6 IRA Diagnostic Traitement - PPTM
6 IRA Diagnostic Traitement - PPTM
6 IRA Diagnostic Traitement - PPTM
DIAGNOSTIC-TRAITEMENT
Pr Gérard COULIBALY
Unité de Formation et de Recherche en Sciences de la Santé
Université Joseph KI-ZERBO
1
OBJECTIFS
2
OBJECTIFS
• Définir l’insuffisance rénale aiguë (IRA)
• Décrire chacun des 3 mécanismes physiopathologiques de
l’IRA
• Citer 5 groupes de complications de l’IRA
• Décrire la démarche permettant une orientation rapide du
diagnostic étiologique
• Enoncer les principes du traitement préventif de l’IRA
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1. GENERALITES
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1.1. DEFINITION
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1.2. INTERET 2
• Pronostique :
– Pronostic vital engagé dans les formes sévères(13,2% de
décès, tous IRA sévère; Somé, néphrologie 2017)
– Pronostic fonctionnel : IRC possible (suppléance si IRT)
car risque MRC 8 fois plus élevé chez anciens IRA
Pronostic peut être amélioré par diagnostic et traitement
précoces : pris en charge par initiative ISN 0by25 depuis
2015 7
1.3. RAPPEL PHYSIOLOGIQUE:
LA FILTRATION GLOMERULAIRE 1
8
1.3. RAPPEL PHYSIOLOGIQUE:
LA FILTRATION GLOMERULAIRE 2
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1.4. PHYSIOPATHOLOGIE
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1.4.1. IRAF
Liée à une hypoperfusion rénale aiguë, d’origine diverse.
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1.4.2. IRAP 1
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1.4.2. IRAP 2 (NTA)
• 2 mécanismes, parfois associés : ischémique et toxique
• 1 troisième ± : précipitation de substances endogènes ou
exogènes.
• Evolue classiquement en 3 phases :
– d’initiation : quelques heures à quelques jours ;
exposition à l’ischémie/toxine),
– de consolidation : lésions parenchymateuses établies,
une à deux semaines, symptômes présents
– de régénération : réparation tubulaire
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1.4.2. IRAP 3 (NTA)
Glomérulonéphrite aiguë
Micro-angiopathie thrombotique
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1.4.3. IRAO
• Obstruction sur les voies urinaires bilatérales ou
unilatérales si rein unique fonctionnel
• Entraine une augmentation de la pression hydrostatique
dans la lumière tubulaire.
• Responsable d’une diminution du DFG car vasodilatation
artériolaire afférente compensatrice insuffisante.
Aboutissement : rétention de déchets azotés et oligurie.
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2. DIAGNOSTIC
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2.1. DIAGNOSTIC POSITIF
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2.1.1. CIRCONSTANCES DE DIAGNOSTIC
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2.1.2. SIGNES CLINIQUES 1
Interrogatoire
• Signes dont la durée d’évolution n’excède pas 3 mois
• Pas de signes propres à l’IRA :
– Signes fonctionnels de la maladie causale : par exemple
vomissements incoercibles, arthralgies, douleur
hypogastrique
– Signes rénaux : diminution du volume urinaire quotidien,
gonflement des paupières et/ou des pieds
• Antécédents personnels particuliers : HTA, diabète, …
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2.1.2. SIGNES CLINIQUES 2
Examen général
• Etat général : peut être altéré
• Examen des conjonctives
• Rechercher bouffissure visage, OMI
• Pression artérielle, fréquence cardiaque : variables
• Fréquence respiratoire : variable
• Bandelette urinaire (albumine, hématies, leucocytes,
nitrites, pH, glucose) : variable
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2.1.2. SIGNES CLINIQUES 3
Examen des appareils et systèmes
• Uro-génital :
– Observer la miction ; aspect macroscopique des urines
(rouges ? bouillon sale ?), volume urinaire
– Inspection : voussure lombaire, hypogastrique ? OGE ?
– Palpation-percussion : points douloureux urétéraux,
contact lombaire, ballottement rénal, globe vésical
– Touchers pelviens : prostate ? col ?
• Autres : examen complet
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2.1.3. SIGNES PARACLINIQUES 1
Créatininémie
• Elévation en 48 heures de plus de 26,5 µmol/L ou de 1,5
fois la valeur de base sur sept jours permet de poser le
diagnostic d’IRA.
