20th Century French Literature

Résumé Le fil (1994) est le premier « roman » de Christophe Bourdin qui, atteint du sida, raconte en trois temps-le « temps des hypocondries », le « temps de l'agonie » et le « temps du rêve »-les stades qui ont ponctué sa maladie. Il s'agit dans cet article d'examiner la façon dont Bourdin perçoit son corps et reflète sur son identité à travers le miroir, le regard d'autrui et la page. Une confrontation aggravée par l'avancée de la maladie et comparable à celle décrite par Hervé Guibert dans ces autres récits autobiographiques sur le sida que sont À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie (1990) et Le protocole compassionnel (1991).

Paru aux é ditions Delarbre : http://www.marie-delarbre.fr/grignan.html - http://www.lelitteraire.com/?p=25909
« Je dois avoir un ancêtre qui s’appelle Rousseau, j’ai voulu relire Les Rêveries d’un promeneur solitaire, livre admirable mais dans lequel, au fond, Rousseau parle beaucoup de lui et très peu de la nature » déclarait Philippe Jaccottet en 1997. Malgré l’enracinement commun de leur écriture poétique et journalière au cœur de paysages naturels, la proportion des parts accordées au moi et à la nature les distingue très clairement. Le lecteur de Jaccottet le sait bien : le poète parle en ses recueils bien plus de la nature qu’il ne parle de lui-même, et aspire plus à faire parler la nature qu’il ne tente de parler lui-même. Sources, ruisseaux, rivières, montagnes, cerisiers, églantiers, cognassiers, pommiers, fleurs, cailloux, chats-huant, criquets, rossignols… la poésie de Jaccottet abrite un microcosme bruissant et animé, une nature loquace face à laquelle le « je » semble parfois demeurer taciturne ; l’élection qui l’attache à Grignan en 1953 fera de ces paysages qui s’offrent alors à lui le combustible essentiel à son écriture comme à sa vie poétique ; source d’inspiration, terre riche de fragments d’un âge d’or perdu, le paysage permet ainsi au poète d’éprouver son écriture par ses tentatives de (re)présentations, et son contact quotidien lui permet surtout de « vivre de telle manière que l’écrit naisse naturellement » (La Semaison) ; le paysage de Grignan, à la façon d’un attrape-rêve, filtrerait ainsi l’angoisse qui noue la gorge du poète pour lui permettre de s’abreuver enfin librement à la source de la Présence et de la vie. © Marie Delarbre Éditions Dépôt légal : octobre 2016 ISBN : 978-2-913351-33-2 ISSN collection : 1635-6373

This thesis explores Maurice Blanchot’s notion of the “limit-experience” through a close reading of Thomas the Obscure. I examine Blanchot’s notion of the limit-experience through Thomas’ symptoms of psychosis and melancholia. These symptoms are important for understanding the “limit-experience” because they show the corrosive force of language on identity. Blanchot emphasizes the limits to thought and knowledge that is outside of the lived experience. I argue that Thomas’ “limit-experience” depicts a missed experience that includes both self and the other relations. Further, I suggest that Blanchot provides a unique account of what it is to put being into question but that he does so in literature. His récit will be examined here accordingly in terms of the way it enacts a questioning of the “limit-experience”.

The notion of the “limit-experience” hinges upon the idea that language is a counter-world to the real. Language is portrayed as an absence and presence that conceals and reveals being. I trace this thought through the narration of Thomas’ presence that is pushed to the extreme limits of experience and knowledge. I approach Thomas’ series of “limit-experiences” through a twofold perspective as I investigate his relationship with “the image” and “the symbol”. I argue that these two relationships with the anterior link Thomas’ being-in and for-itself (consciousness) to culture/ presence/ “I”.

"Chez Beckett, l’écriture articule intimement la dimension esthétique à l’implication subjective du créateur. Dans le premier volume de la Série, nous avons abordé certains aspects de l’impulsion créatrice de Beckett. Dans ce deuxième volume, nous situons des effets esthétiques au sein d’une triangulation structurante. D’abord, la parole, et le silence qui l’excède. Ensuite l’image, avec le regard qui sous-tend le visible. Ces deux faces se nouent enfin à l’endroit où l’écriture s’éprouve dans l’irréductible matérialité du corps.


