - Copie des preuves de dépenses (factures
justificatives demandées devront être enregistrées auprès des amendements, engrais minéral ou organique, datées
du début 2023 au 31 mai 2023)
services du gestionnaire délégué.
Cet enregistrement ne vaut pas attribution de l'aide.
Le demandeur ne sera informé qu'en cas d'éligibilité à l'aide.
Le Département versera l'aide validée au gestionnaire désigné (Chambre d'Agriculture ou OP) qui procédera alors au
reversement vers le bénéficiaire.
Le gestionnaire s'engage par ailleurs à communiquer au demandeur les coordonnées du référent de son dossier.

DECLARATION PERTES AGRICOLES SECHERESSE 2022


L'arrêté préfectoral n° 638 du 03 avril 2023 a reconnu l'état de calamité agricole pour la Réunion suite à la sécheresse de mai à
décembre 2022. L'ensemble des productions agricoles est déclaré sinistré et l'intervention du fond de secours est autorisé dans
son volet agricole.

Les dossiers de déclaration de pertes sont disponibles à la Chambre d'agriculture, dans les mairies ou
dans les OP pour leurs adhérents et la date limite de dépôt est fixée au mardi 10 mai 2023.

BSV maraîchage d'avril 2023 24/27


COLLECTE DES EVPP

BSV maraîchage d'avril 2023 25/27


Rubrique : « Bébèt’ l’auxiliaire ! »

Une série de rubriques sur les auxiliaires des cultures vous est présentée, cette initiative de la Chambre d’agriculture,
soutenue par la DAAF, vise à renforcer les connaissances sur les auxiliaires de nos systèmes cultivés.

Rappel !
- Les auxiliaires sont des organismes vivants !
- Ce sont des ennemis des ravageurs des cultures !
- Ce sont des alliés, des amis de l’agriculteur·rice !
- Ce sont des prédateurs ou des parasitoïdes !
- Ils sont spécialistes ou généralistes !
- Les parasitoïdes vivent aux dépens de leurs hôtes !

Dernièrement, nous avons abordés les auxiliaires méconnus de la canne à sucre et les auxiliaires parasitoïdes.
Ce mois-ci, nous vous présentons, parmi les auxiliaires précieux en culture sous abris, la gestion des pucerons par la lutte
biologique.

La lutte biologique contre les pucerons !

Trois espèces de pucerons sont principalement présentes en culture sous-abris à


La Réunion : Myzus persicae, Aphis gossypi et Macrosiphum euphorbiae.
Les pucerons sont des insectes l’ordre des Hémiptères.
De petites tailles, de 1 à 5mm (avec les ailes), ils vivent en colonies denses sur les
plants en croissance.
Une même colonie peut comporter des individus ailés ou sans ailes (aptères).
Leur couleur varie du jaune au vert jusqu’au brun foncé. Ils présentent deux
pointes (cornicules) à l’extrémité de l’abdomen. Colonie de pucerons (adultes et larves)

Aussi appelés communément « poux », les pucerons se


nourrissent de la sève de la plante hôte, ce sont des
insectes dits « piqueurs-suceurs ».
Les dégâts directs sont importants en cas de forte
pullulation.
En plus des dégâts directs, les pucerons sont vecteurs de
virus pouvant s’avérer extrêmement dommageable aux
cultures (Solanacées et Cucurbitacées) comme le Potato
virus Y ou le PVY, Cucumber mosaïc virus ou CMV.
Les pucerons sont très fréquemment observés sur les
parcelles suivies, les populations de ce ravageur doivent
être maîtrisées et les premiers individus détectés doivent
être éliminés manuellement pour retarder l’infestation.

Plusieurs auxiliaires sont particulièrement efficaces pour gérer les populations de pucerons, parmi ceux-ci deux sont
produits localement par la biofabrique « La Coccinelle » :

- La micro-guêpe parasitoïde, Aphidius colemani.


- La coccinelle prédatrice, Cheilomenes sulphurea.

Ces deux auxiliaires sont élevés et commercialisés à La Réunion par la bio-fabrique


La Coccinelle, plus d'infos ICI ou par téléphone au 0692 65 42 93 !
Tout agriculteur peut en bénéficier, en OP ou non, et même les particuliers !

BSV maraîchage d'avril 2023 26/27


Aphidius colemani est une micro-guêpe parasitoïde de plusieurs espèces de
pucerons (une quarantaine !).
De petite taille (2,5mm) elle est capable de détecter rapidement et
efficacement les pucerons pour les parasiter et ce même sur de très longues
distances.
La femelle dépose un œuf à l'intérieur du puceron qui se développe en le
dévorant. Au bout de quelques jours, le puceron meurt dévoré de l’intérieur. Aphidius colemani (R. Fontaine, FDGDON)

Le puceron parasité prend un aspect gonflé, généralement de


couleur beige, il se momifie !
Une fois mort, le puceron se transforme en momie qui abrite le
parasitoïde.
Durant sa durée de vie (10 jours), la femelle d’Aphidius colemani
peut pondre 300 œufs, elle en pondra 1 par puceron.
Aphidius colemani peut être utilisé en préventif ou en curatif, les
lâchers préventifs sont plus efficaces.
Un tube contient environ 500 A. colemani prêts à émerger des momies.
A utiliser en preventif ou en curatif
1. Ouvrir le tube
2. LAISSER LES MOMIES DANS LE TUBE
Poser le tube dans le feuillage, au niveau des foyers de pucerons s’il y en a.
Le tube doit si possible etre sureleve pour limiter les attaques de fourmis.
Exemple : le tube peut etre coince entre la tige et le fil de palissage

Cheilomenes sulphurea est, avec Coccinella septempunctata, la plus grosse


espèce (6-7 mm) de coccinelles prédatrices de l’île de La Réunion.
Cheilomenes sulphurea est aphidiphage (spécialiste de pucerons), elle est
présente naturellement dans les Hauts au-dessus de 700 m, mais elle est
également élevée en biofabrique et commercialisée pour des lâchers.
Elle consomme au stade de larve, une trentaine de pucerons par jour,
l’adulte en dévore plus de 50 quotidiennement !
On peut donc considérer que durant sa vie (3-4 mois) une Cheilomenes
sulphurea, consommera plus de 6 000 pucerons ! Cheilomenes sulphurea (A.Franck Cirad)

Conditions d'utilisation :

Une boite contient 25 adultes Cheilomenes


sulphurea.
Utilisation des l’apparition des premiers
pucerons.
1. Ouvrir la boite
2. Laisser les coccinelles sortir
naturellement
CONSERVER DANS UN ENDROIT FRAIS ET
SEC AVANT LE LACHER,
LIBERER LES COCCINELLES LE PLUS
RAPIDEMENT POSSIBLE

Crédit photos : Ephytia INRA, CA 974, FDGDON 974


Contact animateur du réseau d'épidémiosurveillance cultures maraîchères : Pierre Tilma, Chambre d'Agriculture de La Réunion
Tél : 0262 96 20 50 / 0692 70 04 57
Bulletin consultable sur www.bsv-reunion.fr

Action du plan Ecophyto piloté par les ministères en charge de l'agriculture, de l'écologie, de la santé et de la recherche,
avec l'appui financier de l'Office français de la Biodiversité.
BSV maraîchage d'avril 2023 27/27

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