• Se normalise ou retourne à la valeur de base en moins de 3
mois.
• Associée : élévation urée plasmatique (> 8 mmol/L) et
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2.1.3. SIGNES PARACLINIQUES 2
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2.2. DIAGNOSTIC DE GRAVITE 2
Mortalité :
• 10 à 13,2% en cas de monodéfaillance rénale
• 50% toutes causes confondues
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2.2. DIAGNOSTIC DE GRAVITE 4
Principales complications 1
• Complications métaboliques propres à l’IRA :
– Acidose métabolique et hyperkaliémie : hémodialyse
– Hypervolémie et œdème pulmonaire : ultrafiltration
– Dénutrition par hypercatabolisme azoté
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2.2. DIAGNOSTIC DE GRAVITE 5
Principales complications 2
• Infections nosocomiales : prévention scrupuleuse
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2.3. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Devant une élévation de la créatininémie : IRC
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38
2.4.1. DE L’IRAF 1
39
2.4.1. DE L’IRAF 2
• Etats de choc :
• Syndrome cardiorénal
– détérioration de la fonction rénale au cours d’une
insuffisance cardiaque ou décompensation d’une
cardiopathie
– pro-BNP
– échodoppler cardiaque
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2.4.1. DE L’IRAF 4
42
2.4.1. DE L’IRAF 5
44
2.4.1. DE L’IRAF 7
• Syndrome hépatorénal (définition International Ascites
Club) :
– cirrhose avec ascite
– créatininémie > 133 µmol/L qui ne diminue pas après
arrêt diurétique et perfusion d’albumine
– absence de signes de choc
– absence de traitement néphrotoxique récent
– absence de néphropathie organique 45
2.4.1. DE L’IRAF 8
46
2.4.1. DE L’IRAF 9
47
2.4.2. DE L’IRAP 1
Première étape : reconnaissance du type d’atteinte rénale par
un diagnostic syndromique
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2.4.2. DE L’IRAP 2
Indications de la PBR
• Quand on évoque:
– une néphropathie glomérulaire
– certaines atteintes vasculaires ou interstitielles
• Devant une NTA :
– circonstances d’apparition pas évidentes
– non amélioration de la fonction rénale 3 à 4 semaines
après l’apparition de l’IRA
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2.4.2. DE L’IRAP 3
51
2.4.2. DE L’IRAP 5
• Précipitation intratubulaire :
– Hémoglobine au cours d’une hémolyse (anémie
régénérative, hapto, schizo): dengue, paludisme; etc
– Myoglobine au cours d’une rhabdomyolyse (CPK)
– Chaînes légères d’immunoglobulines
(immunoélectrophorèse protides urinaires, BOM)
– Lyse tumorale (néo et chimiothérapie, hyperuricémie ++)
• Médicaments : méthotrexate, sulfamides, antirétroviraux
(inhibiteurs des protéases, efavirenz), acyclovir
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2.4.2. DE L’IRAP 8
55
2.4.2. DE L’IRAP 9
Glomérulonéphrite aiguë/subaiguë
• GNA post infectieuse : intervalle libre, syndrome
néphritique aigu, PBR ±
• GNRP endo et extracapillaire : lupus, cryoglobulinémie,
purpura rhumatoïde
• Glomérulonéphrite extracapillaire
56
2.4.2. DE L’IRAP 10
57
2.4.3. DE L’IRAO 1
58
2.4.3. DE L’IRAO 2
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3.1. TRAITEMENT CURATIF
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3.1.1. BUT
l’IRA
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3.1.2. MOYENS 1
Mesures hygiéno-diététiques
• Eau : variable. Restriction < 500 mL/j ou libre ou augmenté
• Sel : variable. Restriction < 6 g/j ou libre
• Aliments riches en potassium : éviction ou libre
• Apports protidiques variables
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3.1.2. MOYENS 2
Traitement de l’état de choc hypovolémique
• Solutés de remplissage vasculaire : colloïdes
• Unités de concentrés de globules rouges, de sang total
Traitement de la déshydratation extracellulaire
• Sels de réhydratation par la voie orale : 1 sachet/litre d’eau
• Sérum salé isotonique 9‰ : flacon de 250 et 500 mL.