In Beckett’s work, the aesthetic dimension is intimately bound up with the subjective involvement of the creator. The first volume of the Series dealt with aspects of the creative impulse. This second volume situates aesthetic effects in a structuring triangle. First, speech in relation to silence that exceeds it. Then the image, with the gaze that underlies the visible. These two faces come together in the point where writing is experienced in the fundamentally material nature of the body."

Chapter 3 in Mark Bosco, SJ, and Brent Little, eds. _Revelation and Convergence: Flannery O'Connor and the Catholic Intellectual Tradition_.  Washington, DC: Catholic University of America Press, 2017. 78-98.  Discusses Flannery O'Connor's narrative approach to the possibility of a fictional knowledge of another person's heart by positioning her narrative ideas and practices within a debate (of which O'Connor was aware) carried out between François Mauriac and Jacques Maritain, and recently developed further by Jean-Louis Chrétien in his two volume _Conscience et roman_.

Cet article propose une interprétation sociologique, esthétique et féministe des Chiennes savantes, deuxième roman de Virginie Despentes qui demeure peu étudié. Despentes révèle les processus de socialisation menant à la construction de l'identité féminine qui, selon Pierre Bourdieu, repose sur la domination masculine. Cette socialisation conduit à la construction binaire et à la naturalisation des identités de genre. À travers la caractérisation des personnages, les dynamiques de pouvoir et l'ironie dramatique, Despentes dénonce la mise en scène de l'opposition entre le masculin et le féminin. Cette ironie fonctionne comme une resignification et subversion qui engendrent l'« agency, » selon Judith Butler, de la protagoniste.

Ce livre participe à la question de l’écriture des mathématiques, de leur hermétisme, de leur inutilité aussi bien, qu’on la prenne au sens métaphysique de Blaise Pascal, ou au sens pragmatique de l’application que nous imposent aujourd’hui certains tenants des algorithmes. Dans ce livre s’impose la référence à Jacques Roubaud — poète et mathé- maticien et historien critique—, l’allusion à Yves Bonnefoy, à Stéphane Mallarmé, à Samuel Beckett, et à Edgar Allen Poe. Il y a le parcours de la galerie de génies tels Galois. Et les réflexions de Leopardi, ou de Malherbe, parmi tant d’autres.

Cet ouvrage se débarrasse du genre de l’anthologie, pour accéder, grâce à trois voix bien différentes mais parallèles, à une réflexion qui n’évite pas la question de l’esthétique et du sublime, et n’en fait pas l’objet d’une dissertation imposée en classe de terminale. Est en jeu l’invention humaine, sa construction ou tout aussi bien sa découverte, mais en plus la façon dont l’inventeur aussi bien que le lecteur se les approprient. Avec le beau dilemme de savoir si doivent se louer le résultat ou la façon de le trouver ou de le retrouver, problème qui touche chacun de nous, mathématicien ou non, poète on non.

https://muse.jhu.edu/article/473244

L'on pourrait penser que le best-seller de James Hilton, Lost Horizon (1933) et le fi lm du même nom de Frank Capra (1937), qui, à l'aube de la mondialisation accélérée, inventaient la fi gure de Shangri-La, ont scellé par leur succès les modalités de représentation du Tibet et ont transformé durablement le Toit du Monde en un horizon utopique de l'Occident. Mais les représentations du Tibet au 20e siècle présentent-elles véritablement pareille homogénéité ? Ne faut-il pas tracer une histoire globale des représentations du Tibet traversée de phénomènes locaux de discontinuités et d'hétérogénéités ? C'est pour répondre à ce projet que le présent article s'intéresse à la résurgence récente du Tibet au sein de l'espace littéraire francophone, notamment sous la plume des poètes Kenneth White, Maurice Chappaz et André Velter. De par leurs projets esthétiques et leurs situations géolittéraires propres, ces trois auteurs témoignent d'une élaboration nouvelle d'un espace interculturel tibétain en littérature.

Inspired by H. G. Wells' The Island of Doctor Moreau, M. Renard in his Le Docteur Lerne, sous-dieu (1908) portrays a mad scientist experimenting on living organisms, creating hybrids of humans, animals and plants. Renard extends the anachronistic theory of the Chain of Being to include machines, which he sees as the future of humanity, securing the place of his Lerne in the vanguard of transumanist literature. This paper aims to examine the novel's intertextual references to both fictional and actual history of science.

"Eliot and France, France and Eliot", preface, in Jayme Stayer, ed., T. S. Eliot, France, and the Mind of Europe (Newcastle upon Tyne: Cambridge Scholars Publishing, 2015), p. X-XIV.

T. S. Eliot and France: quel sujet! The French influence on Eliot’s poetry and thought could not be underestimated in any way; it might even be one of the most intense and long-lasting love stories an English-speaking writer ever had with Baudelaire’s country.
As far as Eliot and France go then, ça suffit. But what about France and Eliot? What I mean is: what about the way Eliot has been read in the country that influenced him so much? What level of understanding has the poet actually attained in his second literary homeland? Foreign literatures are specific systems more isolated from their neighbors than one might think, and Eliot’s case can reveal the unformulated laws that govern these systems.

Une entente… oui. Secrète et pudique, et profonde. Il parle rarement, gratte le papier avec un bruit de souris. C'est à Lui que j'ai donné mon coeur avare, mon précieux coeur de chat. Et Lui, sans paroles, m'a donné le sien. L'échange m'a fait heureux et réservé, et parfois, avec ce bel instinct capricieux et dominateur qui nous fait les rivaux des femmes, j'essaie sur lui mon pouvoir. À Lui, quand nous sommes seuls, les oreilles diaboliques pointées en avant, qui présagent le bond sur son papier à gratter! À lui le taptap-tap des pattes tambourinantes à plat au travers des plumes et des lettres éparses! 1

Presque trente ans après sa disparition, le critique-écrivain suscite toujours autant la lecture et le commentaire. Cette fois, il « refait signe », comme le déclare le titre d'un numéro du Magazine littéraire, à travers deux publications posthumes, les Carnets du voyage en Chine et le Journal de deuil, où on retrouve avec bonheur l'intellectuel émouvant et personnel, fragilisé par le deuil, reclus dans sa solitude méditative, en éternel décrochage des effets de mode et des discours trop répétés.

Ce texte est la première version d’un article à paraître dans Actes du colloque narrations auctoriales dans l’espace public, dir. Carole Bisenius-Penin et Jeanne Glesener, Questions de communication, 2020.
Voir : https://obslit.huma-num.fr

Cette étude repose sur l’analyse d’un corpus de deux cents monuments consacrés à des écrivains dans l’espace public, de l’époque de la « statuomanie » repérée par Maurice Agulhon à ce que l’on pourrait appeler à présent la plaquomanie et au renouvellement de la commande publique engagé par la politique culturelle de Jack Lang sous François Mitterrand. Son objectif consiste à mettre en évidence la manière dont le discours sur les écrivains se confronte, se mêle à, voire tend à se confondre avec un discours sur les territoires à mesure que la figure auctoriale est identifiée comme un biais possible de valorisation des lieux. Il s’agit également de montrer comment s’organisent, dans l’économie de la figure auctoriale telle qu’elle apparaît dans l’espace public, les tendances à l’autonomie et à l’hétéronomie de la littérature au regard du champ politique. En effet, les monuments littéraires ne peuvent être érigés qu’à l’issue d’un processus collectif déterminant leur nature, leur emplacement et leur opportunité par rapport au reste de l’environnement urbain visé. Enfin, l’enjeu est aussi de montrer comment l’hommage à l’écrivain dans l’espace public s’est transformé, de la représentation (didactique) à l’évocation (esthétique). En effet, l’évolution formelle de ces implantations territoriales de la littérature n’est pas seulement l’effet d’une transformation des représentations plastiques, mais plus profondément le signe d’une modification des rapports entre narrations auctoriales et valorisation des territoires, c’est à dire entre champ littéraire et champ politique.

Delbo is known for the mantra that defines her work: il faut donner à voir. Accordingly, scholarship has focused on the visual imagery in the three volumes that were eventually published as Auschwitz et après. However, Delbo often demonstrates the limits to visually figurative language within the work itself. Her repeated expressions, “Essayez de regarder. Essayez pour voir,” become confrontations, rather than exhortations to the reader, who can never fully imagine the experience. This article examines the understudied role of auditory imagery in Delbo’s Auschwitz et après and discusses the limits of visually figurative language in her work. I analyze two essential elements of Delbo’s auditory imagery: the mimetic perception demanded by the guttural cries in her prose as well as the delayed auditory sensory content produced in her poetic sections. The article concludes with a discussion of Jean-Luc Nancy’s concept of the self as a resonance chamber, which sheds light on the existential role of the auditory in Delbo’s testimonial strategy. Bearing witness to extreme suffering in Delbo’s work demands a careful mental listening to remedy insufficient mental looking.