• Posologie selon déficit : 50% du déficit perfusé dans les 6
premières heures
• Déficit (L) : 20% x pds actuel x ([Hématocr actuel/0,45] – 1)
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3.1.2. MOYENS 3
Traitement de l’acidose
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3.1.2. MOYENS 4
Traitement de l’hyperkaliémie; de l’acidose métabolique
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3.1.2. MOYENS 5
Traitement de la surcharge hydrosodée
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3.1.2. MOYENS 6
Traitement de l’hypertension artérielle
70
71
3.1.2. MOYENS 7
Moyens instrumentaux
• Mise en place d’une sonde vésicale
Moyens d’EER
• Hémodialyse, dialyse péritonéale. Principe diffusion et
convection à travers une membrane semi-perméable
synthétique (hémodialyse) ou naturelle (péritoine ; dialyse
péritonéale)
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3.1.2. MOYENS 8
Moyens chirurgicaux
• Mise en place d’une sonde vésicale sus-pubienne.
Néphrostomie percutanée. Greffe rénale
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3.1.3. INDICATIONS 1
• Déshydratation extracellulaire :
– Légère : sels de réhydratation par la voie orale
– Modérée à sévère : sérum salé isotonique ± sels de
réhydratation
• Choc hypovolémique :
– Colloïde parfois nécessaire
– Surtout rétablissement volumique par sérum salé ou
sang si hémorragie de grande abondance 74
3.1.3. INDICATIONS 2
• Acidose, hyperkaliémie :
– per os pour les formes légères à modérées et en
l’absence de vomissement.
– sévères : parentérale
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3.1.3. INDICATIONS 2
• Surcharge hydrosodée :
– restriction hydrosodée, diurétique de l’anse préférable,
per os ou par la voie parentérale si sévère.
– antagonistes des récepteurs minéralocorticoïdes
(épargneurs potassiques) peuvent être indiqués dans
certaines situations : syndrome néphrotique,
insuffisance cardiaque
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3.1.3. INDICATIONS 3
77
3.1.3. INDICATIONS 4
• Situations nécessitant une EER en urgence :
– œdème aigu pulmonaire réfractaire au traitement
médical ;
– hyperkaliémie sévère > 7 mmol/L ;
– acidose métabolique sévère : pH < 7,15, CO2 total < 8
mmol/L ;
– syndrome urémique sévère : urée plasmatique > 60
mmol/L
• IRT : EER itérative ou greffe rénale
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3.2. TRAITEMENT PREVENTIF 1
• Maintien d’une volémie efficace et de la diurèse dans les
situations à risque d’hypovolémie : infection grave, choc,
suites de chirurgie lourde, terrains particuliers (sujet âgé,
diabétique, athéromateux : ayant déjà une IRC)
• Solutés de remplissage tels que SSI
• Ne pas oublier polyurie de reprise de diurèse (NTA) et de
lever d’obstacle
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3.2. TRAITEMENT PREVENTIF 2
• Prévention de la tubulopathie à l’iode chez les sujets à
risque (sujet âgé, diabétique, IR, IC, myélome) :
– arrêt préalable AINS et diurétiques
– hydratation correcte per os (eau de Vichy) ou perfusion
SSI ou de bicarbonate de sodium (1 mL/kg/h pendant les
12 heures précédant l’examen et les 12 suivantes)
– utilisation de PCI faible osmolarité ou iso-osmolaires en
limitant le volume de PCI administrés
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3.2. TRAITEMENT PREVENTIF 3
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3.2. TRAITEMENT PREVENTIF 4
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3.2. TRAITEMENT PREVENTIF 5
• Prévention des IRAF médicamenteuses (suite):
– Prévention du syndrome de lyse :
• hydratation massive
• alcalinisation des urines recommandée au cours des
rhabdomyolyses pour limiter la précipitation de myoglobine et
de protéine de Tamm-Horsfall, mais évitée au cours du
syndrome de lyse tumorale
• injection précoce d’uricase pour éviter l’hyperuricémie
massive.
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3.2. TRAITEMENT PREVENTIF 6
85
CONCLUSION
• IRA est fréquente; urgence médicale dans les cas graves.
• Prise en charge nécessite une bonne connaissance de son
mécanisme
• En Afrique subsaharienne, la part des médicaments de la
pharmacopée traditionnelle semble importante parmi les
causes.
• Mise en œuvre précoce des mesures thérapeutiques
appropriées : amélioration pronostics vital et fonctionnel
• Prévention de l’IRA : très important
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