"Isabelle d’André Gide: histoire d’un accident maquillé en meurtre” [“Isabelle by André Gide: the Story of an Accident Masquerading as Murder”], Intercripol.org, 2019, https://doi.org/10.5281/zenodo.8252038

Viscount Blaise de Gonfreville, lover of Isabelle de Saint-Auréol, was shot dead on the very evening he was due to kidnap the eponymous heroine of André Gide’s story. Should we believe the theory that it was a hunting accident? The narrator, Gérard Lacase, is not convinced: he thinks it was a murder, and that the servant of the Saint-Auréol family, Gratien, is the culprit. In our view, this is a hasty conclusion – which is why we have decided to reopen the investigation, following a method borrowed from Pierre Bayard’s interventionist criticism.


Le Vicomte Blaise de Gonfreville, amant d’Isabelle de Saint-Auréol, est mort tué d’une balle le soir même où il devait venir enlever l’héroïne éponyme du récit d’André Gide. Faut-il croire à la thèse de l’accident de chasse ? Le narrateur, Gérard Lacase, n’est pas convaincu : il pense qu’il y a eu meurtre, et que c’est le serviteur de la famille de Saint-Auréol, Gratien, qui est le coupable. Conclusion hâtive à notre sens – c’est pourquoi nous avons décidé de rouvrir l’enquête

‘Je suis quelqu’un qui ne sera jamais revenu dans son pays natal’, Duras stated in 1987, so simultaneously defining herself in relation to the place of her birth and as eternally displaced from it. Born as the child of impoverished colons in the colonial outpost of French Indochina in 1914, Duras left the country of her birth and childhood at the age of eighteen, never to return. Although Duras never physically returned to her ‘pulverised’ pays natal, her literary works attest to a repeated figurative return to the Indochina of her childhood, as originary source of creative inspiration and as the professed key to her writerly imaginary. This study analyses Duras’s first and long-overlooked propagandist work, L’Empire français, as intertextual precursor to her later, ‘Indochinese’ literary works, Un barrage contre le Pacifique (1950), L’Amant (1984) and L’Amant de la Chine du Nord (1991). My study thus examines how tropes, stereotypes and motifs of colonial discourse, originally employed in L’Empire français’s eulogistic and propagandist portrayal of ‘la plus belle des colonies françaises’, are borrowed and adapted in Duras’s later, polyvalent, literary representations of Indochina. Duras’s repeated textual returns to colonial Indochina and its people, over a period of more than fifty years and spanning both colonial and post-colonial eras, propaganda and fiction, offer particularly fertile ground for the exploration of the nature, uses and permutations of colonial discourse, and of representations of the East, as evidenced in the works of one author. The intertextual, comparative approach adopted problematises critical assertions of a reductive opposition between the monolithic, racist discourse of colonialism, on the one hand, and the multi-faceted hybridity of post-colonial texts, on the other.

Quels liens peut-on établir entre l’imagination et le pouvoir de connaissance de la littérature ? Le présent ouvrage répond à cette question par une enquête sur la période 1924-1948 et par une étude serrée des textes d’André Breton, Gaston Bachelard, Roger Caillois, Armand Petitjean et Jean-Paul Sartre.

Oulipo has had tremendous influence on writing in the nearly 60 years since it began, but the idea of inventing condtraints for yourself, and then talking only about the constraints and not the literature that they produce (except as trhe outcomes of constraints) produces the strange situation of a literature whose literary qualities are not mentioned. This is an attempt to understand that,

L’objectif de cet article est de prendre au sérieux le refus par Péguy de comprendre son parcours vers la foi en termes de conversion, et son affirmation d’une continuité entre son athéisme professé pendant sa période socialiste et son christianisme. J’y défends qu’il existe chez Péguy une « théologie de la mort de Dieu », c’est-à-dire une tentative pour penser théologiquement, à partir d’une christologie centrée sur la Passion et la mort du Christ, le mystère de l’athéisme du monde moderne. C’est cette théologie, en faisant de l’espoir la vertu théologale primordiale, et en distinguant la foi de la croyance, qui permet d’expliquer son sentiment d’une profonde continuité dans son parcours.

Sans doute ne s'engagera-t-on pas excessivement en avançant qu'Aurélien est principalement connu et apprécié du public en tant que roman d'amour, et plus particulièrement d'amour malheureux parce qu'impossible. A en croire son biographe le plus récent, Philippe Forest, c'est même cette « qualité hautement aragonienne » qu'est le « sentimentalisme 1 » (terme qu'il ne faut pas forcément entendre ici dans un sens péjoratif) qui expliquerait en grande partie la séduction exercée par le roman sur ses lecteurs. Aragon lui-même n'affirme-t-il pas, dans ses entretiens avec Francis Crémieux reproduits en partie dans la « Préface » du roman, que « l'impossibilité du couple est le sujet même d'Aurélien 2 » ? Mais le romancier souligne aussi, dans la même préface, la portée historique, politique et idéologique de son livre en des termes particulièrement explicites : « Je voulais montrer en Aurélien, par Aurélien comment l'homme d'hier, un soldat de l'autre guerre, arrivé à l'âge de la responsabilité, n'a pas reconnu le destin auquel il était à nouveau entraîné.

Milan Kundera: med izvirnikom in prevodom

Milan Kundera je pisatelj čeških korenin, ki že skoraj polovico svojega življenja živi in deluje v Franciji. Tako kot državo je postopoma zamenjal tudi jezik ustvarjanja in danes piše izključno v francoščini. Ko so njegova dela zaradi političnih razmer na nekdanjem Češkoslovaškem prepovedali, je vso svojo energijo usmeril v že obstoječe prevode svojih del, ki jih je pregledal in popravil, hkrati pa aktivno sodeloval s prevajalci pri novih prevodih. Osredotočil se je predvsem na francoske prevode, saj se iz tega jezika njegova češka dela prevajajo v primeru, da prevajalec iz češčine ni na voljo. Popravljanje prevodov lastnih del in samoprevajanje sta avtorju omogočila, da se je lahko k svojim delom vračal in jih naknadno pilil. Tako njegovi prevodi niso nikoli povsem zvesta reprodukcija izvirnika, ampak včasih že tako zelo odstopajo od prvotne oblike, da je na podlagi njih avtor začel popravljati tudi izvirnike same.

Ključne besede: Milan Kundera, Šala, prevajanje, samoprevajanje, dvojezičnost, izgnanstvo

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Milan Kundera: between original and translation
(thesis written in Slovene language, summary in French and Czech language)

Milan Kundera is a writer of Czech origins who has been living and working in France for almost half of his life. As with his country of residence, he has also progressively changed his language of writing and today writes exclusively in French. After having been banned as an author in Czechoslovakia for political reasons, he consecrated all his energy to existing translations of his works, revising and correcting them, and he started to collaborate with his translators and editors for future translations. Above all, he consecrated himself to his French translations, because it is from this language that his work originally written in Czech is translated when it is impossible to translate from Czech. The revision of translation of his work as well as self-translation permitted him to rework and perfect his work. It is for this reason that his translations are never a faithful reproduction of the original, and are often elaborated so much so that the author had to correct or edit the original versions themselves.

Keywords: Milan Kundera, The Joke, translation, self-translation, bilingualism, exile

L'oeuvre de Blaise Cendrars s'est constamment placée sous le signe d'un imaginaire du crime. Le crime a permis à l'écrivain de rendre compte de sa conception de la création littéraire, de ses enjeux -l'appropriation de l'autre- et de ses pouvoirs -de refaçonnement identitaire-, voire des impasses auxquelles elle a pu se trouver confrontée. A ce titre, l'imaginaire du crime nourrit la cohérence de la production de l'auteur de Panorama de la pègre.

Ce mémoire de master cherche une autre approche de l'avant-garde française en montrant les continuités dans l'esthétique surréaliste au lieu de souligner les ruptures que les auteurs eux-mêmes ont proclamées. Ce faisant, il devient évident que si le roman et la narration sont des catégories méprisées par le programme surréaliste, les deux persistent tout de même dans la création littéraire et ont même un statut emblématique pour la littérature surréaliste.
Quelles sont donc les innovations du "Paysan de Paris" ou de "Nadja" ? Une réponse représente l'intégration de documents dans le récit. En effet, la narration surréaliste semble devenir un outil d'enquête qui relève le document, le questionne et l'interprète. Ainsi, les romans surréalistes dépassent le programme réaliste et naturaliste par une insistance vigoureuse sur l'observation et le questionnement de celle-ci.